Capitolo 9 :: Quatrième journée - 2ème partie

Pubblicato: 15-06-04 - Ultimo aggiornamento: 15-06-04

Commenti: Spéciale dédicace à mon Ryô à moi, perso.

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Dans la salle de conférence, les questions des journalistes s'étirèrent et touchèrent à leur fin. Un à un, ils se dirigèrent vers la sortie. La confusion régna pendant quelques instants où tout le monde, officiel, presse, personnel de l'hôtel, sécurité, se mêlèrent. Sans réfléchir, Kaori monta dans la chambre de Kazuhiko car ce serait là qu'il y irait lorsque ce serait terminé.  

Elle n'attendit pas longtemps. La porte s'ouvrit avec précipitation et l'ambassadeur entra comme une tornade.  

-Kaori ! Comment va-t-elle ?  

Il semblait à bout de force.  

-Ne vous inquiétez pas, elle est très fatiguée mais elle va bien, dit-elle en lui tendant son manteau. Je crois qu'il vaudrait mieux que vous le constatiez par vous-même.  

-Alors, allons-y.  

Ils sortirent par une porte dérobée pour éviter d'être arrêtes par les derniers reporters qui traînaient encore. La voiture était garée dans un coin isolé du parking. Kazuhiko tendit les clés à la jeune femme.  

-Je n'ai pas les idées assez claires pour conduire.  

Ils s'installèrent et, une fois sortis du parking de l'hôtel, Kaori se dirigea vers la voie rapide. Au bout de quelques kilomètres, il rompit le silence qui s'était installé :  

-Est-ce que... ?... Non, rien.  

-Quoi ?  

Il avait le regard fixé sur le paysage de gratte-ciel qui défilaient.  

-Je me demandais juste si elle vous avait parlée.  

-Non, pas un mot.  

Ils arrivèrent bientôt à l'hôpital et retrouvèrent Ryô en pleine discussion avec une infirmière.  

-Ryô ! Tu ne changeras jamais ! s'écria Kaori en l'assommant avec une massue "Pas pour toi, le repos du guerrier".  

Kazuiko avait demandé, pendant ce temps-là, le numéro de la chambre de Iori à l'infirmière et pris les devants. A l'intérieur, un médecin vérifiait le bandage qu'elle avait à la main.  

-Vous êtes de la famille ?  

-Oui, je suis son fiancé.  

Pieux mensonge.  

Elle avait les traits tirés et des cernes sous les yeux. Mais tout ce qu'il voyait, c'était cette main diminuée, entourée de bandages blancs.  

-On a dû vous dire ce qu'il lui était arrivé. Ne vous inquiétez pas : un peu de repos et elle pourra sortir dés ce soir.  

-Merci, docteur.  

Celui-ci sortit et Ryô et Kaori le rejoignirent.  

-Elle va pas si mal que ça, la petite, fit Ryô.  

-Merci à vous deux. S'il y a quoi que ce soit que je puisse faire...  

-En fait, oui...  

Kaori, assise près du lit, vit que Ryô chuchota quelque chose dans l'oreille de Kazuhiko, quelque chose qu'apparemment ce dernier trouva très drôle.  

-Toi au moins, tu perds pas le nord. C'est d'accord, même deux semaines si tu veux.  

-Qu'est-ce que tu as encore demandé ?  

-Tu verras bien. Allez viens, on rentre à l'hôtel, dit Ryô en entraînant sa partenaire avec lui. J'ai faim, moi.  

Évidemment, il ne put s'empêcher de draguer quelques infirmières sur le chemin. Toujours avec le manque de succès habituel dû à sa tête de pervers effrayante et à la massue de Kaori qui s'abattait de temps à autre.  

-S'il vous plaît, dites-moi au moins à quelle heure vous terminez votre garde !  

Tous ses efforts furent vains et aucune femme à part sa partenaire attitrée ne l'accompagnait lorsqu'il s'installa au volant, aux côtés de Kaori. C'était la première fois qu'ils se retrouvaient seuls depuis... Elle rougit en repensant aux derniers événements.  

De retour sur la voie rapide. Et bientôt à leur train-train quotidien.  

