Chapter 11 :: CHAPITRE 11 : UNE DATE SPECIALE

Published: 21-01-05 - Last update: 22-01-05

Comments: Slt! Enfin le chap que que attendez tous! Un petit conseil, prévoyez les kleenex. Bis, Nad

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CHAPITRE 11 : UNE DATE SPECIALE  

Kaori se réveilla lorsque un homme se mit à crier sur sa femme dans le couloir de l’hôtel où elle avait passée la nuit. Elle mit un certain moment à réaliser où elle se trouvait avant de pouvoir mettre un orteil à l’extérieur de son lit. Elle se sentait fatiguée, vidée et surtout, sa tête lui faisait affreusement mal. Elle fouilla alors son sac à main et y sortit un tube de comprimés d’aspirine. Elle ouvrit le robinet du lavabo de la salle bain puis avala deux comprimés en finissant son verre d’une seule traite. Elle se regarda dans le miroir.  

-« Quelle sale tête ce matin ! …. Aller, une bonne douche et ça ira mieux.» Kaori se délecta sous la chaleur du jet d’eau qui lui massait le dos. Elle se sentait mieux et le stresse semblait l’avoir quitté provisoirement. Elle s’habilla enfin, et regarda sa montre.  

-« 7h30…. Avec un peu de chance, il devrait être en train de dormir. Le connaissant, il aura fait les bars du coin et devrait être encore sous l’effet de l’alcool. Je vais en profiter pour prendre des affaires. » Elle finit de se préparer et enfila son manteau pour s’engouffrer à nouveau dans les rues de Shinjuku.  

Une douce brise printanière caressait le visage de la jeune femme aux cheveux court qui traversait le grand parc qui se trouvait non loin de l’appartement où elle avait l’habitude de résider. Les pétales roses des cerisiers en fleur tourbillonnaient autours d’elle. Tout était beau, le paysage, les gens qu’elle croisait, le chant des oiseaux. Pourtant, rien de cette beauté n’arrivait à lui faire quitter sa grande tristesse intérieure. Elle allait tourner une page de sa vie, elle était déterminée. Elle savait inconsciemment que seul un miracle pouvait la faire changer d’avis.  

Elle franchit les grilles ouvertes du parc et se retrouva non loin de la rue qui devait l’amener vers son immeuble. Elle soupira encore une fois. « Aller ! Courage ma vieille ! Tu en as vu d’autres et des bien pires ! » Elle accéléra alors un peu le pas et s’engouffra enfin dans la cage d’escalier du bâtiment en briques rouges. Elle chercha son trousseau dans son, sac puis tourna la clé dans la serrure.  

-« Tiens ? Il n’a pas fermé la porte cette nuit ? D’habitude il n’oublie jamais… » Sans trop se poser de question quand même, elle entra. Rien n’avait bougé depuis son départ, pas même une assiette dans la cuisine. « C’est bizarre…. Il a dû manger en ville… » Elle aperçu alors le verre qu’il avait laissé sur la table basse. Elle le saisit et le renifla.  

-« Pouah ! J’ai vraiment horreur du whisky ! » Kaori comprit très vite qu’il avait du boire une fois de plus, mais cette fois, c’était à la maison. Elle reposa le verre puis alla jusqu’à sa chambre. Quand elle ouvrit la porte, elle s’arrêta net devant le spectacle qui s’offrait à elle.  

Il était là, gisant sur son lit, la tête renversée, les bras ballants, tout habillé, ronflant bruyamment dans une des positions des plus bizarres. Sur le sol, une bouteille de whisky vide était renversée.  

-« Ah non, c’est pas vrai… Ryô… » Murmura t-elle à demi mot. Elle s’écroula sur la porte et se prit la tête dans les mains. « Pourquoi fais-tu tout ça... hein ? ». Elle se releva puis alla vers son placard. Elle y prit deux grands sacs et commença à le remplir d’affaires tel que des vêtements indispensables et autres strict nécessaire. Dans un tiroir, elle trouva son desert eagle. Contrairement à Ryô qui ne quittait jamais son arme, elle avait l’habitude de le laisser là quand elle n’était pas en mission. Elle caressa l’arme un moment avec l’étui. Elle le saisit et le serra contre son cœur.  

