Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 26 chapters

Published: 07-03-19

Last update: 01-04-19

 

Comments: 38 reviews

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RomanceDrame

 

Summary: NC-17/AU- Ryo et Kaori se rencontrent dans un contexte différent. Vont-ils se lier, vaincre les obstacles qui les attendent?

 

Disclaimer: Les personnages de "Clandestins" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Clandestins

 

Chapter 2 :: Chapitre 2

Published: 08-03-19 - Last update: 08-03-19

Comments: Bonjour, le deuxième chapitre est servi. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^.

 


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Chapitre 2  

 

La journée s’annonçait radieuse. Kaori arriva de bonne heure au centre de formation. Elle commençait par le cours de procédures et lois. Quatre heures de cours théoriques pour débuter la journée en beauté, grimaça-t-elle. En plus, elle avait voulu montrer à son frère pendant tous ces longs mois de négociation qu’elle était très sérieuse et avait ainsi déjà épluché tout le guide de procédures… Un coup de vent fit voler les pétales des cerisiers et elle s’émerveilla de la beauté de ce spectacle. Elle ferma les yeux sentant la douceur des pétales qui frôlaient son visage. Elle se mit à rire comme lorsqu’elle était enfant. Elle se retint cependant de tournoyer.  

 

Hide qui discutait avec Ryo à la porte du bâtiment vit sa sœur profiter de ce moment et sourit indulgent. Son ami qui se demandait ce qui valait ce sourire suivit la direction de son regard. Il détourna vite les yeux de la vision qui s’offrait à lui. Il se sentait perturbé par la candeur de la jeune femme, par son innocence…  

 

- Tu es sûr qu’elle sera assez forte pour ce métier, Hide ?  

- Elle a du caractère mais elle est si naïve… Je ne sais pas. Ce qui est sûr, c’est que ce n’était pas ma volonté, sinon elle ne serait pas ici.  

 

Ryo acquiesça mais n’ajouta rien. Kaori avait repris le chemin vers le centre. Elle ignora les regards de ses compères de promo, les sentant la détailler de pied en cape, ce qui la gêna. Elle était pourtant habillée simplement d’un jean, tee shirt et d’une veste, mais elle ne se rendait pas compte de la beauté qu’elle était. Lorsqu’elle passa à leurs côtés, elle tourna la tête vers eux et leur adressa un sourire :  

 

- Bonjour Inspecteur, bonjour Lieutenant.  

- Bonjour Mademoiselle., répondit Maki, simplement, la laissant passer.  

- Alors vous allez vous ignorer de la sorte pendant deux ans ?, demanda Ryo en la regardant s’éloigner.  

- Je ne veux pas interférer dans sa formation ou la mettre dans une position indélicate vis-à-vis de ses camarades. Alors, on s’en tient à Inspecteur et Mademoiselle.  

- Et tu vas faire comment avec les jeunes loups qui s’intéressent à elle ?, rétorqua Ryo, passablement énervé, en désignant les hommes de première et deuxième année qui s’étaient engouffrés à sa suite.  

 

Hide remonta les lunettes sur son nez et soupira. Il allait devoir supporter tout cela, la laisser vivre ses expériences… Après tout, elle était en droit d’avoir une vie sentimentale. Un jour, elle se marierait, aurait des enfants… Il tressaillit en pensant à ce que ça impliquait. Il ne pouvait imaginer les mains d’un homme sur sa sœur. Ryo lui tapota l’épaule…  

 

- Courage, Hide ! J’espère que celui qu’elle choisira trouvera grâce à tes yeux.  

- S’il était eunuque, ça m’irait…, murmura-t-il, désespéré.  

 

Ryo rit de bon coeur, puis partit assurer son cours. Hideyuki prit la direction de l’amphithéâtre. Lorsqu’il entra, tous les élèves se levèrent. Il leur fit signe de s’asseoir. Parcourant des yeux la salle, il vit sa cadette assise au premier rang entourée par des garçons. Elle avait les yeux fixés sur son livre, les joues légèrement colorées. Visiblement ces jeunes gens avaient décidé de l’approcher et ce n’était pas à son goût, aussi bien à elle qu’à lui. Il sentit une animosité dans la salle et chercha du regard. Il aurait dû s’en douter : Reika qui n’avait pas l’habitude d’avoir une rivale avait les yeux qui lançaient des éclairs.  

