Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 26 chapitres

Publiée: 01-05-19

Mise à jour: 26-05-19

 

Commentaires: 38 reviews

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DrameRomance

 

Résumé: NC-17 AU : Kaori et Ryo se rencontrent en pleine guerrilla. Quel sera leur avenir?

 

Disclaimer: Les personnages de "Lutter pour vivre, vivre pour lutter" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Lutter pour vivre, vivre pour lutter

 

Chapitre 10 :: Chapitre 10

Publiée: 10-05-19 - Mise à jour: 10-05-19

Commentaires: Bonjour, la suite. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 10  

 

Il était parti… Sentant le vide s’installer en elle, Kaori fixait la toile de la tente au dessus d’elle. Après deux semaines au camp, Ryo était reparti en mission, seul. Il devait revenir d’ici deux à trois semaines, s’il revenait… Elle se secoua mentalement : il reviendrait. Il lui avait promis. Sous le regard désapprobateur de son père, il l’avait soustraite hier matin de ses corvées et avait passé le reste de la journée et toute la nuit à lui montrer et lui dire à quel point il l’aimait. Autant dire que ce matin elle se sentait fourbue et courbaturée mais ce n’était rien comparé à la tristesse et la solitude qui l’envahissaient. Soupirant, elle se leva, s’aspergea le visage d’eau et s’habilla. Elle rejoignit Pia qui préparait du café.  

 

- Ca va ma belle ?, lui demanda-t-elle avec sollicitude.  

- Ryo est parti au petit matin…, murmura Kaori, la voix étranglée.  

- Il va falloir t’habituer. Tu vas voir, ça va passer vite. Tu seras aux plantations aujourd’hui. Ce soir, tu seras tellement fatiguée que tu dormiras comme un bébé. Quoique à voir ta tête, tu n’as pas dû dormir beaucoup cette nuit…, la taquina Pia.  

 

Kaori rougit et ne répondit pas, ce qui fit rire son amie. En signe de repentir, elle lui tendit une tasse de café qu’elle accepta avec gratitude. Bientôt tout le camp fut levé et les hommes défilèrent pour le repas du matin qui se composait de fruits et café. Jack s’approcha de Kaori.  

 

- Alors prête à passer les prochaines nuits sous ma tente, jeune fille ?, lui demanda-t-il, un grand sourire aux lèvres.  

- Oui., bafouilla-t-elle, rougissante, sous le regard amusé de Pia et Jack.  

 

Heureusement que Ryo l’avait prévenue, sinon elle n’aurait vraiment pas su où se mettre. Elena, non loin, l’entendit et s’esclaffa haut et fort.  

 

- Ca y est, les gars. Ryo commence à partager la marchandise. Ca sera bientôt votre tour.  

 

Bizarrement, aucun d’eux ne releva et tous baissèrent la tête. Ryo était un des leurs mais il avait été clair avant de partir : le premier qui toucherait à sa femme était mort. Tous le connaissaient assez bien pour ne pas vouloir avoir à faire avec lui.  

 

- La ferme, Elena !, lui intima Pia, le regard sévère.  

- Laisse-la dire, Pia. Je m’en fiche., répondit Kaori, magnanime.  

 

Voyant les autres femmes partir à la plantation, Kaori les suivit et s’attela à la tâche. La journée passa rapidement et, comme l’avait prédit Pia, elle ne tarda pas à s’endormir le soir. Ryo lui manquait énormément mais la présence de Jack la rassurait. Ils avaient passé plusieurs soirées à trois à discuter et avaient lié une amitié forte. Il la traitait un peu comme sa fille, n’avait jamais un geste ni même un regard déplacé envers elle. Les quelques fois où il lui avait dit qu’elle était jolie, il n’y avait aucune trace de concupiscence dans sa voix, juste une espèce d’admiration. Il la respectait. C’était le seul homme en dehors de Ryo auprès de qui elle se sentait en sécurité dans ce camp.  

