Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Sand

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 10 capitoli

Pubblicato: 08-02-07

Ultimo aggiornamento: 24-04-07

 

Commenti: 181 reviews

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ActionDrame

 

Riassunto: Un gros bonnet du Milieu est arrêté... L'unique témoin s'enfuit... City Hunter va plonger au coeur de cette affaire...

 

Disclaimer: Les personnages de "Saouviens toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Souviens toi

 

Capitolo 4 :: Sur les traces d'un témoin potentiel

Pubblicato: 01-03-07 - Ultimo aggiornamento: 01-03-07

Commenti: Salut tout le mopnde ! Un méga merci à toutes pour vos nombreuses reviews si encourageantes. Merci infiniment pour votre fidélité et votre intérêts. Finis les discours et place à la lecture. Gros bisous et à la semaine prochaine.

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10


 

Plongé dans ses pensées, Ryo errait dans les rues animées par les noctambules éméchés ; son regard sombre se posa sur deux bougres, bras dessus bras dessous, chantonnant horriblement faux mais débordant de joie enivrée.  

Un faible sourire s’esquissa sur ses lèvres au souvenir d’un duo, tout aussi pitoyable, arpentant les ruelles à la recherche d’un lieu de beuverie ; enquillant un verre derrière l’autre, ils faisaient parfois le pari stupide de celui qui boirait le plus de verres d’alcool sans s’effondrer. Souvent l’Américain s’écroulait lamentablement sur le sol du Cabaret alors que le Japonais le suivait de quelques secondes, il se concentrait toujours au maximum pour gagner ce défi ridicule.  

C’est ainsi que titubant et beuglant à tue-tête, ils rentraient dans un état pitoyable chez eux et s’écroulèrent dans leur lit pour avoir une bonne gueule de bois le lendemain et un bon sermon en prime. A cette pensée, il soupira ; que n’aurait-il pas donner pour subir cette remontrance à nouveau !  

Relevant la tête, Ryo reconnut, tout de suite, la familiarité du quartier ; au loin, la vitrine d’un café était illuminée. Enfonçant, ses mains dans ses poches, il se dirigea vers l’établissement.  

 

A l’extérieur, les lampadaires éclairaient faiblement les trottoirs mais le Géant perçut la présence du Nettoyeur et se redressa légèrement, pour se donner contenance pour son arrivée.  

Ses grosses lunettes fumées camouflaient l’expression attristée de ses prunelles ; l’apparence pouvait donner le change mais pas les yeux... le miroir de l’âme.  

 

Immobile, le ténébreux Nettoyeur détaillait visuellement l’atmosphère morose qui régnait dans le café ; un groupe de cinq personnes était attablé silencieusement. Aucune des vives discussions coutumières ne les animaient ; ils restaient là, statufiés dans leur chagrin.  

Sur le comptoir, un cadre photo reposait entourée de petites bougies multicolores ; le visage gracieux et souriant semblait être la seule source de chaleur qui émanait de la pièce.  

Seul le Cafetier, derrière son bar, s’activait mais le Japonais savait très bien lire dans cette attitude, un besoin de s’occuper pour ne pas sombrer dans la tristesse comme leurs amis.  

 

D’un geste d’abord hésitant et mal assuré, Ryo poussa faiblement la porte que le tintement léger de la clochette accompagna. Toutes les têtes se tournèrent vers lui puis Kazue et Miki se ruèrent vers lui pour l’enlacer et d’un baiser timide sur la joue, elles l’accueillirent chaleureusement,  

 

- Si l’on m’avait dit qu’un jour, ce serait vous qui me sauteriez dessus pour m’embrasser, je ne l’aurais jamais cru. taquina-t-il machinalement.  

 

L’Américain sourit, tout en secouant la tête d’exaspération puis à son tour, il se leva pour les rejoindre et accueillir son acolyte. Les deux femmes se détachèrent du Japonais pour regagner leur place à la tablée alors que le Blondinet l’étreignit vivement,  

 

- C’est bien que tu sois venu ! murmura-t-il avant de s’éloigner à son tour.  

 

Le Doc se contenta d’un hochement de tête pour lui prouver sa bonne décision et Saeko lui sourit faiblement,  

 

- Falcon, viens avec nous ! Tous les amis de Kaori doivent être réunis pour cette occasion spéciale.  

