Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Tamia62

Beta-reader(s): Lifetree

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 4 chapitres

Publiée: 12-05-06

Mise à jour: 21-05-06

 

Commentaires: 24 reviews

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RomanceSongfic

 

Résumé: Kaori va retrouver par hasard un très vieil ami. Mais n'est-ce vraiment qu'un ami ?...

 

Disclaimer: Les personnages de "Tu n'es pas les autres" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo. Et la chanson utilisée appartient à ses auteurs.

 

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   Fanfiction :: Tu n'es pas "les autres"...

 

Chapitre 3 :: "J'aurais préféré..."

Publiée: 15-05-06 - Mise à jour: 15-05-06

Commentaires: Voilà l'avant dernier chapitre. Le dernier très très vite, il est presque fini. Bonne lecture.

 


Chapitre: 1 2 3 4


 

Cinq jours s’étaient écoulés depuis leur rendez-vous avec le client. Bien sûr, en voyant qu’il s’agissait d’un homme et non d’une femme, Ryô n’avait pu s’empêcher de faire le pitre. Il ne voulait pas de cette affaire. Mais quelques bons coups de massues l’avaient fait revenir à de meilleurs sentiments. Ca n’avait pas été une affaire très difficile en fait. Même s’il avait tout de même fallu 3 jours à Ryô pour comprendre, puis un jour pour retrouver le vrai coupable et encore un jour pour régler le problème. C’était une histoire pas croyable ! Il n’y avait que dans les films ou les manga de Sensei Hojo (ndl : lol) qu’on voyait ce genre de choses !  

Le pauvre bougre avait commencé par recevoir des menaces environ un mois avant son appel au secours. Au départ, juste des mots demandant de restituer ce qu’il avait pris et qu’ils passeraient l’éponge sur sa faute. Mais, comme il ne savait pas de quoi il s’agissait et croyant à une erreur, il n’y avait pas pris plus attention que cela. Et puis, les menaces par téléphone commencèrent, de plus en plus virulentes. Il avait beau essayer d’expliquer qu’il ne s’avait pas de quoi il s’agissait, ces gens ne voulaient pas le croire. Et puis, avaient débuté les « petits accidents ». Sa voiture avait été taguée, ses pneus crevés, ses rétroviseurs arrachés. Et deux jours avant de poster son XZY, un énorme 4x4 avait tenté de le faire sortir de la route.  

Après cette tentative de meurtre, il était rentré chez lui, paniqué, ne comprenant rien à rien. Et c’est là qu’il avait reçu cet appel. Un homme, se présentant comme le chef du clan Hayati l’avait intimé de restituer son bien, que s’il n’obéissait pas, la prochaine fois, il ordonnerait à ses hommes de l’achever. Une fois de plus, le client tenta d’expliquer qu’il y avait erreur. Et l’autre s’était énervé. Il lui dit alors qu’on l’avait vu voler sa marchandise. Et il avait fini par l’appeler Shin.  

Ce récit avait donné des indices importants à Ryô. Dans un premier temps, le clan Hayati était bien connu pour tremper dans des histoires de drogues. De deux, le terme « marchandise » désignait la drogue dans le milieu. Et de trois, le véritable coupable s’appelait Shin. Le grand mystère était de savoir pourquoi tout ce clan était persuadé que leur client était ce fameux Shin…  

 

Après quelques recherches, le tour de ses indics et de ceux de Falcon qui avait bien voulu lui filer un petit coup de main, il avait appris une rumeur. Un homme, dont le nom était Shin, et qui travaillait tantôt en « freelance » tantôt pour son propre compte, était arrivé en ville avec dans la tête de plumer quelques clans de Tokyo. Bien sûr, personne ne le connaissait ni ne savait où le trouver. Et il découvrit que sa première attaque était dirigée contre le clan Hayati car il avait un compte à régler avec le chef, disait-on dans la rue. Donc, visiblement, tous les deux se connaissaient. Et le chef était donc le seul à connaître son visage. Mais pourquoi penser qu’il s’agissait de son client ? Il n’avait pas le profil : une petite enquête le lui avait confirmé. Bon, alors il ne restait plus qu’une chose à faire : trouver ce fameux Shin ! Pour se faire, un plan simple : faire courir le bruit qu’un autre se vantait d’avoir plumer Hayati à sa place ! Sa fierté l’obligerait à se montrer. Ce qui ne manqua pas d’arriver. Cet idiot se pointa et, quand il comprit le traquenard, c’était trop tard. Il avait essayé de s’échapper mais fut stoppé par une massue volante ! Mais quelle ne fut pas la surprise de Ryô et Kaori quand ils virent son visage ! Il était le portrait calqué de leur client ! Ils auraient pu être jumeaux… Voilà pourquoi le clan s’acharnait sur leur client…  

