Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Tamia62

Beta-reader(s): Lifetree

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 4 chapitres

Publiée: 12-05-06

Mise à jour: 21-05-06

 

Commentaires: 24 reviews

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RomanceSongfic

 

Résumé: Kaori va retrouver par hasard un très vieil ami. Mais n'est-ce vraiment qu'un ami ?...

 

Disclaimer: Les personnages de "Tu n'es pas les autres" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo. Et la chanson utilisée appartient à ses auteurs.

 

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   Fanfiction :: Tu n'es pas "les autres"...

 

Chapitre 4 :: ... être le seul et dernier...

Publiée: 21-05-06 - Mise à jour: 21-05-06

Commentaires: Voilà le dernier chap de cette petite fic. J'ai fait assez vite non ? Donnez-moi vos impressions. Après cela, je me remets sur mes 2 autres fics en cours. Bonne lecture.

 


Chapitre: 1 2 3 4


 

Et voilà, il était là, à presque minuit, devant cette fenêtre la sachant dans l’immeuble d’en face où les lumières étaient encore visibles. Il était totalement perdu dans le déchaînement de sentiments contradictoires. Les évènements de cette dernière semaine l’avaient pas mal chamboulé même s’il l’admettait avec difficulté. Même si la jeune femme l’avait rassuré, notamment au niveaux de ses sentiments et de l’histoire qu’elle avait eu avec Toshio, et malgré le fait qu’elle lui avait affirmé qu’il n’était en rien responsable de ses choix et de l’abandon de ses études, il savait que ce n’était pas l’entière vérité. Après la mort de Makimura, les choses s’étaient précipitées et elle était restée auprès de lui. Encore aujourd’hui il ne comprenait pas pourquoi elle avait fait ce choix. Quoique, en y réfléchissant de plus près… Il avait bien compris ce qu’elle lui avait dit : elle l’attendait depuis ses 16 ans. Lorsqu’il l’avait retrouvée 4 ans plus tard, c’était uniquement parce qu’il travaillait avec son frère qu’ils étaient en contact. Sans Maki, elle n’aurait eu aucun rapport direct ou indirect avec lui. Mais sa mort aurait mis une distance définitive entre eux. Et c’était sans doute pour cette raison qu’elle était venue vivre avec lui : elle savait qu’il disparaîtrait de sa vie en même temps que son frère… Ryô était soufflé par sa patience. En refaisant correctement le calcul, cela faisait 14 ans qu’elle attendait que le destin fasse quelque chose pour elle. Et cela faisait 10 ans qu’elle était déçue. Et pourtant, elle était toujours là, avec lui, à s’occuper de lui, à tout supporter. Elle attendait et souffrait en silence. Enfin, presque en silence…  

 

Et lui, de son côté, cela faisait des années qu’il luttait contre lui-même. Il ne pouvait pas affirmer qu’il était tombé sous son charme tout de suite. Elle n’était qu’une gamine attendrissante lorsqu’il l’avait rencontrée pour la première fois. 4 ans plus tard, elle était devenue une jeune fille mais qui se cherchait encore. Et puis il l’avait vue changer, évoluer, devenir une femme. Une femme de plus en plus belle, de plus en plus désirable. Et son incroyable bonté ne faisait que ressortir toute sa féminité. Elle était simple et c’était ce qui faisait d’elle une femme splendide. Même si parfois son caractère hyper explosif était plutôt du style à faire fuir ! Pourtant, pas un homme ne lui résistait. Si elle avait ouvert un tant soit peu les yeux, elle l’aurait probablement quitté pour un de leur client qui aurait su lui donner une meilleure existence…  

 

Oui mais voilà, elle était avec lui et ne voulait pas d’une meilleure existence car elle aimait sa vie même s’il lui manquait quelque chose d’essentiel : lui. Cette chanson ne laissait plus le moindre doute dans son esprit. Lui, il luttait depuis des lustres, assouvant son désir dans les bras d’autres femmes pour ne pas craquer, pour ne pas la toucher, pour ne pas la souiller, la salir. Il avait bien trop de respect et d’estime pour elle pour poser ses mains sur son corps et la faire sienne. Et elle, tout ce qu’elle désirait, c’était justement qu’il se conduise avec elle de la même manière qu’il se conduirait avec les filles qui ne cherchent que l’amusement et le plaisir d’un soir ! C’était comme si elle lui disait : « je suis là pour m’occuper de ton ménage mais je suis aussi là pour m’occuper de ta vie sexuelle, je n’attends que cela. » ! Et cette idée lui était intolérable !  

