Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Sand

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 10 capitoli

Pubblicato: 08-02-07

Ultimo aggiornamento: 24-04-07

 

Commenti: 181 reviews

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ActionDrame

 

Riassunto: Un gros bonnet du Milieu est arrêté... L'unique témoin s'enfuit... City Hunter va plonger au coeur de cette affaire...

 

Disclaimer: Les personnages de "Saouviens toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Souviens toi

 

Capitolo 6 :: Un passé à refaire

Pubblicato: 15-03-07 - Ultimo aggiornamento: 15-03-07

Commenti: Salut tout le monde !!! Merci, merci, merci de prendre le temps de me laisser de reviews malgré les difficultés rencontrées. J'espère que ce nouveau chapitre remportera le même succès. Je vous laisse donc, bonne lecture et encore merci. Gros bisous.

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10


 

Sa prunelle sombre transpirante de tendresse détaillait avec minutie la jeune femme se tenant dans le faible éclairage. Le souffle court, Ryo s’avança précautionneusement vers elle tout en tendant une main hésitante dans sa direction, pour pouvoir, à nouveau, percevoir ce grain de peau tant convoité ; s’assurer que ce n’était pas un mauvais tour, une illusion désespérée de son mental meurtri.  

A mesure que le contact se faisait imminent, Kaori sentait dans sa poitrine, son cœur battre à tout rompre ; des frissons naissants faisaient vibrer tout son être mais à part ces sensations, elle n’arrivait pas à remettre cet homme dans un contexte familier.  

Malgré le geste affectueux qu’il esquissait envers elle, la crainte l’envahit et machinalement, elle fit un pas en arrière.  

Son regard noisette reflétait l’incompréhension mais surtout une grande tristesse, face à cet inconnu qui semblait tellement content de la retrouver alors qu’elle, elle ne se souvenait pas de lui.  

Percevant le trouble de Kaori et malgré l’envie viscérale de la toucher, Ryo se ravisa puis reprenant contenance en fourrant ses mains dans ses poches, il clama, tout en se dirigeant vers la porte,  

 

- Kiraya, je vais vous mettre sous protection policière ! Dans votre état, il est plus sage de poursuivre votre convalescence à l’hôpital. Kaori... tu viendras habiter chez nous, je pourrais assurer ta protection dans de meilleures conditions.  

 

Sans plus de paroles, Ryo sortit de la chambre et se dirigea vers une des cabines téléphoniques du hall pour appeler Saeko.  

 

***  

 

- Cet homme a beaucoup de charme, Kaori ? sourit Kiraya.  

 

- Pourquoi, je ne me souviens pas de lui ? bredouilla-t-elle.  

 

- Laisse toi le temps, Kaori ! dit-elle en recouvrant la main de son amie. Et tu auras tout le temps de mieux le connaître puisque tu vas vivre chez lui ! clama-t-elle en lui faisant un clin d’œil taquin.  

 

- Tu as de la chance, si je puis dire, d’être clouée dans un lit d’hôpital sinon, tu aurais eu de mes nouvelles ! bougonna la jeune femme.  

 

***  

 

Pendant ce temps, dans le couloir, Ryo fit part de sa découverte de la femme Lieutenant sans pour autant lui révéler le retour de Kaori ; la jeune femme était bien assez perturbée et ne voulait pas lui ajouter cette pression supplémentaire.  

Avant de raccrocher, Saeko lui confirma qu’elle dépêchait deux agents sur place.  

 

Tout en soupirant, Ryo raccrocha à son tour et mit quelques secondes pour retourner dans la chambre de la patiente.  

Ses pensées bouillonnaient ; il n’avait plus qu’un désir, que Kaori recouvre la mémoire et qu’ils reprennent la vie qu’ils avaient avant l’incident. Que tout ceci ne soit qu’un cauchemar, une épreuve qu’ils relèveraient par la force de leur amour. Mais la donne n’était pas des plus favorables, l’amnésie de Kaori et Heibi qui s’acharnait à accomplir sa mission ; tout cela n’allait pas faciliter leur rapprochement.  

