Hojo Fan City

 

 

 

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Rated R - Prosa

 

Autore: nodino

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 11 capitoli

Pubblicato: 16-05-23

Ultimo aggiornamento: 25-06-23

 

Commenti: 15 reviews

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HumourRomance

 

Riassunto: Le kakigori, c'est un dessert glacé et c'est délicieux (si, si, vous pouvez me croire). Alors que Tokyo vit à l'heure de la canicule, City Hunter va souffler le chaud et le froid et vous faire passer une bonne soirée en leur compagnie. Et surtout, n'oubliez pas : tout passe, tout lasse, tout casse... sauf les glaces !

 

Disclaimer: Les personnages de "Kakigoriii" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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It's the name of the web site. HFC = Hojo Fan City.

 

 

   Fanfiction :: Kakigoriii

 

Capitolo 4 :: Kakigori à table.

Pubblicato: 10-06-23 - Ultimo aggiornamento: 21-07-23

Commenti: Hello ! Voici la suite de notre petite histoire de kakigori. Voilà ce que Ryo a décidé de faire. J'espère que cela vous rafraichira. Merci beaucoup pour les reviews, c'est un pur plaisir de vous lire ! A bientôt pour la suite.

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6


 

-Ahhhh décidément, j’adore tes icebergs Kaori ! s’écria Mick en enfournant une nouvelle cuillérée de kakigori.  

 

-Je vois ça ! sourit la nettoyeuse en suivant avec envie le chemin que faisait la cuillère entre la bouche de l’américain et sa coupe de glace. Celui-ci jeta un regard interrogateur à la place vide devant la jeune femme.  

 

-Tu n’en veux pas ?  

 

-Non, mentit-elle, je n’ai plus faim.  

 

L’envie la tenaillait mais, suite à la fameuse bataille de boules de neige dans la cuisine, il n’y avait plus assez de blocs de glace. En bonne hôtesse, elle avait donc laissé sa part aux autres.  

 

 

-En tout cas, c’est fabuleux ce truc ! s’écria Mick avec un enthousiasme enfantin, même si je maintiens que ça manque d’alcool !  

 

Tous se joignirent à lui pour féliciter Kaori sur son choix de dessert, à part Ryo qui tentait de négocier un rencard à Saeko en paiement de ses dettes. Le japonais avait déroulé devant les yeux de l’inspectrice une interminable liste de services rendus en énumérant le nombre de « coups » correspondants, liste à laquelle elle répondait, comme d’habitude, par une amnésie totale. Ryo était donc très occupé à hurler au scandale, ce qui ne l’empêchait pas d’observer sa partenaire à la dérobée. Il fronça d’ailleurs imperceptiblement les sourcils lorsque son comparse blond sortit sa cuillère de la bouche pour la planter dans sa glace et la tendre en direction de la rouquine :  

 

-Tiens, goûte comme c’est bon !  

 

-Euh, non merci, loucha Kaori, la cuillère sous le nez. Je sais que c’est bon mais je t’assure que je n’ai vraiment plus faim, ajouta-t-elle, plutôt réticente à l’idée de partager les fluides de son voisin.  

 

- Ça m’en fera plus alors ! conclut Mick en engloutissant son énorme cuillère avec gourmandise. La seconde suivante il se frappait le front de la paume en grimaçant de douleur :  

 

-Outch! Oohh ! Ah mais ça fait maAAal !  

 

-C’est un gel de cerveau, mange moins vite, espère de goinfre ! se moqua Kazue, sinon ça donne mal au crane.  

 

- Che ne peux pas m’en empêcher, ch’est vraiment trop bon, répliqua-t-il, toujours sur sa lancée. Puis il se tourna vers Falcon :  

 

-Tu vas me voir chouvent au Cat’s, Umi ! Ichebergs à gogo tout l’été !  

 

-Merci mais non merci, refusa le géant, les clientes se plaignent à chacun de tes passages. Crois-moi, je te vois déjà bien assez comme ça ! S’il le faut, je retirerai les kakigoris de la carte.  

 

-Hey ! s’écrièrent Kaori et Miki en chœur, ne nous punis pas à cause de cet imbécile !  

 

-Je veux mon kakigori préparé par Miki, moi !! protesta la rouquine, elle les fait comme personne !  

