Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG - Prose

 

Author: MelleKaori

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 3 chapters

Published: 23-05-20

Last update: 02-06-20

 

Comments: 2 reviews

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RomanceHumour

 

Summary: Les années passent, se suivent et se ressemblent… ou pas.

 

Disclaimer: Les personnages de "Des fleurs et des chocolats" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Des fleurs et des chocolats

 

Chapter 3 :: Chapitre 3

Published: 02-06-20 - Last update: 02-06-20

Comments: Dernier chapitre… ou la résolution de l'énigme des fleurs et des chocolats. Bonne lecture.

 


Chapter: 1 2 3


 

La pluie me réchauffe tout en démêlant peu à peu l'imbroglio de mes neurones. Avais-je besoin d'explications quant à cette improbable soirée d'anniversaire ? Non. D'ailleurs le lendemain, sitôt libéré il s'était précipité à la clinique pour parader tandis que je mettais à profit mes longues heures d'abandon pour une revanche à la hauteur de ma flétrissure. Toutefois, jour après jour, je réalise toute l'imperfection de ma vengeance car, ma volonté d'équivalence entre ses signatures et ses suspensions m'a condamnée à être esseulée une fois la nuit tombée.  

 

Hier, il avait tout anticipé sauf le grain de sable tout juste rentré d'Amérique. Alors, s'il est capable de me ravir les rênes de ma soirée, puis-je encore croire qu'il n'avait pas prémédité la sienne du début à la fin ? Y compris son exclusion ad vitam aeternam de toute manifestation de ce genre sur Tokyo et ses environs. Il se devait de reprendre son titre avant de tirer sa révérence, ce bout de tissu incarne une douteuse indemnité compensatoire pour ses adieux à ce ''salon'', pour ma part je le qualifierai plutôt de ''Un petit pas pour la femme, un grand pas pour l'obsédé''.  

 

Nous sommes encore bien loin de l'irréprochabilité mais c'est déjà ça, et c'est… c'est du Ryô tout craché, toujours à tout enturbanner d'indécence pour déclencher mes foudres divines. Et mes coups d'éclats ne seront pas les seuls à être intenses… Huit ficelages estampillés Megumi et six autres pour laver mon honneur, quels douteux arguments opposera-t-il cette fois à mon dénombrement ?  

 

-Idiot… , chuchoté-je en souriant.  

-Qu'est-ce que j'ai encore fait ?, me murmure la cascade.  

-Tu compliques toujours tout.  

-Hum, il paraît… ça veut dire que je peux garder mon tee-shirt ?, poursuit le bruissement.  

-Ou trier les cartons sous ton lit ?  

-Hé ! Pourquoi tant de violence au saut du lit ?, s'offusque mon hallucination auditive.  

-… Tu es vraiment désespérant. Je me demande parfois ce qui te passe par la tête, c'est à croire que tu ne cherches qu'à…  

-Me réconcilier avec toi., conclue posément mon fantôme.  

-… Qu'est-ce que tu fais là ?, hoqueté-je à la course bien réelle de ses doigts sur ma taille.  

-Je joue au tennis., me taquine-t-il.  

-Hein ? Quoi ? C'est pas drôle, Ryô… Mais, comment tu as réussi à… ?, le questionné-je en me retournant pour lui faire face.  

-Je ne vais pas te révéler tous mes petits secrets, ronronne mon évadé tandis que ses mains dérivent lentement plus au sud, tu as d'autres questions ?  

 

Non. Pas vraiment. Je me garde bien de tout commentaire, son sourire mutin attend ma redite pour enchérir alors je ne dirai surtout pas à haute voix que le ''petit secret'' n'est ni secret ni petit. Je n'oppose aucun simulacre de résistance et je ne cherche pas non plus à freiner l'appropriation de ma peau. Mais si Ryô s'est libéré, qu'en est-il du second pendule humain accroché à la rambarde de notre toit ? Il grommelle mon grand brun à ce prénom qui s'échappe de mes lèvres, « Rhaaa, il s'est pas coltiné des bambous et des bouillottes toute la nuit lui !» apporte un éclairage supplémentaire à mes interrogations.  

 

En une fraction de seconde je corrèle tout, depuis mon pyjama jusqu'à la fuite du caoutchouc au bout de mon lit en passant par les présumés mirages olfactifs sans oublier bien sûr la diminution conséquente de mon stock de cordes, il profite de cette fraction de seconde pour affermir son emprise sur moi avant de se jeter sur mes lèvres. L'effroyable torture imposée par ma frilosité emporte les ravisseuses de souffles et les assidus vagabonds dans une valse si enflammée qu'elle me fait chanceler.  

