Chapitre 4 :: Des retrouvailles au goût amer

Publiée: 27-10-06 - Mise à jour: 27-10-06

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Reconnaissant le bruit familier du moteur, Shana laissa tomber la poupée avec laquelle elle était entrain de jouer et se précipita vers la fenêtre. Ecartant le rideau, elle aperçut la voiture de son père qui se garait dans l’allée. Un large sourire éclaira son petit minois et elle se dirigea en courant vers l’entrée :  

- Maman, y’a Papa qui est rentré !  

Quand Mick poussa la porte, il eut la surprise de voir une mini tornade rousse se précipiter vers lui :  

- Papa ! s’exclama la fillette en sautant dans ses bras.  

- Bonsoir ma puce !  

Mick l’embrassa tendrement sur le front puis la fillette, esquissant un petit bâillement, se calla contre l’épaule de son père.  

- Dis donc toi, tu n’aurais pas un peu sommeil ? demanda Mick  

Shana secoua la tête en répondant un « non papa » mais ses petits yeux luttaient vaillamment pour ne pas se fermer.  

- Shana ?  

- Oui Papa ?  

- Si tu allais au lit mon ange ?  

- Pas avant que tu m’ai lu une histoire…Tu te souviens que me l’as promis ce matin…Tu t’en souviens hein Papa ? demanda la petite fille en regardant son père avec deux grands yeux interrogateurs.  

Il ne pouvait pas lui résister, surtout quand elle le regardait comme ça. Qui aurait deviné que lui le nettoyeur n°1 des USA deviendrait un véritable papa poule ? Mais ce petit bout de chou qu’il tenait dans ses bras avait le don de pouvoir le désarmer d’un simple regard…  

- Je n’ai pas oublié, répondit-il. Va donc te mettre en pyjama et j’arrive dans cinq minutes…  

Shana poussa alors un petit cri de joie et se dégageant vivement des bras protecteurs qu’il l’entourer, elle couru aussi vite que ses petites jambes le lui permettait vers sa chambre…Mick la regarda s’éloigner en souriant puis se dirigea vers la cuisine où se trouvait l’autre femme de sa vie.  

Kaori venait tout juste de terminer sa vaisselle quand elle s’aperçu de la présence de Mick. Elle pouvait sentir son regard glissé sur son corps et elle aimait cette façon qu’il avait de la dévorer des yeux en silence.  

Doucement, Mick s’avança vers sa compagne qui entendant ses pas se retourna.  

Arrivé prés d’elle, il la pris dans ses bras et l’embrassa langoureusement.  

Après ce long échange passionné, les deux amoureux se séparèrent, le souffle court.  

- Bonsoir, finit-il par dire  

- Bonsoir, répondit Kaori, le rose aux joues, puis observant plus attentivement le visage de son homme elle constata : Tu as l’air fatigué. Tu as eu une dure journée ?  

- J’ai surtout passé une longue journée…Très longue et très épuisante…  

- Dans ce cas va te mettre à table, je t’ai gardé ton repas au chaud.  

- Je n’ai pas très faim, avoua Mick. A vrai dire, je n’ai qu’une envie : aller au lit.  

- Ah ! répondit Kaori d’une petite voix.  

Percevant une petite pointe de déception chez sa femme, Mick vint lui murmurer à l’oreille d’une voix suave : « Ne t’inquiète pas ma douce, je n’ai pas oublié ce que je t’ai écrit ce matin…J’ai aussi fait une promesse à notre fille. Je vais coucher Shana et ensuite je viendrais me faire pardonner de t’avoir laissée toute seule dans ce grand lit vide ce matin… »  

Sur ces mots, il alla retrouver sa fille dans sa chambre laissant derrière lui une Kaori le feu aux joues…  

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« Qu’est-ce qui t’arrives en ce moment Mick ? Je vois bien que quelque chose te préoccupe depuis quelques jours. Tu crois que je ne le vois pas et tu fais tout pour me le cacher. Mais je te connais trop bien Mick. Tu me cache quelque chose, je le sais…Ne me tiens pas à l’écart, je t’en pris. Nous sommes un couple et quoiqu’il arrive nous le surmonterons ensemble… »  

Kaori, appuyée contre le mur prés de la fenêtre, était perdue dans ses pensées. Elle pouvait entendre l’eau qui coulait dans la salle de bain, signe que Mick avait fini de coucher Shana.  

