Chapitre 3 :: mes derniers moments avec vous (1/2°

Publiée: 08-05-08 - Mise à jour: 08-05-08

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C’est dans la bonne humeur que la petite famille Saeba se mit en route pour une journée à la plage. Ils n’avaient pas à faire beaucoup de chemin, leur maison se trouvant près du bord de mer. Ils étaient venus s’installer ici quelques semaines après la naissance d'Aï.  

Kaori avait envie que leur fille grandisse loin des grandes villes et Phuket était un endroit paradisiaque. Ils s’étaient construits une vie tranquille, loin des tumultes de leurs passés. Ryo avait trouvé un emploi de coach sportif tandis que Kaori enseignait la danse aux enfants. Une vie normale que Ryo n’aurait jamais espéré vivre. S’il n’avait pas rencontré Kaori, jamais il ne se serait décidé à fonder à une famille. Même en ayant laissé City Hunter derrière lui. C’est sa femme qui lui avait donné l’envie de se construire une existence paisible, de surmonter ses démons.  

Et puis la naissance d’Aï l’avait apaisé. La première fois qu’il l’avait tenue dans ses bras, il avait sentit que le fardeau qu’il portait sur ses épaules depuis des années c’était envolé. Comme par magie. Il s’était senti revivre. L’Ange de la mort avait cessé d’exister et sa vie de père avait commencé. Aï avait fêté ses un an, il y a deux semaines et Ryo se remémorait, un large sourire aux lèvres, le moment où sans doute trop pressée de goûter au délicieux gâteau préparer par sa maman, elle avait plongé les deux mains dans la crème en riant joyeusement. Un rire qui était la plus belle mélodie que Ryo n’ait jamais entendu. Un rire, que dans quelques heures, il n’entendrait plus jamais…  

« Plus jamais »...À cette pensée, les mains du nettoyeur se crispèrent sur la poussette de sa fille… « Plus jamais ». Une sentence définitive, cruelle, pire que la mort. Il réalisa soudain la portée de l’acte qu’il allait commettre : jamais il ne verrait son enfant grandir. Il ne serait pas là pour son prochain anniversaire, ni pour son premier jour d’école…Il allait manqué tellement de choses, il en avait conscience…  

Ses derniers jours avaient été un véritable enfer. Que faire ? Partir, rester ? Tel était son dilemme. Son cœur lui disait que sa place été là, avec sa femme et sa fille. Mais sa raison lui disait que ses amis avaient besoin de lui. Ca aurait été égoïste de continuer à vivre normalement tout en sachant qu’ils étaient en danger. Car il savait que Umi, Hide, Mick et les autres ne resteraient pas sans rien faire, peut être même s’en étaient-ils déjà pris aux trafiquants. Et l’Union Teope ne resterait pas sans rien faire, elle chercherait à se venger. La dernière fois Hide en avait fait les frais. Et pour Ryo, il était hors de question que cela se reproduise…Il se revoyait encore, à la clinique du Doc, assis sur un fauteuil, veillant inlassablement sur son partenaire. Il se souvenait de la culpabilité qu’il avait ressentit en le voyant lutter contre la mort : c’est lui qui aurait dû allongé sur ce lit, pas Maki…  

Quand ce dernier était sortit du coma, Ryo s’était fait la promesse que désormais son meilleur ami ne serait jamais plus en danger. Hide, Mick, Umi…Tous avaient soufferts pas sa faute. Il fallait que cela cesse. Voila pour il était parti…  

A deux pas derrière lui, Kaori couvait son homme d’un regard amoureux. Elle le trouvait tellement craquant vêtu ainsi, en jean et chemise blanche, poussant le landau de leur fille. Pendant sa grossesse, Ryo, bien que fou de joie à l’idée de devenir père, lui avait quelque fois confié sa peur de ne pas savoir s’y prendre avec un enfant. Mais Kaori n’avait jamais douté de lui, il était fait pour être père. Il avait tellement d’amour à donner. Et elle ne s’était pas trompée, il avait les gestes aimants d’un vrai papa poule.  

« Je n’aurai pas voulu d’autre père pour mon enfant » songea la jeune femme.  

Parcourant l’espace qui la séparait de son homme, Kaori agrippa son bras et se serra contre lui. C’est ainsi qu’ils gagnèrent la plage.  

Arrivé là-bas, Ryo souleva la poussette pour ne pas que les roues se prennent dans le sable, tandis que Kaori cherchait l’endroit idéal pour passer une journée tranquille. Ce n’était pas encore la pleine saison que déjà les touristes envahissaient les plages thaïlandaises.  