 

D’un léger grognement, pour la « forme », le Cafetier jeta son chiffon sur le repose serviette puis s’assit avec le groupe. Ryo, toujours debout, contemplait l’image de papier glacée, souvenir de son ange,  

 

- Nous n’allons pas faire une cérémonie funéraire... Durant ces trois jours, nous l’avons assez pleuré alors nous allons la faire revivre par nos souvenirs communs ! dit-il en caressant la photographie du bout des doigts.  

 

- Tu as raison ! intervint Miki, en se levant pour se diriger vers la réserve.  

 

Quelques instants plus tard, elle réapparut une bouteille à la main,  

 

- Trinquons à notre amie !  

 

Falcon se leva à son tour et revint avec un plateau orné de coupes de champagne.  

Un verre de « pétillant » à la main, ils levèrent tous leurs verres et dirent en chœur,  

 

- A Kaori !  

 

***  

 

Plongé dans ses déductions et malgré la mauvaise réputation du quartier, une luxueuse voiture arpentait à une allure plus que modérée, les rues sans crainte d’une agression ; sa prunelle « froide » coulait sur les bâtiments environnants sans vraiment y porter d’attention. Seul l’enseigne clignotante d’une clinique attira son attention pour être ensuite délaissée comme les autres. Tout le monde connaissait Heibi et personne ne se serait aventuré à lui chercher le moindre ennui ; d’ailleurs si l’un d’eux avait un quiproquo avec lui, soit il fuyait la ville, soit certain même, se supprimait de peur de subir ses sadiques tortures,  

 

- Comment avoir accès aux données de la police sans même connaître l’identité de cette femme ?! Mais comment être sûr qu’elle soit bien morte aussi ! ragea-t-il entre ses dents.  

 

Stoppant sa progression, il se souvint soudainement d’un détail,  

 

- Si cette femme a survécu, elle doit être sérieusement blessée. La petite clinique du quartier devrait pouvoir me renseigner car elle a dû transiter dans leurs services. Si elle est toujours de ce monde ; je l’aiderais volontiers à rejoindre Sony ! sourit-il.  

 

Donnant un vif coup de volant, la voiture vit un dérapage et partit en trombe dans le sens inverse ; dix minutes plus tard, il descendait de son véhicule.  

Le manteau au vent, les bottes saillantes et sa tenue noire laissaient la curieuse impression du retour d’un être maléfique ; ses cheveux courts s’agitaient légèrement au grès de la bise alors que la faible lueur des lampadaires caressait sa mine sévère.  

D’un pas énergique, il se dirigea vers l’établissement et avança la main pour la poser sur l’ouverture de la porte qui lui opposa une résistance,  

 

- Merde ! maudit-il entre ses dents.  

 

Alors qu’il s’apprêtait à sortir son arme pour faire exploser la serrure, un garde de nuit apparut,  

 

- Désolé Monsieur mais la clinique est fermée !  

 

- Je sais bien mais une personne qui m’est chère et peut-être dans vos murs !  

 

- Je comprends bien Monsieur mais je n’ai pas l’autorisation de vous laisser entrer à une heure si avancée de la nuit mis à part pour une urgence. Repassez demain, nous pourrons peut-être vous enseigner.  

 

- Bien ! se contenta-t-il de dire.  

 

Grimpant dans sa voiture, Heibi se mit à marteler violemment le volant,  

 

- Tu as de la chance sombre idiot que je ne doive pas attirer l’attention de la police sur cet établissement sinon tu ne serais déjà plus de ce monde ! Voilà encore une lubie de Sagi dont je me serais bien passé ! soupira-t-il.  

 

Se calant dans le fauteuil de cuir et s’accoudant à sa portière, Heibi décida de rester en planque jusqu’au petit matin pour être sûr que son potentiel témoin ne file pas entre temps.  

 

***  

 

Pendant ce temps, Kaori assise sur son lit, n’arrivait toujours pas à dormir ; les jambes ramenées sur sa poitrine et adossée contre le cadre de la tête de lit, elle chantonnait doucement cette mélodie qui lui avait fait revenir un semblant de souvenir.  

