Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG - Prose

 

Auteur: paty

Beta-reader(s): Tennad

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 4 chapitres

Publiée: 07-04-09

Mise à jour: 10-09-09

 

Commentaires: 45 reviews

» Ecrire une review

 

GeneralGeneral

 

Résumé: Et si on commençait au commencement pour une fois!...

 

Disclaimer: Les personnages de "Une rencontre qui changea ma vie." sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Comment changer le format/couleur de sa fanfiction?

 

Pour changer le format de certaines sections de vos fanfictions, il suffit d'utiliser les tags suivants. - <b>Texte en gras</b> - <i>Texte en italique</i> -

<div align="center">Texte centré</div>
- <font face="Courier New, Courier, mono">Texte en police Courrier</font> ...

Pour en lire plus ...

 

 

   Fanfiction :: Une rencontre qui changea ma vie.

 

Chapitre 4 :: Le masque de toutes les convoitises.

Publiée: 10-09-09 - Mise à jour: 10-09-09

Commentaires: Bonjouuurrr HFC et ses membres!!!! Bon, je sais, ça faisait un bail que je n'avais rien posté. Mea culpa, vous savez ce que c'est: la flemme, le soleil, l'été, les vacances et puis voilà, deux mois de passés et rien sur le clavier! Mais je suis toujours là! Et puis je ne suis pas restée totalement amorphe! Pour celles et ceux qui ont lu Tokra, ma jumelle à moi, vous devez savoir qu'il y a du nouveau à l'horizon! Voilà j'ai créé un petit forum City Hunter, histoire de papoter un peu plus des fics dans un lieu adapté pour... Voici l'adresse pour ceux que ça intéressent et qui souhaitent mieux partager la passion CH avec Toto et moi-même:http://xyzledernierrecours.forumactif.net/index.htm. N'hésitez à vous enregistrer et vous présenter pour voir tout le forum. D'autre part, quand je dis changement, y'a changement. Pour cette fic, j'ai aussi changé de béta. Ce ne sera plus Stella mais Tennad qui prendra la relève! Ma petite tenten, merci encore d'avoir accepter ce binôme. Et enfin, pour celles et ceux qui disent:"mais on veut pas "rencontre" mais le tome 39!" et bien je vais leur dire que j'y travaille.... Je l'ai commencé un peu mais il faudra attendre encore . Voilà. Je vous kiss tous et vous dis: "bonne rentrée!".^^

 


Chapitre: 1 2 3 4


 

Les mois passèrent et je n’avais toujours pas de nouvelles de lui. Je devais trouver un moyen de le voir, de le contacter, juste au cas où. Je recommençais donc à interroger tous mes indics sur l’homme portant le nom de Ryô Saeba . J’avais cette fois-ci un nom en plus de celui qu’on nommait City Hunter. Bizarrement, l’entente de ce nom rendait ces derniers encore plus nerveux, comme si je me rapprochais de quelque chose d’interdit. Un nom tabou, un homme à oublier pour leur bien et pour mon bien également. Ils éludaient mes questions par d’autres questions, me demandant des choses en échange, auxquelles j’étais incapable de répondre. Cet homme était vraiment craint dans le milieu. Ils tremblaient plus devant ses menaces que face à celles de la police. A quoi devais-je m’attendre ? Mes sources ne m’avaient rien dit au début de mon enquête sur lui, ce n’était pas six mois d’intervalle et un nom collé à ce type qui changeraient la donne. Mes indics ne m’apportaient finalement rien de concluant.  

 

Un jour, alors que j’étais dans mon bain en train de chercher un moyen pour le retrouver, mon esprit s’illumina. Il m’avait présenté certains de ses indics à lui, lors de notre dernière enquête. Je sortis du bain en quatre vitesses et partis à leur recherche. Je me doutais bien que les faire parler serait encore plus éprouvant pour moi mais je devais en savoir plus sur lui, sur son nom de scène : City Hunter. Ma quête vers ses indics pataugeait autant qu’avec les miens, si ce n’était pire. Même l’argent ne les influençait ; ils préféraient leur vie et la misère plutôt que les foudres de mon co-équipier mystère.  