Kaori dénicha un emplacement au calme et y installa parasol et serviettes. Ensuite, elle ôta sa fine de robe de lin blanc et Ryo vit, avec plaisir, qu’elle avait revêtue le bikini dont il lui avait fait cadeau. Sous le regard charmeur de son mari, Kaori se sentit rougir :  

- Je savais qu’il était fait pour toi ! vint-il lui susurrer à l’oreille d’une voix suave. Dommage que tu n’es pas voulue qu’on poursuive notre corps à corps de ce matin…  

- Hum, c’est dommage en effet, répondit la jeune femme en passant les bras autour du cou de son homme. Mais je suis certaine qu’on pourra se rattraper cette nuit…  

D’un geste pressant, il la ramena tout contre lui :  

- Compte sur moi mon ange ! D’ailleurs, tu vas voir la soirée que je te réserve …  

- Des promesses, toujours des promesses mon chéri…  

- Tu vas voir si se sont des paroles en l’air, rétorqua le nettoyeur avant de s’emparer de ses lèvres d’un baiser passionné.  

Ce langoureux échange dura de longues minutes mais fut interrompu par les pleurs de la petite Aï qui visiblement ne supportait pas de ne plus être le centre d’attention de ses parents. Ryo se tourna vers sa fille et décréta qu’il était temps pour eux de s’offrir un petit moment père/fille.  

Kaori les regarda s’éloigner vers la mer puis s’allongea sur sa serviette pour s’offrir un bain de soleil.  

Elle parfaisait son bronzage depuis une bonne demi-heure quand soudain, elle sentit deux mains vigoureuses commençaient à lui passer de la crème solaire sur le dos. Ne reconnaissant pas le « doigté » de son homme en matière de massage, elle se retourna et eu la surprise qu’un importun c’était permis de la toucher sans sa permission :  

- Ne vous gêner surtout pas ! s’exclama-t-elle, outrée d’un tel comportement.  

- Ne m’en veuillez pas mademoiselle, mais je vous trouve très belle et…  

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’il se retrouva projeté dans le sable par un cinglant coup de poing de Ryo, qui ayant toujours un œil sur sa femme, avait senti la jalousie l’envahir en voyant cet homme poser ses mains sur son ange..  

AÏ, que Ryo tenait toujours dans ces bras, applaudit l’exploit de son papa.  

- Ne t’approches plus d’elle et ose encore une fois toucher dans à ma femme et tu le paieras de ta vie ! lança-t-il à l’importun.  

Face à ce regard meurtrier, celui-ci déguerpit aussitôt sans demander son reste. Kaori, elle, regardait son mari avec étonnement. Certes il avait toujours été jaloux mais d’habitude il savait ce contenir. Il n’avait jamais frappé un homme, du moins jamais avec une telle violence :  

- Ryo, tu n’aurais pas du faire ça ! dit-elle durement.  

- Il n’avait qu’à pas te toucher ! Non mais ! Ce mec se permet de tripoter ma femme et je devrais rester sans rien dire ! protesta le nettoyeur, encore en colère.  

- Ryo, tu sais très bien que je sais me défendre toute seule…Tu oublies mes massues peut être ? Et puis je t’ai déjà dit que je n’aime pas que tu te bagarres devant Aï !  

La petite fille, elle, ne semblait pas plus perturbée que ça par cet incident. Au contraire, elle regardait son père avec de grands yeux rieurs et paraissait amusé par la situation.  

- Pardon, dit Ryo en déposant un rapide baiser sur les lèvres de Kaori. Je ne recommencerais plus…  

Il était en colère à cause de ce type mais aussi et surtout parce qu’il savait que quand il serait parti, Kaori aurait le droit de refaire sa vie et que se serait un autre homme que lui qui aurait le droit de toucher sa peau satiné, d’embrasser sa bouche voluptueuse, de caresser son corps, de lui faire l’am…  

« STOP !!! » pensa-t-il en serrant des points. L’imaginer avec un autre homme lui était insupportable. Il détester l’idée de devoir l’abandonner, il ne voulait qu’une chose ; rester avec elle, pour toujours, à jamais.  

Mais que faire ? Emmener Kaori et Aï au Japon ? Cette idée lui avait traversé plus d’une fois l’esprit….Mais il n’avait pas le droit de l’entraîner dans son monde. Cela signifierait vivre constamment dans la peur, être toujours aux aguets prêt à parer d’éventuelles attaques. Il n’avait pas le droit de lui demander de faire un tel sacrifice…Ni d’exposer leur fille à une existence pleine de danger….Et puis que dirait Kaori en apprenant qu’il n’était qu’un vulgaire tueur ? Que penserait-elle de ses amis ? Il se voyait mal lui dire : « Chérie, tu sais pendant toute tes années je t’ai menti. Je ne suis pas garde du corps, afin pas tout à fait. Je suis aussi tueur à gages…Et puis, voici mes amis : deux ex-mercenaires, un nettoyeur made in USA, un ex-flic, une détective, un lieutenant de police, une infirmière et un vieux Doc aussi pervers que moi…. Voici ma bande d’amis ! » Rien qu’en voyant le tête de Falcon, elle prendrait ses jambes à cou, Aï sous le bras…  

Tout à sa réflexion, il posa un regard plein d’amour sur sa femme qui ignorait tout de son tourment intérieur…  

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