Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Sayaka1537

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 2 capitoli

Pubblicato: 10-01-08

Ultimo aggiornamento: 17-01-08

 

Commenti: 16 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: A la base un one-shot de soutien à Ingrid Betancourt mais qui m'a permis d'étudier un autre aspect de leur relation et qui s'est donc transformé en deux chaps !!! ^^

 

Disclaimer: Les personnages de "Peux-tu vraiment tout accepter ?" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Peux-tu vraiment tout accepter ?

 

Capitolo 1 :: Que t'arrive-t-il ?

Pubblicato: 10-01-08 - Ultimo aggiornamento: 10-01-08

Commenti: Coucou tout le monde ! :-) Heureuse de vous retrouver...enfin !!! Partiels finis, je vais pouvoir rattraper mon retard en reviews, du mieux possible en tout cas, mais désolée là j'avais un tel manque d'écriture que j'ai commencé par là... (smyley rougissant ^^) Ceci est axé sur Ingrid Betancourt, je me devais d'écrire sur ce sujet tant j'ai été énervée que cette fichue opération ait échoué, donc je vous préviens d'entrée de jeu, mais cela m'a aussi permis d'étudier un aspect intéressant de leur relation... ;) A la base ce devait être un one-shot mais finalement il fait 15 pages dans Word alors je vais en faire deux chapitres... ^^ Récit centré sur la télé et donc articulé autour des reportages. J'en ai mélangé plusieurs à chaque fois, vous comprendrez mieux en lisant je pense... ^^ Encore une fois ravie de vous retrouver tous et en espérant que ceci vous plaira pour mon retour !!! ^^ :-) (PS : Je dédie à RKever, elle saura pourquoi... ;))

 


Capitolo: 1 2


 

« RYO !!! »  

 

Le cri résonna dans tout l’appartement, encore silencieux une seconde auparavant. Le concerné sentit qu’il valait mieux à cet instant ne pas faire attendre outre mesure sa douce compagne, aussi délaissa-t-il instantanément la revue de charme qu’il feuilletait, étendu sur son lit, pour se précipiter dans le salon à l’étage du dessous, saisissant son arme au passage. Il n’avait rien senti, pas de danger, aucune aura négative, mais après tout on n’est jamais trop prudent et pour que Kaori hurle comme ça…  

Déboulant dans la pièce, il la découvrit debout devant le canapé, la télé allumée ronronnant doucement.  

 

« Eh bien, qu’y-a-t-il enfin ? Pourquoi tu t’excites ainsi, tu vas rameuter tout le quartier à brailler comme ça !!! » lâcha-t-il, soulagé et venant poser son Magnum sur la table basse.  

Seulement, il eut presque peur de s’approcher d’elle pour ce faire, elle semblait prête à la gifler. Finalement, elle sembla changer d’avis et à la place lui lança comme un ordre :  

« La ferme toi ! Et écoute ça ! »  

 

‘La ferme ?’ Eh oh ! Non mais qu’est-ce qui lui prenait pour oser lui parler sur ce ton ? Il s’apprêtait à la renvoyer dans ses buts en beauté (cad plus que d’habitude ??? :-/) lorsqu’un nom attira son attention et tout comme la jeune femme il se tut, écoutant le présentateur…  

 

 

… Ingrid Betancourt a adressé à sa famille une lettre de douze pages de « désespoir et de solitude », a affirmé ce vendredi son fils Lorenzo, après avoir pris connaissance du contenu du texte par sa grand-mère Yolanda Pulecio.  

 

« Elle n'en peut plus. Il faut la secourir. On sent qu'elle ne va tenir très longtemps », a déclaré Lorenzo Delloye. « C'est une lettre de désespoir de femme qui crie au secours mais malgré tout une mère qui nous aime », a-t-il ajouté.  

 

L'armée colombienne avait déclaré vendredi matin avoir capturé trois guérilleros des Farc en possession de vidéos avec des preuves de vie de plusieurs otages dont Ingrid Betancourt et les 3 Américains détenus par la guérilla. Selon le Haut commissaire colombien pour la paix, Luis Carlos Restrepo, la vidéo d'Ingrid Betancourt, otage depuis février 2002, date du 24 octobre et était entre les mains de trois guérilleros des milices urbaines de Bogota.  

 

Sur l'image, Ingrid Betancourt est enchaînée et a la tête baissée. Hervé Marro, porte-parole du comité de soutien à Ingrid Betancourt, affirme que « Notre soulagement est contrebalancé par le fait que nous n'ayons aucune information sur sa santé, son état physique ».  