 

Je montais donc un piège à l’un d’entre eux. Un traquenard monté de toute pièce par mes soins, l’obligeant à être inculpé. Une histoire de vol bidon suffisante pour le mettre en garde à vue et l’effrayer. C’était un clochard de la grande avenue. Il était miséreux, puait mais avait des yeux partout. Le genre de personne insignifiante aux yeux du monde mais pourtant bien présente aux moments clés. Bref, il me restait plus qu’ensuite à monnayer sa liberté loin d’une cellule encore plus miteuse que sa rue et entouré de mauvaises compagnies contre l’information attendue : la façon de le contacter. Mon entêtement paya finalement après plusieurs tentatives infructueuses à l’oppresser.  

 

Je découvris alors que le seul moyen de le contacter était de laisser un message sur le tableau de la gare Est de Shinjuku. Un simple message. Pas de nom, ni de numéro de téléphone. Juste un message….. Pas n’importe quel message. Un code lui disant que c’était pour lui, que c’était urgent. Un message se traduisant par trois lettres, avec seulement écrit le lieu et l’heure du rendez-vous. Trois lettres marquant la fin d’un malheur s’il répondait à l’appel. Trois lettres marquant le point de non-retour si on faisait appel à lui. Trois lettres présentant l’ultime recours…..  

 

XYZ.  

 

Les trois lettres de la fin de l’alphabet… comme si ces trois lettres annonçaient la fin de quelque chose et peut-être le début d’autre chose. J’aimais bien ce mot de passe. Je le trouvais tout à fait adéquat pour les demandes auxquelles il répondait. Pas de fioriture, ni de discours stérile. Juste XYZ, comme un cri de détresse difficile à prononcer mais tellement apaisant une fois sorti de votre bouche. C’était comme si la délivrance était déjà quasiment atteinte rien quand marquant ces trois lettres pourtant si annonciatrices de malheur. Il était cet espoir… Une mission acceptée par cet homme ne devait qu’aboutir à une réussite, une libération pour son client.  

 

J’avais trouvé le moyen de le joindre. Il me restait plus qu’à trouver l’excuse pour le revoir. Je ne savais pas pourquoi mais mon partenariat lors de notre dernière enquête m’avait fait pousser des ailes. J’avais vraiment l’impression d’être utile. Je représentais enfin les forces de l’ordre avec ferveur car j’avais la force avec moi. Il était là. On était comme invincible. Notre duo avait été comme tracé de façon innée. Tout s’imbriquait bien, comme si l’enquête était un puzzle dont il était l’élément central pour arriver jusqu’à la dernière pièce. Mon partenariat avec Saeko était efficace ; nous résolvions nombres d’affaires. Mais avec lui, c’était quelque chose de différent, de plus « viril », plus musclé.  

Pourtant, malgré l’admiration que je lui portais, je n’étais pas fan de toutes ses actions. Certaines étaient vraiment répréhensibles. C’est tellement idiot d’avoir cette confiance envers un type qui peut vous tuer juste comme ça, un jour où vous vous y attendez pas. Je pouvais devenir la cible d’un de ses clients véreux sans problèmes. Me tuerait-il alors ? Sans nul doute, si tel est son boulot… Pourtant j’osais espérer que non. Je voulais croire que cet homme pouvait être quelqu’un de bien, sans tomber dans les méandres de l’horreur. Je le sentais. Il avait cette lueur dans les yeux qui disait qu’il pouvait être sauvé. Mais hélas, il était un homme intransigeant, sans pitié, qui ne se laissait pas influencer. Comment pourrais-je l’amener à faire ce que j’attendais de lui ?.  

 

De plus, l’excuse pour faire appel à ses services ne venait pas. Je m’enfonçais dans une suite d’enquêtes barbantes dont Saeko m’obligeait à participer. Un jour, elle débarqua dans mon bureau, toujours envahi de paperasses inutiles. Elle s’assit sur mon bureau avec ce regard malicieux dont elle seule avait le secret et qui signifiait que j’allais encore accepter une mission qui ne me plairait pas du tout.  

Elle se posa juste à côté de moi et me dit, tout en croisant ses jambes afin que j’ai une vue imprenable sur ses cuisses fermes et veloutées.  

 

-Mon père a une mission pour nous !!  

 

Son sourire faux et ses yeux soudainement si sympathiques me disaient d’emblée que cela allait être ennuyeux. Même elle, ne semblait pas convaincue par sa joie affichée. Je la regardais d’un air sceptique, attendant la sentence.  