 

Je tressaille à la fraîcheur de la faïence contre mes omoplates, à peine ai-je le temps de m'accrocher à lui que je ne touche plus terre. J'ai osé museler les ardeurs de mon étalon et il a recouvré la liberté… Elle s'immisce dans la quiétude murmurante, m'asservit de tumultueux cahots, appose mes marques sur ses épaules, est couronnée d'une retentissante implosion. Elle justifie aussi de la seconde enveloppe de mousse se superposant à la délicate fragrance florale déversée par inadvertance sur sa peau, je soupire une plainte protestataire rivalisant de conviction avec son inopinée méprise de flacons et me love corps et âme dans cette mousseuse parenthèse.  

 

Je lui laisse le soin de remettre un peu d'ordre dans la salle de bains, et me précipite à la cuisine, j'y ai encore deux ou trois choses à terminer avant que nous puissions partir. Il ingurgite sa dose de caféine et son petit-déjeuner en quatrième vitesse ensuite, sa soudaine proximité m'inquiétant, je serpente pour l'éviter lorsqu'il me lance une proposition incongrue. Ryô, mon commis de cuisine ? Il me surprend agréablement, le repas est même bouclé avec un peu d'avance me confirme l'horloge murale, je regagne alors ma chambre pleine d'espoirs quant à notre ponctualité cependant « Personne ne s'attend à ce que je me pointe à l'heure » étayé de tennistiques considérations les annihile définitivement.  

 

 

Après l'avoir fustigé sur notre retard, Miki souligne l'étonnant comportement de mon impassible partenaire toute en retenue lors de notre traversée du parc. Fort heureusement, l'arrivée d'un groupe estudiantin enfouit ses questions sous des éclats de rire, nous pouvons éviter le sujet et profiter sereinement de la balbutiante arrivée du printemps. Il ne reste pas grand chose de mon repas à l'issue de notre petite réunion, j'ai tôt fait de tout ranger alors que vient déjà le moment de nous séparer.  

 

-C'est dommage que vous soyez arrivés si tard, j'aurais voulu en savoir plus sur votre soirée.  

-Oh, euh… Eh bien… C'était une soirée toute à fait normale., déclaré-je.  

-Si catastrophique que ça ? Je le crois pas ! Ryô Saeba, tu n'es vraiment qu'un sombre idiot ! C'est quand même pas si compliqué de se tenir correctement, de…  

-Hé!!!, proteste-t-il à juste titre, pour une fois.  

-Même pas de fleurs ni de chocolats, je suppose., enchaîne-t-elle.  

-Bien sûr que si !, objecte-t-il.  

-C'est vrai ça Kaori ?, me lance Miki plus que sceptique.  

-Euh, oui oui, bredouillé-je du bout des lèvres soudain absorbée par la contemplation de mon panier et omettant très volontairement de préciser qu'il s'agit en fait d'arabesques florales colorées.  

-Eh bien…, reprend mon amie tandis que je poursuis ma contemplation des méandres d'osier, j'ai hâte d'y goûter.  

 

Je me fige instantanément puis lâche mon panier pour plaquer fermement mes mains sur les lèvres de l'homme de ma vie afin d'étouffer les propos à deux doigts de s'en échapper. Elle me chatouille cette tempête d'onomatopées probablement lubriques, toutefois c'est bien trop risqué de le laisser parler. « Non ! Surtout pas ! » intimé-je à Ryô alors que mon impulsivité nous entraîne au sol.  

 

-Quoi ? Mais pourquoi ?, m'interroge Miki ne nous ayant pas vu chuter.  

 

J'émerge lentement de mon ferme matelas amortisseur de chute, il va de soi que ce dernier peut s'exprimer comme bon lui semble à présent. Mais pourquoi n'ai-je pas brandi de châtiment divin ? Probablement parce qu'il y a un peu trop de monde autour de nous, que j'en ai perdu l'habitude et qu'il n'y a rien à châtier, du moins, pas encore… Et pourtant rien, pas de remontrances ni de propos indécents, vraiment très surprenant. Rien. Non, rien à part un obsédé sous une amazone rosissante et un troupeau de spectateurs étonnés.  

 

Je toussote ma gêne tout en me redressant mais c'est tout bonnement impossible de revenir à la verticalité sans croiser les ténèbres. Je ne m'y attarde pas plus que dans mon inévitable partition pectorale puis m'efforce de promptement rassembler le contenu de mon panier éparpillé dans les petites pousses printanières. Le pervers numéro un du Japon souffle, se redresse, s'époussète, ordonne sa crinière, s'étire, se masse les lombaires, réajuste sa veste, prend manifestement un malin plaisir à me mettre au supplice et, enfin, ses prunelles atterrissent sur mon amie.  

