Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Tamia62

Beta-reader(s): Lifetree

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 3 chapters

Published: 13-12-05

Last update: 20-03-06

 

Comments: 34 reviews

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ActionRomance

 

Summary: Le psychopathe enfermé, Ryô, Kaori et leurs amis reprennent le cours de leur vie. Ils savent qu'ils leur reste un dernier détail à régler. Mais, nos deux héros sont loin de se douter de ce qui va leur arriver...

 

Disclaimer: Les personnages de "Un passé enterré" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

What does HFC mean?

 

It's the name of the web site. HFC = Hojo Fan City.

 

 

   Fanfiction :: Un passé enterré... Abandonnée

 

Chapter 2 :: Régler les affaires en cours

Published: 02-01-06 - Last update: 02-01-06

Comments: Voilà enfin le chapitre un ! Oui, parce que le précédent, c'était juste le prologue lol ! L'histoire proprement dite de ce dernier volet ne commencera pas avec ce nouveau chap mais, comme le titre l'indique, il faut bien régler les derniers détails ! Merci à ma béta qui a passé pas mal de temps à la correction de ce chap. Alors, avant de vous laissez à votre lecture, je vous souhaite à toutes et à tous une très bonne et heureuse année 2006. J'en profite aussi pour dire que, même si mes reviews se font rares, que je lis les fics que vous écrivez. Je vous kiss

 


Chapter: 1 2 3


 

Ryô était accoudé au bar, un café noir fumant devant lui. Il avait les yeux plongés dans le liquide sombre et semblait vraiment très absorbé. A cette heure matinale, il n’était que 7h30, le café venait juste d’ouvrir ses portes et tout était plutôt calme. Le silence régnait. Et Umi partageait ce silence agréable avec son ami. Il était plus que rare de le voir aussi calme. Quelque chose le préoccupait, c’était évident. Et Falcon respectait trop ses amis pour les assommer de questions. Il savait parfaitement que Ryô se confierait le moment venu.  

C’est l’instant que choisit Miki pour se montrer.  

« _Ryô, s’étonna t-elle. Déjà là ? Tu es tombé de ton lit ? »  

Etant interpellé, il releva son nez et montra à Madame Ijuin un visage éreinté. Une libellule tomba sur la tête de la jeune femme en voyant la mine déconfite de son ami. Puis un sourire moqueur s’étira sur ses lèvres.  

« _Ah non, je sais pourquoi tu es là si tôt, je me souviens maintenant. Lorsque Kaori et toi êtes passés hier soir, elle m’a confiée qu’elle mettrait à profit ses deux jours de liberté pour faire le grand ménage à l’appartement. Et je parie qu’elle s’y est mise de bonne heure ?  

_De bonne heure ? De bonne heure ? Tu veux dire qu’elle a commencé à l’aube oui ! Elle m’a pratiquement jeté hors du lit pour ôter les draps ! C’est à peine si j’ai eu le temps de m’habiller avant d’être éjecté de l’appartement !! C’est une folle !! Comment elle fait pour être si énergique alors que nous n’avons pratiquement pas dormi de la nuit ? »  

A ce moment, il cessa de parler, se rendant compte qu’il venait d’en dire trop. Umi vira au rouge brique tandis que Miki pouffait en imaginant un Ryô épuisé par sa folle nuit d’amour et ne pouvant pas récupérer son sommeil perdu.  

« _Plains-toi, renchérit Miki, c’est bien toi, l’éternel jeune homme de 20 ans ! Tu récupéreras vite !  

_Comme si elle ne pouvait pas faire son ménage un autre jour, grommela t-il. Pour une fois qu’on peut passer un peu de temps ensemble ! Elle jette son dévolu sur les balais alors que je suis là, hurla t-il. »  

Falcon et sa femme secouèrent la tête de dépit. Ils virent Ryô s’emparer de sa tasse de café et la boire d’un trait. Miki enfila son tablier et passa derrière de bar. Elle sentit alors le regard du nettoyeur posé sur son dos. Elle se retourna. Elle fut surprise de voir dans son regard des petites paillettes qui lui firent un drôle d’effet. Mais qu’est-ce qu’il avait ? Sentant le trouble chez sa femme, et se méfiant de Ryô, Falcon se mit en alerte.  