 

-Une mission dont nous seuls pouvons la réussir !, continua-t-elle…. Il fait chaud ici, tu ne trouves pas ?  

 

Elle commençait déjà à mettre des gants pour m’appâter dans sa mission de malheur. Je la connaissais si bien. Elle allait entamer son numéro de charme pour faire passer la pilule plus facilement. Elle fit bouger alors son chemisier blanc, simulant des vapeurs qui l’oppressaient. L’innocence faite femme ! Mais j’avais une connaissance aguerrie de mon ennemie intime. Si elle devait porter un nom de scène, ma co-équipière se nommerait « fatale », car elle l’était irrémédiablement pour celui qu’elle avait pris dans ses filets. Et cette fois encore, j’étais sa proie.  

 

-Voyons Saeko, je ne savais pas que je te faisais autant d’effet !, lui répondis-je avec ironie, tout en gardant un œil sur ses cuisses et l’autre sur mon dossier à clôturer, afin de ne pas tomber dans son piège. Je devais résister coûte que coûte.  

 

Elle sourit alors, car elle savait que je comprenais son petit manège, que notre petit jeu était lancé. Mais elle ouvrit la fenêtre pour garder son flegme et son objectif : me faire craquer et gagner. Elle jeta un coup d’œil vers moi et déboutonna le bouton le plus haut de sa chemise blanche. Je souriais intérieurement car les minutes qui allaient suivre, seraient aussi dures pour l’un que pour l’autre. Elle passa derrière moi et me dit, tout en caressant mes épaules :  

 

-Voyons Maki, tu sais bien que tu es le seul qui puisse me faire faire n’importe quoi et me mettre dans tous mes états ! Ma confiance en toi est aveugle !  

 

Elle se pencha alors sur moi et descendit ses mains sur mon torse et me susurra :  

 

-Dis-moi que tu as aussi confiance en moi et que tu peux tout accepter de moi. Tu n’oserais pas me faire de la peine, partenaire ?!…  

 

Comment résister à cette femme ? Elle est la tentation même. Ma raison me disait qu’elle se moquait encore une fois de moi, je le savais, mais mon cœur, lui, parlait tout seul. Elle gagnait comme à chaque fois le match. J’étais parti en combattant, et je finissais en loque humaine devant elle. C’était démoralisant d’être si faible devant une telle femme. Il suffisait de pas grand chose mais à chaque fois, mon cœur parlait plus fort. Il était évident que je ferais tout pour elle et elle le savait. C’était toujours ce même jeu où l’on dit certaines choses plus privées mais qui sont détournées par un contexte professionnel. Cela faisait du bien de se les dire mais aussi du mal, car il y a toujours ce doute que pour l’autre ce ne soit véritablement qu’un jeu, et rien d’autre. J’adorais sa façon de m’aguicher, mais je détestais la partie où finalement, rien ne se passait, rien n’avançait, où le soufflé retombait et que l’amertume de ne pas céder à ces envies reprenait le dessus. Saeko était une femme merveilleuse, mais elle était avant tout ma partenaire. Et l’amour et le boulot ne font généralement pas bon ménage, et nous le savions tous les deux. Pourtant, je voulais continuer à alimenter cette flamme qui subsiste au fond de nous, cette possible perspective, qu’un jour, les choses changeraient.  

 

-Saeko, je te donnerai même mon cœur s’il le fallait !…, lui dis-je dans un murmure, tout en gardant les yeux rivés sur mon dossier dont je lisais pour la dixième fois la même phrase.  

 

Saeko se redressa, et retira ses mains. Elle fut touchée par mes mots, je le savais, car son silence sur le coup parlait pour elle. Elle avait perçu malgré ce jeu, ma vérité mais cette fois-ci ne pouvait y répondre au risque de franchir notre limite. Elle laissa échapper un léger soupir, sans doute mélange de tristesse de ne pouvoir se dire les choses clairement, et de joie d’avoir entendu ces mots adressés rien que pour elle, et non pour une autre. Elle revint alors devant moi et me dit alors, afin de reprendre contenance :  

 

-Donc tu es partant pour ma mission, vu que tu ferais tout pour moi !  

