Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 4 capitoli

Pubblicato: 16-01-21

Ultimo aggiornamento: 19-01-21

 

Commenti: 8 reviews

» Ecrire une review

 

GeneralSongfic

 

Riassunto: Une chanson quatre histoires d'amour inconditionnelles

 

Disclaimer: Les personnages de "Un autre jour sans toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

What can I do in this site?

 

The goal of HFC is to enable authors to have complete control on their work. After signing up for a new member account, you can log in and add/modify your own fanfictions. In the same way, artists can upload their fanarts. Only fanmanga and goodies have to be sent to the webmistress. The authors can consult their stats and see which story has been read the most. Members can post quizzes on their fav ...

Read more ...

 

 

   Fanfiction :: Un autre jour sans toi

 

Capitolo 3 :: Chapitre 3

Pubblicato: 18-01-21 - Ultimo aggiornamento: 18-01-21

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Merci pour vos commentaires qui me font très plaisir à lire. Alors quel va être notre troisième et avant-dernier couple ? Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4


 

Chapitre 3  

 

La douleur… L’obscurité… Mal… J’ai mal… Ma tête… Mes bras… Mes jambes… Mes mains… Dieu que cette douleur est insupportable… Elle est tellement atroce que je voudrais mourir parfois, souvent même… Un sifflement aigu et continu, des voix autour de moi puis tout s’atténue progressivement. Je n’ai pas vraiment peur, je cherche la lumière et me dirige vers elle… enfin…  

 

Mes muscles se tétanisent sous l’effet du choc électrique qu’on m’inflige à nouveau, la lumière s’éloigne… Laissez-moi, laissez-moi partir…  

 

De nouveau, l’électricité me traverse, piquante, autoritaire, mon corps s’arque sans que je ne puisse rien y faire et la lumière disparaît. Voleurs… J’y étais presque.  

 

Un temps plus tard, ou peut-être plusieurs qu’en sais-je ?, une autre douleur arrive. Elle est interne, provient des tréfonds de mon être, fait griller chaque connexion nerveuse de mon corps. Je brûle et j’ai froid. Mon corps semble totalement privé de ses moyens mais je frissonne, encore et encore, et, au milieu de tout cela, une seule pensée qui tourne et retourne sans cesse dans ma tête, obsédante, hypnotique, existentielle : j’en veux. J’ai mal, j’ai envie de hurler ma rage, ma douleur, ma colère, mon humiliation. J’en veux. Ma seule addiction était la nicotine mais celle-là est forte, tellement forte que seule la mort semble pouvoir m’en délivrer. Rien ne perce d’autre. J’en veux. Si quelqu’un m’entend, j’en veux !  

 

Sometimes I don't feel alive  

Parfois je ne me sens pas vivant  

Why do I keep running from the truth?  

Pourquoi est-ce que je continue à fuir la vérité.  

I can see it in my eyes  

Je peux le voir dans mes yeux  

Where's the happiness that I once knew?  

Où est le bonheur que j’ai déjà connu ?  

 

- … Kaori…  

 

Quelqu’un est à mes côtés et me parle. Je ne le vois pas, n’entends pas ses paroles à travers le brouillard qu’est devenu mon esprit, un brouillard opaque et si dense que seuls les « j’en veux » ou « laissez-moi mourir » semblent avoir leur place. Comme un rai de lumière dans la tempête, ce prénom parvient malgré tout à mon cerveau, Kaori. Comme un glaçon, il apaise mes maux pendant quelques instants, comme un souffle, il rend moins dense ce brouillard. Quel bien cela me fait… J’ai l’impression d’enfin pouvoir prendre une bouffée d’air frais mais aussi vite les ombres reviennent et la douleur se refait intense. Loin de me laisser abattre, je fais appel à cet ange qui prend soin de moi et il revient.  

 

Kaori…  

 

Aucun mouvement n’anime mes lèvres, mes paupières sont toujours closes et mon visage reste impassible. Mon cerveau comprend le message et s’apaise, mon corps me semble un peu moins douloureux. J’oublie pour un temps le mal qui me ronge. Je me sens un peu mieux, un peu plus fort. J’ai trouvé la clef qui déverrouillera le cadenas de la cellule où je suis enfermé. Quand l’obscurité revient, je rappelle mon ange.  

