Chapitre 4 :: Adieux

Publiée: 19-12-08 - Mise à jour: 19-12-08

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La journée avait passé beaucoup trop vite au goût de Kaori. Elle aimait ces instants précieux qu’elle passait auprès de son mari et de sa fille. Elle avait connue une enfance chaotique et solitaire, et elle désirait donner à Aï tout ce dont elle avait été privé : de l’amour, un foyer stable et surtout la présence de ses deux parents. Elle était vraiment heureuse d’avoir pu se construire une vie loin de son passé et surtout loin du milieu que fréquentait son père. Elle n’aurait pas supporté que son enfant grandisse dans un tel monde…La jeune femme chassa très vite ces sombres pensées de son esprit, elles n’avaient pas lieu d’être. Aï avait un père merveilleux, le plus aimant et elle grandissait dans un lieu de vie qui était l’exemple du paradis sur terre :  

- Que demander de plus ? dit Kaori en laissant échapper un soupir de bien être.  

Quand ils avaient quittés la plage, la soirée était déjà bien avancée. Ils avaient longuement admirés le coucher de soleil avant de se décider à regagner leur maison. Arrivés là-bas, Ryo avait décrété qu’elle n’avait à s’occuper de rien, que cette soirée était la sienne, pour clore cette si merveilleuse journée. Il avait donc préparé un succulent diné puis avait couché le bébé pendant qu’elle se prélassait dans son bain. D’ailleurs, en y songeant, il était grand temps pour elle de sortir de la baignoire, ça faisait plus d’une heure qu’elle monopolisait la salle de bain.  

Sans plus attendre, elle sortit de l’eau et enveloppa son corps nu dans une serviette. Son regard se posa alors sur le paquet rose posé à côté du lavabo et un sourire taquin se dessina sur son visage : il contenait une petite récompense des plus affriolantes qui, elle en était certaine, ravirait son homme.  

Avec délicatesse elle sortit le précieux tissu. Son sourire s’agrandit. Oui, en effet, Ryo allait être ravi…  

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Il caressait délicatement la joue de la jolie poupée brune qui avait depuis un long moment déjà rejoint le pays des songes. Ryo ne se lassait jamais de regarder sa fille dormir. Ce spectacle avait sur lui quelque chose d’apaisant, sans doute parce qu’elle respirait l’innocence. Aï était la seule chose de bien qu’il ait faite. Lui, l’homme dont les mains étaient couvertes de sang, l’ancien tueur à gages, l’ex nettoyeur n°1, était l’auteur de cette merveilleuse petite vie. Bien sur, Kaori y était aussi pour beaucoup, mais Aï était tout son portrait. De ses yeux de jais à la pointe de ses boucles brunes. Il ne pouvait pas nier qu’il était son père…Mais son regard s’assombrit soudain. Dans quelques heures, il ne serait plus son père. Bien sur, il le serrait toujours dans son cœur mais vu qu’il avait décidé, pour leur bien de disparaître, de la vie de sa femme et sa fille, il savait qu’un jour, quand Kaori aurait décidé de refaire sa vie, alors un autre homme tiendrait ce rôle. Et rien qu’à cette pensée il avait mal, terriblement mal. Encore plus que si une balle l’avait atteins en plein cœur. Il prit la minuscule main de la fillette dans la sienne et y déposa un léger baiser :  

- Tu sais, dit-il comme si la petite fille pouvait l’entendre dans son sommeil. Tu sais…Le destin peut parfois être cruel. Tu es le plus beau cadeau que la vie m’a offert et je n’ai pu profiter de toi que pendant si peu de temps…C’est injuste, tellement injuste…Mais toi et ta mère m’avait donné un bonheur que je ne méritais pas. Si je pars, c’est pour que tu es une belle enfance, sans danger…  

Il se tu un instant, couvant d’un tendre regard son petit ange. Bien sur, elle ne comprenait pas ce qui se passait et sans doute elle ne garderait aucun souvenir de lui mais il tenait à lui expliquer la raison de son départ forcé :  