 

Je leva mes yeux par dessus mes lunettes et lui dit avec un petit sourire :  

 

-Ai-je le choix ? Je suis à ta merci ! Je n’aurai jamais de répit avec toi…  

 

Saeko sourit car mes paroles étaient bien plus profondes qu’un simple accord de missions. Elle le savait mais resta professionnelle.  

 

-Parfait ! Il s’agit d’une mission de surveillance. Le Masque de Chupacabra arrive à Tokyo demain pour la journée au musée et repart pour le lendemain matin. Nous devons le surveiller la journée, plus la nuit.  

-Un masque ? C’est ça ta mission ? Un masque ! Tu te fous de moi ! Je suis pas gardien de musée ! C’est quoi ton Machupichu ?, lui dis-je en me levant, peu ravi de sa mission et agacé d’être le larbin de son père, récoltant des missions de plus en plus ridicules. Il ne m’aimait pas, je le savais.  

-Chupacabraaa !!! C’est un masque indonésien en or, serti d’émeraudes et de rubis d’une valeur inestimable. La légende dit que le masque revient toujours à celui qui a le cœur humble. En fait, il fut remis à un jeune chef indonésien lors de son sacre il y a plusieurs siècles, mais le village a subi une attaque des colons et le masque a été volé. Après une suite de mésaventures à leurs possesseurs qui n’avaient pas le cœur humble, un accident d’avion ramena le masque à son propriétaire 50 ans après. D’où la légende que le masque a sa propre conscience et revient de lui-même vers celui qui le mérite vraiment. Finalement le masque fut offert en cadeau plusieurs siècles plus tard aux autorités, comme reconnaissance du patrimoine indonésien. Et depuis, le masque n’a pratiquement plus voyagé car il est présenté comme un héritage connu de tous.  

-Quelle histoire !, lui fis-je d’un ton ironique, pas du tout superstitieux et admirative de ce que représentait ce vulgaire bibelot qui allait me faire encore passer une super soirée à me morfondre dans mon coin alors que des gros trafiquants attendaient dehors. C’est une merveilleuse légende ! J’aurai espéré qu’il rende également riche celui qui va le surveiller toute une journée et toute une nuit avec passion !  

 

Ma co-équipière fit une grimace de colère devant mon insatisfaction et mon sarcasme.  

 

-N’exagère pas on va bien rire, tu verras !  

 

Saeko prit alors la direction de la porte et me dit avec un clin d’œil complice :  

 

-Sors le jeu d’échecs demain !  

 

Elle m’envoya un baiser de sa main que j’attrapais de la mienne. Elle sourit à ma réponse… Un de ses baisers qui m’était si cher, même s’il était à distance. C’était sa façon à elle de me consoler de la nouvelle qu’elle venait de m’annoncer. Un moyen subtil de déposer la hache de guerre et de faire la paix, un geste amical pour certains, mais qui pour nous était bien plus.  

Je la regardais quitter la pièce, soufflant mon désarroi devant mes dossiers entassés. C’était ça ce qui comptait la faire rire ? Un jeu d’échec ?  

 

 

 

Et c’est ainsi que le lendemain arriva. La journée fut longue et éprouvante car la visite des touristes au musée pour admirer le masque avait eu l’effet escompté. Une foule de personnes auxquelles Saeko et moi devions nous méfier, dès fois que l’idée leur passerait de le voler, s’était agglutinée dans la grande salle. Le travail était méticuleux car toute personne même la plus innocente, pouvait être un ennemi. Pourtant rien ne sembla douteux de la journée, à part une femme qui hurla qu’on lui avait tripoté les fesses et dont l’un des gardiens lui avait répondu que c’était le fantôme du chef indonésien qui était venu voir si elle était humble et sincère. J’avais bien rigolé. Ce fut ma seule détente de la journée. La dame était repartie vexée de ne pas avoir été cru mais moi, ça m’avait redonné du baume au cœur.  

 

La nuit tomba vite. Saeko et moi restions devant les écrans de contrôle du musée pendant que les gardiens faisaient leur ronde. Il n’y avait rien dans ce poste de contrôle : pas de musique, pas de quoi manger, ni de télévision. Un ennui mortel pour veiller le silence. Seul le bruit de la pendule résonnait dans la salle, égrainant seconde par seconde le temps qui prenait son temps. Nous avions juste une petite table où notre jeu d’échecs avait trouvé sa place. Heureusement qu’il me restait ce carré plein de pions, sinon je crois que j’aurais volé moi-même ce fichu masque pour mettre un peu d’ambiance.  

