Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 17 capitoli

Pubblicato: 14-02-19

Ultimo aggiornamento: 06-03-19

 

Commenti: 29 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: NC-17 Ryo et Kaori doivent accomplir une nouvelle mission pour Saeko, aux conséquences imprévues...

 

Disclaimer: Les personnages de "Dans le brouillard" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Dans le brouillard

 

Capitolo 11 :: chapitre 11

Pubblicato: 28-02-19 - Ultimo aggiornamento: 28-02-19

Commenti: Bonjour, la suite est en ligne. Oh la la comment se faire détester en trois milles mots… Je vous rassure je peux aussi remonter dans votre estime en autant ;). Bonne lecture et merci encore pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17


 

Chapitre 11  

 

Mick se réveilla en sursaut au bruit d’un coup de feu. Malgré le sommeil, il savait que ce coup de feu était suffisamment éloigné pour ne pas être un danger direct pour lui mais trop près à son goût pour ne pas être un danger pour les habitants de l’immeuble rouge voisin. Il prit son arme, s’habilla très vite et fit tout de même le tour de son appartement. Il ressentit une aura meurtrière très dense provenant de l’autre côté de la rue. Il réveilla Kazue, lui dit de s’habiller et de descendre l’attendre dans le hall d’entrée avec son nécessaire médical, qu’il lui ferait signe lorsque le terrain serait sûr. Il lui demanda également de prévenir Umi et Miki puis il partit. Kazue, encore ensommeillée, ne réalisa pas de suite la portée des paroles de son amant et fit machinalement ce qu’il lui avait demandé.  

 

Lorsque Mick sortit de l’immeuble à pas feutrés, il vit une ombre filer dans la ruelle longeant l’immeuble. Il la suivit mais, ne la détectant plus et ne sachant par où elle était partie, fit demi-tour et entra dans l’immeuble. Il ne sentit rien, aucun danger, aucun être. Il grimpa jusqu’à l’appartement et fut surpris par le désordre ambiant. Une massue de Kaori gisait par terre. Il remarqua un peu plus loin un couteau et en approcha. Il l’avait déjà vu. Tout comme Ryo connaissait ses armes et planques, Mick connaissait les siennes et il savait donc que ce couteau était celui de son ami et d’où il provenait. Lorsqu’il vérifia la cachette, il ne trouva pas l’arme qui aurait dû s’y trouver. Lorsqu’il revérifia la couteau, il remarqua les traces de sang et eut un mauvais pressentiment.  

 

Il ressortit de l’appartement et descendit chaque étage en vérifiant. Il intercepta Umibozu qui était arrivé entre temps.  

 

- Miki est avec Kazue. Qu’as-tu trouvé ?, lui demanda le géant.  

 

- Ils ne sont pas à l’appartement qui est désordre. J’ai trouvé ce couteau qui est tâché de sang. Je dois encore vérifier le premier étage, le rez de chaussé et les sous-sols.  

 

- Bon je prends le premier étage et le rez de chaussée et je te rejoins aux sous-sols après.  

 

Ils se séparèrent. Umibozu pénétra dans le premier appartement inoccupé depuis des lustres et poursuivit son inspection. Mick descendit les étages quatre à quatre et vérifia, la salle de tir, l’armurerie et les autres pièces du sous-sol puis se dirigea vers le garage. Ce fut là qu’il sentit une infime trace de vie et il s’apprêtait à entrer quand Umi le rejoignit.  

 

- Tu l’as senti aussi ?, demanda-t-il au géant.  

 

- Je pense que c’est Kaori., murmura Umibozu.  

 

Ils pénétrèrent dans le garage et, se couvrant mutuellement, parcoururent la pièce des yeux. Ils virent tous deux le corps inerte, à moité dénudée de leur amie. Umi fit un signe de tête à Mick qui se précipita vers elle alors qu’il le couvrait, puis il le rejoignit une fois sûr que les lieux étaient sécurisés. Mick, arrivé près de Kaori, eut le souffle coupé par la vision. Elle était livide, les yeux fermés. Son corps était parsemé de points rouges et des traces violacées apparaissaient autour de son cou. Il referma les pans de la chemise, qu’il reconnut être celle que Ryo portait à son mariage, pour préserver un tant soit peu sa dignité. Malgré sa peur et sa quasi certitude, il posa les doigts sur son cou pour trouver son pouls et mit sa tête à hauteur de sa bouche. Il sentit alors le mince filet d’air sortir de ces lèvres bleues, son pouls était très faible mais encore existant, ce qui le remplit de joie.  

