Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Tamia62

Beta-reader(s): Lifetree

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 4 chapitres

Publiée: 12-05-06

Mise à jour: 21-05-06

 

Commentaires: 24 reviews

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RomanceSongfic

 

Résumé: Kaori va retrouver par hasard un très vieil ami. Mais n'est-ce vraiment qu'un ami ?...

 

Disclaimer: Les personnages de "Tu n'es pas les autres" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo. Et la chanson utilisée appartient à ses auteurs.

 

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   Fanfiction :: Tu n'es pas "les autres"...

 

Chapitre 2 :: La proposition

Publiée: 12-05-06 - Mise à jour: 12-05-06

Commentaires: Et un second chapitre dans la foulée ! Les deux derniers très vite ! Enjoy

 


Chapitre: 1 2 3 4


 

Ryô referma la porte de l’appartement. En silence il gagna la cuisine où il déposa sur la table le panier vide. Kaori s’en empara avec le sourire et commença à ranger. Elle réfléchissait déjà à ce qu’elle devrait faire demain matin. Tout d’abord, faire les quelques courses qui lui manquaient. En temps normal, elle s’y prenait à l’avance quand elle recevait du monde. Mais, étant donné que tout avait été décidé dans la précipitation, elle n’avait pas les ingrédients qui lui fallaient sous la main. Ensuite, se mettre aux fourneaux. Elle allait devoir se lever tôt. Tout à son programme intérieur, elle ne remarqua le calme de Ryô que bien des minutes plus tard. Il s’était servi un whisky et le buvait, les yeux dans le vague. Elle fronça les sourcils.  

« _Ryô ? Quelque chose te tracasse ? »  

Il ne répondit pas tout de suite mais elle savait qu’il avait bien entendu la question.  

Elle lui demandait ce qui n’allait pas ? Quelle question ! Il venait d’apprendre qu’elle avait abandonné ses études pour lui, qu’elle avait eu un petit ami. Il l’avait toujours vue comme une jeune femme immaculée et pure de tout pêcher ! Etrangement, pas un seul instant il n’avait envisagé qu’elle ait pu avoir une quelconque vie amoureuse avant lui !  

Il pâlit à cette pensée. Avant lui ?… Mais ils n’avaient pas de vie amoureuse tous les deux… Même s’il savait qu’elle l’aimait… Pourtant, leur existence y ressemblait à s’y méprendre… Et puis, il n’avait pas envie de revoir son visage à ce Toshio ! Elle se rappelait même son plat préféré ! Après tout ce temps ! Et puis, que lui raconterait-elle quand il lui demanderait ce qu’elle faisait comme travail ? Ce que lui faisait comme travail ? Et quand il réaliserait qu’ils vivaient simplement ensemble, qu’ils avaient une chambre séparée… Qu’ils n’étaient pas un vrai couple ?… Que ferait-il ? Essaierait-il de lui prendre Kaori ?… Et surtout, il doutait de parvenir à supporter le récit de leurs souvenirs. Il expira doucement. Il ne pouvait pas lui parler de ses angoisses. Il devait prendre sur lui.  

« _Non, rassure-toi, tout va bien. Un peu de fatigue. Cette chaleur, c’est tuant ! »  

Elle secoua lentement la tête. Il n’avait pas trouvé mieux ? Lui qui avait vécu dans la jungle ?…  

« _Ryô, ne sais-tu pas encore que je te connais par cœur et que je sais quand tu es fâché. Je suis désolée. Mais il y a tellement longtemps que je n’ai pas vu Toshio. Ca relève presque du miracle de l’avoir croisé là ! Je me doute que pour toi, c’est ennuyeux. Tu te sens exclu de nos conversations mais, s’il te plait, demain, fais un petit effort pour le connaître. Ce n’est que l’affaire de quelques heures. Je ne sais pas quand je le reverrais après cela. Los Angeles, ce n’est pas la porte à côté. Si jamais je le revois… »  

Il prit peur devant ces paroles. Etait-il donc devenu si transparent face à elle ? Mais il ne pouvait pas lui laisser le dernier mot. Lui laisser penser qu’elle le connaissait.  

