Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 26 chapitres

Publiée: 01-05-19

Mise à jour: 26-05-19

 

Commentaires: 38 reviews

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DrameRomance

 

Résumé: NC-17 AU : Kaori et Ryo se rencontrent en pleine guerrilla. Quel sera leur avenir?

 

Disclaimer: Les personnages de "Lutter pour vivre, vivre pour lutter" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Lutter pour vivre, vivre pour lutter

 

Chapitre 7 :: Chapitre7

Publiée: 07-05-19 - Mise à jour: 07-05-19

Commentaires: Bonjour, la suite de l'histoire. Merci pour vos commentaires à tous. Eden, merci d'avoir partagé ton point de vue sur ce qui te choque dans cette histoire, la réaction de Kaori, le côté trop tendre de Ryo et la rapidité des choses. Je les entends même si je ne les partage pas totalement. KAori a une réaction incompréhensible pour une jeune fille de 17 ans, une réaction trop mure, c'est certain pour une personne normale mais pas pour elle, pas pour la jeune fille qui a suivi une tueur pour protéger son frère, qui a accepté par la suite de s'associer avec cet homme pour vivre en marge de la société. C'est un personnage qui est très fort dans la lecture que j'en ai. Elle a aussi, à mon sens toujours, un côté très instinctif et passionné qui vont guider ses actions, la pousser à faire confiance à un homme qu'elle ne connait pas et à la rendre amoureuse (comme l'ado qui a rencontré Ryo). Concernant Ryo, on sait qu'il est capable d'être tendre même s'il le cache bien : c'est un protecteur, l'homme qui va laisser un ado l'approcher, le tenir dans ses bras en sortant de l'attaque du malfaiteur qui voulait tuer le journaliste... Il est capable de s'émouvoir et de laisser entrer dans son monde quelqu'un qui n'a rien à y faire. Et oui le guérillero devrait vouloir se débarrasser de cette épine dans le pied tout comme Ryo aurait dû envoyer Kaori au loin à la mort de son frère mais s'il l'avait fait, pas d'histoire... Et on peut aussi comprendre, même si c'est rapide, qu'il soit un peu déboussolé par ses sentiments qu'il ne maitrise pas. Quant à la rapidité des choses, c'était un choix de ma part basé sur le fait qu'ils étaient dans un pays en guerre, avec une épée de Damoclès au dessus de la tête, la possibilité de mourir à chaque instant, ce qui pour moi exacerbe certaines envies et accélère les choses. MAis ce n'est qu'un parti pris de ma part. Voilà, je ne remets nullement en cause ce que tu as écrit, mais j'espère que ces explications éclaireront en partie l'histoire. Bonne lecture à tous

 


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Chapitre 7  

 

Silencieux, ils étaient tapis au sol à l’abri de hautes fougères. A deux mètres d’eux, défilait tout une troupe de militaires, une cinquantaine d’hommes qui marchaient les uns derrière les autres, fusil à l’épaule. Ryo les avait repérés dix minutes avant qu’ils n’arrivèrent sur eux. Ils n’avaient pas le temps de fuir car cet endroit de la forêt était trop découvert. En revanche, ils avaient eu le temps de trouver une cachette et à présent ils ne pouvaient plus qu’attendre qu’ils se furent suffisamment éloignés pour respirer et reprendre la route. Bien qu’anxieux, son visage était impassible. Il les observait et jetait de temps à autre un œil sur sa compagne. Il sentait son inquiétude mais elle se maîtrisait de mieux en mieux.  

