Chapter 7 :: REMISE EN QUESTION

Published: 19-06-05 - Last update: 19-06-05

Comments: Comme je suis très longue à écrire, je vous présente toutes mes excuses. Soyez assuré que je finirais cette histoire.. Petit rappel : Ryo a VRAIMENT été trop loin. Kaory s'est rendue compte des illusions de sa vie. Elle prend sa vie en main.

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La sortie théâtrale de Kaory avait laissé Ryo et Micki de marbre. Après cinq longues secondes, Ryo se décida à sortir de sa léthargie et pris place au comptoir. « Un whisky s’il te plait Micki ! ». Il avait à présent revêtu son masque opaque d’homme sans identité et sans réelle vie. Les yeux de Miki balayèrent plusieurs fois le trajet allant de Ryo à la porte par laquelle était sortie Kaory. Miki fulminait. Bien sûr, à cet instant, elle reprochait à Ryo sa cruelle goujaterie. Cette fois, le professionnel au sang froid, n’avait pas feint de se détacher de l’autre partie de City Hunter. Ce jour, quelque chose n’irrémédiable s’était produit. Miki le savait. Mais avant tout, elle s’en voulait à elle-même. Entretenir les illusions de sa meilleure amie avait été la plus mauvaise décision prise à son égard. Bien sûr, la réconforter et la soutenir à chaque pitrerie de Ryo, apaiser les tourments de son cœur. Mais c’était là une solution de court terme. Le remède causait plus de séquelles que le mal lui-même. Miki l’avait compris aujourd’hui en même temps que son amie… à l’instant même où celle-ci s’était rendu compte de la signification du mot « Partenaire ».  

« Juste deux partenaires ». kaory martelait mentalement ces trois mots simples qui venaient de prendre un sens nouveau. Son pas lent et régulier trahissait sa résignation. Tout en se concentrant sur le chemin qu’elle parcourait, elle s’efforçait de faire le vide. Quand elle finit par s’arrêter, elle se trouvait auprès de la tombe de son frère. « Maky ». après tout ce temps, Kaory entretenait avec toujours autant de ferveur la dernière habitation de son frère. Du bout des doigts, elle suivait les sillons gravés dans la pierre. Par ce simple contact, elle tentait de se rapprocher de l’esprit de son frère. Là, accroupie auprès de la tombe, elle ne s’était jamais sentie aussi proche.  

Son souffle léger et lent ne reflétait en rien l’agitation de son cœur.  

« Ryo ne m’aimera jamais comme je l’aime. S’il me tolère auprès de lui, c’est à cause de toi… Pourquoi l’as-tu forcé à faire cette promesse ? Tu as cru me protéger, tu me condamnes. »  

Sur ces quelques mots, Kaory se leva et quitta le cimetière.  

La jeune femme empruntait à présent un chemin bien familier. Elle rentrait chez elle.. Où plutôt chez Ryo. Elle devait à présent s’efforcer de replacer tous les éléments dans la stricte réalité. L’homme qui l’avait hébergé depuis sept ans ne l’avait fait que par amitié pour un autre qu’elle. Bien sur, ils étaient devenu amis à force de vivre toutes ces aventures. Et puis, même si Ryo ‘en cachait, elle savait qu’elle avait sa place quand elle le secondait dans ses affaires. Elle fournissait un travail de titan : cuisine, ménage, nettoyage, repassage.. Elle l’épaulait dans sa vie quotidienne et dans son travail. Elle réalisait un véritable job à plein temps.  

Rentrée dans l’immeuble, Kaory alla directement dans sa chambre. Elle s’installa sur son secrétaire, sortit une page blanche et son stylo.  

Tâches accomplies :  

Entretien de la maison :  

- Courses  

- Cuisine  

- Vaisselle  

- Nettoyage  

- Lessive  

- Repassage  

- Coutures  

- Divers  

Suivi travail Ryo :  

- Panneaux message  

- Suivi clientèle  

- Réconfort clientèle  

- Protection clientèle (surtout contre Ryo)  

- Enlèvements répétés  

- Infirmière  

Dépenses viables :  

- logements  

- nourriture  

Après avoir fait le tour de ces tâches et de ce qu’elle n’avait jamais eu à payer en étant aux côtés de Ryo, elle en conclu qu’elle mériterait un petit salaire.  

Elle se leva, pris quelques vêtements de son armoire et mis tout dans un sac. Dans la cuisine, elle tira d’un pot caché derrière la confiture, une petite somme d’argent. En refermant la porte derrière elle, Kaory comprit qu’elle prenait enfin sa vie en main.  

Mais arrivée dans sa chambre d’Hôtel, elle craqua et pleura toutes les larmes que son corps pouvait contenir. A bout de nerf, elle s’endormie.  

***  

Quand Ryo rentra, il ne fut pas surpris de ne pas y retrouver sa partenaire. Elle avait été une fois de plus bouleversé par sa faute. Là, où il était troublé, c’est quand il appela Miki et les autres. Personne ne savait où elle était.  

Quarante huit heures. C’était le délais qu’elle lui avait demandé. C’est ce qu’il allait lui accorder. C’était le peu qu’il pouvait lui donner à présent qu’il lui avait tout pris.  

A l’heure des illusions perdus, il n’était plus utile de sortir draguer et de s’afficher avec des jeunes femmes trop faciles. Ce soir, il souffrirait du même silence que Kaory avait du subir depuis qu’ils se connaissaient..  

***  

La nuit fut longue pour Kaory, longue d’inventaires.. Son esprit se bornait à lister et à chiffrer ses moindres faits et gestes depuis sept ans de vie commune avec Ryo. Tout y passa : nombre d’affaires, nombre de vie sauvée, nombre de virginité sauvée, nombre de blessures, nombre d’enlèvement, nombre de repas préparé, nombre de vaisselle, nombre de repassage…  

Quand elle en vint à lister les moments de bonheur, elle dû se rendre compte du décalage.. Même les regrets et les espoirs déçus étaient plus nombreux encore que les rares moment de joie.  

Elle se devait de réagir. Si ce n’était pour elle, ne serais-ce que pour son frère.  

Elle se devait d’être heureuse, même sans Ryo.  

Sur ce constat doux-amer, elle s’endormit.  

***  

48 heures.  

Cela est peu et trop à la fois. Ryo souffrait de l’absence de Kaory. Ce n’était certes pas la première fois qu’elle découchait, mais il savait toujours où elle se trouvait. De plus, il avait pu sentir dans son cœur chaque larme qu’elle avait versé cette nuit. Une sorte de lien muet le lier à elle.  

Il avait été trop loin avec elle. Jamais il n’aurait du la blesser à ce point. Après tout ce temps passé à ses côtés, il avait dû redoubler d’efforts pour lui cacher son attirance. Plus le temps passait, plus Kaory devenait femme. Les hommes la regardait avec des yeux de convoitise, et lui se devait de brûler les yeux pour ne pas succomber à son charme. Elle ne se rendait même pas comte de l’effet qu’elle avait sur lui. Drappée de son irrsistible innocence, elle évoluait à ses côtés sans percevoir le moindre tressaillement du cœur de son partenaire à son égard.  

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