Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Auteur: CHANLYR

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 5 chapitres

Publiée: 25-11-06

Mise à jour: 12-11-07

 

Commentaires: 28 reviews

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RomanceGeneral

 

Résumé: Suite à un naufrage, Ryô se retrouve sur une île déserte, ignorant si sa partenaire a survécu...

 

Disclaimer: Les personnages de "Ô ma mie" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: ô ma mie

 

Chapitre 5 :: Une île

Publiée: 12-11-07 - Mise à jour: 12-11-07

Commentaires: Voilà la suite, je me suis dépêchée de la terminer. C'est mon cadeau d'anniversaire ^_^ bisous à tous ceux qui prennent plaisir à suivre cette histoire malgré ma lenteur d'écriture. A bientôt * C'est un nom que j'ai emprunté à un auteur de grand talent. Ecriture divine ** Les paroles de la chanson "une île" sont de Jacques Brel

 


Chapitre: 1 2 3 4 5


 

 

Elle se tenait sur la cime d’un arbre à scruter l’horizon. Puis elle sentit la terre tremblée alors par réflexe, elle s’agrippa du mieux qu’elle put au tronc, aux branches, aux feuilles. Elle serra fort, très fort, le corps littéralement plaqué contre l’écorce. L’arbre s’ébranla et ce fut la chute vertigineuse. La terre se rapprochait, encore et encore, vite, toujours plus vite. Plus elle se voyait chuter, plus elle écarquillait les yeux, plus le cri qu’elle poussait s’amplifiait. Le vide. Elle tombait dans le vide, l’air sur son visage, le sang qui désertait son visage. Elle eut un haut le cœur. La terre se rapprochait beaucoup trop vite. Elle fut prise de vertige tout à coup. Elle tendit un bras devant elle comme pour amortir le choc, elle pâlissait un peu plus à mesure que l’arbre se précipitait dans le vide, irrésistiblement attiré vers le sol. La chute lui sembla interminable. Son cœur s’affola.  

 

« Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !!!!!!!! »  

 

Elle ouvrit la bouche et se redressa dans son lit, tout en sueur. Ses mains étaient moites, son cœur battait à un rythme désordonné, chaotique même. L’écho de sa panique résonnait dans le calme de l’appartement.  

 

La chambre était plongée dans l’obscurité, où était-elle ? Elle relâcha enfin sa respiration.  

 

Ryô…  

 

Ce fut le drap qu’elle tenait dans ses mains.  

 

Inconsciemment, elle guetta son pas. Presque un réflexe. Elle savait qu’il se montrerait. Sa présence suffisait à l’apaiser. Le savoir là même sans le voir. Comme l’appartement demeura dans un silence de plomb, elle décida de se lever. Elle était sur le point de sortir du lit, s’assurer qu’il allait bien, quand elle se figea, un frisson la parcourait, son corps tout à coup se glaça.  

 

Il…  

S’il était là…  

S’il était seulement là…  

 

S’il pouvait apparaître maintenant, là, dans l’encoignure de la porte, pris dans le rai de lumière, tel l’ange gardien qu’il avait toujours été, à son corps défendant.  

 

Elle oserait…  

Elle oserait…  

Elle poussa un léger soupir.  

 

Elle se jetterait sur lui, lui sauterait au cou, elle l’étreindrait à l’en étouffer peut-être, à ne devenir qu’un, à ne pas le laisser s’échapper.  

 

Elle… pleurerait de cette joie irrépressible de le voir vivant, sain et sauf, de chair, d’os et de sang, le visage niché dans le creux de son torse, le respirer, le sentir, l’enfermer.  

 

S’il se montrait…  

Elle oserait l’embrasser, peut-être, sûrement,  

Parce qu’il serait là, avec elle,  

Parce que c’était lui,  

Parce que…  

Parce que…  

Parce qu’elle en avait terriblement envie, et puis surtout, elle le lui dirait enfin. Elle ne reculerait plus. Elle lui dirait qu’elle l’aimait, tout simplement.  

