Capitolo 2 :: Explications

Pubblicato: 27-07-05 - Ultimo aggiornamento: 27-07-05

Commenti: Ou "comment en est-on arrivé là?" Promis, je n'ai pas trop romancé cette tranche de ma vie. J'ignore si le style que j'ai utilisé est correct ou non, quand il s'agit de moi, je perds un peu mes repères... :) Ps: un ti clin d'oeil à Mathilde, ici elle s'appelle Miki, et c'est la future marraine...

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Kaori était enceinte de près de quatre mois à présent. Quatre mois, et déjà à cette période, les choses s’étaient mises à changer entre elle et Ryô. Etait-ce de sa faute ou de la sienne ? Ou n’était-ce de la faute à personne ? Elle n’avait pas la réponse à cette question, comme à une multitude d’autres d’ailleurs. Le fait est que la situation s’était dégradée au fur et à mesure sans que ni l’un ni l’autre n’aient pu faire quoi que ce soit.  

La nouvelle de la grossesse de Kaori avait été un choc pour elle comme pour lui et il leur avait fallut beaucoup de temps pour la digérer. C’était grâce à Miki que le voile avait été levé. C’était elle qui avait insisté pour que Kaori fasse un test de grossesse lorsque cette dernière lui avait dit avoir du retard. Kaori se rappelait son incrédulité, sa surprise à la vue du résultat. Ryô avait été informé de l’achat du test, mais ni lui ni Kaori ne s’attendait à ce qu’il soit positif. Elle sourit en se remémorant la scène.  

* Assise sur le lit de leur chambre, elle était comme un somnambule, sans réaction. Elle n’avait prononcé qu’une seule phrase pour Ryô :  

- Si tu veux savoir le résultat, vas le lire, le test est dans la salle de bain.  

Et son partenaire était revenu aussi inerte et surpris qu’elle. Impossible pour eux deux d’y croire, il y avait certainement une erreur…  

- Tu crois vraiment que ce test est fiable ?  

Elle s’était posée la question elle aussi, et d’après la notice, il n’y avait pas de doute dans son cas. Elle s’était contentée de secouer affirmativement la tête, et ils étaient restés longtemps ainsi, sans rien dire, abasourdis. *  

Par la suite, Kaori avait connu une période assez difficile, rythmée par les nausées, le manque d’appétit, de sommeil, et le dégoût de toute nourriture. La moindre odeur qui lui parvenait, qu’elle soit bonne ou mauvaise lui soulevait le cœur. Bien qu’elle se forçait à s’octroyer un minimum vital de nourriture, elle eut droit à de nombreuses pertes de connaissance. Durant trois mois, elle avait eu l’impression de vivre un cauchemar, mais heureusement pour elle, une fois cette période passée, elle pu reprendre une vie à peu près normale. La seule conséquence qu’elle en avait gardée fut une perte sèche de cinq kilos, et une méfiance envers la nourriture. Ryô, lui, avait fait de son mieux pour gérer la situation. Dégoûté, amusé ou inquiet selon le cas ; puis exaspéré par toutes les exigences qu’elle lui imposait.  

Miki, Mick, Falcon et les autres lui recommandaient sans cesse de faire attention à elle, de prendre soin d’elle, de lui éviter tout effort inutile ou futile, bref, d’être aux petits soins pour elle. Et au lieu de ça, il s’était montré distant. Heureux d’être futur père, mais distant. Proche de l’enfant qui grandissait, mais si lointain de la femme que le portait… Et les accrochages avaient perdurés, envenimant une situation déjà suffisamment complexe. Jusqu’à ce fameux soir…  

Il avait décidé de ne plus être son homme, cela elle l’avait bien compris, mais pour quelles obscures raisons ? Car il y avait certainement des raisons à une telle décision.  

« Je ne t’aime plus comme avant »  

Quel était le sens caché de cette petite déclaration assassine ? Pour elle ça ne voulait rien dire de concret. Elle avait refusé d’en rester là. Aimer moins ne veut pas dire ne plus aimer du tout, et ça ne justifiait pas une rupture de cette importance à ses yeux, surtout que le futur d’un petit être était en jeu. Alors, elle avait cherché plus loin, demandant des explications plus poussées ; elle avait voulu aller au fond des choses. Peut-être n’aurait-elle pas dû. Le mensonge est parfois bien plus doux que la cruelle vérité, mais voilà, Kaori détestait le mensonge. Et maintenant qu’elle savait…  

Comment avait-elle pu être aussi aveugle ? Comment n’avait-elle rien vu de se qui se passait ? Et pourquoi n’avait-elle pas su déchiffrer les signes qui l’auraient mise sur la voie ? Kaori avait beaucoup de regrets, envers Ryô et envers elle-même. Elle n’arrivait pas à comprendre comment une telle chose avait pu arriver… comment Ryô avait pu s’éprendre d’une autre femme au point de la préférer à elle…  

Elle connaissait pourtant bien Ryô, son caractère et son horrible penchant pour la séduction et la course aux femmes. Mais elle avait toujours cru que leur amour était au-dessus de ses enfantillages, qu’au pire ce n’était qu’un jeu un peu dangereux et pas très sain. Apparemment, elle aurait dû s’en méfier bien plus qu’elle ne l’avait fait, elle aurait dû être moins naïve, moins confiante.  

Kaori avait tellement confiance en Ryô… Comment aurait-elle pu s’imaginer une seule seconde qu’il puisse lui mentir et lui cacher la vérité aussi longtemps ? Car à force de questions, elle avait fini par lui arracher les vers du nez. Cela faisait des mois maintenant qu’il était avec une autre, tout en n’ayant pas le courage de la quitter elle. Cette relation était même antérieure à la conception de leur enfant… Et tout ce temps, il avait gardé le silence.  

Il lui était maintenant bien plus facile de comprendre le pourquoi de ses sorties fréquentes et inopinées, pourquoi il refusait souvent qu’elle l’accompagne dans ses sorties, et ses soi-disant virées avec Mick.  

Un flot de question sur sa rivale lui parvenait, elle voulait savoir, même si cela lui causait plus de mal qu’elle n’en avait déjà. Elle préférait savoir au lieu de se torturer sans cesse de questions sans réponses. Elle voulait mettre une image sur le prénom qu’elle apprenait, savoir comment ils s’étaient rencontrés un an plus tôt, et surtout comprendre comment une femme digne de ce nom pouvait accepter de prendre un homme à une autre femme, un homme qui allait devenir père et priver ainsi un enfant d’une famille unie.  

La rage et la colère l’avaient submergée lorsque Ryô avait émit l’hypothèse que sa nouvelle compagne puisse elle aussi s’occuper de leur enfant. Cette idée l’avait révulsée. Comment envisageait-il un seul instant qu’elle puisse accepter une chose pareille ? Cette femme lui volait déjà l’homme de sa vie, et il fallait en plus qu’elle élève leur enfant ?! Kaori avait alors hurlé à Ryô que tant qu’elle serait vivante, jamais cette femme ne toucherai à un seul cheveux de son enfant. Ryô n’avait pas insisté, se pliant à sa volonté. Il avaient alors évoqué l’avenir, désormais semé de mots tels que garde, partage, visite et autres symboles de désunion.  

La douleur déchirait toujours son cœur, mais elle devait se reprendre, pour le bien de son petit ange. Cacher sa douleur, l’enfouir profondément pour qu’il ne le ressente pas, pour qu’il ne sente pas combien sa maman était malheureuse.  

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