 

Ce dernier n’en revint pas ! Ni le fameux Shin d’ailleurs ! Ils étaient l’un en face de l’autre, à se regarder en chien de faïence, inertes, imperturbables, l’un ficelé sur sa chaise, l’autre debout, les bras ballants. Rien d’étonnant à ce que les autres idiots de yakuza aient pu croire que c’était lui leur voleur !  

Le lendemain, donc le 5ème jour, Ryô, Kaori, Shin et le client se rendirent directement chez le clan Hayati pour régler ce petit quiproquo. Le chef en resta scotché ! Inutile de s’étaler en explications ! Par contre, Ryô voulut savoir pourquoi ils avaient cru que son client était le coupable. Le chef expliqua alors à City Hunter qu’il y avait un témoin du vol de « sa marchandise ». Un de ses hommes avait assisté au larcin mais n’avait pu intervenir. En lui décrivant cet homme, il avait tout de suite pensé à Shin mais, voilà, impossible de le trouver. C’est alors que son homme avait croisé par hasard dans la rue, et bien, le client de Ryô ! Et comme ils se ressemblent à s’y méprendre, ils avaient naturellement cru qu’il s’agissait de Shin.  

 

Enfin, cette affaire résolue, chacun rentra chez lui en abandonnant le pauvre Shin aux mains du clan Hayati. C’était cruel, mais valait mieux cela à une guerre qui s’engagerait dans les rues de Shinjuku. Chaque guerre avait ses victimes. Quoique, ce Shin n’était sans doute pas une victime…  

 

 

Le duo infernal était alors rentré chez lui, pas réellement fatigué mais ravi d’en avoir fini. Ils prirent une douche et Kaori prépara le repas du soir qu’ils purent prendre calmement et sans stress. Elle fit la vaisselle, il s’installa devant la TV et elle finit par apporter le café. C’est alors qu’il remarqua qu’elle était songeuse. Il l’observa du coin de l’œil quelques minutes. Finalement, il lui demanda à quoi elle pensait.  

« _Alors, tu es où ? »  

Elle leva la tête vers lui.  

« _Je pensais à Toshio. Maintenant que nous en avons fini avec cette histoire, je vais pouvoir l’appeler et accepter. Enfin, si tu es sûr d’être d’accord ?  

_Oui, je le suis. Ca ne pose aucun problème. »  

Elle lui sourit, posa sa tasse sur la table basse et prit le téléphone. Ryô sentit son cœur fondre face à ce sourire… Mais il ne pouvait pas lui dire…  

 

 

Kaori se tenait devant l’immeuble de la Pride Production. L’album sur lequel travaillait Toshio était pour un de leurs artistes mais Toshio n’avait pas le droit de divulguer son nom. Dans ce métier, les fuites étaient fréquentes et il fallait absolument tenir le secret. Kaori ne demanda rien de plus. Après tout, peu lui importait de savoir qui. Elle avait seulement envie d’écrire pour quelqu’un et, qui sait, peut-être d’entendre un jour sa chanson passer sur les ondes. Elle entra et se présenta à l’accueil comme le lui avait dit Toshio. On lui donna un badge et une hôtesse la conduisit près de son ami. Il l’accueillit chaleureusement, beaucoup plus à l’aise sans la présence de Ryô.  

« _Je suis super content que tu aies accepté ! J’ai l’impression de revenir au bon vieux temps !  

_Euh, oui… Dois-je te rappeler que nous écrivions dans le vieux garage de Maruko qui sentait l’humidité ? Ici, je trouve que ça sent meilleurs ! »  

Toshio éclata de rire à se souvenir.  