 

Elle baissa le visage, les poings fermés sur ses cuisses avant de se rallonger, sans s’en rendre compte. Presque imperceptiblement, elle se recroquevilla sur elle-même, le regard rivé sur l’absence. Un cygne blanc endormi à la dérive, porté par l’océan. Elle se retrouva sur le radeau, cinglée par la puissance de Ryô, réchauffée par son corps, se reposant sur lui, tout naturellement. Lui, la cinglant pour ne pas qu’elle s’échappe, la protégeant, comme toujours.  

 

Elle ouvrit brusquement les yeux. Il était trop tard !  

 

Elle se leva d’un bond. Elle n’avait pas pensé à l’organisation du voyage. Au minimum de préparation. Improviser, oui, mais non ?! Qu’allait-elle dire à Doc ? Qu’elle partait chercher Ryô comme l’on va chercher une aiguille dans une botte de foin ? Par quelle île, quel îlot ? quel atoll, quel archipel commencerait-elle ? Qui aurait la primeur de l’hélicoptère ? Le pilote aurait-il l’autorisation de survoler ces îles paradisiaques pour jeunes couples de noceurs ?  

 

Il était trois heures du matin. Elle alluma toutes les lumières, sortit tous les tirages, les étala à même le sol, prit un atlas. Ils portaient tous un nom exotique ces îlots. Elle n’avait pas remarqué mais à présent, elle souriait. La Terre était amoureuse aussi, Kaori se souvenait de cette île au lagon en forme de cœur. Où était-elle ? Elle balaya la pièce d’un regard inquiet mais ne la vit pas. L’île se cachait, comme pour dissimuler son amour. Un sourire effervescent flottait sur ses lèvres parce qu’il lui semblait que la terre groupait ses archipels pour l’aider. Aldabra, Farquhar, Hafsa-Nadra*, Amirantes, elles portaient de curieux noms, comme une musique mystérieuse, enchanteresse, douce formule incantatoire, secrète, des temps anciens. Ce serait prodigieux si elle possédait quelque pouvoir, elle prononcerait tout simplement une de ces formules, serait prise dans le tourbillon du temps, traverserait l’espace, et se retrouverait face à Ryô, comme ça, par le simple fait de la pensée et de ces quelques mots. La télé-transportation devrait exister. Cela lui faciliterait grandement les recherches et elles seraient certainement plus rapides. Elle rit. Quelle idée saugrenue. Et celle-ci… Alphonse, Daudet ? Pourquoi pas Albert ? Corail, Frégate, le bateau ou l’oiseau ? libre de quitter le port d’envol. Providence, Praslin, mmmm … une gourmandise, Curieuse, Silhouette, elle rit de bon cœur, qui donc les avaient ainsi nommé ? Boudeuse… Elle pencha la tête pour la regarder dans un sens, puis dans l’autre, et dans un autre sens encore. Elle resta un instant songeuse. Comment une île pouvait-elle bouder ? A moins qu’elle n’obéisse à un ordre supérieur qui est de se voiler lorsque le soleil paraît ? Voilà qu’elle déraisonnait et elle partit dans un éclat de rire qui détruisit la tension qu’elle avait accumulée depuis son retour.  

 

Un air venu de nulle part s’éleva dans la douceur nocturne.  

 

Une île  

Une île au large de l'amour  

Posée sur l'autel de la mer  

Satin couché sur le velours**  

 

Elle caressa le sable de ses doigts un peu gauches. Elle s’imagina la finesse du grain, se voyait plonger la main dans la douce chaleur pour y découvrir une bienfaisante fraîcheur, ressortir sa main et laisser s’écouler ce vestige du passé entre ses doigts. Ces grains chauffés par le soleil, battus par la mer, transformés par les lichens, messagers ignorés d’une histoire cachée. Peut-être connaissaient-ils le refuge de Ryô ? Peut-être accepteraient-ils de lui en confier le secret ? Peut-être qu’ils lui révèleraient son empreinte, comme se découvre un mirage et elle saurait où chercher. Elle sourit. Ce serait merveilleux.  