Les yeux perdus dans la contemplation des cieux nocturnes parsemés d’étoiles, elle tentait de reformer dans sa mémoire d’autres brides d’un passé évanoui. Forçant son mental à récréer ses souvenirs, une migraine rendait cet exercice des plus difficiles mais elle ne se dérodait pas pour autant malgré le battement incessant dans son crâne. Malheureusement, les maigres apparitions dévoilaient encore et encore, cet homme protecteur qui semblait si proche d’elle,  

 

- Quel place occupiez-vous dans ma vie ? soupira-t-elle en se massant les tempes.  

 

Cette vision forcée découla sur celle de la carcasse noirâtre du « Tribu » ; un frisson lui parcourut l’échine, la mémoire semblait butée sur l’évènement qui avait effacé sa vie antérieure.  

Avait-elle perdu quelqu’un de cher dans cet incendie ?  

 

Tout en secouant la tête de peur de se rappeler un tragique souvenir, elle écarta sa couverture et s’y enfouit dessous créant un cocon bienfaisant.  

En position fœtale, enroulée dans la couette, elle sentit une rage l’envahir mais aussi un sentiment de solitude sans précédent. Alors le désespoir s’emparait d’elle, une étrange sensation emplit son être. La présence de personnes, peut être d’amis, l’entouraient maintenant mais plus particulièrement une aura rassurante, qui devait veiller sur elle à chaque moment de sa vie passée.  

Se redressant lentement, tout en s’extirpant de son antre réconfortante, elle sentit son cœur battre violemment dans sa poitrine ; tout en fermant les yeux, elle avait l’impression de sentir une caresse sur sa joue et d’entendre le murmure d’une voix masculine la persuadant de ne pas perdre espoir.  

Malgré elle, un sourire apparut sur ses lèvres ; ce contact imaginaire avait l’effet du repos de son âme tourmentée et lentement, elle s’allongea à nouveau sur son lit pour laisser enfin le sommeil l’emporter dans ses méandres.  

 

***  

 

- Je ne perds pas espoir de la retrouver ! Dans un songe ou dans mon cœur, Kaori sera toujours avec moi ! clama le Japonais bien enivré, en vidant une énième coupe de champagne.  

 

Toute l’assemblée était peinée par le tourment de cet homme à la stature si impressionnante mais si fragile à cet instant. Il se redressa soudainement,  

 

- Sers moi une autre coupe, tête de poulpe ! demanda-t-il d’un sourire grimaçant.  

 

Lui assénant un coup de poing magistral sur le crâne, la tête du Nettoyeur s’encastra dans la table,  

 

- Mais ça n’va pas, tu m’as fait très mal ! hurla-t-il, alors qu’une bosse apparaissait.  

 

- Ca t’apprendra à surveiller ton langage ! grommela le Géant tout en le servant à nouveau, pour croiser ensuite les bras sur ses pectoraux et détourner le regard.  

 

Le sourire en coin, Ryo reprit place sur la banquette ; il pouvait compter à tout moment sur ses amis pour le recadrer.  

La femme Lieutenant se leva,  

 

- Vous m’excuserez mais comme vous le savez, j’ai une enquête qui ne peut attendre sur mon bureau. Vu qu’il est déjà... Houlà, déjà trois heures, je vais donc aller directement au bureau pour faire un petit somme dans la salle de repos des officiers.  

 

D’un signe de la main, Saeko quitta le café puis le ronronnement de sa puissante voiture se fit entendre,  

 

- Moi aussi, je vais y aller ! ajouta le Doc en se redressant lentement.  

 

- Je vais rentrer avec vous ! intervint Kazue.  

 

- Moi, je vais rester encore un peu ! clama à son tour l’Américain.  

 

- Rentre avec ta femme ! coupa le Japonais en vidant une nouvelle coupe. Qui sait ce que la vie peut vous réserver à vous aussi...  

 

- Il est vrai que je ne sais pas ce que demain sera fait mais je resterais ici ! Mais il faut reconnaître que cela serait trop tragique de passer la dernière nuit de mon existence avec un homme. pleurnicha le Blondinet.  

 

Tout en soupirant, Ryo comprenait le stratagème de son acolyte tentant de masquer son désir de vouloir garder un œil sur lui mais il comptait s’amuser un peu,  

 

- Mais je te rappelle que je suis l’Etalon de Shinjuku ! murmura-t-il tout en le fixant étrangement.  

 

- Je ne sais pas si c’est vraiment une bonne idée ! grimaça l’Américain en se cachant derrière sa compagne.  