 

Saeko regardait l’échiquier avec sérieux pendant que mon bras supportait ma tête de plus en plus lourde. Je n’en pouvais plus, mes paupières se fermaient toutes seules! Il lui fallait à chaque fois dix minutes pour déplacer son pion et ça me menait infailliblement vers le sommeil. J’étais persuadé qu’elle le faisait exprès pour voir si j’avais les nerfs solides. Ses petits coups d’œil vers moi et son mordillement de lèvres ne trompaient pas ; elle cherchait un moyen de changer l’ambiance. C’est alors qu’en pleine partie, elle me demanda :  

 

-Le gagnant gagne quoi au fait?  

 

Mes yeux à moitié emportés vers mes rêveries se redressèrent soudainement. Je réajustais mes lunettes et repris place sur le dossier de ma chaise.  

 

-Euh ??…. Un restaurant ?, lui dis-je machinalement.  

 

Elle sourit et me dit :  

 

-Quelle originalité de la part de celui qui mange tous les midis avec moi au restaurant du coin ! Aaahhh ! Les hommes ne sont plus ce qu’ils étaient !  

-Tu préfères quoi !? Tu veux que je te sorte où ?  

-Soit original ! Epate-moi !  

 

Son regard velours me fit déglutir. Voulait-elle que je passe à l’action et que je saute nos barrières ?  

 

-Un restaurant végétarien… si tu veux….  

 

Je savais que ma réponse était franchement nulle et à la vue de sa moue vexée, j’étais bien loin de la mièvrerie ; j’étais pire. Mais je n’avais pas pour habitude de draguer et encore moins de courtiser celle qui me chamboulait la tête à longueur de journée.  

 

-C’est tout ce que tu me proposes ?, me dit-elle agacée. Tu n’es vraiment pas entreprenant !  

 

J’écarquillais les yeux. Elle voulait que je sois entreprenant mais dans quel sens ?  

 

-Entre… Entreprenant ! Je croyais que tu n’aimais pas cela et je ne suis pas comme le genre d’homme qui a peloté le derrière de la femme de cet après-m….  

 

Je m’arrêtais soudainement et repensais à cette femme ! En particulier au genre d’homme qui avait pu se comporter ainsi et un flash illumina mon esprit !  

 

C’était lui !!!  

 

Je me levais brusquement sans prendre le temps de finir ma phrase, ni même de fournir une explication à Saeko, et descendis rapidement vers la salle d’exposition où se trouvait le masque. Il n’était pas venu pour jouer l’innocent dragueur. Il avait autre chose en tête, c’était sûr. Et avec un professionnel comme lui, la nuit allait être enfin animée. J’accélérais la cadence de mes pas, à la fois stressé de me dire que cela allait être pour ce soir le vol du masque, mais aussi heureux de pouvoir le revoir. Je fis un appel talkie-walkie aux gardes du musée. Ils étaient étrangement encore en faction. Il ne les avait pas assommés, ni même tués. Il s’améliorait ! Je souris à cette perspective. J’arrivais à l’entrée du hall du musée où un garde veillait pour m’assurer que tout était OK. Je repris le chemin vers la salle et dévalais les couloirs.  

Saeko me parlait au talkie-walkie, me demandant de donner des explications et ma localisation. Je lui répondis que j’étais aux toilettes pour une pause pipi. Mon instinct me dictait de me taire. Pour ne pas éveiller les soupçons des gardiens, il devait nous avoir sur écoute pour calculer ses actions en fonction de nos mouvements. Si seulement je savais par où il était entré. Je me mis à courir et c’est là, dans un angle entre deux couloirs que je me retrouvais face à lui. Il était en train de courir lui aussi, se doutant que j’avais senti le coup venir, en vue de mon silence sur les talkies-walkies.  

 

 

Nos pas se freinèrent subitement lorsque chacun ressentit la présence de l’autre. Et comme tout professionnel qu’on était, l’arme se matérialisa instinctivement devant nous pour se défendre. Un silence glacial prit place face à l’évidence de la présence de l’autre, puis un sourire ravi vint se dessiner sur nos visages car l’ennemi était toujours à la hauteur de ses espoirs. Aucun des deux n’osait dévier son regard de l’autre, ni même baisser son arme. Nous étions cette fois-ci ennemie. Pourtant une chose m’étonna : il n’était pas seul. Une femme l’accompagnait, tenant sous son bras le masque.  