 

-Et moi j’aime qu’on me dise que je fais le meilleur kakigori de la ville, ajouta Miki en relevant fièrement le menton avant de jeter un regard en biais vers l’américain, mais ne t’inquiète pas Kao, entre Mick et toi, le choix sera vite fait ! Crois-moi, ce ne sont pas les kakigoris qui vont disparaître du Cat’s !  

 

-Ok, ok, je ne suis pas le bienvenu, j’ai compris, bouda celui-ci, mais ce n’est pas grave, Kaori m’en fera, elle. N’est-ce pas ?  

 

-Je ne sais pas trop hésita celle-ci, aussi peu encline à répondre favorablement à cette requête qu’à la première. C’était déjà bien assez compliqué de garder secrète sa relation avec Ryo, alors prendre le risque de voir Mick débarquer tous les quatre matins n’était pas l’idée du siècle.  

 

-Achète une machine et fais-les toi-même, répliqua Ryo, sur la même longueur d’ondes que sa compagne. Il replia sa liste de « coups » pour la glisser et l’oublier dans sa poche, avant de décaler sa coupe que Mick lorgnait du coin del’oeil, maintenant qu’il avait fini la sienne. Non seulement il avait des vues sur sa partenaire mais aussi sur son dessert !  

 

-Tu sais, avec mes mains c’est difficile, souffla l’américain en posant un regard faussement triste sur ses gants qui cachaient ses mains abîmées.  

 

-Bah voyons, marmonna Ryo entre ses dents. Le fourbe tentait de prendre Kaori par les sentiments...  

 

-Bah voyons, renchérit Kazue en levant les yeux au ciel, hors de question que tu viennes casser les pieds à Kaori, peu importe la raison. Surtout que tu es tout à fait capable de te servir de tes mains, les tests d’hier l’ont encore prouvé ajouta-t-elle en adoptant un phrasé médical, mais avec un léger sous-entendu dans le regard qui ne trompa personne. S’il le faut, nous achèterons nous aussi une machine à Iceber… à kakigoris.  

 

-Oh oui ma douce ! C’est bien toi la meilleure ! lui sourit Mick, une petite étincelle illuminant l’azur de son regard, signe qu’il comprenait parfaitement l’allusion coquine à leur soirée de la veille.  

 

-C’est surtout vraiment délicieux, merci Kaori pour cette idée ! s’exclama l’infirmière, ignorant superbement son compagnon. Elle savait que cela le rendait fou et, effectivement, l’américain oublia aussitôt toute idée de venir conter fleurette à Kaori pour multiplier les œillades amoureuses envers elle.  

 

- Je reconnais que c’est pas mal, déclara le Doc, jusqu’ici silencieux, mais je trouve ça un peu fade… Une lichette d’alcool relèverait le tout.  

 

-Ah ! Enfin quelqu’un qui pense comme moi !  

 

-Je dirais même plus, Mick : rien ne vaut un bon whisky. Au besoin, vous mettez deux glaçons pour la fraîcheur si vraiment vous y tenez... D’ailleurs, j’y pense ! Il faut que je vous emmène au Dragon Doré ; ils viennent de recevoir un «12 ans d’âge » dont vous me direz des nouvelles, les enfants !  

 

-Ah mais quand vous voulez ! s’enthousiasma l’américain.  

 

-Et toi, Ryo ? partant aussi j’imagine ? s’amusa le vieux médecin avec un hochement de tête en direction du troisième acolyte habituel.  

 

-Ahhhh, soupira Mick sans laisser au japonais le temps de répondre, vous n’êtes pas au courant, mais Ryo a pris sa retraite.  

 

-Sa retraite ? Quelle retraite ? tiqua le Doc, il n’a pourtant pas encore l’âge que je sache.  

 

-Pas celle-ci, précisa l’américain, l’autre, la meilleure, la festive ! Impossible de le déloger d’ici en ce moment !  

 

-Tu ne fais plus la bringue ? Toi, Ryo ?! Tu n’es visiblement ni blessé, ni malade, ni dépressif... Voilà qui est étrange effectivement…  

 

Celui-ci, avachi nonchalamment contre le dossier de sa chaise et une petite main baladeuse en direction de la cuisse de Saeko, ignora superbement la question. Mais en interceptant le frémissement fébrile à la commissure de sa bouche, le vieux médecin comprit qu’il venait de toucher du doigt quelque chose. Il ne put résister à l’envie d’enfoncer le clou.  

