Chapitre 2 :: Souviens toi

Publiée: 05-10-08 - Mise à jour: 05-10-08

Commentaires: Un week end un peu tranquillou donc j'ai pu tapoter un peu^^ Enjoy

Chapitre: 1 2 3 4

Ryo devait admettre que pour le mariage de sa fille le préfet Nogami avait vu les choses en grand. Le jardin était magnifiquement décoré, il reconnaissait bien là le bon goût de sa futur belle-mère. Mais toute cette agitation le rendait de plus en plus nerveux. L’heure de l’échange des vœux allait bientôt arriver et lui n’avait qu’une seule envie : fuir…Fuir loin de ce spectacle dont il était l’acteur principal mais dont il se sentait totalement étranger. Ces derniers jours, lorsque son angoisse se faisait de plus en plus pesante, il tentait de se raisonner, de se dire que c’était normal que tout homme ressentait ça à l’approche de son mariage…Mais non, c’était faux. Il le savait parce qu’avec ELLE tout avait été tellement différent…A ELLE, jamais il n’avait eu peur de lui dire oui….  

Flash-Back :  

Il y a dix ans en Amérique Centrale…  

La guerre civile avait cessé depuis plusieurs mois mais la ville portait toujours les stigmates des batailles qui avaient déchiré le pays pendant des décennies. La capitale recommençait doucement à retrouver l’agitation qu’elle avait connue jadis. Mais les habitants, traumatisés par la guérilla, se montraient toujours prudents quand ils sortaient. Les horreurs de la guerre ne s’oubliaient pas aussi facilement. Néanmoins en ce bel après midi d’été, la ville semblait avoir repris un semblant de normalité. Les gens sortaient pour profiter pleinement du soleil radieux qui brillait ce jour là. Ils tentaient de savourer pleinement cette insouciance retrouvée.  

Dans un des parcs de la ville, un homme se tentait nonchalamment adossé contre un arbre. Une cigarette à la main, il observait de son regard d’aigle cette agitation toute nouvelle. Un petit sourire se dessina sur son visage, plus que quiconque il appréciait la paix qui régnait désormais dans le pays. Les promeneurs qui passaient devant lui étaient loin de se douter que prés d’eux se tenaient un homme qui il y a peu de temps encore portait l’uniforme des guérilleros. Les souvenirs encore trop frais des atrocités qu’il avait connu vinrent soudain assombrir son beau visage. Il se sentait coupable de tout ce qu’il avait commis mais il savait aussi que tout n’était pas de sa faute. Comme bien des hommes, il avait été pris au piège de cette guerre, il l’avait été depuis son enfance, depuis que l’avion dans lequel il se trouvait s’était écrasé en pleine jungle. Sa vie depuis ce jour là n’avait été que batailles et combats. Mais aujourd’hui, ce passé était derrière lui. Enfin presque…Il savait qu’il lui faudrait du temps pour oublier tout ça et il savait aussi que bientôt il lui faudrait quitter ce pays. Il était un ancien guérillero et son temps était compté. Dans les semaines à venir, le nouveau gouvernement en place allait commencer une chasse à l’homme pour capturer les anciens combattants de la guérilla. Alors comme beaucoup, il songeait à partir. Où ? Il ne savait pas encore mais la page de son existence en Amérique Centrale était presque tournée et une nouvelle allait bientôt commencer…Mais en attendant son futur départ, il se disait qu’il n’y avait aucun mal à se forger d’agréables souvenirs et d’admirer les beautés qu’offrait ce pays…Et justement, voila qu’une jeune demoiselle aux courbes parfaites et au minois délicat passait devant lui. Aussitôt, les traits agréables de l’homme se changèrent en un rictus plus pervers et il ne tarda pas à s’envoler dans les airs pour atteindre sa future proie :  

- Bella segnorita viene ver a Ryo-chou !  

Mais en voyant ce pervers volant venir vers elle, la jeune beauté poussa un cri de terreur et l’assomma avec son sac à main avant de s’enfuir en courant, terrorisée.  