 

Kaori…  

 

Indéfectible, il est là. Ce n’est plus seulement une pensée mais une présence qui avance dans mon brouillard. Elle vient vers moi, m’enlace. C’est étrange d’être tenu par une silhouette sans visage. Est-ce un homme ? Une femme ? J’espère que c’est une femme. Ce toucher-là ne peut appartenir qu’à une femme. Fantasme ? Réalité ? Je ne sais pas. Je m’en fiche. C’est comme si je sentais ses mains sur moi chasser la douleur, la prendre en elle pour me protéger. Quand elle est là, je n’ai plus mal, je me sens bien. Je n’ai plus envie de mourir. Je veux vivre. Je veux la toucher, pouvoir la contempler, savoir qui elle est. Ne repars pas…  

 

Kaori !  

 

I'm so tired of this place  

Je suis si fatigué de cet endroit  

I wanna hear your voice  

Je veux entendre ta voix  

I wanna see your face  

Je veux voir ton visage  

I can't escape the way I feel about you  

Je ne peux pas échapper à ce que je ressens pour toi  

 

Elle se retourne et son sourire apparaît. Dans les limbes de mon brouillard, il m’éblouit.  

 

- Ne te cache pas. Tu vas rester planté là encore longtemps ?, me dit-elle.  

 

Stupéfait, je fixe ses lèvres qui n’ont pas bougé et me sourient toujours. J’hallucine… Je l’entends rire et mon cœur semble faire un bond. J’ai… j’ai envie de sourire.  

 

- Regardez Professeur, on dirait qu’il sourit.  

 

Cette nouvelle voix vient gâcher mon plaisir. Je cherche qui est là, qui est celui qui vient nous interrompre dans notre échange. La douleur revient, les ténèbres aussi. Je panique, j’ai mal. Où est-elle ?  

 

- Kaori !  

 

Le prénom résonne dans ma tête un moment puis je la sens. Sa chaleur m’envahit avant que je ne perçoive sa présence à mes côtés. Je me tourne vers elle et plonge dans un regard noisette, chaud, apaisant. Je me sens mieux de nouveau. Je me sens vivre de nouveau. Mon esprit s’apaise, mon corps se détend et je me sens sombrer dans les bras de Morphée, une Morphée aux yeux noisette et au sourire lumineux. Je n’ai pas peur de me laisser aller. Elle veille sur moi.  

 

I don't wanna know another day without you  

Je ne veux pas vivre un autre jour sans toi  

Won't you call my name  

Ne m’appelleras-tu pas  

'Cause I can't be without you  

Car je ne peux pas être sans toi  

 

- Mick…  

 

Sa voix me réveille, douce mélodie à mes oreilles qui bourdonnent de ce mal insidieux qui me ronge. Pourtant, j’ai un peu moins mal, le brouillard se dissipe et ne laisse qu’un vague voile sur mes pensées qui s’animent.  

 

- Kaori…  

 

Ma voix n’est qu’un mince filet, pourtant je l’entends à travers les limbes du sommeil. Mes paupières sont lourdes, en fait, tout mon corps me semble lourd. Je voudrais bouger mes jambes pour la chercher, mon ange aux yeux noisette. Je la vois là-bas, non loin dans cette pièce sombre où la seule lumière semble venir… d’elle, ange aux cheveux flamboyants. Je lève le bras pour l’atteindre mais elle est trop loin et mes pieds refusent de bouger. Bougez ! Bougez ! Mes ordres n’aboutissent à rien et je désespère qu’elle m’échappe mais alors que je suis prêt à abdiquer face à la fatalité qui me l’enlève à nouveau, elle m’entoure de ses bras et je sens sa chaleur m’envahir. Le bien-être m’enveloppe, l’espoir renaît. La prochaine fois, ce sera moi qui irai vers elle.  

 

- Kaori…  

- Professeur, il parle., entends-je à nouveau.  

- Que dit-il ?  

- Je ne sais pas. C’est trop bas pour que je comprenne. Ca va aller, Mick. Vous êtes en sécurité., me dit-on.  

- Kaori…, sort à nouveau de ma bouche indistinctement.  

- Je suis là., me répond-elle.  

