Chapter 39 :: Chapitre 39

Published: 20-07-13 - Last update: 20-07-13

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Chapitre 39 :  

- Alors ma belle, dis moi quel ton plan ?  

- Wells pense que je suis morte, n'est ce pas ?  

- Oui... Où veux-tu en venir ?  

- Je vais y aller seule.  

- Quoi ??  

- En pénétrant la première, Wells sera tellement surpris, qu'il en restera figé sur place.  

- Non mais tu es folle ! Et si ce cinglé réagit au quart de tour et te loge une balle dans la tête ?  

- Yori... Nous devons tenter le coup.  

- Tu parles d'un plan ! Tu te jettes directement dans la gueule du loup !  

- Mais tu seras derrière moi pour me couvrir.  

- Kao... C'est... C'est trop risqué.  

- Wells est à notre portée et je refuse de le laisser s'enfuir parce que tu as peur.  

- Ne sois pas idiote Kaori. Je n'ai pas peur.  

- Alors pourquoi refuses-tu mon plan ?  

- Car je ne veux pas te perdre.  

- Yori, arrête.  

- Je t'aime Kaori... Je n'ai jamais cessé de t'aimer même durant toutes ces années de souffrances...  

- Yori, ça suffit. Ce n'est pas le moment idéal pour parler de ça.  

- Au contraire. Je veux que tu le saches avant de foncer tête baissée dans...  

- J'ai l'impression d'entendre Ryô ! Le coupa-t-elle, agacée.  

- La différence avec lui, c'est que moi je n'ai pas peur de t'ouvrir mon cœur.  

- Yori...  

- Ouvre les yeux, bon sang ! Ne vois-tu pas que mon cœur saigne par ton silence ? J'ai la sensation que je te perds au fil des jours... Que tes sentiments pour moi, disparaissent à petit feu...  

- Je suis tellement désolée, Yori... Je ne sais plus ce que veut mon cœur.  

- C'est à cause de Saeba, c'est ça ?  

- …  

- Tu l'aimes ?  

- Yori, je...  

- Réponds ! Se fâcha celui-ci.  

- Oui, je l'aime !! Cria-t-elle, des larmes se déversant sur ses joues. Je l'aime depuis tellement longtemps, Yori... Je... Je ne pensais plus pouvoir ressentir ces sensations. Je pensais que mon cœur s'était éteint à tout jamais.  

- Je vois, murmura-t-il, d'une voix peinée. Après tout, je ne suis que ton passé...  

- C'est là où tu te trompes, Yori... Te revoir m'a chamboulé le cœur. Les sentiments que j'avais pour toi, on refait surface.  

- Tu... Tu veux dire que tu éprouves toujours quelque chose pour moi ?  

- Je t'aime également Yori ! Comme au premier jour...  

- Kao …  

- J'ai l'impression d'étouffer, de mourir à petits feu. Je ne sais plus où j'en suis.  

- Chutt... Calme toi ma belle. Fit-il, en la prenant dans ses bras. Même si ça ne m'enchante guère d'être en compétition avec Saeba, sache que j'accepterais ton choix. Qu'importe celui que tu choisiras. Tu seras toujours dans mon cœur.  

La jeune femme laissa sa peine se déverser sur la chemise de son ami. Depuis qu'il était revenu de l'au-delà, ses sentiments étaient bouleversés. Elle l'aimait sincèrement, comme dans le passé. Mais son cœur hurlait également d'amour pour son partenaire.  

Mais les non-dits du nettoyeur ne l'aidait guère à choisir son camp. Devant le danger, elle savait que son partenaire laisserait son cœur s'exprimer mais après le sauvetage, celui ci le refermait aussitôt, jetant dans l'océan la clé de la vérité.  

Elle le haïssait d'avoir passé tant d'années dans le silence, ne sachant ce qu'il éprouvait réellement pour elle. Elle aurait tout donné pour savoir ce qu'elle représentait exactement pour lui. Hélas, Ryô redevenait cet être dépravé, fuyant sans remords et sans regret, les actes ou les mots qu'il prononçait.  