 

Kaori sentait son coeur battre à tout rompre. Elle ne bougeait pas d’un pouce de peur de faire du bruit. Elle respirait par longues et lentes inspirations, ne sachant quoi faire d’autre pour maîtriser son corps. Il lui semblait loin le temps où ils avaient été cachés dans cette grotte. Cela faisait neuf, peut-être dix jours. Elle s’aperçut avec effroi qu’elle perdait la notion du temps. Les jours se suivaient et se ressemblaient tant… Ils marchaient, repéraient, remarchaient, se reposaient, mangeaient et reprenaient le cycle. Les gestes tendres se limitaient à quelques baisers ou caresses légères, loin de la passion qui les avait animés sous la cascade. Sans se mentir, le désir et les sentiments étaient bien présents dans leurs yeux quand ils se regardaient, mais ils ne pouvaient y laisser libre cours en étant ainsi à découvert.  

 

Ryo avait décidé qu’ils devaient rentrer au camp. Il avait accumulé assez de renseignements et devait les transmettre au groupe et plus précisément à son père. Lorsqu’il lui avait appris ses intentions, Kaori avait tressailli. Elle allait rencontrer celui qui avait élevé Ryo, celui qu’il considérait comme son père et elle devait l’avouer : elle était anxieuse. Pour détourner son attention, il lui avait fait miroiter le bon côté des choses selon lui : au camp, ils pourraient avoir un peu d’intimité et se retrouver… Elle avait ri car, en disant cela, il avait pris une tête de pervers qu’avait démenti la tendresse du baiser qu’il lui avait ensuite donné. Ils avaient donc pris le chemin du camp.  

 

Ce qu’ils n’avaient pas prévu, c’était la recrudescence de passage. Les militaires d’abord dont les effectifs avaient plus que doublé selon Ryo, les autres groupes de guérilleros également dont la violence avait également grimpé d’un cran. En conséquence, ils dormaient peu et mal, en permanence sur le qui-vive. Ryo était habitué à ce genre de situation mais il voyait que Kaori dépérissait. Elle mangeait peu, ce qui l’inquiétait. Elle avait l’estomac noué par le stress. Il avait noté que le temps commençait à virer, leur infligeant par moments de longues averses. Il craignait pour sa santé.  

 

Enfin tous les militaires furent passés. Ils attendirent encore un peu avant de se lever.  

 

- Ryo, dis-moi que c’est ta main qui remonte sur ma fesse, bien que je doute qu’il te soit poussé trois doigts supplémentaires..., souffla soudain Kaori d’une voix tendue.  

 

Il la regarda sans comprendre puis son regard descendit le long de son corps pour s’arrêter sur sa fesse.  

 

- Reste calme et ne bouge pas., murmura-t-il.  

 

Très doucement, il s’approcha et observa la bête. Tant qu’elle ne se sentirait pas menacée, la mygale ne ferait rien. Il sortit son couteau lentement, évitant de l’exposer à la lumière. Il prit le temps avant de passer à l’acte. Il n’aurait pas le droit à une deuxième chance… D’un geste preste, il se servit de la lame comme d’une balayette et expulsa la bête au loin. D’un bond, ils se levèrent tous les deux et Ryo enlaça Kaori qu’il voyait chanceler.  

 

- C’est fini. Elle est loin. Tu as réagi comme il fallait, mon ange., lui murmura-t-il pour la réconforter.  

- J’ai eu la trouille., dit-elle d’une voix tremblotante.  

 

Ils restèrent ainsi quelques instants de plus puis reprirent la route. De temps à autre, Ryo s’arrêtait et regardait les traces au sol. D’après lui, le camp n’était plus qu’à deux jours de marche. Au milieu de l’après-midi, la pluie se mit à tomber, transperçant leurs vêtements. La nuit tombant, ils s’arrêtèrent. Ils mangèrent des fruits et se reposèrent. Kaori avait froid et ne se sentait pas bien. Soudain, elle rendit tout son repas. S’inquiétant pour elle, il tâta son front et s’aperçut qu’elle avait de la fièvre. Ce n’était vraiment pas le moment d’être malade mais, avec tous les efforts qu’elle avait dû produire, ce n’était pas étonnant. Il la garda contre lui une bonne partie de la nuit, la laissant dormir pour reprendre des forces.  