 

Et en effet, je la vois. Elle est là au fond de la pièce et mon corps récalcitrant refuse de m’obéir. Frustré après plusieurs, très nombreuses, tentatives, je tombe à genoux par terre et je hurle. Je sens ses mains dans mes cheveux, son corps contre le mien. Elle m’enlace et m’apaise, semble enlever un poids de mes épaules. Je suis bien, je ne veux plus bouger et pourtant…  

 

- Viens. Tu peux le faire., me dit-elle.  

 

Je sens encore sa chaleur en moi alors qu’elle est un mètre devant moi. Elle me tend la main et je me relève, tentant de l’attraper mais elle recule d’un pas. J’avance d’autant pour attraper sa main toujours tendue. Elle recule. Je m’étonne, un peu blessé.  

 

- Kaori ?  

- Fais-moi confiance., me dit-elle, son sourire m’apaisant.  

 

Je lui fais confiance. Je l’aime. Je le sens à mon cœur qui bat la chamade quand elle est là alors que mon corps est apaisé. Je me sens un homme avec elle, pas seulement un nettoyeur. Elle redonne de la couleur à mon âme et un seul de ses regards ravive la flamme qui réchauffe mon cœur et en chasse la froideur d’un tueur qui a donné son âme au diable.  

 

Elle recule encore et je fais un pas vers elle, tellement j’ai peur de la perdre. Surpris, je m’arrête, observe mes pieds et me retourne, me voyant un pas en arrière comme si je laissais ce que j’étais derrière moi. Incrédule, je me retourne vers elle.  

 

- Fais-moi confiance. Il est temps., me dit-elle, prenant ma main.  

 

J’ai confiance. Je la suis et la lumière nous englobe.  

 

I keep my head to the sky  

Je garde la tête vers le ciel  

Waiting for the day that you'll come through  

En attendant le jour où tu en reviendras  

I am free within my mind  

Je suis libre dans mon esprit  

'Cause I know that it is coming soon  

Car je sais que ça arrivera bientôt  

 

- Bonjour Mick.  

 

Un regard noisette me contemple, bienveillant, souriant mais les cheveux sont plus longs, moins flamboyants. Kaori ? Je la cherche à mes côtés, là où elle me tenait la main mais elle n’est pas là. J’essaie d’articuler son prénom mais n’y arrive pas.  

 

- N’essayez pas de parler pour le moment. Nous avons dû examiner votre gorge. Elle a besoin de repos une petite heure.  

 

Malgré tout, je grogne quand elle m’aveugle de sa lumière et tente de la chasser de ma main.  

 

- Cessez de faire l’enfant. Vous sortez d’un coma de deux semaines. Je dois examiner vos fonctions neurologiques., me dit-elle sévèrement.  

 

Je ne réponds pas, les yeux rivés sur mes mains couvertes d’un bandage impressionnant jusqu’au bout des doigts. Je ne comprends pas.  

 

- Vous souffrez de profondes brûlures., m’apprend-elle, rabaissant mes deux appendices.  

- Je ne vais pas vous cacher la vérité. Je ne sais pas si vous serez en mesure de les utiliser de nouveau., m’informe-t-elle avec un regard empathique.  

 

Je me sens écarquiller les yeux et, soudain, tout me revient à la gueule en un éclair, comme un tsunami qui dégage tout sur son passage : le contrat sur Ryo, Kaori dont je tombe amoureux et qui m’affronte par amour pour lui, mon abdication et mon départ… pour elle. C’est pour elle que j’ai donné à mon ami le nom de mon commanditaire. L’explosion de l’avion, mon réveil des plus douloureux, la seringue puis le brouillard. Seules quelques images reviennent dont une d’elle que je tiens par la gorge. J’ai voulu tuer l’amour de ma vie. J’entends comme une voix lointaine les paroles qu’elle m’a prononcées, m’appelant à travers le brouillard de mon esprit drogué. Je sens une larme perler à mon œil puis couler le long de ma joue.  

 

- On fera tout pour vous rendre un maximum d’agilité et de sensations. Je m’y emploierai, je vous le promets., me dit la jeune femme face à moi, ignorante de mon tourment réel.  

- Oh, au fait, je m’appelle Kazue. Ravie de pouvoir enfin vous parler et que vous puissiez m’entendre. Ca me donnera moins l’impression de parler seule et d’être un peu folle., plaisante-t-elle.  