 

Une île  

Chaude comme la tendresse  

Espérante comme un désert  

Qu'un nuage de pluie caresse  

Viens  

Viens mon amour  

 

Oui, je viens Ryô. Elle ferma les paupières. Elle le voyait déjà, le regard enjôleur, s’approcher d’elle, lui tendre la main, avec le sourire qui la faisait craquer à chaque fois, se mordre les lèvres pour ne pas se trahir. Elle irait à sa rencontre, elle courrait même, trop impatiente. Elle soupira d’aise. L’étrange musique continua, légère et aérienne. Elle se laissa bercer par cette vision d’espoir  

 

Viens mon amour  

Voici venu le temps de vivre  

Voici venu le temps d'aimer  

 

le visage serein, sa respiration calme,  

 

Viens  

Viens mon amour  

Car c'est là-bas que tout commence  

Je crois à la dernière chance  

Et tu es celle que je veux  

Voici venu le temps de vivre  

Voici venu le temps d'aimer  

 

et se rendormit, le corps à moitié allongé sur les îles tentatrices, l’esprit auprès de Ryô.  

 

 

*-*-*-*-*  

 

Ryô tomba lourdement sur le sable. Pour amortir la chute, il avait replié les bras, placé les mains autour de son crâne et roulé sur le côté aussitôt que son corps eut touché le sol. Déjà prêt à se relever, un genou en terre, en appui sur une main tandis que l’autre par réflexe saisissait l’air en place et lieu du magnum. Pavlov ! Le voilà bien. Et la récompense, où était-elle ? Pas de paires de fesses à l’horizon. Pas de massues, ni de Kaori non plus dans les parages. Au moins, ses réflexes étaient intacts. Tiens, et s’il faisait une série de pompes pour rester en forme. Autant être à terre pour quelque chose. Dès fois qu’une superbe créature apparaisse au détour d’un palmier. Il se devait de garder une forme o-lym-pienne. La vie débonnaire qu’il menait ces derniers temps n’était pas pour lui déplaire mais il avait quelque peu délaissé la routine. Ce corps d’athlète méritait un traitement à faire pâmer les demoiselles en détresse et craquer sa partenaire d’envie. Hi hi hi hi hi. Ne surtout pas perdre la forme, enfin, les formes, arg, la face. Profiter de chaque occasion. Voilà une résolution qui lui plut.  

 

Il sourit, beau joueur. En fin de compte, il le jouerait le Robinson. Que pouvait-il faire d’autre en pareilles circonstances mise à part reproduire les premiers gestes, ceux qu’avaient dû faire les premiers hommes sur terre ? Et hop, quel bond en arrière, le voilà devenu l’homme des cavernes ! un être primitif. Il rit à gorge déployée. Il voyait déjà son double américain et la tête de poulpe se gausser. Oui, mais quel homme primitif ! Parce qu’à n’en pas douter, cet homme là était tout aussi intelligent.  

 

Et puis s’il se sentait seul, s’il ressentait le besoin de parler, il pourrait toujours causer aux poissons. Après tout, les poissons n’étaient-ils pas apparus bien avant les humains ? Alors, entre êtres primitifs, ils pourraient bien se comprendre. Devant cette conclusion hautement existentielle, il explosa d’un rire qui le soulagea de toute la tension accumulée depuis le naufrage.  

 

Ah, et il irait voir Doc en rentrant. Assurément, s’il commençait à dérailler de la sorte, il lui fallait un traitement de cheval.  

 

L’explosion de rire mourut sur la mer étale.  

 

Il eut beau prétendre, se le cacher, il était trop pragmatique pour le nier, même l’ignorer. Il le savait, il avait déjà commencé à vivre l’expérience.  