 

Lorsqu’elle se réveilla le lendemain matin, la fièvre avait baissé mais elle se sentait nauséeuse et patraque. Ryo la força néanmoins à avaler un peu d’aliments qu’elle rendit aussitôt.  

 

- Je suis désolée., murmura-t-elle, honteuse.  

- Ca va. Prends ça. C’est de l’ipeca. Ca va soulager les vomissements mais n’en prend pas de trop sinon tu auras l’effet inverse., lui dit-il, en mettant un peu de poudre dans une bouteille avant de lui donner.  

 

Elle but le mélange en grimaçant.  

 

- Je peux en prendre combien ?  

- Une petite pincée trois fois par jour. Si tu en prends trop, tu t’en rendras vite compte. Tu te sens de reprendre la route ? On ne peut pas rester ici., lui expliqua-t-il, s’en voulant de lui infliger cela.  

 

Elle acquiesça et se releva. Elle avait du mal à tenir debout mais avança tout de même. Restant prudent, il veillait les alentours tout en gardant un œil sur elle. Il ne se sentait pas tranquille. Il avait un mauvais pressentiment. La voyant trébucher, il la rattrapa et, lorsqu’il se retourna la tenant par la taille, il trouva sur son passage cinq hommes armés et pas n’importe quels hommes : les hommes de Sandero. Il serra les dents : il savait ce qui l’attendait mais il n’avait pas peur pour lui. Il avait peur pour elle. Sandero était impitoyable, sadique. Il se fichait bien de savoir à qui il avait à faire : son plaisir était la torture.  

 

- Vous allez nous suivre gentiment., dit le chef du groupe.  

- Sois galant. Prends-la à bras. Ca t’évitera en même temps de faire quelque chose de stupide., lui ordonna-t-il.  

 

Ryo s’exécuta. Il préférait être celui qui s’occuperait d’elle plutôt que de savoir leurs sales pattes posées sur son ange. Il lui fallait aussi trouver un moyen de se sortir de là sans dommage surtout pour elle. Il avait déjà entendu les récits de ce que Sandero faisait aux femmes et, même en tant que guérillero, ça lui faisait froid dans le dos. Il sentit la tête de Kaori basculer dans son cou et resserra sa prise sur elle. Il devait la protéger de ce fou. Il osa un œil vers elle et la vit endormie d’un sommeil agité. Elle devait être épuisée. Ils marchèrent une bonne heure avant d’arriver au camp. Heureusement pour eux, la nuit tombait et Sandero, après être venu jeter un œil sur eux et plus particulièrement sur la jeune fille, décréta qu’il garderait cette récréation pour le lendemain. Ils furent jetés dans une cage. Kaori qui somnolait ne s’était pas vraiment rendue compte de la situation et se rendormit dans les bras de Ryo. Il l’examina brièvement et fut rassuré de voir la fièvre disparue.  

 

Elle se réveilla pendant la nuit et paniqua de se voir enfermée. Le guérillero la serra contre lui en lui expliquant la situation. Il ne voulait rien lui cacher : elle devait pouvoir se préparer à ce qui allait se passer. Leur seule chance de survivre et sortir de là était d’avoir la tête froide quand ils seraient au coeur de l’action. Elle devait donc évacuer tout le stress et toute la colère avant… Elle pleura, laissant l’angoisse sortir. Il la tint le temps nécessaire, ne trouvant pas les mots pour l’apaiser. Comment rassurer une jeune femme si droite qui allait être torturée et violée, probablement à plusieurs reprises ? Comment lui expliquer qu’elle n’était responsable en rien, que c’était juste l’oeuvre de la folie d’un homme ? Comment lui faire accepter que l’issue de tout cela serait probablement la mort ? Que leur chances de survie étaient maigres, quasi inexistantes ? Non, il ne trouvait pas les mots, alors il la tenait contre lui.  

