Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 17 capitoli

Pubblicato: 14-02-19

Ultimo aggiornamento: 06-03-19

 

Commenti: 29 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: NC-17 Ryo et Kaori doivent accomplir une nouvelle mission pour Saeko, aux conséquences imprévues...

 

Disclaimer: Les personnages de "Dans le brouillard" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

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   Fanfiction :: Dans le brouillard

 

Capitolo 7 :: Chapitre 7

Pubblicato: 21-02-19 - Ultimo aggiornamento: 21-02-19

Commenti: Bonsoir, nouveau chapitre en ligne. Préparez les mouchoirs. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 7  

 

La journée passa à l’image de la nuit mais, au fur et à mesure, Ryo se fit moins pressant et réussit à mieux se contrôler et faire retrouver la saveur d’antan à leurs ébats. Kaori ouvrit la porte deux fois quand le professeur lui-même apporta le repas et s’enquit de son patient. Elle sentit le regard du médecin sur sa personne mais n’osa lever les yeux sur lui de peur de ce qu’elle y lirait. Lorsqu’il les quitta la deuxième fois, il posa la main sur la sienne sans aucune connotation perverse : juste une légère pression comme un soutien muet. Elle en ressentit un énorme bienfait.  

 

Elle se demandait si, un jour, leurs amis comprendraient ce qu’elle avait été prête à accepter, à sacrifier pour le bien-être de son homme. Elle soupira, appuyant le front sur la porte. Elle aurait voulu dormir un peu, pouvoir se reposer et calmer les tensions de son corps. Deux bras vinrent l’enlacer. Ryo l’embrassa légèrement dans le cou et la força à se retourner vers lui. Il commençait à émerger de cet espèce de coma éveillé qu’il vivait depuis bientôt quarante huit heures, ce brouillard qui paralysait son esprit. Des bribes de souvenirs commençaient à refaire surface et, parmi ceux-ci, le fait qu’elle n’avait presque pas quitté son chevet depuis hier matin et presque pas dormi non plus. Cette femme était merveilleuse…  

 

- Tu devrais peut-être aller prendre une douche bien chaude. Ca te ferait du bien., lui dit-il, en souriant.  

 

- Je ne veux pas te laisser seul…, répondit-elle, lasse.  

 

- Je pourrais très bien t’y accompagner mais je pense que ça te serait plus profitable seule. Tu ne seras pas loin…, insista-t-il en la prenant par la main et l’emmenant dans la salle de bains.  

 

- Tu as des affaires propres ?, demanda-t-il en regardant autour de lui.  

 

- Non. Je ne suis pas encore passée à la maison.  

 

- Vas-y demain matin. Ca te fera du bien de sortir un peu. D’accord ?  

 

- Tu es sûr ? Je ne veux pas…  

 

- Sûr. Et j’aurai besoin de vêtements pour sortir d’ici aussi. Vu que je ne sais pas où sont les miens.  

 

Kaori le dévisagea, stupéfaite. Ces mots… serait-il possible qu’il soit amnésique ? Ne se souvenait-il pas qu’elle lui avait dit pourquoi ils avaient dû brûler ces vêtements ?  

 

- On a dû les brûler, Ryo. Je te l’ai dit, hier soir…  

 

- Ah ? Je ne me souviens pas., répondit-il, ennuyé.  

 

- Tu te souviens de quoi ?  

 

- Pas grand-chose en fait. Ca commence à revenir tout doucement. Allez, hop à la douche, ma déesse.  

 

Il la déshabilla tendrement, avec un sourire chaud, en profitant pour se rincer l’oeil. Il tiqua en voyant les bleus à ses cuisses et son poignet violacé mais ne dit rien et la poussa gentiment dans la douche. Il lui vola un baiser et ouvrit le jet d’eau.  

 

- A tout à l’heure. Prends ton temps.  