 

- Elle est vivante, Umi. Appelle Kazue., cria Mick, en commençant un massage cardiaque et pratiquant du bouche-à-bouche sans aucun signe de perversion.  

 

La jeune femme arriva en courant et, après un examen rapide, reprit le massage. Miki partit chercher une couverture pour réchauffer Kaori. Lorsqu’elle jugea son état suffisamment stable, elle mit une minerve à la jeune mariée pour préserver son cou déjà suffisamment malmené et ordonna son transport vers la clinique. Ils y arrivèrent en moins d’un quart d’heure. A part Kazue qui surveillait Kaori, tous se posaient la question qu’ils n’osaient formuler à voix haute : où était Ryo ? Avait-il été enlevé pendant cette attaque ? Etait-il parti en chasse croyant sa femme morte ? Ils le savaient capable de tout dès lors que cela touchait Kaori.  

 

A la clinique, le Professeur, prévenu un peu plus tôt par téléphone, les attendait à la porte avec un brancard. Bien que visiblement fatigué, il était concentré sur la tâche qui l’attendait. Lorsqu’il vit Kaori, il ne put s’empêcher de retenir sa respiration face à l’état dans lequel elle était puis rapidement donna ses ordres. La jeune femme disparut derrière les portes de la salle de réanimation, laissant les trois amis seuls. Mick prit sur lui d’appeler Saeko pour la prévenir et voir si elle n’avait pas des nouvelles du marié. L’inspectrice l’informa que non et qu’elle s’en allait directement au commissariat pour voir si les affaires de la nuit ne leur apprendraient pas quelque chose.  

 

Une heure plus tard, Kazue et le Professeur ressortirent suivis d’un brancard où reposait leur amie. Mick, Miki et Umi se levèrent comme un seul homme, anxieux.  

 

- Elle est stable. Nous devons attendre son réveil pour juger des dommages causés., les informa le vieil homme qui les laissa et alla vérifier que sa patiente était bien installée.  

 

Mick, voyant l’état de sa compagne, s’approcha d’elle et la prit dans ses bras. Miki s’approcha d’elle et, posant la main sur son épaule, ne put s’empêcher de lui demander.  

 

- Elle s’est réveillée ?  

 

- Non. Son coeur a repris un rythme normal et sa respiration aussi. Elle a eu de la chance qu’il ne finisse pas le… travail., murmura-t-elle dégoûtée.  

 

- Ses autres plaies ?  

 

- Superficielles. Dans quelques jours, il n’y paraîtra plus. On attend les résultats d’analyse pour voir si elle a été droguée.  

 

Mick ne put retenir un soupir de soulagement.  

 

- Elle est forte. Elle s’en sortira. Lorsqu’elle se réveillera, elle nous expliquera et nous dira ce qu’il s’est passé. Ryo ne devrait pas tarder à arriver. Le connaissant, il aura éliminé le danger avant de revenir s’occuper d’elle., dit-il d’un ton confiant.  

 

Ils avaient tous besoin de se rassurer. Miki acquiesça. Le professeur revint pour leur dire qu’ils pouvaient aller auprès de Kaori. Ils avaient droit à cinq minutes ensemble puis devraient alterner. Alors ils s’organisèrent en attendant que le seul et légitime veilleur arrive prendre la relève.  

 

Trois heures passèrent avant que la jeune inconsciente se réveilla de son sommeil. Elle se sentait groggy et avait mal partout mais surtout à la gorge. Sur le moment, elle ne se souvint de rien et se demanda où elle était. Puis elle reconnut l’une des chambres de la clinique et tout lui revint en mémoire. Elle aurait dû être morte. Pourquoi était-elle encore en vie ? Elle tourna la tête pour voir son mari et elle vit Mick. Elle essaya de parler mais tout ce qui sortit de sa gorge était un son effroyable mais qui attira tout de même l’attention du nettoyeur qui s’approcha d’elle, un sourire rassurant aux lèvres.  

 

- Coucou, ma douce. Ne parle pas. Tu ne peux pas encore., lui dit-il d’un ton apaisant.  

 

Elle prit sa main d’un geste angoissé et plongeant son regard dans le sien, tenta de lui communiquer la question qui la taraudait.  

 

- Tu te demandes où est Ryo ?, demanda son ami.  