 

Lorsque la poignée de la porte pivota à nouveau, Kaori étreignit nerveusement la main de son amie et reporta son attention sur l’homme qui faisait son entrée,  

 

- Deux agents font venir veiller sur vous ; j’ai donné des consignes à leur Supérieure pour que personne n’entre dans votre chambre, sauf bien sûr, le personnel soignant. Dès que je serais sûr que vous soyez en sûreté, nous vous laisserons vous reposer ! dit-il en posant un doux regard sur la jeune femme qui lui souriait timidement maintenant.  

 

Même si elle ne se rappelait pas de quoique ce soit le concernant, Kaori sentait maintenant une grande confiance l’envahir ; son regard et son attitude étaient si chaleureux, si protecteurs envers elle et son amie,  

 

- Ce ne peut qu’être un homme bien ! pensa-t-elle.  

 

Un quart d’heures plus tard, deux policiers se présentèrent accompagnés de la femme Lieutenant ; tirant hâtivement la porte à sa suite, Ryo clama aux deux jeunes femmes,  

 

- Je vous laisse le temps de vous dire au revoir !  

 

Puis il enferma les deux jeunes femmes dans la pièce alors qu’il s’adressait à Saeko,  

 

- Je ne pensais pas que tu allais venir avec eux ! dit-il en désignant les deux officiers.  

 

- Je devais rencontrer ce nouveau témoin... dit-elle en tentant de se faufiler dans la chambre.  

 

- Attends ! coupa-t-il en lui barrant la route. J’ai volontairement omis de te dire quelque chose mais maintenant que tu es là, tu vas le voir par toi-même.  

 

Une drôle de lueur illuminait la prunelle sombre du Nettoyeur,  

 

- Tu risques d’être secouée ! ajouta-t-il simplement.  

 

- Arrêtes tous ces mystères et laisse moi passer ! clama-t-elle fermement en se frayant un chemin.  

 

Alors que la séparation s’ouvrait sur la pièce, la silhouette féminine se découpa dans le halo de lumière provenant du couloir ; ayant salué son amie, Kaori se dirigeait vers la sortie pour rejoindre le garde du corps et stoppa sa progression face à cette femme élégante,  

 

- Kaori ! dit-elle dans un souffle. C’est bien toi ? demanda-t-elle incrédule.  

 

Sans plus de paroles, à l’étonnement de tous, Saeko se jeta dans les bras de la jeune femme en la serrant contre elle, l’enveloppant d’une étreinte presque maternelle. Sans voix, ni aucune réaction, Kaori, ahurie, se laissa aller à cette accolade désemparée,  

 

- Pourquoi n’as-tu pas pris contact avec nous ? demanda Saeko, en se détachant de la jeune femme.  

 

Posant une main sur l’épaule de la femme Lieutenant, Ryo ajouta d’une voix murmurante,  

 

- Elle est amnésique !  

 

Reportant son attention sur la jeune femme qu’elle avait devant elle, Saeko s’aperçut de l’ecchymose marquant encore légèrement sa tempe et d’un geste lent, elle se détacha,  

 

- J’en suis désolée Kaori !  

 

Comme s’en voulant d’être apparue vulnérable, Saeko enchaîna tout de suite,  

 

- C’est cette jeune femme, notre nouveau témoin... demanda-t-elle en désignant Kiraya.  

 

- Heibi a tenté de l’éliminer ! se contenta d’ajouter le Nettoyeur.  

 

- Pour quelle raison, vous en veut-il ? questionna la policière.  

 

- Hé bien... commença Kiraya en fixant Kaori.  