 

Fabrice Delloye, l'ex-mari d'Ingrid Betancourt, a quant à lui affirmé que la vidéo est « dure à regarder, on sent qu'elle n'est pas bien ».  

 

Pour Lorenzo, le fils d'Ingrid Betancourt, « les Farc ont fait un pas » en tournant ces images. « C'est maintenant au président Uribe, à la France et aux Etats-Unis et à tous les acteurs du processus d'agir. ».  

 

Ils demandent au président Sarkozy de contacter d'urgence le président Uribe et le président Chavez, ainsi que tout autre canal permettant d'obtenir une médiation « quels que soient les obstacles qui ont été accumulés ces jours derniers dans les relations entre la Colombie et le Vénézuéla. ». Ils affirment que « les considérations humanitaires doivent l'emporter sur toute autre considération, personnelle, politique ou militaire. ».  

 

 

Kaori se laissa retomber sur le canapé, amorphe, tandis que Ryô contempla une seconde l’écran sans plus le voir ni entendre les commentaires. Très vite, il attrapa la télécommande et coupa le sifflet au journaliste devenu indésirable. Reportant son regard sur une Kaori affalée, il fut surpris de voir à quel point cette nouvelle semblait l’avoir affectée. Inquiet, il vint s’asseoir près d’elle et lui toucha légèrement le bras, faisant sursauter la jeune femme.  

 

« Kaori ? ça va ? » murmura-t-il d’une voix presque tendre.  

« Oui oui, ça va Ryô. Ne t’en fais pas pour moi va… »  

« Mais oui, c’est ça. Alors ? Je trouve que cette nouvelle a un impact bien étrange sur toi… Après tout, tu devrais être heureuse non ? Ne disais-tu pas encore il n’y a pas…  

« Mais je le suis !!! Je le suis !!! »  

« Alors pourquoi est-ce que tu…  

« Parce que je me suis vue à sa place. » chuchota finalement Kaori.  

 

Elle avait prononcé ces mots très bas, comme si finalement elle n’était pas bien sûre de vouloir que Ryô les entende. Il ne répondit pas tout de suite, un peu désarçonné par sa réponse. Elle s’était vue, elle, à la place d’Ingrid Betancourt ?! Qu’est-ce que c’était que toute cette histoire encore ?! Elle n’avait jamais été enlevée sur du long terme, il y avait veillé. Et elle s’en était toujours sortie sans blessure grave même si parfois quelques « égratignures ». Pourquoi dès lors se comparait-elle à une femme otage politique retenue depuis six ans ?!  

 

« Kaori ? Je suis désolé mais je ne comprends pas très bien pourquoi tu te compares à Betancourt. Je…  

 

Mais il s’interrompit : Kaori venait de lui saisir le bras avec force et à présent elle le serrait comme si elle aussi allait se faire entraîner dans les profondeurs de la jungle si jamais elle relâchait sa pression…  

 

« C’est évident non ? A chaque fois que je suis enlevée, je pourrais y rester, certes. Mais je sais que tu connais l’endroit où je suis. Je n’irais pas jusqu’à dire que je suis complètement rassurée, mais je t’attends. Je t’attends, Ryô ! Je sais que tu vas venir, je sais que tu viens toujours. Mais elle ? Depuis six ans, personne n’est venu. Attend-t-elle même encore quelqu'un ? Je me suis juste dit que si moi j’étais séquestrée six ans… Sans savoir si l’on s’en sortira jamais vivante… Sans en voir le bout et sachant que personne ne viendra, que votre vie n’est pas entre vos propres mains ni même entre celles de ceux qui vous sont chers… Je ne sais pas si je tiendrais… »  

 

Là, Ryô en eut vraiment assez. Ne pouvant se contenir plus longtemps, il libéra doucement son bras, entreprise risquée à la vérité, le passant aussitôt autour de ses épaules, cherchant à la réconforter de la chaleur dont il l’entourait.  

 

« Tu n’auras jamais à le découvrir, Kao. Jamais je ne te laisserai découvrir cette réponse. » lui assena-t-il doucement mais très fermement, l’attirant légèrement plus près de lui. Ce geste n’était pas pour déplaire à la jeune femme, qui vint se coller littéralement contre lui, inclinant sa tête pour la poser sur son épaule.  