 

Il la laissa seule. Pendant quelques secondes, elle se dit qu’elle rêvait, qu’il allait revenir et tenter sa chance sous la douche, mais non, les secondes puis les minutes s’écoulèrent et il ne vint pas. Elle commença alors à se détendre un tant soit peu. Mais son esprit tournait en boucle sur la dernière tournure des évènements. Il avait une perte de mémoire, peut-être temporaire, mais jusqu’à quand ? A quoi devait-elle s’attendre ? Depuis quand n’était-il plus lui ? Et, à vrai dire, ne serait-ce pas mieux qu’il ne se souvienne pas de certaines choses ? A coup sûr, s’il avait oublié ce qu’il lui avait fait et que, s’il s’en rappelait d’ici quelques jours, il s’en voudrait, ne se pardonnerait peut-être même pas ces actes. La regarderait-il de la même façon alors qu’elle l’avait au final laissé la maltraiter ?… Quel impact cela aurait-il sur leur relation ?…  

 

Elle essaya d’oublier un peu tous ces questionnements et de profiter de l’instant présent. L’eau chaude lui faisait du bien. Elle délassait ses muscles endoloris par la fatigue, chassait un peu le froid qui avait gagné son corps. Ne lui manquait qu’un de ses pyjamas hideux certes mais confortables pour passer une bonne nuit. Lorsqu’elle sortit de la douche et vit son reflet dans le miroir, elle grimaça en voyant les ecchymoses qu’elle avait à l’intérieur des cuisses, symboles des relations brutales que son compagnon lui avait imposées. Elle ravala ses larmes en priant pour que ça ne recommence pas cette nuit. Elle avait vraiment besoin de dormir. Elle se rhabilla.  

 

Ryo s’était allongé sur son lit, les bras croisés derrière la nuque, réfléchissant à ce qu’il avait vu. Pourquoi sa compagne était-elle marquée ? Pourquoi la sentait-il sur la défensive à chaque fois qu’il regagnait sa lucidité ? Que lui avait-il fait ? Il mourrait d’envie de dormir à ses côtés cette nuit, de pouvoir la tenir dans ses bras, sentir la chaleur de son corps contre le sien, son coeur battre sous sa main… Cela faisait combien : deux semaines maintenant qu’il n’avait pas dormi avec elle, une vraie nuit de sommeil, pas ces quelques heures grappiller à droite à gauche… Il était heureux parce qu’il savait qu’il était sorti de cet état de transe dans lequel il était. Finalement, il s’en sortirait peut-être… Il allait pouvoir envisager leur futur. Ils devaient en parler, savoir ce qu’elle voulait faire, comment elle voulait le faire… Il sourit. Il entendit qu’elle avait éteint la douche et attendit avec impatience le moment où elle allait le rejoindre.  

 

Lorsque Kaori revint dans la chambre, Ryo lui adressa un sourire empli d’amour et de tendresse et, après deux secondes d’hésitation, elle lui répondit. Il tendit la main vers elle pour l’inviter à le rejoindre. Elle s’installa à ses côtés et, lorsqu’il l’attira vers lui, elle se laissa faire. Son aura avait retrouvé sa clarté et elle était rassurée. Elle se lova contre lui en poussant un soupir d’aise. Il posa sa tête sur la sienne et profita de ce moment paisible. Il avait retrouvé sa place, sa femme. A part rentrer chez lui, il n’en demandait pas plus.  

 

- J’espère qu’on pourra vite rentrer à la maison., dit-il à voix basse comme pour ne pas rompre la magie du moment.  

 

- Oui, moi aussi.  

 

- On invitera nos amis à dîner et on leur dira pour nous deux.  

 

Kaori ne bougea pas malgré la surprise et, tentant de garder une voix neutre, répondit :  

 

- Tu es sûr que c’est ce que tu veux ?  

 

- Pourquoi ? Pas toi ? Tu ne veux plus non plus te marier et avoir un enfant ?, lui demanda-t-il, tendu.  

 

- Si, bien sûr que si. Je me demandais si tu t’en souvenais…, répondit-elle, un franc sourire aux lèvres.  

 

Elle releva le visage vers lui et prit ses lèvres. Leur baiser fut tendre et empli d’amour. Kaori reprenait confiance en son homme. Il approfondit le baiser mais ne poussa pas plus loin.  

 

- Je me souviens de ça, que tu es partie chercher le Professeur aussi. C’est après que c’est flou.  

 

- Tu as eu des convulsions, Ryo., lui expliqua-t-elle.  

 

- Est-ce que je t’ai fat du mal, Kao ?, lui demanda-t-il d’une petite voix.  