 

Bon sang ! Elle l’aimait tellement qu’elle serait même prête à accepter de tenir une telle place dans sa vie. Qu’elle se contenterait de quelques parties de jambes en l’air si c’était tout ce qu’il était capable de lui donner. La culpabilité lui broya le cœur. Comme elle ne savait pas ce qu’il ressentait pour elle, elle ne pouvait pas comprendre qu’il se servait des autres femmes comme rempart à son désir d’elle. Il prenait seulement conscience de son degré de souffrance. Cela faisait des années qu’elle assistait à ses frasques sexuelles. Et cela faisait des années qu’elle rêvait d’être, au moins une fois, une de ses femmes. Une de ses femmes qui ne connaissent de lui que ses capacités sexuelles, que son corps mais non son âme et son cœur…  

 

Et au-delà de la souffrance d’avoir découvert celle de sa partenaire, une colère monta en lui. Comment pouvait-elle envisager qu’il se conduise de la sorte avec elle ? La sœur de son meilleur ami ? La femme qui partageait sa vie depuis 10 ans ? La femme qu’il aimait… Parce qu’il l’aimait…  

 

Il posa les yeux sur la boîte du CD. Toshio… Il ne savait pas exactement ce que Kaori lui avait dit. Mais une chose était certaine : il avait très bien compris le problème puisqu’il avait fait cette vidéo à son insu et la lui avait donné. Ryô comprit aussi que ce geste était calculé : il voulait qu’il réalise ce qu’elle pensait, ce qu’elle ressentait. Toshio espérait sans doute qu’il fasse quelque chose pour la rassurer. Ou peut-être même qu’il lui dise ce qu’il ressentait vraiment pour elle. Un soupir d’exaspération s’échappa de ses lèvres ! Ce type débarquait de Los Angeles et en à peine une semaine, il mettait la pagaille dans sa vie et dans ses certitudes. Il avait toujours été persuadé qu’il faisait ce qu’il y avait de mieux pour Kaori. Mais il était évident qu’il se plantait. Il avait même fait pire que mieux ! Oui, pire…  

 

Oui, mais maintenant ? Que devait-il faire ? Devait-il faire quelque chose ou continuer à faire semblant de ne pas voir ?… Mais le problème c’était que, maintenant, il voyait plus que bien clair ! Il savait déjà qu’il la faisait souffrir. Mais à présent, il connaissait réellement le poids de cette douleur… Et il comprenait mieux aussi pourquoi tous leurs amis essayaient par toutes sortes de stratagèmes de les mettre ensemble : eux, ils avaient depuis longtemps compris la force des sentiments de Kaori pour lui… Il fallait qu’il prenne une décision et vite, avant qu’elle ne rentre de chez Mick…  

 

Tout à ses pensées, il ne remarqua pas que Kaori revenait. Il ne le réalisa que lorsqu’il entendit les bruits de porte d’entrée. A ce moment, il se dit qu’il devrait prendre sa décision plus vite qu’il ne l’avait cru. Mais il ne savait vraiment pas quoi faire…  

 

 