Tout à l’heure quand elle était passé devant la chambre de sa fille, elle avait entendu leurs rires qui raisonnaient et ayant passée la tête par l’entrebâillement de la porte, elle les avaient surpris en pleine bataille de chatouille. Elle avait alors senti son cœur se gonfler d’amour. Comme elle les aimait ! Elle ne supportait pas l’idée de les perdre ou que quelqu’un vienne détruire son bonheur. Après tout ils avaient bien le droit d’être heureux quand même !  

Depuis quelques jours, elle sentait que Mick était loin d’elle. Elle surprenait ses regards préoccupés et inquiets mais elle n’avait pas réussi à savoir quel était l’objet de ses tourments.  

- Ne me laisse pas l’écart, murmura Kaori pour elle-même.  

Elle avait beau avoir prononcé ces mots à voix basse, ils n’échappèrent pas l’ouïe fine du nettoyeur.  

Mick s’approcha doucement d’elle et l’enlaça tendrement en passant ses bras autour de sa taille. Il déposa une nuée de petits baisés dans le cou de sa belle. Kaori se retourna toujours prisonnière des bras de son homme.  

Il venait tout juste de sortir de sa douche. Sa peau était encore humide et il ne portait qu’une serviette autour des hanches. Kaori rosit légèrement, elle aimait le voir ainsi, le toucher, le caresser. Il était vraiment très bel homme…  

Elle emprisonna son visage de ses petites mains et planta son regard dans le sien pour tenter de trouver les réponses aux questions qu’elle se posait. Mais elle ne lut dans les yeux bleus de Mick que l’amour absolu qu’il avait pour elle.  

Sentant qu’elle avait besoin d’être rassuré, il se pencha vers elle et prit ses lèvres avec passion.  

Il resserra son étreinte et Kaori pressa un peu plus son corps contre le sien. Doucement, Mick la poussa jusqu’au lit. Quelques secondes plus tard, la serviette tomba au sol, très vite rejoint par la nuisette de la jeune femme.  

Un long moment après, alors que Kaori dormait blottit contre lui, le sourire aux lèvres, Mick la contempla avec amour :  

- Ne t’inquiète pas, murmura-t-il tout en caressant tendrement la joue de sa femme. Je ne laisserais personne vous faire du mal.  

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Les pubs anglais manquaient cruellement d’animations comparés aux cabarets de Kabuki-Cho qu’affectionnait particulièrement Ryo. Mais peu importe qu’il y ai des danseuses affriolantes ou non, ce n’est pas de compagnie féminine dont il avait besoin. Une bonne vieille bouteille lui suffisait. D’ailleurs ce soir-là, il en était bien à sa troisième. Le barman avait beau lui avoir dit que ce n’était pas raisonnable, il s’en fichait…  

Cela faisait maintenant 4 ans qu’il buvait plus que de raison. Il buvait pour oublier qu’elle était partie. Ou plutôt qu’elle l’avait abandonné en laissant un bout de papier pour lui expliquer l’inexplicable : qu’elle était tombé amoureuse de Mick.  

Il avait trouvé cette lettre posée sur la table en rentrant de sa tournée nocturne. Il était resté un long moment prostré sur le canapé, n’osant croire ses mots qui lui brisaient le cœur…  

« Kaori et Mick… », il n’arrivait pas y croire et pourtant…Pour la première fois, Ryo avait éprouvé de la haine envers sa partenaire et surtout contre celui qui se disait être son meilleur ami.  

Depuis ce jour, il ne cessait de se torturer l’esprit pour savoir quand et comment tout cela avait pu arriver. Et il avait fini par comprendre : cela c’était passé quand il avait confié Kaori à Mick lors de cette sombre affaire.  

A bien y réfléchir, Ryo devait avouer qu’il avait trouvé sa partenaire étrange suite à cette histoire : elle paraissait plus heureuse, respirait la joie de vivre et elle devenait, chaque jour, de plus en plus belle…  

Ce changement n’avait pas échappé à Ryo mais il n’avait pas voulu s’interroger pour savoir quelle était la cause de cette transformation, ayant trop peur de découvrir quelque chose qui lui briserait le cœur. Et la vérité lui était arrivé en pleine figure : c’était Mick qui était à l’origine de ce splendide sourire qui illuminait le jolie minois de sa partenaire…  

La trahison de la femme qu’il aimait et de son meilleur ami l’avait sans doute plus blessé que toutes les épreuves qu’il avait connu dans sa vie, même les plus cruelles. Quand il avait découvert le mot de Kaori il avait eut l’impression que cette parcelle de vie que son Sugar Boy avait su insufflé en lui c’était envolé en même temps qu’elle.  

