Capitolo 13 :: La jalousie est la soeur de l'amour.....!

Pubblicato: 25-05-09 - Ultimo aggiornamento: 11-01-10

Commenti: Bonjour tout le monde. Après avoir été harcelée jusque dans ma boite mail, les troubles faites se reconnaîtront, voici la suite de ma fic des naufragés. Je sais j'ai tardé mais j'ai plus autant le temps qu'avant. Et oui c'était deux chap pas semaines fics confondues. je vous bichonnais bien avant...... ça me rend nostalgique tout ça. LOL. Non plus sérieusement, j'espère que vous continuerez d'adhérer à cette fic, ça va être encore dur durant quelques chapitres mais il y aura peut-être un supe méga carré de chocolat pour la fin. J'aime terminer de cette façon je sais pas pourquoi. enfin, on en est pas encore là. Mais je ne vous dis bien sûr pas entre qui pour mon carré de chocolat, surprise. je vous souhaite une bonne lecture et vous dis à très bientôt, enfin j'espère. Bisous

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Ryo fixait un point imaginaire sur le plafond de sa chambre en se repassant inlassablement les paroles de Kaori en boucle, ainsi que les derniers évènements qui s'étaient produits. Chaque fois qu'il tentait de fermer les yeux pour dormir ces mots si douloureux à son coeur refaisaient surface résonnant jusqu'au plus profond de sa personne.  

Comment n'avait-il pu rien voir, rien soupçonner? Lui le super nettoyeur n°1 du Japon, le pro des pros! Etait-il à ce point aveugle? Quand cela avait-il bien pu se passer? Cela s'était-il réellement produit qu'une seule fois comme Kaori le lui avait affirmé? Et dans quelles circonstances?  

Mick l'avait aimée, son ami, son soit disant meilleur ami? Il avait été sa première fois, celui qu'elle n'oublierait jamais! A se triturer ainsi l'esprit il allait devenir fou. Ce qui le faisait en soit souffrir était le fait qu'elle ait choisi lui, l'autre, Mick.  

Pourquoi lui ? Oui pourquoi lui?  

Son meilleur ami, son frère d'armes, son frère de coeur? Un autre lui aurait certainement fait moins de mal.  

Non, pourquoi se voiler la face et se mentir, lui où un autre le résultat aurait été le même, le résultat était le même: douloureux et déchirant.  

Pourtant elle ne lui appartenait pas! Il n'était même pas en couple alors pourquoi réagissait-il ainsi? Lui fréquentait bien d'autres femmes alors pourquoi il lui était si insupportable que Kaori ait pu fréquenter quelqu'un d'autre. Simplement par ce qu' il la considérait comme acquise, elle était à lui et à personne d'autre, et cela dès l'instant où il avait su qu'elle était tombée amoureuse de lui, dès l'instant où il avait posé les yeux sur elle.  

Qui avait décrété cela? Lui bien sûr!  

Une colère insidieuse se mit alors à couler dans ses veines lui faisant serrer rageusement les poings sur les draps qu'il froissa. Son regard si noir transpirait la colère et la haine à l'encontre de son ami. Un faible faisceau de lumière parvient à traverser les stores fermés et vint caresser son visage crispé et son regard noir le rendant encore plus dur.  

Alors qu'il s'était enfin décidé à avouer ses sentiments et son amour à Kaori, la vie et le destin se jouaient de lui? Ce séjour aurait du être idyllique, celui de leur union et il s'était transformé en celui de leur désunion.  

Comment leur faire face, comment lui face à elle surtout après ces révélations?  

Comment la regarder dans les yeux sans éprouver de la colère mais surtout cette animosité et ce ressentiment.  

Comment le regarder lui sans éprouver cette colère et cette haine à son égard?  

Le tuer, c'est cela qu'il avait envie de faire, le tuer pour tuer la douleur et la souffrance qu'il ressentait et qu'il lui avait infligées, qu'il lui infligeait et qu'il lui infligerait jusqu'à la fin de sa vie. Il ne voulait même pas savoir comment tout cela avait commencé, non il ne le voulait pas, il voulait juste poser ses mains autour de son cou et accentuer la pression. Il voulait le tuer. La vérité c'est qu'il crevait d'envie de savoir, de connaître ce qu'il n'avait pas su déceler et reconnaître: la trahison dans sa forme la plus belle.  