Kaori montait les marches avec peine. Kazue finirait par avoir sa peau ! Ca aurait très bien pu attendre ! Lorsqu’elle l’avait eue au téléphone, elle semblait si catastrophée que Kaori était arrivée en courant, laissant tout tomber, craignant le pire. Finalement, il ne s’agissait que de choisir une tenue adéquate pour le dîner que lui offrait Mick le lendemain soir dans un super restaurant. Et oui, Kazue était persuadée qu’il allait enfin la demander en mariage. Kaori espérait que son amie ne soit pas déçue et qu’il s’agissait bien de cela. Mais ce n’était pas si urgent ! Elle avait paniqué pour rien…Tout en montant les escaliers, elle repensa à sa journée avec Toshio. Elle avait adoré faire cela et en remerciait son ami. Elle le remerciait surtout de ne pas avoir posé trop de questions. Mais, quelque part, elle était déçue que Ryô n’ait pas cherché à savoir ce qu’elle avait écrit. Il n’avait rien demandé. Mais, à bien y réfléchir, c’est mieux ainsi. Il avait fallu à peine 30 secondes à Toshio pour comprendre la situation, alors Ryô, lui, aurait compris en un millième de seconde. Elle poussa enfin la porte de l’appartement…  

 

Elle fut surprise de l’obscurité. Aucune lumière n’avait été allumée. Très vite, elle vit la magnifique silhouette de Ryô se découper de la faible lueur qui émanait de la fenêtre. Cette carrure qu’elle connaissait par cœur, qui impressionnait tant les gangsters mais qu’elle aimait par dessus tout. Mais immédiatement elle constata qu’il était crispé. Elle pouvait sentir toute la tension accumulée dans la pièce durant son absence. Allons bon, qu’est-ce qui s’était encore passé pour le mettre dans un état pareil ? Elle soupira et, se retournant, referma la porte. Elle fit quelques pas pour s’approcher de lui. Mais plus elle avançait, plus ses épaules se raidissaient. Elle leva un sourcil. Il n’était pas dans cet état lorsque Kazue l’avait appelée ? Elle avait comme l’impression qu’il lui en voulait. Mais de quoi ? Elle ne se souvenait pas avoir fait quelque chose qui aurait pu le contrarier. Généralement, elle savait toujours à l’avance, lorsqu’elle manigançait un truc, qu’il serait fâché. Mais ce n’était pas le cas aujourd’hui. Elle commençait à ressentir de l’angoisse. A un mètre de lui, elle l’appela :  

«_Ryô ?… »  

Mais il ne répondit pas. Tout simplement parce qu’il ne savait pas comment réagir. A nouveau ses yeux se posèrent sur la boîte. Cette maudite boîte. Et la colère envahit une nouvelle fois ses prunelles sombres. Elle n’avait pas le droit de souhaiter cela…  

« _Comment as-tu pu souhaiter ne serait-ce que 10 secondes que je me conduise de la sorte avec toi, demanda t-il sans bouger, lui présentant toujours son dos. »  

Elle eut un petit mouvement de recul. Le son de sa voix était dur. Mais elle ne comprenait pas du tout de quoi il parlait. Qu’avait-elle donc bien pu souhaiter ?…  

« _Je ne comprends pas de quoi tu parles Ryô ? »  

A ce moment, il se retourna brusquement, montrant à la jeune femme un visage marqué et en colère. Dans un sursaut, et juste avant d’éclater, il réalisa que cette colère était surtout dirigée contre lui-même. C’était de sa faute à lui. C’était toujours de sa faute. Elle vit sa mâchoire se crisper, ses mains se serrer. Puis, doucement, une grande contrariété se peignit sur ses traits. Mais il se tut et ne dit plus rien ce qui fit monter d’un cran l’angoisse de Kaori. C’était bien la première fois qu’elle le voyait ainsi…  

« _Ryô, dis quelque chose, explique-moi, je ne comprends pas, souffla t-elle. »  

Et il vit effectivement une grande peur sur son visage. Il devait trouver les mots pour lui expliquer mais, les mots, ce n’était pas son fort… Et une petite voix lui murmura qu’il devait simplement laisser son cœur parler. Qu’il devait faire confiance à son cœur. Qu’il devait le laisser vibrer. Et Kaori était bien la seule personne qui sache réellement le faire vibrer… Que disait la chanson ? « J’aurais préféré être une aventure, une histoire d’un soir, un instant sans futur » ? « J’aurais préféré ne plus être moi » ?… Il rencontra ses grands yeux bruns et il entendit sa propre voix briser le silence.  