« _Ce n’est pas vraiment cela. Je m’inquiète seulement de ce que tu lui diras à propos de nous, j’entends par là notre travail. Tu y as pensé ? »  

Elle ne releva pas mais ne fut pas dupe de son mensonge. Mais, il avait néanmoins raison sur ce point.  

« _Je ne lui dirais pas la vérité, ça, c’est sûr. Ca me fait de la peine de devoir lui mentir mais bon, c’est comme ça.  

_Et que comptes-tu lui dire ? Que je puisse appuyer tes paroles ?  

_Et bien, je lui dirais que je suis l’assistante du doc et que toi, et bien, tu travailles dans la sécurité.  

_Très bien. On fait comme cela. Je vais prendre une douche.  

_D’accord. Tu as faim ? Quelque chose de léger ? Ca te tente ?  

_Oui, ça me tente.  

_Je prépare cela pendant que tu te douches. »  

Elle le regarda monter, un peu soucieuse mais ravie de revoir Toshio…  

 

Il était à peine 6h30 mais elle était déjà debout. Elle se mit sous la douche à peine sortie du lit. Elle frissonna au contact de l’eau mais elle n’avait pas de temps à perdre. 15 minutes plus tard, elle était fraîche et habillée. Elle descendit et prépara rapidement le petit-déjeuner. Elle mit le café en route, sortit ses poêles et la nourriture et commença la préparation. Pendant que ça terminait de cuire, elle mit sur la table les couverts, les tasses. Elle se tourna vers l’horloge murale : 7h12. Bien, à cette heure, le supermarché près de la gare était déjà ouvert. Elle passerait donc voir le tableau et s’y rendrait pour ses derniers achats.  

Elle s’attabla et engloutit son petit-déjeuner : elle devait faire vite…  

 

A 7h 41, elle était devant le tableau des messages. Elle fronça les sourcils : il y avait un message. Pour une fois, elle aurait préféré que non ! Elle n’avait pas le temps. Et elle était dans l’impossibilité de dire combien de temps Toshio resterait chez eux. Elle nota tout de même les coordonnées et se dirigea vers la cabine téléphonique. Il s’agissait d’un homme sujet à des menaces émanant visiblement de yakuza mais il ne savait pas pourquoi ils lui en voulaient à ce point. Il avait entendu dire que City Hunter était la référence lorsqu’il s’agissait de la mafia.  

« _Très bien, j’accepte de vous rencontrer mais cela risque d’être tard ce soir. Cela vous pose  

t-il un problème ?  

_Non.  

_Avez-vous un endroit sûr d’ici ce soir ?  

_Oui.  

_Alors, rendez-vous au café Cat’s Eyes ce soir à 22h. Vous connaissez ?  

_Je trouverai.  

_Parfait. Alors, à ce soir. »  

Elle raccrocha en soupirant. Le bon sens aurait voulu qu’elle refuse ou qu’elle le dirige vers Mick ou Falcon mais, il avait raison, c’était le travail de City Hunter les yakuza…  

 

A 7h55 tapantes, elle pénétrait dans le magasin. Il ne lui fallut que 15 minutes pour faire ses courses, se diriger vers les caisses et payer. A 8h25, elle était de retour à l’appartement. Elle déposa ses emplettes sur le plan de travail de la cuisine et monta les escaliers. Elle se trouva vite devant la porte de la chambre de son partenaire. Doucement, elle l’ouvrit. Il lui tournait le dos. Le drap avait glissé dévoilant ainsi la totalité de son buste. Elle avança pour être à côté du lit et admira quelques instants les lignes parfaites de son corps. Il n’y avait que le matin qu’elle pouvait profiter de lui sans risquer une remarque blessante ou déplacée. Bien sûr, elle ne savait pas que Ryô feintait de dormir et qu’il en était ainsi depuis 10 ans. Il sentait le regard de la jeune femme glisser sur lui ce qui embrasait à chaque fois son désir. C’était tellement dur. Il faisait semblant depuis si longtemps. Mais il ne pouvait pas faire autrement. Il l’entendit inspirer.  

« _Ryô, debout ! Il est 8h30 ! Lève-toi s’il te plait ! J’ai du travail et Toshio arrive vers 11h !  