Le tuer résoudrait-il son problème?  

Le tuer, ferait-il disparaître la douleur?  

Non, cela ne ferait que la faire se voiler sur le moment, la douleur était bien trop encrée en lui, bien trop encrée dans son coeur comme un tatouage à vif sur la peau. Ils l'avaient marqué au fer rouge à tout jamais. Jamais il ne parviendrait à se défaire de ce sentiment de trahison. Non jamais et le temps n'y ferait rien sans parler de cette jalousie qui faisait de lui une proie facile à la démence. Oui, il allait devenir fou, il était déjà fou de jalousie. Ce sentiment qu'il éprouvait lui donnait l'impression d'être diminué, inférieur à ce qu'il était en temps normal et il détestait cela. Il prenait conscience qu'il était pareil aux autres, il était humain malgré la froideur et la noirceur de son coeur à cet instant. Sans parler de la confiance, lui qui ne l'accordait qu'à très peu de personnes se voyait une nouvelle fois happé par la fatalité. Son monde venait encore de se rétrécir d'un cran autour de lui le murant dans ses ténèbres.  

Il la haïssait pour ce qu'elle avait fait, pour ce qu'elle avait osé lui faire alors que lui ne s'en était pas privé au cours de ces 6 longues années.  

Il le haïssait pour avoir succombé, pour l'avoir détournée de lui.  

Pourquoi cela faisait-il si mal lorsque ça nous touchait personnellement? Kaori ressentait-elle la même douleur lorsqu'il découchait? Bien sûr que oui, et même plus encore.  

Il avait été trahi par les deux personnes qu'il aimait le plus au monde. Sa Kaori si prude, si timide et si réservée n'était en fait en rien différente de toutes ces autres femmes frivoles qu'il côtoyait, elle venait de lui montrer une facette de sa personne qu'il ne connaissait pas. Elle était perfide, menteuse, et arriviste profitant de la détresse de son amie Kazue pour s'envoyer en l'air avec son ancien partenaire. Elle qu'il croyait si franche, si innocente et si vrai, si........  

Et Mick lui n'était pas mieux, il savait qu'au fond de lui il éprouvait toujours des sentiments pour sa partenaire, mais il ne l'aurait jamais cru capable de passer à l'acte, de profiter de la situation sachant Kazue partie, même si elle l'avait quitté, jamais il n'aurait du jeter son dévolu sur son ange, elle était à lui et à personne d'autre. A lui et cela Mick le savait mieux que personne. Et pourtant cela ne l'avait pas empêcher de.......  

La trahison était un poison dangereux car elle réclamait vengeance, chaque parcelles de son corps réclamaient la vengeance. Cela n'aurait rien du lui faire, il n'était pas un couple avec Kaori, juste partenaire comme il aimait si bien à le dire alors pourquoi cela lui faisait aussi mal? Même s'il ne cessait de se répéter qu'ils n'étaient pas en couple avec Kaori, cela n'atténuait en rien la douleur.  

Pourquoi ne pouvait-il pas s'empêcher de ressentir cette insidieuse déchirure au fond de son coeur qui gagnait peu à peu du terrain s'étendant à tout son corps?  

Oui pourquoi?  

Simplement par ce qu'il l'aimait à en crever, et même s'il le savait déjà, il n'en prit réellement conscience qu'à cet instant et il ne pouvait concevoir qu'elle ait pu en aimer, en désirer un autre. Oui aujourd'hui il savait ce qu'aimer signifiait, aimer à en crever de douleur, aimer à se consumer sur place tellement ça faisait mal, aimer une femme qui en avait aimé un autre.  

La douleur du coeur, celle qui ne peut être guérie. La douleur du coeur celle qui vous fait vous sentir vivant mais aussi ô combien misérable car faible. Il était faible face à ce sentiment, au delà de sa faiblesse physique celle qui prédominait c'était sa faiblesse mental de ne pas savoir comment réagir face à la situation car jamais il n'avait vécu une telle situation. Kaori était sa toute première faiblesse, sa première trahison mais surtout sa première déchirure. Celle qui vous pousse à voir les choses différemment, d'une façon exiguë afin de calmer cette hargne, cette vengeance qui s'éveille en vous et qui réclame gain de cause.  