« _Te donnes-tu donc tellement peu d’importance que tu envisages de passer sur tous mes caprices ? Au point d’en oublier tes propres désirs ? D’en oublier qui tu es ? De ne pas avoir de futur ? »  

Elle ouvrit de grands yeux d’incompréhension, totalement interloquée par cette question.  

« _Je n’arrive pas à croire que je puisse avoir un tel ascendant sur toi… Je n’aurais jamais cru avoir un tel impact… »  

Elle ne savait pas quoi lui répondre parce qu’elle ne comprenait vraiment pas sa soudaine et curieuse prise de conscience. Pourtant, il avait su voir juste… Elle se décida à parler.  

« _Oui, c’est vrai, tu as un terrible ascendant sur moi. Mais je ne sais toujours pas de quoi tu parles. Explique-toi… »  

A nouveau, il lui tourna le dos. Ce serait peut-être plus facile s’il ne la regardait pas ?… Mais ce geste fit craindre le pire à Kaori. Il se perdit une fois de plus dans ses pensées.  

 

Le silence régna à nouveau en maître deux ou trois minutes qui parurent une éternité pour la jeune femme. Silence que Ryô mit à profit pour être honnête envers lui-même. Il sentait qu’il ne tarderait pas à craquer et à lui avouer son amour. Il n’avait pas encore pensé à comment il le ferait. Mais, il réalisait que même en lui révélant ses sentiments, il y aurait toujours eu un abcès non percé dans leur histoire car il ne se rendait pas compte de la réalité de la souffrance de sa partenaire. Oh bien sûr, il l’avait faite souffrir plus que nécessaire, il ne l’ignorait pas mais sans avoir le réel degrés de sa douleur. Il avait là l’occasion de tout mettre à plat pour de bon. Laisser vibrer son cœur ?… D’accord, alors, qu’il vibre… De toute façon, il se sentait au bout du rouleau. Il avait atteint son point de non retour…  

 

Et puis la voix de Ryô s’éleva. Elle fut surprise de l’entendre trembler.  

« _Kaori, voilà des années que je joue une mauvaise comédie. Je dirais même que c’est le plus mauvais rôle que j’ai tenu. Et pourtant, j’en ai commis des horreurs dans ma vie. Mais celle-ci est de loin la pire car elle t’a faite souffrir au-delà de tout ce que j’aurais pu imaginer. Sais-tu pourquoi je passe mon temps à courir les filles ? A leur faire une si lourde cour ? Pourquoi je n’hésite pas à m’envoyer en l’air dès que j’en ai l’occasion ?… Je sais ce que tu pourrais me répondre : parce que je suis un pervers, un obsédé. Mais tu aurais tort. Non, la raison pour laquelle j’agis comme cela c’est pour que tu te rendes compte quel salaud je suis vraiment. Et sais-tu pourquoi je souhaitais que tu me voies comme un véritable salaud ? Parce que ça m’aidait à ne pas me conduire de cette manière avec toi. Tes colères m’aidaient à… »  

Il hésita mais sa langue poursuivit sans son réel consentement.  

« … te résister Kaori. Je voulais te dégoûter de moi. Parce que je sais. J’ai toujours su quels sentiments tu nourrissais à mon égard. Je lis en toi comme dans un livre ouvert. L’amour que tu as pour moi transpire de chaque pore de ta peau. Si tu savais combien de fois j’ai voulu laisser tomber les barrières et cueillir cet amour. Mais je n’en avais pas le droit et surtout je n’en étais pas digne. Ta vie avec moi était suffisamment compliquée sans devoir y rajouter des sentiments qui m’auraient rendu plus vulnérable et qui t’auraient exposée davantage… Alors, la seule solution que j’ai trouvée, c’est de tenter de tuer cet amour en toi… »  

 

Le cœur de Kaori avait cessé de battre. Il savait mais il ne voulait pas répondre à son amour… Non, ce n’était pas tout à fait cela. Ce n’est pas qu’il ne voulait pas, c’est qu’il ne pouvait : il s’en trouvait indigne… Alors, tout cela n’était destiné qu’à lui résister ? Toute cette souffrance pour ça… Parce qu’il ne voulait pas laisser parler son cœur mais plutôt sa tête…  

Mais il n’avait pas fini. Toujours posté devant sa fenêtre, les yeux fixes de réfléchir et de mettre des mots sur ses pensées, il poursuivit son discours.  