L’ex guérilléro se retrouva donc par terre entrain de mordre la poussière. Il se relevait tant bien que mal quand il entendit un petit rire moqueur derrière lui :  

- Hé, hé…Babyface, tu es vraiment impossible…Tu dois te passer la corde au cou dans quelques minutes et tu te jettes encore sur les belles créatures.  

L’homme se retourna et dévisagea le viel homme qui lui faisait face :  

- J’ai bien le droit de m’amuser un peu non ? Après tout, j’ai même pas pu enterrer ma vie de garçon !  

- Je suis certain que ta douce fiancée sera ravie d’apprendre ça…  

Aussitôt le mercenaire attrapa le vieillard par le col de sa chemise et répliqua :  

- Tu n’oserais pas lui répéter quand même ? demanda-t-il sur un ton menaçant.  

- Et pourquoi ? Je me suis toujours demandé ce qu’elle pouvait te trouver…Si je lui dis et que son petit cœur est brisé, il faudra bien que quelqu’un la console, répondit le viel homme en abordant une mine libidineuse.  

- Touche à ma femme vieux débris et tu iras dire bonjour à Saint Pierre plutôt que tu ne le crois ! explosa le jeune homme/ Compris ?  

Le « vieux débris » ravala difficilement sa salive et acquiesça d’un hochement de tête puis ajouta :  

- Ta dulcinée t’attends alors allons la rejoindre avec qu’un autre ne te la vole !  

Lâchant sa « victime », l’homme lui offrit un sourire radieux. Il épousseta son costume pour se donner en air plus présentable. Sa belle fiancée l’attendait à quelques mètres de là, près du lac. C’est ici, dans le parc qu’on appelait « le jardin des amoureux, qu’ils avaient choisis de s’unir. C’est lui qui avait trouvé ce lieu magique. Il n’était pas le plus romantique des hommes, mais pour ce jour si spécial, il voulait un endroit exceptionnel. Après tout ce n’est pas tout les jours qu’on se mariait…D’un pas joyeux, il partit dans la direction du point d’eau suivi de près par le vieil homme qui semblait aussi enthousiaste que lui.  

Ils marchèrent quelques mètres puis soudain le futur marié se stoppa net. Elle se tenait là, belle comme jamais dans cette robe écru toute simple. Elle avait agrémenté se tenue d’une étoile de soie blanche et elle avait piqué une fleur de la même couleur dans ses courtes boucles de feu. Face à cette apparition, Ryo lâcha un murmure admiratif :  

« Elle est splendide… »  

« Et c’est ma femme » pensa-t-il, son cœur se gonflant de fierté.  

Face au regard ardant de son futur époux, la jeune femme rougit violemment. Elle se sentait tellement stupide dans cette robe, elle qui n’était habituée qu’à porter l’uniforme des guérilleras. Depuis qu’elle avait choisi sa robe, elle ne cessait de se demander si son homme allait l’apprécier ou pas. Et sa réaction la rassura. Elle le vit soudain s’approcher d’elle et il lui glissa à l’oreille :  

« Tu es magnifique » avant de déposer un baiser sur son front.  

Le prête qui attendait pour unir le jeune couple se réjouit de l’arrivée du futur marié :  

« Très bien, nous n’attendions que vous Ryo, maintenant la cérémonie peut enfin commencer… »  

Fin du flash-back  

Non, ce jour-là, il n’avait pas connu la peur et l’angoisse qu’il ressentait aujourd’hui. Au contraire, il s’était senti vivant comme jamais alors qu’aujourd’hui il se faisait plutôt l’effet d’un condamné à mort. Il voulait fuir. Mais c’était trop tard, la marche nuptiale retentit soudain et au bout de l’aller il vit Reïka, radieuse dans sa robe de mariée haute couture, faire son apparition. Dans quelques instants, sa nouvelle femme, se serait elle…  

Chapitre: 1 2 3 4