 

Cinq-six jours passèrent ainsi sans heurts particuliers excepté les piques continuelles d’Elena. Kaori ne pouvait qu’admettre que, dans ce domaine, la jeune femme faisait preuve de beaucoup d’imagination. Entre bousculades, maladresses volontaires, moqueries et injures, elle avait su développer tout un arsenal d’attaques ciblées à son encontre. Ce qu’elle ignorait, outre Elena, était que l’indifférence qu’elle lui opposait agaçait prodigieusement la jeune femme, alimentant sa fureur.  

 

Le jour suivant, Pia n’eut d’autre choix que de les mettre à deux sur la corvée de repas. Chacune de son côté, elles épluchaient des légumes consciencieusement et, pour un camp d’une quarantaine de personnes, il y avait de quoi faire… Elena avait posé une énorme marmite sur le feu que Kaori avait rempli d’eau, la jeune femme refusant de faire des aller-retours avec des seaux remplis. Au fur et à mesure, elles ajoutaient les légumes dans le récipient. Elena ne se privait pas de parler en continu, de lancer des attaques à sa collègue et, prise d’une subite inspiration, entreprit de lui décrire toutes les fois où Ryo et elle avaient été intimes et ce, en long, en large et en travers. Kaori passait sa colère sur les légumes. Pour la première fois, elle envisagea d’utiliser son couteau pour un autre usage que la cuisine. Elle lui aurait bien coupé la langue à cette pouf… Elle se morigéna. Elle ne devait pas se laisser avoir. C’était tout ce que cherchait Elena.  

 

La japonaise se leva et jeta ses légumes dans la marmite, touillant le tout soigneusement. Elle avait fini. Maintenant il allait falloir attraper les poulets et les tuer. Elle grimaça à cette pensée. Elle fut sortie de ses pensées par des gouttes d’eau chaude qui atterrirent sur son bras.  

 

- Fais attention, Elena. Tu aurais pu me brûler., s’indigna-t-elle.  

- Désolée., lui répondit-elle, le regard démentant sa contrition.  

 

Elle se dirigèrent toutes deux vers l’enclos et entreprirent d’attraper les volatiles. Elena avait pris un couteau pour les tuer directement quand elle les attraperait. Kaori, elle, n’aimait pas sa façon de faire, trop dangereuse pour l’autre à son goût. Elle se concentrait avant de se lancer quand elle sentit une lacération sur son côté. Elle porta la main sur la zone et, lorsqu’elle la releva, vit le sang. Elle regarda Elena qui la regardait mauvaise.  

 

- Tu es folle ? Tu aurais pu me tuer., murmura Kaori, stupéfaite.  

- C’est mon intention. Un accident est si vite arrivé., cracha sa rivale.  

 

Elle se jeta sur Kaori, faisant glousser les poulets affolés. La jeune femme se protégea de ses bras, sentant la lame du couteau glisser sur son avant-bras. Elena se recula et revint à la charge à plusieurs reprises, la blessant à chaque fois. Kaori avait peur et n’avait rien pour se défendre. Elle se rappela des cours de Ryo mais, avec sa jupe, elle ne pouvait rien faire. Elle se prit les pieds dans les mangeoires des volatiles et atterrit sur le dos, douloureusement. Elena partit d’un rire sadique et profita de la situation pour se précipiter sur elle et en finir. Kaori fit la seule chose qui lui passa par la tête : elle mit ses pieds en opposition et, une fois à sa hauteur, propulsa Elena au-dessus d’elle en fermant les yeux. Le jeune femme, prise dans son élan, ne put rien faire et fit un vol plané au dessus de la clôture de l’enclos.  

 

Kaori se releva péniblement, se préparant à une nouvelle attaque, mais Elena ne se relevait pas. Elle s’approcha prudemment et la vit inconsciente, le couteau à un mètre d’elle. Elle tomba à genoux, essoufflée. Pia arriva une minute après, inquiète de ne pas les voir auprès du feu. Quand elle vit les vêtements ensanglantés de son amie, elle poussa un cri d’effroi qui fit arriver Jack et Shin.  