Mu par une sorte d’obsession, Ryo avait voulu savoir comment ces deux là avait réussi à cacher leur liaison pendant de long mois sans qu’il puisse s’en apercevoir. C’était Eriko qui avait fini par lui avouer la vérité. C’est elle qui couvrait le jeune couple. Elle avait proposé à Kaori de travailler sur sa nouvelle campagne publicitaire, offrant ainsi à sa meilleure amie un prétexte pour ces longues absences…  

Ryo avait cru devenir fou quand il avait découvert ce mensonge et la styliste n’en mener pas large quand elle lui avait avoué toute la vérité. Pourtant, elle avait défendu sa meilleure amie avec vigueur :  

« Mais qu’est-ce que tu voulais qu’elle fasse, Ryo ? Qu’elle passe sa vie à t’attendre ? Pendant 6 ans, elle t’a tout donné sans rien te demander en retour. Et toi qu’est-ce que tu as fait pendant ce temps là à part la faire souffrir, l’humilier et la repousser. Rien, tu n’as rien fait Ryo !  

Je sais que ça va te faire mal mais elle aime vraiment Mick et elle est heureuse avec lui. J’ai vu combien elle souffrait de la situation, du fait de devoir te mentir. Mais elle savait aussi que jamais tu n’accepterais la situation. Enfin de compte, c’est peut être mieux qu’ils soient parti…C’est difficile mais il faut l’accepter, Ryo » avait conclu Eriko.  

Accepter ? Mais comment accepter une chose qui le rendait fou de douleur ? Le temps n’avait pas cicatrisé les blessures. Au contraire. Peu à peu, Ryo avait senti s’installé en lui un poison insidieux : la vengeance. C’était devenu une idée fixe chez lui : peut importe quand, peut importe comment, il réussirait à se venger…  

Et l’occasion lui avait été offerte sur un plateau d’argent, il y a quelques semaines. Il aurait du se douter que ce rendez-vous était bidon. Il avait eu un étrange pressentiment ce matin-là en découvrant sur le tableau ce nouveau message. Mais par instinct, il s’était rendu au rendez-vous. Il avait alors découvert son client et celui-ci n’avait rien d’amical…  

« Alors c’est vous City Hunter… »  

Ryo avait vu s’avancé vers lui un homme brun à la carrure imposante.  

« C’est vous qui m’avait contacté ? avait demandé le nettoyeur à qui cet homme n’inspirait rien de bon  

- Oui…  

- Alors désolé de vous l’apprendre mais que je n’accepte pas le travail venant d’un homme » avait répliqué Ryo.  

Il s’apprêtait à repartir quand l’homme avait répliqué :  

- Je sais ça mais j’ai pensé que pour une fois vous feriez une exception…  

- Qu’est-ce qui vous fait dire ça ?  

- Je veux vous engager pour que vous me débarrassiez d’un de mes ennemis. Un ennemi qui est aussi le votre…Du moins je suppose qu’il l’est puisque c’est avec lui que votre femme est partie… »  

Ryo c’était alors vivement retourné et avait dévisagé l’individu avec un regard glacial.  

Content de son petit effet, l’autre avait eu un sourire narquois :  

« Oui, Mr Saeba vous avez bien compris, c’est de Mick Angel que je veux parler…C’est bien avec lui que votre partenaire est parti, n’est-ce-pas ? »  

A ces mots, le visage de Ryo s’était crispé et en lisant toute la haine dans le regard du nettoyeur, Wells avait su qu’il avait eu raison de faire appel à City Hunter.  

Il avait entendu dire que depuis le départ de sa partenaire, Ryo Saeba était redevenu un tueur sans âme et prêt à tout. Même à tuer son meilleur ami…  

- Qui êtes vous ? avait alors demandé Ryo  

- Jackson Wells…Je suppose que mon nom vous dit quelque chose…  

Effectivement, Ryo avait déjà entendu parlé de ce Wells quand il vivait encore aux Etats-Unis. Il savait que c’était l’un des plus grands trafiquant de drogue et il connaissait aussi les liens qui le liaient à Mick.  

- Vous voulez vous venger d’Angel, si je comprends bien…  

- Oui, avait répondu Wells. Il a détruit ce que j’avais de plus cher : mon organisation, mon empire. J’ai tout perdu à cause de lui…Comme vous…  

Ryo n’avait pas relevé cette phrase. Wells lui avait alors tendu un dossier, abattant ainsi sa dernière carte pour rallier City Hunter dans ses rangs.  