« _C’est vrai, tu as raison ! Mais je parlais du fait de travailler avec toi.  

_Toshio, je fais cela surtout pour le plaisir. Je ne suis pas sûre que je sois capable d’écrire pour une vedette. Comment on fait pour écrire pour une vedette ?  

_Et bien, il te suffit d’écrire comme si la chanson était pour toi. Comment faisais-tu à l’époque ?  

_Et bien, je crois que ça dépendait de mon état d’esprit.  

_Et bien, fais la même chose. Qu’as-tu dans la tête en ce moment ? Sers-toi de cela. »  

Ce qu’elle avait dans la tête ? Ce n’était pas bien difficile : elle n’avait qu’une seule chose en tête. Enfin, plutôt une seule personne… Si elle devait s’en inspirer, elle pourrait facilement écrire 10 album l’un derrière l’autre…  

« _ Bon, juste une petite question : j’écris pour un homme ou une femme ?  

_Une femme.  

_Très bien. Si nous commencions par le début ? Tu as déjà composé la musique ?  

_Oui. Installe-toi, je vais mettre la platine en marche. »  

Toshio s’installa et lança la piste…  

 

Cela faisait maintenant plus de deux heures que Kaori travaillait sur son texte. Toshio ne l’importunait pas. Il se souvenait très bien de sa façon d’écrire. Il lui faisait écouter les musiques, qu’elle écoutait souvent plusieurs fois de suite, et puis, elle se mettait à écrire. Et c’était elle qui, quand elle le décidait, ou en avait besoin, demandait son avis. Rien n’avait changé malgré le temps qui avait passé. Il l’observait du coin de l’œil. Elle écrivait, fredonnait en silence, gommait, recommençait. Il voyait ses lèvres remuer. Comme elle était belle et sensuelle dans ses moments là. Déjà 10 ans en arrière, il la trouvait désirable. Il avait été fou amoureux d’elle. Durant 2 longues années il avait tenté de former un vrai couple avec elle mais sans succès. Aujourd’hui, il avait enfin compris pourquoi elle n’avait jamais répondu à ses sentiments : Ryô. Cet homme savait-il la chance qu’il avait ?… La nostalgie s’empara de lui. La revoir après tout ce temps faisait resurgir des sensations qu’il pensait avoir oublié. Il devait se rendre à l’évidence : il était impossible d’oublier une femme comme elle… Elle releva alors la tête et rencontra les yeux de Toshio qui la fixaient. Ca la troubla mais elle ignora cette impression.  

« _Tiens, viens jeter un œil. Je ne suis pas totalement satisfaite mais je veux juste savoir si ça te plait comme cela. Si je suis dans la bonne direction. »  

Il vint s’asseoir près d’elle et s’empara du papier. Au bout de sa lecture, il fut franchement surpris des paroles qu’elle avait couchées sur cette feuille. C’était tellement mélancolique… Elle écrivait ses textes en fonction de ses humeurs. La musique était pour elle un exutoire de ses peines, ses peurs et aussi ses désirs. Mais là, ça signifierait que… Mais, ce n’était pas possible, pas après ce qu’il avait vu ? Pas après la rage qu’il avait lu dans ses yeux. Cette expression qui signifiait bien qu’elle était à lui. Mais ce texte n’allait pas du tout dans ce sens là…  

Il reporta son attention sur elle. Elle attendait, anxieuse, son verdict. Visiblement, elle n’avait pas conscience que ce texte était le reflet de son âme et qu’il la connaissait suffisamment pour percer à jour son sens. La raison aurait voulu qu’il se taise mais, un fol espoir monta en lui. Peut-être que ce n’était pas totalement perdu pour lui. S’il comprenait bien les paroles, il pourrait peut-être changer le cours des choses.  

« _Kaori, ce texte est vraiment très beau et il colle parfaitement à l’air de la musique mais, je suis vraiment étonné par ce que je lis.  

_Pourquoi ?  

_C’est étrange, murmura t-il pour lui-même, ce sont là les pensées d’une femme qui aime un homme qui ne la voit pas mais qui, par contre, voit toutes les autres… »  

Et ça lui fit tilt ! Quant à Kaori, son sang se glaça.  

