Capitolo 2 :: Chapitre 2 – La préhistoire

Pubblicato: 29-05-06 - Ultimo aggiornamento: 30-05-06

Commenti: Comme vous pourrez le remarquer au fil des chapitres, l'exercice de style du défi se retranscrit dans cette histoire par les différentes époques historiques de la pièce de théâtre. Autrement dit dans chaque chapitre je tenterais de reprendre une particularité propre à l'époque dans laquelle la scène se passe. Ce chapitre ci se déroule dans la Préhistoire. Le suivant à lieu dans l'Antiquité, mais je bloque un peu dessus, donc il se faire attendre un peu. Désolée ^^ Bonne lecture à toutes et tous ! Life

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« Tout va bien se passer ! Tout va bien se passer !! TOUT-VA-BIEN-SE-PASSER !!! » se répétait Fuji en faisant les cent pas dans les coulisses. Sans s’en rendre compte, il rongeait ses ongles, trahissant ainsi sa grande nervosité. Ses cheveux ébouriffés hurlaient haut et fort qu’eux aussi avaient subi le passage des mains stressées du metteur en scène. « Ils ont promis de bien se tenir ! Ils ont promis !! » Fuji s’arrêta et leva les yeux au ciel. « Seigneur ! Ancêtres ! N’importe qui !! Aidez-moi ! Je vous en prie !! Faites que tout se passe bien ce soir ! Je vous en supplie ! » pria le jeune homme de tout son cœur.  

« Waouah !! Fuji !! » Le metteur en scène sursauta, faisant un bond de deux mètres, avant de se retourner pour voir accourir un des ses assistants. « Hé, Fuji !! Faut que tu vois ça ! La salle est pleine à craquer ! On a tout vendu ! Tu te rends compte ?! On est complet et on doit refuser du monde !!! » jubila l’autre garçon en levant ses mains jointes en signe de triomphe. Fuji resta interdit pendant quelques secondes. Il n’arrivait pas à croire que leur pièce de théâtre, à vrai dire la première qu’ils avaient écrite pour un concours, avait attiré plus de 500 personnes ! Qui aurait pensé qu’ils auraient un tel succès ? Bien sûr le jury serait présent, mais jamais ô grand jamais avaient-ils cru qu’il y aurait autant de spectateurs ! C’était tellement irréel que Fuji avait du mal à le croire, même après avoir vu la salle pleine de ses propres yeux.  

Soudain son regard fut attiré par l’horloge accrochée à un mur des coulisses. « Attention tout le monde !! » cria Fuji en direction des loges. « Tout le monde à son poste ! Acteurs ! Vous devez être en place dans deux minutes !! Le rideau ouvre dans trois minutes ! » L’heure H étant proche Fuji mit tous ses soucis de côtés. Il était trop tard pour changer quelque chose et il avait encore trop de préparatifs de dernière minute à faire qu’il allait devoir faire confiance aux trois acteurs que leur sponsor, Mlle Kitahara, avait trouvés pour eux. Il les vit, du coin de l’œil, sortir de leurs loges et se diriger vers la scène pour prendre leur position. Il envoya une dernière supplication mentale à qui l’écoutait avant de faire signe au responsable de l’éclairage.  

Dans la salle les conversations allaient dans tous les sens. Tout le monde était curieux de savoir de quoi la pièce parlait, car mis à part le titre, il n’y avait eu aucun résumé sur les affiches ou les tracts pour mettre l’eau à la bouche des spectateurs. D’ailleurs beaucoup n’étaient pas venus pour voir la pièce, mais pour avoir l’occasion de voir des créations de Eri Kitahara avant que celles-ci ne soient dévoilées au grand public. Soudain les lumières se tamisèrent, d’abord lentement pour attirer l’attention du public, avant de s’éteindre complètement. Tout le monde s’empressa de prendre place et de s’installer confortablement.  

BOOM !  

BOOM !  

BOOM !  

