Capitolo 4 :: chapitre 4

Pubblicato: 15-05-04 - Ultimo aggiornamento: 15-05-04

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Le plus discrètement possible, le petit canot traversa la rade. A bord, les trois personnes étaient calmes et silencieuses. Tout à coup, Ryô détourna la tête et sembla chercher quelque chose du regard.  

-Qu'est-ce qu'il y a ?  

- Chut !  

Il scruta la surface noire de l'eau puis se raidit.  

- Miki, arrête le bateau !  

Il plongea la tête la première nagea dans la direction où il avait vu le bras se débattre et s'enfoncer. Sous l'eau, il ne voyait rien mais ressentait la détresse de Kaori qui l'appelait au secours. Aveugle, paralysée, elle ne pouvait plus rien faire, seulement attendre celui qui la sauverait en tendant sa main. Bientôt, elle ne ressentit plus rien, plus de froid, plus de souffrance. Toute sa vie défila devant ses yeux : elle revit son père, celui qu'elle avait cru être son père, qu'elle pensait avoir oublié, tous les bons moments avec son frère, avec Ryô.  

Une main l'attrapa, la ramena à la vie. Un baiser, ses lèvres s'entrouvrirent, de l'air passa dans ses poumons chauffés à blanc. Elle se sentit remontée. Elle était sauvée.  

Ryô serra Kaori à mesure qu'ils remontaient à la surface. Elle ne donnait plus aucun signe de vie mais il savait qu'elle était en vie. Il fallait qu'elle soit en vie.  

Miki et Falcon l'aidèrent à la sortir de l'eau. En la voyant pâle, couverte de bleus, de sang, si fragile, Ryô eut une bouffée de rage contre ceux qui lui avaient fait ça, contre lui qui n'avait pas su le protéger, contre le monde entier qui les avaient projetés dans ce qu'il y avait de pire. Il prit son pouls, rien. Agenouillé près d'elle, il lui dégagea la trachée, posa ses mains sur sa poitrine et exerça plusieurs pressions.  

- Ryô ?  

Falcon se pencha.  

- Laisse, tu la tuerais avec tes grosses pattes. Préviens le Professeur et Kazue, on aura besoin d'eux. Et Sayuri. Miki, amène-nous sur la terre ferme.  

Pendant qu'ils obéirent, Ryô s'activait toujours à ressusciter Kaori dont le visage virait du rouge au violet. Ses lèvres sur les siennes, il lui souffla dans la bouche. Ses mains sur sa poitrine, il recommença jusqu'à temps qu'il perçut une réaction. Tout son corps crispé, elle tentait d'aspirer de l'air mais il refusait d'atteindre ses poumons. Elle se débattait, luttant contre l'asphyxie.  

- Respire, Kaori. Reviens à moi.  

Elle finit par tousser et recracher des gorgées d'eau. Quand elle eut vidé ses poumons, on la transporta délicatement dans la Jeep de Falcon.  

Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent devant la maison du Professeur qui les attendait. Au premier coup d'oeil sur Kaori, il fit la grimace.  

- Ne t'inquiètes pas, on va te la réparer, ta Kaori.  

Tous les instruments étaient installés dans une pièce. Kazue arriva bientôt : l'opération pouvait commencer. Elle dura des heures pendant lesquelles Sayuri les rejoignit et attendit avec angoisse. Au petit matin, Saeko appela : tout le monde avait été arrêté. Presque instantanément, le Professeur sortit, l'air fatigué.  

- Alors ?  

- Si elle a tenu jusqu'ici, elle tiendra le coup. Ce n'est pas ta partenaire pour rien, dit-il à Ryô.  

Et pour la première fois depuis la veille au matin, celui-ci eut un petit sourire de soulagement. 

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