 

- Prenez vos livres à la page cinq !, lança-t-il pour attirer leur attention.  

- Mademoiselle Nogami, ayez l’obligeance de nous lire cette page, je vous prie.  

 

La jeune femme s’exécuta non sans avoir lancé un regard mauvais à Kaori. Hide se dit que, si les choses évoluaient mal, il en toucherait deux mots à Saeko. Sa sœur avait la fâcheuse tendance d’attirer des ennuis à ceux qui l’entouraient. Il était hors de questions que Kaori paya les pots cassés alors qu’elle n’avait rien demandé ni fait pour se retrouver ainsi au centre de l’attention masculine. Le cours se passa relativement bien. Les deux trois énergumènes qui tentèrent de se faire bien voir de l’assistance en perturbant le cours furent rapidement remis à leur place. Sous ses airs placides, Hideyuki savait se montrer ferme et ses élèves le comprirent rapidement.  

 

A la fin du cours, tous sortirent. Il vit avec amusement sa sœur rembarrer ceux qui l’invitèrent à déjeuner avec eux, récupérer ses affaires qu’un autre avait tenté de lui prendre des mains, par galanterie disait-il, et décocher quelques frappes stratégiques sur des mains baladeuses. Kaori savait se défendre. Elle sortit en lui adressant un regard malicieux. Il quitta la pièce et partit déjeuner.  

 

La jeune femme s’était installée à l’abri des arbres dans le parc. Elle prit son déjeuner dans le calme ayant réussi à fuir tous ces hommes qui lui tournaient autour à son grand désarroi. Elle ferma les yeux profitant des premiers rayons de soleil de la saison. Elle pensa à son amie Eriko qui était partie en Europe pour poursuivre des études de stylisme. Elle lui manquait. Elle se sentait un peu seule dans ce centre. Elle avait du mal à se lier d’amitié avec des personnes de son âge. Elle se disait que c’était certainement dû au fait d’avoir été élevée par son frère à la mort de leur père. Elle eut un pincement au coeur en pensant à lui. Elle se demanda s’il aurait approuvé son choix de carrière. Peut-être lui aurait-il donné du fil à retordre comme Hide l’avait fait.  

 

Elle entendit soudain des bruits de pas derrière elle et se retourna. Reika arrivait avec des amies. Elle n’avait pas l’air joyeux et Kaori se dit qu’elle allait passer un sale quart d’heure.  

 

- Kaori, c’est ça ?, demanda Reika, d’un ton dédaigneux.  

- Oui.  

- Je vais t’expliquer quelque chose et, tu verras, même ton petit cerveau de mijaurée devrait comprendre., rétorqua-t-elle, ce qui fit rire ses copines.  

 

Kaori la regarda sans répliquer. Elle n’avait pas pour habitude de rentrer dans les rapports de force stériles et futiles.  

 

- Tes airs de sainte-n’y-touche fonctionnent peut-être avec les autres mais pas avec moi. Tu vas arrêter de tourner autour des mecs de la promo.  

- Ou ?  

- Ou tu vas avoir des ennuis. T’es en première année, reste à ta place, gamine !  

 

Kaori se leva sans montrer le moindre signe de peur et la toisa.  

 

- Je n’ai pas d’ordre à recevoir d’une érotomane. Fiche-moi la paix, Reika. Tu ne me fais pas peur, ni toi, ni ta bande de copines.  

- Espèce de petite garce ! Tu me parles sur…  

- Reika Nogami !, entendirent-elles soudain derrière elle.  

 

Toutes se tournèrent en direction de la voix. Saeko se tenait derrière elles, furieuse. Ses yeux lançaient des éclairs. L’interpellée sembla perdre de sa superbe. La lieutenant força le barrage des amies de sa sœur et vint se poster face à elle.  

 

- Tu as un problème, Reika ?, demanda sa sœur d’une voix posée.  

- Non, Saeko., répondit la brunette, d’une voix où la colère était mal contenue.  

- Alors je te conseille de repartir vers le gymnase pour ne pas rater le début de ton cours., l’enjoignit Saeko d’une voix autoritaire.  

 

Reika passa devant elle sans mot dire et s’en alla suivie par son groupe. Saeko se tourna vers Kaori.  