« _Miki, ma petite chérie, je te considère comme une très grande amie. Tu le sais, n’est-ce pas ?  

_Euh oui, je le sais, fit-elle complètement désarçonnée. Ce n’était pas le style de Ryô de parler ainsi. Pourquoi me dis-tu cela maintenant ? Et aussi sérieusement ? Que t’arrive t-il ? Tu me fais peur.  

_Et tu as raison d’avoir peur car… Si je ne mange pas vite un morceau, je risque de tomber sur ton sol raide mort d’inanition ! Cette furie m’a viré sans me donner à manger ! »  

Le couple de mercenaires se retrouva les quatre fers en l’air tandis qu’une pluie de libellules et corbeaux inondait le Cat’s Eyes. Ils se relevèrent péniblement.  

« _Toi alors, se lamenta Miki, tu ne changeras jamais ! Quand vas-tu grandir ?  

_Pourquoi grandir ? La vie est assez triste, non ? Nous sommes bien placés pour le savoir… Alors ?  

_Alors quoi, râla Falcon.  

_Et bien, vous allez me servir un petit-déjeuner ? »  

Miki se mit à rire doucement et décida de nourrir ce pauvre « sans domicile fixe » oublié de sa petite femme…  

 

 

Quelques temps plus tard, après avoir mangé à lui seul le nombre de plats nécessaire à la survie de tout un régiment, Ryô s’installa sur une des banquettes pour digérer. Miki laissa le café aux bons soins de son époux le temps de faire quelques emplettes. La porte se referma sur la silhouette de la jeune femme. Aussitôt, Umi sentit la tension de son ami refaire surface. Il sentait l’hésitation chez ce dernier. Finalement, Ryô revint s’asseoir au bar.  

 

« _Falcon, je ne cesse de penser à une chose. Je peux solliciter ton avis ?  

_Je t’écoute.  

_Cela concerne le père de Saeko. Que crois-tu qu’il faille faire ?  

_Que veux-tu dire ?  

_Et bien, tout devait se régler avec l’affaire. Mais nous n’avons toujours pas eu de nouvelles ni de Saeko ni de Reika. Je m’interroge sur ce qu’il convient de faire pour Makimura et Saeko. Qu’est-ce qui serait le mieux pour eux ? Laisser courir ou en finir ? Peut-être devrions-nous lancer l’offensive et demander à rencontrer le préfet. Je ne veux pas nuire à Maki mais je dois songer à nous protéger tous. Ton avis ? »  

Falcon essuyait calmement ses verres mais réfléchissait aux propos de son ami. Il s’était mainte fois posé la question déjà.  

« _Jusqu’à présent nous avons toujours été des privilégiés car nous bénéficions, même de manière indirecte, du soutien de la police. Saeko et Reika nous ont souvent prêtés mains fortes. Elles faisaient cela discrètement. Et pourtant, cela n’a pas échappé aux yeux de leur père. Tu sais ce que je crois vraiment ? Le préfet a toujours su que ses filles « trempaient » dans le milieu. Tous les flics ont leurs indics. Et ça arrangeait bien ses affaires. Jusqu’à il y a peu, ça ne semblait pas le gêner du moment qu’il y avait les résultats. Et voilà que, soudain, il prend conscience que nous sommes une bande de tueurs ? Comme ça, clac, fit Falcon en claquant des doigts. C’est trop facile à mon sens.  

_Comment expliques-tu ce soudain revirement alors ?  

_Mais c’est très simple : Makimura.  

_Je ne te suis pas, fit Ryô franchement surpris.  