 

J'hésite, j'ai beau ne pas parfaitement maîtriser les cinquante nuances d'impassibilité celle que je viens d'entrapercevoir ne m'est pas inconnue. Le motif des fibres végétales s'imprime sur mes paumes lorsque je vois apparaître un sourire sur le visage de mon aimé, je redoute le pire mais est-ce judicieux de réitérer ma tentative de confinement au vu du résultat de la première ? Probablement pas. Je retiens mon souffle, mon cerveau passe en revue tellement de réparties lubriques que la scène devant moi se déroule au ralenti, et puis sa bouche s'entrouvre pour lâcher un très sobre « Moi aussi ».  

 

Hein ? Quoi ? Juste ça ? J'en écarquille les yeux de surprise et recommence à respirer, quelques courses pourront rattraper mon mensonge par omission. Mais il faut se méfier de l'eau qui dort. Toujours. L'élan de prévenance me délestant de mon fardeau décuple l'étonnement de nos amis tandis que le mien se dissipe dans son regard sombre, mais pas insondable. Cette fois-ci, je ne passe pas à côté des éclats métalliques constellant l'obscurité ni de ce creusement de fossettes. Ses mots perdent de leur tempérance à leur seconde énonciation et la petite précision dont ils les assortit rehausse subséquemment la teinte de mes pommettes.  

 

Indécryptable cette référence à mon amie styliste ? J'en doute. Un rapide coup d'œil aux deux statues que nous dépassons, une ex-mercenaire coite et un géant empourpré, dissipe mes incertitudes et mes achats de dernière minute. Il ne pouvait pas en rester à des fleurs et des chocolats ? Un petit haussement d'épaules et une longue liste d'équipements vidéos accompagnent notre retour à la voiture, je me contente de presser le pas pour échapper à un interrogatoire inquisiteur.  

 

Aucun sermon, aucune massue. Je suis encore un peu sonnée par sa surprenante déclaration, aussi pas même un éclat de voix n'émaille mon contemplatif trajet, ni son tendancieux « T'as pas dit non» ni les diverses répercussions de son allergie au pilou pilou. A coup sûr, « Je goûte en premier aux chocolats d'Eriko» saturera notre répondeur de questions d'ici ce soir et éprouvera le nouveau dispositif anti-intrusion-de-pervers de notre immeuble à condition que celui-ci soit déclenché. Je compte bien m'en assurer car, le tableau de la gare étant vierge de toute inscription, nous disposons de temps pour raviver les flammes de la discorde et surtout celles de la réconciliation.  

 

Je me dois de compenser mon manque d'amplitude vocale, cela explique mon acquiescement aux illimités congés de la bambouseraie, du moins pour les « Hein ? Quoi ? Comment ça seulement quatorze ? » prochaines nuits. Tiens donc, j'ai oublié le coefficient « au moins deux» appliqué à ses supplices nocturnes, vraiment ? La traîtrise de mes joues pourrait passer inaperçue si je n'affirmais pas le caractère totalement involontaire de mon omission. Certes ma voix manque un peu d'assurance, mes paroles ne sont toutefois pas sans effet, elles stoppent aussitôt les investigations de ses poches visant à exhiber ce livre de comptes qu'il nomme carnet et arriment ses onyx sur mon visage.  

 

Ma titillation le ravit d'autant qu'elle ne remet pas en cause la légitimité du multiplicatif critère appliqué à la végétation. Voilà, c'est entendu, nous sommes en désaccord ou plutôt nous nous accordons à ne pas nous entendre dans un effeuillant préambule qui révèle de fines arabesques « Terre de Sienne ? Moi j'appelle ça chocolat ». Coupés du monde extérieur, notre mésentente s'éparpille suavement au fil de nos dénudations tout comme mon ''bouquet''. Ce n'est d'ailleurs pas notre seul différend langagier, ses notions d'orfèvrerie laissant aussi à désirer.  

 

La clé ? Inutile de poser la question à voix haute, les ténèbres me répondent avant même qu'Houdini ne referme le premier bracelet autour de mon poignet. Je soutiens son regard en nous liant l'un à l'autre et ajoute un lascif « Absolument tout ce que je veux ? » auquel il ne s'attendait pas, néanmoins il se ressaisit vite pour me rétorquer « Hors de question. Non, non, non ! Je refuse… Pas Patrick Swayze, il faudra d'abord me passer sur le corps ! ».  

 

Soit ! Je le prends au mot, elle est loin d'être finie cette mortelle après-midi…  

 


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