« Pardonne moi, Ryô… » Elle alla alors poser le desert eagle sur sa table de chevet quand elle y vit la bague dans son écrin ouvert. Elle réalisa qu’il avait récupéré l’anneau malgré tout. Une larme s’échappa de ses yeux. Aujourd’hui, ils devaient fêter le troisième anniversaire de fiançailles. Ils étaient le 25 mai 1997, cela devait être un jour spécial. « C’est le destin » Pensa t-elle. En se relevant, sa main frôla la peau du bras de Ryô, une sensation qui pouvait encore lui monter à la tête visiblement. Elle frissonna. Kaori revint vers ses sacs déjà remplis et y ajouta le cadre avec la photo de son frère ainsi que l’autre bague qui était si importante à ses yeux. Elle regarda Ryô une dernière fois et murmura un triste « Adieu… mon ange… » Avant de grimper à l’étage pour prendre les dernières petites affaires qu’elle avait laissées dans la chambre de son partenaire.  

Le lit n’était pas défait et pour cause, il avait passé toute la nuit à se saouler dans l’autre chambre. Elle ouvra les tiroirs d’une commode que Ryô lui avait laissé pour son propre usage personnelle et prit ses derniers vêtements. En reculant, elle heurta une pille de cartons contenant de vieux dossiers. Une pochette transparente glissa à ses pieds. Elle reposa ses affaires un instant et ramassa la pochette pour la remettre en place quand ses yeux crurent reconnaître quelque chose d’important. Elle fixa alors l’objet translucide et l’ouvrit. A l’intérieur, elle y découvrit un certificat de naissance au nom de Ryô Saeba avec comme date le 26 mars 1959. Complètement abasourdie, elle y trouva aussi un passeport en bon et du forme, ainsi qu’une pièce d’identité et même une carte de sécurité social, le tout au même nom et date de naissance. « Mais qu’est-ce que ça veut dire ? » C’est alors qu’elle se souvint d’une phrase de Saeko. « …il t’aime plus que tout au monde… il serait prêt à n’importe quoi pour redevenir un homme normal si cela pouvait te rendre heureuse… On lui a pratiquement proposé cette chance…. il ne voulait pas t’en parler de peur de te décevoir….». Kaori réalisa alors que Ryô ne lui avait pas tellement menti en lui expliquant qu’il s’agissait bien d’une mission secrète. Mais malgré tout, elle lui en voulait pour toutes ces fois où Saeko le manipulait et lui, il accourait comme toujours, la langue pendante… Elle n’arrivait pas à oublier cette nuit là… « Non, tu es allé trop loin Ryô… je ne suis pas un objet, je voulais juste un peu de respect… » Son cœur était en train de se déchirer en deux. Furieuse, elle reposa la pochette de plastique et fonça vers le grand placard pour y prendre une dernière boîte qu’elle avait laissé. La porte coulissante s’était coincée et elle dut donner un grand coup de pied pour qu’elle s’ouvre d’un coup, recevant alors sur la tête tout le contenu qui se trouvait sur l’étagère du haut. Le bruit de chute des quelques boites traversèrent les murs et vint alors à réveiller le tueur à l’étage en dessous. « Hein ?... mais qu’est-ce que… » Il regarda autours de lui, et vit que des affaires avaient disparu de la chambre.  

-« Kaori ! » Il réalisa tout à coup qu’elle était de retour.  

De son côté Kaori essayait de s’extraire des boites quand elle aperçu sur le sol le couvercle d’une grande boîte blanche frappée du nom de « Forever Love ». Elle regarda autours d’elle et vit sur ses genoux, un curieux paquet enveloppé dans du papier de soie blanche. Kaori savait pourtant bien ce que cela voulait dire, elle connaissait le nom, mais elle se refusait de croire ce qu’elle était en train de découvrit. Elle décida alors de défaire le papier de soie et y découvrit la robe de mariée qu’elle avait tant aimée. Elle prit la robe dans ses mains et un torrent de larmes silencieuses se mit à couler sur son doux visage. Elle était perdue, elle ne savait plus quoi penser. Elle détaillait du regard chaque petite parcelle de tissu, les roses rouges cousues, et la fine broderie de la robe sans pouvoir réaliser un instant ce qui se passait dans sa tête.  