 

- Que s’est-il passé ?, demanda Jack en s’agenouillant près de Kaori.  

- Elle m’a attaquée. Elle… Elle n’est pas morte, hein ?, l’interrogea-t-elle, paniquée.  

- Non, elle respire encore., l’informa Pia.  

- Je t’emmène à l’infirmerie., lui proposa Jack en l’aidant à se lever.  

 

Shin regardait Elena, mécontent. Cette idiote avait eu une chance de régler le problème et elle avait échoué… Il réprima son envie de meurtre et se tourna vers Pia.  

 

- Va chercher deux hommes. Elena va être punie pour ce qu’elle a fait., lui ordonna-t-il d’une voix intransigeante.  

 

A l’infirmerie, Jack aida Kaori à s’asseoir sur un des lits. Le Professeur inquiet vint la voir de suite.  

 

- Qui t’a fait ça ?, lui demanda-t-il d’une voix où perçait la colère.  

- Elena., répondit Kaori, fatiguée par la descente d’adrénaline.  

- Enlève ton corsage et allonge-toi. Je vais chercher de quoi panser tes blessures.  

- Je te laisse Kaori, je vais aller te chercher des vêtements propres., lui dit Jack, ne souhaitant pas brusquer sa pudeur.  

- Merci.  

 

Grimaçant à cause de la douleur des blessures à ses bras, elle déboutonna le chemisier et l’enleva puis s’allongea. Le Professeur revint peu après avec des flacons et des bandes. Il examina la profondeur des blessures pour commencer.  

 

- La bonne nouvelle, c’est qu’elles ne sont pas préoccupantes. La mauvaise, c’est que je vais quand même devoir te faire des sutures et que je n’ai rien pour t’anesthésier. Tu es prête ?, lui demanda-t-il.  

- Quand il faut, il faut., répondit-elle, anxieuse.  

 

Le praticien prit une bouteille de désinfectant et l’ouvrit mais stoppa son geste :  

 

- Ah zut elle n’est plus bonne., dit-il en la reposant sur le lit.  

 

Il partit en chercher une autre. La bouteille était mal refermée et commençait à fuir sur sa jupe donc Kaori la prit et la referma. Par curiosité, elle regarda la date de péremption : avril 1984.  

 

- Professeur, les médicaments sont bons jusque fin du mois, il me semble. Il n’y a pas de souci non ?, cria Kaori à son attention.  

- Nous sommes le 4 mai. On a beau être en pleine guerre, je ne laisserai pas passer…, répondit-il en revenant.  

- Le 4 mai ? Déjà…, murmura Kaori.  

 

Cela faisait donc près d’un mois et demi qu’elle était dans cette jungle, un mois et demi que son frère se faisait du mouron pour elle, un mois et demi d’enfer, un mois et demi de paradis aussi, un peu plus d’un mois qu’elle était devenue une femme entre les bras de l’homme qu’elle aimait… Elle se sentit pâlir…  

 

- Oh mon dieu…, laissa-t-elle échapper.  

- Désolé, si ça pique un peu., s’excusa le Professeur en tamponnant les plaies avec un coton imbibé de désinfectant.  

- Non, ça va Docteur.  

- Arrête de bouger les bras, Kaori. Que fais-tu ?  

- Je compte., murmura-t-elle perdue.  

 

Il la regarda bizarrement. Etait-ce le choc ? La fatigue ? Il nota sa pâleur, son regard anxieux. Elle semblait perdue dans ses pensées. Il reprit le nettoyage des plaies et profita de sa concentration pour avancer et commencer les sutures. Prise dans ses pensées, elle ne sentit pas les premiers points.  

 

Quand elle s’en rendit compte, elle réprima les cris de douleur, attrapant avec la main opposée à celle qu’il traitait l’étoffe de sa jupe.  

 

- Que comptais-tu, Kaori ?, lui demanda-t-il pour essayer de dévier ses pensées de la douleur.  