 

- Mick, reste avec Ryo et arrête de faire l’imbécile ! maugréa l’infirmière.  

 

- Mais... tenta-t-il de se justifier, d’un air suppliant.  

 

- Il n’y a pas de « mais » qui tienne, ton ami à besoin de toi alors tu sais ce qu’il te reste à faire !  

 

- Je ne veux pas ! sanglota-t-il.  

 

Un rire franc mit fin à cette chamaillerie ; pour la première fois depuis il lui semble une éternité même, le Japonais se mit à rire,  

 

- Allez viens Mick, on décampe ! Merci Miki pour cette soirée. sourit-il. Et toi, Nounours, occupe toi bien de ta petite femme... hein ! dit-il en lui donnant de léger coup de coude dans les côtes, en affichant une mine perverse.  

 

- Crétin ! vociféra le Cafetier, en balançant Ryo de l’autre côté de la rue.  

 

Tout en passant une main dans sa chevelure claire, Mick salua le groupe d’amis en embrassant sa compagne au passage puis rejoins son comparse encastré dans le mur de la bâtisse voisine,  

 

- Décidément, tu ne changeras jamais ! soupira-t-il. Allez viens, allons faire un tour sur le port car je suis sûr que tu as des trucs à m’apprendre sur l’affaire Sagi !  

 

Subitement, le Japonais se redressa et afficha un faciès sévère ; les mains dans les poches, les deux hommes grimpèrent dans la voiture de Mick et prirent la direction des docks,  

 

- J’espère qu’il remontera la pente ! murmura Kazue.  

 

- Ne craint rien, il est fort et Ryo trouvera une quête à laquelle se raccrocher.  

 

Le vieil homme et la belle infirmière quittèrent à leur tour le café alors que Miki et Falcon rangèrent les coupes et les bouteilles de champagne pour ensuite regagner leur appartement.  

 

***  

 

De petites plaintes s’élevaient de la chambre de Kaori, se débattant dans ses draps, elle fuyait une personne. Cette dernière ne relâchait pas sa proie et retrouvait toujours sa trace même dans les moindres recoins sombres des ruelles. Elle ne voyait pas son visage mais son air apathique affichait clairement ses mauvaises attentions. A perdre haleine, elle courait dans le dédale des rues pour lui échapper ; stoppant quelques secondes sa course acharnée pour reprendre son souffle, elle balaya du regard les mètres parcourus mais avec étonnement, elle s’aperçut qu’il avait disparu. Alors qu’elle esquissait quelques pas à rebours, une main la bâillonna pour l’attirer dans la noirceur d’un cul-de-sac,  

 

- Tu pensais m’échapper ! lui murmura-t-il.  

 

Seule la lame de son cran d‘arrêt luisait dans l’obscurité ; cette intonation malsaine lui glaça les sangs. Prise de panique, elle tenta de se débattre mais en vain ; le bras armé s’éleva...  

Kaori se réveilla en hurlant tout en se redressant dans son lit,  

 

- Kaori ! Kaori que se passe-t-il ?! interrogea-t-il Kiraya alertée par les cris de terreur de son amie.  

 

- J’ai fait un horrible cauchemar ! avoua-t-elle d’une voix tremblotante tout en essuyant la sueur perlant sur son front. Un homme me poursuivait dans la rue et il voulait me tuer.  

 

- Rendors toi, tu es fatiguée en ce moment... Ton esprit qui s’acharne à reconstruire ton passé, cherche une échappatoire. Tu as tellement peur de ce que tu vas découvrir sur toi que tu en fais des cauchemars. dit-elle en s’asseyant sur son lit, tout en posant une main compatissante sur celle de Kaori.  

 

- Tu as peut-être raison... mais ça me semblait tellement vrai ! clama-t-elle en la regardant fixement, inquiète.  

 

- Nous sortirons toujours à deux pour le moindre de tes déplacements comme ça, tu n’auras aucun ennui. Tu sais les voyous sont toujours moins courageux lorsque l’on est deux. sourit-elle en tentant de la réconforter.  

 

- Merci Kiraya.  

 

- Allez au lit ! Nous avons une rude journée qui nous attends d’ici trois heures alors profitons des dernières heures de sommeil. clama-t-elle en refermant la porte à sa suite.  