 

-Tu as quelque chose à nous raconter, Baby Face ?  

 

-Très bonne question, Doc, en profita Miki, les mains jointes sous le menton et les yeux brillants d’intérêt, tu as quelque chose à nous raconter, Baby Face ?  

 

-Mais il n’y a rien à raconter, répondit-il le plus calmement possible alors que tous les regards se posaient sur lui, je n’ai pris aucune retraite, je suis juste occupé. Et croyez-moi, je suis tout à fait partant pour une soirée restau/bar/love hôtel si c’est en bonne compagnie, n’est-ce pas Saeko ?  

 

Il se tourna vers sa voisine, déterminé à reporter l’attention sur elle, mais celle qui repoussait sa main, quelques secondes encore auparavant, se penchait désormais vers lui, un sourcil interrogateur surplombant un regard inquisiteur :  

 

-Tu es JUSTE occupé ? C’est-à-dire ? Raconte-nous tout «Baby Face »…  

 

En plus d’appuyer fortement sur son surnom, Saeko affichait son air affûté, signe qu’elle ne le lâcherait plus maintenant que sa curiosité avait été piquée. Il n’avait pas trente-six possibilités, il pouvait la subir comme Kaori subissait celle de Miki ou bien mener la danse à sa façon. Le moment était donc venu. De toute façon, sa décision était prise : Kaori devait savoir.  

 

Du coin de l’œil, il voyait le visage de sa compagne se décomposer et ses yeux s’ouvrir aussi grands que des soucoupes. La bouche légèrement entrouverte, elle avait cessé de respirer et essayait visiblement de deviner ses intentions. En tout cas, elle ne s’attendait certainement pas à ce qui allait suivre. Dans un silence de cathédrale, il se pencha en avant, induisant le même geste de la part de ses convives. Puis, quand il fut certain d’avoir toute leur attention, il murmura sur le ton de la confidence :  

 

-Je mange des kakigoris…  

 

-Hein ? s’étranglèrent-ils, tu quoi ?  

 

-Vous me demandez ce que je fais le soir et je vous réponds, expliqua-t-il en souriant de toutes ses dents, je mange… des kakigoris.  

 

-Des kakig… C’est pas possible, gémit Miki en s’affalant sur la table comme si une grosse libellule avait chuté depuis le plafond sur son crâne.  

 

-Qu’est-ce qu’il y a ? Tu ne connais pas les Kakigoris ? se moqua-t-il.  

 

-C’est donc ton dernier mot Saeba ? grogna la mercenaire, le regard excédé, tu n’as rien d’autre à dire que : « Je mange des… kakigoris ? »  

 

-C’est devenu toute ma vie ma chère, répondit-il, énigmatique.  

 

-J’abandonne, maugréa-t-elle en se levant brusquement. J’espérais autre chose mais visiblement je faisais fausse route. Je ne sais pas pourquoi j’ai pu croire que… Je vais donc faire la vaisselle. Laisse Kao, ajouta-t-elle, en voyant la rouquine prête à la suivre, je m’en charge, il faut que je m’occupe les mains.  

 

Et, les bras chargés d’assiettes bringuebalantes, elle quitta le salon en rageant contre « Cette grosse patate de Saeba qui n’est vraiment pas fichu de faire avancer sa relation avec Kaori ! J’t’en ficherais des kakigoris, moi !».  

 

-Elle va se calmer, ne vous inquiétez pas, les rassura Falcon une fois qu’elle eut disparu, mais ce serait bien que tu arrêtes de l’énerver Ryo, enfin je dis ça pour ton bien.  

 

Ryo s’apprêtait à en rajouter une couche quand un projectile s’envola depuis la cuisine et l’atteignit en pleine tête.  

 

-La ferme, patate !! gronda la voix lointaine de la brunette en colère.  

 

-Je t’avais prévenu, railla le géant en haussant les épaules tandis que Ryo se massait le crâne en ramassant le petit tubercule qui l’avait agressé.  

 

La pomme de terre toujours en main, il se tourna alors vers le Doc. Il avait senti son regard peser sur lui pendant tout cet échange et, comme il s’y attendait, une étincelle s’était allumée derrière ses petites lunettes. Un demi-sourire étirait ses lèvres fines et il semblait très intéressé par l’information qui avait fait sortir la mercenaire de ses gonds.  