 

Malgré moi, je sens un sourire étirer mes lèvres. Moi aussi, je me sens un peu moins fou en sa présence. Je voudrais bien lui répondre quelque chose mais le sommeil me rattrape et je m’endors.  

 

I'm so tired of this place  

Je suis si fatigué de cet endroit  

I wanna hear your voice  

Je veux entendre ta voix  

I wanna see your face  

Je veux voir ton visage  

I can't escape the way I feel about you  

Je ne peux pas échapper à ce que je ressens pour toi  

 

Assis dans le fauteuil, je regarde par la fenêtre, pensif. Mon ami japonais vient de partir. Ca fait du bien de le voir à mes côtés malgré ce que j’ai voulu lui faire. J’aurais pu le tuer. On m’avait payé pour le faire et tout ce qui en a découlé, c’est qu’il a dû tuer celui qu’il considérait comme un père. Je sais que c’était quelque chose qui devait arriver mais j’aurais préféré que ça n’arrive pas par moi mais Shin Kaibara était un manipulateur de première. Ryo m’a tout relaté, Falcon l’aidant pour la partie où ils n’étaient pas ensemble. Je sais quel rôle elle a joué et, bien qu’ils m’assurent qu’elle ne m’en voudra pas, je refuse de la voir quand ils me le proposent. Je ne veux pas qu’elle me voit dans cet état-là.  

 

Je regarde mes mains dont la peau porte les traces de brûlures intenses. Les séances de débridement sont insupportables. Je dois faire appel à toutes mes compétences de nettoyeur pour ne pas hurler et rester immobile. Je sais que Kazue fait tout son possible pour minimiser la souffrance mais, à l’impossible, nul n’est tenu et la peine que je vois dans son regard m’émeut un peu plus à chaque fois. Cette femme a le cœur sur la main. Elle est là à tout moment du jour et de la nuit. Je le sais, j’ai entendu le Professeur la sermonner sur le fait qu’elle ne quittait plus la clinique depuis quelques temps.  

 

- Depuis combien de temps ?  

 

Elle me fait souffrir à nouveau le martyr et la question fuse pour m’occuper l’esprit. Je suis à deux doigts de craquer et de demander à voir Kaori, rien que pour son sourire et sa chaleur et je ne peux pas. Elle ne mérite pas de me voir dans cet état-là alors qu’elle ne se souvient que de moi avant le crash. Elle me croit mort et c’est peut-être mieux ainsi. Je ne veux pas la voir triste. Elle a une vie à construire avec mon imbécile d’ami qui tergiverse à nouveau.  

 

- De quoi me parlez-vous ?, me demande Kazue, surprise.  

- On pourrait peut-être se tutoyer. Vous avez tout vu de moi après tout., la taquiné-je, voyant un joli rose teinter ses pommettes.  

- Oui, je veux bien, Mick. Alors de quoi me parles-tu ?, l’interrogea-t-elle.  

- Depuis combien de temps n’es-tu pas rentrée chez toi ?  

 

Je la regarde se concentrer exagérément sur sa tâche. Elle n’ose affronter mon regard et se mord la lèvre. Je me concentre sur ce petit geste qui entraîne mes pensées sur des pentes glissantes, agréablement glissantes d’ailleurs, et la laisse tergiverser un moment, la contemplation de sa gêne détournant mes pensées de la douleur provoquée par ses gestes.  

 

- La question ne me semble pas compliquée pourtant. Depuis hier soir, non ?  

 

Je tente au bout d’un moment de la sortir de là malgré tout, attendant de voir sa réaction. Va-t-elle me mentir ou me répondre sincèrement ? Que ferai-je si elle me ment ? Vais-je la pousser dans ses retranchements ?  

 

- Si les journées se comptent en semaines, c’est possible., avoue-t-elle, osant me jeter un coup d’oeil curieux.  

- Ce n’est pas très sain. Tu dois manquer à la personne qui t’attend.  

- Personne ne m’attend, alors autant que je reste ici où je peux être utile.  

 

Elle me dit ça naturellement en me fixant de ses grands yeux marrons. Elle me fait penser à d’autres yeux d’une couleur similaire mais je suis bien là où je suis.  