_Il a tout bonnement réagi non plus comme un professionnel mais comme un père, un père voulant protéger son enfant. Faisons un petit flash back. Hideyuki et Saeko se connaissent depuis des années. Cela remonte au temps où ils étaient policiers. Autant que je sache, tous les deux travaillaient ensemble et formaient une excellente équipe qui obtenait de très bons résultats. A cette époque, nous pouvons dire sans nous tromper qu’il était plutôt dans les bonnes grâces du préfet. Excellent flic, un homme honnête et moral. Et sa fille n’avait que des relations professionnelles avec lui. Et puis, Hide a démissionné, s’est « reconverti » dans le « privé » et s’est mis à fréquenter Saeko de façon « non professionnelle ». C’est à partir de cet instant que notre ami est entré avec un sérieux handicap dans la famille Nogami. Vois-tu, le préfet espérait que sa fille épouse un homme de bonne famille, avec une bonne réputation et un solide compte en banque bien garni. Il ne voulait certainement pas que sa « petite fille » épouse un flic. Ou pire, un ancien flic reconverti dans le privé ! C’est un métier à hauts risques qui n’offre aucune garantie et aucune sécurité. Tant que les relations étaient professionnelles, il n’y avait aucun problème. Mais les choses ont changé et du coup, vent de panique chez papa Nogami. Et puis, en plus, Hideyuki est un illustre inconnu sur la scène sociale. Les Nogami sont des notables influents qui ont un certain standing à respecter. Il craint probablement un scandale ou des reproches ou quelque chose comme ça. Hideyuki ne fait pas le poids à ce niveau là. Le Préfet cherche à les séparer depuis le début de leur relation amoureuse parce qu’il voulait que : il voulait que Saeko épouse un homme qui soit tout ce que Hideyuki n’est pas. Une femme flic n’épouse pas un flic et encore moins un privé inconnu. Je pense qu’il a dû découvrir par la suite et je ne sais comment que Maki faisait partie de cette « bande à Saeko ». Il a donc trouvé le bon prétexte pour semer la zizanie dans leur couple en lui indiquant que travailler avec des gens du milieu était mal alors qu’il en a bien profité aussi ! Et de ce fait, c’était un excellent moyen de discréditer Maki aux yeux de toute la famille.»  

 

Umi se tut alors. Il semblait quelque peu énervé. Il était rare de le voir s’emballer. Mais, quelque part, le préfet s’était attaqué à son intégrité aussi en le mettant dans le même panier que les voyous de bas étage. Et, tout comme Ryô, il protégeait les siens. En s’en prenant à Hideyuki, le préfet s’en prenait à tous.  

Quant à Ryô, ces propos l’avaient frappé. Il n’avait jamais envisagé le problème sous cet angle mais, à bien y réfléchir, la tête de poulpe n’avait pas tort. Il entrevoyait les faits sous un nouveau jour. Ce qui lui donna une idée…  

 

« _Merci mon vieux, tu viens de mettre le doigt sur quelque chose. Je te laisse, j’ai à faire. »  

 

Et Ryô quitta calmement le Cat’s Eyes laissant un Falcon dubitatif : que s’apprêtait-il à faire ?…  

 

 

Il faisait déjà nuit. Une belle nuit sans nuages éclairée de milliers d’étoiles scintillantes. Il se tenait debout face à la fenêtre de son bureau et avait une splendide vue sur son jardin qui s’étalait à perte de vue. Seule la faible lueur d’un petit abat jour posé sur l’imposant bureau éclairait la pièce, donnant une atmosphère sombre propice à la réflexion. Les volutes de son cigare dansaient devant ses yeux. Il appréciait ce calme qui n’était pas surprenant étant donné l’heure tardive. Il était passé minuit. Sa femme était couchée depuis longtemps ainsi que Yuka et la dernière. Mais lui ? Voilà plusieurs semaines qu’il avait beaucoup de mal à trouver le sommeil. Il ne faisait que penser à « cela ». Il ne trouvait pas de solution satisfaisante à son problème. Y avait-il seulement une solution ? Il soupira. Il ferma les yeux et se remémora une rencontre un peu spéciale quelques semaines plus tôt. Une rencontre qui avait changé la vie de plusieurs personnes. Oui, et maintenant ? Il fallait absolument en finir, d’une manière ou d’une autre. Soudain, il se figea. Il venait de sentir une présence derrière lui. Et, bien qu’il ne sentait pas de réel danger, il n’y avait aucun doute sur la dangerosité de cette personne. Il se retourna brusquement…  

 