 

-Que voilà un renseignement bien intéressant, Baby Face ! finit-il par lâcher, je savais bien qu’un jour ou l’autre tu succomberais… au kakigori. Mais je ne m’attendais pas à ce que tu reconnaisses de ton plein gré être devenu amateur de ce genre de… dessert. Et comme tu n’es pas homme à manger tout seul dans ton coin, j’imagine qu’il le partage avec toi, Kaori, non ?  

 

La nettoyeuse, très occupée à envoyer des messages subliminaux à son partenaire, à grands renforts d’imperceptibles mouvements de tête de gauche à droite et vice versa, se figea aussitôt en entendant son nom. Elle vira rouge pivoine, avant de débiter à toute allure :  

 

-Ha… Ha ha, bah oui, Doc, ! J’adore les kakigoris quand il fait chaud… ah ah ! Et là il fait vraiment très chaud, alors on se rafraîchit en mangeant des kakigoris, c’est tout à fait normal quoi !  

 

Kazue et Saeko, qui la regardaient attentivement, échangèrent alors un bref regard puis un sourire entendu. Elles connaissaient assez finement le couple pour avoir compris, elles aussi, que dernière ces mots anodins se cachait une information considérable.  

 

Les convives se divisaient désormais en trois catégories. Il y avait d’abord ceux que la situation amusait beaucoup, à savoir le Doc, Saeko et Kazue, puis venaient ensuite ceux que cela mettait mal à l’aise, Kaori bien entendu et Umibozu - il connaissait le secret des deux nettoyeurs depuis son mariage et s’il avait été muet comme une tombe, c’était surtout pour s’éviter ce genre de discussion - et il restait enfin ceux qui se trouvaient à cent mille lieux de comprendre le sous-entendu lancé par Ryo. Effectivement, si Miki ronchonnait encore depuis la cuisine à propos de la bêtise du japonais, Mick, lui, se délectait du Kakigori de Kazue avec l’innocence d’un enfant :  

 

-D’accord, c’est bon les icebergs, mais quand même, tous les soirs… à un moment tu dois te chopper un sacré mal de bide en plus du mal de crane. Et crois-moi, quitte à avoir la migraine, autant que ce soit à cause d’un bon whisky, comme dit le Vieux !  

 

-Moi je ne m’en lasse pas, répondit simplement Ryo en reposant la pomme de terre pour prendre une cuillerée de sa glace et empêcher Mick d’en faire autant.  

 

-Tu m’en diras tant, s’amusa Saeko en replaçant une de ses mèches derrière son oreille, dire que tu aurais pu y goûter bien plus tôt si tu avais eu le courage d’attraper une cuillère.  

 

Le nettoyeur ne répondit rien, obligé de reconnaître qu’elle n’avait pas tout à fait tort.  

 

-En parlant de cuillère, passez-moi vos couverts, les interrompit Miki en revenant de la cuisine avec un plateau. De quoi parlez-vous ?  

 

-De Ryo qui a eu la meilleure idée de sa vie en plantant sa cuillère dans une Kao… un kakigori corrigea le Doc en ricanant après avoir reçu la pomme de terre récupérée et balancée par Kaori depuis l’autre bout de la table.  

 

-Eh bien moi je trouve que Kaori est bien gentille de te les faire, tes kakigoris ! rétorqua Miki en récupérant les couverts, vu comment tu la traites !  

 

-Ah mais je mets un point d’honneur à lui en préparer aussi et je sais exactement comment elle les aime ! répliqua Ryo, toujours imperturbable dans son discours à double sens, malgré les regards meurtriers que lui lançait sa partenaire, rien ne vaut le partage d’égal à égal, ça décuple le plaisir. Tu vois ce que je veux dire ?  

 

Miki l’écoutait, décontenancée. Elle ne voyait pas du tout de quoi il parlait et trouvait qu’il en faisait quand même beaucoup pour un simple dessert. Mais au moins, pour une fois, il semblait faire cas du bien-être de sa partenaire et, connaissant cet égoïste notoire, c’était déjà une belle victoire.  

 

-Je crois surtout, répliqua-t-elle en retournant vers la cuisine, que la pomme de terre a dû te cogner un peu trop fort. Tu as un rapport très étrange avec la nourriture Saeba, ce n’est que de la glace, tu sais !  

 

Si elle ne voyait rien à force d’allers-retours, d’autres buvaient du petit lait. Kaori, elle, se tortillait sur sa chaise et Umi essuyait son verre comme si sa vie en dépendait.  