Trois grands coups résonnèrent dans le théâtre faisant sursauter beaucoup de spectateurs qui ne s’attendaient pas à ce que de simples amateurs respectent la tradition théâtrale. Le rideau s’écarta, révélant la scène encore plongée dans l’obscurité. Soudain un projecteur s’alluma, illuminant une forme immobile et accroupie vers l’arrière de l’estrade. Il s’agissait d’une femme, vêtue de peaux d’animaux reliées entre elles par des tendons et qui laissaient une grande partie des jambes découverte, ce qui fit déglutir plus d’un homme dans la salle tellement elles étaient fines et bien proportionnées. Les cheveux de la femme étaient en bataille, d’apparence graisseuse et sale, et décorés par plusieurs os sculptés de différentes tailles.  

Quelques secondes après que le projecteur eut été allumé, Kaori commença à bouger, comme si le Temps l’avait décongelée pour lui redonner vie. Elle attrapa un fémur posé à côté d’elle et se mit à battre des céréales dans un récipient, s’accompagnant d’un chant rythmique bizarre qui ressemblait à : « Arf ourf, arf ourf ourf » Tandis qu’elle travaillait en s’accompagnant de son « chant », la scène s’illumina de plus en plus tandis que le projecteur diminuait progressivement d’intensité. Ainsi les spectateurs découvrirent le décor qui ornait la scène et qui replaçait Kaori dans son contexte historique. Celle-ci était effectivement devant une grotte où on pouvait voir des dessins préhistoriques alors que le devant de la scène était décorée par des plantes bizarres ainsi que des ossements d’animaux, certains d’entre eux ne pouvant pas appartenir à des bêtes contemporaines.  

Des chuchotements admiratifs et deux ou trois exclamations de surprise retentirent dans la salle ce qui réchauffa les élèves du groupe de théâtre, mais aussi les élèves du groupe d’art plastique qui avaient donnés un coup de main pour la création des décors et des costumes.  

Quelques instants après l’éclairage de la scène, une des plantes bougea. L’instant d’après c’était la plante à côté de celle-ci qui remuait, comme si un animal était en train de se frayer un passage. Tout d’un coup une tête passa à travers les branches et regarda à gauche, ensuite à droite, avant de disparaître à nouveau dans les fourrés. Soudain un homme bondit de ceux-ci. Il était également vêtu de peaux, en forme de pagne qui ne lui couvrait que le bassin. Ses cheveux étaient dans le même état que la femme, sauf qu’ils possédaient quelques feuilles, brindilles et autres crasses supplémentaires. Mais contrairement à elle, il était armé d’une lance avec une pointe en os et d’une massue passée dans sa ceinture de lanières. L’homme scruta encore une fois l’assemblée à la recherche d’une proie mais ne trouva rien. Il se retourna pour à nouveau se cacher dans les bosquets quand il aperçut la femme devant sa grotte et s’immobilisa.  

« Grunf !! Grunf !! Belle femme ! Ry-o aimer belle femme !! Grunf ! »  

Alors qu'il parlait un de ses pieds se mit à taper rythmiquement le sol d'excitation, tandis qu'un filet de bave coulait déjà de sa langue qui pendait quasi sur le sol. Se faisant tout petit, l'homme commença à ramper lentement sur le sol, et se glissant sous les branches et les herbes le long du devant de la scène, il s'avança en direction de la grotte. Une fois tout près de celle-ci, il s'arrêta et contempla longuement la femme.  

« Roorgh !! Roooorgh !! Appétissante !! Femme être très appétissante !! Ry-o vouloir copuler avec femme !! Ry-o doit avoir femme comme partenaire !! Ry-o avoir beaucoup plaisir avec femme comme elle !! Ry-o vouloir !! Ry-o doit avoir !! Ry-o aura femme !! » Poussant un énorme grognement bestial d'envie et de désir, l'homme se releva et sortit de sa cachette avant de charger sur la femme en brandissant sa massue d’une main et sa lance de l’autre.  