_Ca m’est égal ! C’est ton ami ! Laisse-moi dormir, gémit-il en se cachant sous son oreiller. »  

Elle soupira d’agacement.  

« _Lève-toi ! Ne m’oblige pas à employer la manière forte ! Pour une fois que je reçois un ami, tu vas me faire le plaisir de te bouger ! Ton petit-déjeuner est prêt ! Ensuite, à la douche ! Je veux que tu sois présentable quand il arrivera !  

_Puisque je suis sensé travailler dans la sécurité, tu n’auras qu’à lui dire que j’ai bossé cette nuit ! »  

La moutarde lui monta au nez. Elle tira sur ses couvertures, les jeta au sol et lui asséna un bon coup de massue intitulée « les réveils sont durs ! »  

« _Debout ! Et sois en bas dans 10 minutes maxi ! »  

 

Ryô la rejoignit en bas en traînant les pieds. Il s’installa à la table, le dos voûté, les épaules tombantes, la mine boudeuse. Elle sourit. Quand grandirait-il un peu ?… Mais ce n’était pas ce qui l’empêcha d’engloutir son repas. Elle se demandait quelle catastrophe il faudrait pour qu’il cesse de manger… Elle se mit à ses fourneaux…  

 

Après s’être douché et habillé, il s’écroula dans la canapé. Une bonne odeur de cuisine se répandait dans l’appartement. Il aurait dû s’en réjouir, se lécher les babines. Mais voilà, elle ne préparait pas ce festin pour lui mais pour Toshio ! Son plat préféré qui plus est ! Il essayait de se distraire et d’oublier un peu ce fait dans un de ses magasines favoris mais il n’arrivait pas à se concentrer. Il ne pensait qu’à son ange et à ce type et à ce qu’il avait bien pu faire 10 ans en arrière ! Peut-être même allait-il découvrir qu’elle n’était plus… Non, non, non, il ne devait pas avoir de telles pensées ! C’était impossible ! Pourtant, une petite voix lui soufflait que sa lumière n’était peut-être, en fait, plus vierge… Une colère monta en lui. Il se sentait stressé, énervé. Il ne se souvenait pas avoir ressenti pareils sentiments. Il avait besoin de se défouler. Il alla chercher son arme, enfila sa veste et s’apprêtait à sortir lorsqu’il entendit Kaori l’appeler.  

« _Ryô !! Tu peux venir un instant, s’il te plait ? »  

Râlant dans ses dents, il se dirigea néanmoins vers la cuisine.  

« _Quoi ?  

_Tu peux dresser la table et préparer les amuse-gueules ? Je n’ai pas le temps de m’en occuper. »  

Il cligna plusieurs fois des paupières.  

« _Hein ? Tu veux quoi ?  

_Que tu mettes la table !  

_C’est pas mon travail !  

_Ryô ! Ne m’oblige pas à te le demander une seconde fois ! Aide-moi un peu bon sang ! Je ne te demande pas la lune que je sache ! Tu n’es vraiment qu’un sale gamin capricieux ! Je ne te dis rien moi quand tu fais la fête dans le salon avec Mick, que je le retrouve dévasté et que j’ai besoin de 3h de ménage pour lui rendre sa dignité ! Vas mettre cette table ! »  

Et puis, soudainement, elle réalisa qu’il s’était habillé.  

« _Mais ? Qu’est-ce que tu fais ? Ne me dis pas que tu sors ? Que tu as l’intention de me laisser choir comme ça ? »  

La tristesse s’empara d’elle. Il avait donc si peu de considération pour elle qu’il ne voulait pas recevoir son ami ?… Il perçut sa déception. A croire qu’il n’était bon qu’à la décevoir.  

« _Non, il reste encore un peu de temps. Je vais juste vider quelques chargeurs. Enfin, j’irai après avoir mis la table, se plaignit-il en faisant demi-tour pour rejoindre la salle à manger… »  

 

 

Les coups fusaient les uns derrière les autres à une vitesse fulgurante. Mais plus il tirait, plus il se sentait stressé. A la place de sa cible, il voyait le visage de Toshio !  