 

I don't wanna know another day without you  

Je ne veux pas vivre un autre jour sans toi  

Won't you call my name  

Ne m’appelleras-tu pas  

'Cause I can't be without you  

Car je ne peux pas être sans toi  

 

Quand vas-tu arriver ? C’est ma première pensée du matin et je suis surpris parce que, ce matin, ma première pensée ne va pas pas vers Kaori mais vers Kazue. Je me sens un peu coupable mais je m’assois dessus. Kaori n’est pas pour moi. Elle aime Ryo et Ryo l’aime… même s’il fait l’idiot et qu’il ne veut pas s’engager. Moi, j’ai eu une nouvelle chance. Kaori restera mon premier amour, mon premier vrai amour, pas juste un coup de cœur… enfin de cœur, c’est pour rester poli. Elle a ouvert une porte en moi, une porte hermétiquement fermée depuis toujours. Je pense même que c’est la même qu’elle a ouverte chez mon frère d’armes mais lui manque d’un peu plus d’expérience de vie normale que moi. Cette porte ne s’est pas verrouillée quand je l’ai laissée partir. Elle attend juste une nouvelle main pour en actionner la poignée.  

 

Je pourrais même dire que j’ai eu deux nouvelles chances parce que, très honnêtement, c’est un miracle que je sois vivant ce jour et capable de penser à tout cela. Je devrais être mort, plongé au fond de l’océan avec toutes les autres victimes de ce crash, fruit de la folie d’un homme, folie qui l’a conduit à me sauver d’une mort qu’il avait lui-même voulue. Cherchez la logique d’un homme psychiquement aliéné. Donc je devrais être mort et, si je ne l’étais pas, - comme je ne le suis pas ? - je devrais être un légume, drogué à une substance puissante, ignoble, et aussi électrocuté. Donc je devrais même être un légume grillé. Une chose n’est pas morte en tous cas, c’est mon cynisme…  

 

Donc, voilà, je suis un double miraculé, physique et sentimental, et, aujourd’hui, une deuxième vie m’attend. Je suis mort, administrativement, mais en vie et je compte bien en profiter et peut-être que l’envie me prendra de ressusciter administrativement également un jour. J’entends des voix dans le couloir et je souris en reconnaissant un son mélodieux. Merci et adieu Kaori. La porte s’ouvre.  

 

- Tu es en retard.  

- J’ai été prise dans le bouchons. Désolée., t’excuses-tu.  

- Ca veut dire que tu es rentrée chez toi ?  

- Oui, je voulais changer de vêtements., m’annonces-tu.  

- Tu es ravissante dans cette robe. Tu n’as pas oublié de mettre ta blouse ?  

- Je… Je voulais te voir avant… pour te dire bonjour…, me dis-tu en prenant une inspiration.  

 

Mon cœur bat un peu plus vite au regard anxieux et expectatif que tu me lances. Je note que ta robe est un peu plus sexy que d’habitude… pour moi ?  

 

- Si je ne craignais pas de m’effondrer devant toi, je t’accompagnerais jusqu’aux vestiaires., te dis-je et ton sourire éblouissant me récompense.  

- Je garde cela en mémoire pour tes exercices de rééducation., me réponds-tu avant de ressortir.  

 

I don't wanna know another day without you  

Je ne veux pas vivre un autre jour sans toi  

Won't you call my name  

Ne m’appelleras-tu pas  

'Cause I can't be without you  

Car je ne peux pas être sans toi  

 

- Et là ?, me demandes-tu, posant la pointe d’une aiguille sur mon pouce.  

 

Il reste immobile, insensible à la douleur.  

 

- Je ne sens rien mais je me délecte de la vue., lui dis-je pour chasser le regard triste qui naît de ma réponse.  

 

Tu baisses les yeux et vois le joli décolleté que tu m’offres. Loin de t’en offusquer, tu m’offres un regard charmeur, loin, bien loin de la jeune femme sérieuse que tu es en présence d’autres hommes. Ca, il n’y a qu’à moi que tu l’offres.  

 

- Tant mieux si ça te plaît. L’examen est fini., m’annonces-tu.  

- Je ne crois pas. Tu as oublié de tester une zone très importante., te dis-je.  

 

Je vois ton regard se baisser vers mon entrejambe, tes pommettes rougissant. Je n’étais pas prêt à aller jusque là mais c’est une information que je garde en mémoire.  

 

- Pas le premier soir, Mademoiselle. Je suis un gentleman.  

