Chapitre 5 :: Un cadeau....

Publiée: 06-04-12 - Mise à jour: 06-04-12

Commentaires: Coucou !!! Eh oui quoi de mieux qu'un chapitre de Noel en ce week end de Paques ? Merci à tous pour vos reviews et merci à Sky pour ses corrections ! Bonne lecture à tous !

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Kaori regardait son partenaire avachi devant la télévision. Il n’avait passé que trop de temps dans l’appartement ces derniers jours. Il quittait rarement les lieux et quand il s’absentait, il revenait toujours avec une mine défaite. La jeune femme n’en pouvait plus de voir Ryo comme cela, tel un animal qui n’était pas à sa place, comme enfermé dans une cage.  

Elle fixa la petite boite qu’elle avait dans le creux de la main. Kaori espérait qu’en la donnant à Ryo cela lui redonnerait la pêche.  

Inconscient de ce que la rouquine avait l’intention de faire, Ryo ruminait dans son canapé. Les derniers jours avaient été un enfer. Il avait bien tenté le baiser magique de sa partenaire, mais celui-ci n’avait pas eu l’effet escompté sur les demoiselles dans la rue. Les jours suivants, il avait tenté différentes approches mais sans le moindre succès. Alors dépité, il avait préféré rester chez lui pour regarder des filles peu vêtues à la télévision. Au moins, ces dernières ne fuyaient pas. Et en plus, rester chez lui avec Kaori avait un avantage : il ne risquait pas de se faire massacrer par Mick qui avait testé la technique de la branche de thym.  

Vu comment le blond était en colère la dernière fois qu’il l’avait vu, ça n’avait pas du marcher et il voulait certainement lui faire payer le coquard qu’il avait à l’œil droit.  

Chez lui, avec Kaori, Ryo était en sécurité. Si Mick voulait l’étriper, sa partenaire prendrait à coup sûr sa défense et assommerait l’américain avec la plus grande de ses massues.  

La voix de la jeune femme le fit sortir de ses pensées.  

- Tiens ! C’est pour toi !  

Etonné, il regarda le petit paquet rectangulaire qu’elle lui tendait.  

- C’est quoi ? répondit-il.  

- Un cadeau de Noël ! Prend-le !  

Ryo dit la première chose qui lui passa par la tête :  

- Mais je n’ai rien pour toi !  

La jeune femme lui rendit un sourire qui le fit fondre. Elle était vraiment ravissante ce soir. Sa petite robe noire la mettait en valeur. Il remarqua aussi qu’elle s’était maquillée légèrement et ça lui allait à ravir. Malgré tout ce qu’il n’arrêtait pas de lui dire, elle était une jeune femme magnifique… Magnifique mais inaccessible pour lui. Elle était trop bien pour lui… Elle avait tant à donner et lui, si peu à offrir…  

Pris dans sa contemplation, il ne faisait plus attention à rien et Kaori le rappela à l’ordre en lui mettant le paquet devant le nez.  

- Ce n’est pas grave ! Ce n’est pas grand-chose, juste un petit truc pour marquer le coup.  

Ryo n’y tint plus et prit le cadeau. Devant le regard de la jeune femme, il l’ouvrit.  

Quand il souleva le couvercle, il resta stupéfait quand il vit ce qui se nichait dans le fond du paquet. Comment Kaori avait-elle pu faire un miracle pareil ?  

Il cligna plusieurs fois des yeux, se pinça même, avant de réaliser que c’était bien la réalité. Il ne savait pas comment elle avait fait, mais il devait se rendre à l’évidence que sa partenaire avait réussi à trouver une branche de gui.  

- Ça te plait ? demanda la jeune femme angoissée devant le mutisme de Ryo.  

Le nettoyeur prit le gui dans la boite et fut surpris quand il sentit sous ses doigts la texture soyeuse d’un tissu. Il examina le branchage d’un peu plus près et constata avec étonnement que ce n’en était pas un véritable. Mais l’illusion était parfaite. Il caressa un instant les petites boules. Il ne savait pas qui avait fait une chose pareille mais il était vraiment doué.  

- C’est Eriko qui l’a fait… poursuivit Kaori, espérant enfin que Ryo parlerait.  

Mais son partenaire restait muet, se contentant de regarder la branche de gui. Alors elle prit le bout et le posa brusquement dans la boite avant de l’arracher des mains du brun.  

- Je sais c’est un cadeau stupide ! dit la jeune femme. Mais je pensais que ça te ferait plaisir d’en avoir. Je sais que tu en recherchais pour embrasser les filles.  

Le geste de Kaori fit reprendre pied au nettoyeur qui s’empara à nouveau de la boite et répondit :  

- Merci.  

Il avait bien été tenté de lui répondre qu’étant elle même un homme, elle ne pouvait que savoir à quel point une branche de gui pouvait rendre des services… Mais il ne savait pas pourquoi, la fin de sa phrase mourut dans le fond de sa gorge et seul ce mot gentil réussit à franchir la barrière de ses lèvres.  

Il ôta la petite branche de son emballage et la brandit au dessus de sa tête. Un sourire illumina son visage pensant à tout ce qu’il allait pouvoir faire avec cette « arme fatale ». Aucune fille ne pourrait lui résister !  

Soudain son regard bifurqua brusquement sur sa partenaire avant de retourner au gui. Il ne sut par pourquoi, il dit :  

- Tu es sûre que ça va marcher ton machin ?  

- Mais évidemment que ça va marcher ! s’emporta la jeune femme.  