Comment ce minable Américain de pacotille, cette petite raclure, cette ordure avait osé lui faire ça? Comment avait-il osé poser ses mains sur Kaori? Hors de lui, Ryo rejeta ses draps et se redressa avec difficulté. Dans l'eau il n'avait pas pu faire de vagues de peur d'aggraver leur situation, mais à présent la donne était différente. Dans l'intimité de cette chambre, il pouvait laisser libre court à sa colère, à sa fureur, à son ressentiment envers Mick Angel. Il avait envie de tout casser. L'image d'une Kaori nue enlacée dans les bras de son traite de meilleur ami ne le quittait pas et cela quoi qu'il fasse. Il aurait du être cet homme, c'est lui qui aurait du lui faire découvrir l'amour, les plaisirs charnelles et au lieu de cela il n'avait droit qu'aux regrets, à la rancoeur, à l'amertume et à la souffrance . Il se sentait déchiré entre son amour passionné et passionnel pour Kaori et son amitié pour Mick qui se transformait au fil des secondes en une animosité des plus mal contenue.  

Il n'avait pas eu l'audace et le courage de suivre les élans de son coeur et voilà ce qui en avait découlé, un autre l'avait devancé. En entendant cette sentence, il n'avait fait qu'écarquiller les yeux, serrant fortement des poings et il avait senti son coeur battre à tout rompre. La stupeur l'avait terrassé sur place.  

Comment réagir à présent? Feindre l'ignorance? Jamais. Il avait tellement mis d'espoir dans ce séjour, il avait espéré faire de ce séjour celui de leur naissance en tant que couple, pouvoir la serrer dans ses bras, lui murmurer à l'oreille combien il l'aimait et au lieu de cela.........Il était entrain de devenir fou et son impuissance ne faisait que le rendre encore plus coléreux.  

Voilà comment un banc de requins avait décidé de leur destiné. Devait-il remercier la providence de les avoir mis sur leur route ou au contraire rire de cette fatalité qui s'était abattue sur lui.  

Le regard brûlant et décidé, Ryo réussit à se lever en prenant appui sur le lit, et en clopinant, il parvint à faire quelques pas au milieu de la chambre allant à l'encontre des ordres de doc, lorsque la porte de sa chambre s'ouvrit sur un Mick superbe sourire aux lèvres, heureux de voir de nouveau son ami conscient et surtout debout. Il avait craint le pire pour sa jambe.  

_Salut vieux frère, lâcha celui-ci d'une voix joviale en allant à son encontre, il était temps que tu te réveilles lui dit-il en faisant deux pas dans la chambre. Comment te sens-tu? Tu devrais rester au lit et ne pas forcer. Tu attendais qu'une belle infirmière vienne te réveiller par un doux baiser, n'attends plus je suis là lui dit-il en lui présentant une bouche en coeur.  

La porte de la chambre resta entrebâillée alors que Mick marcha jusqu'à son ami pour l'aider à regagner le lit. Il était à présent à sa hauteur.  

Ryo garda la tête baissée, regardant le sol avec intérêt afin de se maîtriser. Sa respiration au son de la voix de son ami se fit lourde alors que tout son corps se tendit.Voyant sa main arriver sur lui il lui:  

_Ne me touche pas résonna § alors sa voix grave. Il serra la mâchoire alors que tout son corps se contracta tandis que la main de Mick venait se poser sur son épaule. Ryo s'en dégagea prestement laissant Mick dans l'incompréhension la plus totale. La voix de Ryo avait été aseptique. A ce contact, Ryo ne put se maîtriser c'était plus fort que lui, il serra le poing et frappa Mick en plein visage. Ne s'attendant pas à un tel accueil, Mick vacilla sous l'impacte et recula de deux pas en portant sa main à sa mâchoire.  

_Non mais ça va pas, t'es malade ! lui cria celui-ci complètement ébranlé par la réaction de son ami qu'il ne s'expliquait pas et qu'il trouvait excessive. Le soleil t'a trop tapé sur la tête! Pourquoi tu as fait ça?  

Le visage de Ryo était décomposé par la colère. Comment osait-il se présenter devant lui après ce qu'il lui avait fait, sourire aux lèvres faisant comme ci rien ne s'était passé, comme s'il n'y avait pas eu trahison ? Or celle-ci avait été révélée par la propre bouche de sa partenaire.  