 

- Ca va ? Je suis désolée de son comportement.  

- Ce n’est pas à toi de l’être. Et laisse-moi me débrouiller avec elle, ne t’inquiète pas.  

- Kaori, je connais ma sœur. Je veux bien ne plus intervenir mais, si ça va trop loin, préviens-moi. Elle est peut-être ma sœur mais tu es la sœur de Maki…  

- Pas ici. Ici je suis une élève comme une autre. Je ne suis ni la sœur de ni la fille de. Je veux juste vivre ma vie. Si je dois me battre pour cela, je le ferai. Alors merci Saeko mais non merci., répondit Kaori fermement, tout en tentant d’adoucir ses propos par un sourire chaleureux.  

 

Saeko acquiesça et Kaori partit rejoindre son cours. Hide croisa la lieutenant qui revenait. Il avait assisté à la scène de loin.  

 

- Tout va bien, Saeko ?  

- Je viens de gentiment me faire rembarrer par ta sœur., lui apprit-elle, un sourire en coin.  

- La si douce et si gentille Kaori… Tu sais, la petite fille que tu veux toujours protéger ?  

- Oui, je vois., répondit-il, gêné.  

- Ce n’est plus une enfant, Hide. Elle a bien grandi et il est temps que tu t’en aperçoives et la laisses faire ses expériences.  

- C’est mon rôle de prendre soin d’elle., se défendit-il.  

- Non, plus maintenant. Tu seras toujours là pour elle si elle en a besoin. Maintenant, tu dois la laisser s’envoler. Et s’il te faut vraiment quelqu’un de qui prendre soin, prends soin de moi., lui lança-t-elle, avec un clin d’oeil suggestif qui fit rougir l’inspecteur.  

 

Elle le laissa seul et partit vers son cours. Hideyuki resta seul dans ses songes pensant à ce que venait de lui dire Saeko au sujet de Kaori… et à son sujet. Le message était à peine voilé… Il se reprit lorsqu’il fut bousculé par un élève qui arrivait en courant. Il soupira et rentra dans l’amphithéâtre.  

 

Kaori s’était changée et attendait avec les autres l’arrivée du lieutenant Saeba. Il se présenta à eux en pantalon de jogging et tee-shirt sans manche. Elle vit avec désespoir toutes les filles se pâmer à la vue de ces biceps. C’était pathétique… Ils commencèrent par une course d’endurance de cinq kilomètres. Elle en vit plusieurs fanfaronner, d’autres soupirer. Le lieutenant se mit à l’avant du groupe pour les guider au début du moins. Kaori vit, sans surprise, Reika lui coller aux fesses, ce qui n’avait pas l’air de lui plaire. Dès qu’elle le put, elle se mit devant son nez pour lui montrer ses formes largement dévoilées par un short très court et un débardeur très collant et échancré. L’avantage, c’était que tous les autres garçons la suivaient et avaient laissé Kaori tranquille.  

 

Au bout de deux kilomètres, le lieutenant était en bout de file pour pouvoir évaluer le groupe. Il sourit amusé de voir que les fanfarons fanfaronnaient moins et que les plus réticents s’accrochaient tant bien que mal. Tous étaient plus ou moins rouges et essoufflés mais personne ne traînait, ce qui était déjà un bon point. Il osa jeter un œil vers la sœur de Makimura. Son style était loin d’être ostentatoire, tout comme sa personne. Habillée d’un corsaire noir et d’un tee-shirt blanc un peu trop grand, elle faisait sa course sans s’inquiéter des autres. Comparée à Reika, c’était le jour et la nuit. Reika aimait paraître et séduire, Kaori avait l’air de vouloir disparaître et fuyait toutes les attentions mal placées. Il chassa ses pensées et reprit la tête du groupe pour les orienter jusqu’à la fin de la course.  

 

Le cours se poursuivit par diverses séances de sprint, courses d’obstacles et parcours type commando. Kaori s’était préparée depuis longtemps à toutes ses épreuves, ayant longuement questionné son frère et s’étant informée depuis deux ans déjà. Elle était affûtée, ses gestes étaient précis, les efforts calculés. Ryo se garda bien de le montrer mais il était impressionné. Il avait rarement vu un première année, d’autant plus une fille, prendre la tête du groupe aussi facilement. Hideyuki s’était bien gardé de lui dire qu’il avait entraîné sa sœur. Il observa les autres membres du groupe et, à part Reika passablement énervée d’être surclassée par la jeune femme, tous semblaient admiratifs.  