Ryo s’approcha d’elle et lui répondit :  

- Tu veux dire que tu l’as testé ? Allez ! Dis-moi combien de filles tu as réussi à embrasser !  

- Tu es énervant à la fin ! Si mon cadeau ne te plait pas et bien tu n’as qu’à le jeter ! s’écria Kaori.  

Elle sentait les larmes lui monter aux yeux. Dire qu’elle avait voulu faire preuve de gentillesse avec Ryo et voilà comment il la remerciait de son présent ! Elle était décidément trop bête !  

Le nettoyeur avait compris qu’il avait été trop loin une fois de plus. Ses yeux se mirent alors à s’illuminer. Pourquoi il n’y avait pas pensé plus tôt ? Parce qu’il était stupide tout simplement. Mais il allait y remédier immédiatement !  

- Non ! J’ai une meilleure solution !  

- Ah oui ? Et laquelle ? demanda la jeune femme toujours autant remontée contre lui.  

- Je vais le tester !  

- Le tester ? Mais comment tu…  

Le reste de la phrase de Kaori mourut dans sa gorge quand elle vit son partenaire se rapprocher d’elle, un sourire énigmatique sur les lèvres. Puis elle leva son regard au-dessus de leurs têtes et vit la branche de gui. Quand elle redescendit les yeux sur le visage de Ryo, elle se mit à rougir. Il n’allait quand même pas oser tester le pouvoir de ce branchage avec elle. Non, il était certainement une fois de plus être en train de se moquer d’elle !  

Elle le pensait toujours quand elle sentit le souffle chaud de son partenaire se rapprocher d’elle. Mais à cet instant, il pouvait toujours se jouer d’elle et se moquer en s’éloignant, en lui disant : Ah tu l’avais cru ? ou un truc dans ce genre. Mais quand elle sentit les lèvres de Ryo effleurer les siennes, elle ne pensa plus à rien.  

Ryo était au paradis. Non seulement cette branche de gui lui avait permis d’embrasser une fille mais en plus, ce n’était pas n’importe quelle fille : c’était Kaori.  

Il caressait délicatement ses lèvres n’osant pas approfondir plus ce baiser de peur de ne pouvoir se retenir. Mais ce simple effleurement était déjà beaucoup pour lui. Enfin il pouvait goûter la texture délicate de ses lèvres et le garder comme un merveilleux souvenir. Enfin, il n’y avait plus entre eux cette glace froide, empêchant de sentir la chaleur de cette bouche qui ne demandait qu’à être embrassée.  

Dire qu’il avait le droit à tout cela sans aucune conséquence. Après tout, ce n’était qu’un innocent baiser sous le gui et il comptait bien en profiter.  

Kaori était en plein rêve. Ryo était en train de l’embrasser. Elle avait toujours pensé que sentir ses lèvres sur les siennes serait comme un festival mais elle ne s’attendait pas à autant de douceur de la part de son partenaire. Elle se retenait de ne pas se blottir contre lui et l’enlacer tendrement, faire glisser ses mains dans la chevelure brune et en connaître enfin la texture soyeuse.  

Elle se retenait également de ne pas lui crier son amour. Elle savait pourquoi il l’embrassait et elle connaissait les raisons de son partenaire. Ce baiser n’avait aucune importance pour lui. Il l’embrassait juste pour savoir si la branche de gui fonctionnait. Elle décida néanmoins de savourer cet instant et ne pensa plus qu’aux lèvres de Ryo sur les siennes, tout en fermant les yeux.  

Mais, malheureusement, il recula bien trop vite et elle avait sur les lèvres un goût d’inachevé.  

Ryo, de son côté, regarda Kaori. Elle était magnifique comme cela. Les yeux clos et ses lèvres semblant quémander de nouveaux baisers. Il se retint pour ne pas fondre sur elle. Mais alors qu’il aurait voulu dire une phrase acerbe, pour bien montrer à Kaori à quel point ce baiser n’avait aucune importance pour lui, il lui dit d’une voix plus rauque qu’il ne l’aurait voulu :  

- Merci encore pour ton cadeau, partenaire.  

Kaori comprit que c’était fini et elle ouvrit les yeux.  

- De rien.  

Ryo ne sut pas pourquoi il lui dit :  

- Je n’ai pas de cadeau pour toi. Je suis désolé.  

D’une petite voix, la jeune femme lui répondit :  

- Ce n’est pas grave… Je l’ai eu mon cadeau de Noël, ne t’en fais pas.  

- Mais… je ne t’ai rien donné… s’exclama le brun.  

- Si… un baiser…  

Ryo se demanda s’il n’avait pas rêvé ces mots. Mais la rougeur envahissant le visage de sa partenaire ne lui laissa aucun doute. Kaori avait pris comme cadeau de Noël cet effleurement de leurs bouches. Et elle avait appelé cela un baiser ?  

Ce n’était pas possible ! Il avait une réputation à tenir. Kaori voulait un baiser comme cadeau et il allait le lui donner !  

- Tu veux un baiser pour Noël ? C’est ça ? dit le nettoyeur séducteur.  

- Mais je l’ai déjà eu ! s’exclama la jeune femme.  

- Tu as appelé cet effleurement un baiser ? Alors je me demande bien ce que tu vas penser de ça ?  

Et avant que la jeune femme n’ait eu le temps de dire quoi que ce soit, il la prit dans ses bras et posa ses lèvres sur celles de Kaori pour un brûlant baiser.  

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