Quand Ryo poussa son cri d’animal en rut, Kaori sursauta et se releva immédiatement. En panique, elle chercha à gauche et à droite la source du cri de l’animal qui attaquait. Mais à sa grande frayeur, le cri fut suivi par un second hurlement tout aussi fort et effrayant que le premier. Elle vit alors surgir des bosquets, en même temps, deux hommes, tous les deux armés et tous les deux la bave aux lèvres. A cette vue, la femme jeta les bras en l’air de panique et chercha refuge dans sa grotte.  

Quant à Ryo, il arrêta net sa course quand il vit le second homme débouler des fourrés en face de lui. Il était à peu près vêtu de la même manière que le chasseur et possédait les mêmes armes. Tout comme Ryo, Mick s’arrêta net quand il vit ce dernier courir dans la même direction que lui, convoitant la même chose que lui. Ils retroussèrent immédiatement les babines montrant leurs dents en signe d’hostilité.  

« TOI !! Partir !! Femme à moi !! » s'écria Ry-o en pointant sa lance en direction de l'intrus.  

« TOI !! Femme être à moi !! Toi partir si toi pas vouloir mourir !! » s'écria Mi'ik quasiment en même temps en brandissant sa massue.  

Voyant que l'autre ne céderait pas la place, l'énervement et la colère les gagnèrent. Tout deux repositionnèrent leurs mains pour mieux balancer leurs armes tandis que les pieds s'écartèrent légèrement pour parfaire leur équilibre.  

Kao-ri était cachée derrière un rocher à l'entrée de la grotte d'où elle observait attentivement la scène. Je ne peux pas m’empêcher de penser au proverbe qui dit ‘Chasser le naturel et il revient au galop’ quand je vois ces deux-là habillés de cette façon. Il n’y a pas à dire, ça leur va comme un gant. Et puis leur attitude correspond exactement à celle d’un homme préhistorique, c’est le plus fort et le plus bruyant qui est le mâle dominant. On a beau dire que l’Homme a évolué, je ne suis pas du même avis quand je vois Mick et Ryo se chamailler. Enfin, espérons juste qu’ils se tiennent au script et ne feront pas comme aux répétitions… Oh attention, ça va bientôt être à nouveau à moi… Elle regardait le premier homme ensuite le second pour reporter son regard sur le premier. Son expression ahurie indiquait qu'elle ne comprenait pas ce que ces deux hommes sortis de nulle part faisaient devant sa grotte. Elle tendit le bras pour attirer leur attention et le leur demander, mais ils ne la virent pas. Ils étaient trop concentrés l'un sur l'autre. Elle fit un pas en avant, sortant de derrière son abri, et ouvrit la bouche mais elle n'eut pas le temps de parler.  

" Toi ?!? Toi tuer moi ?" s'exclama Ry-o en rigolant. "Moi être plus grand chasseur de la plaine, toi pas avoir de chance contre moi !!!" annonça-t-il en gonflant sa poitrine et bandant ses muscles. "Moi donner toi à manger aux lions et ours de la plaine !"  

" Toi pas faire rire moi ! Moi être meilleur chasseur de la plaine !! Tout le monde savoir que Mi'ik être meilleur que tous !! Et Mi'ik être moi !!! " répliqua le second homme triomphant bombant son propre torse pour exposer sa carrure d'athlète. "Toi te mettre à genoux et demander pardon à Mi'ik !!"  

Etant sûr de lui, Mi'ik tourna le dos à son adversaire et avança vers la jeune femme. Voyant l'expression lubrique que ce dernier affichait, elle prit peur et fit un pas en arrière tout en laissant échapper un son de dégoût et de détresse. Mais c’est pas vrai ! Il a sorti sa tête de pervers !! Mick, espèce de salaud ! Tu as promis !! J’aurais dû me douter que tu allais en profiter maintenant que je ne peux pas sortir ma massue pour te corriger et me défendre. Aie, aie, aie, je sens que cette pièce va mal tourner ! Soudain une lance se planta juste devant le pied du pervers. La bave disparut immédiatement et les doigts qui frétillaient l'instant d'avant agrippaient à nouveau la massue et la lance. Virevoltant Mi'ik chercha qui avait osé l'attaquer ainsi. Il ne vit personne sauf Ry-o.  

