Chapitre 7 :: Les larmes d'une enfant, la douleur d'une femme

Publiée: 19-12-06 - Mise à jour: 19-12-06

Commentaires: Et voila comme promis, je rattrape mon retard de maj au niveau des mes autres fics...Bonne lecture...

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Dans l’appartement silencieux, une petite silhouette se faufila, sans faire de bruit dans le couloir. Ses pas la menèrent jusqu’à une porte. Elle se hissa sur la pointe des pieds et de sa petite main tourna la poignée.  

Quand elle pénétra dans la chambre, son attention se dirigea immédiatement vers le lit et surtout vers son occupante. Elle s’approcha doucement puis agrippa le bras de sa mère et le tira doucement.  

Kaori se retourna mais ne se réveilla pas. Shana vit tout de suite les larmes qui coulaient sur les joues de sa mère et elle l’entendit prononcer le prénom de son père dans son sommeil :  

- Mick, gémit-elle d’une voix plaintive  

La fillette décida de ne pas la réveiller. Elle essuya délicatement les larmes de sa main et déposa un petit baiser sur le front de sa mère avant de quitter la chambre aussi silencieusement qu’elle y était entrée.  

Une fois qu’elle se retrouva seule dans le grand couloir de cet appartement qu’elle ne connaissait pas, Shana se décida à partir à l’exploration de « sa nouvelle maison ». C’est ainsi que sa maman lui avait présenté cet endroit quand elles étaient arrivées hier soir devant ce grand immeuble de briques rouges.  

Cela ne ressemblait pas à son ancienne maison et la chambre d’amis dans laquelle Kaori l’avait installée n’avait rien à voir avec sa chambre d’enfant en Angleterre.  

Sa mère lui avait expliquée que c’était maintenant là qu’elles allaient vivre :  

- Avec Ryo ? avait alors demandé la fillette  

- Oui ma puce avec Ryo …  

C’est une décision que Kaori avait mûrement réfléchie et en était arrivée à la conclusion que retourner vivre à son ancien appartement était la meilleure solution, du moins pour l’instant. La jeune femme avait surtout décidé ça pour que Ryo puisse assurer plus facilement la protection de Shana.  

Quand elle avait demandé à son ancien partenaire sa fille et elle pouvaient emménager dans l’appartement en dessous du sien, c’est lui qui avait proposé de que Kaori reprenne son ancien chambre :  

- L’appartement du haut est plus confortable et plus grande, avait dit Ryo. Tu peux reprendre ton ancienne chambre et installer Shana dans la chambre d’amis.  

- Mais la chambre d’amis sert pour les clients…  

- Et bien quand j’aurai un client, je l’installerai dans ma chambre et  

moi je dormirai sur le canapé…Si c’est le fait d’habiter dans le même appartement que moi qui te gênes alors j’emménagerai dans celui du bas…  

- Tu n’as pas à faire ça Ryo…  

- Je ferais ce que tu veux, avait alors répondu le nettoyeur.  

Kaori l’avait alors regardé avec un léger sourire. Il était si patient et prévenant avec elle.  

Elle savait qu’il tentait de se faire pardonner ce qui c’était passé mais elle lui avait déjà expliqué qu’il n’y était pour rien.  

Même si elle avait eu du mal à accepter le fait que Wells l’ait engagé, elle savait aussi ce qui avait poussé Ryo à faire ça : Elle. C’était de sa faute.  

Tout comme elle était responsable de la mort de Mick. Si elle avait réussi à se défendre, rien de tout ça ne serait arrivé. La culpabilité la rongeait chaque jour un peu plus. Elle avait beau tenté de s’en défaire, de se dire qu’avec le temps ça passerait, rien n’y faisait.  

Alors elle c’était dit que si elle retournait au Japon auprès des siens, cette douleur, qui ne la quittait pas, finirait par s’apaiser.  

Elle devait tout faire pour remonter la pente, elle le devait à Mick et à Shana.  

La fillette justement continuait l’exploration de sa nouvelle maison. Elle avait longé le long couloir et descendait maintenant l’escalier en se tenant fermement à la rampe.  

Arrivée dans le salon, elle jeta un coup d’œil à cette pièce qui regorgeait de cartons de déménagements.  

Puis son estomac commençant à crier famine, elle se dirigea naturellement vers la cuisine. Mais elle n’arriva pas à atteindre la poignée du réfrigérateur, trop haute pour elle.  

Elle regarda attentivement autour d’elle et une idée traversa soudain son esprit : peut être qu’en approchant cette chaise elle arriverait à atteindre le placard du haut.  