 

Comprenant que tout était lié à Kaori, Ryo intervint,  

 

- Il est temps de laisser cette jeune femme se reposer ! Elle a subi un grave choc alors tu ne crois pas qu’il serait temps de la laisser souffler ! clama-t-il en prenant Saeko par le bras, tout en l’entraînant à l’extérieure.  

 

Il venait à peine de la retrouver alors il était hors de question que Kaori soit exposée en première ligne, pensait-il.  

 

Embrassant à nouveau son amie, Kaori emboîta le pas du le Nettoyeur et la femme Lieutenant qui discutaient fiévreusement. Passant de l’un à l’autre, Karoi tenait de jauger ce qui liait ces deux personnages ; certes une grande amitié mais une grande complicité,  

 

- Quel lien m’unit à cet homme ? se demanda-t-elle, tout en forçant sa mémoire manquante.  

 

Perdue dans ses pensées alors que Ryo et Saeko stoppaient leur progression, Kaori se heurta à l’imposante carrure du Professionnel ; elle s’excusa immédiatement de son manque d’attention,  

 

- Ce n’est rien ! sourit-il chaleureusement.  

 

Pendant qu’elle le détaillait d’une attention toute particulière, Ryo et Saeko échangèrent encore quelques mots dans l’ascenseur ; malgré la concentration accrue qu’il portait aux paroles de la femme Lieutenant, il sentait le regard caressant de Kaori. Echangeant les dernières recommandations devant l’accueil, Ryo se retourna vers Kaori,  

 

- On y va ! sourit-il.  

 

Prise en flagrant délit dans son exploration visuelle, Kaori rougit violemment ; cette assurance charmeuse, ce sourire ravageur lui firent perdre les pédales mais tentant de reprendre le dessus, elle sortit précipitamment de l’hôpital pour l’attendre ensuite, ne sachant où elle devait se rendre,  

 

- Ma voiture est là-bas ! lui murmura-t-il à l’oreille, alors qu’il se tenait derrière elle, en désignant la Mini.  

 

- Bien ! bredouilla-t-elle en s’y dirigeant.  

 

Un large sourire fendait le visage de Nettoyeur s’amusant de la réaction maladroite de sa partenaire. Alors qu’il s’apprêtait à la rejoindre, une frêle main se posa sur son avant-bras ; tout en fronçant les sourcils, il se retourna,  

 

- Prends soin d’elle ! marmonna Saeko en fixant la jeune femme se tenant à côté de la voiturette rouge.  

 

- On me l’a enlevé une fois, je ne compte pas réitérer l’expérience. ajouta-t-il d’une voix ferme et déterminée, en la rejoignant ensuite.  

 

Galamment, Ryo ouvrit la portière côté passager à la jeune femme qui le remercia d’un timide mot et prit place dans la voiture. Sans plus attendre, il mit le contact et prit le chemin pour les ramener à la maison,  

 

- Je souhaite que tout aille au mieux pour vous, maintenant ! soupira Saeko en fixant l’Austin disparaissant, pour regagner sa luxueuse voiture.  

 

***  

 

Jetant sa clope par sa portière, une grosse Berline les prit discrètement en chasse ; le plus prudemment du monde, Heibi empruntait chaque rue et avenue arpentées par la Mini. Il ne comptait pas lâcher sa victime, même si elle se trouvait aux côtés de City Hunter ; il n’avait pas peur de lui et serait près à l’éliminer si le besoin s’en ressentait. Il ne se laissait nullement impressionné par les réputations de ses ennemis ; le duel était le seul moyen de juger un homme à sa vraie valeur.  

 

***  

 

Pendant ce temps, Kaori, la tête baissée, triturait ses doigts nerveusement,  

 

- Que lui dire ? se demanda-t-elle mentalement.  

 

Du coin de l’œil, Ryo la couvait visuellement ; bien qu’il lui manque une partie de son existence, elle n’avait pas changé. Son attitude mal assurée face à ses élans de tendresse ; la manière angoissée de jouer avec ses doigts lorsqu’elle se trouvait dans une situation qu’elle jugeait inconfortable. Il s’amusait de redécouvrir ses petites manies qu’il avait, au fil des années, apprit à analyser et tourner en dérision pour la taquiner davantage,  

 

- Qui suis-je pour vous ? bredouilla-t-elle.  