« Bon sang, reprend-toi ! Ca ne me ressemble pas ce genre de réaction ! Bon, OK, je l’admets, il m’arrive d’être jaloux des hommes qui l’approchent de trop près, c’est vrai ! Mais pas à ce point là !… Mais cette fois, c’est différent, c’est un homme qui l’a connue autrefois et qui semble avoir compté pour elle. Même plus, j’en suis sûr ! Mais il faut que j’en sois certain ! Je dois absolument découvrir la réalité sur leurs rapports passés ! »  

Et le mot « rapports » repassa. Et une image de Kaori et LUI dans un lit se matérialisa devant ses yeux. Il poussa un cri de colère et se remit à tirer. Finalement et brusquement, il posa bruyamment son python sur la tablette, posa ses mains de part et d’autre du magnum et baissa la tête. C’est alors qu’il entendit la porte de l’immeuble s’ouvrir. Il jeta un œil sur sa montre. Pas de doute, c’était lui. Ponctuel en plus ! Il se redressa, rangea son arme dans son holster et s’assit quelques instants sur un tabouret. Il fallait qu’il se calme, qu’il prenne sur lui ou Kaori comprendrait que quelque chose n’allait pas, comme hier. Elle commençait à trop bien le connaître. Il parvenait avec de plus en plus de difficultés à lui donner le change. Bientôt, il craquerait, il le sentait au plus profond de lui…  

Lentement, tel un automate, il amorça un geste pour gagner l’appartement…  

 

 

Lorsque la sonnette retentit, Kaori se sentit devenir légère ! Elle ouvrit précipitamment la porte pour se pendre au cou de son ami (ndl: ça devient une habitude !).  

« _Toujours aussi ponctuel ! Mais entre, ne reste pas sur le pas de la porte. »  

Il s’exécuta. Il jeta un coup d’œil circulaire. L’appartement semblait spacieux. Et, pour ce qu’il en voyait, il était assez bien aménagé même s’il était évident que c’était la maison d’un couple. Les plantes vertes révélaient la présence d’une femme ainsi que la propreté. Le salon était spacieux avec un très grand canapé et une grande télé qui indiquait qu’un homme aimait s’y prélasser. Et puis, un peu plus loin, un plateau avec un verre retourné et une bouteille de whisky. Etant donné que Kaori ne buvait pas, ce plateau était destiné à un homme. Mais, ce qui le frappa c’est que, malgré les touches féminines, cet appartement avait un côté très masculin. Il se mit à réfléchir très vite. Lorsqu’il avait voulu la retrouver, elle avait disparu. Pas d’adresse, ni de numéro de téléphone. Ryô lui avait bien fait comprendre qu’il avait été là pour elle à ce moment si dur. Donc, cela signifiait que…  

« _Alors voilà où tu te cachais ? C’est pour cela que je ne t’ai pas retrouvée. Tu t’es installée chez Ryô. Donc, tout est à son nom je présume ?  

_Oui, en effet, tu as tout compris. Et je suis désolée de ne pas te l’avoir dit.  

_Ne t’excuse pas. Je peux comprendre la situation. Mais, dis-moi, demanda t-il en réalisant que Ryô n’était pas là, ton compagnon ne sera pas des nôtres ? »  

Kaori entendit le mot « compagnon ». Son estomac se noua. Ainsi, Toshio avait cru que Ryô était son « mari ». Que devait-elle faire ? Lui dire qu’il se trompait ? Mais comment lui expliquer la situation sans trop en dire.  

« Non non, il n’est que mon partenaire de travail mais on vit ensemble pour qu’il puisse me protéger des gangsters et yakuza qui veulent me tuer à sa place … »  

Impossible. Alors elle se tut.  

« _Il va arriver. Il avait une petite chose à faire. Installe-toi. Je t’offre quelque chose à boire ?  

_Quelque chose de frais.  

_Tiens, un jus de fruit. Et puis vas-y, sers-toi dans les amuse-gueules.  

_Nous n’attendons pas Ryô ?  

_Non. Alors, dis-moi, tu viens faire quoi exactement ici ?  

