Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Auteur: CHANLYR

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 5 chapitres

Publiée: 25-11-06

Mise à jour: 12-11-07

 

Commentaires: 28 reviews

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RomanceGeneral

 

Résumé: Suite à un naufrage, Ryô se retrouve sur une île déserte, ignorant si sa partenaire a survécu...

 

Disclaimer: Les personnages de "Ô ma mie" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: ô ma mie

 

Chapitre 2 :: Chapitre 2

Publiée: 03-12-06 - Mise à jour: 04-12-06

Commentaires: Merci à tous ceux qui me lisent, un super merci aux reviewers, ça me fait très plaisir de vous lire. Bises Note de l’auteur : J’ai oublié de préciser : certaines paroles de compositeurs interprètes vont bercer la lente et douce folie de Ryô. Elles étaient toujours présentes quand je pensais au défi. Michel Berger, mort trop tôt, reste toujours une source de grandes émotions.

 


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Chapitre 2  

 

Dans la mer il plongea à maintes reprises, à différents endroits, s’enfonçant toujours plus profond, à la recherche d’un signe, n’importe lequel, qui lui prouverait qu’elle n’était plus. Non. Au contraire, il devait chercher l’absence de ce signe, de cette chemise blanche qu’elle portait quand ils avaient sauté, de ce pantalon fluide qu’elle étrennait ce jour-là, qu’elle avait acheté pour se faire plaisir. Comme elle était resplendissante dans cet ensemble, simple, mais beaucoup de style à ses yeux, comme elle savait les choisir, quand elle se laissait aller. Elle avait osé le jeu de satin et de dentelle ajourée, sur un pantalon d’un noir velouté qui soulignait sa taille fine. A ses pieds, des escarpins en daim, noir, qui ne dévoilait qu’un carré de peau. Dès qu’elle marchait, le tomber du tissu galbait ses jambes divines, et la cheville ne demandait qu’à être dénudée. Elle aiguisait une tentation aussi forte que celle de la nuque. Il se décidait enfin. Alors non, il ne voulait surtout pas trouver un corps, encore moins découvrir son corps à elle, inerte, bercé par les remous des courants, la voir tournoyer dans ces eaux chaudes comme si elle dansait, seule, sourde à ses appels, les mains fines dessinant d’invisibles arabesques qui l’inviteraient à la rejoindre sur cette étrange piste infinie. Et il plongea plus fougueux que jamais.  

 

Il en oublia même de s’alimenter. Il avait bien ressenti les caprices de la faim, une douleur comme une autre. Et puis, il n’avait pas le temps d’y penser, absorbé par sa tâche. Se nourrir. Il pourrait le faire une autre fois, un autre jour.  

 

A chaque remontée, lorsque enfin il reprenait son souffle, avant un nouveau plongeon, il espérait ne rien trouver, ne pas la rencontrer endormie à jamais dans cet autre monde. S’assurer qu’aucun lambeau n’habillait une roche, masquait un coquillage, ornait un corail. Il rageait contre le jour déclinant, qui l’obligea à arrêter, remettre au lendemain cette quête jusqu’à cet instant où il devait se résoudre à accepter l’évidence. Neptune ne l’avait pas accueillie en son royaume. Quel soulagement ! Toutefois, il n’arrêta pas là les recherches.  

 