 

Puis vint le moment du cours sur les armes à feu. Kaori appréhendait. Elle avait déjà vu l’arme de son frère mais jamais il n’avait voulu lui montrer comment elle fonctionnait. Le début du cours se borna à la présentation du fonctionnement et des éléments composant l’arme. Puis au bout d’une demie heure, ils se dirigèrent vers la salle de tir. Le lieutenant leur montra la posture à adopter, leur donna divers conseils puis invita les deuxièmes années à prendre place. Ils vidèrent un chargeur, le lieutenant les observant attentivement, corrigeant certains défauts. Reika tenta d’interpeller l’homme mais il se retira aussi vite : il n’avait rien à redire. La jeune femme pesta. Puis les premières années prirent place.  

 

Kaori était nerveuse. C’était la première fois qu’elle utilisait une arme à feu. L’arme pesait dans sa main. Le contact du métal froid sur sa paume n’était pas agréable. Elle prit sur elle. Elle savait en choisissant cette carrière qu’elle aurait à manier des armes à feu et ce n’était pas la partie qu’elle préférait. Elle chassa ses pensées et se positionna pour tirer. Elle ressentit la force du premier coup de feu remonter tout le long de ses bras. Elle dut résister pour ne pas reculer sous l’impact. Elle banda les muscles de ses bras avant de tirer une deuxième fois.  

 

Ryo regardait les élèves tirer. Il passait derrière chacun pour corriger leurs positions. Le résultat n’était pas brillant mais, pour une première fois, c’était normal. Arrivé derrière Kaori, il la regarda enchaîner plusieurs coups puis attira son attention. Elle le regarda et se laissa guider. Il passa son pied entre ses jambes et les écarta un peu plus. Il dut faire abstraction de la sensation de sa cuisse contre la sienne. Ses mains déjà positionnées sur sa taille lui laissaient en sentir la finesse. Il remonta vers ses épaules et les tourna légèrement puis il secoua doucement ses bras pour qu’elle les détendit.  

 

Kaori ressentait une drôle de sensation alors qu’il la touchait. Elle se morigéna se répétant qu’il ne la touchait ainsi que parce qu’il y était obligé, pour lui montrer les bons gestes. Il n’y avait rien d’autre. Elle s’énerva quand elle sentit ses joues virer au rouge. Elle aurait tellement voulu avoir les cheveux longs pour pouvoir cacher sa gêne. Elle se concentra et appuya sur la détente. Elle réussit un meilleur tir et en fut heureuse, laissant un grand sourire fendre son visage. Ryo sourit légèrement. Il était touché par son enthousiasme.  

 

Il la laissa continuer à s’exercer. Il jetait de temps à autre un coup d’oeil vers la jeune femme, attiré comme un aimant. Il se demandait comment quelqu’un d’aussi ingénu s’en sortirait dans ce métier. Il l’avait bien vu rougir à son contact et n’avait pas relevé pour ne pas la gêner davantage. Il avait aimé la sentir contre lui. Il ne s’agissait pas à proprement parler d’un désir de la posséder mais de quelque chose de différent qu’il ne comprenait pas mais qui lui faisait du bien. Il entendit soudain des éclats de voix et vit Reika se disputer avec un des garçons. Elle le poussa violemment et il atterrit sur Kaori, la projetant violemment contre le pupitre. Ryo se précipita à ses côtés. Sans faire attention, il remarqua que la fin du cours approchait.  

 

- Le cours est fini. Enlevez le chargeur des armes et vérifiez la chambre. Puis vous rapportez l’arme à l’armurerie. Vous deux vous restez là., fit-il à Reika et Aro, le garçon qu’elle avait poussé.  

- Kaori, ça va ?, lui demanda-t-il, alors qu’elle reprenait son souffle.  

 

Elle hocha la tête. Elle avait une douleur dans le bras et au niveau des côtes, mais elle allait bien. Elle avait été surprise par le choc et avait eu le souffle coupé par l’impact de son corps contre le pupitre.  