 

- Non, Ryo., lui dit-elle en reposant sa tête dans son cou pour qu’il ne lise pas le mensonge dans ses yeux.  

 

- Alors la marque sur son poignet et celles sur tes cuisses, c’est la mission ?  

 

- Non. Ecoute, oublie tout ça. Ce n’est rien.  

 

Elle passa un bras autour de son abdomen pour se rapprocher encore un peu plus de lui. Elle ne voulait plus penser à ce qui s’était passé, elle ne voulait pas qu’il s’en souvienne non plus, qu’il se sente coupable alors qu’il était dans un état second. Il était déjà passé par assez de choses pour ne pas rajouter ce poids là sur ses épaules. Ryo sentait, lui, qu’elle ne lui disait pas tout. La mémoire lui revenant par bribes, il se dit que bientôt il saurait, que ça ne servait à rien de remuer quelque chose qui semblait pénible pour elle… Autant profiter de l’instant présent, les heures précédentes n’avaient pas été douces à en juger par les douleurs qu’il ressentait dans son corps, comme s’il s’était battu avec des centaines d’hommes. Ils auraient bien le temps d’évoquer le reste après. Il resserra son étreinte sur sa moitié et s’endormit paisiblement.  

 

Kaori le regarda un moment dormir avant de succomber elle aussi au sommeil qui la guettait. Anxieuse de le voir à nouveau la réveiller comme il l’avait fait la nuit précédente, elle se réveilla souvent au cours de la nuit pour ne jamais voir que son visage endormi et apaisé. Lorsque le matin arriva, elle s’étira tel un chat et sentit des bras se resserrer autour de sa taille. Elle était encore fatiguée mais avait tout de même récupéré un peu. Elle sentit des lèvres se poser dans son cou, légères, aériennes, sensuelles. Elle sourit et se retourna vers son compagnon.  

 

- Bonjour toi…, lui murmura-t-elle avant de l’embrasser tendrement.  

 

- Bonjour, Sugar., lui répondit-il en déposant des baisers légers sur son visage et revenant prendre ses lèvres.  

 

- J’ai faim, Kao. J’ai faim de toi., lui dit-il en lui lançant un regard langoureux et chaud qui fit apparaître des papillons dans son ventre.  

 

- Alors viens mon amour.  

 

Ils s’aimèrent passionnément. Quand il vint en elle, la jeune femme étouffa le cri de douleur qui était né spontanément. Elle mordit sa lèvre inférieure et se cacha dans l’épaule de son amant pour qu’il ne vit pas les larmes lui monter aux yeux. Elle sentait que son intimité avait été trop fortement sollicitée la veille et surtout plus brutalement. Au bout de quelques minutes, la douleur fut plus supportable et elle se laissa aller, succombant finalement au plaisir dans les bras de son partenaire. Ryo la serra contre lui après s’être allongé sur le dos. Ils laissèrent leur respiration et leur coeur reprendre leur rythme normal.  

 

- Kaori, ça va ? Je t’ai sentie tendue…, demanda-t-il inquiet.  

 

- Oui, ce… c’est de la fatigue, c’est tout., murmura-t-elle.  

 

- Tu devrais rentrer à la maison quelques heures et dormir un peu. Je sais que ce n’est pas le meilleur endroit pour se reposer ici.  

 

- Je ne veux pas te laisser.  

 

- Moi non plus, je ne veux pas me laisser…, dit-il, un sourire aux lèvres, rencontrant son regard amusé à sa répartie.  

 

- C’est mieux comme ça. J’aime te voir sourire.  

 

Il lui caressa la joue tendrement et déposa un baiser sur ses lèvres.  

 

- Je vais avoir besoin de vêtements pour sortir d’ici et toi tu as besoin de te changer aussi. Alors file. Rentre, prends une douche, change-toi, dors un peu et reviens moi en pleine forme.  

 

- D’accord, Ryo. Pas de bêtise en mon absence., lui conseilla-t-elle.  