 

« … Oui mais voilà, ce plan que je trouvais si parfait a complètement foiré et a fait même pire que mieux car au lieu de te dégoûter de moi il n’a fait que nourrir ce sentiment en toi au point de souhaiter que je me conduise avec toi de la même manière qu’avec toutes ces autres femmes qui comptent pas pour moi. A me voir donner à des filles de passage de l’attention, tu as fini par souhaiter que je te donne cette même attention éphémère. Depuis toujours tu crois que je ne sais que donner du sexe. Tu ne cesses de me hurler dessus que c’est immoral et pourtant, tu souhaites que je t’en donne aussi. Si c’est tout ce que je suis capable de te donner alors tu es prête à l’accepter ! Et c’est de ma faute. Je suis le seul responsable de cette situation. C’est ce que je te fais croire depuis 10 ans ! Alors comment aurais-tu pu savoir que j’ai toujours voulu te donner plus qu’une simple histoire de cul ? Tu n’avais aucun moyen de le savoir… Je n’ai fait que te rendre malheureuse. Et je m’en veux… Je m’en veux tellement d’avoir fait que tu te sentes si peu de chose. Pire, d’avoir fait que tu VEUILLES être si peu de chose… pour moi… »  

 

Kaori tremblait de tous ses membres. Même si elle avait d’abord été surprise, elle comprenait bien tout ce qu’il venait de dire. Et trois choses en ressortait : même s’il n’avait pas dit les mots, il était clair qu’il l’aimait aussi. Le deuxième point qui la laissait plus que perplexe était la raison qui l’avait poussé à enfin se confier. Et enfin, comment avait-il fait pour savoir exactement ce qu’elle pensait ? A savoir qu’elle était prête à tout accepter pour être dans ses bras. Elle n’en avait jamais parlé à personne, même pas à Miki… Et il fallait qu’elle sache.  

 

« _Ryô… »  

Sa voix n’était qu’un souffle mais fit retomber ce dernier sur terre. Il parlait depuis quelques minutes déjà mais le temps avait semblé se suspendre. Mais cette douce voix lui fit réaliser que c’était la fin de cette comédie. Oui, mais maintenant ?…  

« _J’ai attendu tellement de temps, ne croyant pas qu’un jour enfin ça arriverait, que tu me dirais ce que tu ressens vraiment. Mais, là, je ne comprends pas pourquoi aujourd’hui ? Et surtout comment tu peux savoir que… Que j’étais prête à accepter le peu que tu serais capable de me donner… »  

 

A ce moment, il se retourna pour lui faire face.  

« _Avant de répondre sache que ces mots m’ont fait très mal… Parce que je pensais que tu me connaissais assez bien pour savoir que je ne pourrais jamais me comporter ainsi avec toi parce que tu étais trop importante pour moi. Et ça m’a mis en colère. Mais, cette colère était dirigée contre moi-même car c’était de ma faute si de tels souhaits avaient envahi ton cœur… »  

 

Il fit un pas vers elle et se passa une main sur le visage. Il rencontra son visage dont l’expression s’était adoucie. Elle attendait avec impatience qu’il lui explique le cheminement de ce revirement de situation. Il allait devoir trahir Toshio pour cela alors qu’il lui avait demandé de garder le secret de peur de la réaction de la jeune femme. Mais Ryô était sûre qu’elle lui pardonnerait sa manœuvre.  