Ils avaient réussi à le retirer de la vitrine qui le protégeait sans même faire sonner les alarmes, ni même alerter les gardiens ou notre vigilance sur les caméras. Il avait du d’ailleurs les trafiquer pour ne pas être repérer.  

 

Cette femme devait être sa cliente. Une très belle femme, brune, grande, sculpturale même, yeux verts. Elle sembla surprise de me voir et attendait la réaction de son « protecteur ». Et celle-ci ne se fit pas attendre…  

 

-Quelle surprise ! Mon meilleur ennemi !, me dit-il avec ironie mais heureux tout de même.  

 

Je lui souris et entra dans notre habituel petit jeu.  

 

-Tu as troqué ton costume de sniper contre celui de gentleman cambrioleur ?  

 

Je jetais un coup d’œil à sa cliente, puis continuais :  

 

-Il va falloir que je t’explique ce qui est de l’ordre du bien et du mal ! Je sais que tu veux faire des efforts pour t’améliorer mais là, je vais vraiment finir par te coffrer. Le vol de masque va te coûter cher !  

-Ahhhh, tu me fais plaisir car tout ce que je retiens dans tout ça, c’est que tu reconnais mes talents de séduction pour les filles en me qualifiant de gentleman !  

 

Je soupirais de désespoir. Il restait fidèle à lui-même, la gravité de la situation ne le perturbait en rien.  

 

-Encore une qui s’est servie de toi pour obtenir tes services . Laisse-moi deviner… Elle t’a promis une nuit torride en remerciement… Tu es vraiment pitoyable !  

 

Saeba fit une moue agacée face à ma phrase sarcastique. J’avais raison sur toute la ligne et cela le rendait moins amical ; je commençais à bien le cerner. Je continuais donc mon discours persuasif :  

 

-On est devant un sacré dilemme. Toi tu veux ta nuit torride et moi je veux garder le masque, or il te faut ce masque pour gagner ta récompense…  

-C’est ennuyeux, c’est vrai ! Désolé mais ne compte pas sur moi pour coucher avec toi pour régler notre problème ! Beurk !… T’es pas une miss mokkori, c’est sûr !  

 

La cliente sembla s’énerver devant la futilité de notre discussion face à la gravité de la situation : j’étais flic et lui voyou. Nous avions tous deux nos armes braquées sur l’autre et nous parlions de coucherie. Il y avait de quoi être surpris et agacé. Elle déclara :  

 

-Monsieur Saeba, ne perdons pas de temps. Débarrassez-vous de lui ! Nous devons garder ce masque !  

 

Il lui sourit et tendit un peu plus son arme vers moi.  

 

-Tu as raison. Quel dilemme. Je ne vais pas sacrifier une nuit mokkori pour toi. Je n’ai pas le choix, va falloir que je laisse ton cadavre aux autorités ! Tsss…  

-Encore faut-il que tu me tues en premier !  

-Aaahh ! Nous y voilà ! Tu crois pouvoir me rivaliser ? Et bien soit ! Faisons ce duel !  

-Ohh mais c’est vite vu ! Je sors un soutien-gorge et je gagne le duel !  

 

Saeba tiqua face à ma répartie. Il se sentait visiblement vexé par la façon dont je le rabaissais à n’être qu’un pervers. Il savait que je pouvais être aussi un bon manipulateur psychologique. Il se ressaisit et sourit, avant de dire :  

 

-Tu n’en as pas sur toi ! T’es trop ringard et puceau pour savoir ce que c’est !  

 

Cette fois-ci, ce fut lui qui toucha mon amour propre. On était vraiment tous deux très forts. Malgré sa remarque blessante, je préférais ne pas paraître déstabilisé et lui rétorquais :  

 

-Tu veux parier ? Je pourrais te surprendre, mon pote ! En matière de femmes, je suis bien plus perspicace que toi.  

 

La cliente de Saeba commença à taper du pied. Elle assistait à un combat de coqs plus qu’à un duel entre deux professionnels. Saeba et moi, nous, on se régalait de s’allumer de la sorte, afin de voir qui craquerait le premier, qui baisserait sa garde pour laisser l’opportunité à l’autre d’agir.  