- Je ne veux pas que tu grandisses dans un monde de violence car c’est ce qu’est ma vie…Violence et solitude…Du moins jusqu’à que je rencontre ta mère…Car vois-tu ma chérie, avant de la connaître, je n’étais qu’un vulgaire tueur. Un ancien guérillero camé qui avait grandit dans la jungle…Bien sur, je n’ai pas toujours été tout seul. J’avais des amis merveilleux, en particulier un…Hideyuki…D’ailleurs, je me demande ce qui dirait s’il savait que je me suis marié et que j’ai eu un enfant…Surement qu’il n’en reviendrait pas…Mais là question ne se posera jamais car même si je rejoins mon ancienne vie, je ne leur parlerai jamais de vous. Personne ne doit savoir que City Hunter a aimé une femme et lui a donné un enfant. Si non votre vie deviendrait vite un enfer…Et ça je ne le veux pas…Je ne supporterai pas qu’il arrive quelque chose à toi ou ta mère. C’est une femme extraordinaire qui m’a tout apporté : l’amour, la paix de l’âme…Elle est ma rédemption…A vous deux, vous avez réussi à guérir mes anciennes blessures…Mais soit en sur mon petit ange, vous laisserez une trace indélébile dans mon cœur…Je ne vous oublierez jamais…Et pardon mon bébé, pardon de vous laissez ainsi…Je t’aime…  

C’est sur ces derniers mots qu’il finit son monologue. Durant tout le temps où il avait parlé, des larmes avaient commencés à perler aux bords de ses yeux et elles coulaient maintenant le long de ses joues. Il les essuya d’un revers de la main alors qu’il quittait la chambre de sa fille, en fermant la porte, prenant garde de ne pas faire de bruit. C’est le cœur lourd qu’il gagna la sienne.  

A peine pénétra-t-il dans la pièce, qu’il fut surprit de voir que celle-ci était plongé dans une semi obscurité, éclairé par la lumière des bougies parsemées ici et là dans la chambre. Son chagrin se dissipa l’espace d’un instant : son ange avait-il décidé de lui offrir une soirée coquine ? Alors, il ferait en sorte que leur dernière nuit soit inoubliable pour elle comme pour lui. Mais pour leur c’est Kaori qui avait décidé de prendre les devant. Cachée derrière la porte, elle s’approcha de son homme qui lui tournait le dos. D’humeur taquine, elle se mit sur la pointe des pieds et lui susurra à l’oreille d’une voix extrêmement sensuelle :  

- Tu en as mis du temps…  

A ses mots, Ryo se fendit d’un sourire. Son ange se faisait tentatrice et il adorait ça…  

- Tu es enfin décidée à reprendre nos câlins là où tu les avais laissées ce matin…  

Pour toute réponse, Kaori taquina et mordilla son oreille arrachant un grognement rauque à son amant. Sans plus attendre, Ryo se retourna brusquement, emprisonnant sa femme dans ses bras et la plaquant contre son torse puissant :  

- Tu ne perds rien pour attendre mon amo…  

Il s’arrêta soudain comme son regard venait de se poser sur sa femme. Il n’arrivait pas à le croire…Sa Kaori, sa douce et innocente Kaori se tenait devant lui dans une tenue des plus sexy qui le laissa pantois. L’ensemble était constituait d’une légère nuisette noire dont la transparence lui permit d’admirer une lingerie des plus sensuelles. Une lueur de désir s’alluma dans ses yeux, alors que la jeune femme sentit le feu lui montait aux joues face à ce regard ardent.  

- Tu es tellement belle ma chérie, oui tellement, dit-il d’une voix rauque alors que son regard redessinait les courbes voluptueuses de sa femme.  

- Mon petit cadeau te plait ? demanda-t-elle d’un air mutin. J’ai eu raison de l’acheter ?  

Le sourire de Ryo s’agrandit :  

- Oh que oui mon ange ! Mais c’est dommage vraiment dommage…  

- Qu’est-ce qui est dommage ?  

- Qu’il doive finir en lambeau, répondit aussitôt Ryo en conduisant sa belle vers le lit et en se laissant tomber avec elle.  

Des rires puis des cris de jouissances envahirent peu à peu la pièce et résonnèrent durant de longues heures. Ce n’est que tard cette nuit, une fois sa femme plongée dans un profond sommeil, repue de plaisir, que la silhouette d’un homme se faufila hors de la petite maison, pour disparaître dans la nuit. A tout jamais…  

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