 

Le petit matin arriva bien trop tôt. Un groupe d’hommes s’approcha, un sourire mauvais aux lèvres, et Ryo dut sortir. Il les suivit sans se débattre mais lentement, prenant le temps d’examiner son environnement et d’évaluer les possibilités. Il fut amené au centre du camp où soudain les hommes se ruèrent sur lui et le rouèrent de coups. Il tomba à terre, tentant de protéger sa tête, sentant les pieds et les poings s’abattre furieusement sur lui, sans répit. Il entendait au loin les cris déchirants de Kaori qui leur suppliait d’arrêter. Lorsqu’ils s’arrêtèrent enfin et le relevèrent sans ménagement, il regarda vers elle et la vit pliée en deux, vidant une nouvelle fois son estomac pourtant vide. Puis Sandero approcha et Ryo affronta son regard fou sans faillir.  

 

- Je crois que, toi et moi, on va bien s’amuser. Je suis sûr que tu as des choses à me raconter…, ricana-t-il, empoignant son couteau.  

 

Kaori se releva, affaiblie, et attrapa la bouteille d’eau avec l’ipeca. Ca lui avait fait du bien la veille, ça l’aiderait certainement aujourd’hui aussi. Portant le goulot à ses lèvres, elle en but une gorgée et grimaça. Toujours aussi infect, pensa-t-elle. Levant les yeux sur Ryo, elle vit avec horreur Sandero s’approcher couteau à la main de son homme. Elle se rappela de ce qu’il avait fait à Manuel et son coeur se mit à cogner très fort. Elle ne pouvait pas le laisser faire, elle ne pouvait pas regarder, elle ne pouvait pas…  

 

- Arrêtez !, hurla-t-elle de toutes ses forces.  

- Arrêtez ! Je… Je ferais tout ce que vous voudrez mais ne lui faites pas de mal., l’implora-t-elle, les larmes aux yeux.  

- Kaori, non !, cria Ryo, paniqué.  

 

Il préférait être torturé que la voir souffrir. Sandero le gifla violemment puis, le dédaignant, il s’approcha d’elle, la dévisageant. Elle était mignonne, pas du coin, ce qui le changerait un peu, jeune en plus… Il allait bien s’amuser…  

 

- Tout ce que je voudrais, tu es sure ?, lui demanda-t-il, un sourire sardonique aux lèvres.  

- Oui., répondit-elle sans hésiter.  

 

Il ouvrit la cage et la fit sortir. Lui prenant violemment le menton, il la dévisagea durement puis l’entraîna vers sa tente. Pris d’une soudaine inspiration, il s’arrêta et ordonna que le prisonnier fut également amené.  

 

- Lâche-la Sandero. Je te jure que je te tuerai si tu portes la main sur elle., vociféra Ryo.  

- Regarde ce que j’en fais de tes menaces., dit-il en prenant Kaori et l’embrassant de force.  

 

Elle sentit un haut le coeur la prendre et lutta pour ne pas lui vomir dessus. Elle se dit que le médicament mettait du temps à agir. Le médicament… Une folle idée lui vint… La lâchant, il la traîna dans sa tente et l’expédia à l’intérieur. Elle jeta un rapide coup d’oeil et se retint de sourire. Ryo fut installé, les mains attachées dans le dos à l’entrée de la tente. Il était furieux mais ne voulait pas excéder Sandero de peur qu’il ne fit du mal à Kaori. Le chef renvoya ses sbires dehors puis se tourna vers la jeune fille qui le regarda terrifiée.  

 

- A nous deux ma jolie., dit-il en défaisant sa ceinture.  

- Je… s’il vous plaît, j’ai soif. Je peux avoir quelque chose à boire ?, lui demanda-t-elle, les larmes aux yeux.  

- Il y a une bouteille derrière toi ma grande, après je te donnerai autre chose à boire si tu en veux plus…, lui proposa-t-il d’une voix malsaine.  