 

- Comment ? demanda-t-il en sortant de ses pensées.  

 

- En quoi consiste mon rôle à vos côtés ? demanda-t-elle timidement en le fixant maintenant.  

 

Lui seul pouvait l’aider à recouvrer des parcelles de sa mémoire,  

 

- Ne me vouvoies pas, s’il te plait. Alors comme je te l’ai dit, tu es ma partenaire ; tu fais partie d’un duo de détectives privés. Tu...  

 

Mais il s’autocensura soudainement, il ne voulait pas trop lui en dire sur leur situation personnelle ; elle devait apprendre, peu à peu, les éléments marquants de sa vie,  

 

- Je ?  

 

- Non, rien d’important !  

 

- Depuis combien de temps, nous connaissons-nous ?  

 

- Depuis dix ans ! ajouta-t-il en s’engageant dans la cour de leur immeuble.  

 

- Quel est mon rôle dans notre affaire ?  

 

Les questions affluaient tout naturellement dans la bouche de la jeune femme ; elle voulait tout savoir. Tout ce qui serait en mesure de l’aider,  

 

- Tu te rends au tableau des messages pour prendre les coordonnées de nos futurs clients et l’on prend contact avec eux. C’est...  

 

- Quoi ? demanda-t-elle en posant une main hâtivement sur son avant-bras.  

 

- C’est comme ça que l’incident s’est produit. avoua-t-il, se sentant honteux. Je n’étais pas là pour toi ! Je t’ai négligé ! marmonna-t-il en la regardant maintenant droit dans les yeux.  

 

- Je suis sûre que vous deviez avoir une bonne raison pour m’y avoir laissé aller toute seule. sourit-elle.  

 

Délicatement, il effleura son visage en un fébrile contact ; il avait tellement envie de plus, une désir empressé de l’embrasser, de la serrer dans ses bras mais tout en soupirant, il se ravisa,  

 

- Si nous rentions ! sourit-il.  

 

Tout en rougissant, elle sortit à son tour de la voiture ; lui ouvrant la marche, Ryo gravit les escaliers d’une allure modérée.  

A chaque pas effectué, Kaori sentait son cœur bondir dans sa poitrine ; mais ce qui l’énervait au plus au point, c’est le manque de souvenirs, ses sensations se réveillaient mais pas les images.  

Arrivant sur le palier, Ryo poussa la porte et pénétra le premier dans l’appartement en allumant les lumières ; restée sur le seuil, Kaori détaillait la grande pièce d’un regard stupéfait. Chaque bibelot déposé de-ci de-là sur les divers meubles semblait la fixer curieusement ; aucun élément de la pièce ne lui tira le moindre flash et c’est un soupir de désolation qui franchit ses lèvres. Doucement, Ryo lui prit la main,  

 

- Entre ! clama-t-il. Tu dois être fatiguée...  

 

- Un peu ! marmonna-t-elle.  

 

- Je vais te préparer ton ancienne chambre ; attends moi ici.  

 

- Non ! Enfin, je voulais dire... Je viens avec toi si cela ne te dérange pas... Je me sens un peu perdue... mais quand je suis avec toi, je me sens mieux. bredouilla-t-elle.  

 

Un large sourire illumina le visage du Nettoyeur ; c’était déjà un bon début, même si ses souvenirs lui faisaient défauts, elle ressentait déjà un bien être en sa présence.  

 

A l’étage, ils passèrent devant leur chambre ; Kaori ralentit, intriguée par la chambre dont la porte était entre baillée mais elle rejoignit précipitamment le ténébreux Nettoyeur dans la chambre voisine.  