« Mais justement Ryô, j’essaie d’imaginer ce qu’elle peut bien endurer en cet instant même… Depuis toujours en fait, c’est juste que voir cette image… Elle paraît si… Enfin, tu imagines ?! Pendant que je parle, elle est peut-être en pleine marche forcée au beau milieu de la jungle… Et peut-être qu’il pleut ! Et…  

« ça suffit, Kaori. » l’interrompit Ryô. « Arrête de te faire du mal comme ça, tu n’y peux rien. Et puis, ne va pas me dire que notre vie est des plus évidentes, elle aussi ! »  

 

La jeune femme blottie contre lui eut un pâle sourire qui ne rassura pas totalement le nettoyeur. Elle resta silencieuse quelques instants, avant de reprendre d’une voix amère à présent :  

« En attendant la sienne ne risque pas de s’arranger de sitôt… »  

« Que veux-tu dire ? » fit Ryô en fronçant les sourcils.  

« Voyons, tu sais bien qu’Uribe a mis fin à la médiation de Chavez. »  

« Bien sûr que oui, mais après un tel retournement de situation qui sait, peut-être va-t-il revenir là-dessus… »  

« Non. Ils l’ont dit, juste avant que tu n’arrives. Pour Uribe rien n’a changé. Pas dans sa relation avec Chavez au niveau diplomatique en tout cas. Comme le présentateur vient de le répéter tout le monde va insister, mais… Il a déjà dit que c’était non et il ne changera pas d’avis. »  

 

Le nettoyeur grogna, marmonnant quelque chose qui ne devait pas être très élogieux pour le dénommé Uribe.  

 

« Il faut prendre en compte la pression internationale aussi. Ce n’est pas une décision qui sera très populaire, surtout au vu du prétexte qu’il a pris pour rompre cette médiation. »  

« Peut-être… » lui répondit à mi-voix une Kaori pas convaincue. Ryô la secoua très légèrement, serrant fortement le temps d’un instant son épaule :  

« Allez Kao, rappelle-toi les infos de la dernière fois. C’est tout de même un progrès non ? »  

« ça… Il avait promis cette fichue preuve de vie et il arrive les mains vides… Je me suis vraiment demandé si elle était encore en vie. »  

« Eh bien elle l’est, Kao, elle l’est, d’accord ? »  

« Peut-être, mais dans quel état ? Tu n’as pas vu la vidéo toi, ils l’ont montrée avant de parler de la lettre… Mais…  

« Chut ! » l’interrompit Ryô. « Regarde ! Ils en reparlent apparemment ! »  

 

Et il se pencha pour saisir la télécommande sur la table, se repositionnant aussitôt tout en remontant le son. Pas question de laisser échapper Kaori ! Malgré le peu de gaieté de leur conversation, le moment était quand même magique pour lui. De toute façon dès l’instant qu’elle était dans ses bras…le reste ne comptait plus.  

 

…extraits de la lettre d’Ingrid Betancourt adressée à sa famille le 1er Décembre 2007 :  

 

Ici, nous vivons comme des morts  

 

C’est un moment très dur pour moi. Ils demandent des preuves de vie brusquement et je t’écris, mon âme tendue sur ce papier. Je vais mal physiquement. Je ne me suis pas réalimentée, j’ai l’appétit bloqué, les cheveux me tombent en grande quantité.  

 

Je n’ai envie de rien. Je crois que c’est la seule chose de bien, je n’ai envie de rien car, ici, dans cette jungle, l’unique réponse à tout est « non ». Il vaut mieux donc, n’avoir envie de rien pour demeurer, au moins, libre de désirs.  

 

Je veux te demander, Mamita Linda, que tu dises aux enfants qu’ils m’envoient trois messages hebdomadaires. Rien de transcendant si ce n’est ce qui leur viendra à l’esprit et ce qu’ils auront envie d’écrire. Je n’ai besoin de rien de plus mais j’ai besoin d’être en contact avec eux. C’est l’unique information vitale, transcendante, indispensable, le reste ne m’importe plus. L’amour apaise et ouvre de nouvelles blessures. C’est vivre et mourir à nouveau.  

 

J’ai en mémoire l’âge de chacun de mes enfants. A chaque anniversaire, je leur chante le « Happy Birthday ». Je demande à ce qu’ils me laissent faire un gâteau. Mais, depuis trois ans, à chaque fois que je le demande, la réponse est non. Ca m’est égal, s’ils amènent un biscuit ou une soupe quelconque de riz et de haricot, ce qui est habituel, je me figure que c’est un gâteau et je leur célèbre dans mon cœur leur anniversaire.  