Un gros soupir s’échappa de ses lèvres lorsqu’il posa les pieds dans le couloir du premier étage de cette superbe demeure. Un soupir de déception : il n’aurait jamais cru qu’il serait si simple d’y pénétrer ! Connaissant l’identité des propriétaires, il s’attendait à devoir franchir des dizaines d’obstacles ! Mais non, rien à part quelques caméras ! Désolant… Bref, il n’était pas venu ici pour tester la sécurité. Alors, voyons voir, il l’avait aperçu à la troisième fenêtre du premier étage. Donc, c’était cette porte qui était ouverte en plus ! Il n’eut qu’à avancer pour trouver l’homme toujours en position devant la baie vitrée. Un petit sourire se dessina. Il entra et s’installa dans un fauteuil cossu qui se trouvait dans le coin de la pièce, là où il faisait trop sombre pour que l’homme voit clairement son visage. Il sortit une cigarette qu’il alluma et c’est après avoir rangé son paquet et son briquet qu’il décida d’indiquer sa présence. Dix secondes plus tard, il le vit se retourner brusquement dans sa direction…  

 

Ses yeux se posèrent immédiatement sur le fond de la pièce. Il ne pouvait distinguer qu’une silhouette assise dans le fauteuil, les jambes croisées, le coude plié sur l’accoudoir, la cigarette fumante. Il s’agissait d’un homme qui semblait plutôt grand. L’attitude était décontractée.  

« _Mais qu’est-ce…  

_Allons, allons, Monsieur Le Préfet, calmez-vous. C’est une superbe nuit. Il serait dommage d’assombrir ce magnifique ciel. Parce que ce ciel est splendide, ne trouvez-vous pas, fit l’homme avant de porter sa cigarette à ses lèvres. »  

Le regard du préfet se plissa. Cette voix lui était familière… Il l’avait déjà entendue quelque part … Et il se souvint.  

« _Vous, ici, chez moi ! Comment avez-vous osé pénétrer dans mon foyer ?!  

_J’ai simplement pensé qu’il serait plus agréable pour vous que nous ayons cette petite discussion dans un lieu qui vous mette en confiance. Là où vous vous sentez bien. »  

A ce moment, il se leva et s’approcha, cachant son sourire de satisfaction face à la stupéfaction de son adversaire. La lumière éclaira alors son visage et dévoila un regard sombre et contrarié. En trois pas il fut face au policie.  

« _J’attends de vos nouvelles depuis des jours. Mais comme vous ne sembliez pas vous décider, j’ai pris les devants !… Vous avez une chouette baraque, lança t-il d’un ton enjoué ! J’imaginais assez bien Saeko et Reika avoir grandi dans un tel lieu ! Mais, laissez-moi vous dire que, côté sécurité, c’est pas terrible. Enfin, ce n’est qu’une simple constatation. Un homme de votre rang devrait y faire plus attention : on ne sait jamais qui peut s’introduire la nuit chez vous.  

_C’est ce que je constate !  

_Estimez-vous heureux que ce ne soit que moi et non une personne avec des idées belliqueuses car vous seriez déjà mort.  

_Est-ce une menace ?  

Le Préfet ferma les poings et plissa les yeux, balançant sur les pieds, il se tenait prêt à contrer une attaque éventuelle.  

_Absolument pas. Je ne suis pas du genre à tuer le père de mes amis. Par contre, je peux lui rendre la vie impossible, fit-il avec un sourire qui se voulait rassurant mais en même temps qui démontrait la véracité de ses dires.  

_Que voulez-vous ? Que cherchez-vous en vous introduisant chez moi ?  

_Allons Préfet, nous avons une petite affaire en cours tous les deux, dois-je vous le rappeler ? Qui commence ? »  

Le préfet était soufflé par tant d’arrogance ! Ce type ne manquait vraiment pas d’aplomb ! Et cette impression fut décuplée lorsqu’il le vit se servir un verre de son brandy de 20 ans d’âge. Il grinçait les dents de colère et ses mains le démangeaient, il aurait aimé attraper ce rustre par le col et lui apprendre les bonnes manières.  

« _Ouah ! Il est drôlement bon votre brandy ! C’est pas de la rigolade, dites donc !  

_Vous a t-on déjà dit que vous êtes très mal élevé, Monsieur, siffla le préfet entre ses dents.  

_Hélas, oui, je le sais ! C’est là tout mon drame ! D’ailleurs, Hide n’arrête pas de me le dire ! Et encore, si vous m’aviez rencontré avant que je ne le connaisse, c’était encore pire ! »  

Le pauvre chef de la police tomba par terre devant tant de franchise. Mais c’était quoi ce type ? C’était ça City Hunter ? Mais en se redressant, il rencontra le regard du nettoyeur qui était d’un coup redevenu très sérieux.  