 

-Ça suffit ! Je veux mon masque, alors tuez-le !  

-Personne ne tuera personne sans mon accord !  

 

Une voix féminine interrompit notre discussion. Saeko nous avait retrouvé et Saeba se mit alors à sauter comme un cabri.  

 

-Mon inspectrice d’amour est là ! Yooupi ! L’affaire est réglée !, dit-il les yeux plein de cœurs. Je te rends ton masque, tu paies ta dette et je tire mon coup !  

 

Le nettoyeur retira ses vêtements et sauta sur Saeko en caleçon. Ma partenaire, ne s’attendant pas à cette arrivée pour le moins rocambolesque, plaça son pied en avant en protection, et son talon se positionna pile poil sur le visage de mon ennemi qui s’écrasa lamentablement au sol.  

Elle replaça une de ses mèches de cheveux et se tourna vers moi en déclarant :  

 

-C’est qui lui ? Je ne savais pas qu’il te fallait tant d’aide pour faire ta petite commission au pipi room… Tu m’expliques ?  

 

Je sursauta légèrement, gêné mais aussi inquiet car la sentence serait bientôt irrémédiable. Je l’avais écartée volontairement et son pardon allait s’avérer difficile à obtenir. Je me frottais la tête cherchant par où commencer mon explication. Il y avait tant à dire. Saeba se releva et frotta son nez, endolori par la trace du talon, puis rangea son arme. Je baissais donc la mienne. Il semblait devenir plus sérieux mais aussi plus diplomate. Il rajusta sa chevelure noire d’un geste de la main et décocha un petit sourire. Je ne savais pas pourquoi mais je sentais que la suite des évènements allaient virer au ridicule. Il avait maintenant son regard de fauve, le regard séducteur à deux balles qui tente d’impressionner les midinettes. Bref, l’image que je ne souhaiterai jamais représenter aux yeux d’une femme ! En moins de temps qu’il le fallut, il se pencha sur Saeko pour un baise main en douceur et lui souffla :  

 

-Saeba, votre meilleur coup à venir !  

 

D’abord sur la défensive, ma partenaire le regarda se ridiculiser devant elle et ôta sa main avant de dire :  

 

-Tout à fait ! Vous êtes mon meilleur coup !  

 

Elle lui agrippa le poignet et lui crocheta ses menottes. Saeba loucha sur les anneaux métalliques, ébahis, réalisant qu’il venait de se fait avoir en beauté.  

 

-Ah non ! Pas encore une fois !, s’exclama-t-il. C’est une manie chez les flics ou quoi ! Dis-lui toi, le gratte papier que je suis sérieux ! Que je ne plaisante pas avec le sexe ! Je veux tirer mon coup ! C’est la dette que tu me dois !  

 

Je levais les yeux en l’air, feignant l’ignorance et l’innocence. Après tout, je n’avais rien promis du tout ; c’était son film ! Saeko ne chercha pas à en savoir plus pour l’histoire de la dette. En fait, elle fixait la demoiselle qui accompagnait Saeba, avec insistance.  

 

-Si vous croyez que je vais me rendre, vous vous trompez. L’homme que j’ai engagé est sans doute idiot, mais moi pas !  

 

Saeba fit une moue boudeuse en entendant cela, ce qui me fit sourire malgré moi. Il me jeta alors un regard noir, puis finalement sourit. Et là, ce sourire n’avait rien de complice. Il incarnait la malice et me disait qu’il mijotait quelque chose.  

 

-Qui a dit que j’étais idiot ? Je voulais juste rencontrer l’inspectrice de mon cœur. Maintenant que c’est fait, il ne me reste plus qu’à rencontrer ta frangine, le gratte papier ! Sur ce, je vous dis « à un de ces quatre ! »  

 

Il sortit de sa poche un boîtier muni d’un bouton rouge, qu’il pressa hâtivement. Les alarmes du musée se mirent à sonner. Les bornes incendie fixées au plafond se mirent à déverser leur eau, nous mouillant entièrement. Saeba avait trafiqué les alarmes de sorte que le bruit en soit insoutenable. Nous n’avions donc plus d’autres choix que de nous boucher les oreilles et fermer les yeux face à la tonalité aiguë qui nous sifflait aux oreilles. La douleur était si vive qu’on en ferma les yeux quelques instants. Je les vis alors d’un œil, ajustant leur boules quiès à leurs oreilles et partir.  

