Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Author: A. Dust

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 7 chapters

Published: 07-01-22

Last update: 25-02-22

 

Comments: 24 reviews

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HumourRomance

 

Summary: Une boutique de lingerie dévalisée, des coupables introuvables, une policière en colère ...

 

Disclaimer: Les personnages de "Braquage à la Mokkorienner" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How can I correct a misplaced chapter?

 

It can happen that an author has several stories in process and that he adds a chapter of a story to another one. In this case, please don't add the chapter again and contact me (hojofancity@yahoo.fr) for modification. Indicate which chapter is misplaced and which is the correct story.

 

 

   Fanfiction :: Braquage à la Mokkorienne

 

Chapter 4 :: La puce à l'oreille.

Published: 28-01-22 - Last update: 28-01-22

Comments: Bonjour à toutes et tous !
Et voici le retour d'un de mes personnages préférés ! Qui ça ? Mick Angel bien sûr !^^
Ce chapitre vous apportera quelques éléments de réponses ... tout en soulevant d'autres ...

A bientôt j'espère !

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7


 

Chapitre 4 : La puce à l'oreille.  

 

Appartement de Kaori et Ryo - Shinjuku - 23h00.  

 

Ryo rentra chez lui et trouva l'appartement vide. L'entrevue de Kaori avec Saeko s'était certainement éternisée et, connaissant les deux femmes sur le bout des doigts, il en conclut qu'elles étaient certainement allées manger dans un de leurs endroits favoris.  

- "Punaise ... Quelle journée !"  

 

Sans allumer la lumière, il se rendit directement à la cuisine pour se servir un grand verre d'eau, histoire de faire passer un peu cette sensation de bouche sèche qui venait irrémédiablement après le verre de whisky de trop. Après leur repas dans un petit resto du coin, Mick avait tellement insisté pour lui payer un dernier coup qu'il avait cédé, préférant rester fidèle à ses habitudes pour ne pas éveiller encore plus ses soupçons. A la fin de la troisième tournée digestive, Mick l'avait tellement harcelé de questions, qu'il lui avait littéralement planté son Python sous le nez en lui disant :  

- "Continue encore à parler de ça et je t'explose, Angel. L'affaire est close ! Point. "  

 

La menace avait été efficace et Mick avait laissé tomber, sachant que quand Ryo en arrivait là, c'est qu'il ne fallait pas continuer à lui chauffer les oreilles. Ryo, de son côté, avait détesté son geste, mais, ces deux derniers jours, l'Américain avait bien failli le démasquer et là, ce soir, ses nerfs commençaient à lâcher, à force d'être soumis à rude épreuve et ce, depuis la fin d'après-midi et l'apparition de Kaori dans l'entrepôt qui leur avait servi de cachette.  

 

Il soupira, soulagé que cette histoire se termine enfin ... Même s'il lui restait le Dragon à gérer, mais, pour le coup, il avait sa petite idée sur la stratégie à employer ...  

- "Quelle histoire de dingue, quand même, ce cambriolage !"  

 

Tout avait commencé la veille, quand Ryo était sorti de la boutique "Rêve de soie", les mains dans les poches, le regard rêveur et la bouche en coeur, imaginant déjà le prochain spectacle affriolant qui aurait lieu dans sa chambre. Perdu dans ses pensées peuplées de poitrines galbées de dentelles et de fesses enrobées de soie, il avait sursauté en entendant la voix et l'accent de son ami :  

- "Salut, Vieux frère ! Qu'est-ce que tu fais là ?"  

- "Ah ... Tiens, un Américain à Tokyo ... Et toi, qu'est-ce que tu fais là ? Il est à peine onze du mat' ... Tu t'es fait virer du lit conjugal ?"  

- "Gniarf ... Très drôle ! Ohhhhh ... Dis-donc ! Joli petite boutique que tu nous as dénichée là ! Waouwwwww !!! Des dessous en soie naturelle et dentelle faite main ! My Godness !" S'était-il exclamé en regardant les petites étiquettes de la vitrine. "Mais ça coûte un bras ! Je ne savais pas que tu avais les moyens de te payer ce genre de petits plaisirs ... surtout pour ne faire que les regarder ... Attends que Kaori sache ça ..."  

- "Hein ? Non, non."  

