Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 26 chapters

Published: 07-03-19

Last update: 01-04-19

 

Comments: 38 reviews

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RomanceDrame

 

Summary: NC-17/AU- Ryo et Kaori se rencontrent dans un contexte différent. Vont-ils se lier, vaincre les obstacles qui les attendent?

 

Disclaimer: Les personnages de "Clandestins" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Clandestins

 

Chapter 23 :: Chapitre 23

Published: 29-03-19 - Last update: 29-03-19

Comments: Bonjour, la suite. Allez accrochez-vous encore un peu ;) Après la pluie le beau temps revient toujours comme on dit. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 23  

 

Le grand jour était enfin arrivé. La cargaison avait eu un mois de retard. Cela faisait trois mois et demie que la mission était commencée, trois mois et demie d’une plongée progressive en enfer. Aujourd’hui, ils sortiraient tous les deux de là. Mick les avait rejoints pour prendre sa commission au moment de la livraison. Ryo se rapprocha de lui pour lui demander à mots couverts des informations sur la mission.  

 

- Alors ta chienne a mis bas ?, lui demanda Ryo, soucieux.  

- Ma chienne ?, l’interrogea Mick, les yeux ronds comme des soucoupes.  

- Oui ta chienne. Quand on a rencontré Li, ça devait arriver sous peu. Le doc en pense quoi ?, dit Ryo, le regard perçant cherchant à lui faire passer le message codé.  

- Ma chienne ? Ah oui suis-je bête ! C’est bon. Les chiots sont arrivés. Je les disperse actuellement.  

 

Kaori les regarda parler sans comprendre. Mick la regarda soucieux. Elle était éteinte, amaigrie, les traits tirés. Li les fit entrer dans l’entrepôt pour leur faire vérifier la marchandise. Les hommes chargeaient des camions.  

 

Li fit ouvrir des caisses et fit la démonstration à Ryo des différentes armes qu’il avait acquises. Kaori se tenait en arrière avec Mick qui s’était approché d’elle.  

 

- Dès que la transaction sera terminée, les troupes vont entrer. Tiens-toi prête, Kaori. Quand ils rentrent, tu te couches., lui chuchota-t-il.  

 

Il se demanda si elle l’avait entendu car elle n’acquiesça pas et elle semblait perdue. Il resta à côté d’elle.  

 

- Eh, mais je t’ai flinguée, toi !, entendit-il soudain et se tourna dans la direction de la voix tout comme Ryo.  

 

Un homme pointait Kaori du doigt. Elle le regarda mais ne le reconnaissait pas.  

 

- C’est une flic, Monsieur Li. Je lui ai tirée dessus en avril et dézingué sa collègue dans le parc.  

 

Li se tourna vers Kaori et pointa son revolver vers elle. Elle ne réagit même pas. Elle ne trembla pas. Après tout, la mort lui apporterait la fin de ce calvaire. Mick voyant cela se mit devant elle.  

 

- Li, déconne pas. T’as vu la petite ? Tu la vois en fliquette ? Elle n’est pas de taille., argumenta Mick.  

- Je ne vois pas comment il aurait pu tirer sur elle alors qu’on était en Europe jusqu’en mai, comme nous en avons déjà parlé., l’informa Ryo, tentant de maîtriser son angoisse.  

 

Que faisait Kaori ? Pourquoi ne réagissait-elle pas ? Pourquoi n’essayait-elle pas de se défendre ?  

 

- Ryo, dans notre métier, la prudence est de mise : soit vous vous occupez d’elle, soit je vous tue tous les deux. Je ne peux pas laisser le doute planer, aussi mignon soit-il., lui dit Li, tendu.  

- Très bien. Donnez-moi cinq minutes.  

 

Ryo s’avança vers Kaori posément, le regard dur. Mick s’interposa.  

 

- Ryo ?  

- Laisse-moi passer, Mick. Et tiens toi prêt., lui murmura-t-il en passant.  

 

Il s’approcha de Kaori qui le regardait sans le voir. Il prit son visage en coupe et se pencha sur elle pour l’embrasser.  

 

- A mon signal, tu te laisses tomber à terre., l’informa-t-il, à voix basse.  

