Capitolo 3 :: chapitre 3

Pubblicato: 15-05-04 - Ultimo aggiornamento: 15-05-04

Commenti: Mesdames et messeurs, approchez, aprochez ! Nous vous offrons, non pas un, ni deux, ni même trois, mais quatre, oui, vous avez bien entendu, quatre chapitres d'un coup. Et ce ne sont pas des chapitres ordinaires. Du suspence, de l'amour, de l'action, tout cela réunis. et garantie à vie, pièces et main d'oeuvre !

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Des voix déformées, indistinctes, des voix venues de nulle part réveillèrent Kaori. Il lui fallut quelques secondes pour évaluer la situation dans laquelle elle se trouvait : assisse sur une chaise inconfortable, les bras tirés derrière le dossier et attachés solidement. Elle s’efforça de se remémorer ce qui s’était passé avant qu’elle ne sombre dans l’inconscience : elle se voyait retranchée dans sa chambre, cernée de toutes parts, se jurant de défendre chèrement sa peau. Elle avait pris dans le tiroir de sa table de chevet le Colt 357 Magnum Lawman MK III légué par son frère et arrangé par Ryô. De l’autre côté de la porte, elle entendait les coups donnés par les assiégeants, son coeur battant au même rythme et à chaque fois, la porte cédait un peu plus. Jusqu’au moment où une armée d’hommes en noir déferlèrent dans la chambre. Elle n’eut pas le temps d’utiliser son revolver qu’un homme se jeta sur elle et la renversa. Elle put s’échapper mais c’était pour tomber dans d’autres bras. Finalement, elle réussit à se faufiler et à atteindre la chambre de Ryô. Là, un des hommes l’avait attaqué mais elle s’était bien défendue. Les traces de sang sur le lit de Ryô pourrait en témoigner. C’était juste avant qu’on l’assomme.  

Les voix se firent plus claires.  

- Fais gaffe, c’est une coriace.  

- Elle a blessé deux de nos meilleurs hommes.  

Elle était totalement consciente. Quelqu’un s’approcha d’elle.  

- Alors c’est elle la partenaire de City Hunter ? On va voir si elle mérite son titre.  

Le soupçon de sadisme dans sa voix fit tressaillir la jeune femme. Elle était terrorisée mais essaya de ne pas le montrer. Une gifle cinglante lui éclata la lèvre supérieure.  

-Eh les gars, je crois qu’on va bien s’amuser.  

D’un coup sec, on la souleva de sa chaise et le traîna de l’autre côté de la pièce. Kaori ne vit personne dans le noir ; pourtant elle ressentait le mal, la haine, l’envie de tuer, tous les regards posés sur elle la déshabillèrent presque. La corde qui retenait ses bras, fut coupée. Elle ne s’était jamais senti aussi désarmée et impuissante, elle ne pouvait compter que sur elle-même. Mais toute sa détermination ne l’avait pas préparée à l’épreuve qu’elle aurait à subir. Le premier coup au ventre la prit par surprise ; la douleur la jeta à genoux. Elle n’eut pas le temps de crier ou même de protester qu’une pluie de coups la réduit au silence.  

- J’ai bien envie de m’amuser avec la partenaire de City Hunter.  

Elle avait un goût de sang dans la gorge et se recroquevilla le plus possible pour se protéger. Ses bras, ses épaules, ses jambes, tout son corps la faisait souffrir. Son cerveau refusa de fonctionner et de se poser des questions, sur ce qu’il lui arrivait. Elle ne savait pas qui étaient ces hommes qui s’acharnaient sur elle et la raison pour laquelle ils lui en voulaient à ce point.  

Quelqu’un lui arracha la chemise.  

- Elle est plutôt bien roulée. J’me la f’rais bien.  

Sans trop viser, elle balança sa jambe dans le noir et par chance, frappa une partie sensible de l’anatomie masculine.  

- Espèce de salope !  

Elle vit l’éclat du couteau avant qu’il n’atteigne son épaule. Une douleur atroce la traversa, pourtant elle n’eut pas la force de bouger. Elle avait l’impression qu’on la déchirait en deux.  

- Merde, elle est tombée dans les pommes.  

- Tant pis, on va boire un coup avant de s’occuper de Saeba.  

Ils partirent, la laissant seule. La croyant morte ou évanouie, ils ne virent pas la nécessité de fermer la porte. Elle n’était nullement inconsciente. A chaque respiration, ses côtes la faisaient souffrir, douleur répercutée par tout son corps meurtri. Elle ne pouvait plus bouger.  

Entre ses paupières entrouvertes, elle distingua un vague espoir de s’en sortir.  

“Quelqu’un qui ne sait pas se défendre, ne mérite pas d’être mon partenaire.”  

Cette phrase de Ryô hanta son esprit tandis que, tremblante, elle se leva, s’aidant du mur.  

“Je serais une bien mauvaise partenaire si je n’arrivais pas à m’évader de cet endroit.”  

Le lieu semblait être vidé de toute vie. Dans le couloir où elle avança à grand-peine, elle sentit l’odeur de la mer et le roulis : elle était sur un bateau. Il fallait qu'elle monte sur le pont. C'était un vrai labyrinthe qu'elle devait parcourir pour enfin arriver à l'air libre. Cent fois elle avait failli s'évanouir ou s'écrouler en pleurant de douleur mais en ouvrant la dernière porte, elle oublia tout en une fraction de seconde. Devant elle s'étalait Tokyo by night, toutes ces petites lumières qui représentaient la vie, ces bruits qu'elle pouvait entendre malgré la distance. Soudain, elle comprit ce que pouvait ressentir Ryô, ses motivations profondes. Après les heures terribles qu'elle venait de passer, elle vit combien la ville pouvait être belle. Si belle ! La liberté était devant elle : quatre pas pour traverser l'allée, enjamber le bastingage et plonger dans l'eau froide de la baie de Tokyo. Et puis...  

- Hep ! Halte là ! La prisonnière s'échappe !  

A l'autre bout du bateau, un homme l'avait vue et donna l'alerte, hurlant comme un bœuf. Sans se poser de questions, Kaori prit son élan, atteignit le bastingage, évitant de justesse les balles qui la frôlèrent et sans une hésitation, se laissa tomber dans le vide. La dernière pensée qu'elle eut avant de s'enfoncer dans l'eau froide de la baie de Tokyo, fut pour Sayuri. Il lui semblait entendre sa voix : “c'est toi, ma petite soeur”. Le choc l'étourdit, elle sombra dans les profondeurs. Le sel de mer lui rongeait les blessures. Elle battit des pieds pour remonter à la surface et avaler une gorgée d'air. Sa vision se troubla, elle sentit sa fin proche, le froid l'engourdissait, le moindre mouvement pour rester à la surface était un supplice.  

“Ryô, pourquoi tu ne viens pas ?”  

Son corps pesait si lourd qu'elle ne pouvait plus le porter. Elle voulait se laisser aller, ne plus le sentir. Ses poumons la brûlaient et réclamaient de l'oxygène.  

Soudain elle vit un petit canot se détacher du quai et s'approcher du grand bateau; trois silhouettes, une énorme qui faisait tanguer le frêle esquif, une femme qui conduisait et la dernière que Kaori, même les yeux tout gonflés, reconnut :  

- Ryô ! Ry...! cria-t-elle, usant ses ultimes forces avant de s'enfoncer définitivement dans l'eau noire de la baie de Tokyo. 

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