_Et bien, je suis en pleine écriture d’un album et j’avais beaucoup de mal à me concentrer. Alors, je me suis dit : retourne chez toi quelques jours. Et j’ai bien fait. J’ai retrouvé mon inspiration et le travail avance bien.  

_Je suis fière de toi Toshio. Rares sont ceux qui parviennent à réaliser leurs rêves.  

_Et toi ? Tu deviens quoi ? »  

C’est à ce moment que la porte s’ouvrit sur un Ryô qui faisait de gros efforts pour jouer la comédie.  

« _Bonjour Toshio, fit-il en lui tendant la main. Vous n’avez pas eu de mal à trouver l’immeuble ?  

_Et bien, j’ai demandé à un passant si j’étais sur la bonne route. Mais, étrangement, il est devenu tout bleu quand je lui ai donné l’adresse… Il m’a semblé terrorisé, dit-il pensivement.  

_Ah oui, c’est vrai, ricana Ryô, c’est très étrange en effet… »  

Intérieurement, il se dit que cet idiot avait sans doute demandé son chemin à un indic… Et une bouffée de chaleur envahit Ryô. C’était l’été, il faisait très chaud mais il avait dû mettre sa veste pour cacher son arme. Il commençait sérieusement à bouillir. Et son « invité » s’en rendit compte.  

« _Vous devriez vous mettre à l’aise Ryô. Vous êtes tout rouge ! Quelle idée de porter une veste par une chaleur pareille !  

_Oui, Toshio a raison. Enlève ta veste. Je te sers un verre.  

_Euh, je crois que je vais la garder. Je n’ai pas chaud, du tout ! Tu sais, je reviens de la cave, fit-il en insistant sur le mot cave, il fait frais dans la cave, brrrr. »  

Kaori se mordit la langue. Quelle idiote ! Elle n’y avait plus pensé !  

« _Euh, oui, c’est vrai, la cave… Je comprends, balbutia t-elle. Il faut dire que Ryô est très frileux, n’est-ce pas Ryô ?  

_C’est vrai ! Même dans le lit j’ai toujours les pieds froids !  

_Et bien, si tu as si froid, monte mettre une chemise à la place de ce t-shirt. Ou un pull ?  

_Tu as raison, j’y vais de ce pas ! »  

Et il monta plus vite que Lucky Luke ne dégaina son arme devant un Toshio entouré de plein de corbeaux. Il avait la sensation d’avoir loupé quelque chose dans cet échange pour le moins bizarre… Il se reprit.  

« _Alors et toi ? Tu fais quoi dans la vie ?  

_Et bien, je suis l’assistante d’un docteur qui tient une clinique privée.  

_Oh, tu es infirmière alors ?  

_Non, je m’occupe plutôt de tout ce qui est administratif. La gestion, quoi, mentit-elle avec regrets.  

_Ah, d’accord. C’est vrai que tu as toujours été douée pour gérer. Et Ryô ?  

_Je travaille dans la sécurité, répondit-il du bas des escaliers. »  

Toshio se tourna vers lui et constata qu’il avait posé un pull sur ses épaules.  

« _La sécurité ?  

_Oui. Je sécurise les grands ensembles, immeubles etc.  

_Ah, d’accord. »  

Pendant ce bref échange entre les deux hommes, Kaori avait servi un verre de whisky qu’elle tendit à Ryô. Il la remercia d’un sourire et elle sentit son cœur battre plus vite. Toshio surprit ce sourire et assista à nouveau à une conversation muette.  

« _Si vous m’expliquiez vraiment votre histoire, demanda Ryô. J’ai bien compris que vous vous êtes connus à l’université mais j’avoue que les détails m’intéressent.  

_Toshio, je te laisse lui raconter. Je vais finir de préparer mes plats.  

_Ok… Donc, comme je vous le disais hier, j’étais dans la section art. Nous étions dans cette section un peu hétéroclite. Il y avait des peintres, des dessinateurs, des musiciens. Dont je faisais partie. Alors, nous avons décidé de former un petit groupe. Nous animions les soirées étudiantes, on se produisait dans des petits cafés. Enfin, vous voyez.  

_Oui, je vois. Mais que vient faire Kaori là-dedans ?  