 

Le rouge sur tes joues s’accentue. Tu te mords la lèvre en un geste qui me donne de plus en plus envie de t’embrasser et détournes le regard, le temps de cacher ta gêne.  

 

- Je ne vois pas de quoi tu parles., m’offres-tu.  

- De mon visage.  

 

Je te vois hésiter puis abdiquer. Tu te penches vers moi et j’en profite pour lâchement te ceinturer et t’amener sur mes genoux où tu t’écrases sans aucune précaution.  

 

- Mick ! J’ai dû te faire mal. Ne refais plus jamais cela !, me tances-tu.  

- Rien senti. Il faut bien que je tire un avantage de ma nouvelle condition. Au travail, darling.  

 

Tu me lances un regard sévère au début de ma réplique et finis sur un rire léger, émue par ce petit surnom qui m’a échappé. Je sens avec ravissement la piqûre de l’aiguille sur mon front mais sur mes yeux puis mon nez et mes joues, c’est la douceur de tes doigts et c’est nettement plus agréable.  

 

- Un dernier test., souffles-tu, légèrement nerveuse.  

 

Tes lèvres se posent sur les miennes et je te montre avec empressement que je t’ai bien sentie. Je ne m’attendais pas à cela mais j’en suis ravi et je n’en cache rien.  

 

- J’espère bien être le seul à bénéficier de ce genre de tests., te dis-je, déposant un baiser aérien sur tes lèvres rougies et gonflées.  

- Le seul et l’unique., m’affirmes-tu.  

 

J’en suis plus que satisfait.  

 

I'm so tired of this place  

Je suis si fatigué de cet endroit  

I wanna hear your voice  

Je veux entendre ta voix  

I wanna see your face  

Je veux voir ton visage  

I can't escape the way I feel about you  

Je ne peux pas échapper à ce que je ressens pour toi  

 

- J’ai déjà été fiancée et il a été tué. Je ne veux pas qu’il t’arrive la même chose. Je connais la vie d’un nettoyeur. J’en côtoie un depuis suffisamment longtemps pour savoir ce qui peut se passer. Je t’en prie, Mick. Ne fais pas ça., m’implores-tu.  

 

Je te regarde m’évoquer depuis une heure toutes les raisons qui font que je devrais changer d’avis sur ma carrière mais je ne peux me résoudre à te céder. L’amoureux en moi le voudrait mais j’ai ma fierté d’homme et je veux penser que les choses n’ont pas changé. Tu as fait des miracles, Kazue, et, aujourd’hui, si je peux me tenir debout, marcher et avoir une vie normale, ou à peu près – ce qui devrait être la chose qui me ferait réfléchir mais que j’occulte sciemment -, c’est grâce à toi mais je ne peux t’en remercier en cédant sur le fait de reprendre ce que je sais faire de mieux.  

 

- Tu verras, tout ira bien.  

- Non, je ne te crois pas. Je n’ai pas la force de perdre une deuxième fois l’homme que j’aime.  

 

J’ai du mal à croire que je dois choisir entre toi et mon métier. Tout en moi vote pour toi sauf cette fierté mal placée qui me pousse à me rebeller et tenter le tout pour le tout.  

 

- Faisons un compromis, je fais une dernière mission, une vraie mission, pas le genre retrouver une jeune fugueuse. Si j’échoue, je me retire définitivement, si je réussis, tu me fais confiance pour te revenir à chaque fois. J’ai quelque chose qui me retient à la vie désormais, Kazue.  

- Alors pourquoi vouloir la risquer ?, m’opposes-tu, ton regard empli d’incompréhension.  

- Parce que je ne devrais plus être ici et que le miracle a peut-être été plus loin que je le pensais. J’ai encore besoin d’espérer un peu qu’il ne se soit pas encore arrêté., te dis-je, levant mes mains gantées.  

 

Tu regardes ces mains dont j’ai retrouvé l’usage mais pas les sensations à part les températures extrêmes. Tu comprends ma frustration et l’acceptes pour moi, uniquement pour moi, faisant taire tes peurs de femme amoureuse.  