- Regardez, Angel, lui, par contre n’as pas tout perdu…Votre femme est vraiment superbe, enfin je veux dire la femme d’Angel…  

Mais Ryo n’écoutait pas. Il était complètement déconnecté de la réalité. S’il lui resté un semblant d’humanité, elle avait disparu à la vue des photos que contenait ce maudit dossier. Des photos de Mick et Kaori marchant dans la rue, tendrement enlacés. Le regard de Ryo était resté scotché sur l’image de Kaori. Elle était vraiment superbe avec les cheveux longs et son visage reflétait son bonheur. Elle regardait Mick avec tant d’amour que ce regard avait eu le même que si Ryo avait pris une balle en plein cœur…  

- Ils forment un très beau couple n’est-ce-pas ? avait demandé Jackson. Ces photos ont été prise il y a moins d’une semaine à Londres. C’est là-bas qu’ils vivent désormais…Alors Mr Saeba, acceptez-vous l’affaire ou dois-je chercher quelqu’un d’autre ?  

Ryo avait alors relevé la tête et l’expression qu’affichait son visage à ce moment là avait fait tremblé Jackson Wells, le glaçant jusqu’au sang. Il avait eu l’impression de se trouver devant la mort en personne…  

- Non, j’accepte l’affaire, avait fini par répondre Ryo en déchirant les photos avec rage.  

Ryo était arrivé à Londres hier dans l’après-midi et curieusement il n’avait pas ressentit aucune peur en prenant l’avion. Durant tout le voyage il était resté silencieux, méditant sur la décision qu’il avait prise quelques jours plutôt.  

Accepter le travail que lui proposait Wells était lourd de conséquences et il le savait. Mais il était trop aveuglé par la haine et son envie de vengeance pour pouvoir réfléchir clairement.  

Pourtant parfois, il sentait son cœur lui dictait que c’était la pire décision qu’il pouvait prendre. Il allait faire du mal à la femme qu’il aimait, car malgré tout ce qui c’était passé il continuait à aimer Kaori. Il n’avait jamais voulu que son bonheur…  

Mais quand il pensait que c’était avec Mick qu’elle l’avait trouvé, sa souffrance reprenait le dessus et son cœur meurtri recommencé à saigner. La douleur qu’il ressentait était tellement forte qu’elle lui ôtait toute lucidité…  

« Je te préviens Mick, j’ai accepté ce contrat et j’ai bien l’intention de le mener jusqu’au bout » murmura Ryo en regardant le verre de whisky qu’il tenait dans sa main.  

Après l’avoir bu cul sec, Ryo regarda sa montre. Puis il se leva et laissa quelques livres pour payer ses consommations. C’était l’heure d’y aller. Le début du combat était prévu dans moins d’une heure…  

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Pat observait Mick avec anxiété puis son regard se porta sur l’horloge. « Plus qu’une heure » pensa-t-il. « Et lui, il est toujours aussi calme…Mick, mon vieux, j’espère que tu sais ce que tu fais… ».  

Il avait passé ces derniers jours à l’entraîner et il savait que Mick était plus que prêt pour un duel. Mais ce défi ne lui avait pas été lancé par n’importe qui : Ryo Saeba avait été son co-équipier et même plus, son meilleur ami. Mais entre eux, Pat le savait il n’y avait plus d’amitié, juste de la rancune et de la colère. Un mélange explosif…Et Pat devait se l’avouer : il était inquiet de ce qui allait se passer ce soir.  

Mick, lui, au contraire, ne semblait pas plus inquiet que ça. Il était entrain de régler son arme avec minutie et commençait à se concentrer.  

Il était parti de chez lui quelques heures plutôt en prévenant Kaori qu’il risquait de rentrer tard et de ne pas s’inquiéter.  

Pourtant il avait bien senti l’angoisse de sa femme. Elle n’était au courant de rien bien sûr mais elle le connaissait suffisamment pour comprendre quand quelque chose d’inhabituel se passait.  

Cependant, elle n’avait rien dit, se contentant de l’embrasser passionnément en lui promettant de faire attention à lui…  

« Je te promet que je reviendrai » pensa Mick en rangeant son arme dans son holster.  

Il se leva, pris sa veste et ses clés de voiture. Avant de quitter son bureau, il croisa le regard de son associé :  

« Je veillerai sur elles » promit simplement Pat en omettant volontairement d’ajouter : « s’il t’arrive quelque chose ».  

Mick se contenta d’hocher la tête et sorti sans prononcer le moindre mot. Quelques secondes plus tard, Pat vit par la fenêtre la Porsche qui s’éloignait. « Tu as intérêt à revenir mon vieux… » dit-il pour lui-même.  

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Plus il approchait du lieu du rendez-vous, plus Mick sentait la colère qui montait en lui.  