 

Rassurée, la jeune femme ne tarda pas à retrouver le sommeil.  

 

***  

 

Alors que les sirènes des bateaux retentissaient à leurs amarrages, deux hommes, un brun, un blond, contemplaient l’horizon,  

 

- Alors raconte moi ce que tu as appris sur Matamo Sagi durant ces dernières vingt quatre heures !  

 

- Rien de concret... mais avant de disparaître, Kaori avait rendez-vous avec le témoin de l’affaire impliquant Sagi.  

 

- Sony Takuna !  

 

- A une dizaine de jours avant le procès, comme par hasard, l’unique témoin meurt dans l’explosion d’un bar... Tout est de sa faute ! maugréa-t-il. Il va payer ce qu’il a fait à Kaori !  

 

- Qu’est-ce que tu comptes faire ?  

 

- Le descendre comme un chien ! se contenta-t-il de dire alors que la haine assombrissait ses prunelles déjà ténébreuses. Il sait que je l’attends à sa sortie... Tu aurais dû voir la trouille que je lui ai fichu ! sourit-il malgré lui. Je suis sûr qu’il s’est fait sur lui.  

 

- Tu es allée le voir ? Mais comment as-tu fait ?  

 

- J’ai profité d’une visite de « courtoisie » que Saeko lui a faite !  

 

- Je comprends ta rage mais tu ne dois pas agir ainsi...  

 

- Qu’aurais-tu fait s’il était arrivé malheur à Kazue ?! ragea-t-il nerveusement, en le prenant par le col.  

 

- Je l’aurais abattu de sang froid ! clama-t-il d’un ton franc. Mais tu ne rendras pas justice tout seul. dit-il en allumant une cigarette, sans le regarder. Tu seras tout de suite suspecté, tu y as pensé à ça !  

 

- Je le sais bien mais j’aurais au moins eu ma vengeance.  

 

- Il te faudra donc un alibi et je serais là.  

 

- Tu seras inculpé pour complicité de meurtre, tu le sais ça. lâcha-t-il d’un ton neutre en allumant une cigarette, à son tour.  

 

- Je sais ! se contenta-t-il de dire.  

 

- On devrait rentrer, Kazue doit se faire du souci.  

 

Sur ce, ils regagnèrent la voiture,  

 

- Mais j’ai l’impression que tu ne m’as pas tout dit ! clama l’Américain en mettant le contact.  

 

- Décidément, cacher mes sentiments devient au dessus de mes forces, ces derniers temps ! sourit-il tristement. Je vais passer pour un fou mais...  

 

- Mais ?  

 

- J’ai l’impression qu’à chaque coin de rues ou détour d’un quartier, elle va apparaître. avoua-t-il mélancoliquement.  

 

- Laisse faire le temps, vieux !  

 

- Ouais, si tu le dis.  

 

Alors que le soleil léchait l’écume de l’eau, la voiture quitta les quais pour rejoindre l’agitation matinale de la ville.  

 

***  

 

Le bip strident se fit entendre dans l’appartement, d’une main molle sortant de sous la couette, Kaori appuya sur le bouton du réveil. Les yeux mi-clos, les cheveux en bataille, elle s’extirpa difficilement de son lit ; d’une démarche chancelante, elle toqua à la porte de sa colocataire,  

 

- Kiraya, c’est l’heure de te lever. marmonna-t-elle.  

 

D’un pas mécanique, Kaori se dirigea vers la cuisine et enclencha la cafetière pour se rendre dans la salle de bain.  

Un quart d’heure plus tard, elle ressortait de la douche propre comme un sous neuf ; Kiriya, le nez dans sa tasse, éprouvait beaucoup de mal à émerger, ce matin,  

 

-Vas prendre ta douche, cela te réveillera. sourit Kaori.  

 

Tout en plissant les yeux, la jeune femme tenta de distinguer la silhouette féminine qui semblait bien plus réveiller qu’elle,  

 

- Dans deux minutes... le temps que j’arrive à ouvrir les yeux.  

 

Kaori se mit à rire de la mine endormie de sa colocataire ; les cheveux hirsutes, les yeux gonflés et rougis par le manque de sommeil, apparemment, la jeune femme n’avait pas dû aussi facilement retrouver le sommeil qu’elle,  

 

- Je crois que tu as raison, en fin de compte, je vais à la salle de bain avant de piquer du nez dans mon café.  