 

- Vous deux, je veux vous voir à sept heures et demie demain matin dans l’amphithéâtre. Si vous vous défilez, les représailles ne se feront pas attendre. Déguerpissez maintenant.  

 

Il les regarda partir. Il vit le coup d’oeil rageur de Reika à Kaori et n’en eut cure. Il tendit la main à Kaori pour l’aider à se relever. Elle accepta son aide et se remit sur pieds. Il prit son bras blessé et passa la main sur la surface.  

 

- Ca n’a pas l’air cassé. Fais attention si ça gonfle. Tu as mal ailleurs ?  

- Aux… aux côtes. Mais ça ira., dit-elle précipitamment en agitant les bras pour qu’il ne l’approcha pas.  

- Tu es sure ?, demanda-t-il, en se réfrénant de la toucher.  

 

Elle acquiesça. Il nota ses joues rouge pivoine et ne fit toujours aucune remarque qui l’aurait certainement embarrassée un peu plus. Il n’avait jamais rencontré une jeune femme aussi timide d’autant plus quand elle était jolie. Et comme Maki l’avait dit, elle était belle à croquer. Ryo se fit une tape mentale. Terrain miné, se répéta-t-il. Kaori retira doucement son bras de la main de son instructeur qui la tenait toujours. Elle ne comprenait pas les sensations qui naissaient dans le creux de son ventre et s’en trouvait très perturbée.  

 

- Je te laisse rendre ton arme. Veille à enlever les balles., lui dit-il tentant de sortir de cet envoûtement.  

- Oui, Lieutenant., répondit-elle, remettant de la distance entre eux.  

 

Elle enleva le chargeur et vida la chambre. Elle ramassa les douilles vides et alla rendre l’arme. Sans plus attendre, elle se changea et rentra chez elle. Elle se délassa sous une bonne douche chaude puis, une fois habillée, prépara le repas du soir. Hide ne devrait pas tarder à rentrer. C’était l’avantage des périodes de formation : elle était sure qu’il rentrerait plus ou moins à heure fixe.  

 

Lorsqu’il rentra, Hide regarda sa sœur mettre la table un instant puis partit enlever son manteau et déposer ses affaires. La rejoignant dans la cuisine, il se demanda s’il devait évoquer l’incident avec elle. Ryo lui en avait parlé, surtout qu’il devait assister à l’entrevue le lendemain matin pour décider des sanctions, mais il ne savait pas s’il devait l’évoquer avec elle ou la laisser venir à lui si elle le désirait. Il s’installa à table à son invitation. Elle avait mis toutes sortes de plats à table, plus appétissants les uns que les autres.  

 

- Tu trouves encore le temps de cuisiner avec les cours, Kaori ?, s’étonna Hideyuki.  

- Oui. Il faut bien se nourrir., dit-elle, simplement, légèrement rougissante.  

 

Hide regarda sa sœur en coin. Il voyait qu’elle était perturbée. Il savait que faire la cuisine était aussi un exutoire pour elle. Il aurait aimé être une petite souris pour savoir ce qui s’était passé. Est-ce que finalement l’un des garçons de la promo avait fini par lui taper dans l’oeil ? Après tout, Saeko avait raison : Kaori grandissait, devenait une jeune femme, qui plus est adorable. Il serait normal qu’elle commença à avoir des rendez-vous galants, voire un petit ami.  

 

Quand elle lui tendit un plat pour qu’il se servit, il remarqua l’hématome qui s’était formé. Il prit le plat, le posa et attrapa le bras de sa sœur.  

 

- Qu’est-ce que c’est, Kaori ?, demanda-t-il, un regard inquisiteur posé dans le sien.  

- Ca, rien. Juste un incident. Je me suis cognée. Tu sais à quel point je peux être maladroite., répondit-elle, plongeant le regard dans son assiette, honteuse de son mensonge.  

- On ne t’aurait pas plutôt bousculée ? Ca ne sert à rien de me mentir. J’ai rendez-vous demain matin avec les deux protagonistes et Ryo.  

- Ryo ?, releva la jeune femme, ne sachant à qui il faisait référence.  

- Le lieutenant Saeba. Il m’a déjà expliqué ce qu’il avait vu. Alors pourquoi me mens-tu ?  

 

Kaori se leva et commença à débarrasser la table. Elle avait besoin de remettre de l’ordre dans ses idées.  