 

Elle ne comprit pas vraiment l’allusion mais, à voir la tension de Ryo, ça ne devait pas être très catholique. Elle attrapa la bouteille de whisky, se tourna et l’ouvrit. Elle fit semblant de boire et, faisant pour la refermer, réussit à glisser la poudre d’ipeca que Ryo lui avait donnée dans la bouteille.  

 

- File-moi la bouteille, ma jolie, et viens ici.  

 

Elle lui tendit la bouteille qu’il porta à ses lèvres goulûment, tout en tenant Kaori et lui massant un sein très rudement. Elle grimaça sous la douleur qu’il lui infligeait. Ryo était pâle de rage. Il ne pouvait rien faire pour le moment. Discrètement, il défaisait les liens de ses poignets qui étaient bien serrés. Il ne pouvait que regarder Sandero tripoter son ange qui essayait de s’écarter de lui tant qu’elle le pouvait.  

 

Bon sang, il avait dit que les effets étaient rapides. C’était quoi rapide pour lui ? Trois heures ? Dans trois heures, il n’y aurait plus rien à faire. Elle y serait déjà passée. Elle sentit la panique monter. Elle ne voulait pas être violée par cet homme, ni aucun autre.  

 

- T’es trop habillée., dit-il, s’attaquant à la boutonnière de son short.  

 

Soudain, il stoppa et blêmit. Il eut à peine le temps de se retourner qu’il se mit à vomir. Au même moment, Ryo avait enfin réussi à se libérer. Kaori se rapprocha de lui, effrayée du résultat de son action, surtout lorsqu’une odeur pestilentielle se répandit dans la tente, signe que non seulement il vomissait mais ses intestins se vidaient également. Voyant que personne n’arrivait, Ryo prit la main de Kaori et se dirigea vers le fond de la tente. Prudemment ils passèrent sous la toile et, personne n’étant en vue, ils s’enfuirent à toute allure dans la forêt. Rapidement, il bifurqua pour tenter d’égarer leurs poursuivants car il ne doutait pas que bientôt ils seraient pourchassés sans relâche.  

 

Ils entendirent peu après des cris et des coups de feu derrière eux. Les imbéciles tiraient à tout va sans avoir de réelle cible en vue. Avisant un ceiba, Ryo fit monter Kaori. Il s’allongea à ses côtés et l’observa rapidement, jugeant son état préoccupant : malgré ses joues rougies par l’effort, elle était livide. Elle ne pourrait pas courir aussi intensément pendant de longues périodes.  

 

- Repose-toi un peu., lui murmura-t-il.  

 

Elle acquiesça et posa son front contre ses mains, tentant de lutter contre les étourdissements qui la prenaient. Elle sentait son coeur battre fort dans sa poitrine et ses oreilles bourdonnaient. Elle n’était vraiment pas au mieux de sa forme…  

 

Ils entendirent passer un groupe d’hommes sous eux. Ryo espérait qu’aucun n’irait vérifier les arbres. Il n’avait plus d’arme pour les défendre. Ils n’avaient plus d’eau ni vivres non plus. Il allait devoir faire le nécessaire pour qu’ils puissent tenir jusqu’à leur arrivée au camp. Une bonne heure après, ils descendirent et reprirent prudemment la route. Ils eurent à peine le temps de se cacher lorsqu’un groupe d’hommes arriva et les dépassa sans les remarquer, furieux de s’être fait distancer.  

 

Ils marchèrent ainsi pendant le reste de la journée et une bonne partie de la nuit, faisant de courtes pauses. Quand Kaori s’effondra et fut incapable de se relever tellement elle était à bout de forces, ils s’arrêtèrent pour dormir un peu. Au petit matin, ils reprirent la route.  