 

Il posa ses lèvres sur les siennes et l’embrassa tendrement. Elle ne répondit pas à son baiser. Il la fit tourner pour que Li ne vit que son dos et ne put s’apercevoir de la supercherie et tira. Ce qu’il n’avait pas prévu était qu’au son du coup de feu, Kaori s’évanouirait. Il amortit sa chute, inquiet, la posa à terre délicatement puis, voyant Li se détourner satisfait, il retourna près de lui. Arrivé au niveau de Mick qui était resté ébahi, il le prit par l’épaule et, l’attirant vers lui, le prévint de donner le signal de déploiement dès qu’il serait avec Li. Mick sortit de son hébétude et acquiesça, jetant un œil vers Kaori. Ne voyant aucune trace de sang, il se sentit soulagé et observa Ryo. Dès qu’il fut à côté de Li, Mick lança le signal et, moins d’une minute après, l’entrepôt fut envahi de policiers. Ryo mit Li en joue, priant quelque part pour qu’il fit quelque chose qui le poussa à tirer mais ce ne fut pas le cas. Mick resta près de la jeune femme, la couvrant au cas où quelqu’un aurait voulu lui faire du mal. En moins d’un quart d’heure, toutes les personnes présentes étaient arrêtées.  

 

Ryo regarda ce petit monde se faire embarquer et, dès que Li fut emmené, il se dirigea vers Kaori qui émergeait de son inconscience. Quelque part, la facilité de cette dernière partie lui semblait risible après ce qu’ils avaient vécu. Mick avait posé sa veste sur Kaori pour la réchauffer. L’air frais de ce mois d’octobre s’était infiltré par les portes grandes ouvertes et sa peau était gelée. Ryo s’agenouilla près de sa femme, lui caressant la joue tendrement.  

 

- C’est fini, Kaori., murmura-t-il, se voulant rassurant.  

 

Elle tourna la tête vers lui et il frémit sous son regard vide. Il aurait préféré lire de la tristesse, du désespoir, de la colère, n’importe quoi plutôt que cette absence de sentiments qui lui était si peu caractéristique. Elle le regarda quelques secondes puis tourna la tête vers la porte, observant sans le voir le ballet des policiers. Soudain des pas précipités attirèrent leur attention.  

 

- Kaori !, s’écria Hide, inquiet.  

- Ma chérie, tu m’as fait tellement peur., dit-il en la prenant dans ses bras.  

- Kao... Kao ?, répéta-t-il, en l’absence de réponse de sa sœur.  

 

Il l’éloigna un peu de lui et la regarda, blêmissant. Son regard était inexpressif comme si elle n’était plus connectée à la réalité. Il se tourna vers Ryo et Mick, les interrogeant du regard.  

 

- Je pense qu’elle est en état de choc. Où est l’équipe médicale ?, répondit Ryo, nerveux.  

- Elle arrive. Miki est partie les chercher., répondit Saeko.  

 

En effet, deux minutes après, deux ambulanciers arrivaient avec un brancard. Hide prit sa sœur et la déposa dessus et, après un examen rapide, elle fut emmenée à l’hôpital. Miki partit avec elle, la présence des autres étant encore requise sur place puis au commissariat. Ils y passèrent la journée, dressant rapports, procès-verbaux, palabrant en réunions téléphoniques, physiques avec les divers services concernés qu’ils soient américains ou japonais. Ryo était anxieux et n’aspirait qu’à rejoindre Kaori à l’hôpital, la voir, la prendre dans ses bras et la rassurer, se rassurer.  

 

Grâce aux informations fournies par Kaori lors de son séjour à bord, le bateau fut fouillé de fond en comble et ils y trouvèrent d’innombrables preuves ainsi que des enregistrements que Mick s’empressa de mettre de côté, souhaitant préserver ses amis du mieux qu’il put. Il les visionnerait par lui-même et écarterait toute vidéo qui n’apporterait rien.  

 

La soirée était bien avancée lorsque tous les quatre arrivèrent à l’hôpital. Ils furent surpris de trouver Miki devant la porte de la chambre.  

 

- Il y a quelqu’un avec elle, un médecin peut-être ?, demanda Ryo, curieux.  