« _Et bien, reprit-il, c’est tellement… Triste… Kaori, dis-moi, tu vis avec un homme depuis 10 ans. Et tu m’écris des paroles très mélancoliques. Même si nous ne nous sommes pas vu depuis des années, je me souviens parfaitement de ton fonctionnement. Tu écrivais pour extérioriser tes peines, tes joies, tes émotions en général. Que dois-je en conclure ? Tu n’es pas heureuse avec ton compagnon ? Quels sont donc vos rapports ? A lire cela, ce n’est pas du tout ce que j’ai cru. »  

Elle blanchit. Elle n’aurait jamais imaginé qu’il en arriverait à une telle conclusion. Que devait-elle répondre ?… Elle baissa la tête quelques instants.  

« _Si Toshio, je suis heureuse avec Ryô. Enfin, la plupart du temps. Mais, nous n’avons pas la relation que tu sembles croire.  

_Je ne te suis pas ? Vous êtes bien ensemble depuis 10 ans, non ?  

_Pas exactement. Disons que, et bien, fit-elle gênée, nous partageons l’appartement. Il a sa chambre et moi la mienne… »  

Toshio ouvrit de grands yeux de stupéfaction. Alors ils n’étaient pas « ensemble »…  

« _Tu veux dire que vous n’êtes que de simples colocataires ?  

_Non, ce n’est pas exactement cela… »  

Oh la la…. Elle était en mauvaise posture. Elle ne pouvait pas lui dire que leur métier était à l’origine de cet arrangement. Ni qu’il y avait plus. Du moins, pour elle…  

« _Kaori, je peux te demander depuis combien de temps exactement tu connais Ryô ? »  

Bien que surprise par la question, elle répondit presque machinalement.  

« _Depuis que j’ai 16 ans.  

_Kaori, j’aimerais te poser une autre question. C’est un peu plus délicat mais… J’étais amoureux de toi à l’époque. Et j’avais bien l’impression que je ne te laissais pas totalement indifférente. Pourtant, il n’y a jamais rien eu entre nous. Et c’est à cause de lui, n’est-ce pas ? Je l’ai compris pratiquement tout de suite. Et si je me réfère à ton texte, tes sentiments ne sont pas partagés. »  

Si ses sentiments étaient partagés ? Comment lui répondre ? Il y avait des jours où il était abjecte avec elle, où il courait après toutes les filles, qu’elle donnerait n’importe quoi pour être l’une d’elle ne serait-ce qu’une seule fois. Il y avait ses fois où il était adorable, où il savait lui faire plaisir, lui montrait qu’il tenait à elle, comme le jour où ils avaient rencontré Toshio. Et bien sûr, toutes ses semi-déclarations…  

_Ce n’est pas vraiment cela. Toshio, c’est compliqué. Je ne peux pas tout t’expliquer. Il tient à moi mais…  

_Mais le cap n’est pas franchi. Et tu comptes attendre combien de temps encore ? 10 ? 20 ? 30 ans ? Cela fait donc 10 ans que tu es dans cette situation ? Mais, Kaori, tu ne peux pas poursuivre ainsi ! Tu vas gâcher ta vie ! Ca fait déjà 10 ans que tu l’attends ! S’il avait dû se passer quelque chose, il y a longtemps que ce serait fait ! Visiblement, il ne sait pas ce qu’il rate ! Il ne semble pas avoir conscience de ce qu’il a chez lui !  

_Ne parles pas sans savoir ! Tu ne sais pas de quoi tu parles ! Tu ne le connais pas, dit-elle en se levant brusquement. »  

Sa réaction virulente lui fit comprendre en une fraction de seconde qu’il était inutile de penser qu’il pourrait la sauver de ses griffes et la conquérir. Et il revit les yeux assassins de Ryô… S’il l’aimait lui aussi, pourquoi ne faisait-il rien ?… Kaori n’était pas pleinement heureuse. Pourtant, elle méritait de l’être. Il soupira. Bien. Il ne pourrait pas l’avoir alors il allait faire en sorte que Ryô lui avoue ses sentiments.  

« _Pardonne-moi, je ne voulais pas te faire de peine. Tu as raison. Je débarque dans ta vie comme ça. Je ne peux pas savoir ni comprendre ce qu’il y a exactement entre vous deux. Mais j’ai confiance en toi. N’en parlons plus. Revenons plutôt sur cette chanson.  