Un bouquet d’arbres se profilait dans le lointain. Flou tout d’abord. Les pupilles saturées de lumières diurne et nocturne criardes redécouvrirent la clarté bleutée, cet instant magique comme suspendu dans le temps où tout est nimbé d’une lumière évanescente, presque irréelle. L’air se chargeait d’une fraîcheur qu’il pouvait palper. Tout semblait alors plongé dans un monde parallèle, velouté, où couleurs et relief sont gommés. La nuit, les chats ne sont-ils pas gris ? Puis tout bascula. Il cligna des yeux pour les ouvrir sur un ciel de nuit noire. Il disparaissait du monde vif de couleurs pour entrer dans celui des ténèbres. Retour à la case départ. Et si… Ses instincts de chasseur se décuplèrent instantanément. Plus il marchait en direction du bouquet d’arbres, plus les silhouettes austères s’élevèrent, droites, gigantesques, lui rappelant brutalement combien il n’était qu’un nain face à ces géants. Surtout, l’un d’entre eux se détachait, curieux il penchait même la tête, un tronc aussi long que le cou d’une girafe, ou n’était-ce qu’ un plumet de feuilles à l’extrémité ? Il traversa le bouquet d’arbres, s’arrêtant presque à chaque pas, avançait à tâtons, même si l’expérience de la jungle lui assurait qu’il n’encourait aucun danger. Il était à l’écoute d’un son, d’une mélodie, d’une colère, d’une aura ô combien familière mais en dépit des troncs d’arbre, l’horizon se dégageait déjà. Il n’avait trébuché sur aucun cadavre. Il fut stupéfait de se retrouver à découvert aussi vite, à ciel ouvert, avec devant lui, une plage de sable qui devait s’étendre à l’infini. Il rebroussa chemin. Tout à coup, il changea de direction, essayer un autre sentier. Même constat. Il pâlit subitement à la pensée fugace, sans trop y croire, que peut être Kaori n’était plus, que son corps partait à la dérive, vers le grand large. Un autre chemin et il découvrit la mer, mais l’étendue de sable ne s’arrêtait pas brutalement, elle continuait sur la gauche. Au pas de course, il parcourut l’étendue devant lui, il en était certain, la terre formait une ronde, parce qu’au centre, là, à quelques mètres de lui, séparé par un bras de mer, à nouveau, le bouquet d’arbres. Il aurait survolé l’île, il aurait vu un gigantesque lagon en forme de cœur, dont la pointe s’ouvrait sur l’océan.  

 

Ses pas le ramenèrent sur la plage abandonnée. Pas encore découragé. Alors, l’insidieuse pensée commença à faire son travail. Ce n’était plus un secret. Il maîtrisait l’art du mensonge par omission ou par déformation avec ses co-équipiers. Eux savaient déchiffrer son comportement. Exceptée Kaori. Quoique. Elle incarnait l’instinct, les émotions à l’état brut. Alors, comment traitait-elle vraiment les données, prise qu’elle était dans le jeu des apparences ? Quant à lui, c’était la réalité crue, celle à laquelle on ne souhaite pas être confronté. Un sang-froid légendaire, inébranlable, sauf quand Kaori entrait en scène. Aucun mensonge. Seuls les faits, les causes, et les conséquences importaient. Au diable les états d’âme, fallait-il encore que le diable existe. Le vide. C’est ainsi qu’il avait gagné ses galons de meilleur sniper. Alors, le fait que Kaori restât introuvable sur terre comme sur mer, elle comme tous les autres passagers de l’embarcation, le laissa présager un naufrage, au loin. Pourquoi lui ? Il ne se souvenait pas. Que s’était-il donc passé après que le fond eut été fracassé ? Où donc était-il ? Sur une île, ce fut l’évidence même après cette courte exploration.  

Puis, la brise nocturne lui souffla un nouvel espoir. Le large. Il n’avait pas exploré le large. Demain. Demain, il irait, au large. A quoi avait-il pensé ? Quelle perte de temps ! Sur ces mots, il s’écroula sur la plage, éreinté de ses plongées successives, affamé.  

 

 

Il se débattait, battait l’eau frénétiquement. Malgré ses mouvements, il stationnait, et curieusement la surface semblait s’éloigner, de plus en plus lointaine. Ses bras assénaient des coups puissants auxquels l’océan réagissait en lui projetant de grandes gerbes dont les lames liquides le transperçaient de douleur. Il glissait, s’enfonçait dans un abîme qui devait avoir un fond mais qu’il refusait de découvrir. Il refusait de détourner son regard de la surface, ignorer ce gouffre froid, aussi noir que la nuit, où tout n’est que transparence, absence. Atteindre la surface, le halo de lumière scintillant constamment devant ses yeux. Cet halo que la barrière liquide à la transparence bleutée lui barrait implacablement l’accès. Il voyait un de ses bras tendu, essayant désespérément de toucher ce miroir sans tain, ses doigts dansaient devant l’astre étoilé. Il était à bout de souffle, il fallait qu’il respire mais jamais il n’aurait assez de souffle pour atteindre la surface. Alors il accéléra ses battements de jambe, dépensant ainsi le peu d’énergie qui lui restait dans cet impossible course vers la lumière, vers l’oxygène. Des bulles d’air s’échappèrent de sa bouche tout à coup. Elles filaient devant ses yeux vers ce ciel qu’il désespérait d’atteindre. Il hoqueta, l’eau s’engouffra à grandes goulées dans ses poumons.  