Oui, il en voulait à Ryo. Il lui en voulait non pas d’avoir accepté ce défi, après tout il pouvait comprendre son désir de vengeance. Ce qui lui reprochait c’était de faire une fois de plus souffrir Kaori. Il ne lui avait rien dit de ses soucis mais la jeune femme avait deviné que quelque chose le préoccupé et elle avait souffert de voir que Mick ne s’ouvrait pas à elle et la tenait à l’écart.  

Sa tristesse de ces derniers jours n’avait pas échapper au nettoyeur et les regards tristes que lui lançait sa compagne lui rappelait trop ceux qu’elle abordait du temps où elle vivait avec Ryo. Mick,lui, s’était promis de ne jamais la blesser c’était pourtant ce qu’il avait fait ces derniers temps…  

Ses mains se crispèrent sur le volant et il lâcha ses mots : « Je te ferais payer les moindres larmes qu’elle a versée à cause de toi… »  

Plus qu’un tournant et il était arrivé… La silhouette de son ancien partenaire se dessina dans la lumière des phares. Il arrêta sa voiture à quelques mètre de lui seulement.  

En descendant du véhicule, Mick croisa les yeux sombres de Ryo. Un petit sourire ironique se peignit sur le visage de l’américain :  

- Alors c’est bien toi qu’ils ont engagé… Remarque je ne m’attendais pas à ce que tu refuses une telle occasion…  

- Tu t’attendais peut être à ce que je refuse à cause d’elle…  

La voix de Ryo était glaciale mais Mick n’en fut pas impressionné. Il soupira et se contenta de dire :  

- Je pensais que la savoir heureuse te suffirait à renoncer…Mais d’un côté ça ne m’étonne pas. Tu as toujours aimé la faire souffrir. Tu n’as jamais su que la rendre malheureuse…  

Mick vit ses mots faire mouche chez Ryo dont les yeux lancèrent des éclairs. Un lourd silence s’installa entre les deux hommes qui ne se quittaient pas des yeux.  

Mick en profitant pour détailler l’homme qui se tenait devant lui. Il avait bien du mal à reconnaître son ancien meilleur ami. C’était un inconnu qu’il avait devant lui ou plutôt non : Ryo était redevenu celui qu’il avait été autrefois dans la jungle. Avant qu’il ne rencontre Kaori.  

C’était étrange de voir le pouvoir que cette femme ait eu sur leurs vies. Avant de la connaître, ils n’étaient que deux vulgaires tueurs et Kaori avait emmené dans leur vie ce semblant d’âme qui leur manquait.  

Ils devaient avouer que sans elle, ils n’étaient rien. Seulement voila a force de douter, Ryo avait fini par la perdre et maintenant il se retrouvait seul mais il était l’unique fautif…  

- Pour quelqu’un qui s’apprête à mourir tu n’as vraiment pas l’air d’avoir peur, déclara Ryo après ce lourd silence.  

- Qui te dit que je vais mourir, mon cher Saeba…Je n’en ai pas l’intention. Ni ce soir ni avant un très long moment. J’ai une raison de vivre MOI…Tu ne ressembles plus à rien Ryo mais regarde toi donc dans une glace…Cela fait bien longtemps que City Hunter n’existe plus…  

- Et la faute à qui ? répliqua Ryo avec rage.  

- La tienne ! Tu es le seul responsable mais je suppose que comme toujours tu refuses de voir la vérité en face…  

Mais les mots de Mick ne l’atteignirent pas. Ryo n’avait plus rien à faire de ce que l’américain pouvait bien penser. Il y avait longtemps que l’amitié et le respect qu’il y avait autrefois entre eux s’était envolé.  

Ils n’étaient désormais plus que deux tueurs professionnels prêts à s’affronter. D’ailleurs Ryo en avait assez. Il voulait régler cette affaire et vite. Il glissa une main dans sa veste et sortit son Python du holster.  

Fixant un instant son arme, il leva ensuite un regard dur vers son ancien ami :  

- Prêt ? demanda-t-il  

- Prêt, répondit Mick.  

- Bon alors ne perdons pas de temps, dit Ryo. Nous allons réglés les choses très vite et à l’ancienne. Un face à face. Le plus rapide gagnera…Ca te va ?  

- Parfait, répondit Mick. Allons y…Je n’ai pas de temps à perdre moi non plus…  

Les deux hommes échangèrent un dernier regard avant de s’éloigner l’un de l’autre. Ils se séparèrent d’une dizaine de mètres. Ils étaient maintenant face à face, l’arme au point. Ils s’apprêtaient à tirer quand soudain une voix derrière eux se fit entendre :  

- Non, Mick arrête ! Ne fais pas ça !  

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