Chapitre 6 :: Une bosse, des larmes et un début de réconciliation

Publiée: 04-03-06 - Mise à jour: 04-03-06

Commentaires: Hello c'est encore moi!! Et hop, un nouveau chapitre. J'espère que vous aimerez... Des reviews s'il vous plait (j'ai l'impression qu'il y en a de moins en moins snif T-T) Merci à toutes celles qui continuent à m'en laisser kiss^^

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Le couple de nettoyeurs se rendit à la cuisine d’où provenaient des cris et des rires enfantins. Ryô, qui avait quitté les triplés assis bien sagement autour de la table, s’attendait à tout sauf à ça : trempés jusqu’aux os, les enfants courraient autour de la table, slalomant entre les chaises, essayant de s’attraper les uns les autres. Le robinet de l’évier était ouvert et le sol était constellé de flaques d’eau.  

Ryô et Kaori en restèrent bouche bée.  

Transformée en terrain de jeu improvisé, la cuisine était absolument sans dessus dessous. La porte du frigo tapait contre un meuble, il y avait une bouteille de lait renversée dont le contenu commençait à déborder de la table et même un morceau de pizza collé au mur.  

Ryô fut le premier à réagir.  

_ STOOOOOOOOP!!!!!!!!!!!! hurla-t-il excédé.  

Les enfants stoppèrent net. Mais Kenji dérapa sur une flaque et vint se cogner la tête contre un pied de la table. Affolée, Kaori se précipita vers lui. Le petit garçon se frotta le front. Il se mit à renifler, puis à hoqueter et enfin de grosses larmes se mirent à couler sur ses joues.  

Pour couronner le tout, Shinji et Nanami, pris d’une irrépressible envie d’imiter leur frère, commençèrent à hurler en tapant du pied. Kaori tenta de les consoler chacun leur tour tandis que Ryô secouait la tête de gauche à droite en marmonnant :  

_ C’est pas possible les gosses…  

Quelques minutes plus tard, Kaori et Kenji se trouvaient dans la salle de bain. Le garçonnet avait cessé de pleurer mais une bosse était apparue sur son front.  

_ Attention chéri, ça va piquer un peu…  

La jeune femme appliqua un coton imbibé de désinfectant sur la bosse. Kenji serra les dents. Puis Kaori y mit un pansement et pour finir y déposa un baiser.  

_ C’est bien, tu as été très courageux, dit-elle avec tendresse.  

_ Merci madame, dit Kenji d’une voix timide.  

_ Non non non, appelle moi Kaori.  

_ D’accord…Kaori. Et il lui adressa un sourire désarmant.  

Pendant ce temps dans la cuisine, Ryô, dans le plus grand désarroi, ne pouvait que constater l’ampleur des dégâts. Même s’il était persuadé que Kaori ne serait pas d’accord, il fallait mettre les points sur les I le plus tôt possible au risque de voir les catastrophes de ce genre se multiplier. Les deux petits baissaient la tête, interdits. Ryô croisa les bras et dit d’un ton ferme :  

_ Ecoutez-moi espèces de petits monstres…  

Shinji et Nanami levèrent leurs grandes prunelles sombres vers Ryô. Contre toute attente, ces regards de chien battu firent fondre en lui toute sévérité. Et puis il n’oubliait pas qu’il y avait toujours le kidnapping de Rei à leur annoncer. Autant éviter le sermon pour le moment… Kaori et Kenji firent leur retour dans la cuisine. Ce dernier demanda alors :  

_ Au fait, où est maman ??  

Ryô et Kaori se lancèrent un regard désolé.  

_ Justement les enfants, dit Kaori, on a quelque chose de très important à vous dire. Mais il va falloir nous promettre d’être forts et de ne pas pleurer.  

Les triplés retournèrent s’asseoir. Ryô et Kaori se placèrent en face d’eux. Ryô commença :  

_ Les enfants, qu’est-ce que vous pouvez nous dire sur votre père ? Comment s’appelle-t-il ? A quoi il ressemble ?  

_ Hum, commença Shinji, papa s’appelle Takeshi Tsuchimoto.  

_ Il est assez grand et il a les cheveux courts …  

_ Quoi d’autre ? insista Ryô…  

_ Ben, je sais pas trop… Ca fait 6 mois qu’on l’a pas vu. Maman et lui se sont séparés bien avant qu’ils ne divorcent. Au début, il était drôlement gentil mais quand il a changé de travail, maman a pas eu l’air contente et ils s’entendaient de moins en moins…  

_ Mais quel était le métier de votre père ?  

_ Je crois qu’il travaillait dans un bureau. Mais il a été viré et c’est à partir de là qu’ils ont commencé à se disputer.  