« _C’est justement de lui que je suis venu vous entretenir. Laissez-moi vous dire que j’ai vu clair dans votre jeu. Et, sachez que je ne vous laisserais pas faire !  

_De quoi parlez-vous, demanda le préfet qui ne comprenait pas.  

_Je sais à présent pourquoi vous faites toute cette histoire autour de Saeko, Reika et notre petite bande. Et bien sûr autour de Makimura. J’ai tout compris.  

_Ah oui, et qu’avez-vous compris ? »  

Il fronça des sourcils tandis que son visage se referma.  

« _Oh mais c’est très simple : c’est l’amour que vous portez à votre fille qui vous aveugle ! »  

Ryô vit la mâchoire de son interlocuteur se crisper. Il savait que le père de Saeko raffolait de toutes ses filles et qu’il les couvait plus que dix pères réunis. Il venait de porter un coup bas mais c’était nécessaire pour la suite de la conversation.  

« _Comment osez-vous…  

_Tatatata, fit ce dernier en secoua l’index devant le nez de Monsieur Nogami, ne jouez pas votre offensé avec moi, ça ne marche pas. Laissez-moi vous donnez mon point de vue et nous discuterons du votre après. »  

Il marqua une courte pose le temps d’écraser sa cigarette. Il vit du coin de l’œil l’homme rager et trembler de colère et Ryo admira le contrôle dont il faisait preuve pour ne pas éclater. Il était temps de porter le coup final.  

« _ Il n’y a pas si longtemps, cela ne semblait pas vous gêner que vos filles se servent d’indics et de nettoyeurs pour faire le sale boulot de la police. Au contraire, ça vous arrangeait bien, plus de criminels derrière les barreaux, plus de publicité pour la Police Métropolitaine, plus de policiers disponibles, moins de chichi administratif et juridique, bref que des avantages. Vous laissiez faire. Et voilà que ça ne vous convient plus d’un coup ! Mais ça ne vous déplait que depuis que vous savez que Makimura fait partie de cette bande « de marginaux » avec qui Saeko travaille. Pourtant, du temps où il était policier, Makimura semblait bien vous convenir. Il vous respectait et vous le respectiez aussi. Alors, pourquoi ne le respectez-vous plus ? Parce qu’il fait partie de City Hunter ? Non, absolument, résolument non puisqu’on vous rend service ! C’est simplement parce que votre fille l’aime ! Il n’est pas assez bien pour elle selon vos critères, tout simplement ! Il n’est ni riche, ni connu, c’est un parfait anonyme dans une grande ville faisant partie de cette caste si particulière des détectives privés ! Et une Nogami ne peut aimer un homme comme lui, ni l’épouser et encore moins avoir un enfant de lui ! Mais voilà, c’est pourtant ce qui s’est passé… Je connais les hommes de votre espèce parce que, ne vous en déplaise, je fais aussi partie de cette espèce. Alors je présume que vous avez cherché pendant des mois à trouver quelque chose de compromettant dans son existence afin de le discréditer aux yeux de tous pour qu’on le trouve inacceptable. Mais vous n’avez rien dégoter. Jusqu’à ce que, par un pur hasard j’en suis sûr, vous ne découvriez qu’il avait un rapport avec cette bande de professionnels utilisée par vos chères filles. Vous aviez enfin le bon filon pour tout foutre par terre et vous vous y êtes donné à cœur joie. Vous n’êtes qu’un illustre égoïste dans le fond. Vous n’avez pensé qu’à vous, à votre situation sociale et financière, à votre réputation, et non à votre fille. »  

Ryo vit les yeux du Préfet s’ouvrir de plus en plus jusqu’à ce que l’orbite ne menace de tomber. Le teint pâle de l’homme trahissait son malaise tout comme les perles de sueurs sur son front. Ryo crut à un moment qu’il avait gagné, mais les flammes de la colère reprirent vie dans les yeux de son interlocuteur. Il soupira et se prépara au second round.  

«_Comment osez-vous proférer de telles paroles injurieuses à mon égard ! Tout ce que j’ai fait, tout ce que je fais, tout est pour mes filles. Je ne pense qu’à elles et à leur bonheur. Je veux qu’elles soient heureuses dans la vie !  