_Et bien, déjà à cette époque, c’était moi qui composais pour le groupe. Un jour, nous nous sommes produits dans un café d’étudiants. Et après le concert, une jeune femme est venue me voir pour me dire qu’elle aimait bien les musiques mais qu’il y avait sans doute des choses à améliorer dans les textes. J’ai été un peu vexé, je vous l’avoue. D’autant que c’était la première critique que je me prenais. J’ai été un peu agressif et je lui ai demandée comment elle pouvait le savoir. Elle m’a tout simplement dit qu’elle était en lettres et que les mots n’avaient pas de secret pour elle. Et je l’ai mise au défi de me montrer cela. Ce qu’elle a fait avec brio. A partir de ce jour, nous avons co-écrit les textes et elle s’est occupée de trouver des contrats au groupe.  

_C’était Kaori cette jeune femme ?  

_Oui, vous avez compris. Cela a fonctionné 2 ans. Jusqu’à la mort de son frère. Vous connaissez la suite.  

_En effet. »  

Ryô put constater la nostalgie et la mélancolie de Toshio à se remémorer cette partie de sa vie. A sa mine déconfite à la fin du récit, il comprit que la disparition de Kaori lui avait fait beaucoup de mal. Simple de comprendre qu’il en avait été amoureux. Mais était-ce toujours le cas ?…  

Mais Toshio était perplexe. Comment se faisait-il qu’elle ne lui ait pas parlé de tout cela ? C’était quand même une partie importante de sa vie. Il trouva là le moyen d’en savoir davantage.  

« _Je suis surpris qu’elle ne vous en ait jamais parlé ?  

_Et bien, la mort de Maki a changé beaucoup de chose. Les choses ont été difficiles à gérer. Elle a tiré un trait sur son passé pour avancer. C’était de l’autodéfense en quelque sorte. »  

Il se garda bien de lui dire qu’elle avait été obligée de changer de vie pour travailler avec lui. Mais la douleur de ne pas avoir su était tout de même bien présente.  

« _Maki ? Vous connaissiez le frère de Kaori ?  

_Il était mon meilleur ami.  

_Oh, je vois… »  

Ainsi, elle avait connu Ryô grâce à son frère… Mais à bien y regarder, ça semblait logique : il devait bien avoir une dizaine d’années de plus que Kaori…  

 

Kaori, qui revenait avec ses plats entendit les mots de Ryô. Décidément, il la connaissait bien. Elle ne lui avait jamais dit pourquoi elle avait fait table rase du passé mais il l’avait bien compris. Et aujourd’hui, Ryô semblait aussi curieux d’en apprendre plus sur elle tout comme elle était curieuse dès qu’elle rencontrait quelqu’un susceptible de lui parler du passé de son partenaire… Elle entra dans la salle.  

« _Voilà ! C’est prêt ! On peut se mettre à table ! »  

Ils passèrent à table et les deux vieux amis échangèrent des anecdotes sur leur passé commun. Ryô suivait à présent les conversations sans mal puisqu’il connaissait leur histoire. Enfin, non, pas vraiment. Il ne savait toujours pas ce qu’il y avait eu exactement entre eux…  

Et ils reparlèrent de leur partenariat dans l’écriture. Soudain, une idée sembla germer dans l’esprit du compositeur.  

« _Dis-moi Kaori, que dirais-tu d’écrire un des textes avec moi ? Ou toute seule même ? En souvenir du bon vieux temps ?  

_Quoi ? Tu n’es pas sérieux ! Il y a un monde entre écrire une chanson pour un petit groupe d’étudiants et une star !  

_Mais c’est la même chose ma chérie ! Il faut l’écrire avec ton cœur ! Et ça marche ! »  

Ryô sentit son estomac faire un bon. « Ma chérie… » Kaori regardait Toshio avec des yeux aussi ronds que des soucoupes. Il était sérieux pardi…  

« _Mais, il y a tellement longtemps que je n’ai pas fait cela ! Je ne saurais plus !  

_C’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas ! Allez, accepte !  