 

Je tentais de les suivre mais mes oreilles me faisaient atrocement souffrir. Je fis alors un signe à Saeko qui était à genoux. Notre seule chance était de neutraliser les alarmes avec nos armes. Nous tirâmes donc dessus en même temps que nous avancions, jusqu’à retrouver nos fuyards. Ils avaient glissé une corde avec l’aide d’un grappin sur un des velux du toit du musée. Ce devait être aussi par là qu’ils étaient entrés. Les menottes ne semblaient pas gênées Saeba. La demoiselle se hissa en premier sur la corde et atteignit rapidement le toit.  

Saeba se tourna vers nous et nous fit une révérence pour nous faire part de son départ. Il attrapa la corde de ses deux mains menottées et commença à se hisser. Sentant nos oreilles moins bourdonner, nous lui criâmes d’une même voix, l’arme dirigée vers lui :  

 

-Pas un geste !  

 

Il nous cria alors :  

 

-Vous n’avez plus de balles !  

 

Nous regardâmes instinctivement nos armes, ma partenaire et moi, retraçant mentalement les dernières minutes écoulées et comptant le nombre de balles que nous avions tirées chacun et l’évidence était là : il avait raison. Saeko sembla surprise de s’être faite avoir ainsi. Moi, je regardais grimper, impuissant mais bluffé, le talentueux Ryô Saeba en action. Il avait vraiment tout calculé, jusqu’à nous berner en nous enjôlant de façon magistrale avec ses singeries et son plan de sortie. Chaque alarme avait fait sortir une de nos balles. L’eau nous avait ralenti, rendant le sol marbré si glissant qu’il en était devenu une patinoire. Et enfin, il nous avait fait passer pour des agents minables de la police, les inaptes agents de foire qu’on relate dans les journaux pour leur incompétence.  

 

Saeko poussa un grognement de colère tandis que Saeba atteignait enfin le toit. Sa cliente lui attrapa le bras et l’aida à monter. Il fut sur le point de passer sa jambe sur le toit lorsqu’un couteau trancha la corde sur laquelle il avait appui. Je jetais un œil vers Saeko, et vit alors la corde tomber au sol tandis que Saeba, surpris de ce revirement de situation, tentait de finir son escapade, le bras saisi par sa cliente. Saeko n’avait pas dit son dernier mot. Si elle sortait ses couteaux de ses porte-jarretelles, le gars en face pouvait prier pour son salut.  

 

Une seconde lame tranchante vint se loger sur le bord du velux, juste à côté de la tête du nettoyeur qui cria :  

 

-Mais elle est malade celle-là !  

 

Il regarda sa cliente avec insistance.  

 

-Aidez-moi avant qu’elle ne m’embroche vivant !  

 

La cliente le regarda un instant, puis déclara avant de lâcher son bras :  

 

-De toute façon, je n’ai plus besoin de vous… J’ai ce que je voulais.  

 

Et elle poussa Saeba qui fit une chute de quelques mètres. La cliente partit sans voir l’état de santé de Saeba. Saeko s’approcha de lui et lui dit alors :  

 

-Alors comme ça je suis malade ?  

 

Saeba se releva, la tête légèrement secouée, et gémit :  

 

-Je ne sais pas si vous êtes malade, mais à mon avis, d’après ce que je vois, vous êtes plutôt bien portante ! Hi hi hi !  

 

Saeko tourna alors son regard vers l’objet de ses attentions. Son chemisier mouillé dévoilait sa superbe poitrine, ornée d’un soutien-gorge blanc à dentelle rose. Elle poussa un cri avant de cacher son buste de ses mains. Saeba était nullement inquiet pour son devenir. Il gloussait de plaisir, heureux d’avoir obtenu un tel cadeau de son inspectrice de charme tandis que Saeko me dévisageait comme si j’étais le traître qui l’avait trahi, celui qui ne l’avait pas avertie de ce qu’elle offrait à la vue de tous et qui en profitait aussi avec un réel plaisir.  

 

 


Chapitre: 1 2 3 4


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de