Extirpant de la grande armoire, le nécessaire pour refaire le lit ; Kaori en profita pour jeter un coup d’œil dans la pièce. Sur la petite commode, un cadre photo reposait ; d’un pas mal assuré, elle s’avança dans sa direction et prit la photographie. Tout de suite, elle reconnut l’homme de sa vision ; ce grand brun aux doux traits arborant une paire de lunettes sur le nez,  

 

- Qui est-ce ? demanda-t-elle en montrant à Ryo sa trouvaille.  

 

Jetant les couvertures sur le lit, il vint à sa rencontre et la dessaisit du portrait,  

 

- C’est ton frère ! Hideyuki Makimura, mon ancien partenaire.  

 

- Mon frère ! Où est-il ? demanda-t-elle d’un ton enthousiaste.  

 

- Je suis désolée Kaori mais... mais il est mort.  

 

Le monde fragile qu’elle tentait de reconstruire, s’écroula à nouveau sous ses pieds,  

 

- Je ne me souviens même pas de ça ! murmura-t-elle désemparée, en laissant sa silhouette s’affaisser en reposant soigneusement le cadre à sa place.  

 

- Au fil des jours, tu verras, tout rentrera dans l’ordre. Mais pour l’instant, repose toi. Demain est un autre jour. ajouta-t-il en posant une main sur son épaule.  

 

- Tu as raison. consentit-elle.  

 

- Je vais t’aider à faire ton lit !  

 

- C’est gentil mais j’y arriverais toute seule ; vous devez, pardon, tu dois être fatigué ! Je m’en sortirais bien toute seule.  

 

- Tes désirs sont des ordres ! lui dit-il en lui faisant un clin d’œil.  

 

Bizarrement, sous cette phrase anodine, Kaori ressentit un sous-entendu qui la fit devenir rouge pivoine,  

 

- Dors bien ! dit-il en l’embrassant sur le front.  

 

La mine joviale, Ryo sortit de la chambre et laissa à Kaori tout le loisir de se préparer pour la nuit. Se faufilant dans la salle de bain, elle ôta précipitamment ses vêtements pour se détendre enfin ; les émotions de la journée avaient usé ses nerfs déjà mal menés.  

Pendant ce laps de temps, Ryo déposa une nuisette sur le lit de la jeune femme et machinalement, son ouie fut appelé par le bruit de l’eau s’écoulant. Un pied devant l’autre, il s’avança vers la salle d’eau ; posant la paume de sa main sur la porte, il ferma les yeux, s’imaginant avec délice, chaque courbe du corps féminin redessinée par le jet d’eau chaude,  

 

- Que c’est dur de te savoir près de moi et de ne pas pouvoir te toucher ! murmura-t-il.  

 

A cet instant, comme percevant sa présence, Kaori écarta le rideau et fixa la porte alors que Ryo quittait la pièce.  

 

Enroulée dans un drap de bain moelleux, Kaori regagna sa chambre ; tout en fronçant les sourcils, elle se dirigea vers son lit et délicatement, elle se saisit de la nuisette. Humant exagérément le parfum qui s’en dégageait, elle tenta de se remémorer au moins une senteur familière mais un soupir retentit puis elle laissa l’étoffe de coton couler le long de son corps pour revêtir le tissu soyeux. Ce contact la ravit soudainement et le sourire aux lèvres, elle s’allongea dans son lit, remontant le drap jusqu’aux oreilles.  

Comme soulager d’un lourd fardeau, Kaori s’endormit presque instantanément ; son mal être semblait s’évaporer lentement.  

 

Adossé contre le mur du couloir, les bras croisé sur ses pectoraux, Ryo finit par entrer à nouveau dans la chambre de Kaori ; son souffle régulier, ses paupières closes, la jeune femme dormait d’un doux sommeil. Silencieusement, il s’agenouilla auprès d’elle et délicatement, il caressa sa chevelure rebelle ; ses doigts entrèrent en contact avec la petite cicatrice qui était apparue à la suite de sa blessure.  