 

Durant plusieurs années, j’ai pensé que tant que j’étais vivante, tant que je continuais à respirer, je devrais continuer à héberger l’espoir. Je n’ai plus les mêmes forces, cela m’est très difficile de continuer à croire, mais je voudrais qu’ils ressentent que ce qu’ils ont fait pour nous, fait la différence. Nous nous sommes sentis des êtres humains.  

 

 

Ryô coupa de nouveau le son alors que l’image d’Ingrid Betancourt telle que l’on pouvait la voir sur la vidéo disparaissait de l’écran, remplacée encore une fois par le même présentateur.  

Il avait senti sa partenaire frémir contre lui, surtout aux passages « je n’ai envie de rien », « l’amour apaise et ouvre de nouvelles blessures, c’est vivre et mourir à nouveau » et « je me figure que c’est un gâteau et je leur célèbre dans mon cœur leur anniversaire ». Mais plus que tout il avait senti son brusque mouvement à cette phrase si terrible : « Nous nous sommes sentis des êtres humains. »…  

 

Sans la déloger, il se tourna légèrement vers elle afin de mieux la voir, plus inquiet qu’il ne le montrait :  

« ça va Kaori ? »  

« Oui, ça va. Ça va Ryô, vraiment. C’est juste…dur à entendre. »  

« J’ai vu. » fit-il, sombre. Voyant le regard interrogateur de la jeune femme, il murmura gentiment : « J’ai senti tes frissons. »  

« Oh, ça… » Elle eut un sourire gêné avant de s’extirper difficilement du canapé et des bras de son partenaire. « C’était rien, juste cette histoire d’anniversaire… Je… J’ai pensé à mon frère… Le jour de mon anniversaire… Et je me suis dit que finalement… J’avais quand même de la chance de pouvoir le « fêter » chez moi…avec toi. »  

 

Elle lui tournait le dos à présent, debout devant lui. Il ne pouvait donc pas voir l’expression de son visage en disant ces mots, mais il était persuadé qu’elle ne lui avait pas tout dit. Il y avait autre chose, il le sentait mais il n’arrivait pas à déterminer quoi exactement… Fronçant un peu les sourcils de mécontentement, il prit le parti de lui laisser un peu de temps, peut-être lui en parlerait-elle d’elle-même…  

 

Kaori se retourna alors vers lui, rien ne marquant spécialement son visage, en apparence aussi enjouée qu’elle pouvait l’être chaque jour :  

« Bon, en attendant c’est pas tout ça mais il va falloir te nourrir n’est-ce- pas ? » lui lança-t-elle dans un éclat de rire plus ou moins spontané. Ryô ne répondit pas, l’étudiant des pieds à la tête, cherchant à discerner ce qu’il n’arrivait pas à saisir et qu’il sentait pourtant très bien chez sa partenaire en cet instant. Qu’est-ce qui la gênait encore, bon dieu ?! Se forçant à réagir comme à son habitude, il se contenta de sourire et de lui balancer une vanne…  

 

« Faudrait encore pour ça que ta pâtée infecte soit capable de me nourrir ! »  

« IMBECILE !!! » cria Kaori en lui balançant une massue.  

 

Ryô, bien qu’aplati par terre et marmonnant comme toujours que toutes les vérités ne plaisent pas sous le regard furieux de sa chère et douce, n’était pas satisfait. Certes, elle avait réagi au quart de tour, comme toutes les autres fois. Mais il trouvait toujours que quelque chose clochait. Il n’aurait pas su dire vraiment pourquoi, mais quelque chose n’allait pas.  

 

Doucement il se releva et la regarda s’éloigner dans la cuisine pour préparer son dîner, songeur…  

 

* * * * *  

 

« Kaori ? Tu ne manges pas ? »  

« C’est bien toi qui a dit que de toute façon je ne préparais qu’une pâtée infecte non ? Alors ça ne devrait pas t’étonner ! » lui rétorqua-t-elle aussi sec.  

 

Ryô se mordit la lèvre : Que répondre à cela ?  

 

« Infecte ou pas Kaori, tu devrais au-moins t’alimenter ou tu vas tomber malade ! Pas que tu ne pourrais pas aussi le faire avec cette mixture, ceci dit… » ajouta-t-il comme une pensée venue après coup en baissant les yeux sur son plat.  

« Non mais c’est bon là, t’as fini pour ce soir ou pas ?! » s’énerva Kaori, haussant le ton.  