" Toi pas toucher, femme être à moi et à moi seul" annonça Ry-o calmement.  

Tout en parlant il cerclait son adversaire et se retrouva devant la grotte et la femme où il prit une position défensive, indiquant son intention de protéger Kao-ri des attentions indésirées de l'homme. Je… je rêve ? Le visage de Ryo… Il était si… sérieux. Qu’est-ce que ça veut dire ? Ohla, ma grande, c’est pas le moment ! Concentre-toi ! Cette dernière sentit qu'une bagarre allait éclater et recula davantage cherchant à nouveau refuge derrière le rocher. Entre temps Mi'ik tentait de cercler Ry-o mais celui-ci ne tomba pas dans le piège et resta sur place, toisant Mi'ik du regard mais n'abandonnant pas sa position à l'entrée de la grotte. Mi'ik lâcha un cri d'énervement en constatant que son plan ne marchait pas et frappa de sa massue par terre en signe de frustration. En colère, il attaqua son adversaire feintant à gauche puis à droite pour déstabiliser l'homme. Mais Ry-o n'était pas dupe et resta attentif, attendant la première attaque pour lancer la sienne.  

Mi'ik se décida enfin à agir et projeta sa lance de toutes ses forces en direction de Ry-o. Ce dernier n'eut pas de mal à l'esquiver en se jetant de côté, mais l'instant d'inattention que ça lui coûta permis à Mi'ik de se rapprocher de lui, massue levée et prête à le frapper. Mais le chasseur avait de très bons réflexes et avant que le coup ne put partir, il assena un coup de pied dans les jambes de son adversaire ce qui le déstabilisa. La seconde de douleur qui brisa la concentration de Mi'ik donna le temps nécessaire à Ry-o pour se remettre debout et lui faire face. Mi'ik revint immédiatement à la charge et un corps à corps titanesque s'engagea sur la scène.  

" Bon sang Mick ! Qu’est ce qui te prends ?! Tu veux me déboîter l'épaule ou quoi ?» souffla le nettoyeur à l'oreille de son adversaire tandis qu’ils étaient occupés dans une manœuvre de corps à corps, l’un tenant la massue de l’autre tout en essayant de porter un coup.  

« Arrêtes de faire ta mauviette, Ryo. Tout le monde sait que je suis le meilleur ici ! Alors pousse-toi et laisse-moi aller faire des câlins à Kaori ! » répondit l'Américain en retour en exerçant un peu plus de force contre la massue de son ami.  

« Des câlins à Kaori ?! Tu es tombé sur la tête ou quoi ? Autant prendre une planche à repasser entre tes bras ! Au moins elle te tiendra chaud elle… » rétorqua Ryo. « Allez, arrête de faire autant d’efforts et finissons-en. Il y a tellement de belles étudiantes ici qu’il serait dommage de ne pas en profiter ! » continua-t-il, son regard devenant plus lointain tandis qu’un rictus commença à déformer son visage.  

« Les étudiantes ne m’intéressent pas ! Moi c’est Kaori que je veux, alors pousse-toi de là !! » aboya Mick en redoublant d’efforts contre Ryo. Ce dernier, un peu surpris de la véhémence des attaques de son ancien partenaire, fit quelques pas en arrière et céda du terrain à l’Américain. Mais Ryo n’était pas City Hunter pour rien. Sa fierté de combattant et de nettoyeur numéro 1 du Japon prirent le dessus. Il n’allait pas se laisser battre ! Et surtout pas par Mick qui avait des goûts aussi étrange pour apprécier une femme comme Kaori ! Repositionnant sa massue dans la paume de sa main, il prit son élan et commença une série d’attaque qui fit reculer Mick de plusieurs mètres.  