Comment osait-il faire comme-ci de rien était?  

Comment osait-il lui présenter ce visage amical alors qu'il l'avait poignardé en plein dans le dos?  

Ryo pointa alors son index sur lui et le regard noir qu'il lui lança le figea sur place. Mick put voir tellement de haine dans ses prunelles noires mêlées à de la colère ce qui le déstabilisa quelque peu. Il ne parvenait pas à contenir le flot de haine qui ne demandait qu'à être extériorisé, à s'exprimer de manière virulente avec ses poings à défaut de ne pouvoir utiliser son python.  

_Toi....... toi qui te disais mon ami ragea Ryo d'un ton de reproche toujours en pointant son doigt sur lui tout en serrant des dents.  

_Pourquoi tu emploies le passé? Je suis ton ami insista Mick sur cette dernière partie de phrase tout en caressant sa mâchoire.  

_Non, tu étais mon ami ragea Ryo . Hier encore tu étais mon ami ..........il se tue marquant un long silence avant de rajouter sans le quitter des yeux, aujourd'hui tu n'es plus rien, rien qu'un traite. J'avais confiance en toi. Là, Ryo baissa l'index accusateur qu'il tendait vers lui et son poing se ferma de rage. Ce point serré était le symbole de cette rupture qui s'était faite. A un ami il aurait tendu la main, mais à un ennemi c'était le poing qu'il présentait, balayant tout doute possible. Ryo était entrain d'abuser et de puiser dans ses dernières forces malgré cela, à cet instant, il se voulait être son juge, les jurés et aussi et surtout son bourreau.  

_Ryo, je ne comprends rien le questionna Mick qui se frottait toujours la mâchoire. Il tenta un pas dans sa direction mais Ryo le stoppa immédiatement ce qui le désarçonna complètement.  

Jamais il ne l'avait vu aussi furieux, contrôlant avec difficulté ses émotions et sa respiration. Il donnait l'impression à Mick d'être une bombe à retardement prête à exploser à tout moment.  

_Il vaut mieux que tu restes éloigner de moi pour ton propre bien retentit alors la voix haineuse du nettoyeur alors que son regard le murait dans l 'incompréhension.  

_Bordel, tu vas me dire ce qui se passe et de quoi tu m'accuses à la fin ? cria celui-ci à son tour, il commençait sérieusement à en avoir marre de cette situation et de cette aura noire et dévastatrice qui entourait son ami. Il ressentait toute la tension qui se dégageait de son ami et son aura qui petit à petit se transformait pour devenir des plus sombre. Il allait exploser, ses épaules pour témoins qui ne cessaient de trembler. L'atmosphère de la chambre était lourde et électrique.  

_Tu oses te présenter devant moi et me demander comment je vais après ce qu tu as osé me faire? Ryo fit alors un pas dans sa direction en boitant et en rivant ses yeux noirs injectés de sang, globuleux et menaçants dans les siens.  

Mick ne l'avait jamais vu ainsi, même pas au moment des années les plus sombres de leur passé, jamais.  

_Mais je ne t'ai rien fait Ryo? lui répondit alors Mick calmement en continuant de se masser le menton et en baissant son regard. C'est par ce qu'on a tardé à vous secourir, excuse-moi mais on a fait au plus vite vu l'étendue d'eau qu'on avait à couvrir.  

Ryo ne l'avait pas épargné et n'y était pas allé de main morte. Il essayait de faire appel à ses souvenirs pour savoir ce qu'il avait bien pu faire pour le mettre dans un tel état et une telle colère mais il ne trouva pas.  

_Arrêtes de te foutre de ma gueule et regarde-moi lorsque je te parle.  

Malgré l'autoritarisme dont faisait preuve Ryo dans sa voix Mick resta plongé dans ses pensées ce qui eut le don d'exacerber au plus haut point Ryo qui pensait que celui-ci tentait de trouver un mensonge, une échappatoire à cette situation. Gagner du temps pour se construire une vérité qui allait le couvrir.  

_Je ne comprends vraiment rien à la situation et encore moins à ce que tu me racontes et me reproches.  