Tant bien que mal elle attira la chaise prés du meuble. Elle grimpa ensuite dessus et voulu ensuite prendre appui sur le dossier afin d’atteindre la poignée du placard. C’est à ce moment là que la chaise bougea faisant perdre l’équilibre à la petite fille qui bascula en arrière en poussant un cri de frayeur.  

Heureusement deux mains vigoureuses vinrent la retenir avant que le pire ne se produise. L’instant d’après, Shana se retrouva dans les bras de Ryo qui la serra fort contre lui. En voyant la petite fille jouait les équilibristes, le nettoyeur avait eu la peur de sa vie. Il n’osait imaginer ce qui se serait passé s’il n’était pas arrivé à temps.  

Lui qui pouvait se vanter de garder son sang froid en toute circonstance, sentait son cœur battre à cent à l’heure. Et il n’était pas le seul à avoir eu peur, dans ses bras, Shana pleurait en serrant son doudou contre elle.  

Ryo s’assit alors sur la chaise en serrant avec tendresse son précieux fardeau :  

- Shana, appelle-t-il avec douceur, est-ce que ça va, ma puce ?  

La fillette leva alors vers lui ses magnifiques yeux bleus pleins de larmes.  

- J’ai eu peur, avoua-t-elle d’une petite voix secouée de sanglots.  

- Je sais mon cœur et tu m’as fait peur à moi aussi…Il ne faut JAMAIS recommencer ça !  

- Pardon ! dit la fillette prise en faute.  

Devant sa bouille d’ange, Ryo se sentit fondre.  

- Ce n’est rien mais il faut me promettre de ne pas recommencer, d’accord ?  

- Promis ! répondit Shana en lui offrant un beau sourire.  

Ryo l’embrassa sur le front puis la fit asseoir devant la table.  

- Et si on mangeait ? Qu’est-ce que tu en penses ? demanda le nettoyeur.  

- Oui, j’ai faim ! s’exclama la fillette en tapant des mains.  

- Dans ce cas, les désirs de mademoiselle sont des ordres !  

C’est ainsi que quand Kaori descendit une heure plus tard, elle trouva son ancien partenaire affublé d’un petit tablier rose et sa fille entrain de dévorer ce qui ressemblait à des crêpes.  

Devant ce tableau, la jeune femme laissa échapper un petit rire, le premier depuis bien longtemps.  

En voyant sa mère, Shana esquissa un large sourire :  

-Maman ! s’écria-t-elle, son adorable frimousse recouverte de confiture et de sucre.  

- Bonjour, mon ange, dit Kaori en déposant un petit baiser sur le bout du nez de la fillette, puis elle se tourna vers le nettoyeur : Bonjour Ryo…  

En la voyant un peu plus souriante que d’habitude, le cœur de City Hunter se gonfla d’espoir.  

- Bonjour Kaori, tu as faim ? demanda-t-il  

- Un peu, avoua la jeune femme.  

- Alors assis toi, je m’occupe de tout !  

- Oui, Maman, elles sont drôlement bonne les crêpes de Ryo ! dit Shana avant de mordre à pleine dents une nouvelle crêpe.  

- Je vois en effet que tu les trouves à ton goût ma puce ! dit Kaori en éclatant de rires.  

Et elle dû reconnaître que ce déjeuner était succulent :  

- Tu m’avais caché tes talents culinaires ! dit-elle en lançant un clin d’œil taquin à Ryo.  

Le nettoyeur lui rendit son sourire en espérant que son ange ait enfin retrouvé sa joie de vivre.  

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Plongé dans la lecture de son journal, Ryo ne put s’empêcher de sourire quand il entendit le rire enfantin qui résonnait dans l’appartement. Ce lieu avait enfin retrouvé l’âme qu’il avait perdue quand Kaori l’avait quitté.  

Il avait été soulagé quand la jeune femme avait accepté de venir vivre dans leur ancien appartement. Il était parfaitement conscient que plus rien ne serait comme avant, mais au moins elle était là, avec lui et c’était tout ce qui comptait.  

Et puis il y avait Shana. Il devait avouer qu’il était littéralement gaga de cette gamine. Elle était adorable.  

Il avait parfaitement conscience qu’à partir de maintenant la vie ne serait plus tout à fait la même. Avec la fillette dans l’appartement, il devait se montrer prudent. Ce qui c’était passé ce matin en était la preuve. Heureusement qu’hier soir il avait mis toutes les armes qu’il cachait dans la maison hors de porter de Shana…  

Il entendit les pas de Kaori dans les escaliers et leva les yeux de sa lecture. « Qu’elle est belle… » pensa-t-il en la regardant.  