_Si ce n’est les laisser être heureuse avec l’homme qu’elles aiment ! Si vous ne pensiez qu’au bonheur de Saeko, vous la laisseriez vivre sa vie avec Hideyuki ! Vous vous rendriez compte qu’elle est transformé lorsqu’elle est près de lui ! Vous verriez le bonheur sur son visage à l’idée de donner la vie ! La vie issue de l’amour qu’ils se portent ! Vous vous ficheriez totalement qu’il ne soit pas un notable ! Vous rendriez grâce au ciel qu’un homme puisse aimer autant votre fille et sache la rendre heureuse ! Vous ne vous évertueriez pas à vouloir tout détruire ! Mais, je ne vous laisserais pas faire. D’ailleurs, j’ai tout prévu. Et, à partir de demain, plus jamais vous ne pourrez mettre l’intégrité et la moralité de Makimura en doute. Plus jamais vous ne pourrez prétendre aux yeux de votre scène sociale si précieuse qu’il est indigne de devenir le mari de la grande Saeko Nogami, jamais plus vous ne pourrez le faire passer pour un être indigne d’entrer dans votre famille. »  

Le préfet sentit sa respiration se couper. Cet homme, ce nettoyeur venait de lui jeter au visage qu’il se fichait du bonheur de sa fille. De quel droit proférait-il de telles paroles ?! Il venait de jeter de l’essence sur le feu. Le Préfet avança d’un pas, le poing levé.  

« _Vous n’avez aucun droit de me parler sur ce ton ! De prétendre que je ne veux pas que ma fille soit heureuse ! Et puis, vous, City Hunter, que savez-vous des sentiments ? Vous n’êtes qu’un tueur sanguinaire sans foi ni loi ! »  

Ryô soupira en secouant la tête. Il plongea son regard dans celui du père de ses amies.  

« _Vous avez en partie raison. D’ailleurs, puisque nous abordons ce sujet, vous avez eu tort de vous en prendre à nous. Je suis un homme dangereux. Si je n’étais pas l’ami de vos filles, vous auriez risqué de sérieux problèmes. Vous avez de la chance dans votre stupide obstination. »  

Il jeta un œil vers le poing levé et vit avec satisfaction que son bras reprenait lentement sa place. Le Préfet semblait finalement se rendre compte qui se tenait en face de lui et qui il était en train de menacer. Bien qu’il se soit un peu calmé, le nettoyeur remarqua que la colère ne l’avait toujours pas quitté. Patient, Ryô inspira et poursuivit d’une voix monotone.  

« _Je vois que, malgré tout, vous n’avez rien compris. City Hunter n’est pas constitué de tueurs sanguinaires assoiffés de sang, comme vous dites. Au contraire. Nous ne tuons que lorsque c’est nécessaire et seulement pour protéger des gens plus faibles ou pour sauver notre peau. Nous combattons le crime. Oui, nous le faisons de manière illégale, c’est vrai. Mais nous obtenons plus de résultats que la police. Quant aux sentiments ?… Je sais très bien ce que c’est que d’être amoureux. Jamais vous n’aurez idée à quel point je le sais… Pour l’heure, demain, tout sera fini. Nous continuerons de prêter mains fortes à vos filles et par conséquent à vous. Mais jamais plus vous ne pourrez attaquer Makimura Hideyuki. Faites-vous une raison : votre fille l’épousera un jour et dans 5 mois vous serez grand-père. Que ça vous plaise ou non, vos petits enfants s’appelleront Makimura. Enfin, s’ils veulent bien que vous fréquentiez leurs enfants, après tout ce que vous leur avez fait… »  

 

Mais l’homme ne l’écoutait plus. Nogami fut surpris de trouver dans les yeux « du pilier » une expression de déception et de lassitude. Mais aussi de chaleur. Il avait défendu Makimura comme un diable, défendu le bonheur de sa fille qui, en tant que policier, aurait du être son ennemie. Et lorsqu’il avait parlé de ses sentiments, une étincelle s’était allumée, brillante. La jeune sœur de Makimura, il parlait d’elle… Et il avait eu l’impression d’avoir déjà vu cette lumière quelque part. Le regard de Saeko se surimposa à celui de ce nettoyeur. Elle avait ce regard rempli d’amour lorsqu’elle regardait son fiancé… Stupéfait, il recula d’un pas et s’appuya contre la vitre de la fenêtre. Il avait raison. Ce type avait raison : il n’avait pensé qu’à la réputation de sa famille, qu’à ses propres ambitions concernant sa fille mais il n’avait pas songé aux désirs de son aînée…  

Ryô remarqua que la colère s’était évaporée en une seconde et que le visage du Préfet s’était effondré au même instant. Il hocha de la tête et soupira. Il lui en a fallu du temps… Néanmoins, satisfait que le message soit passé, il posa son verre vide sur le bureau et amorça un pas en direction de la sortie.  