 

Heureusement qu’ils se connaissaient bien maintenant, ils étaient capables de comprendre la plupart des attitudes des uns et autres. Elle acquiesça, les yeux pleins d’espoir.  

 

- Je ne sais pas. Personne ne sait, Kaori., lui répondit-il en caressant sa main avec le pouce afin de la calmer.  

 

Elle ne put réprimer les larmes d’angoisse qui sortirent de ses yeux. Mick la prit dans ses bras et l’étreignit. Kaori était sous le choc. Elle se réveillait après que l’homme qu’elle aimait ait tenté de la tuer. Elle avait pensé vivre sa dernière heure un peu plus tôt. Maintenant, elle était terrifiée qu’il ne soit pas là tout en priant pour ne pas le revoir tel qu’il était la dernière fois qu’elle l’avait vu. Tout en elle était confus : la joie de vivre, la terreur de ne pas retrouver son mari, l’angoisse de ses dernières heures, l’appréhension de l’avenir. Que se passerait-il s’il ne revenait pas ? Que se passerait-il quand il reviendrait ? Allait-elle être capable de lui pardonner ou au contraire le tiendrait-elle éloigné d’elle ? Son coeur la faisait souffrir, son âme était en lambeaux et son cerveau refusait de fonctionner calmement…  

 

Mick sentait le corps de son amie trembler contre lui, ses larmes se déverser sur lui, la tension et l’angoisse irradier. Il n’avait aucune idée de ce qu’il pouvait faire pour l’apaiser à part être là. La seule qui pouvait les éclairer pour le moment, c’était Kaori et, émotionnellement, elle n’était pas en mesure de parler. Actuellement dans le flou, comment trouver les paroles qui la réconforteraient ?  

 

- Ca va aller Kaori. Il va revenir. Tout rentrera dans l’ordre…, lui dit Mick, qui cherchait tous les moyens possibles pour la rassurer.  

 

Il la sentit se figer et se dit qu’il avait peut-être réussi. Soudain, quelqu’un toqua à la porte. Alors il se tourna vers elle et lui fit un clin d’oeil.  

 

- Tu vois, il suffit qu’on parle du loup.  

 

Kaori fixa la porte. Elle sentit la terreur envahir son corps, un froid glacial l’entourer. Elle revécut les évènements de la matinée, le poids qui l’avait projeté par terre, Ryo la tirant par le bras sans ménagements, le couteau sur sa joue, son corps, déchirant ses vêtements, ce même couteau qu’il utilisait pour aiguillonner son corps, lui arrachant des cris de douleur, le coup de feu qu’il avait tiré sur elle et ses mains autour de son cou. Elle ressentit à nouveau l’horreur de découvrir qu’il n’était plus là, que ce qu’il lui faisait lui procurait du plaisir, qu’il serait sans pitié avec elle… Elle n’était plus qu’une proie qu’il allait exécuter, une ennemie… Tout ce raz de marée d’émotion la submergea, laissant sortir un hurlement d’effroi et la voyant s’effondrer, évanouie, vidée de toute force, sous les regards médusés de Mick et Miki qui venait d’arriver.  

 

- Que s’est-il passé ?, demanda Miki qui fut bousculée par le Professeur et Kazue.  

 

- Je… Je ne sais pas., balbutia l’américain, complètement abasourdi.  

 

- Elle s’est réveillée, cherchait après Ryo. Elle a pleuré et, quand tu as frappé et que j’ai plaisanté en disant que c’était peut-être lui, il s’est passé… ça., expliqua-t-il sans rien comprendre.  

 

- Elle est évanouie., statua le Professeur.  

 

Tous regardèrent hébétés la jeune femme. Quelques minutes plus tard, elle reprit conscience. Elle vit tous ses amis autour d’elle et ne supporta pas leurs regards. Elle savait qu’ils voulaient des explications, comprendre ce qui s’était passé, mais elle n’était pas prête. Elle avait encore besoin de digérer, de faire le tri dans ses émotions et pensées. Elle n’était pas prête à voir leur déception, entendre leur jugement sur ce qu’avait fait l’homme qu’elle aimait. Elle fit la seule chose qu’elle put même si elle savait qu’elle les blesserait certainement. Elle leur tourna le dos et s’enferma dans un profond mutisme. Le professeur vint la voir et posant une main sur son épaule, lui demanda :  

 

- Tu veux rester seule ?  