- Non, personne. Elle ne veut voir personne. Le médecin l’a sédatée et a interdit l’accès à la chambre., les informa Miki, bouleversée.  

- C’est quoi cette histoire ?, s’énerva Ryo qui partit se renseigner aux bureaux des infirmières.  

 

Il revint dépité, jetant un œil anxieux sur la porte de la chambre.  

 

- C’est Kaori qui a demandé à ne voir personne. Le médecin lui a administré un tranquillisant pour la calmer quand elle a commencé à s’agiter., leur répéta Ryo.  

- Pour ce soir, on va rentrer chez nous et dormir. Ca nous fera le plus grand bien. On se retrouve demain., proposa Hide.  

 

Il était déçu de ne pas pouvoir voir sa petite sœur mais il la savait en sécurité à l’hôpital. Elle n’était plus livrée en pâture à un voyeur au milieu de l’océan. Ce soir, il pouvait dormir sans s’inquiéter pour la première fois depuis plus de trois mois.  

 

- Hide, je passerai par ici demain matin avant d’arriver au bureau., le prévint Ryo.  

- Tu rentres chez toi, Ryo ? Tu ne fais pas l’idiot, promis ?, s’enquit son ami.  

- Je vais lui tenir compagnie., proposa Mick, inquiet de laisser Ryo seul.  

- Ca marche. Bonne nuit tout le monde.  

 

Tous se quittèrent épuisés. Ryo rentra chez lui en compagnie de Mick. Il observa les lieux. Rien n’avait bougé à part la poussière qui s’était accumulée. Kaori n’aimerait pas cela. Il montra les lieux à Mick, lui proposant d’utiliser la douche en premier puis lui prépara un lit. Lorsque l’américain sortit, il prit la place et se glissa sous le jet d’eau chaude. Sans réfléchir, il prit le gel douche que Kaori utilisait et le huma. Il se sentit transporté quelques semaines en arrière quand tout était normal, quand la seule préoccupation qu’ils avaient été de s’aimer sans se faire remarquer, le temps d’attendre la fin de la formation. Il sortit de la douche et passa un pantalon de pyjama puis descendit au salon. Il avait besoin d’un verre. Il entendit Mick arriver et en versa un deuxième qu’il lui tendit.  

 

- A quoi tu penses ?, demanda l’américain.  

- Trois mois… c’est le temps qu’il nous reste à devoir nous cacher, c’est aussi le temps que ça aura mis à la détruire…, murmura Ryo, sombrement.  

- Tu m’en veux ?  

- Un peu. Mais c’est peu par rapport à la haine que je ressens pour ce que je lui ai fait. Je ne cesse de me demander ce que j’aurais pu faire différemment pour moins la faire souffrir.  

- Ryo, tu jouais un rôle. Tu l’avais déjà fait, pas elle.  

- Mick, je l’ai giflée, je l’ai violée...  

- Tu exagères là. Tu ne l’as pas violée, tu as été brutal., répondit Mick tentant de calmer le jeu, mais Ryo rit dédaigneusement :  

- Appelle un chat un chat. Quand une femme te dit non et que tu t’imposes, ça s’appelle un viol, même mariés. J’ai violé la femme que j’aime. J’étais celui qui devait la protéger, pas lui faire du mal.  

- Ryo…  

- Il n’y a rien à dire, Mick. J’espère juste qu’on arrivera à avancer. Je vais me coucher. Bonne nuit.  

 

Mick regarda son ami partir et entendit la porte de sa chambre se fermer. Il se massa la nuque et soupira. Il n’arrivait pas à se départir de son sentiment de culpabilité. Tout ce mal, ce piège qui s’était refermé sur eux, c’était lui qui les avait jetés dedans. Il finit son verre d’un trait et monta se coucher également.  

 

Dans sa chambre, Ryo s’était allongé sur le lit. Les draps sentaient le renfermé. Il n’avait pas pris le temps de les changer et se promit de le faire le lendemain. Il ferait tout pour que Kaori revint dans un appartement nickel, comme si rien ne s’était passé. Il glissa la main sous l’oreiller et sentit un objet. Le tirant, il découvrit avec un sourire nostalgique le soutien-gorge en dentelle noire qu’il avait gardé en otage lors de son déménagement. Etonnant qu’elle ne le lui ait pas repris depuis tout ce temps… Il le remit sous son oreiller et s’endormit pensant à elle.  