_D’accord. Merci Toshio. »  

Elle lui sourit et ils se mirent au travail pour peaufiner le texte…  

 

Toshio avait insisté pour raccompagner Kaori chez elle. En bas de l’immeuble, elle lui proposa d’entrer pour boire un café. Il était déjà 21h. Ils avaient bien travaillé tous les deux alors lui aussi méritait un petit réconfort. Il accepta bien volontiers. Cela lui donnait l’occasion de voir Ryô et de tenter quelque chose. D’ailleurs, il avait tout prévu…  

« _Ryô ! Je suis rentrée !  

_Pas la peine de crier, je le sais bien, répondit-il d’en haut. Bonsoir Toshio. »  

Ce dernier ne réagit pas. Comment savait-il qu’il était là ? Kaori sourit. Il avait fallut qu’il fasse son intéressant ! Chassez le naturel, il revient au galop ! Et c’était encore elle qui allait devoir rattraper son excès de zèle !  

« _Ne fais pas cette tête voyons ! Il nous a vu descendre de voiture ! Il n’est pas extralucide ! »  

Ryô pointa le bout de son nez et échangea un regard discret avec sa partenaire, regard légèrement moqueur. Il se sentait à l’aise à présent qu’il n’avait plus de doute.  

« _Alors, cette journée, demanda Ryô en serrant la main de Toshio amicalement. »  

Ce dernier n’en revint pas du changement de comportement de l’homme ! Son regard était chaleureux, accueillant, son visage détendu. Que s’était-il donc passé ? Alors, qui était le vrai Ryô ? L’homme de la semaine dernière ? Ou celui qui se tenait devant lui ce soir ?  

« _Euh, et bien, c’était parfait ! Elle travaille comme une vraie pro ! Je pense que sa chanson aura beaucoup de succès.  

_Ca me fait plaisir.  

_Ryô, tu t’occupes de Toshio le temps que je prépare le café ?  

_Oui, bien sûr Sugar Boy. »  

Le cœur de Kaori se gonfla même si elle ne le montra pas. Comme c’était bon d’entendre ce surnom… Toshio, lui, découvrit la tendresse dans la voix de son hôte. Quant à Ryô, il avait fait cela pour marquer une dernière fois son territoire aux yeux de Toshio même s’il savait ne rien avoir à craindre…  

« _Venez, installons-nous dans le canapé. Alors, racontez-moi comment ça s’est passé ?  

_Merveilleusement bien. Kaori et moi avons toujours très bien travaillé ensemble. Avant, c’était dans un garage poussiéreux. Aujourd’hui, nous avions toute la plus grande technologie à notre disposition ! Ce qui est beaucoup mieux je dois vous l’avouer ! D’ailleurs, puisqu’il semble que vous teniez tant à savoir ce qui s’est passé, j’ai un petit cadeau pour vous.  

_Un cadeau pour moi ? »  

Les paupières de Ryô clignèrent plusieurs fois. Il ne s’était pas spécialement montré gentil avec lui et pourtant, il voulait lui faire un cadeau ? Il vit alors Toshio jeter un coup d’œil vers la cuisine et sortir rapidement de sa poche un CD dans sa boîte. Il le tendit à Ryô.  

« _Tenez, je vous invite à regarder cela. Mais quand Kaori ne sera pas là. Elle ne sait pas que j’ai fait cela et je crois qu’elle n’en serait pas particulièrement ravie ! Alors, soyez gentil, ne lui dites pas, OK ? »  

Interloqué, Ryô le saisit et fixa son regard dessus. Qu’est-ce qui pouvait bien y avoir dessus ? La voix de Toshio le fit retomber sur terre.  

« _Cachez-le ! La voilà qui revient ! »  

Et là ce fut Toshio qui fut surpris de la rapidité à laquelle il planqua l’objet du délit sous le coussin du canapé ! Il fallait dire qu’il ne savait pas qu’il avait derrière lui des années d’entraînement intensif de dissimulation de magasines pornos…  

Quand elle revint avec son plateau, elle les trouva fort silencieux. De Toshio, cela ne l’étonnait pas. Mais elle trouvait l’attitude de Ryô inhabituelle.  