Elle jeta un coup d'oeil à son partenaire pendant qu'il conduisait et fut ébahie par ce qu'elle vit. Au delà d'une fatigue qui se reflétait dans ses yeux, il y avait sur son visage, quelque chose de nouveau. Une sorte de sérénité qu'elle ne lu connaissait pas, comme si toutes ses douleurs n'existaient plus.  

-Qu'est-ce qui s'est passé ce matin ?  

Il redevint froid.  

-Les indications de Iori sur la vidéo nous a bien aidés.  

-Nous ?  

-Saeko était avec moi.  

-Mmmm.., fit-elle en se renfrognant.  

Du calme, ce n'était pas le moment de faire une scène.  

-C'était de vrais pros bien préparés. Ils semblaient nous attendre, enfin m'attendre.  

C'était tout dire, pas besoin d'autres explications.  

-Iori était aussi préparée, elle a cru que j'étais un ennemi et m'a tapé sur la tête dès que je suis entré dans sa cellule. Elle en a presque profité de ce que j'étais dans les choux pour s'enfuir toute seule.  

Ce qu'il avait découvert et qu'il ne pouvait avouer, c'était que ceux qui avaient enlevé Iori, vouaient une telle haine à toute idée de paix dans leur pays et qui mettraient en péril leur business florissant, qu'ils avaient prévu pire qu'une simple découpe de pouce.  

-Tout est bien qui finit bien, dit Kaori avec un léger ton amer.  

-Ce n'est pas encore fini, répondit Ryô mystérieusement.  

Il ne dit plus un mot jusqu'à l'hôtel. Kaori monta directement dans sa chambre, légèrement irritée. Elle avait la désagréable impression que le souvenir de la nuit dernière s'était noyé dans le sauvetage de Iori et que tout allait recommencer comme avant. Que pouvait-elle bien faire ? Comment devait-elle réagir après la nuit qu'ils avaient passée et ce baiser ?  

Pour l'instant, il était temps de remballer ses affaires et de s'apprêter à quitter cet hôtel de luxe. Sa valise sur le lit, elle commença à étaler ses vêtements. Des pantalons, des hauts pas très sexy, des sous-vêtements en coton. Même pas un petit carré de soie ou de dentelle. Déprimant.  

Alors qu'elle les plia soigneusement, des bras puissants vinrent glisser autour de sa taille.  

-Tu as l'air de mauvaise humeur, murmura Ryô dans son oreille.  

-Pas du tout.  

Elle regretta aussitôt d'avoir répondu aussi sèchement.  

-Eh bien, j'ai appris quelque chose ce matin qui va sûrement te faire plaisir.  

Ça lui suffisait largement de savoir qu'il l'avait quittée pour Saeko.  

-J'ai entendu dire qu'une équipe de truands devait empêcher la signature du traité par tous les moyens. Ils sont venus ici ce matin. Je ne sais pas si tu les as vus mais eux, ils t'ont vue.  

Aïe, ça sentait le reproche à cent lieues. "Tu est nulle, tu aurais dû les remarquer". Kaori baissa la tête dans l'attente du coup.  

-Tu sais pourquoi ils n'ont rien fait ?  

-Non, fit-elle si faiblement que Ryô sentit sa réponse entre ses bras plus qu'il ne l'avait entendue.  

-Le responsable de l'équipe a dit que City Hunter patrouillait dans les couloirs, alors ils sont repartis.  

-Hein ? City Hunter ? Mais tu n'étais pas ...?  

Soudain, elle comprit le sous-entendu de la phrase : ce n'était pas de lui dont il parlait, il ne pouvait pas être dans l'hôtel, mais c'était elle. "City Hunter patrouillait dans les couloirs", c'était elle. Elle n'avait fait que ça de toute la matinée. Pas ces quelques mots, elle se sentit l'égale de Ryô, partie intégrante de City Hunter.  

Ce qu'elle avait attendu pendant des années, la reconnaissance en tant que femme et partenaire, elle les avait eues en moins de vingt-quatre heures.  

-Tu faisais quoi ? demanda Ryô, la ramenant sur terre.  

-Euh, vu que c'est la fin de notre mission, je faisais ma valise pour rentrer.  

Il fallait absolument qu'elle change sa garde-robe.  

-Qu'est-ce que tu dirais de quelques jours de vacances rien que nous deux, aux frais de l'ambassadeur ?  

Sa voix au creux de son oreille avait une douceur qu'elle découvrait et qui la fit frissonner.  