Kaori en avait assez, elle voulait enfin vivre en tant que femme. Pouvoir assouvir son rêve, et avoir des enfants avec l'être aimé. Mais lequel choisir ?  

- On devrait se remettre au travail. Sourit-elle, en se dégageant des bras de son ami.  

- Hum... Tu as raison.  

- Bien... Remets ton oreillette, j'appelle les gars pour connaître la situation.  

- Kao...  

- Oui ?  

Plongeant son regard dans celui du Sergent, elle vit au fond de ses prunelles, une lueur d'amour. Celui-ci prit le visage de sa douce entre ses mains et, tout en se rapprochant d'elle, posa délicatement ses lèvres sur les siennes.  

Loin d'être étonné par ce geste, Kaori se laissa bercer par cette douce sensation. Son cœur battait la chamade. Ce baiser lui faisait resurgir des sensations trop longtemps enfermées dans ses souvenirs. Bercée par ce torrent de bien être, elle mit ses bras autour de sa taille et le serra de toutes ses forces, comme-ci, sa vie en dépendait.  

Heureux de voir celle ci répondre ardemment à sa requête, Yori lécha le bord de ses lèvres, quémandant ainsi, la permission d'amplifier leur baiser. Kaori ouvrit sa bouche et leurs langues commencèrent un ballet sensuel.  

Cet instant était magique pour l'un et douloureux pour l'autre. Si Yori était au paradis, la nettoyeuse avait la sensation d'être en enfer. Même si son âme désirait par dessus tout cet homme, son cœur lui hurlait de souffrances.  

Sa raison lui dictait de vivre auprès de cet homme mais son cœur mourrait d'être auprès de son partenaire. Ne supportant plus cette torture, Kaori mit fin au baiser, quelque peu honteuse d'avoir cédé si facilement. Cette impression de trahison envers Ryô ne la quittait plus. Elle devait rapidement faire un choix. Mais en était-elle capable ?  

- Les gars ? Fit-elle, en rallumant son oreillette. Quel est la situation ?  

***************  

- Qu'est ce que.....  

Jason vit débarquer ce qu'il redoutait depuis le début de cette affaire. Les hommes de Makimura tiraient sans remords sur le peu de soldats se trouvant dans la pièce. Il vit avec horreur ses hommes tomber comme des mouches sur le sol.  

Les autres s'étaient réfugiés en dessous de leur bureau, leurs mains posées sur leur tête. Ses membres n'arrivaient plus à faire le moindre mouvement. Il était perdu devant l'ampleur des dégâts. Il sentait que sa fin était proche.  

Dans un moment de désespoir, il ramassa une arme qu'un des soldats avait lâché en tombant sur le sol. Il s'empara de celle ci et tira. Mais sa balle ne rencontra que le mur. Puis, comme au ralenti, il poussa un cri de douleur, en sentant un morceau de métal, transpercer sa main.  

Lâchant cette arme qui ne l'avait pas protégée, il porta son attention sur son sang, qui se déversait sur le sol poussiéreux.  

- Vous !!! Fit-il, tremblant de terreur devant le regard sombre du soldat.  

- Pff ! Pathétique ! Lâcha Naoki, en poussant de son pied, le revolver.  

- Tu pensais réellement nous atteindre aussi facilement, Beckette ?  

- Va au diable, Misaki !!!  

- Tu n'aurais jamais dû nous sous-estimer. Claqua-t-il, durement, en se rapprochant de lui. Tu as perdu la bataille. Il est temps de payer pour tes crimes.  

- Je n'ai pas peur de mourir...  

- En es-tu si sûr ? Se moqua celui-ci, en le voyant trembler de tout son saoul.  

- Vas-y ! Tue-moi ! Hurla-t-il, en le défiant du regard. Que je crève de ta main ou de celle de Wells où est la différence ??  