 

Il avait exploré cette île de long en large et en travers à la recherche de sa partenaire, certes, mais le bel instinct de survie fonctionnait lui aussi. Ainsi, avait-il inconsciemment scruté, examiné le terrain pour trouver le meilleur refuge. Pour se protéger de quoi ? de qui ? Il ne semblait pas y avoir âme qui vive sur cette île ! Quant à la nourriture, c’était bien une de ses préoccupations mineures. Il devait cependant l’admettre. Il mourrait de faim. Et de soif. Partir en quête de nourriture pressait. Il n’eut pas loin à chercher. Elle s’étendait devant ses yeux. Il avait à sa disposition un garde-manger naturel, immense, gigantesque, inépuisable, enfin l’espérait-il. Le tout gratuit, sans troc. C’est dans le poisson qu’il croquerait à pleines dents.  

 

Tiens ! Là, sous ses yeux, des racines. Restait à savoir si elles étaient comestibles, et ces fruits là-haut ? Hum… Comment faire pour les attraper ? C’est qu’ils étaient bien accrochés sous les palmes géantes. Maintenant qu’il était à ras de terre, les palmes ressemblaient plus à des plumes, une sorte d’éventail gigantesque, ébranlé par la brise. Comment les faire tomber ? et les ouvrir !? Pas sur son crâne, pas fou tout de même. Ces rochers feront très bien l’affaire. Il ne mourrait pas de faim, c’était une bonne chose. Restaurant gratuit, club de gym open-air… le « luxe » pour lui tout seul ?! Pourquoi ne pas joindre l’utile au pratique, il y vit un excellent moyen d’entretenir sa forme. Soyons honnête, il aurait préféré monter le corps de sa partenaire plutôt que d’être juché sur un tronc dont l’écorce lui avait écorché la peau de ses échardes, un tronc dont les cicatrices en anneau des vieilles palmes lui avaient entaillé par endroit la plante de pieds. Rien à voir avec la douceur de sa peau. S’il pouvait ne serait-ce que la toucher, vraiment la toucher, pas le simple et banal contact physique lorsqu’il lui soignait une plaie, ou lui donnait la main, ou encore la déstabilisait d’une tape on ne peut plus virile, non, la toucher comme il avait osé le faire sur le navire. La pulpe de ses doigts en gardait encore la mémoire. Un doux sourire étira ses lèvres, illumina son visage l’espace d’un instant. M’enfin !!!  

 

Il examina le tronc avachi sur le sable. Il n’allait pas le narguer longtemps celui-là !  

 

Saliver, voilà un excellent remède. A court terme. Il avait un besoin drastique d’eau. Il s’accentuait à mesure que le soleil frappait ses rayons, augmentait la température, régnait en maître dans les cieux. Comment ferait-il pour s’abreuver ? Il pourrait bien boire l’eau de mer par petites gorgées, de temps à autre, mais pas à la goulée. La solution : Rationner les gorgées autrement il mourrait définitivement de soif. Une autre solution serait de faire bouillir l’eau. Tiens, comme c’est curieux, pourquoi faire bouillir l’eau de mer pour l’adoucir puisqu’en la faisant bouillir, elle s’évapore et ne reste que le sel comme dépôt ! Voilà un joli paradoxe, un nouveau mystère de Dame Nature a élucidé. Si tenté qu’il fut, il aurait besoin d’un récipient, d’un feu, de bois combustibles, de briquets, de pierres, d’allumettes, de brindilles, non ? Camping sauvage en somme. Il balaya la plage du regard. Tout ce qu’il vit n’était que sable, sable, sable, et récifs à portée de vue.  