- "Haaaaaaaan ! Tu es là pour choisir un cadeau pour une belle plante, je me trompe ?"  

 

Ryo l'avait toisé avant de répondre d'un ton sec :  

- "Je fais jamais de cadeau, moi. Tu le sais bien."  

- "Moui, c'est vrai ... Mais alors pourquoi t'es là ? C'est pas dans tes habitudes de dépenser autant d'argent pour remplir ton petit tiroir aux merveilles !" Mick avait levé les mains devant lui, pour ajouter d'un ton presque condescendant : "Mais, je comprends, Mec, je comprends ! Tu as de la frustration en plus à gérer, toi ! Moi, ce n'est plus mon cas. Avantage non négligeable quand on abandonne son célibat, know what I mean ? Enfin, non, tu peux pas savoir, c'est vrai ..."  

 

Ryo avait à peine fait trois pas que son ami avait fait barrage et s'était posté sur son chemin, les mains dans les poches lui aussi et le lorgnant d'un air soupçonneux :  

- "Sinon ... tu as trouvé un truc ?"  

- "Non."  

- "Alors pourquoi t'es là ?"  

 

Ryo avait pris Mick par le bras pour l'entraîner un peu plus loin, les éloignant ainsi du regard intrigué et courroucé du propriétaire des lieux qui veillait, derrière sa vitrine, à ce que ses clients ne se fassent pas importuner par des pervers en puissance :  

- "Viens, tu vas nous faire repérer."  

- "Repérer par qui ?"  

- "De ..." Le cerveau fonctionnant à toute allure, Ryo avait entraîné son ami jusqu'au coin de la ruelle la plus proche tout en disant : "Ahhh ... c'est une longue histoire, Mec ... J'en suis pas très fier en plus. Je dirais même que j'ai un peu honte mais bon ... Il faut que je t'avoue un truc ..."  

- "Ouiiiii !!! Quoiiiiii !!!" Mick avait dansé d'un pied sur l'autre, ne parvenant pas à dissimuler son impatience, les yeux pétillants de joie, un sourire réjoui jusque derrière les oreilles : "Dis-moi que c'est ce que je pense ! Dis-moi que c'est ce que je pense !"  

 

Ryo avait gardé les mains dans les poches, prenant son air impassible et énigmatique, aussi bien pour dissimuler sa nervosité et son envie de démolir le blondinet que pour prendre le temps de réfléchir à une explication plausible.  

- "Tu penses à quoi ?" Avait demandé Ryo plus pour la forme qu'autre chose puisqu'il savait exactement de quoi son pote avait voulu parler ...  

 

Il était encore question d'avouer ses sentiments à sa partenaire et ça, Ryo n'avait absolument pas, mais alors absolument pas envie d'aborder ce sujet pour le moins épineux. Mick avait poursuivi, aussi excité qu'une adolescente devant le dernier épisode de sa série préférée :  

- "A ton aviiiis ? Alors ? Alors ? Alors ? Tu lui a dit quand ? Vous étiez oùùùù ? Tu lui as dit quoiiiii ?"  

- "Bah, juste à l'instant, dans la boutique, je lui ai dit qu'il avait intérêt à tenir ses engagements, sinon, ça allait barder." Ce qui n'avait pas été un vrai mensonge puisqu'il avait demandé à ce que les petits ajustements qu'il avait demandés soient faits pour le soir même.  

 

Mick s'était figé et avait regardé Ryo, éberlué :  

- "Comment ça "IL"?"  

- " Bah lui, là. Qui d'autre ?"  

- "Hein ... Qui ça ?"  

- "Le patron de la boutique..."  

- "Houuuuuu lààààà !" Mick s'était frotté les yeux en s'exclamant : "Dis-moi tout de suite de quoi tu parles, Bro', parce que j'ai des images cauchemardesques qui sont en train de germer dans mon cerveau dérangé !"  

- "Il faut juste que tu me promettes de ne rien dire à Kaori."  

- "Quoi ? Non ... mais ..."  

- "Parce que tu la connais, elle va se faire tout un monde, alors que c'est rien du tout ..."  

- "C'est de pire en pire. Je crois que je vais me sentir mal." Avait soufflé Mick, le teint verdâtre.  