- Tu as raison... Je n'en vois aucune. A mes yeux tu n'as aucune valeur. Tu n'es qu'un pion pour Wells. Une sorte de porte de sortie en cas de défaite.  

- Espèce de...  

- Ta vulgarité ne te sauvera pas Beckette. Inutile d'user ta salive. Ton heure a sonné...  

- Va te faire foutre Misaki !!  

- Ah... Avant de t'envoyer crever en enfer, j'ai une info pour toi... Tu vois le Lieutenant, commença-t-il à dire, au creux de son oreille, elle est toujours en vie...  

- Quoi ?? Hurla-t-il, abasourdi par cette révélation.  

- Wells est tombé comme un débutant dans son piège. Un vrai amateur...  

- C'est impossible !! Sam l'a tué de ses mains !!!  

- Erreur mon cher... Wells a complètement foiré son coups.  

- J'aurais dû la tuer moi même ! Cette garce est pire que le diable !!  

- Surveille ton langage, enfoiré ! Cria-t-il, en lui envoyant son poing dans la figure.  

- Un jour, on se retrouvera et je lui cracherais dans la gueule à cette pouffiasse !!!  

- Ca tu vois, fit-il, le regard haineux, tout en se plaçant derrière lui. J'en doute...  

Misaki empoigna ses cheveux, tira sa tête en arrière, avant de déposer son couteau sur sa gorge et de la trancher. Poussant un cri, Beckette tenta de poser sa main sur cette gigantesque plaie, mais ce fut peine perdue.  

Il tomba sur le sol, les yeux vidés de toute vie. Misaki regardait cet homme se vider de tout son sang, la haine au ventre. Il aurait aimé le torturer, lui faire regretter ses paroles mais connaissant Kaori, il se doutait qu'elle tenterait encore une fois un plan foireux.  

Ne voulant perdre de temps avec ce déchet, il essuya son couteau sur les vêtements de Beckette avant de le ranger soigneusement. Un silence pesant se fit dans la pièce. Personne n'osait émettre le moindre son. Ils furent tirés de leur pensée, en entendant la voix de leur amie.  

- Les gars ? Quelle est la situation ?  

- Kaori !! Lâcha le nettoyeur, heureux de l'entendre de nouveau.  

- Dis moi Lieutenant de mon cœur, je t'ai manqué ?  

- La ferme Naoki. Et dis moi où vous en êtes.  

- Beckette est HS. Nous avons la situation en main.  

- Parfait...  

- Et on fait quoi de ces gugusses ? Demanda Naoki, en montrant du doigt, les hommes qui s'étaient réfugiés sous leur table.  

- Misaki, tu t'en charges.  

- Roger.  

- Terminez ce que vous avez à faire et allez rejoindre Falcon.  

- Compris.  

- Les gars et moi, on se charge de dératiser le secteur. Une fois ces vermines détruites, nous vous rejoindrons.  

- Besoin d'un coup de main ?  

- Négatif.  

- Laisse moi te rejoindre, Kaori.  

- Tu restes avec les gars, Ryô.  

- Mais...  

- C'est un ordre. Bien... On se voit plus tard. Terminé...  

Une nouvelle fois, Kaori coupa son oreillette. Ryô qui ne supportait plus cette situation, décida de désobéir aux ordres. Il refusait de laisser seul son ange, face à cette ordure. Attendant le bon moment pour filer sans se faire remarquer, le nettoyeur vit les hommes de Kaori tuer sans remords, tous ceux planqués sous leur table.  

Peiné par ce massacre, inutile pour lui, il resta sur le côté attendant qu'ils terminent leur travail. Une fois le silence revenu, il vit les soldats s'éloigner de la pièce, il s'éclipsa pour rejoindre sa partenaire.  

Longeant les différents couloir, il vit enfin, au loin, la jeune femme. Lorsqu'il vit celle ci ouvrir la porte où se trouvait Wells, son cœur ne fit qu'un bond. Sans réfléchir aux conséquences, il se mit à crier son nom.  

- Kaorriiiiiii !!!  

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