 

-Moi je vois tout à fait, reprit le Doc, son regard prenant soudain cet éclat lubrique que tout le monde connaissait bien, c’est vrai qu’à ta place je mangerais des kakigoris tous les jours, et plusieurs fois par jour même !  

 

-Qu’est-ce que tu crois, le Vieux ? On n’arrête pas : dans la cuisine, le salon, sur le canapé et même sur cette tabl…  

 

-RYO !! Ça suffit ! le coupa Kaori, rubiconde. Elle tapait dans le dos de son voisin qui s’étranglait et toussait, à la recherche de son oxygène. Respire Umi, respire !  

 

-Qu’est-ce qui se passe Nounours ? s’inquiéta Miki en passant la tête par l’encadrure de la porte.  

 

-T’inquiète Miki, il a juste avalé son kakigori de travers ! s’esclaffa Ryo, remets-toi, tête de poulpe ! «Ce n’est que de la glace» !  

 

Falcon ignora le sarcasme et, ayant réussi à récupérer son souffle à défaut de son teint d’origine, il remit d’aplomb ses lunettes et rassura sa femme.  

 

-Je vais préparer du café alors, si tout va bien.  

 

Tandis que la mercenaire disparaissait de nouveau, Ryo, qui s’apprêtait à se moquer de la couleur qu’affichait le crane du géant, intercepta un regard entre Kazue et Saeko. Celle-ci tournait lentement sa cuillère dans sa coupe de glace et il sut à son petit sourire en coin et au hochement de tête imperceptible que lui retourna l’infirmière qu’elles allaient lancer une nouvelle offensive. Et effectivement :  

 

-En même temps, qui ne mangerait pas une glace par une chaleur pareille ? commença Saeko, c’est l’été, c’est normal. Mais comme dit Mick : « Tous les soirs » ! Tu vas finir par te lasser !  

-C’est vrai, attaqua cette fois Kazue, sans pitié pour la pauvre Kaori qui était devenue livide pendant la tirade de l’inspectrice, quand on pense à toutes les douceurs qu’on peut trouver en ville…  

 

-Au fait les filles ! tenta Kaori pour changer de conversation, c’est bientôt l’automne… Et si on partait tous ensemble en vacances ? Mikiii, il arrive ce café ??  

 

-Mais si ça se trouve, il ne s’en lassera jamais, réfléchit alors Saeko, ignorant la tentative désespérée de son hôtesse. Ryo Saeba, amateur d’un seul dessert, tu crois ça possible ? ajouta-t-elle en se tournant vers celui-ci.  

 

Saeko affichait un léger sourire et avait posé sa question de façon anodine, mais Ryo n’était pas dupe. Cette femme était machiavélique et sa question ne l’était pas moins ! Il avait mis le doigt dans l’engrenage et il sentait qu’elle et Kazue ne lâcheraient pas le morceau jusqu’à ce qu’elles lui aient arraché le bras. Il en avait déjà beaucoup dévoilé et ne savait pas trop s’il était prêt à se projeter aussi loin que le signifiait cette question. Il jeta un coup d’œil à Kaori qui avait de nouveau levé les yeux au ciel ; elle s’attendait à ce qu’il balance une vacherie pour se sortir de ce guet-apens et anticipait qu’elle en ferait les frais.  

 

Il prit donc une profonde inspiration puis, levant sa cuillère de glace comme on porte un toast, il répondit simplement :  

 

-Tout passe, tout lasse, tout casse... sauf les glaces.  

 

Les yeux de Kaori s’agrandirent imperceptiblement. Ses pommettes se teintèrent de rose.  

Dans le silence qui suivit, le temps suspendit son vol. La petite tirade de Ryo avait laissé Saeko et Kazue bouche bée et même le Doc et Falcon semblaient saisis de surprise.  

Seul Mick réagit, prenant tout le monde à contrepied :  

 

-Mais on s’en fiche de la glace ! La seule vraie question c’est : Quand est-ce qu’on retourne faire la bringue ? Pardon Kaori hein, c’est très bon tes icebergs, mais la fête avant tout !!  

 

-Et t’as bien raison ! renchérit Ryo sur le même ton, vive la fête ! Dans mes bras mon pote !  