-« Je comptais te l’offrir demain… n’ayant pas pu le faire à Noël… » Une voix masculine résonna derrière son dos. Elle tourna la tête en direction de l’entrée et vit Ryô qui était accoudé au cadre de la porte. Kaori n’arrivait toujours pas à articuler le moindre mot. Elle restait là, ébahit, submergée par tous les derniers évènements de la journée précédente.  

-« Je vois que tu as pris ta décision… » Il regarda les sacs sur le sol. Il soupira puis s’avança vers sa table de chevet pour ouvrit le tiroir. A l’intérieur, il prit une sorte de pochette noire. Il marcha alors en direction de la jeune femme encore assise sur le sol tenant toujours dans ses bras la robe.  

-« Tiens… il s’agit de tous les papiers du compte où il y a le million de dollars…. Je pense que ça t’aidera bien à refaire ta vie et prendre un nouveau départ… »  

Sans réfléchir, Kaori prit machinalement la pochette que lui tendait Ryô. Elle voulait parler, mais elle ne savait pas par où commençait. Elle perdait pied devant la situation qui venait de s’offrir à ses yeux. Ryô la regarda toujours et prit son silence pour une acceptation.  

-« Je tenais aussi à te rendre ceci….je sais que cela ne doit plus vraiment représenter grand chose pour toi…. Mais un cadeau reste un cadeau… je voudrais quand même que tu l’emportes avec toi… » La voix de Ryô manqua de s’étrangler dans sa gorge quand il déposa à ses pieds l’écrin de leur bague de fiançailles. Le nettoyeur se retourna pour cacher ses yeux qui commençaient à brillaient d’émotion. Il resta là un petit moment espérant en vain que Kaori allait lui dire quelque chose mais cette dernière resta muette. Il sortit alors de la chambre et traversa le couloir.  

-« Ryô ?..... Je…… » Elle soupira. Il était déjà dans le salon probablement « … faut que je fasse quelques chose… c’est trop bête… j’étais vraiment idiote… moi, vouloir le quitter… tu n’es qu’une imbécile ma vieille… » Elle se releva tant bien que mal. Elle avait toujours la robe de mariée dans les mains. Elle la regarda un long moment puis son regard se posa sur la bague qui était toujours à ses pieds. « … Ryô… comment peux-tu m’aimer encore après tout ce que je t’ai fait ?... » Elle implora le ciel. « … ma vieille, si tu veux encore le garder va falloir te faire pardonner…. » Kaori prit la bague et eut soudain une idée.  

-« Je sais ! »  

Ryô, quant à lui, s’était assit sur le rebord de la fenêtre du salon et regardait à l’extérieur. Son reflet se dessinait sur la vitre où s’ouvrait une vie nipponne bien agitée. Une larme réussit à coulait doucement sur sa joue pour allait s’écraser sur le bord de la fenêtre. « C’est fini, Ryô… » Pensa t-il. « Elle va partir pour de bon….tu sais que c’est la meilleure décision… elle n’était pas heureuse avec toi… » Oui, il avait mal, très mal, beaucoup plus qu’une balle lui traversant le corp. Il souffrait le martyr, son âme le quittait un peu plus chaque seconde. Son ange avait tout essayé pour le sauver mais il n’avait pas pu en apprécier tous les sens. Son ange allait regagner sa liberté et peut-être apporter un peu de bonheur à quelqu’un d’autre. Au moins, il avait connu son goût, la douceur de sa peau, son épaule qui l’avait soutenu tellement de fois. Il ne regrettait rien, sauf bien sûr son départ. « Tu m’as donné dix ans, c’est déjà beaucoup… je n’ai pas le droit de t’en demander plus…tu ne dois plus souffrir pour moi… c’est à mon tours maintenant… je te dois bien ça… » Il baissa alors les yeux vers le sol un long moment. Il entendit alors des bruits de pas derrière lui. Cela venait de l’escalier. Il savait que Kaori allait le quittait, il n’avait pas la force de la regarder en face, lui le tueur le plus craint du Japon ne pouvait pas affronter le départ de sa partenaire. Il n’eut juste la force que de prononcer ces quelques mots.  