 

Le lendemain matin, il se réveilla difficilement. Son corps réclamait encore du repos mais son esprit s’y refusait. Il se leva et se doucha rapidement. Après s’être habillé, il prépara un sac avec des vêtements et une trousse de toilettes pour Kaori. Mick le vit descendre et se moqua de lui gentiment pour lui arracher un sourire, en vain. Ryo le déposa au commissariat et fila à l’hôpital. Il tapa à la porte mais personne ne répondit. Une infirmière l’informa que Kaori avait été emmenée à un examen qui lui prendrait un bon bout de temps. Il soupira, malheureux comme les pierres de ne pouvoir la voir. Il laissa le sac dans la chambre et repartit. La journée passa rapidement entre interrogatoires et paperasses.  

 

Le soir arrivant, Ryo, Mick, Hide et Saeko partirent à l’hôpital. Cette fois, ils furent invités à entrer. Kaori était habillée et, le sac posé sur le lit, attendait. Lorsqu’elle les vit rentrer tous les quatre, elle se força à leur sourire légèrement. Son regard triste leur arracha le coeur. Ryo s’approcha d’elle et l’enlaça.  

 

- Kaori, je suis heureux de te voir debout. Comment tu te sens ?, lui demanda-t-il, sans noter qu’elle n’avait pas répondu à son étreinte.  

- Ca va, merci., dit-elle d’une voix neutre.  

 

Elle s’approcha de son frère et lui sourit affectueusement. Il la prit dans ses bras et elle referma les siens autour de lui, se mettant à pleurer. Il la berça un long moment, laissant échapper une litanie de mots rassurants. Lorsqu’elle se calma, elle le lâcha et se tourna vers Saeko qui l’embrassa également.  

 

- Tu peux rentrer ?, lui demanda Ryo, déstabilisé par tout cela.  

- Oui, je peux sortir de l’hôpital., répondit-elle, ne cherchant pas son regard.  

- Alors, viens, on rentre à la maison., lui dit-il en lui tendant la main, un sourire aux lèvres.  

 

Elle le regarda enfin, puis sa main puis à nouveau lui, les larmes aux yeux.  

 

- Ma maison a brûlé l’année dernière. Je n’ai plus de maison.  

- Kaori, nous sommes mariés. Toi et moi sommes une famille., murmura-t-il, abasourdi.  

- Je ne sais plus qui tu es, je ne sais même plus qui je suis. La seule chose dont je sois sure c’est que je ne repartirai pas avec toi., asséna-t-elle froidement, les laissant tous figés.  

 

Ils s’observèrent longtemps, muets, incapables de se quitter des yeux, incapables de bouger. Ce fut Hideyuki qui brisa le moment demandant à Ryo de le suivre à l’extérieur.  

 

- Ca va aller ?, lui demanda-t-il avec sollicitude.  

- Je… je ne comprends pas. Enfin, si, c’est le pire. Je comprends mais je ne m’y attendais pas., répondit Ryo sous le choc.  

- Ryo, loin de moi l’idée de m’immiscer entre vous mais peut-être qu’elle a besoin de quelques jours. Elle est visiblement fatiguée et n’a plus les idées claires. Tu peux peut-être la convaincre de revenir chez vous mais je ne suis pas sûr que ce serait bon ni pour toi ni pour elle.  

- Je ne pense pas non plus., soupira-t-il, lucide malgré tout.  

- Elle peut venir chez nous le temps de clarifier les choses., proposa Hide.  

- C’est certainement la seule chose à faire., admit Ryo à contre coeur.  

- Dis à Mick que je l’attends ici. Je n’ai pas la force de la voir partir sans rien faire. Dis-lui qu’elle me manque, que je l’aime., demanda Ryo à son ami qui acquiesça.  