 

Pour un peu, il aurait pu l’embrasser ! Mick lui offrait l’occasion de mettre fin à ce sujet qui n’avait que trop duré. Il avait dit ce qu’il avait à dire, et vu la tête que faisait Kaori, elle avait compris le message. Il fallait maintenant réussir à ne plus laisser les filles en placer une et la soirée pourrait reprendre un cours normal. Il attrapa donc son voisin par les deux épaules et l’attira vers lui pour une brève accolade :  

 

-Cela fait tellement longtemps, Mick, trop longtemps !  

 

-Enfin tu reviens à la raison ! Si tu savais comme je m’inquiétais ! Je ne te reconnaissais plus, tu ne t’occupais même plus des petites passantes mokkori !  

 

-Mais c’est vrai ! s’écria le nettoyeur en tapant du poing sur la table ! Mes petites passantes mokkori ! Je dois tellement leur manquer !  

 

-Et tu ne m’appelais plus non plus pour faire des visites nocturnes aux clientes.  

 

-Mais oui, les pauvres ! Il FAUT reprendre les visites nocturnes !  

 

-Et les bars !  

 

-Et les bars !  

 

-Et les bunnies !  

 

-Rhooo ouiii, mes ptites bunnieees !  

 

-Ryo, déclara solennellement l’américain en posant sa main sur le bras de son compère, la vraie vie va enfin pouvoir reprendre ! Mais après un tel sevrage, il faut y aller doucement, commencer par un jour sur deux…  

 

-D’accord, un jour sur deux !  

 

-Et tu pourras manger autant de kakigoris que tu voudras, ajouta-t-il, grand seigneur, tu pourrais même devenir…. vendeur de kakigoris que ça m’irait, du moment qu’on continue à rigoler et picoler ensemble !  

 

-Au secours, gémit Kaori, fatiguée de toutes ces bêtises, Ryo vendeur de kakigoris, et puis quoi encore ?!  

 

-Silence Kaori, l’interrompit Mick d’un ample geste de la main, c’est important de soutenir son pote.  

 

-C’est ça, ajouta Ryo, il me soutient… Tu ne peux pas comprendre !  

 

-Et s’il doit ouvrir un commerce de kakigoris, je l’accepte !  

 

-Il l’accepte !  

 

-Parce que quand on aime il faut savoir…  

 

-Il faut savoir… euh…  

 

Les deux comparses se regardaient, cherchant comment terminer leur tirade avec panache.  

 

-Officialiser ? proposa Saeko, sournoisement.  

 

-C’est ça ! s’écria Ryo, le poing levé, il faut officialiser !  

 

Ce n’est qu’en croisant le regard sidéré de Kaori et les sourires satisfaits de certains que Ryo comprit qu’il s’était fait piéger. Lui qui souhaitait plus que tout détourner leur attention, c’était raté…  

 

-Qu’est-ce que c’est encore que cette lubie ? lança Miki qui était revenue avec du café chaud. Toi marchand de kakigoris, sérieusement ?  

 

-Mais tu ne le savais pas Miki ? lui sourit le médecin très pince sans rire, le kakigori c’est l’avenir ! Et j’imagine même très bien Ryo et Kaori s’occupant d’une flopée de petites succursales toutes mignonnes d’ici quelques années… Ce ne serait pas magnifique ?  

 

 

Saeko et Kazue étouffèrent un petit éclat de rire dans leurs coupes de glace tandis que Kaori, mortifiée, laissait tomber sa tête sur sa poitrine pour se cacher derrière ses mèches. Falcon, lui, avait commencé à essuyer toutes les tasses de café apportées par Miki et celle-ci, au summum de la perplexité, essayait de comprendre ce qu’elle avait raté. La réaction immédiate de Ryo, piqué au vif, n’allait pas beaucoup l’aider :  

 

-Et pourquoi pas, le vieux !? Même pas peur ! Tant que c’est avec Kaori, je me sens prêt à ouvrir toute une chaîne !  

 

Miki avait la tête de quelqu’un qui aurait débarqué dans un univers parallèle. Le Doc eut pitié d’elle et tint à la rassurer, avant que quelqu’un ne vende la mèche et ne gâche cet entre-deux qu’il trouvait très amusant.  

 

-Ne t’inquiète pas, Ryo va très bien, il n’est même jamais allé aussi bien...  

 

-Ouais, je vais très bien ! Vive les glaces, vive la fiesta et surtout vive le « douze ans d’âge ! »  

 

-Vive la fête et les bonnes vieilles habitudes ! renchérit l’américain, extatique.  