- Ryo ?  

- Oui ?  

- Est-ce que tu peux me rendre un service ? demanda la jeune femme, un peu gênée.  

- Bien sûr !  

- Je voudrais que tu me gardes Shana ce matin, enfin si ça ne te dérange pas…J’ai des courses à faire et je voudrais passer au cimetière pour…enfin tu comprends…  

Ryo hocha la tête. Elle n’avait pas besoin d’en dire plus. Il accepta avec plaisir de jouer les baby-sitters :  

- Ne t’en fais pas, répondit le nettoyeur. Je veillerai sur elle.  

Kaori lui adressa un regard reconnaissant puis, prenant sa veste, sortit de l’appartement.  

Quand elle eut franchi la porte, Ryo monta aussitôt rejoindre Shana. Il trouva la fillette assise sur son lit, entrain de jouer avec sa poupée.  

Pourtant à sa mine triste, il devina que quelque chose n’allait pas. Il s’agenouilla devant elle :  

- Qu’est-ce qui ne va pas, ma puce ?  

- Je voulais aller avec maman, avoua Shana, d’une toute petite voix.  

- Je sais ma puce mais ta maman avait besoin d’être un peu seule, répondit Ryo en prenant la fillette dans ses bras.  

Shana leva alors ses yeux bleus sur lui. Quelques larmes brillaient dans son beau regard.  

- Elle veut tout le temps être seule…Mais qui va s’occuper de moi ? J’ai plus mon papa et maman elle veut plus de moi…  

- Shana, il ne faut pas penser ça, répliqua aussitôt le nettoyeur. Ta maman t’aime plus que tout au monde, n’en doute jamais. En ce moment, elle est très triste parce que ton papa lui manque beaucoup…  

- Il me manque à moi aussi, dit Shana en se callant contre tout contre l’épaule réconfortante de Ryo. Et maintenant que maman me laisse, moi j’suis toute seule.  

- Tu n’es pas toute seule, tu m’as moi.  

- Et tu resteras toujours avec moi, hein ? demanda la fillette avec deux grands yeux plein d’espoir.  

- Oui…  

- Promis ? demanda encore la fillette.  

- Promis, sourit Ryo.  

Shana enfouit alors son petit visage dans le creux de l’épaule et passa ses bras autour du cou du nettoyeur.  

- Je t’aime beaucoup Ryo, murmura-t-elle  

- Moi aussi, je t’aime ma puce, répondit Ryo en la serrant un peu plus contre lui.  

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La main tenant fermement celle du nettoyeur, Shana avançait prudemment au milieu de cette foule.  

Elle, qui avait grandi dans la banlieue chic et tranquille de Londres, se retrouvait à trottiner dans des rues bondées.  

Elle faisait connaissance avec Tokyo et sa foule de gens pressés. Elle regarda attentivement tout ce qui se trouvait autour d’elle, se familiarisant ainsi avec son nouvel environnement, très différent de celui où elle avait l’habitude de vivre.  

Ryo, callant son pas sur celui de la fillette, observait avec un certain amusement ses réactions. Il comprenait que la situation pouvait être déstabilisant pour elle. En l’espèce de quelques semaines, sa vie avait été totalement bouleversé : un enlèvement, la mort de son père et un déménagement dans un nouveau pays…Pour une petite fille, ça faisait beaucoup.  

Ils arrivèrent enfin devant le Cat’s. Ryo poussa la porte et trouva le couple d’anciens mercenaires entrain de s’affairer derrière le comptoir.  

Au son de la clochette, Miki releva la tête et en voyant le nettoyeur, elle poussa un petit cri de surprise et se précipita vers lui.  

Les derniers événements l’avaient beaucoup touchée et elle était heureuse que Kaori et Ryo soient de retour au Japon. Elle espérait que le fait d’être entouré de ses amis aiderait Kaori à remonter la pente :  

- Je suis contente de te revoir, dit Miki en souriant au nettoyeur. Mais Kaori n’est pas avec toi ?  

- Elle avait envie d’aller au cimetière, répondit simplement Ryo.  

- Ah, je vois, dit la barmaid.  

C’est alors qu’elle aperçut la ravissante petite fille qui se cachait derrière Ryo.  

- Mais qui es-tu toi ? demanda Miki en souriant à la fillette. Tu es très jolie ma puce…  

Sous le compliment les joues de Shana rosirent et immédiatement cet accès de timidité rappela une personne à l’ex mercenaire. Elle leva un regard interrogateur sur Ryo qui confirma ses soupçons d’un signe de la tête. Alors comme ça, Kaori et Mick avaient eu un enfant…Voila qui répondait à bien des questions…  

- Dis moi ma chérie, comment tu t’appelles ? demanda Miki d’une voix douce et rassurante.  