 

Reposant avec trop de force ses baguettes sur la table, elle se leva violement et monta à l’étage. ‘Probablement dans sa chambre…’ pensa Ryô. C’était une réaction puérile qui ne ressemblait pas à sa Kaori. Sa Kaori ne fuyait pas devant l’adversité, sa Kaori faisait toujours front à tout et tout le monde, sa Kaori…ne LE fuyait pas.  

 

Cependant il fallait quand même dire à la décharge de la jeune femme qu’il y était peut-être allé un peu fort, surtout qu’il la savait perturbée par toute cette histoire avec Ingrid Betancourt…et par cet autre chose qu’il ne parvenait pas à déterminer.  

 

Mais la voir picorer ainsi dans son assiette l’avait inquiété, en plus de tout le reste. Elle n’avait quasiment plus ouvert la bouche depuis l’épisode du canapé, il n’était pas habitué à la voir comme ça… Il avait voulu lui parler, l’amener à dire ce qui la rendait si bizarre ce soir… Mais au lieu de lui répondre normalement, de lui parler tout simplement, elle l’avait attaqué. Elle lui avait ressorti sa propre pique d’un peu plus tôt pour dévier la conversation. Et lorsqu’il en avait au final rajouté, elle s’était littéralement enfuie.  

 

Ryô connaissait très bien ce qu’elle venait de faire, la maxime « La meilleure défense c’est l’attaque ! » n’avait plus de secret pour lui depuis bien longtemps… Aussi bien sur le terrain qu’en mots. N’était-ce pas ce qu’il appliquait avec « succès » envers Kaori depuis toutes ces années ? Mais attaquer pour se défendre, détourner une conversation, fuir… ça, ce n’était pas Kaori. C’était lui. Et il savait par conséquent qu’il avait eu raison de penser que quelque chose ne tournait pas rond. Son attitude du dîner lui prouvait qu’elle lui cachait quelque chose et il détestait cela. Il avait toujours été celui qui l’apaisait, celui qu’elle pouvait toujours appeler à l’aide, celui à qui elle pouvait tout dire…  

 

Avait-il donc perdu cette place de choix dans sa vie ? Pour quelqu'un d’autre qui sait ?  

 

A cette pensée, Ryô serra les poings si fort que ses jointures blanchirent et qu’il eut envie de tout raser sur la table d’un revers de bras. Pourtant l’instant d’après il se força à se raisonner :  

Non, Kaori n’avait pas d’amant, c’était impossible il s’en serait aperçu. Et elle n’avait pas non plus rencontré qui que ce soit de nouveau, il en était quasiment sûr également. Soufflant un bon coup pour se calmer, profondément soulagé, il leva les yeux vers les escaliers, réfléchissant.  

 

Que s’était-il passé alors ? Pourquoi ne parlait-elle pas ? Pourquoi ne LUI parlait-elle pas ?! Qu’avait-il fait de particulier aujourd’hui ou même ces derniers temps ?  

 

Fermant les yeux, il se remémora leurs derniers jours, faisant défiler les images dans son esprit. Rien de spécial ne vint le heurter, tout avait été pareil que toujours. Alors quoi ? Etait-ce du ras-le-bol ? En avait-elle finalement assez de cette vie, de cette situation entre eux ?  

Le cœur de Ryô se serra à l’idée seule qu’elle puisse être en train de se lasser de tout ça. Si elle décidait de partir, comment ferait-il face ?  

 

‘Mais… Attends… Tu as tort là…’ Une petite voix dans l’esprit de Ryô lui signala qu’au lieu de paniquer il ferait mieux de remarquer le moment à partir duquel Kaori avait changé…c’est-à-dire lorsqu’ils regardaient les informations.  

En admettant même qu’elle se lasse de tout ça, il y avait quand même eut dans ces informations quelque chose qui avait déclenché ce comportement chez Kaori. Et donc on en revenait à la question de départ : Pourquoi Kaori se mettait-elle dans tous ses états à ce point pour Ingrid Betancourt ?!  

 

Il devait lui parler, il n’aimait pas l’idée qu’elle s’éloigne ainsi de lui au point de ne même plus lui dire ce qui pouvait la tracasser…  

Prenant une brusque décision, il tapa un léger coup de poing sur la table, marquant sa détermination, avant de se lever d’un mouvement souple et de monter silencieusement à l’étage lui aussi : Ils devaient parler, et qu’elle le veuille ou non. Il ne la laisserait pas s’enfermer ainsi sur elle même !  