- Le nombre de semaines qui s’étaient écoulées depuis…, elle s’interrompit ne pouvant retenir le cri qui naissait.  

- Depuis quoi ?, l’incita-t-il à continuer, compatissant.  

- Depuis mes dernières règles., murmura-t-elle, les larmes au bord des yeux.  

 

Il suspendit son geste un moment, sentant la bombe sur le point d’exploser.  

 

- Combien ?  

- Sept, sept semaines., répondit-elle, d’une voix tremblante.  

- Depuis combien de semaines as-tu des rapports avec Ryo ?, l’interrogea-t-il.  

- Cinq semaines.  

- Très bien. Je finis tes sutures et, si tu le souhaites, je t’examine après.  

 

Elle l’observa anxieuse. Le Professeur n’était pas vraiment l’homme à qui elle voulait confier son intimité, ayant déjà eu plusieurs gestes déplacés à son encontre, mais c’était le seul médecin du camp.  

 

- Je ne ferai rien de déplacé, Kaori. Jamais quand on parle de médical., la rassura-t-il.  

- Très bien. Je… J’ai besoin de savoir., répondit-elle.  

 

Il reprit les sutures de ses diverses plaies. La douleur devenant trop intense, elle s’évanouit et il termina sa tâche. Elle se réveilla un quart d’heure après et, anxieuse, se demandait s’il l’avait examinée pendant qu’elle était inconsciente.  

 

- Tu es réveillée ? C’est bien. J’ai fini les sutures et j’attendais que tu te réveilles pour faire le deuxième examen. Tu veux toujours ?, lui demanda-t-il.  

- Oui., souffla-t-elle, anxieuse.  

 

Il lui indiqua la position dans laquelle elle devait se mettre et procéda à l’examen. Cinq minutes plus tard, il retira ses gants et s’assit à ses côtés.  

 

- Tu es enceinte, Kaori. Certainement depuis vos premiers rapports. Je ne peux pas être plus précis sans écho ni prise de sang.  

- J’attends un bébé…, murmura-t-elle, sans y croire.  

 

Elle posa la main sur son ventre plat. Elle portait le fruit de leur amour, un petit être mi-lui, mi-elle qui grandissait en elle. Après l’anxiété, elle sentit le calme l’envahir. Un bonheur sans limite irradia dans tout son corps.  

 

- Kaori, tu dois réfléchir à ce que tu veux faire. Avoir un bébé dans ces conditions peut être extrêmement dangereux pour toi et lui. Si tu veux arrêter cette grossesse, on peut le faire., l’informa-t-il.  

 

A ces mots, la colère l’envahit et elle lui décocha un regard noir qui le fit frémir. Elle écarta la couverture sur elle et se leva.  

 

- Vous ne toucherez pas à mon enfant., gronda-t-elle.  

- Je le veux ce bébé. Je ne tuerai pas l’enfant de l’homme que j’aime.  

- Très bien. Kaori, rallonge-toi, s’il te plaît. Repose-toi encore un peu. On fera le maximum pour que tout se passe bien. Je te le promets., la rassura-t-il.  

 

Elle le jaugea durant une minute puis se rallongea docilement. Sans s’en rendre compte, elle s’endormit au bout de quelques minutes. Jack et Pia arrivèrent une demie heure plus tard ramenant des vêtements propres à Kaori. Devant eux, il donna des instructions pour que Kaori ne fut pas amenée à faire des tâches nécessitant de porter des charges ou encore de travailler aux plantations sous peine de voir ses sutures se déchiraient ou ses blessures s’infectaient. Il n’évoqua pas sa grossesse mais lui demanda de venir chaque jour matin et soir pour refaire les pansements.  

 

Ils repartirent à trois de là, Kaori entourée de ses amis. Ryo lui manquait. Elle aurait aimé le voir à ce moment-là. Elle voulait lui annoncer qu’il allait être père, lui dire qu’elle l’aimait.  