 

Il se réveilla dans un sursaut, la bouche grand ouverte. Sa main gauche attrapait vivement l’air tandis que la main droite entourait son cou. Ses yeux s’étaient brusquement ouverts sur un ciel noir étoilé, l’obscurité totale le cernait. Le croissant de lune phosphorescent semblait avoir été creusé à l’aide d’une cuiller, il pouvait même distinguer la profondeur de l’ombre, elle semblait rire de ce qui lui arrivait avec sa bonne joue sombre, son oeil arrondi et sa demi-bouche ouverte en demi-cercle. Il s’écoula quelques secondes avant que ses bras ne retombent, lourds, sur le sable. Ses mains attrapèrent une poignée de ces minuscules grains d’histoire, il les serra de rage tandis qu’il se levait, puis dans un élan de colère contenue, il les lança contre l’océan silencieux. Comme il absorbait sa rage dans une indifférence complète ! Les grains étaient retombés en pluie sur son eau ondulante, avec discrétion, une note à peine plus basse que les perles de pluie fine sur un feuillage. Tout comme ces roches millénaires, Ryô devint l’objet avec lequel le vent et l’eau s’amusaient. Sa respiration reprenait peu à peu un rythme régulier. Il n’entendait que le ressac de l’océan qui l’envahissait à l’en écœurer.  

 

 

« Ah ah ah »  

 

Un éclat de rire l’éclaboussa de sa fraîcheur.  

 

« Kaori ? »  

 

Il bondit sur ses pieds, écouta le silence qui à nouveau accompagnait la mélodie de l’océan alors qu’il regarda de tous côtés, le cœur gonflé d’espoir.  

 

Puis l’instant d’après, il la vit s’en aller. Les yeux écarquillés de surprise et d’incompréhension, il observait la scène.  

 

Elle avait marché à côté de lui, l’avait dépassé, s’était éloignée sans mots dire, et au moment où sa main atteignait la poignée, un souffle d’air s’engouffra dans la chevelure de Ryô. Ryô qui resta figé, campé sur ses pieds, retranché dans un au-delà, comme absent. Un regard d’acier, indéchiffrable, tel était son dernier refuge. C’est elle qui l’avait surpris. Elle ne se retourna pas. La porte se referma doucement. Un léger clic le sortit de son retranchement.  

Les épaules droites malgré le sentiment qui la rongeait. Elle avait voulu le gifler mais, comme dans ses rêves, ses mains n’arrivaient pas à s’abattre sur lui, elles n’arrivaient même pas à amorcer le mouvement. C’était toujours une massue ou un autre objet. Jamais ses mains, comme si elle ne pouvait pas le frapper, user de violence contre lui, comme si son corps rejetait cet état de fait alors qu’il acceptait d’être touché lorsqu’il réconfortait.  

Elle lui avait jeté à la face un je-m’en-foutisme égal au sien.  

 

« Attends-moi » murmura-t-il.  

 

Ce fut à peine un murmure lancé au désespoir, un appel auquel le silence était témoin. Aucune émotion n’était venu entraver le lent mécanisme de la porte qui, ce jour-là, fracturait quelque chose.  