 

Elle se sépara de lui à regrets, s’habilla et sortit de la chambre. Elle alla voir le Professeur pour lui donner les dernières nouvelles, lui parler de son amnésie et l’informer de son absence temporaire. Elle éluda toutes ses questions la concernant, ayant besoin de temps pour panser ses blessures. Puis avant de reprendre la voiture et de se diriger vers leur maison, elle appela Mick et Falcon pour les informer que Ryo était redevenu lui-même et qu’une visite lui ferait certainement plaisir mais qu’ils étaient priés de ne pas parler de ce qu’ils avaient vu la veille. Ils acceptèrent.  

 

Lorsqu’elle pénétra dans le séjour, Kaori s’appuya quelques instants sur la porte, savourant la sérénité retrouvée. Cette maison lui avait manqué. Elle se dirigea vers la salle de bains et prit une douche appréciant de pouvoir utiliser ses produits et non ceux de la clinique. Elle avait le sentiment de laver une partie des mauvaises choses vécues. Elle massa ensuite longuement son poignet et ses ecchymoses aux cuisses avec un onguent afin de faire disparaître rapidement leur trace. Sortant de la salle de bains en serviette, elle pénétra dans leur chambre. Elle s’assit sur le lit à côté de la photo de son frère. Elle passa un doigt sur son visage et ce geste lui arracha un sourire.  

 

- Veille sur lui en mon absence, Hide.  

 

Puis elle se leva et s’habilla. Elle sortit un sac et rassembla des affaires pour Ryo. Elle avisa sur sa chevet l’écrin qui abritait son cadeau. Elle sortit et caressa du bout des doigts le trèfle en jade. Elle passa la chaîne autour de son cou, heureuse de le sentir contre elle, et mit la gourmette dans sa poche. Elle prit quelques affaires pour elle et repassa par la salle de bains pour prendre son rasoir et ses affaires de toilette. Elle descendit et hésita à se poser un peu sur le divan mais finalement, son instinct la poussa à retourner auprès de son compagnon. Il lui manquait déjà…  

 

A la clinique, Ryo eut le temps de prendre une douche et de se reposer un peu laissant ses pensées vagabonder lorsqu’on frappa à la porte. Il fut heureux de voir Mick, Miki et Umibozu entrer dans la pièce. Etonné, il vit Mick le dévisager sur la réserve avant de lui faire une accolade franche et chaleureuse. Miki s’approcha de lui et l’embrassa sur la joue, mais il sentait le regard d’Umi sur lui.  

 

- Tiens, tu ne me sautes pas dessus aujourd’hui ?, lança-t-elle amusée.  

 

- Non, tu m’excuseras mais je suis passé dans un tambour de machine à laver en mode essorage. Je n’en ai pas la force…, lui dit-il en souriant et lui faisant un clin d’oeil.  

 

Ils commencèrent à discuter, savourant le plaisir d’être ensemble. Malgré leur bonne humeur affichée, Ryo les sentait sur la réserve, surtout Mick qu’il sentait nerveux. Nerveux ou énervé, se demanda-t-il en le regardant en coin essayant d’évaluer la situation. Umi ne disait rien, ce qui ne changeait pas beaucoup, mais pareil chez lui, il sentait une certaine réticence. Seule Miki était égale à elle-même, joyeuse, légère… N’y tenant plus, il mit les pieds dans le plat.  

 

- Que se passe-t-il, les gars ? Pourquoi vous êtes bizarres ? J’ai l’impression que vous vous méfiez.  

 

Mick lança un regard à Umi, ce qui n’échappa pas à Ryo. Umi haussa les épaules.  

 

- Rien, tout va bien., répondit le géant.  

 

- Au fait, où est Kaori ?, demanda Miki, qui aurait aimé voir son amie surtout après leur conversation de la veille.  

 

- Elle est rentrée à la maison se reposer…  

 

- Elle en aura bien besoin, surtout après hier… marmonna Mick dans ses dents.  

 

Mais il ne fut pas assez discret et Ryo l’entendit. Il essaya de se souvenir mais rien, c’était le noir complet mis à part ce sentiment de malaise qu’il avait déjà ressenti en présence de sa moitié.  

 

- Explique-toi, Mick.  

 

- Quoi ? Rien, rien du tout… il n’y a rien à expliquer., bafouilla-t-il peu désireux de devoir briser la promesse faite à Kaori.  