 

Au même moment à des kilomètres de là, Ryo courait dans la forêt poursuivi par une dizaine d’hommes qui lui tiraient dessus. Il avait été repéré et s’était enfui à toutes jambes. Il était épuisé et rêvait de se retrouver auprès de sa femme. Une semaine sans elle, c’était bien trop long. S’il ne parvenait pas à s’échapper, ce serait l’éternité et Kaïbara qui lui ferait subir l’enfer. Pris d’un regain d’énergie, Ryo monta dans un arbre et se cacha dans le feuillage dense. Il regarda les hommes passer sous lui deux minutes après. Les laissant s’éloigner, il se reposa un peu, laissant à son coeur la possibilité de reprendre un rythme normal, puis il redescendit et s’enfonça dans la forêt. Il avait trois jours de marche devant lui avant de regagner le camp…  

 

Jack observa Kaori pendant tout le repas. Malgré l’expérience qu’elle avait vécue, elle semblait sereine. Cette petite l’étonnait par sa force de caractère. Il se demanda quel était son parcours, comment une fille qui avait grandi dans un monde loin de la guerre pouvait s’adapter aussi aisément dans son monde. Il se demandait si Rosemary aurait réussi à le faire, si elle allait bien. Sa fille lui manquait. Cela faisait un an maintenant qu’il ne l’avait plus vue…  

 

- Comment tu te sens, Kaori ?, lui demanda Jack au moment où ils se couchaient.  

- Bien., répondit-elle simplement, un léger sourire aux lèvres.  

- J’ai hâte de revoir Ryo. Il me manque., ajouta-t-elle, une lueur triste mais néanmoins douce brillant dans ses yeux.  

 

Cette lueur de douceur le ramena des années en arrière. Elle était spéciale et il se souvenait quand il l’avait vue la dernière fois : dans les yeux de sa femme, lorsqu’elle attendait leur bébé. Quelque chose se noua au fond de lui. Il n’osait pas lui poser la question car il ne voulait pas être le premier à savoir. Il se promit seulement de continuer à veiller sur elle même lorsque Ryo serait là. Dans le camp, ce ne serait pas le premier bébé à naître mais ce serait le premier bébé issu d’un amour fort entre deux personnes. Ce symbole méritait d’être protégé. Il la regarda s’endormir et la suivit peu après.  

 

Deux jours plus tard, alors qu’elle préparait le repas du soir, Kaori fut appelée par Kaïbara. Anxieuse, elle lissa sa jupe sur son ventre même si elle savait que sa grossesse n’était pas encore visible. Elle se dirigea la tête haute vers la tente du chef et y pénétra après y avoir été invitée. Il l’attendait nonchalamment assis sur le bord de la table. D’un sourire qui se voulait chaleureux, avec peu de succès, il la fit approcher.  

 

- Je souhaitais prendre de tes nouvelles. Comment vas-tu ?, demanda-t-il d’une voix posée.  

- Mieux merci. Le Professeur me soigne bien., répondit-elle sur la défensive.  

- C’est l’un des meilleurs. Nous avons de la chance de l’avoir avec nous. Approche, assieds-toi, Kaori., l’invita-t-il.  

 

Elle prit place à la table, méfiante. Il s’assit à côté d’elle et lui versa un verre de rhum.  

 

- Santé !, dit-il en levant son verre.  

- Désolée, je ne bois pas d’alcool.  

- Trempe les lèvres. Tu ne voudrais pas m’offenser ?  

- Pas d’alcool. J’ai des principes., lui asséna-t-elle, plus sèchement qu’elle ne l’aurait souhaité.  

- Tes principes t’autorisaient à suivre un inconnu en pleine forêt ?, lui demanda-t-il en se penchant dangereusement vers elle.  

 

Elle se leva pour s’éloigner de lui mais il la suivit.  

 

- Tes principes t’autorisaient à coucher avec un inconnu ?, continua-t-il.  

- Je… je ne couche pas avec Ryo. On s’aime. C’est différent., se justifia-t-elle.  