 

-Ça marche ! s’enthousiasma le Doc, allons frétiller tout nus sur le comptoir du Dragon Doré !  

 

-Non mais ça va pas !! s’écrièrent en chœur les femmes de la soirée.  

 

-Je blaaaaague, mentit effrontément le plus âgé des trois compères tout en croisant ostensiblement les doigts dans son dos. Bon, je passe vous prendre demain soir à vingt heures ?  

 

-Vingt-deux heures plutôt, je préfère, proposa Mick, soudain un peu mal à l’aise.  

 

-Pourquoi ?  

 

-Parce qu’il s’est découvert une passion pour l’histoire du Japon, répondit Kazue à la place de son compagnon, il ne rate jamais son émission à vingt heures.  

 

L’assemblée éclata de rire, et l’américain répliqua, vexé :  

 

-Et alors ?! Je vous prends tous à n’importe quel quiz historique ! Et puis l’honneur est sauf, je ne bois pas encore de camomille !  

 

Et tous se remirent à rire de plus belle, ce qui dissipa un peu la tension qui s’était installée. La soirée dériva alors sur la dignité perdue du plus grand étalon d’Amérique et Ryo put souffler un peu. Il avait bien conscience que tous – presque tous - étaient désormais au courant de leur situation et de ses intentions envers Kaori, mais il s’en fichait pas mal. Ce qui l’ennuyait beaucoup plus, c’était le silence de celle-ci. Elle évitait désormais son regard et riait avec les autres des pitreries de Mick qui mimait un duel de samouraïs en courant autour de la table. Quand il simula un hara kiri et se laissa choir sur elle pour « mourir » entre ses bras, ou plutôt entre ses seins, elle le balança tout naturellement contre le mur, comme si elle n’avait jamais été le centre de toutes les discussions de la soirée.  

Ryo se demanda même un instant si elle l’avait cru.  

 

-Bon, alors ! Demain vingt-deux heures ? demanda Mick qui venait de se laisser tomber sur la chaise voisine, avant de lorgner de nouveau sur sa glace, tu ne finis pas ton kakigori ?  

 

Il allait piocher dedans quand Ryo lui attrapa le poignet pour bloquer son geste.  

 

-Je suis des vôtres, bien sûr ! Par contre, je te conseille de laisser mon kakigori tranquille dorénavant.  

 

-Ok, je te le laisse, concéda Mick, intrigué par le regard que lui lançait le japonais, mais ne me regarde pas comme ça, ce n’est que de la glace, bro.  

 

-Justement, ce n’est pas que de la glace, déclara Saeko en se levant, bon, il est l’heure de rentrer. Je vous remercie pour cette charmante soirée. C’était très instructif, rit-elle en se dirigeant vers l’entrée pour récupérer ses affaires.  

 

-Comment ça, pas que de la glace, qu’est-ce qu’elle a voulu dire par là ? questionna Mick en se rapprochant de Kazue.  

 

-Tu comprendras quand tu seras plus grand, lui retourna celle-ci avec un sourire énigmatique, viens, nous rentrons aussi.  

 

-Mais dis-moi ! insista-t-il en la suivant tandis que le reste des convives se levait à son tour, auréolés de cette aura de connivence qu’ont ceux qui partagent un secret. Mick les observait, se demandant ce qu’il avait pu rater pendant cette soirée pour ne pas en faire partie. Mais il suivit son infirmière et se prépara pour partir. De son côté, Miki, qui ne comptait pas quitter ses hôtes sans avoir dit le fond de sa pensée à Ryo, l’attrapa par le col au moment de prendre congé et l’attira brusquement jusqu’à cogner son front contre le sien.  

 

- Cesse de te conduire comme une patate, Saeba ! Laisse tomber les kakigoris et occupe-toi de ce qui est important !  

 

-C’est toi la patate, lui retourna Ryo en lui tapotant narquoisement le front de son index.  

 

-Hein ?  

 

-Viens, Miki, lui dit Falcon en posant la main sur son épaule, nous rentrons.  

 

-Mais il faut bien que quelqu’un lui dise ses quatre vérités ! Pourquoi tu ne me laisses pas faire ?  

 

-Parce que, pour une fois, il n’a pas tout à fait tort.  

 

-Comment ça pas tout à fait tort ? Tu me traites de patate ? Nounours !  