 

- Mick, tu mens très mal. Tu en as trop dit. Accouche., dit Ryo d’un ton ferme.  

 

Mick tergiversa un instant, hésita et se dit qu’après tout, c’était peut-être mieux qu’il sache.  

 

- Mick…, grogna Ryo sur un ton menaçant.  

 

- Disons que tu t’es montré plutôt possessif et démonstratif avec elle et devant nous hier.  

 

- Sois plus clair.  

 

- Tu l’as embrassée et…, s’arrêta-t-il gêné.  

 

Miki avait poussé un cri d’exclamation en entendant cela. Depuis le temps qu’elle attendait leur rapprochement, elle était folle de joie mais elle se tempéra rapidement en voyant l’attitude de Mick et Umi.  

 

- Et quoi Mick ? Je perds patience…, s’énerva Ryo.  

 

- Et tu l’as caressée intimement devant nous, Ryo ! Et après elle nous a fait sortir avec un tel regard qu’on avait l’impression qu’elle partait à l’abattoir ! Satisfait ?, hurla l’américain.  

 

Ryo le regarda, une lueur d’incompréhension dans les yeux. Il ne pouvait pas… non il n’avait pas osé… Les traces sur ses cuisses, c’était lui alors ? Et soudain le voile se déchira et tout lui revint en mémoire. Les mots qu’il avait eus, son attitude, les blessures qu’il lui avait infligées, les rapports qu’il lui avait imposés. Il blêmit en se souvenant qu’il n’avait ni été tendre, ni aimant. Il avait tellement mal qu’il ne recherchait que ce moment de plaisir qui faisait partir momentanément la douleur, jusqu’à ce qu’elle revienne et qu’il ne puisse s’empêcher de recommencer. Il se souvenait comment elle avait attiré son attention lorsque Kazue était entrée dans la pièce, la gêne qu’elle avait ressentie, toutes ces fois où elle lui avait demandé d’arrêter ou d’être moins brutal… Bon sang, comment avait-il pu ? Pourquoi était-elle restée ?  

 

Il regarda ses amis, atterré par son attitude, se sentant profondément coupable… Il comprenait mieux pourquoi elle n’avait pas voulu lui parler de tout cela. Elle avait sans doute espéré qu’il ne s’en souvienne pas, certainement pour ne pas qu’il souffre. Il se leva de son lit et alla à la fenêtre qu’il ouvrit : il suffoquait. Son coeur se brisait, lui faisait mal par l’atrocité de ces gestes. Mick, désolé d’avoir infligé cela à son ami, se leva et se dirigea vers lui.  

 

- Ryo, ça va ?, demanda-t-il, inquiet de son silence.  

 

- Non, j’ai fait du mal à mon ange. Et ce matin, malgré tout ce que je lui ai fait, elle m’a offert son soutien comme si de rien n’était…  

 

- Elle t’aime, elle sait ce que tu as vécu…  

 

- Dis-lui que je suis désolé…, murmura Ryo avant de s’effondrer la main sur le coeur, le teint cireux.  

 

Kaori était sur la route lorsque son téléphone sonna. Elle se gara et décrocha en voyant que c’était Saeko. Sans autre forme de politesse et d’une voix tendue, l’inspectrice lança :  

 

- Kaori, préviens le Professeur : on vient de perdre deux autres victimes. Ils viennent tous d’avoir une crise cardiaque…  

 

- Je… je ne suis pas à la clinique, Saeko. J’y serai dans un quart d’heure. Préviens Mick.  

 

Kaori raccrocha sans attendre et démarra angoissée. Elle accéléra mais un accident avait eu lieu et occasionné un embouteillage. Elle pleurait, hurlait au volant, priait pour qu’il ne lui soit rien arrivé… Son coeur battait à cent à l’heure, ses mains tremblaient, elle avait du mal à respirer. Sentant qu’elle était au bord de la syncope, elle tenta de contrôler ses émotions. Il fallait qu’elle tienne jusqu’à son retour à la clinique. Elle se força à respirer profondément et calmement, posa les mains sur le volant pour les maîtriser et pensa à des choses positives. L’effet pris assez rapidement, elle put redémarrer et arriver sans encombres à la clinique en même temps que Saeko. Elles se regardèrent l’espace d’une demie seconde et foncèrent à l’intérieur.  