 

Ryo avait profité que Mick détourne le regard pour s'appuyer d'une main au mur de la ruelle, pour sourire, un brin moqueur, un brin soulagé, un brin machiavélique ...  

-"J'ai joué avec lui."  

- "Non, non, non, arrête ..."  

- "Si, si, ce n'était qu'un jeu au début. En tous cas pour moi ..."  

- "Oh ... Shiiiiit !"  

- "Mais il a fini par le prendre au sérieux ..."  

- "Je fais une crise cardiaque ..." Avait murmuré Mick en portant la main à son cœur, de plus en plus livide.  

- "Et il a été ensuite question d'argent ..."  

 

Mick s'était exclamé, les yeux écarquillés d'effroi :  

- "D'argent ?"  

- "Bah oui, on a parié."  

- "Parié ? Parié à quoi ?"  

- "Bah aux fléchettes. Quoi d'autre ?"  

- "Aux quoi ?" Avait demandé Mick, abasourdi.  

- "Aux fléchettes."  

- "Hein ?"  

- "Oui, tu sais les petits bâtons avec une pointe au bout qu'on lance sur une cible. Et celui qui se rapproche le plus du centre gagne."  

 

Devant la mine déconfite de son ancien partenaire, Ryo avait décidé d'être clément et d'abréger ses souffrances, surtout qu'il venait de trouver un scénario digne des grands maîtres du cinéma hollywoodien. Il avait alors éclaté de rire en disant :  

- "Je t'ai bien eu ! Si tu voyais ta tête, mon Vieux ! T'es presque aussi gris que ta chemise !"  

- "Hummm ..." Mick avait maugréé en anglais quelque chose d'incompréhensible, ce qui avait fait sourire Ryo de plus belle avant de continuer, tenant de reprendre ses esprits et sa contenance habituelle : "Qui peut être assez fou pour te défier aux fléchettes, toi qui es la meilleurs gâchette du pays ?"  

- "Un type qui ne sais pas qui je suis, peut-être ?" Avait répliqué Ryo, souriant encore de la réaction de l'Américain à sa blague.  

 

Mick avait alors lissé machinalement son costume en maugréant :  

- "Ça existe, ça ?"  

- "Faut croire ..."  

- "N'empêche, c'est bizarre ..."  

- "Bon, je continue mon histoire ou pas ?"  

- "Oui, oui, vas-y ... Je pensais juste tout haut, c'est tout."  

- "Bien. Donc, j'ai fait quelques parties de fléchettes avec le bonhomme et bien sûr, j'ai gagné. On avait parié que le perdant paierait l'addition mais quand la douloureuse est arrivée, le type n'avait rien sur lui."  

- "Comme par hasard ..." Avait soufflé Mick, soudain contrarié et mécontent.  

 

En effet, Ryo le connaissait bien et savait que rien ne mettait plus en rogne l'Américain qu'un homme qui n'honorait pas ses dettes de jeu. Il n'avait jamais vraiment compris pourquoi, mais, par le passé, certains types avaient passé un sale quart-d'heure uniquement parce qu'ils refusaient "d'allonger la maille" comme disait Mick.  

- "D'une manière ou d'une autre, il faut assumer sa défaite." Était souvent ce qu'il disait aux malheureux perdants lors de ses défis de fins de soirée.  

 

Mick était resté silencieux et avait simplement croisé les bras sur sa poitrine, montrant ainsi à Ryo qu'il attendait la suite de son récit qui était arrivée sans qu'il ait à demander :  

- "Pendant notre partie, il s'était vanté d'être le patron de cette boutique, du coup, je suis passé pour lui rendre une petite visite."  

 

Les yeux de Mick s'agrandirent de joie :  

- "Ohhhh ! Tu lui as demandé un remboursement en petites culottes, c'est ça ?"  

- "Tout à fait. Mais il a refusé, disant que la comptabilité je ne sais pas quoi, gna gna gna. J'ai bien tenté de lui en voler une ou deux, mais il était toujours sur mes talons puis il a menacé d'appeler la Police, alors j'ai préféré partir."  