 

Hide repartit. Mick sortit rejoindre Ryo après avoir embrassé Kaori sur la joue. Puis Hide regarda sa sœur lorsqu’il lui dit les mots de son mari et s’inquiéta de son manque de réaction. Peu après, ils partirent tous trois de l’hôpital, sans plus un mot.  

 

Kaori s’installa dans la chambre d’amis de leur nouvelle maison. Les jours qui suivirent, elle y passa le plus clair de son temps, dormant énormément. Petit à petit, elle retrouva la forme, recommençant tout doucement à sourire, cessant de s’endormir en pleurant. Mais elle refusait toujours de parler à Ryo, sans vouloir s’expliquer, ce qui le désespérait.  

 

Un soir, Hideyuki arriva comme un dératé auprès des deux jeunes femmes qui cuisinaient, Saeko profitant de la présence de Kaori pour apprendre. Il prit sa femme par les épaules et l’attira à lui, fou de joie.  

 

- Hide ?, l’interrogea-t-elle, surprise.  

- Dis-moi que c’est vrai. Dis-moi qu’on va avoir un bébé., lui demanda-t-il surexcité.  

 

La jeune femme ébaucha un sourire éblouissant et acquiesça. Il la serra à nouveau contre lui à l’étouffer.  

 

- Quand ?  

- Pour fin juin., répondit-elle, puis soudain réalisant.  

- Mais comment tu l’as su ? Moi même je ne le sais que depuis ce matin.  

- J’ai trouvé ça par hasard dans la poubelle où j’avais fait tomber mes lunettes., admit-il piteusement en montrant un test de grossesse positif.  

- Je suis si heureux, Saeko.  

- Seulement je l’ai appris ce matin du médecin que j’ai vu. Je n’ai pas fait de test de grossesse., lui apprit sa femme, gênée.  

 

Tous deux se regardèrent puis tournèrent la tête vers la seule autre femme de la maison. Celle-ci, livide, s’accrochait au plan de travail comme si sa vie en dépendait, secouant la tête en signe de dénégation.  

 

- Kaori ?, murmura son frère, ébahi.  

- Je… non… Ce test n’est pas bon. Je… Je ne… Je ne peux pas être enceinte. Pas comme ça…, s’effondra-t-elle en larmes sur le sol.  

- Calme-toi, Kaori. Ca va aller., lui dit son frère, la prenant dans ses bras.  

- Calme-toi. Une chose après l’autre. Tu as vu un médecin ?  

- Ca ne peut pas être réel, Hide. C’est un cauchemar. Pourquoi ma vie tourne au cauchemar ?, pleura-t-elle, désespérée.  

 

Hideyuki ne sut quoi répondre. A deux, ils tentèrent de la réconforter. Kaori finit par s’endormir dans les bras de son frère. Le lendemain matin, Saeko réussit à avoir un rendez-vous express chez son médecin qui confirma quelques heures plus tard la grossesse de la jeune femme. Hide se sentit tiraillé lorsque Ryo lui demanda, comme tous les jours, des nouvelles de Kaori. En attendant d’être fixé, il tut la nouvelle, préférant protéger le plus faible des deux. Se retrouvant à trois le soir, Hide aborda le sujet fatidique :  

 

- Quoi Ryo ?, s’énerva Kaori.  

- C’est ton mari, Kaori. C’est le père de cet enfant. Tu dois lui dire., l’encouragea son frère.  

- Pas si j’avorte., répondit-elle d’une voix égale en se levant et se mettant à la fenêtre.  

- C’est vraiment ce que tu veux, Kao ?, lui demanda Saeko, surprise.  

- Je ne sais pas ce que je veux. Nous avons conçu un bébé en nous exhibant ! Je l’ai laissé utiliser mon corps comme une poupée gonflable, comme un moyen de sanction ! Je l’ai laissé faire des choses qu’on n’avait même pas tentées ni même imaginées jusque là !, cria-t-elle, puis sa voix se brisa :  

- Le pire, je pense, c’est qu’on y a pris du plaisir… Comment peut-on s’aimer et se faire aussi mal ? Comment je peux continuer à le regarder, le laisser me toucher sans me demander si ce qu’il cherche c’est une partie de jambes en l’air torride ou un pur moment de partage comme on en a eu tant auparavant ? Je n’arrive plus à distinguer Ryo Saeba de Ryo Hamato, Kaori Makimura de Kaori Hamato.  