 

I don't wanna know another day without you  

Je ne veux pas vivre un autre jour sans toi  

Won't you call my name  

Ne m’appelleras-tu pas  

'Cause I can't be without you  

Car je ne peux pas être sans toi  

 

Je suis de nouveau dans un lit d’hôpital par ma faute, par stupidité, par fierté. J’aurais dû t’écouter ainsi que le Professeur. Fini pour moi le métier de nettoyeur, il va me falloir trouver autre chose. Finalement, je vais peut-être me cantonner aux recherches de fugueuses. Ca m’occupera. Cette aventure aura au moins eu l’avantage de m’apporter deux réponses sur un plateau d’argent : clap de fin pour le nettoyeur et clap de fin pour mon histoire d’amour avec ma rouquine. J’ai eu beau prétendre, il n’y avait qu’une femme dans mes pensées et elle est actuellement dans mes bras, pleurant de soulagement pour l’idiot que je suis.  

 

- A cause de mon égoïsme, je t’ai fait tant de peine…  

 

Tu me regardes aussi désolée que soulagée et je rêve que l’on se retrouve à deux pour pouvoir enfin profiter d’un moment d’intimité que nous n’avons pas eu depuis des jours. Je ne sais pas si mon idiot d’ami va enfin comprendre le message que je lui fais passer. Son subterfuge pour essayer de tromper sa partenaire quelques heures plus tard me montrera que non… Il est désespérant mais j’ai d’autres chats à fouetter que son handicap émotionnel. Je m’en chargerai un peu plus tard.  

 

- Tu arrêtes définitivement ?, me demandes-tu quand nous sommes enfin seuls.  

- Je vais me cantonner aux personnes disparues et aux enquêtes mortellement ennuyeuses. Tu pourras vivre avec cela ?  

- Si ça devient dangereux ?, t’inquiètes-tu.  

- J’ai un pote à qui refiler l’affaire. Si la cliente est jeune et jolie, ça devrait passer.  

 

La plaisanterie prend, tu ris puis acquiesces et je suis le plus heureux des hommes. Nos lèvres se joignent en un tendre baiser.  

 

I don't wanna know another day without you  

Je ne veux pas vivre un autre jour sans toi  

Won't you call my name  

Ne m’appelleras-tu pas  

'Cause I can't be without you  

Car je ne peux pas être sans toi  

 

Parcourant mon journal du matin, assis sur le rebord de la fenêtre, je t’entends aller et venir dans l’appartement. Ta présence a envahi cet espace et j’en suis le plus heureux des hommes. Les cris provenant de l’immeuble d’en face me font lever la tête de ma lecture et je regarde mes deux comparses vivre leur vie comme si rien ne s’était passé, comme si un général complètement taré n’avait pas failli avoir raison d’eux et qu’ils ne s’étaient pas dits des choses qu’ils n’étaient capables de se dire qu’en ces moments-là. Ils nient tout changement dans leur relation et, pourtant, je me pose des questions. La question que je ne me pose pas en revanche, c’est celle qui te concerne quand tu approches de moi, me tendant une tasse de café. Je la prends et prends tes lèvres avec tendresse.  

 

J’ai connu l’amour avec Kaori, j’ai cru un moment qu’elle serait le seul amour de ma vie mais elle n’était pas celle qu’il me fallait. Elle était juste mon premier amour, celle par qui le reste devait arriver et tu es là, aujourd’hui, différente d’elle. Tu es celle qu’il me faut, celle qui me suffit, celle qui m’équilibre, celle qui fait battre mon cœur.  

 

I don't wanna know  

Je ne veux pas vivre  

I don't wanna know  

Je ne veux pas vivre  

I don't wanna know another day without you, oh  

Je ne veux pas vivre un autre jour sans toi, oh  

 

- Kazue, si je te proposais de vivre avec moi, tu me répondrais quoi ?  

- Si c’est ce que tu souhaites, repose-moi la question sans le conditionnel., réponds-tu, malicieuse.  

 

Je te regarde et tout doute s’envole. Je t’aime, tu m’aimes, nous nous aimons.  

 

- Emménage chez moi. Je ne veux plus vivre un jour sans toi., te dis-je d’une voix légèrement rauque.  

- Moi non plus., me réponds-tu, m’enlaçant avec amour.  

 

Qui aurait cru qu’en venant apporter la mort au Japon, j’y trouverai la vie. Le pays du soleil levant porte bien son nom…  

 


Capitolo: 1 2 3 4


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de