 

Elle acquiesça, reconnaissante. Il ordonna alors à tous de sortir. Il n’écouta pas les protestations et les réunit tous dans le couloir pour leur dire que c’était peut-être aussi bien qu’elle ait un peu de temps seule pour remettre de l’ordre dans ses idées. Il les préviendrait le lendemain si elle était prête à avoir de la visite. Kaori resta ainsi seule tout le reste de la journée, ne recevant de visite que du personnel médical qui venait veiller sur elle. Le Professeur avait même insisté pour que Kazue ne s’occupa pas d’elle. Cela lui fit mal mais elle se conforma à l’ordre reçu.  

 

Roulée en boule sur son lit d’hôpital, Kaori ressassa les évènements, tentant de comprendre ce qui avait déclenché tout cela, de savoir ce qu’elle aurait pu faire pour l’empêcher, ce qu’elle aurait pu dire… Mais la seule chose sur laquelle elle revenait était qu’elle avait senti ce changement prendre possession de Ryo, mais elle n’avait pas su l’identifier. De là, elle ne pouvait rien faire. Elle était persuadée que c’était cette poussière d’ange nouvelle génération qui avait refait surface… Comment pouvait-on prévoir un tel effet après quatre semaines de sevrage ? Personne n’aurait pu. Elle y passa le reste de la journée et le début de la nuit jusqu’à ce que le Professeur lui administra un sédatif pour qu’elle trouva enfin le sommeil.  

 

Lorsqu’elle se réveilla le lendemain matin, les douleurs étaient un peu moins fortes mais son esprit et son coeur toujours aussi bouleversés. Le professeur examina sa trachée, ses cordes vocales et la fit parler un peu. Tout se présentant bien, elle fut autorisée à parler avec ménagement. Dès lors, elle sut qu’elle devrait tous les affronter et leur expliquer. Le médecin lui montra le sac de vêtements que Kazue lui avait ramenée et lui indiqua qu’elle pouvait prendre une douche. Ses coupures étaient belles et Kazue les désinfecterait juste après.  

 

La douche puis les soins la fatiguèrent et elle se rendormit une heure. Elle se réveilla lorsque Miki toqua et entra suivie de tous. Après les salutations, Miki lui demanda comment elle allait. Kaori lui répondit, comme à son habitude, sans trop dramatiser. Elle n’était pas du genre à aimer se faire plaindre. De plus, elle savait ce qu’ils attendaient tous d’elle et elle ne tourna pas autour du pot :  

 

- Vous voulez savoir ce qui s’est passé ? Je suppose qu’aucun de vous n’a de nouvelles de Ryo., dit-elle d’une voix tremblante.  

 

Tous baissèrent la tête. Seule Saeko resta figée à la regarder avec une lueur indéfinissable dans les yeux proche de la… peur…  

 

- Ryo m’a attaquée. Il n’était plus lui-même. Il était reparti dans la jungle et me prenait pour une ennemie. Il voulait me tuer. Ne me demandez pas pourquoi je suis encore vivante car je ne comprends pas moi-même., finit-elle en posant la tête sur les genoux et se mettant à pleurer.  

 

- C’est ce que tu ressentais le jour du mariage, n’est-ce pas ?, murmura Mick, en la regardant, se sentant terriblement coupable.  

 

- Oui., dit-elle en relevant la tête.  

 

- C’est quoi cette histoire ?, demanda Miki qui n’avait rien vu.  

 

- Le jour de leur mariage, Kaori était tendue, elle sentait Ryo différent. J’ai mis ça sur le compte de l’impatience de Ryo pour la nuit de noces.  

 

Sa réflexion fit sourire les autres malgré les circonstances. Umi se posta à la fenêtre.  

 

- Ne te fais pas de reproches, Mick. Je n’ai rien senti moi-même. Je crois qu’il faut avoir un lien très particulier pour sentir ce genre de choses…, admit Umibozu, faisant rougir Kaori.  

 

- Kaori, comment était Ryo ? Des détails ?, demanda le professeur.  

 

- Il avait les pupilles dilatées. Il parlait en espagnol. Il était froid et brutal. Il m’a traitée d’ennemie et m’a annoncé ma mort. Je ne l’avais jamais vu utiliser un couteau.  

 

- Il a fait une espèce de régression, d’amnésie rétrograde. Ca doit être un effet secondaire de la drogue., pensa le professeur tout haut.  

 

Tous se regardèrent. Ce n’était pas fini. Cette cochonnerie n’en avait pas fini de bousiller la vie de leurs amis. Saeko s’approcha du professeur et regarda Mick et Umi.  