Dans la salle les murmures d'appréciation devenaient de plus en plus audibles. Les spectateurs avaient rarement vu une pièce de théâtre aussi réaliste, comme en témoignait la lance de ce Mi'ik qui s'était figée de plusieurs centimètres dans le décor de la scène. Il était clair pour eux que ces acteurs, bien qu'inconnus, étaient de vrais professionnels de la scène. Ils savaient si bien rendre l'ambiance que la salle était pendue à leurs lèvres. Et leurs cascades ? A vous couper le souffle ! Comme quand ce Ry-o avait attaqué Mi'ik de ses pieds et, dans la continuation de son mouvement, avait fait toute une série d'acrobatie pour se retrouver non seulement debout, avec sa massue dans les mains, mais face à son ennemi en plus. A croire que ces personnes étaient des cascadeurs professionnels !! Acteurs et cascadeurs en même temps ?! Mais où ces étudiants avaient-ils trouvé des gens comme eux avec le budget qu'ils avaient ?!? Les spectateurs attendaient la suite de ce premier acte avec impatience.  

Dans les coulisses, tout le monde suivait le déroulement des évènements sur scène avec grand intérêt. Fuji, le metteur en scène, avec un plus grand intérêt que le reste, mais aussi avec un sentiment d’appréhension qui lui nouait de plus en plus l’estomac au fur et à mesure que les minutes s’écoulaient. Quand il vit que Ryo et Mick n’avaient nullement l’intention de suivre le scénario de l’acte, qu’ils étaient tous les deux encore en train de se battre alors que Ry-o était supposé avoir gagné depuis longtemps, il sentit le poids de la fatalité peser sur ses épaules. « Je suis maudit… » gémit-il en s’attrapant les cheveux. « Je n’aurais jamais dû accepter qu’ils jouent les rôles principaux après que leur bagarre eut détruit le décor de l’acte trois ! Mais pourquoi je me suis laissé embobiner par Mlle Eri !! » Fuji prit une grande inspiration et tenta de se calmer et de reprendre le contrôle de lui. « Hoshi ! » appela-t-il l’instant d’après. « Va faire signe à ces deux gugusses qu’il serait temps qu’ils terminent leur combat ! On va pas attendre deux heures avant de continuer à jouer cette pièce de théâtre !! » Hoshi s’exécuta, mais malheureusement en vain, les deux hommes étaient trop concentrés pour faire attention au monde extérieur.  

Soudain, alors que Hoshi était sur le point d’annoncer sa défaite à Fuji, ils se séparèrent de quelques pas et se toisèrent du regard. Lâchant un énorme cri bestial digne de King-Kong, ils se jetèrent à nouveau l'un sur l'autre avec encore plus de férocité qu'auparavant. Peut-être un peu trop de férocité même. Au même instant ils décochèrent un coup de poing à l'intention de l'adversaire mais, celui-ci étant occupé à faire la même chose, ils ne purent esquiver le coup. Sous l'impact les mâchoires se détendirent alors qu'ils volèrent tous les deux un mètre en arrière pour retomber lourdement sur la scène. Une seconde passa, mais ni Mi'ik, ni Ry-o ne bougèrent ni se relevèrent. Ils étaient tous les deux K.O.  