_Je ne sais pas…  

_Réfléchis-y au moins ! Tiens, ma carte. Appelle-moi quand tu auras pris ta décision. Mais je suis sûr que tu en meures d’envie… »  

Elle prit la carte machinalement. Oui, il avait raison, ça la tentait. Mais les choses étaient différentes…  

 

Toshio prit congés d’eux vers 20h après avoir fait promettre à Kaori de l’appeler bientôt. Mais en précisant qu’il repartait dans 2 semaines…  

 

Les deux partenaires restés seuls débarrassèrent et rangèrent dans un silence un peu pesant. Cette histoire rongeait Ryô. Il avait besoin de savoir. Et tant pis si elle se mettait en colère !  

« _Pourquoi ne m’as-tu jamais dis que tu avais fait des études ? »  

Elle crut percevoir une note de déception dans sa voix. Elle soupira alors que certains souvenirs revenaient.  

« _Tu sais, la mort d’Hideyuki a remis beaucoup de chose en cause. Je ne savais plus trop où j’en étais. Je me retrouvais seule, sans personne… Et puis, tu es venu me dire que tu l’avais vengé et que tu avais pris l’argent pour moi. Mais ta vengeance ne m’a pas ramenée mon frère et cet argent n’a pas effacé cette douleur. Et puis, tu étais le seul à vraiment connaître Hide. Je… Je n’avais plus que toi. Je n’ai même pas réfléchi. Travailler avec toi s’est imposé à moi. »  

Il fut bien plus touché qu’il ne voulait l’admettre par ces mots.  

« _Tu aurais dû me le dire. Je me serais arrangé pour que tu puisses poursuivre la fac. Tu aurais pu faire autre chose de ta vie. »  

_Ryô, tu ne vas pas recommencer avec ça ! En rien je ne regrette ma décision. Cesse donc de penser que tu es responsable de mes choix ! Ma vie a pris un autre tournant après la mort d’Hide. Tout ce qui comptait à cet instant était de ne pas finir seule. Et tu étais le seul à être près de moi.  

_Mais tu n’étais pas seule : tu avais Toshio.  

Kaori resta songeuse quelques secondes.  

« _Oui, tu as raison. Il y avait Toshio et nous avons été très proche à une époque. »  

Son cœur se broya. Il avait vu juste alors…  

« _ Peut-être même que si les choses avaient été différentes, il aurait pu y avoir plus entre nous qu’une simple et très forte amitié. Peut-être m’est-il arrivée d’y penser… Mais, si ça ne s’est pas fait, c’est que ça ne devait pas se faire. De cela, j’en suis certaine. Il n’était pas l’homme qui me convenait… Et, ce qui a empêché cette relation, c’est un autre homme. J’avais quelqu’un d’autre dans la tête. J’attendais juste que le destin nous réunisse…»  

Ryô respira alors beaucoup mieux. Il n’y avait eu que de l’amitié entre eux, rien de plus… Sa jalousie fut balayée par magie. Il n’était pas l’homme qui lui convenait ? Elle avait raison. Le seul homme qui lui convenait, c’était lui… Cette pensée lui fit peur. Même s’il savait que c’était vrai. Tout comme elle était la seule femme qui lui convenait… Mais, qu’avait-elle dit en plus ? Qu’elle avait un autre dans la tête ? Et qu’elle l’attendait ?… Et il comprit de suite que cet homme, c’était lui… De son côté, Kaori espérait qu’il comprendrait l’insinuation, que l’homme qui lui convenait, c’était lui…  

« _Tu vas faire cette chanson avec lui ?  

_Je t’avoue que j’en ai envie. Mais je ne sais pas si c’est une bonne idée.  

_Pourquoi ? Si tu en as envie, fais-le ! »  

Maintenant qu’il était rassuré sur leur passé et surtout sur le fait que pour elle, il n’était qu’un ami, et qu’en plus, il était le seul pour elle et ce depuis des années, il ne voyait pas d’inconvénient à ce qu’elle se fasse plaisir.  

« _Oui, tu as raison. »  

Puis, avisant l’heure :  

« _Oh ! Je ne t’ai pas dit ! Il y avait un message ce matin. Nous rencontrons le client dans 1h… »  

 

 


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