- Kaori, démêler tout cela va te prendre du temps. Ryo et toi, vous vous aimez. Nous en avons été témoins, tous les deux. C’est ton choix, mais je pense sincèrement que, si tu avortes, tu le regretteras parce que ce bébé, vous l’avez déjà espéré et perdu une fois tous les deux, ensemble.  

 

Kaori tourna la tête vivement vers son frère, surprise.  

 

- De quoi tu parles, Hide ?, s’enquit-elle d’une voix blanche, n’osant croire qu’il savait.  

- Du mois où tu as pensé être enceinte. Ryo m’en a parlé et je sais que ça vous a marqué.  

- Kaori, le plus dur à présent, c’est de franchir le pas et accepter de lui parler. Tant que tu refuseras de lui parler, tu seras coincée. Tu n’es plus toute seule., ajouta Saeko.  

- Je… je ne sais pas. J’ai besoin d’y réfléchir., murmura-t-elle.  

 

Elle regarda encore quelques minutes par la fenêtre avant de les laisser et d’aller se coucher. Elle eut du mal à s’endormir, cogitant leurs paroles et digérant la nouvelle de sa grossesse. Avant qu’ils partent le lendemain matin, elle leur demanda si Ryo pouvait passer le soir et s’ils acceptaient d’être présents. Ils acceptèrent avec soulagement.  

 

Quand ils arrivèrent à trois le soir, Kaori n’était pas dans la maison. Elle avait tourné en rond toute la journée, réprimant à plusieurs reprises une furieuse envie de s’esquiver et fuir la confrontation. Finalement, angoissée, elle était sortie sur la terrasse et regardait les dernières feuilles tomber. Perdue dans ses pensées, elle n’entendit pas les voitures se garer ni la porte d’entrée claquer.  

 

Ryo la trouva assise sur le bord de la terrasse. Comme elle ne l’avait pas remarqué, il profita de ces quelques instants de calme pour l’observer et calmer la tension qui l’habitait. Elle était perdue dans un grand pull, probablement emprunté à son frère, manie qu’il avait déjà notée alors qu’ils étaient ensemble. Elle le faisait quand elle avait besoin de réconfort et de chaleur. Il s’approcha d’elle doucement et vint s’asseoir à ses côtés.  

 

- Bonjour Kaori., dit-il timidement.  

 

Elle tourna ses yeux noisette vers lui et le dévisagea longuement. Il vit tout un panel d’émotions passer dans ce regard et se sentit rassuré d’avoir retrouvé une partie de sa femme. Une larme coula sur sa joue qu’il essuya tendrement. Des jours qu’il attendait qu’elle voulut le voir et aujourd’hui il ne savait ni quoi dire ni quoi faire. Il ne voulait ni lui paraître froid ni trop entreprenant, ni être possessif ni laxiste… Quel était le juste milieu ? Cette femme lui manquait horriblement mais si ça lui était nécessaire pour qu’ils se retrouvent dans les meilleures conditions, il était prêt à lui laisser le temps qu’il fallait loin de lui.  

 

- Ryo, tu es venu.  

- Tu me manques, mon ange. La maison est vide sans toi.  

 

Elle continua de le regarder, ne sachant quoi répondre. Elle n’avait pas tout solutionné. Elle ne se sentait toujours pas prête à rentrer avec lui. Elle mourrait d’envie de sentir ses bras autour d’elle mais en même temps l’appréhender. Elle ne pouvait passer outre le fait qu’il devait être déçu, fâché qu’elle les ait entraînés dans cette situation, qu’elle se soit laissée manipuler aussi aisément...Non, il n’y avait qu’une chose dont elle était sure.  

 

- Je suis enceinte, Ryo. On va avoir un bébé., lui avoua-t-elle, voyant l’incrédulité se peindre sur ses traits, suivie par la joie et la douleur.  

 

Elle ne savait si elle devait en rire ou en pleurer. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’elle ne pouvait en supporter plus. Elle se leva et partit, le laissant seul avec ses pensées.  

 

 


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