«_Ne me raccompagnez pas, ironisa t-il, je saurais retrouver mon chemin.  

_Attendez ! Que comptez-vous faire exactement ?  

_Ne vous faites pas tant de soucis, ménagez-vous ! Vous comprendrez demain. Encore une chose : laissez mes amis en paix. Croyez-moi, vous avez besoin de nous. Et vous le savez parfaitement. Je suis convaincu que vous n’en vouliez qu’à Hide. Mais, tout sera réglé demain alors, je ne m’en fais plus. Je vous souhaite une bonne nuit. »  

Le préfet le vit partir. Il avait défendu les siens comme un diable ! Comme une lionne protégeant des petits. Et ce regard… Il ne pouvait pas le laisser partir comme ça.  

« _S’il vous plait, j’ai besoin de comprendre pourquoi vous vous battez si fort pour toute « cette bande » ? J’ai toujours cru que les nettoyeurs travaillaient seul et ne faisait confiance à personne. Pourquoi ne pas chercher simplement à protéger votre peau ? »  

Ryo s’arrêta mais ne se retourna pas. Il réalisa qu’il devait lui donner quelques os à ronger pour le faire adhérer au moins un minimum à sa cause.  

« _ Mais c’est ce que je fais : protéger ma peau. « Cette bande » comme vous vous plaisez à la nommez, c’est ma famille. Je n’ai jamais connu la mienne. Jusqu’à ce que je rencontre Maki, j’étais seul, seul à en crever. Il m’a montré qu’il y de la chaleur humaine, qu’il y a des sentiments et de l’amitié. Et tout à changer grâce à lui, à Saeko puis Reika et enfin…  

_Melle Makimura, c’est cela.  

_Oui, on ne peut rien vous cacher. Je ne laisserais personne détruire cette famille. En vous en prenant à l’un d’entre nous, vous vous attaquez à tous. Nous ne voulons pas la guerre. Juste qu’on nous laisse faire ce qu’il y a à faire, qu’on nous laisse vivre en paix. Du moins, si on peut dire que nous vivons en paix. Les rares fois où nous sommes tranquilles, nous ne voulons pas les utiliser à une guéguerre avec la justice que nous défendons nous aussi.  

_Une dernière chose : quel est votre nom ? »  

Ryo le regarda par dessus son épaule.  

« _Je m’appelle Ryô.  

_Ryô ? Ryô comment ?  

_N’en exigez pas trop… »  

Et il quitta la demeure Nogami…  

 

 

Saeko déjeunait tranquillement, attablée à la cuisine. Elle entendait la douche couler. Elle ferma les yeux un instant et se remémora les traits du corps d’Hideyuki. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Comme elle était heureuse. Elle caressa son ventre qui commençait à être bien rebondi. Elle goûtait enfin au bonheur. Mais une ombre vint gâcher son ciel bleu : son père. Elle ne savait toujours pas ce qu’il comptait faire. L’affaire était bouclée depuis presque 10 jours. Les journaux en parlaient encore. Mais ça l’étonnait de ne pas voir son père réagir. Elle avait peur. Elle ne voulait pas qu’il s’en prenne à son fiancé ni à ses amis…  

Elle était tellement plongée dans ses pensées qu’elle n’avait pas entendu Hide sortir pour prendre le journal qui leur était livré. Elle ne revint à la réalité que lorsqu’elle sentit ses lèvres se poser sur son front.  

« _Alors ma chérie, tu rêves ?  

_Hum ? Oui, si on veut.  

_Tu te sens bien ce matin ?  

_Oui, je vais très bien.  

_Voilà qui est parfait, répondit-il avec le sourire en dépliant son journal. »  

Et Saeko vit une consternation sans borne se peindre sur son visage. Il ouvrit le journal précipitamment. Ses mains se mirent à trembler.  