 

- J’ai des choses à vous dire. On ferait mieux de sortir., leur indiqua l’inspectrice, fuyant le regard de Kaori.  

 

- Et pourquoi pas ici, Saeko ? Si ça concerne Ryo, je veux savoir !, fulmina Kaori, fâchée qu’elle tenta une nouvelle fois de la mettre à l’écart.  

 

- Très bien. L’une des victimes survivantes s’est suicidée à l’hôpital après une crise démentielle il y a deux jours. Apparemment, ça a été très violent. L’autre a disparu quelques heures après le même jour.  

 

- C’est pas vrai., murmura Kaori, sous le choc, sentant la main de Miki prendre la sienne.  

 

- On a retrouvé son corps cette nuit. Ils…, Saeko fit une pause pour reprendre contenance, un peu plus pâle que d’habitude.  

 

- Ils l’ont disséqué vivant.  

 

Kaori sentit la nausée monter et n’eut que le temps d’attraper un haricot avant de vider le contenu de son estomac. Kazue se précipita vers elle pour l’aider pendant que Miki alla lui chercher un linge humide. Des images de Ryo allongé sur une table subissant le même sort tournaient en boucle dans sa tête et la seule chose qu’elle entendait étaient ses cris de souffrance. Son coeur n’aspirait qu’à retrouver l’homme qu’elle aimait pour le mettre à l’abri de ses monstres. Mais elle se calma quand elle se souvint que Ryo n’était cité nul part. Quand enfin la crise s’arrêta, elle rejeta la tête en arrière, livide. Elle fixait le plafond quand les mots sortirent malgré elle :  

 

- Heureusement qu’ils ne connaissent pas l’existence de Ryo...  

 

- Kaori, d’après les renseignements que j’ai, ils savent. Ils sont à sa recherche., lui apprit Saeko, voyant les larmes couler à nouveau sur le visage de son amie.  

 

- On ne pourra jamais être tranquilles. Ils, c’est l’organisation Phénix, n’est-ce pas ?  

 

- Oui.  

 

- Je voudrais être seule, s’il vous plaît. J’ai besoin d’un peu de temps., leur demanda-t-elle d’un ton suppliant.  

 

Il fallait qu’elle sorte de là. Elle devait sauver Ryo, elle devait le trouver avant ses hommes, elle devait trouver un moyen de le ramener. Tous sortirent à l’exception du Professeur. Il s’approcha d’elle et s’assit sur le lit.  

 

- Kaori, j’ai quelque chose à te dire.  

 

Elle tourna les yeux vers lui et le fixa. Son sang se glaça.  

 

- Non, je ne veux pas l’entendre., lui dit Kaori, le regard résolu.  

 

Le professeur la regarda. Il ne comprenait pas. Elle lui prit la main.  

 

- Je pense savoir ce dont vous voulez me parler et, à l’heure actuelle, je n’ai ni la force de m’inquiéter pour une deuxième personne, ni celle de pardonner plus à l’homme que j’aime. Alors, je vous en supplie, laissez-moi dans l’ignorance.  

 

- Très bien, Kaori. Je te comprends., répondit le vieil homme.  

 

Il resta encore quelques minutes avec elle puis partit, la laissant seule à ses pensées. Kaori cogita une bonne partie de la journée, se levant plusieurs fois de son lit, faisant des mouvements pour voir l’état de son corps, analyser ses forces. Elle observa à plusieurs reprises les couleurs qui marquaient son cou, les touchant du bout des doigts. Elle chercha son alliance qu’elle trouva sur la chevet et la remit à son annulaire. Elle avait pris sa décision. Il ne lui restait plus qu’à la mettre en œuvre.  

 

Après le dernier examen du soir, Kaori ferma les yeux et s’endormit paisiblement. Lorsque le professeur passa et la vit profondément endormie, il referma la porte et se rassura un peu. Il ne vit pas deux yeux noisettes s’ouvrir et Kaori se relever et s’habiller rapidement. Elle ouvrit ensuite la fenêtre et s’éclipsa laissant pour seule trace de sa présence une lettre posée sur son lit. Connaissant le rythme de la clinique, personne ne reviendrait avant sept heures du matin et, à cette heure-là, Kaori Makimura Saeba aurait disparu.  