- "Ah oui, oui, tu as bien fait ! Ce genre d'affaires doit se régler en toute discrétion." Avait murmuré Mick les yeux dans le vague, alors qu'il lissait ses sourcils d'un geste méthodique, signe chez lui d'une grande concentration. "Quant à la Police, ça serait le pire qui puisse nous arriver. Imagine que Saeko apprenne qu'on intimide des commerçants, elle nous passera à la moulinette, c'est certain."  

- "Clairement ! Et, en plus qu'elle risque d'en parler aux autres ..."  

- "Ah oui, non ... Faut pas que les autres soient au courant."  

- "J'entends déjà Umi nous sermonner sur l'usage de la force et de la tempérance des pros."  

- "Et Miki refuserait de nous faire des cafés ..."  

- "Kazue ne te le pardonnerait pas ..."  

- "Oh, ça non ! Je serais bon pour dormir quelque temps sur le canapé. Et avec Kaori, ça sera pareil ..."  

- "Heuuu ... Perso, j'ai un lit bien à moi, elle ne peut pas me forcer à dormir sur le canapé ..."  

- "Je pensais pas à ce genre de punition ..." souffla Mick en le regardant en biais, intrigué. "J'imaginais plutôt un châtiment plus ... musclé de sa part !"  

- "Ah oui, oui, c'est sûr. Ca, j'y aurai droit. C'est inévitable. Mais bon, tu sais, j'ai fini par m'habituer ..." Avait répondu Ryo en se frottant le crâne. "C'est beaucoup moins douloureux avec le temps."  

 

Mick avait continué à dévisager son ami, les mains sur les hanches, le regard :  

- "C'est bizarre quand même que tu penses que je pense que tu puisses finir sur le canapé ... tu me caches un truc ?"  

- "Pas du tout !" Avait affirmé Ryo d'une voix particulièrement calme.  

 

Mick avait fait trois pas et s'était retrouvé nez à nez, au sens propre du terme, avec son ami Japonais.  

- "Tu me caches un truc, j'en suis sûr."  

- "Tu te fais des idées, l'Amerloque, je te jure."  

- "Hummm ... J'en suis pas convaincu."  

- "Et pourtant ..."  

- "Si y'a bien quelqu'un qui sait mentir, c'est toi, alors, je vais attendre."  

- "Attendre quoi ?"  

- "Je t'aurai à l'usure."  

- "N'importe quoi ! Je te parle d'un problème ennuyeux et toi, tu te fais des idées sur une remarque idiote. Franchement ..."  

- "Un problème ennuyeux ?"  

- "Oui. Je n'aime pas qu'on puisse se jouer de Ryo Seaba aux fléchettes !" S'était exclamé Ryo en bombant le torse, les jambes en position de force, les poings serrés bien levés, comme s'il était prêt à en découdre.  

 

Mick avait failli en tomber à la renverse et puis avait finalement dit :  

- "Mouais ... ennuyeux, certes mais pas tant que ça. Je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi tu as dit avoir honte. Y'a pas de honte à se faire avoir par un mauvais payeur, tu sais. Ça arrive à tout le monde ... Mais t'inquiète ... Tonton Mick va arranger ça !"  

- "Ah oui ? Et comment ?  

- "Attends-moi là."  

- "Quoi ?"  

- "Bouge pas ! Je vérifie un truc et je reviens !"  

 

Mick était revenu quelques minutes plus tard, alors que Ryo faisait les cents pas dans la ruelle tout en fumant une cigarette.  

- "Alors ?"  

- "Alors ... La porte arrière n'est pas sécurisée. Les caméras se neutralisent sur une unité centrale contrôlée à distance. Suffit de couper les fils de l'alimentation extérieure."  

- "A quoi tu penses ?" Avait demandé Ryo, effaré, sentant que les choses étaient en train de déraper.  

 

Il avait alors vu le regard de son ami se perdre dans le vague, souriant bêtement, le souffle court, les bras ballants :  

- "A une petite visite nocturne ..."  

 

Surpris, Ryo s'était exclamé:  

- "C'est bien le moment de penser à ce genre de choses, Crétin !"  

 

Mick avait levé des yeux scrutateurs vers son acolyte, un sourire éclatant aux lèvres :  

- "Tiens, tiens ... A force de fréquenter Mademoiselle Makimura, v'là que tu commences à parler comme elle. C'est drôle ..."  

- "Mais non !"  

- "Mais si !"  

- "Arrête de dire des conneries !"  