« _Non, mais, qu’est-ce que…, marmonna t-il.  

_Qu’est-ce qui se passe Hide ? Qu’est-il arrivé ?  

_Je n’arrive pas à y croire… »  

Il reposa le journal et la jeune femme s’en empara aussitôt, paniquée à l’idée de ce qu’elle allait découvrir. Et, à son tour, la stupeur figea sa figure.  

 

En première page, il y avait une photo de Makimura et au dessus, en grosses lettres noires, le titre s’étalait : « UN EX-POLICIER AIDE A L’ARRESTATION DE LEE TANAKA »  

Saeko parcourut l’article dans lequel il était fait mention que c’était grâce aux indications de l’ex-policier Hideyuki Makimura, aujourd’hui détective privé, que l’arrestation de l’assassin sanguinaire avait été rendue possible. Le journaliste expliquait qu’ Hideyuki avait eu des informations d’une source dont le nom était tenu secret et que c’était en partie cela qui avait mis les enquêteurs sur la bonne voie. Bien que l’idée n’était pas réellement dite, il était clair pour quelqu’un qui savait lire entre les lignes que la source en question était un médium ou quelque chose dans ce goût là. Il s’ensuivait une éloge particulièrement bien écrite de cet ancien policier reconverti dans le privé. Les plus grosses affaires résolues du temps où il appartenait encore à la police, son excellent travail en collaboration avec le Lieutenant Saeko Nogami et l’inspecteur Reika Nogami. Le journaliste avait même ressortit une intervention du Préfet datant de plusieurs années dans laquelle il décrivait Makimura comme un très bon élément et comme un homme « dont le pays ne peut qu’être fier ». Et, l’article se terminait par la plus grande information : à savoir que cet homme était depuis peu le fiancé de Saeko Nogami et que la famille devait être fière de bientôt compter parmi ses membres un homme de valeur. Pour finir, elle porta son attention sur le nom du journaliste. Ses yeux s’ouvrirent : « Iko Tamori ».  

 

Elle reposa le journal et s’appuya contre le dossier de sa chaise. Elle rencontra le regard de son homme qui semblait amorphe. Qu’est-ce que cela signifiait ?…  

 

 

Le préfet reposa le journal d’un geste nerveux et quelque peu rageur. Alors voilà ce qu’il avait mijoté ! Et avec l’aide de Tamori ! Cet homme n’était finalement qu’un judas ! Et dire qu’il l’avait compté parmi les candidats potentiels et acceptables pour ses filles ! Et en plus, maintenant il fréquentait Reika ! En tout cas, Ryô avait parfaitement bien manœuvré. Il comprenait à présent le sens de ses paroles : qu’il ne pourrait plus s’en prendre à Makimura, qu’il ne pourrait faire autrement qu’accepter la situation ! Il venait de le faire passer pour un héros ! Il rageait. Pourtant, une petite voix lui souffla qu’il se mentait à lui-même. Et lorsque sa femme prit connaissance de l’article, sa voix se mêla à sa conscience.  

« _Tu t’es montré injuste envers lui. Hideyuki est un homme bon, droit et honnête. Et surtout, il aime notre fille plus que tout. Désormais, tu ne pourras plus rien faire pour les séparer. Et aux yeux de tous, il est un héros qui a permis l’arrestation d’un monstre. C’est fini. Accepte ou tu perdras ta fille… »  

 

 

Pratiquement au même instant, dans différents appartements de la ville, des personnes prenaient elles aussi connaissance de ce surprenant article. Pour ces personnes avisées, il ne faisait aucun doute que c’était un coup de Ryô pour mettre un terme à ce « complot contre Hide ». Et, il fallait bien admettre que c’était un coup de maître. Et Iko ? Parlons-en ! Il était allé rechercher cette splendide déclaration du préfet au sujet de l’inspecteur Makimura ! Du génie… Nul doute, qu’avec une telle équipe, les méchants n’avaient qu’à bien se tenir…  

 

 

Et dans un appartement, près de l’université, une jeune femme ne put empêcher les larmes de couler : son homme était l’être le plus merveilleux que la Terre n’ait jamais portée. Et c’était pour toutes ces raisons qu’elle l’aimait…  

 

 


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