 

Dans un bruit de pantoufle traînassant, Kiriya s’y dirigea ; tout en fixant son amie qui disparaissait dans l’embrassure de la porte, elle murmura,  

 

- Pardonne moi pour cette nuit.  

 

Se laissant tomber sur une des chaises, Kaori prit une tasse de café fumant en dévorant un appétissant toast.  

 

***  

 

Alors que les premiers visiteurs s’engouffraient dans l’enceinte médicale, Heibi, assis sur le capot de sa « caisse » prit une dernière bouffée de sa cigarette pour la laisser tomber au sol pour l’écraser du pied et y pénétra à son tour.  

L’entrée se séparait en deux couloirs, un partant à droite et l’autre à gauche ; au centre, un bureau d’accueil et un peu plus loin, un ascenseur. Réajustant sa veste, Heibi se rendit au standard, il ne pouvait déambuler dans la clinique, comme ça, à l’aveuglette,  

 

- Pardonnez moi Mademoiselle !  

 

- Oui, Monsieur ?!  

 

- Je recherche une jeune femme que vous devriez avoir eu dans vos locaux, il y a environ trois jours de cela. Elle a la trentaine environ, mesurer approximativement un mètre soixante-dix, les cheveux courts auburn, elle devait être sérieusement blessée à cause de l’incident qui est survenu au bar... le Tribu Club !  

 

- Oui, je me souviens... Elle avait une importante blessure à la tête !  

 

Ainsi cette femme était en vie et pouvait l’identifier en toute impunité mais pourquoi ne pas l’avoir fait ?  

 

- Pourriez-vous me dire où je pourrais la joindre ?  

 

- Hé bien...  

 

- Il est strictement interdit de divulguer les informations personnelles de nos patients, Monsieur ! coupa la surveillante.  

 

A deux doigts, il avait été à deux doigts d’apprendre où se cachait cette femme en sursis ; crispant la mâchoire et les poings, il tenta de contenir sa colère face à cette mégère qui avait interrompu son enquête.  

 

- « Ne pas l’exploser d’une boulette entre les deux yeux ». marmonna-t-il.  

 

Il ne devait impérativement pas attirer l’attention,  

 

- Très bien, je comprends ! clama-t-il sèchement.  

 

Tournant les talons, il entendit les réprimandes de la Supérieure à l’hôtesse d’accueil ; lui clamant haut et fort son insouciance face à cette situation,  

 

- Mais imaginez que cet homme soit un proche de cette jeune femme ! avait-elle tenté de dire pour se défendre.  

 

Mais rien n’y fit car la « gradée » avait raison et la subordonnée ne devait en aucun cas contester ses dires.  

Après cette altercation, la vieille mégère partit en maugréant le manque de respect des jeunes quelques secondes plus tard,  

 

- Monsieur, attendez ! interpella l’hôtesse. Je ne peux pas vous donner ses coordonnées mais je l’ai vu, l’autre jour, dans le bar du « Rétro », elle est serveuse là-bas... J’espère que vous pourrez l’aider.  

 

- L’aider ?  

 

- Oui, la pauvre est amnésique donc on ne sait jamais. dit-elle en souriant pour en regagnant son poste avec hâte.  

 

- Petite gourde ! marmonna-t-il. Ainsi elle est amnésique. Je vais l’aider, rassure toi... à rejoindre l’autre monde.  

 

***  

Etrangement, alors que l’alcool aurait dû le clouer au lit, le temps de lui laisser le temps de cuver son vin, Ryo était déjà debout à déambuler dans l’appartement.  

Une tasse à la main, il marchait de long en large dans le petit salon alors qu’il changeait inlassablement les chaînes du programme télévisé. Ne pouvant tenir en place, il voguait dans les pièces pour tenter de se trouver une distraction ; comment allait-il tenir ainsi pendant une semaine ?  

 

Eteignant le téléviseur, il posa brusquement son mug sur la table basse et prit sa veste,  

 

- Si je reste ici sans rien faire, je vais devenir chèvre. Autant faire un tour à la gare et dégotter une affaire pour combler ce temps libre.  

 

Ne supportant plus cette sensation d’enfermement, Ryo parcourut la distance le séparant de la station de Shinjuku, à pied.  