- Shana…  

- Quel beau prénom ! Moi, je suis ta tante Miki et lui c’est ton oncle Falcon, ajouta la jeune femme en désignant son mari qui s’approchait de la petite fille.  

En voyant, ce géant venir vers elle, Shana se cacha encore plus derrière son protecteur, s’agrippant désespérément à Ryo.  

Face à sa réaction, Miki sourit. Elle prit Shana par la main et l’accompagna jusqu’à Falcon qui s’agenouilla devant la petite fille la dominant de toute sa hauteur.  

Puis, il lui sourit à pleines dents :  

- Bonjour Shana, dit-il d’une voix bourru.  

Elle dévisagea ce nouvel individu avec intérêt puis sentant qu’elle ne devait pas en avoir peur, elle s’approcha de Falcon et se mettant sur la pointe des pieds, elle l’embrassa sur la joue. Immédiatement, Falcon vira au rouge cramoisi et de la fumée sortit de ces oreilles :  

- Ryo, regarde, tonton Falcon fume des oreilles ! s’exclama la fillette en éclatant de rires.  

Miki et le nettoyeur éclatèrent de rires pendant que Falcon, encore tout rouge, regagna son comptoir et reprit l’essuyage de ses assiettes.  

Prenant Shana dans ses bras, Miki lui proposa de manger une glace. Aussitôt, les yeux bleus de la fillette se mirent à pétiller :  

- à la fraise et à la vanille ? demanda-t-elle  

- Si tu veux, répondit Miki en souriant et en emmenant la fillette s’asseoir à une table au fond du café.  

Quelque instant plus tard, Shana était installée devant une gigantesque glace fraise/vanille à la chantilly qu’elle dévorait à pleine cuillère sous le regard amusée de Miki.  

Ryo s’était assis au comptoir devant un bon café noir. Falcon et lui ne parlaient pas. Cependant, Ryo pouvait sentir la tension qui émanait du géant. Et il savait pourquoi : Umi connaissait parfaitement la raison de son voyage à Londres…  

- Je suppose que Shana est la raison du départ précipité de Mick et Kaori ? demanda soudain Falcon.  

Ryo se contenta d’hocher la tête.  

- Kaori et sa fille vont habiter avec toi je présume ?  

- C’est Kaori qui a pris cette décision…Je ne l’ai pas forcée.  

- Je ne t’attaque pas Ryo…Si Kaori est revenu chez vous c’est qu’elle t’as pardonné ton geste…Donc moi, je vais faire pareille, mais seulement pour Kaori. Je te préviens : Mick t’a confié sa femme et sa fille alors cette fois tu n’as pas intérêt à faire l’imbécile. Que j’apprenne que Kaori a versé une seule larme à cause de toi et je m’occuperai de ton cas…  

Le ton employé par Falcon était sans équivoque. Il était parfaitement sérieux. Quand il avait appris que Ryo avait accepté le contrat de Wells, il avait été furieux. Il savait que Ryo avait souffert d’apprendre que Kaori était parti avec Mick mais il ne pouvait s’en prendre qu’à lui. Après tout, il avait toujours voulu que Kaori quitte ce monde et se construire une nouvelle vie…  

Maintenant tout ce qui comptait c’était d’aider Kaori a surmonté cette épreuve et surtout protéger son enfant :  

- Tu te sens capable de prendre soin d’elles ? demanda Falcon.  

- Oui, répondit Ryo sans l’ombre d’une hésitation.  

- Dans ce cas, je te fais confiance.  

Après ce bref échange, Falcon retourna à sa vaisselle et Ryo alla rejoindre Shana et Mikki. A la vue du visage de la fillette recouvert de crème glacée et les joues rosies d’un plaisir gourmant, Ryo et la jeune femme échangèrent un sourire complice. Cette vision leur réchauffa le cœur. Après des années de souffrances, le retour de Kaori et Shana promettait des jours plus heureux. Du moins ils l’espéraient tous…  

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Au même moment, au cimetière de Shinjuku, une jeune femme se tenait devant la tombe de l’homme qu’elle aimait. Des larmes coulaient sur son joli visage. Se baissant, elle caressa le nom inscrit dans la pierre puis elle tomba à genoux et frappa violemment du poids par terre :  

- Je te jure que je te vengerai ! dit-elle avec rage et colère dans la voix.  

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