 

Elle rentra chez elle, ce qui lui prit un peu plus de temps que d’habitude vu qu’à cette heure-là, il lui fallut compter sur la chance pour trouver un taxi. Elle prépara un sac de voyage avec des affaires de rechange, du matériel de surveillance puis descendit à l’armurerie s’équiper. Elle se rendit au garage. C’était le seul point noir : elle devait utiliser une voiture qu’ils connaissaient. Cependant, elle fut surprise de découvrir une nouvelle voiture qu’elle n’avait pas vue jusque là. Elle remonta les escaliers et regarda au cleffier et y trouva ce qu’elle cherchait : les clefs de la voiture. Elle la chargea et revint finir de se préparer. Elle remonta à la salle de bains, prit une douche rapide pour retrouver un peu de calme et sérénité, puis se dirigea vers sa chambre. Elle enfila un jean et un pull à col roulé près du corps, laissant pendre son trèfle, puis, se tournant vers son miroir, elle s’adressa un sourire triste :  

 

- A bientôt, Kaori.  

 

Elle positionna les lentilles sur ses yeux, lui arrachant quelques larmes au passage, puis, d’un geste assuré, positionna la perruque blonde sur ses cheveux.  

 

- Bonjour Sara.  

 

Elle attacha ses cheveux en queue de cheval et sortit de la chambre. Finalement, elle fit demi-tour et prit quelques affaires pour Ryo. Elle regagna la voiture et démarra se dirigeant vers la sortie de la ville, prenant la direction du seul endroit ressemblant à une jungle pour son homme.  

 

Le lendemain à sept heures, Kazue entra dans la chambre de Kaori. Elle ressentit d’abord le froid entrer par la fenêtre entrouverte puis elle vit le lit vide. Elle toqua à la porte de la salle de bains mais personne ne répondit. S’approchant du lit, elle vit enfin la lettre posée sur l’oreiller et la peur l’envahit. Elle la prit et courut jusqu’au bureau du Professeur. Lorsqu’il eut lu la missive, il regarda Kazue et lui dit :  

 

- Tu ferais mieux de prévenir les autres.  

 

Une demie-heure plus tard, tous étaient là et écoutaient le Professeur lire la lettre.  

 

Mes amis,  

 

Vous faites tous partie de ma famille et je sais que ce que j’ai fait va vous faire souffrir tout autant que ce qui est arrivé à Ryo.  

Mick et Umi, je sais que, comme moi, vous tenez à le sauver et que vous risqueriez gros pour lui. Mais je suis intimement persuadée que je suis la seule qui puisse le ramener. Umi, pour des raisons évidentes, tu ne peux te présenter devant le Ryo reparti dans la jungle : tu as été son ennemi, celui qu’il a combattu et il ne te laisserait pas approcher. Ton enseignement m’accompagnera. Mick, toi aussi, tu as essayé de tuer Ryo lorsque son père avait mis un contrat sur sa tête. Je ne te laisserai pas non plus risquer ta vie. Tu as fait en sorte que j’apprenne à tirer correctement et j’espère ne pas avoir à m’en servir.  

Votre mission sera de faire régner l’ordre dans notre quartier.  

Je vous contacterai régulièrement pour savoir si vous avez du nouveau. N’essayez pas de me retrouver. Tant que je n’aurai pas trouvé Ryo, je n’existerai plus. Ma vie ne vaut rien sans lui.  

Je ne vous demande pas de me pardonner, juste de me comprendre.  

Je vous aime plus que vous ne l’imaginez.  

A bientôt, j’espère.  

 

Kaori MS  

 

A la fin de la lecture, le Professeur reposa le papier. Mick lui prit des mains : il avait besoin de le lire pour y croire. Tous étaient sous le choc. Miki s’était réfugiée dans les bras de son mari, Kazue avait pris appui contre le mur.  

 

- On doit se conformer à son choix., décréta Saeko, d’une voix légèrement tremblante.  

 

- Elle est réellement la seule qui sera capable de percer Ryo. Elle est beaucoup plus forte qu’on veut tous le croire. Elle est peut-être la plus jeune de nous tous, celle qui a le moins été confronté au milieu mais c’est certainement celle de nous qui a le plus souffert et qui garde la seule chose qui lui permettra de réussir… l’espoir., expliqua-t-elle.  

 

Mick regarda Umi qui acquiesça.  

 

- Alors on va garder Shinjuku et attendre que City Hunter revienne. Il est hors de question que son quartier redevienne comme avant en leur absence.  

 

Sur ce, ils se quittèrent, chacun repartant avec sa mission à accomplir. 

 


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