 

Aucun haussement de sourcil, aucun éclair qui aurait secoué les prunelles d’une émotion vive, pas même l’ombre d’un rictus, non, mais une déchirure, une lame intérieure qui s’enfonce, coupe la chair de ses dents d’acier, avec une sourde lenteur. Le fil si tranchant qu’il le sentait ciseler les chairs. Ne pas serrer les dents, dépasser cette souffrance. Mais les deux chairs se séparaient de plus en plus, l’incision douloureuse, qui s’agrandissait à mesure que les mots tombaient dans l’air. Une plaie qui se mit à saigner, à pisser le sang. Pourquoi se raccrocher ? Pourquoi vouloir cicatriser ? Laisser la plaie béante à vif pour se prouver encore une fois que la douleur physique pouvait excéder la détresse du cœur. Mais rien n’y faisait. Que la blessure de l’âme s’écoule dans un goutte à goutte chaud dont l’odeur renverse le cœur, qu’elle colle à la peau, qu’elle devienne stigmate, un douloureux tatouage pour se rappeler qu’une fois, il avait fait confiance. Rien ne changeait donc. Retour à la case départ. Tout n’était que faux espoirs ?!  

 

« Attends-moi  

Laisse faire le temps,  

Laisse-lui le choix »*  

 

Une supplique muette, ignorée peut être qu’il formulait enfin.  

Qui était donc cette gamine qui entrait dans sa vie avec la puissance d’un impact de balle ? Elle qui l’avait percuté, saisi à pleines mains, qui faisait fi de qui il était, l’ignorant même. Elle était loin d’être ravie. Il avait été interloqué. Et puis elle lui résistait cette gamine. Mais qui était-elle pour qu’il réagisse ainsi ? Pour qu’elle lui offre, malgré les maux, cet espoir, cet insensé néanmoins merveilleux sentiment de naître à nouveau à la vie. Surtout ne t’éloigne pas, reste près de moi, dans mon ombre.  

 

« Attends-moi  

Plonge toute entière dans ta solitude »*  

 

Elle était prête à tout pour son frère, même à entrer dans ce monde clinquant de morts et d’argent. Il était prêt à tout pour elle, petite étincelle de feu, même à la modifier, à la modeler à son image, à son insu. Entends ce silence qui te saisit alors que, entourée de tous ces gens brumeux, rieurs, prédateurs ou victimes, la solitude est Reine. Il avait voulu lui démontrer à quel point sa vie tranchait de la sienne, qu’au milieu de tous ces gens bien ou mal pensant, la solitude était sa compagne éternelle. Mais elle lui résistait avec sa soif de vivre, avec une puissance destructrice qui effritait les épais murs dont il s’entourait. Elle l’avait bel et bien surpris. Alors oui, se convaincre, y croire jusqu’à ce que son élixir de vie coule en lui.  

 

« Attends-moi,  

Je saurais bientôt la vie comme elle veut  

Et tout finira  

Ou par un baiser  

Ou par un adieu »*  

 

Elle l’avait embaumé de sa chaleur, de sa délicate attention, de sa flamme qu’il avait découvert, de ce feu qui l’avait attiré, auprès de laquelle il revenait ou qu’il ramenait, sans cesse, quoi qu’il dise.  

 

 

C’était quoi ça ?  

Sa conscience lui jouait-elle des tours ?!  

Avait-il baissé sa garde ? Etait-il séquestré sur cette île, et les ravisseurs passaient une bande magnétique qu’ils auraient trafiquée ? Mais les images ? Aucun projecteur ne possédait encore cette technologie ? Seules ses pupilles fonctionnaient. A moins qu’ils n’aient décidé de projeter un scénario sur ce grand écran noir qui l’entourait, avec des haut-parleurs bien dissimulés dans les arbres pour donner l’effet « surround » ?  

 

Tu dérailles mon vieux !  

Ce ne devait être qu’une illusion, parce qu’il se souvenait avec précision des dernières paroles qu’ils avaient échangées, elle et lui. Pourtant il ne ressentait aucun traumatisme, son crâne ne le martelait pas et maintenant qu’il le palpait, il ne constata aucune substance collante qui aurait séché et aggloméré un amas de sable. Il fut rassuré et un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Non seulement se rappelait-il des mots mais l’urgence du baiser, il en ressentait encore les brèves sensations.  

 

Il ferma les yeux, prit une profonde inspiration avant de les ouvrir à nouveau sur les ténèbres.  

 

 


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