 

D’après ses calculs, le camp n’était plus qu’à une bonne journée de marche. Jetant un œil à sa compagne, il se demanda si elle aurait la force de marcher encore autant de temps. Elle était exténuée, avait du mal à tenir debout. Bien qu’elle n’ait rien avalé, elle avait encore des nausées et parfois vomissements, ce qui l’inquiétait. Il espérait ne pas l’avoir intoxiquée avec les fruits qu’ils avaient mangés… Malgré tout, elle ne disait rien et ne se plaignait pas. Elle ne demandait pas à s’arrêter : c’était son corps qui lâchait ou lui qui imposait. Elle l’impressionnait par son abnégation, son courage.  

 

Après une énième crise de nausées, il se tenait près d’elle cherchant à la soutenir.  

 

- Tu as encore de la poudre d’ipeca ?, lui demanda-t-il, pour lui préparer une décoction qui la soulagerait un peu.  

- Non, j’ai tout versé dans le whisky., répondit-elle, réprimant un soupir de fatigue.  

- Je comprends mieux maintenant., dit-il avec un léger sourire auquel elle tenta en vain de répondre.  

 

La soutenant, ils se relevèrent et reprirent la marche péniblement. Ryo regardait à droite et à gauche. Il était étonné de n’entendre aucun signe de reconnaissance de la part de ses camarades. En général, à cette distance du camp, il y avait déjà quelqu’un qui surveillait. Avec l’augmentation des troupes, ils avaient certainement réduit le périmètre… Il s’arrêtèrent un peu à la tombée de la nuit, le temps de se reposer.  

 

- On est bientôt arrivé, mon ange., la rassura-t-il.  

- D’accord., murmura-t-elle, posant la tête contre son épaule.  

 

Il sentit rapidement qu’elle s’était endormie. L’allongeant pour poser sa tête sur ses jambes, il la regarda dormir un long moment. Il avait pensé que le fait de passer à l’acte avec elle ferait disparaître ce qu’il ressentait pour elle mais il s’était trompé. Chaque jour qui passait semblait rendre ses sensations plus fortes et il s’en émerveillait. Elle lui faisait découvrir des aspects de lui qu’il ne se connaissait pas comme le fait de vouloir la protéger au péril de sa vie, de vouloir passer toujours plus de temps avec elle, de vouloir être tendre avec elle, de penser à elle plutôt qu’à lui, à eux plutôt qu’à lui… Tout cela était nouveau.  

 

Il se demandait comment elle s’adapterait au camp. Elle était si douce et si adorable… Tout se passerait bien. Kaïbara serait peut-être furieux au départ qu’il l’eut amenée mais il comprendrait. Après tout, elle le rendait heureux. Il se rendit compte qu’il ne lui avait pas vraiment parlé des personnes qu’elle rencontrerait là-bas. Il aurait peut-être dû mais maintenant il était trop tard. Elle apprendrait à les connaître sur place.  

 

Il la réveilla un peu plus tard dans la nuit et ils reprirent la marche. Au petit matin, ils arrivèrent enfin sur les lieux.  

 

- C’est sommaire mais ce sera toujours plus confortable que les semaines qu’on vient de vivre, tu verras., lui dit-il en débouchant sur le camp…  

 

Ou plutôt ce qu’il en restait : les traces de foyers éteints, la végétation reprenant vie là où les tentes avaient été plantées, les animaux venant glaner les restes de nourriture… Ryo regarda, médusé, tout autour de lui. Que s’était-il passé ? Il avança lentement et vit les traces d’un départ précipité. Il sentit une main entourer son bras et se tourna vers Kaori.  

 

- Ca va ?, lui demanda-t-elle, d’un petite voix.  

- Je… je pensais être enfin rentré…, répondit-il.  

 

Elle l’entoura de ses bras en signe de soutien. Il n’arrivait pas à y croire. Il regarda Kaori et se reprit. Elle comptait sur lui, elle avait besoin de lui, besoin de soins, d’un vrai repas et de repos… Il ne pouvait pas s’appesantir.  

 

- Va te mettre à l’abri dans le coin là-bas. Je vais essayer de retrouver leur piste. Je ne serais pas long.  