Comme refusant cette marque, il vint l’embrasser pour en effacer la trace,  

 

- C’est la seule erreur que j’aurai comise mais tu n’en subiras plus les conséquences.  

 

Regagnant sa chambre, il se laissa tomber pesamment sur son lit ; les prémices du sommeil le gagnèrent, ses paupières se firent lourdes, sa respiration lente. Enfin l’âme en paix, le Nettoyeur se laissa entraîner par le repos du Juste ; Morphée n’eut pas difficulté à emmener ces deux personnages au pays des songes.  

 

***  

 

Au dehors, un point incandescent brillait dans l’obscurité, tandis que son regard vil glissait sur la façade de briques rouges,  

 

- Ainsi tu crèches ici ; décidément, tes goûts laissent à désirer, Saeba !  

 

N’ayant aucunement envie de passer une nouvelle nuit blanche à les épier, Heibi décida de regagner son territoire glauque et peut-être jouer deux, trois parties de poker. Il pouvait se permettre ce « luxe », sa proie avait migré mais il connaissait son nouveau refuge.  

 

A son bar fétiche justement, Maître Hagetaka lui avait laissé un courrier de la part de Sagi ; ses petites yeux « vicieux » avalant chaque mot, luisaient par le plan scabreux que son esprit inventait mais ses traits au contraire, se crispaient de contrariété,  

 

- Ainsi cette garce est ta femme ! J’aurais d’autant plus de plaisir à me débarrasser d’elle. marmonna-t-il en froissant la lettre puis la jetant, d’un juste tir, dans la corbeille.  

 

***  

 

Emprunte de cauchemars, Kaori se tortillait convulsivement dans son lit ; de petits plaintes s’élevaient dans la pénombre de sa chambrée,  

 

- Hideyuki ! murmura-t-elle dans son inconscient.  

 

Dans ses songes, une pluie torrentielle s’abattait sur la ville déjà assombrie par la nuit ; son âme spectatrice de la scène, prêtait attention aux diverses tâches que les rares protagonistes exécutaient.  

S’affairant aux fourneaux, elle était apparemment entrain de cuisiner un somptueux repas ; il se faisait tard et elle ne cessait de fixer la pendule qui, par son tic-tac, faisait égrainer le temps. Son angoisse était palpable ; une silhouette masculine s’avança vers elle, son cœur s’emballa,  

 

- Ryo ! soupira-t-elle tristement.  

 

Le son de leur conversation ne parvenait pas à ses oreilles mais la mine grave qu’il affichait et le trouble qui se lisait sur le visage de la jeune femme, qu’elle était, lui fit comprendre tout de suite, la gravité de la situation.  

La continuité des évènements se passa plus rapidement jusqu’à arriver au moment où le sombre cercueil se fit « avaler » par le caveau familial.  

Accablée par le chagrin, Kaori s’était jetée contre la prison marbrée,  

 

- Hideyuki ne m’abandonne pas ! Je t’en supplie ! criait-elle en martelant la pierre grise chinée.  

 

Les larmes passées se mêlèrent à celles qui sillonnaient son visage maintenant,  

 

- Hideyuki ! Hideyuki ! hurla-t-elle désespérément dans la nuit.  

 

Tiré de son sommeil, Ryo bondit de son lit et gagna à vive allure la chambre de Kaori ; s’asseyant près d’elle, il la secoua légèrement en la prenant par les épaules,  

 

- Kaori, réveille toi ! murmura-t-il doucement.  

 

Sa prunelle noisette s’ouvrit lentement pour plonger dans le regard sombre du Nettoyeur ; ne pouvant contenir sa peine, elle se jeta à son cou, tout en se blottissant contre lui et laissa sa peine s’évacuer. Son corps agité de soubresauts... ses perles salées... l’âme de la jeune femme était meurtrie une nouvelle fois,  

 

- Hideyuki... Mon frère est mort ! sanglota-t-elle.  