La vie était inchangée ; les hommes d’affaires couraient dans tous les sens pour dévaler dans les bouches de métros, les automobilistes impatients écrasaient rageusement leurs klaxons en insultant les autres chauffeurs distraits qui ne démarraient pas instantanément au passage du feu vert.  

Sans s’attarder d’avantage, le ténébreux Nettoyeur poursuivit son chemin alors que se dessinait au loin la gare de l’Est. D’un pas nonchalant, il descendit les quelques marches le menant au tableau, jouant quelque peu des coudes pour atteindre l’ardoise, il soupira de lassitude devant le « désert calligraphique ». Sans plus attendre, il rebroussa chemin pour retrouver un semblant d’habitude en se rendant au Cat’s eyes,  

 

- Ca vaut mieux que rester cloîtré dans cet appartement sans vie.  

 

***  

 

Pendant ce temps, dans les bars, les heures défilaient à une lenteur exaspérante ; Kaori et Kiraya s’enfilaient des cafés comme l’ivrogne boirait avidement son alcool.  

Les clients, au fil des heures, désertaient les lieux pour regagner leurs lieux de travail ; le vieux juke-box déposa un nouveau disque et une mélodie rythmée envahit la salle. Déposant son plateau hâtivement, Kiraya attrapa la main de Kaori et l’entraîna dans une danse folle ; refusant d’abord, la jeune femme se laissa aller à cette joyeuse ambiance.  

Tandis que les deux femmes se trémoussaient sur la musique cadencée, une grosse voiture se gara le long du trottoir d’en face. Le conducteur fixa les deux danseuses en souriant étrangement,  

 

- Je t’ai enfin retrouvé ! Profite bien de tes dernières heures sur cette planète pour t’amuser. Ce soir, je te règlerais ton compte. clama-t-il en sortant un impressionnant couteau de sa poche.  

 

***  

 

Entrant dans le petit café, Ryo salua ses amis d’un ton murmurant et prit place à une table en retrait ; une tasse de café fumant et une bonne part de tarte maison vinrent accompagner sa solitude.  

Esquissant un timide sourire, il remercia d’un hochement de tête la barmaid resplendissante qui lui faisait face. Miki était tellement contente de le voir revenir parmi les vivants et surtout retrouver un semblant de vie auprès de ses amis.  

Sans plus de mots, l’ex-mercenaire le laissa grignoter sa pâtisserie tout en buvant son breuvage alors que son esprit vagabondait dans un passé qui lui semblait si lointain maintenant.  

 

***  

 

La vie agitée des hommes d’affaires et d’autres protagonistes permit aux deux jeunes femmes de ne pas sentir les longues heures qui allaient leur paraître si insoutenables.  

Jetant son tablier dans son casier, Kiraya se laissa tomber sur le banc se trouvant dans les vestiaires,  

 

- Je n’ai jamais trouvé une journée aussi longue que celle-ci.  

 

- Cette nuit, tu pourras te reposer. ajouta Kaori confuse.  

 

- Pour en être sûr, ce soir, avant de me coucher, je vais te bâillonner ! la taquina-t-elle, en se ruant sur elle avec un torchon à la main.  

 

- Arrêtes ! hurla Kaori en riant.  

 

- Bon, on ne va pas moisir ici et si on rentrait ?  

 

- Oh oui, je suis tout à fait d’accord avec toi !  

 

Sur ce, les deux femmes claquèrent la porte de leurs cassiers pour s’éloigner du vestiaires d’un pas martelant.  

Alors que Kiriya farfouillait dans son sac à main pour prendre ses clés,  

 

- Crotte alors !  

 

- Qu’est-ce qui t’arrive ?  

 

- J’ai oublié mon téléphone portable sur mon casier ! soupira-t-elle.  

 

- Laisse, je vais te le chercher ! Fais tourner la voiture, je reviens tout de suite.  

 

- Tu ne veux pas que je t’accompagne !  

 

- Non, c’est bon ! cria-t-elle en partant au pas de course.  

 

Précipitamment, Kaori entra dans le bar,  

 

- Qui est-ce ?! interrogea le barman.  

 

- C’est moi ! J’ai oublié un truc dans le vestiaire.  

 

Sans attendre, Kaori fit un aller retour dans le vestiaire et sortit dans la ruelle,  

 

- Bonsoir Mademoiselle !  