 

« _Les mots utilisés étaient vraiment durs à entendre. Je ne veux pas faire de toi « un jouet, une erreur, rien qu’une étincelle ». Tu es tellement plus à mes yeux ! Je ne veux pas t’aimer « rien qu’une heure » ou faire de toi juste « une histoire d’un soir » ! Je voudrais t’offrir tellement plus. Mais surtout, j’ai compris à quel point tu te dénigrais par ma faute et ça, c’était beaucoup trop ! Quand j’ai entendu que tu voulais « être celle que l’on s’offre mais qui n’a pas de prix »… Kaori, il est vrai que tu n’as pas de prix à mes yeux parce que tu vaux beaucoup trop cher ! Ton prix n’est pas chiffrable tant tu es vitale pour moi ! Et jamais je n’aurais pu profiter de toi, m’amuser avec toi ! C’était une chose impensable pour moi… Et tu ne peux pas ne plus vouloir « être toi » ! Si tu n’étais plus toi, que deviendrais-je moi ? Je ne vis que pour toi, que par toi Kaori… Tu mérites plus que ce que je donne aux autres. Mais si je ne l’ai jamais fait, c’est parce que je ne sais pas si je pourrais. Si je saurais… »  

 

Kaori ne pouvait plus respirer. Il avait employé les mots de sa chanson. Alors cela voulait dire que Toshio les lui avait données… Alors c’était cela la tête d’abruti qu’il avait eu ce soir là ! Toshio lui avait filé en douce le texte et elle avait failli les surprendre… Toshio… Il avait tout compris et avait voulu l’aider… Et ça avait marché… Les larmes commencèrent à couler le long de ses joues et ça désarçonna complètement le nettoyeur qui fut près d’elle en deux enjambées.  

« _Non, non, ne pleure pas. Je ne veux pas que tu pleures, lui dit-il en posant ses mains sur ses épaules.  

_Ryô, je pleure parce que je suis heureuse comme je ne l’ai jamais été. »  

Elle se jeta dans ses bras.  

« _Oh Ryô, comment as-tu pu croire que tu ne serais pas capable de me rendre heureuse ou de me donner de l’amour ? Cela fait 10 ans que tu le fais sans même en avoir conscience. C’est vrai, il y a eu des moments où je désespérais. Mais tu sais y faire avec moi. Personne ne me connaît aussi bien que toi. Tu es le seul et l’unique pour moi. Il n’y a jamais eu que toi pour moi. Tu comprends ? Que toi ! Tout ce temps perdu parce que tu t’es imaginé que tu ne valais rien et que le bonheur n’était pas pour toi ? Parce que c’est cela, n’est-ce pas ? Tu as tort ! Personne au monde ne mérite d’être heureux plus que toi ! Et, à partir de maintenant, nous le serons ! Nous serons heureux ensemble… »  

Elle se recula un peu pour pouvoir le regarder droit dans les yeux. La joie qui brillaient dans ses prunelles noisette emplies Ryô d’un sentiment nouveau. Il ne savait pas qu’il était capable de cet effet sur elle. Il savait qu’elle l’aimait mais pas à ce point et il avait fallu si peu, rien qu’une chanson, pour qu’il le comprenne enfin. Il prit alors son visage en coupe et approcha lentement de ses lèvres sans la quitter des yeux. Quand elle sentit sa bouche se poser sur la sienne, le monde cessa de tourner et elle dut s’accrocher à ses larges épaules pour ne pas tomber car ses jambes ne la portaient plus. Elle entrouvrit les lèvres et leurs langues purent enfin se rencontrer, après toutes ces années. Une chaleur envahit leur deux corps. C’est à bout de souffle qu’ils se séparèrent. Elle planta à nouveau ses yeux dans les siens.  

«_Laisse-moi être « ta fée de plaisir »… »  

Ces quelques mots murmurés avec tant de sensualité lui fit perdre la tête. Il la souleva dans ses bras…  

 

Plus tard, alors qu’ils reposaient dans les bras l’un de l’autre, il la serra contre lui et lui murmura à l’oreille :  

« _Tu aurais préféré « n’être qu’une femme mais si femme une nuit » et moi, tout ce que je souhaitais, c’était être le seul et dernier… Et je te promets que tu te sentiras femme toutes les nuits de notre vie… Et même au-delà… Je t’aime… »  

 

 


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