 

* * * * *  

 

Pourtant, une fois parvenu à l’étage, toute sa belle détermination disparut d’un seul coup : Kaori dormait. Debout au-dessus d’elle, Ryô contemplait sa partenaire qui semblait enfin paisible ce soir… Décidément, elle était toujours aussi belle ! Il n’eut pas le cœur de la déranger, tout ça pour qu’elle se réveille à une conversation qui risquait d’être difficile…  

 

Sans un bruit, il ressortit de la pièce.  

 

* * * * *  

 

Quelques jours plus tard…  

 

Assis à la table des repas, Ryô lisait tranquillement un grand journal qu’il tenait déplié. Enfin, « tranquillement », c’est ce que quelqu'un ne le connaissant pas aurait pu croire… En réalité, si l’on l’observait de près, on se rendait compte que ses yeux revenaient souvent en arrière, signe qu’il relisait les mêmes passages, ayant lu précédemment sans enregistrer ce qu’il lisait. De légères rides éphémères de contrariété plissaient son front entre ses sourcils, constamment froncés…  

 

Lâchant un soupir, Ryô rejeta son journal sur la table d’un geste brusque : ça ne servait à rien, il était bien incapable de dire de quoi parlait la page qu’il venait de parcourir. Il ne parvenait pas à se concentrer sur quoi que ce soit, toutes ses pensées étaient bien trop occupées par sa partenaire… Kaori…  

 

Ces derniers jours avaient été très durs pour Ryô, Kaori et lui ne se voyant presque jamais. Il avait à présent une bonne idée de ce que la jeune femme pouvait ressentir lorsque lui l’évitait ainsi parfois. Car elle l’évitait, il n’y avait pas d’autre mots. Le matin elle partait tôt, sans même plus le réveiller, et elle passait la journée au Cat’s, ou encore avec Eriko… Le midi, soit elle s’arrangeait pour ne pas manger aux mêmes heures que lui, soit elle restait au Cat’s ou bien encore déclarait qu’elle et Eriko s’était offert un restaurant…  

 

Le nettoyeur avait vraiment l’impression qu’elle disparaissait de sa vie et cette sensation lui était insupportable. Sans elle dans sa vie, chaque jour, il se sentait comme amputé d’une partie de lui-même. Mais que se passait-il donc ?!  

 

Et l’idée était revenue, faisant son chemin, sournoise et pernicieuse… L’idée que Kaori avait peut-être un amant, et que c’était là qu’il fallait chercher la raison à son changement de comportement soudain. Ryô avait été d’autant plus confirmé dans cette idée que Kaori évitait son regard lorsqu’ils étaient face à face, ces derniers temps… Qu’elle ne lui dise pas ce qui n’allait pas, c’était une chose. Qu’elle détourne ses yeux, c’en était une tout autre.  

 

Et ça, c’était sans doute ce qui dérangeait le plus Ryô. Qu’elle en ait assez, soit. Qu’elle soit tombée amoureuse d’un autre, qu’elle le quitte, qu’elle sorte de sa vie, pas soit, mais passons. Ce qui était le pire là-dedans c’était qu’elle évite son regard. Ryô comprenait bien les gens, il pouvait être dur, mais il savait aussi être ouvert aux raisons des autres quand il le voulait bien… Aussi il détestait qu’on lui mente.  

Surtout qu’il le sentait instantanément de toute façon…et à fortiori pour sa partenaire ! Alors il ne supportait pas qu’elle lui dissimule des choses…  

 

Puis il y avait longuement réfléchi, et il s’était dit que la brusquer ne servirait à rien, n’amènerait rien. Elle se refermerait sur elle-même plus encore que ce qu’elle faisait déjà et ce serait tout ce qu’il obtiendrait. Il devait y aller en douceur… Mais avant ça, savoir où il mettait les pieds. Il voulait savoir ce qui se tramait.  

 

Et il s’était mis à la suivre.  

 

Mais malgré cela, il n’avait rien découvert de sortant de l’ordinaire. Le pire dans tout cela était qu’elle était bien là où elle lui disait être. Elle était bien au Cat’s, ou avec Eriko ou au resto…  

 

Il avait alors de nouveau douté de la possibilité qu’elle ait un amant, ce qui l’avait rasséréné un petit peu… Mais ce soir, Ryô en avait assez. Cet état de fait ne pouvait plus durer. Ce soir, il allait finalement la confronter à son attitude de ces derniers jours. Après tout, il lui avait laissé largement assez de temps pour venir le voir d’elle-même… 

 


Capitolo: 1 2


 

 

 

 

 

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