_ Et… Ryô hésita un instant. La question qu’il allait poser pouvait être perturbante pour de jeunes enfants mais il devait la poser quand même pour savoir ce que Rei risquait vraiment.  

Est-ce qu’il était violent envers vous ou votre mère ?  

Les triplés se regardèrent.  

_ Une fois, dit Nanami, je l’ai vu frapper maman. Il lui a donné une gifle et elle est tombée par terre. Depuis, j’ai commencé à avoir peur de papa et à ne plus l’aimer. Je ne veux pas qu’on fasse de mal à maman…  

_ Et vous, il ne vous a jamais touchés ? s’inquiéta Kaori.  

_ Non, jamais…  

_ Rien d’autre ? continua Ryô.  

Ils secouèrent la tête.  

_ On ne parlait presque plus de papa, même à l’école. Maman nous l’interdisait. Mais pourquoi vous nous demandez tout ça ? Elle revient quand maman ?  

_ Et bien… justement… votre maman…  

Kaori stoppa.  

_ Dis leur Ryô, moi je ne peux pas…  

_ Les enfants, votre mère a disparu tout à l’heure. On pense que c’est votre père qui l’a emmenée quelque part. C’est pour ça qu’on a besoin de votre aide pour la retrouver. Mais ne vous en faites pas, je vous promets qu’il ne lui arrivera rien…  

Shinji resta silencieux, tandis que Minami commença à sangloter. Kaori prit les deux enfants dans ses bras.  

_ Ca va aller, leur murmura-t-elle doucement en leur caressant les cheveux…  

Kenji, quant à lui, cria :  

_ C’est même pas vrai !!!! Il a pas pu nous retrouver !!! On a déménagé il y a deux semaines…  

Devant le visage sérieux de Ryô, le garçonnet comprit qu’il ne plaisantait pas. Il demanda alors d’une petite voix triste :  

_ Tu vas la ramener hein ?  

_ Promis, répondit Ryô en levant le petit doigt.  

Le garçonnet croisa son petit doigt avec celui du nettoyeur.  

_ D’accord, je te fais confiance.  

Ryô lui tapota la tête.  

_ Bon, je crois que le lot d’émotions fortes a été largement suffisant pour aujourd’hui, dit-il en voyant les enfants se frotter les yeux. Accompagné de Kaori, il mena les enfants vers la chambre d’amis. Kaori avait eu la présence d’esprit de prendre les vêtements des triplés qu’elle avait pu trouver lors de son passage à l’appartement de Rei. Pyjamas enfilés, cheveux séchés et dents brossées, les trois enfants se glissèrent dans les draps blancs sans protester. Kaori déposa un baiser sur les trois petits fronts, Ryô hésita quelques secondes, puis fit de même.  

_ Bonne nuit, essayez tout de même de faire de beaux rêves…  

Et le couple sortit à pas de loups en éteignant la lumière.  

Redescendus à la cuisine, ils commencèrent à tout remettre en ordre. Ils replacèrent le lait dans le frigo, épongèrent les immenses flaques blanches qui maculaient le sol et essuyèrent les traces de mains sur les meubles et les vitres.  

_ Au fait, intervint Ryô qui était en train de s’acharner sur la tâche rouge laissée sur le mur par le morceau de pizza, tu devrais peut-être soigner ta nuque, ce n’est jamais très bon ce genre de coups…  

_ Non ce n’est pas la peine, ça va, je ne sens plus rien.  

Mais Ryô avait déjà rempli un sac en plastique de glaçons.  

_ Pas de discussion.  

Il se rapprocha de la jeune femme et posa délicatement le sac en plastique sur sa nuque. Le contact glacé sur sa peau la fit frissonner.  

_ Ca va comme ça ?s’enquit-il d’une voix douce.  

_ Oui ça fait du bien…. Au fait Ryô, merci d’avoir annoncé la nouvelle aux enfants à ma place tout à l’heure. Je ne m’en sentais pas capable. S’ils apprennent que tout est de ma faute, ils vont sûrement me détester, dit elle en baissant la tête tristement.  

_ Ne dis pas de bêtises, tu n’y es pour rien. Il t’a prise par surprise et j’aurais dû vous accompagner. Quant aux triplés, ne t’en fais pas, ils n’ont aucune raison de te détester. On va retrouver leur mère très rapidement et tout ira pour le mieux.  

Kaori se retourna vers Ryô et lui sourit :  

_ Merci Ryô.  

Il hésita quelques secondes avant de l’enlacer, craignant une réaction de refus. Mais la jeune femme n’opposa pas de résistance. Débarrassé de ses doutes, il posa ses lèvres sur les siennes et l’embrassa passionnément.  

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