 

Ne trouvant à cet instant les mots pour la consoler, il la serra tendrement dans ses bras tout en caressant doucement son dos. Il recueillait les sanglots d’un deuil qu’elle devait à nouveau faire,  

 

- Je suis désolé que tu aies à subir à nouveau cette épreuve ! lui murmura-t-il. Mais je suis là et je le serais toujours pour toi. clama-t-il en se détachant lentement d’elle.  

 

De voir sa « femme » anéantie, Ryo se sentait tellement impuissant ; il voulait lui donner un baiser passionné pour lui prouver que la vie continuait même si les choses n’avaient pas été des plus belles pour eux. Elle lui avait appris cela, au fil des années et ce soir, il voulait le lui faire comprendre ; de sa large paume, il chassa ces sillons salés qui se dessinaient sur ses joues. Sentir la tiédeur de sa main sur son visage, une incandescente chaleur envahit Kaori tandis qu’elle le fixait d’un doux regard alors qu’il s’appliquait à effacer sa peine. Croisant sa prunelle noisette, Ryo stoppa son geste et lui sourit ; l’atmosphère dans la pièce se fit douce et chaleureuse. Submergé par ses sentiments, Ryo se pencha lentement vers elle et se contente de l’embrasser à la commissure des lèvres,  

 

- Tu devrais te rendormir ! murmura-t-il.  

 

Sa mélancolie avait disparu et une bouffée d’amour prit place ; alors qu’elle s’allongeait à nouveau dans son lit, Ryo se détacha peu à peu d’elle. D’un geste précipité, elle lui attrapa la main ; la vive lueur dans ses yeux les faisait pétiller,  

 

- Tu ne voudrais pas dormir avec moi ? bredouilla-t-elle.  

 

Ne se faisant pas prier mais sachant pertinemment qu’il devrait lutter contre son désir, Ryo se glissa tout de même à ses côtés, sous les draps. Son bras impatient s’enroula autour de sa taille et l’attira à lui ; la petitesse du lit exigeait une proximité des plus intimes. Hésitante, Kaori posa délicatement une main sur son torse tout en le regardant ; le visage de Ryo d’abord crispé se détendit au contact de sa frêle main puis sa tête vint se loger au creux de son épaule. Elle pouvait entendre les battements de son cœur qui s’accéléraient pour retrouver un rythme plus calme ; ce son l’apaisa puis elle finit par trouver, petit à petit, le sommeil.  

Posant sa joue sur sa chevelure courte, entremêlant les doigts de sa main droite à celle reposant sur son torse, machinalement du bout des doigts, il caressa l’étoffe de la nuisette. Par ce contact et ce semblant de sensations retrouvés, Ryo s’endormit lui aussi.  

 

Au petit matin, c’est le tambourinement acharné à la porte de leur appartement qui les tira de leur repos ; ses yeux clignant, Kaori se redressa lentement et mit plusieurs secondes à réaliser où elle se trouvait. Reportant son attention sur la présence masculine se trouvant à ses côtés, elle rougit violemment en croisant le sourire charmeur du Nettoyeur,  

 

- Bien dormi !  

 

- Oui... marmonna-t-elle.  

 

Les coups redoublèrent,  

 

- C’est bon, j’arrive ! hurla-t-il à l’intention du trouble fête. Je dois aller voir, sinon la porte ne va pas résister ! clama-t-il en l’embrassant sur le front.  

 

Alors qu’il se dégageait de son étreinte, un soupir de contrariété s’échappa de Kaori alors qu’elle se laissait retomber brusquement sur son lit en triturant ses cheveux, le regard dans le vague. Pas peu fier de cette réaction, Ryo sentit la joie gonfler son cœur alors qu’il se réajustait avant de descendre nonchalamment dans le salon,  

 

- C’est bon, c’est bon, j’arrive ! bougonna-t-il.  