-« … Bonne chance, mon ange… soit heureuse… »  

Un long silence traversa la pièce mais celui là se trouva tout à coup brisé par un autre mot.  

-« Non…»  

Ryô leva doucement la tête et regarda à nouveau à travers la vitre, il aperçut un autre reflet que le sien. La silhouette d’une jeune femme s’était elle aussi dessinée. Elle portait une magnifique robe blanche.  

-« Non, Ryô… je ne partirai pas…Jamais…. »  

C’était bien la première fois de sa vie que Kaori vit des larmes couler sur les joues de son partenaire qui venait enfin de tourner la tête vers elle, n’espérant plus rien, résigné. Elle se tenait devant lui en robe de mariée tenant un paquet cadeau serré contre son ventre.  

-« Kaori ?... »  

-« Oui, Ryô ?... »  

Personne ne sut à ce moment là lequel des deux s’est jeté dans les bras de l’autre. Ryô serra alors Kaori de toutes ses forces contre lui. Il n’arrêtait plus de lui dire combien il l’aimait et qu’il regrettait tout le mal qu’il avait bien pu lui faire, mais elle en faisait tout autant. « Ryô… je n’aurais jamais pu te quitter vraiment… tu es ma raison de vivre… »  

-« Ah, mon ange… toi aussi.. »  

Après beaucoup de larme et une longue étreinte, Kaori lâcha enfin son compagnon, et lui tendit le paquet cadeau qu’elle avait dans les mains.  

-« J’ai vu que tu l’avais gardé intacte… » Expliqua Kaori. Ryô prit le cadeau et se rappela de Noël.  

-« Oui… je n’avais pas pu t’offrir le tien… alors je n’ai pas eu envi d’ouvrir le mien… »  

-« Oui, j’ai vu, je l’ai trouvé avec la robe… »  

Ryô ouvrit le cadeau et y découvrit un magnifique costume trois pièces dès plus élégant. Il la regarda d’un air interrogateur.  

-« Je crois que nous avons eu la même idée… j’ai craqué en le voyant dans une vitrine, je t’avais imaginé avec…enfin… je m’étais dit qu’on pouvait se faire une soirée habillée… enfin.. »  

-« Chut ! Ne dit rien… il est magnifique… » Ryô regarda Kaori dans les yeux et prit son visage dans ses mains.  

-« Merci, kaori… » Et il l’embrassa de toute son âme et de tout son cœur. Après ce long baiser plein de tendresse, Kaori se rappela d’un dernier détail.  

-« Ryô ? »  

-« Oui ? »  

-« Veux-tu bien me la remettre s’il te plait ? » Elle lui tendit l’écrin contenant sa bague. Ryô prit alors la boite sans la quitter des yeux un instant. Il ouvrit l’écrin et s’arrêta un moment en tenant la bague entre ses doigts.  

-« Kaori…je… j’aurais voulu faire ça dans de meilleures conditions…mais je crois que tu comprendras… »  

La jeune femme sentit son cœur s’emballer à tout va quand elle vit Ryô s’agenouiller devant elle toujours en la regardant dans les yeux. Il respira alors un grand coup et ouvrit la bouche.  

-« Kaori ? Veux-tu être ma femme ? »  

Elle avait tout le mal du monde à contenir le vent de bonheur qui venait de lui traverser son cœur. Cette fois, elle pleurait de joie.  

-« .. oui… Oui ! OUI !! Bien sur mon amour ! »  

Ryô ne se fit pas prier pour lui passer une nouvelle fois la bague au doigt et il s’embrassèrent à nouveau comme des fous.  

Rien au monde ne pouvait donc séparer ces deux êtres que tout opposait pourtant. Un ange et un tueur, quel duo ! Ils avaient réussit à traverser bien des épreuves et même celle de l’amour. Ah, l’amour, quel bien étrange sentiment. Il aime prendre parfois des chemins bien tortueux pour arriver à ses fins, en voilà bien la preuve. Ce jour là, un homme et une femme perdus dans l’immensité de la ville de Tokyo s’aimèrent à en perdre la raison et plus rien ne pouvait les séparer.  

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