 

- Kaori ?, l’appela-t-il patiemment.  

- Tu te rends compte que si tu n’étais pas à la formation, tu n’en saurais rien ?  

- Je le sais. Mais le fait est que je suis le formateur en chef, donc je suis au courant. Ca ne justifie pas que tu me mentes.  

- Pardon, aniki. Pour moi, c’est juste un incident. Ils se sont disputés et il a atterri sur moi, point. Il n’y a rien à ajouter.  

 

Elle se tourna vers lui et leva des yeux implorant sa compréhension sur lui. Il vint à elle et la prit dans ses bras. Il entendit son léger gémissement de douleur quand il la serra contre lui. Ce n’était pas son bras. Il l’éloigna de lui et la regarda.  

 

- Où as-tu mal ?  

- Aux côtes. Ca passera, Hide.  

- Tu ne vas pas au cours de combat demain.  

- Quoi ? Non, c’est hors de question. J’irai quoique tu dises. Je ne vais pas m’arrêter pour quelques douleurs !, s’écria Kaori, furieuse.  

- Tu te rends compte que ça pourrait empirer si tu prends un mauvais coup ?, s’énerva Hideyuki.  

- Tu te rends compte que tu peux te prendre une balle mortelle dans une enquête de routine ?, riposta Kaori.  

 

Ils se firent face tels des chiens de faïence. Kaori était fâchée contre son frère et lui voulait protéger sa sœur. Finalement, il se détendit et se mit à rire. Elle le regarda désarmée.  

 

- Ok, ok, fais comme tu veux, Kaori.  

- Merci, Hide. Je vais réviser. Le prof de procédure et droit est un tyran., lui dit-elle avec un clin d’oeil.  

- Ne te couche pas trop tard.  

 

Kaori s’enferma dans sa chambre et sortit son livre. Elle l’ouvrit et resta une bonne partie de la soirée, perdue dans ses pensées. La journée avait été riche. Elle réfléchit aux raisons qui poussaient Reika à être aussi agressive envers elle. Elle avait bien compris qu’elle aimait être le centre de l’attention et qu’elle se sentait évincée par sa présence. Mais qu’y pouvait-elle ? Elle ne comprenait même pas ce qui pouvait les attirer. Elle se leva et s’observa deux minutes dans le miroir. Elle ressemblait plus à un garçon manqué qu’à une jeune femme hyper féminine. Ses vêtements n’avaient rien de sexy et étaient plutôt quelconques. Elle trouvait ses yeux trop grands pour son visage, ses lèvres trop fines, sa poitrine trop peu fournie, ses fesses plates… Tout le contraire de Reika. Elle décida de continuer à les ignorer. Ils se lasseraient tôt ou tard de son manque d’intérêt et la laisseraient en paix. Reika arrêterait peut-être alors de l’enquiquiner.  

 

Elle repensa après aux sensations qu’elle avait éprouvées quand le lieutenant Saeba l’avait touchée et se dit qu’elle devait arrêter de s’émouvoir pour si peu. La vérité était qu’aucun garçon ne l’avait touchée auparavant, ni ne s’était tenu aussi près d’elle. Elle n’était pas habituée. Oui, c’était ça. Elle n’était pas habituée. Le temps ferait son office et elle arrêterait de rougir à tout bout de champ quand il l’approcherait. Après tout, elle n’avait rien à craindre. Ce n’était pas le type d’homme qui lui plaisait. Elle voulait trouver quelqu’un de sérieux et fidèle, pas un homme volage. Et même s’il était beau et qu’il avait du charme, elle n’était pas une midinette qui se laissait impressionner par des muscles bien dessinés et des regards de braise.  

 

Le deuxième moyen était de rapidement s’améliorer au tir pour qu’il n’ait plus à venir la corriger et ainsi poser ses mains chaudes et fermes sur son corps. Elle se frappa mentalement : depuis quand associait-elle les termes chaudes et fermes à mains ? Elle corrigea sa phrase : ainsi il n’aurait plus à poser ses mains sur son corps. Mais rien que cette pensée fit naître une douce sensation au creux de son estomac.  

 

- Il est trop vieux pour toi, ma fille, alors cesse de rêvasser !, s’indigna-t-elle.  

 

Elle finit par s’endormir, tentant d’exorciser ses démons. 

 


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