- "T'as pas d'humour en ce moment ..."  

- "Normal ... y'a un type qui me doit une addition et qui refuse de payer !"  

 

Mick s'était alors radouci, allant même jusqu'à tapoter l'épaule de Ryo :  

- "Et c'est ce qu'on va faire. Crois-moi ! C'est tout simple : on entre, on prend un truc et ensuite on file en douce, et tout le monde est content !"  

- "Pas convaincu."  

 

Mick avait alors croisé les bras :  

- "De toute façon, si tu ne le fais pas avec moi, moi j'y vais tout seul cette nuit et je te rembourse."  

 

Ryo était resté silencieux puis avait tourné les talons, les mains fourrées dans les poches, le mégot presque terminé aux lèvres et, tout shootant dans une canette vide à portée de pied, il avait dit :  

- "Bon t'as gagné, Angel. On se retrouve ici à une heure du mat. A tout à l'heure."  

 

 

Adossé au plan de travail de la cuisine, son verre d'eau à la main, Ryo soupira en repensant à cette discussion, mal à l'aise d'avoir été obligé de sortir un gros mensonge à un des seuls types qu'il considérait comme un ami et qui avait l'énorme qualité de ne pas être encore mort. Et en plus, Mick avait eu, dès ce moment-là, la puce à l'oreille. Ce n'était pas la première fois et Ryo savait bien qu'Angel avait un radar à bobard qui fonctionnait du tonnerre. Un jour ou l'autre, il serait démasqué, il le savait bien. En attendant, il devrait gérer les "puces à l'oreille" de son ami américain.  

 

La puce à l'oreille. Ryo sourit dans le noir en pensant à cette expression étrange tout en imaginant des petites bêtes se glisser dans les oreilles de son ami. Comment une puce pouvait-elle transmettre des informations dans une oreille ? Ryo rit en silence en songeant que les oreilles de l'Américain devaient être pleines de puces, à force.  

 

Il monta prendre une douche, essayant de se rappeler comment les choses avaient pu déraper de la sorte et la réponse vint rapidement : à cause de son incapacité à se retenir devant de la lingerie. Et comme Mick bénéficiait de la même défaillance, pas étonnant que les faits aient tourné en ce sens. Fallait quand même être con pour penser garder le contrôle de lui-même dans ce temple de la dentelle ! Où qu'il pose les yeux, il n'avait vu que des tentations, des appels aux caresses, des hymnes aux douceurs féminines ... Des culottes, des tanga, des strings, des boxers échancrés, des slips minuscules ou des soutien-gorges aux bonnets affolants, de la soie douce et délicate, du satin chatoyant, des dentelles ajourées, des transparences qui révéleront plus qu'elles ne cacheront, des petits détails coquins, des petits noeuds qui fermaient des culottes à l'arrière ou sur le côté, des maillots de bain incroyablement échancrés, des nuisettes délicates, des longues transparentes, des courtes fendues sur le côté, toutes en satin, en dentelles, en rouge, en noir, en blanc immaculé, en vert, en rose ...  

 

Tout ...  

Il y avait tout.  

Y compris un magnifique tanga rouge coquelicot en soie et en dentelle.  

 

Il avait vérifié l'étiquette, satisfait d'y trouver les bonnes références, puis avait pris soin de glisser le paquet dans la poche interne de sa veste, près de son arme. Très certainement, l'endroit le plus sûr de toute la ville. Voire du monde ... Il faudrait le tuer pour lui le subtiliser. Et ça ... c'était vraiment pas demain la veille.  

 

Mick Angel n'avait rien remarqué, tout occupé qu'il était à tenter de choisir entre une nuisette, un porte-jarretelle, ou un soutien-gorge assorti, ou ... pour sa douce et tendre, vantant la douceur de sa peau, la voluptuosité de ses courbes ...  

 

Gagné par l'enthousiasme de son ami, Ryo avait cédé à la tentation de faire de même et il avait apprécié le plaisir de caresser les tissus imaginant les courbes et les creux délicieux ...Prenant garde de ne pas révéler son petit secret bien gardé contre son Python 357 Magnum, il s'était adonné à un de ses plaisirs préférés ... la LINGERIE et quelle lingerie, mes amis !!!  