 

Le faible éclairage laissait à peine la silhouette se former dans l’obscurité,  

 

- Qui êtes-vous ? demanda-t-elle en reculant légèrement.  

 

Cette présence ne lui répondit pas mais se contenta d’approcher d’elle lentement,  

 

- Kaori mais qu’est-ce que tu fais ? interpella Kiraya de loin.  

 

L’inconnu apparut plus distinctement sous le faisceau de lumière d’un réverbère ; un impressionnant tatouage enroulait sa gorge. Le serpent, plus vrai que nature, semblait tenir en étau, le cou frèle de l’étranger. Les images se succédèrent à vive allure dans la mémoire de Kaori et les yeux écarquillés, elle le dévisagea,  

 

- Vous êtes l’homme de « Tribu Club » !  

 

- Je suis flattée que tu te souviennes de moi mais je ne vais pas te laisser le loisir d’en dire davantage.  

 

- Kaori ? s’inquiéta Kiriya en s’avançant prudemment vers elle.  

 

- Kiriya ! Retourne à la voiture, vite ! ordonna-t-elle.  

 

- Mais !  

 

- Ne discute pas !  

 

Hésitante, la jeune femme s’exécuta,  

 

- Tu viens de sauver la vie de ton amie mais pas la tienne ! sourit-il en sortant son couteau.  

 

Se ruant sur elle, Kaori eut juste le temps d’esquiver son assaut et partit en courant dans les ruelles sombres. Son cauchemar était entrain de prendre forme. Mais elle ne voulait subir la fin tragique qui lui était imposée selon ses visions nocturnes.  

Parcourant les mètres au hasard des ruelles, elle se faufila entre les rares passants pour fuir son agresseur qui ne la lâchait pas d’une semelle. Suffoquant, elle n’arrivait pratiquement plus à respirer et ainsi reprendre l’air nécessaire pour poursuivre sa route.  

Paniquée, elle tenta de tendre l’oreille mais plus aucun son ne parvint à ses oreilles ; s’adossant contre un mur, elle tenta de reprendre une bouffée d’air.  

Mais les visions ne peuvent être détournées ; une main surgissant de l’ombre lui barra la bouche,  

 

- Tu pensais pouvoir m’échapper ? dit-il en l’attirant dans l’obscurité.  

 

Caressant sa gorge de la pointe de sa lame, les petits rires sadiques de l’inconnu résonnaient à ses oreilles ; totalement paniquée, Kaori tenta de se débattre, elle ne voulait pas mourir ainsi pas dans une ruelle sombre et puante. Le bras de son agresseur s’éleva alors qu’elle tenait en vain de se dégager ; un coup de klaxon retentit et les phares éclairèrent la scène qui se jouait,  

 

- Kaori ! Dégage toi ! hurla Kiraya.  

 

Surpris, Heibi suspendit son geste et Kaori eut le loisir de lui asséner un coup de coude dans le ventre. Plié en deux, le Yakusa maudit la jeune femme qu’il tenta de rattraper mais elle se saisit du couvercle d’une poubelle et l’abattit sur son crâne.  

Hâtivement, Kaori s’installa aux côtés de sa colocataire qui partit en trombe ; encore sous le choc, Kiraya l’interrogea,  

 

- Tu le connaissais ce type ?!  

 

- Je l’ai vu au « Tribu Club » avant qu’il n’explose !  

 

- Il faut qu’on prévienne la police !  

 

- Que veux-tu que je leur dise « Bonjour, je suis amnésique, je suis peut-être une prostituée mais je me rappelle vaguement d’un gars sortant du « Tribu ». Ce même gars a tenté de me tuer ce soir ! » C’est impossible, Kiraya, ils en déduiront que c’est certainement un proxénète. Ils ne feront rien !  

 

- Comme tu veux ! ronfla-t-elle. Mais l’affaire est sérieuse et il ne faut pas lui laisser la chance d’agir une seconde fois ! conclut-elle.  

 

Sans plus de paroles, Kiraya reprit le chemin pour retourner à leur appartement ; dès le lendemain matin, elle irait trouver un garde du corps pour son amie. Et elle savait où le dégotter... enfin si la rumeur était fondée...  

 

- D’après les échos, il ne refuse jamais d’aider une belle femme ! murmura-t-elle en jetant une œillade de côté à Kaori.  

 

 


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