 

A peine la porte fut ouverte, que Saeko entrait dans l’appartement,  

 

- Saeko, que me vaut ce plaisir ?! clama-t-il en lui laissant le passage.  

 

- Je suis allée voir Kiraya, ce matin ! maugréa la jeune femme Lieutenant. Elle n’est pas sûre à cent pour cent que ce soit bien Heibi qui l’ait renversé. Elle a juste vu sa voiture, c’est un peu maigre pour l’inculper. lâcha-t-elle, en s’asseyant sur le canapé, tout en soupirant.  

 

Interpellée par les mots vifs échangés au rez-de-chaussée, Kaori reconnut la voix de la femme Lieutenant... Saeko, puis elle sortit discrètement de la chambre pour les épier du palier supérieur,  

 

- Le procès de Sagi est dans trois jours ! Je pensais faire pression sur Heibi pour qu’il vende son patron ; cette jeune femme, Kiraya, est prête à témoigner contre lui mais elle va se faire écraser par la défense. Ils vont s’en sortir tous les deux sans aucune crainte.  

 

- Je suis tout aussi furax que toi ! Mais je ne peux pas claquer des doigts et te faire apparaître un témoin. maugréa Ryo.  

 

Les mots se répercutaient dans le cerveau de Kaori ; l’accident de son amie et son état actuel étaient dû à ces deux hommes et ils allaient s’en sortir sans peine. Toutes les personnes qui avaient péris dans l’explosion du « Tribu » n’allaient pas voir leurs bourreaux punis par la Justice. Crispant les poings et envahie par la douleur, Kaori se présenta à la cime des escaliers, tout en prenant une grande inspiration,  

 

- Je sais bien mais ça me met en rogne si au moins... ragea Saeko.  

 

- Je peux vous aider ! intervint Kaori.  

 

Descendant les marches, la jeune femme apparut sous les regards ahuris de Ryo et Saeko,  

 

- Et en quoi ? demanda Saeko.  

 

- Mes souvenirs sont maigres mais il y a une chose dont je me souvienne parfaitement... Le jour de l’attentat m’apparaît nettement et me hante.  

 

- Je refuse ! coupa Ryo, en la prenant par les épaules.  

 

- Je ne peux rester impassible ! clama-t-elle d’un ton ferme en se dégageant doucement de son emprise. Laisse moi tenter de chasser mes démons et essayer de retrouver ma vie passée. Je souffre de ce trou dans ma mémoire ! sourit-elle tristement en effleurant sa tempe. Tu seras là pour me protéger. clama-t-elle, en lui prenant la main.  

 

- Apparemment, tu as pris ta décision ! dit-il en plongeant dans sa prunelle noisette.  

 

- Oui ! ajouta-t-elle simplement. Saeko... dit-elle en reportant son attention sur la femme Lieutenant. Je serais donc votre nouveau témoin, vous pouvez compter sur moi.  

 

La policière se leva précipitamment et d’une ferme poignée de main, elle dit,  

 

- Merci Kaori !  

 

Sans plus attendre, la femme Lieutenant quitta l’appartement pour dresser le procès verbal mais un lourd silence envahit l’ambiance dès son départ,  

 

- Aide moi, s’il te plait. Je sens que tu es furieux contre moi...  

 

- Non pas contre toi mais contre les circonstances. Tu vas encore être explosée et je ne supporterais pas qu’il t’arrive quoique ce soit. avoua-t-il tout simplement.  

 

Doucement, esquissant quelques pas dans sa direction, elle se réfugie contre lui,  

 

- Je suis confiante car tu seras auprès de moi. murmura-t-elle.  

 

La serrant fortement contre lui, comme pour ne plus jamais être séparé d’elle, Ryo ferma les yeux pour s’imprégner de sa présence et il se contenta de dire,  

 

- Je les tuerais tous, s’ils s’en prennent de nouveau à toi !  

 

 

 


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