-Qu'est-ce que tu as demandé à Kazuhiko tout à l'heure ?  

-Une semaine.  

-Quoi ?  

-Pour te prouver que rien ne sera plus comme avant.  

Avant même qu'elle n'eut le temps de réagir, il la retourna et lui dévora le visage comme s'il n'avait pas mangé depuis sept ans.  

Pendant ce temps, dans la chambre d'hôpital où reposait Iori, Kazuhiko n'avait pas quitté sa chaise près du lit. Ses pensées étaient plus sombres qu'il ne l'aurait voulu. Certes, il avait contribué à mettre fin à une guerre civile qui l'avait privé de son enfance. La reconstruction prendrait des années mais elle était en bonne voie. Il s'était fixé des objectifs en arrivant au Japon qu'il avait tous atteints. Mais...  

Son regard s'aventura le long du corps de Iori et fut arrêté par cette main bandée. Plusieurs fois durant l'après-midi, il ne put s'empêcher de la scruter avec, à chaque fois, un haut-le-coeur qui lui prenait la gorge. Des sueurs froides qu'il ne pouvait réprimer. Il aurait dû insister pour qu'elle reste à l'hôtel, sachant le danger qui traînait à l'extérieur. Quitte à l'enfermer dans sa chambre.  

Le soir arrivait. Des infirmières étaient venues vérifier l'état de santé de Iori.  

-Elle ne devrait pas tarder à se réveiller.  

Et en effet, alors que le soleil se couchait, il entendait un gémissement et vit ses yeux s'ouvrir.  

-Comment ça va ?  

Quel crétin ! Vingt-quatre heures dans les mains de bandits de la pire espèce, un sauvetage miraculeux, un pouce en moins et lui qui demandait comment elle allait ! Stupide à se taper contre les murs.  

-Un peu confuse.  

Sa voix était éraillée et sèche. En tournant la tête, elle vit qu'elle était dans une chambre d'hôpital.  

-Qu'est-ce que... qu'est-ce qui s'est passé ?  

Il se leva et se dirigea vers la fenêtre. Quoi lui répondre ? Qu'il l'avait laissée tomber ? Qu'il n'avait pas su la protéger ? Qu'il avait cru ne plus jamais la revoir et que, pour éviter ça, il avait failli condamner un pays tout entier, son pays, pour elle ?  

-C'est Ryô qui t'a sauvée.  

Il n'avait rien fait et même maintenant, il ne faisait rien, sauf fixer l'immeuble d'en face. Des sanglots étouffés se firent entendre. Il ne manquait plus que ça, il la faisait pleurer.  

-Iori...  

Elle s'était tournée sur le côté, la tête dans l'oreiller, il ne vit seulement que son dos et ses épaules trembler. Quel crétin, mais quel crétin ! Il vint s'asseoir sur le bord du lit, essayant de chercher les mots qui pourraient la réconforter. Mais tant de questions se bousculaient dans sa tête qu'il ne pouvait même articuler pas la moindre syllabe.  

-Tu as toujours été avec moi, murmura-t-elle.  

Tout à coup, elle se redressa et Kazuhiko eut juste le temps d'ouvrir ses bras pour la recevoir.  

-J'ai eu si peur...  

Le masque de Iori-l'arrogante qu'il avait vu la veille, se brisa dans ses sanglots. Elle n'était plus qu'une femme blessée qui avait besoin de soutien et de confort alors que lui-même était épuisé émotionnellement. Il resserra son étreinte. Tous deux se laissèrent aller à leurs pleurs pendant de longues minutes.  

-Comment font-ils ?  

La petite voix de Iori le prit par surprise.  

-Qui ?  

-Ryô et Kaori, pour surmonter leurs épreuves et être toujours ensemble.  

Kazuhiko dit la première chose qui lui passa par la tête :  

-Kaori a une massue.  

-Il faudrait que je lui demande des conseils, fit-elle dans un petit rire.  

Elle se dégagea de ses bras et leurs regards se croisèrent. Dans ses yeux brillants de larmes, il vit une lueur qui l'attirait vers elle comme un aimant. Après leurs regards, leurs lèvres se rencontrèrent pour la première fois. Plus qu'un baiser passionné, ce fut d'abord un gage d'amour, une promesse de bonheur futur. 

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