Face à cette réplique tout le corps de Ryo se contracta de nouveau. Cela le mettait hors de lui. Il allait donc se confondre dans ce jeu de l'ignorance, jouer les innocents, les pièces rapportées, nier tout simplement, en n'assumant pas ses actes. Faire celui qui ne savait pas. S'il y avait bien une chose dont Ryo avait horreur c'était qu'on se défile face à ses actes, qu'on ne les assume pas et là Mick le décevait au plus haut point. Jamais il ne l'aurait cru capable d'une telle chose. Il avait toujours pensé qu'il était un homme d'honneur comme lui, mais apparemment il s'était trompé, sa tromperie avec Kaori pour preuve.  

_Cesse ton petit manège, Kaori m'a tout dit lui révéla Ryo sans le quitter du regard alors que ces lèvres esquissèrent un petit sourire, sourire qui sonnait faux face à son attitude. Il n'y a plus de secret, donc plus la peine de faire semblant ou celui qui ne comprend pas.  

C'était un sourire plein d'amertume, un sourire moqueur, Ryo se moquait de lui face à son aveuglement et à sa bêtise. ll n'avait rien vu venir, lui le pro des pros, le meilleur des meilleurs. Ce triste constat le fit sourire, oui. D'un point vu professionnel rien ne lui échappait, il passait tout à la loupe encore et encore pour être certain de ne rien rater, ne rien laisser au hasard mais d'un point de vue personnelle tout partait en vrille tellement il était aveugle, non même un aveugle aurait su voir ce que lui n'avait pas vu, pas su ou bien pas voulu voir. Il ne savait plus.  

_Que t'as dit Kaori? Vas-y, parle, je t'écoute. Tu vas parler à la fin s'emporta celui-ci face à ce nouveau silence qui venait de s'installer, explique-moi clairement ce que tu me reproches car là je ne vois vraiment pas de quoi tu m'accuses s'emporta celui-ci face au soudain silence de son ami qui se voyait accuser de je ne sais quoi, qui s'était fait frapper et qui ressentait toute cette haine qui flottait dans cette chambre à son intention. Mick reporta alors son regard dans le sien, dans ses prunelles noires accusatrices et impétueuses qui reflétaient la véracité de ses paroles. Ryo était certain de ses dires. Oui Mick constatait que Ryo ne jouait pas, il était criant de sincérité et ce mal être transpirait par chaque pore de sa peau, dans le son de sa voix, dans ses regards tueurs et surtout dans ses poings qu'ils serraient convulsivement lui déchirant presque la peau.  

_Elle m'a tout raconté finit alors par dire Ryo presque dans un murmure de résignation en se détournant de lui telle la fatalité s'abattant sur ses épaules.  

Il ne pouvait plus rien y faire, ce qui s'était produit s'était produit et il pourrait dire ou faire n'importe quoi rien n'y changerait. Il s'était réveillé trop tard. Presque résigné, il baissa les épaules et courba légèrement le dos, le visage caché par ses cheveux. Il se sentait fatigué.  

_Que t'as dit Kaori pour te mettre dans cet état, accouche? Vous vous êtes disputés pendant que vous étiez en mer?  

_Poignardé par les deux personnes que je chérissais le plus au monde se mit presque à chuchoter Ryo plus pour lui même que pour Mick comme une évidence, une triste fatalité avant d'éclater de rire face à sa stupidité.  

_Ryo, tu vas parler, je n'en peux plus, tout ce mystère commence réellement à me gonfler. Ne supportant plus cette situation Mick combla la distance qui le séparait de Ryo et se planta devant lui à moins d'un mètre. Qu'est ce que je t'ai fait pour mériter ta haine et ta colère?  

Ryo ne supporta pas d'avoir le visage de Mick en face du sien alors il s'apprêta à se retourner complètement lorsque Mick l'obligea à le regarder pour ne pas fuir et son regard et la discussion. Ce fut le geste de trop pour Ryo. Oui, c'en était trop pour Ryo qui ne supportait pas qu'il se foute de lui ouvertement et surtout qu'il le touche. Il l'attrapa par le col de sa chemise et le poussa violemment contre le mur oubliant complètement sa jambe blessée et l'état de son genou sur lequel il ne devait en aucun cas prendre appui. Mick se laissa faire, il ne tenta pas le moindre geste. Si c'est de cette façon qu'il devait obtenir des réponses à ses questions, à cette situation et au comportement brusque et violent de son ami et bien il en passerait par là.  