 

Elle fit ce qu’il lui demandait, ne souhaitant pas être encore plus un poids pour lui. Elle savait qu’elle l’avait retardé et peut-être que si elle n’avait pas été là, il serait arrivé à temps… Elle s’assit à l’abri du fourré et attendit patiemment qu’il vint la retrouver. Elle tourna soudain la tête vers la forêt. Elle avait la désagréable sensation d’être épiée. Ne voyant rien, elle tenta de repousser ce malaise et le mit sur le compte de la fatigue. Elle posa le menton sur ses genoux et ferma les yeux, appréciant le calme des lieux.  

 

Ryo parcourut le périmètre du camp méticuleusement. Il suivait une à une les pistes qu’il trouvait revenant souvent sur ses pas quand elles n’aboutissaient pas. Il s’aperçut soudain que le soleil était haut dans le ciel. Il n’avait pas vu le temps passer et Kaori devait s’inquiéter de son absence. Il hâta le pas, espérant qu’il ne lui fut rien arrivé. Il ne se le pardonnerait jamais sinon. Elle était tellement faible ces derniers jours qu’il doutait qu’elle fut en mesure de se défendre. Repassant dans le camp, il se demandait ce qui avait pu provoquer le départ précipité de son groupe. Le fait qu’il n’y ait plus rien était un bon signe, car s’ils avaient été arrêtés, les militaires n’auraient pas pris la peine de tout démonter… Mais tout de même ça l’intriguait.  

 

Il arriva bientôt en vue du fourré où il lui avait conseillé de se réfugier. Il la vit, recroquevillée, les yeux fermés. Elle lui sembla si fragile sur le moment. Un mouvement furtif derrière elle attira son attention et il sentit son sang se glacer dans ses veines. Il s’avança discrètement vers elle tentant de se cacher de l’assaillant. Soudain, il entendit un cri. L’homme venait de fondre sur Kaori.  

 

Elle se sentit projetée au sol et regarda avec étonnement celui qui se tenait au-dessus d’elle. Longeant son bras, elle vit le couteau qu’il tenait au dessus d’elle et écarquilla les yeux d’effroi. Elle sentait son coeur battre de manière désordonnée. Elle n’arrivait plus à réfléchir de manière cohérente. Où était Ryo ? Ce cauchemar n’aurait-il donc jamais de fin ? Soudain furieuse, elle repoussa l’homme de toutes ses forces et réussit à le faire basculer. Les quelques prises que Ryo lui avait enseignées associées aux cours d’autodéfense dispensés au lycée portaient leurs fruits. Surpris, l’assaillant baissa la garde et elle se retrouva sur lui, le couteau en main. Cependant, ce faisant, elle avait puisé dans ses dernières forces. Elle sentit son corps s’affaisser et perdit connaissance, retombant lourdement sur lui.  

 

Le sang de Ryo ne fit qu’un tour lorsqu’il vit l’homme menacer Kaori avec son couteau. S’il avait eu une arme à ce moment-là, nul doute qu’il lui aurait mis une balle en pleine tête pour avoir osé toucher à son ange. S’approchant, il voyait la panique sur le visage de la jeune femme mais il était encore trop loin pour pouvoir atteindre son agresseur même avec un caillou. Lorsqu’il la vit le retourner comme une crêpe malgré leur différence de poids, il se demanda comment elle avait réussi cet exploit mais comprit bien vite en la voyant s’effondrer juste après. Elle était allée puiser au plus profond d’elle-même.  

 

Quand il arriva enfin près d’eux, l’homme ne bougeait plus. L’avait-elle tué ? Il espérait que non car elle ne supporterait certainement pas les conséquences de son acte… Il vit la main de l’homme se lever mais bien vite retomber : Kaori le bloquait de tout son poids. Il avisa une pierre et la ramassa pour s’en servir d’arme, puis s’approcha et s’arrêta à hauteur de ce couple enlacé. Il croisa les yeux de l’homme qui s’écarquillèrent de stupéfaction... 

 


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