 

Lorsqu’elles arrivèrent, leurs amis étaient hors de la chambre. Mick intercepta la nettoyeuse, l’empêchant de rentrer.  

 

- Ca fait combien de temps ?  

 

- Vingt minutes.  

 

- Des nouvelles ?  

 

- Non. Kao, juste avant de s’effondrer, il a dit que… qu’il…, bafouilla Mick, ému, mais il ne put finir sa phrase.  

 

- Il a dit qu’il était désolé ma chérie., continua Miki, les larmes aux yeux.  

 

Kaori pâlit en réalisant et n’osa imaginer les affres de douleur et de culpabilité par lesquels il était passé avant de…  

 

- Il s’est souvenu de tout ?  

 

- Je crois oui. Mais que s’est-il passé exactement ?, demanda Miki, curieuse et soucieuse.  

 

- Rien qui ne vous regarde., souffla Kaori, le visage fermé, et elle se tourna vers la porte, anxieuse.  

 

Umibozu retint sa femme de poser plus de questions et ils en revinrent tous à attendre. Quelques minutes plus tard, la porte s’ouvrit et le Professeur accompagné de Kazue sortit, le visage sombre.  

 

- C’est fini., dit-il simplement.  

 

Kaori sentit les enfers s’ouvrir sous ses pieds. Elle le vit étendu sur le lit, immobile, les yeux fermés. Elle sentit plus qu’elle ne vit la douleur qui accabla tous ses amis. Telle une machine, elle s’avança et entra dans la chambre sans faire attention au vieil homme. Elle entendit Kazue l’interpeller d’une petite voix et croisa son regard triste lorsqu’elle referma la porte. Quand elle vit les autres la suivre, elle tourna la clef dans la porte et leur fit un signe négatif de tête. Ils avaient beau être une famille, elle ne voulait pas d’eux dans la pièce à ce moment-là.  

 

Elle s’approcha du lit, regardant cet homme si beau au visage apaisé qui l’avait fait rêver et attendre, qui l’avait exaspérée et aimé pendant toutes ces années.  

 

- Tu n’as pas le droit de m’abandonner au moment où tu me promets de m’épouser et de me faire un enfant, Ryo.  

 

Elle prit sa main dans la sienne et accrocha sa gourmette à son poignet.  

 

- On ne forme qu’un, Ryo, tu te souviens ? C’est toi qui l’as dit en me mettant le pendentif autour du cou. Je fais quoi sans toi, moi ?  

 

Elle embrassa son poignet puis ses lèvres, encore chaudes.  

 

- Tu as l’air si paisible, mon amour. C’est vraiment ça que tu veux ? Tu ne voulais pas me laisser seule, Ryo. T’es-tu au moins assuré d’avoir terminé ta dernière mission ?  

 

Elle sentit la colère monter en elle, incontrôlable. Elle ne voulait pas rester seule, elle ne voulait pas perdre l’homme qu’elle aimait. Ils avaient eu trop peu de temps ensemble, ils avaient encore de belles choses à vivre.  

 

- Tu crois quoi, Saeba ? Tu crois que je t’ai attendu plus de six ans pour n’avoir qu’un an avec toi ! Tu crois que je vais affronter seule nos amis pour leur dire qu’on était ensemble. Espèce de lâche ! Espèce d’idiot !  

 

Elle commença à le secouer par les épaules. Les larmes s’écoulaient sans discontinuer de ses jolis yeux noisette.  

 

- Je te l’ai dit : je veux un an par mois d’attente. Il n’y a que moi qui ai le droit de te tuer ! Alors tu vas vivre, tu m’entends ? Tu n’abandonneras pas tant que je ne t’aurai pas dit de le faire !  

 

Elle avait ponctué chaque mot d’un coup de poing sur sa poitrine sans faire attention, tellement le désespoir l’accablait.  

 

- Ne me laisse pas seule ! Ne rejoins pas mon frère ! Je t’aime Ryo ! Je t’interdis de me quitter !  

 

Elle frappa une dernière fois de toute la force de sa douleur et s’effondra sur lui, laissant toutes les larmes de son corps, toute la peine de son coeur se déverser... 

 


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