 

Lui emboîtant le pas, elle le rejoignit sur le palier pendant que le reste du groupe commençait à descendre.  

 

-Franchement Nounours, tu trouves que j’exagère ? Il n’est pas fichu de reconnaître ses sentiments et tout ce qu’il fait avec Kaori c’est des mokko… heu non, kakigo.. go… oh... ooooOHHHH !!!  

 

Tout était enfin clair !  

 

Les yeux écarquillés, la bouche figée en un O parfait, elle se tourna brusquement vers Ryo. Celui-ci, en train de fermer la porte, croisa son regard et lui lança un petit clin d’œil avant de refermer sur le couple.  

 

-Kao !! Kao !!! l’entendit-il appeler et taper derrière la porte, Kao ! Faut qu’on parle ! Appelle-moi !!  

 

Elle riait et pleurait à la fois, visiblement submergée par l’émotion de la nouvelle, puis la voix de Falcon se fit entendre et le silence revint doucement.  

 

Ryo n’avait pas bougé. Il continuait de fixer le panneau de bois, appréhendant un peu de se retourner et de se retrouver face à sa partenaire. Comment allait-elle lui faire la peau ? Un 100 tonnes ? 500 ? Un konpeïto ?! Il fallait reconnaître que s’il avait prévu d’enfin lever le voile sur leur relation, il n’avait jamais eu l’intention d’en révéler autant ni de cette façon. En l’entendant parler dans la cuisine, il avait ressenti que Kaori avait besoin d’une preuve de son investissement et l’attaque en règle de Kazue et Saeko avait fait le reste.  

 

Il s’était dit que c’était le bon moment.  

 

Avait-il eu tort ?  

 

Avait-elle pensé qu’il se moquait d’elle ?  

 

« Si jamais c’est le cas, alors je suis mort…» pensa-t-il en se retournant, prêt à encaisser les coups « mais ça valait la peine ».  

 

A sa grande surprise, rien de tel ne se produisit. Debout dans le salon, Kaori attendait, impassible en apparence. Il déglutit et s’apprêtait à la rejoindre lorsque des cris provenant de la cage d’escalier se firent de nouveau entendre et que des coups retentirent contre la porte :  

 

-Kaoriiii !! Monamouuuur ! Pourkoaaa luiii ??? Moi aussi je peux te faire des kakigoriiiiis !  

 

Mick gémissait en grattant le bois de la porte, puis il monta soudain dans des aigus terrifiés lorsque la voix de Kazue tonna sur le palier.  

 

-Imbécile ! ça suffit les glaces ! Souviens-toi, ça file mal au crâne !  

 

Un immense fracas succéda à cette déclaration et fit trembler les murs, suivi ensuite par le glissement d’un corps que l’on traîne.  

 

« A bientôt les amoureux ! »  

 

Puis le calme revint de nouveau dans l’immeuble.  

 

Pendant cet interlude, les deux partenaires étaient restés figés, chacun à sa place, l’un dans le salon et l’autre dans l’entrée, sans parler ni bouger, se contentant de se regarder fixement. Contrastant avec le boucan d’enfer qui s’était fait entendre à peine quelques secondes auparavant, le silence prenait toute la place, lourd, absolu.  

Kaori attendait. Ryo les avait mis dans une drôle de situation. Des centaines de questions se bousculaient dans sa tête.  

 

Toutes ces déclarations déguisées paraissaient stupides…  

 

Fallait-il en rire ?  

 

Allait-il en rire, lui ?  

 

Lorsqu’il fit enfin un pas dans sa direction, elle retint son souffle. Lentement, il réduisit l’espace qui les séparait. La respiration difficile, elle leva la tête vers lui lorsqu’il s’arrêta à quelques centimètres d’elle et se sentit soulagée en découvrant l’assurance qui émanait de lui.  

Puis, soudain, il eut l’air d’avoir une illumination et un rictus lui déforma le visage. Le faciès d’abruti qui faisait son quotidien fit son grand retour. De grosse gouttes de sueur lui coulant sur la tempe, il se mit à rire bêtement en se grattant la tête :  

 

-Hey, partenaire, faut que je sorte, j’ai oublié de dire un truc à Mick !  

 

Il fit alors volte-face et courut jusqu’à la porte, derrière laquelle il disparut, laissant Kaori interdite au milieu du salon.  

 

 

 


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