« _Ryô ?  

_Oui ?  

_Tu n’as rien à me dire ? »  

Oups… Elle avait dû voir quelque chose…  

« _Euh, mais non pourquoi ?  

_Tu as ta tête des mauvais coups ! »  

Une libellule tomba de nulle part.  

« _Pourquoi tu dis cela ? Pour qui vas-tu me faire passer devant ton ami ? »  

Elle rougit. Il avait raison. Ryô respira mieux. Heureusement qu’il la connaissait bien et savait comment elle fonctionnait…  

 

Trente minutes plus tard, Toshio partait. Et elle promit de le retrouver à l’aéroport pour lui souhaiter un bon retour…  

 

 

Ryô fut obligé d’attendre deux jours pour que l’occasion se présente de pouvoir visionner ce CD qui était en fait un enregistrement numérique. Il était 20h quand Kazue appela Kaori à la rescousse pour une histoire de femme. Il en avait profité. Mais il était loin de se douter de ce qu’il allait découvrir…  

 

Il s’agissait d’une vidéo de leur journée de travail. Enfin, pas vraiment. Visiblement, la chanson avait déjà été écrite. Ils relisaient le texte. Finalement, le résultat semblait leur convenir.  

« _Bon, et bien voilà, tu n’as plus besoin de moi.  

_Que dirais-tu de l’essayer ? Comme avant ? Je joue la mélodie au piano et tu me la chantes. Comme cela, j’aurais une idée de comment tu vois l’interprétation. »  

Ryô vit l’hésitation passer sur son visage. Toshio aussi visiblement, aussi insista t-il un peu.  

« _Kaori, ça te fera du bien, et tu le sais… »  

Du bien ? Ryô ne comprenait pas…  

«_Après tout, pourquoi pas… »  

Quoi ? Elle allait chanter sa chanson ? Au son du piano ?…  

Toshio s’installa et Kaori prit place à côté de l’instrument si bien qu’elle faisait totalement face à la caméra… Le cœur du nettoyeur s’emballa. Il l’avait bien sûr déjà entendue fredonner dans la cuisine, en faisant le ménage. Mais l’entendre chanter c’était autre chose. Les premières notes le firent frissonner mais sa sensation fut décuplée lorsque la voix de Kaori s’éleva. Elle avait la voix d’un ange… Mais quand il saisit le sens des paroles, il fut pétrifié… Mais le plus difficile à supporter fut les expressions qui traversaient son visage alors qu’elle chantait : la souffrance, le dépit, l’espoir vain et l’amour… L’amour qu’elle lui portait… Ses grands yeux si mélancoliques…  

 

J'aurais préféré être une aventure  

Une histoire d'un soir, un instant sans futur  

J'aurais préféré n'être qu'une de celles  

Que tu rejoins la nuit, rien qu'une étincelle  

 

Ne plus être l'amie, la tendre confidente  

Celle à qui l'on sourit mais qu'on ne voit pas  

 

Moi j'aurais préféré que tu te taises enfin  

Que je connaisse aussi la douceur de tes mains  

Oh j'aurais préféré que tu m'aimes rien qu'une heure  

Etre juste un jouet ou même être une erreur  

 

Moi j'airais tant aimé, mm... si tu savais  

J'aurais préféré ne plus être moi  

Préféré aussi t'avoir rien qu'une nuit  

Etre celle que l'on s'offre mais qui n'a pas de prix  

 

Moi j'aurais préféré ne rien savoir de toi  

Que la force de ton corps, la douceur de ta voix  

Oh j'aurais préféré être fée de plaisir  

Et je pourrais enfin te voir fermer les yeux  

 

N'être rien qu'une femme mais si femme une nuit  

Partager tes plaisirs et sortir de ta vie  

Oublier tous ces mots, même les confidences  

Et ne sentir enfin que l'odeur de ta peau  

 

Je suis prête à tout perdre et prête à tout donner  

Pour savoir de toi ce qui ne se dit pas  

Les gestes impudiques, les désirs que l'on tait  

Belle comme la musique de l'amour que l'on fait...  

 

Chimène Badi, J’aurais préféré  

 

Fin du flash back  

 

 


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