Ce n'était pas la première fois que Ryo le frappait, qu'il se battait avec lui et sûrement pas la dernière, sauf que là, vu son état, il ne pouvait lui rendre ses coups. Il allait devoir se dévouer pour démêler toute cette histoire. Ce que les deux hommes n'avaient pas vu trop absorbés par leur dispute c'est que sur le seuil de la porte se trouvait une infirmière et pas n'importe quelle infirmière. Kazue se tenait debout face à la porte entre-ouverte stéthoscope en mains. Elle faisait sa tournée des visites et là c'était au tour de Ryo. Les voir se disputer de la sorte la dissuada de pénétrer dans la chambre. C'était une querelle entre homme que tous deux se devaient de régler ensemble. De plus la tension qui régnait dans cette pièce lui fit peur. Ce n'était pas deux hommes ordinaires qu'elle avait face à elle dans cette chambre mais deux nettoyeurs, deux prédateurs prêts à se battre et aussi redoutable l'un que l'autre.  

Avec un calme quasi olympien Mick plongea son regard dans celui de son ami et lui parla calmement.  

_Qu'est ce que je t'ai fait Ryo pour mériter ta colère, cette haine et ces coups? Qu'a bien pu te dire Kaori, pour te mettre dans cet état, qu'est ce qui me vaut cette colère et ce traitement.  

Ryo soupira presque de résignation et de frustration en serrant d'avantage ses doigts sur le col de la chemise de son ami. De frustration, il rapprocha son visage du sien jusqu'à ce que son visage touche sa joue. Et là d'une voix étranglée, il lui dit sans le regarder dans les yeux, il ne pouvait pas.  

_Comment as-tu pu coucher avec Kaori? Comment as-tu pu coucher avec Kaori? lui demanda Ryo d'une voix haineuse alors que son visage se décomposa par la colère.  

Il lui dit cela par deux fois, son souffle chaud s'abattant sur la joue de Mick comme le glas de la mort s'abattant sur un condamné à mort, alors que celui-ci écarquilla ses yeux de stupeur et que ses mains se relâchèrent libérant presque Ryo qui se dégagea de lui avant de planter son regard insondable dans le sien afin de voir sa réaction ou plutôt son absence de réaction. Les yeux de Ryo brillaient de cet éclat si particulier qui annonçait la noirceur de la mort .  

Mick resta figé, et incertain d'avoir entendu les mots prononcés par son ami. Les yeux exorbités, les mains ramenées sur celles de son ami à savoir autour de son cou afin de lui faire lâcher prise, il le regarda sans comprendre. Ce ne fut que lorsque Ryo resserra sa pression autour de son cou et que sa trachée fut compressée que Mick sortit de sa léthargie et de son mutisme. Mick suffoquait, Ryo était entrain de serrer ses mains autour de son cou guidé par la colère et surtout par la jalousie, alors que la réalité venait de le rattraper.  

Kazue qui était au seuil de la porte en entendant cela laissa tomber son stéthoscope au sol sous le choc. Le bruit fracassant de celui-ci aurait du attirer l'attention des deux hommes mais il n'en fut rien. Ils étaient dans leur bulle, dans cette bulle criante de vérité que tous deux avaient du mal à assimiler mais pour des raisons différentes. Elle sentit son coeur battre à un rythme effréné et sa respiration devenir subitement plus difficile. Elle se sentait comme vidée de toute vie et de toute énergie alors qu'un froid abyssale l'envahit. Son regard s'embua alors face à la réalité des mots prononcés par Ryo. Elle sentit le sol se dérober sous ses pieds et un bourdonnement naître dans ses oreilles. Elle s'enfonçait dans un gouffre sans fond. Ces mots ne cessaient de résonner dans sa tête créant un martelement dans son crâne, elle avait l'impression qu'il allait explosé tellement ça cogner fort la dedans alors que sa cage thoracique se soulevait difficilement lui donnant l'impression d'étouffer. Se sentant vaciller, elle prit appui sur le chambranle de la porte sans quitter les 2 hommes du regard, regard qui s'était embué et qui exprimait et sa tristesse et sa douleur d'avoir du apprendre la nouvelle de cette façon. 

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