Ne voyant aucun des deux hommes bouger, Kao-ri sortit de sa cachette et s'avança prudemment vers le devant de la scène où ils gisaient. Elle alla d'abord vers Mi'ik et le regarda attentivement, le poussant légèrement du bout du pied pour voir s'il y avait une réaction, mais en vain. Elle se dirigea ensuite vers Ry-o et en fit de même.Oh, mon Dieu ! Mais qu’est-ce qui s’est passé ? Depuis quand ils ne se relèvent pas d’un coup de poing ?! Qu’est-ce qu’ils ont fait ses deux idiots !! Ryo ! Ryooo ! Bon Dieu, réagis Ryo ! L'homme grogna et elle fit un bond en arrière de surprise. Finalement elle s'approcha à nouveau et se mit à genoux à côté de lui. Mais qu’est-ce qui t’a pris Ryo ? Qu’est-ce que ce Mick a bien pu te murmurer pendant le combat ? Elle le secoua un peu, mais il n'y eut plus aucune autre réaction. Espèce d’idiot, il faut toujours que tu te fasses remarquer ! Secouant la tête de dégoût, Kao-ri attrapa Ry-o par le col de son habit et le traîna vers l'entrée de la grotte. Au passage elle attrapa le col de Mi'ik et les traîna tous les deux à l'intérieur de la grotte où elle les laissa. Elle revint ensuite à l'entrée où elle reprit son travail tout en chantonnant:  

« Hommes, aie aie problèmes  

Hommes, aya aya nous faire sans ?  

Hommes, aie aie problèmes,  

Hommes, aya aya femmes aimer tant ?! »  

Dans les coulisses, Fuji poussa un gros soupir de soulagement. C’était fini. « C'est bon ! Fermez le rideau ! Je ne sais pas ce qui s'est passé, mais on clôture là ! » cria le metteur en scène à l'adresse de ses assistants. « Changez les décors pour la suite et que ça saute !! Que les habilleuses et maquilleuses se préparent et se tiennent prêtes, les acteurs ne vont pas tarder à arriver. » Soudain il regarda autour de lui mais ne vit que Kaori arriver. Etonné, il chercha Ryo et Mick mais il ne les vit pas. « Bah où sont-ils ? » demanda t-il à Kaori, sentant à nouveau l’appréhension s’emparer de son estomac.  

« Inconscients dans la grotte ! » marmonna t-elle furieuse. « Ils se sont pris au jeu de l'homme préhistorique sans cervelle et ils se sont frappés trop fort. Encore une fois ces deux idiots ont démontré qu'ils n'ont pas évolué depuis les millions d'années qui se sont écoulées depuis l'Homme de Cro-Magnon ! » pesta t-elle en claquant la porte de sa loge.  

« Bon sang, mais c'est pas vrai ! Hochi ! HOCHI !! Va dans la grotte et réveille les deux zigotos ! Jette-leur un sceau d’eau s’il le faut, mais je veux les voir réveillé et habillé dans 5 minutes ! » Hochi s’exécuta et se dépêcha d’entrer dans la grotte. De son côté Fuji pestait à mi-voix sur les deux incapables, Ryo et Mick, ainsi que sur ses ancêtres qui les avaient mis sur son chemin. « Maudit… Je suis maudit… Et ce n’est pas encore fini…. Malheureusement ! »  

Dans la salle, l'explosion d'applaudissement qui avait accueilli la première partie de cette pièce se calma lentement. Les gens, enthousiastes, reprirent leur place dans les fauteuils et échangèrent leurs opinions sur ce qu'il venait de voir. « Eh be ! » s'écria un homme à l'attention de son voisin. « Moi qui m'attendais à une pièce à l'eau de rose, je ne regrette plus d’avoir accepté pour faire plaisir à ma petite amie. Elle fait partie du groupe de théâtre, donc je me suis moralement senti obligé de venir. Mais elle m’avait caché qu’ils avaient engagé des cascadeurs professionnels pour les rôles principaux ! Non mais vous avez vu le combat ?! On aurait cru qu’ils s’en voulaient vraiment ! C’était criant de vérité ! Tout comme la lance qui s’est plantée dans le décor ! Il n’y a que les cascadeurs professionnels pour utiliser de vraies armes au lieu d’imitation. Je ne sais pas pour vous, mais moi je suis impressionné ! »  

« Je suis tout à fait d’accord avec vous ! C’était époustouflant ! Je suis curieux de voir ce qu’ils vont nous présenter pour les actes à venir ! » répondit le voisin, contenant avec peine son enthousiasme. 

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