 

Autre fait non négligeable. Avait-il oui ou non franchi l’équateur, et pourquoi le tropique du Capricorne ? pas de lavabo, ni d’évier, pas de toilette non plus pour observer le sens de rotation de l’eau. Il ne restait que la carte du ciel pour s’éclairer. L’avantage des tropiques, c’est qu’il pleut, souvent, tous les jours. L’eau de pluie serait sa délivrance. La pluie, les plantes, les feuilles, les racines. Elles devaient bien renfermer une quantité certaine d’eau, non ?! Outre les minéraux dont elles avaient besoin pour s’épanouir, elles possédaient une don extraordinaire. C’étaient elles qui cherchaient l’eau, c’étaient elles qui amenaient l’eau aux feuilles. Comme elles étaient intelligentes ces plantes ! Leurs feuilles avaient chacune trouver un moyen pour apporter sur un plateau la pluie du ciel aux racines qui en avaient tant besoin. Il leur rendrait donc hommage. Alors, il quitta la plage, s’enfonça dans le semblant de bouquet d’arbres. Dans le sous-bois ou à sa lisière, il cherchera et trouvera. C’était sa mission.  

 

Il ne découvrit que peu de plantes. Il ne pouvait en être autrement. Il n’allait pas se casser les dents sur les racines de ces longs cous non plus ! Kaori pouvait apparaître à tout moment, il ne se voyait pas du tout, mais pas du tout lui offrir un sourire à créneau, cela détruirait le charme des retrouvailles, assurément !!!  

 

*-*-*-*-*  

 

Une heure et demie plus tard, elle se sentait comme un fauve en cage. Le sac était prêt. Ce n’était pas dans sa chambre qu’elle arpentait le sol au mépris de sa patience. Non. Elle eut bien du mal à maîtriser l’élan qui la poussait à sortir à la minute même de l’appartement. Sa patience voulait exploser. Elle parcourait la distance, fiévreuse à l’idée d’oublier quelque chose de vital, un je-ne-sais-quoi d’essentiel pour la réussite de ses recherches. Elle descendit à nouveau les marches, la tête tournée vers la rampe d’escalier alors qu’elle se mordillait la lèvre inférieure. Elle voulait à tout prix éviter le départ précipité qui se profilait, malgré les renseignements qu’elle avait accumulés, malgré la certitude qu’elle avait de partir avec toutes les données possibles et imaginables en main.  

 

Elle détestait ce rêve.  

 

Elle détestait cette chute libre.  

 

Pourquoi fallait-il qu’elle ait fait ce rêve-là ?  

 

Certains avaient bon lui dire, lui soutenir, et argumenter que les rêves dévoilaient l’inconscient, pour elle, le rêve relevait d’autre chose. Il lui livrait un avenir. Ce qui lui manquait c’étaient les clefs pour déchiffrer ces rêves. D’ailleurs, elle n’avait aucune envie d’en découvrir le code secret. Elle l’avait fait une fois. Hasard ou coïncidence ? Il n’affectait que les personnes qu’elle affectionnait particulièrement. Alors rêver de chute libre au moment où le sort de Ryô occupait toutes ses pensées la perturbait beaucoup.  

 

Kaori prit une profonde inspiration puis franchit la porte. Enfin elle sortit sur le palier. La main toujours sur la poignée, elle se décida avec ce pincement au cœur à fermer la porte, à clef. D’un pas décidé, elle s’engouffra dans la voiture, traversa la ville en trombe, fit crisser les pneus quand elle arriva devant la demeure du Doc, parce que à cette heure-ci, sans Ryô dans les parages, il ne pouvait être que chez lui, à saluer le soleil levant, tranquille dans son jardin intérieur où un tuyau paresseux cognerait, léger, un autre tuyau de bambou pour que l’eau cascade, court, se dérobe, le « ploc » résonnant tendrement à l’oreille. Un autre ploc, vif et sec, s’ensuivrait et signerait le retour au bel équilibre. Le chant mélancolique d’un oiseau vibrerait dans l’air. Quel charmant tableau pictural.  

 

Elle cogna la porte avec plus de puissance qu’elle ne le voulut parce qu’un craquement sec fendit l’air, et la porte, telle Sésame, s’entrouvrit en son milieu avant de céder. Un panneau s’écroula sur le sol dans un nuage de poussière.  

 

 


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