 

Et puis, de fil en aiguille, de soie en dentelle, de culottes en tangas et de soutien-gorges en porte-jarretelles, il s'était retrouvé dans cet entrepôt désaffecté avec son pote de toujours, pensant qu'il pourrait encore maîtriser la situation le lendemain.  

 

Mais c'était sans compter sur sa capacité à s'attirer des ennuis. Et par "ennuis", comprenez "Représailles et Sanctions de Mademoiselle Dragon en Furie" ...  

 

Tout avait commencé avec cet ensemble noir. Magnifique. Scintillant, élégant, doux, lisse et sexy comme pas possible ... Les mensurations des bonnets avaient bien évidemment attiré son attention, de même que l'étiquette : "SN7-002". Et puis, son cerveau avait rapidement fait le rapprochement. Les indices concordaient parfaitement.  

 

Depuis des années, aucune poitrine, qu'elle quelle soit n'échappait à son regard et il pouvait déduire, en quelques secondes, les mensurations précises et exactes d'une femme, ce qui lui avait bien servi pour sa commande, d'ailleurs ...  

 

Mais, là, dans le cas précis de ce petit ensemble noir comme le plumage d'un corbeau, il y avait peu de doutes à avoir et tout lui indiquait que la future propriétaire de cette magnifique lingerie n'était autre que la superbe policière, Saeko Nogami.  

 

Il avait vite reposé les dessous comme s'ils allaient lui brûler les doigts.  

 

Trève de plaisanterie, en trouvant cet ensemble, il avait vite pigé que son amie flic allait être de la partie. Et son intuition avait été confirmée le lendemain matin, quand il avait regardé les appels entrants sur le combiné du salon : Saeko avait téléphoné depuis son bureau, avant dix heures bien sûr, histoire d'être certaine de ne pas tomber sur LUI mais sur : sa partenaire.  

 

Conclusion, Kaori était impliquée. Et si Kaori était impliquée, en plus de Saeko, il y avait fort à parier qu'il serait bientôt dans la muise.  

 

Dans l'après-midi, quand il avait remarqué que SA partenaire, SA moitié de City Hunter, la SEULE personne en qui il avait une confiance absolue ... que SA Kaori avait décidé de le prendre, LUI, en filature, il avait failli arracher le traceur du col de sa veste et partir au volant de sa Mini, mettant ainsi son plan enfantin à l'eau en deux temps, trois mouvements ...  

 

Et puis ...  

 

Et puis, ça aurait été trop théâtral pour Ryo Saeba ...  

Et puis, c'était sans compter sur son goût pour les petits jeux dangereux ...  

Et puis, curieusement, il avait bien envie de voir comment Kaori allait se dépêtrer de toute cette histoire ...  

Et puis, après tout, c'était bien sa faute à elle, tout ça ...  

 

Quand il avait sorti la petite voiture verte du garage, il avait regardé par-dessus son épaule et aperçu la silhouette de sa partenaire à la fenêtre. Il avait alors songé :  

- "Oui, tiens ... C'est à cause de toi et de tes dissimulations que j'en suis arrivé là ... A toi de te débrouiller ... J'ai même une petite idée qui va t'enquiquiner juste ce qu'il faut !"  

 

Et il avait ensuite laissé Kaori mener la danse, jouant son rôle de pervers dépravé et inconséquent habituel pour ne pas éveiller les soupçons de son acolyte américain.  

 

Plus tard, dans la boutique de lingerie, quand il l'avait menacée de dire qu'ils couchaient ensemble, il avait bien failli perdre le contrôle et éclater de rire devant son air abasourdi ... ou l'embrasser là, séance tenante, devant Mick et tant pis pour les conséquences ! Il avait même pensé :  

- "Oui, Aux oubliettes, les ennuis ! Aux chiottes, les massues ! Hasta la Vista, les non-dits !"  

 

Il avait encore hésité quelques secondes entre : éclater de rire ou l'embrasser ? Les deux options l'avaient fortement tenté. La deuxième ayant même le mérite de définitivement régler certaines choses.  

 

Sauf qu'il avait gardé le contrôle et, comme toujours, Le Grand Ryo Saeba était resté maître de lui-même et n'avait rien laissé paraître.  

 

Mais, il s'en était quand même fallu de peu ...  

 

 

 


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