- Tu l’aimes ? Vraiment ? Qu’est-ce qu’une petite idiote dans ton genre connaît de l’amour ?  

- Certainement plus que vous ! Je le respecte ! Je le laisse libre de ses choix !  

- J’en ai fait un homme, un vrai. Tu as dû t’en rendre compte, non ? Ose me dire que tu n’as pas pris ton pied lorsqu’il t’a pris ta virginité ? Parce que tu étais vierge, n’est-ce pas, quand il t’a prise la première fois ?, lui cracha-t-il au visage, la prenant par le bras.  

 

Kaori était blême de rage et de peur mêlées. Le regard qu’il lui lançait était celui d’un fou furieux. Elle essayait d’échapper à son emprise mais n’y arrivait pas. De sa main libre, Kaïbara ouvrit sa chemise dévoilant sa poitrine enserrée dans son soutien-gorge. Il jeta un regard appréciateur sur les courbes avantageuses et tira d’un coup sec sur le tissu restant mettant à nu ses seins. Kaori hurla de terreur.  

 

- Ne faites pas ça ! Laissez-moi ! Ryo…  

- Pour Ryo, tu vas te taire et te laisser faire. Tu vas ouvrir grand tes cuisses et accueillir son cher papa. Tu te plieras à toutes mes volontés et n’en soufflera pas un mot à qui que ce soit. Si tu ne le fais pas, je ferai de ta vie un enfer et enverrai Ryo en mission tout le temps de sorte que tu ne le verras plus. J’en profiterai alors pour me satisfaire et te donnerai ensuite à tous les hommes du camp.  

 

Il prit un de ses seins dans sa main et le malaxa durement, lui arrachant un gémissement de douleur. Puis il la jeta sans ménagement sur le lit et se mit entre ses jambes remontant sa jupe. Pleurant, Kaori se débattait du mieux qu’elle pouvait. Elle ne voulait pas connaître l’horreur d’un viol, elle ne voulait pas risquer la vie de son bébé, elle ne voulait pas voir la honte dans le regard de Ryo… Elle criait, le suppliait de ne pas faire ça, de la lâcher. Elle réussit à lui donner un coup de genou dans les côtes et, en représailles, il la gifla du revers de la main violemment, lui ouvrant la lèvre.  

 

Alors qu’il ouvrait son pantalon sous le regard effaré de la jeune femme, Jack entra essoufflé dans la tente de Kaïbara. Ce qu’il vit le laissa pétrifié l’espace d’un instant puis son sang ne fit qu’un tour. Il attrapa son ami par le dos et l’envoya voler dans les airs. Il dégaina son pistolet et le dirigea vers lui, le tenant en joue.  

 

- Ne bouge pas de là. Kaori, rhabille-toi et viens ici., lui ordonna-t-il, d’une voix qui ne souffrait aucune contradiction.  

 

Répondant à son autorité, elle s’exécuta et se releva difficilement. Elle referma sa chemise et se réfugia derrière Jack.  

 

- Ne t’avise plus jamais de lever la main sur elle, Shin. Ce que tu viens de faire est impardonnable.  

- Je n’ai pas d’ordre à recevoir de toi, Jack. C’est à cause d’hommes trop sentimentaux comme toi et Ryo qu’on perdra la guerre., répondit Kaïbara.  

- C’est à cause d’homme comme toi qu’on est en guerre. Ne t’approche plus d’elle.  

 

Jack recula, faisant barrage entre Kaori et Kaïbara. Une fois sortis, il la prit par les épaules pour l’emmener loin de là. Voyant les traces de sang sur ses pansements, il l’emmena chez le Professeur qui dut refaire plusieurs points de suture. Quand le praticien eut fini, Jack s’approcha de Kaori et s’assit à ses côtés, gêné.  

 

- Kaori, est-ce… est-ce qu’il a été au bout ?, lui demanda-t-il, les dents serrés.  

 

Elle secoua négativement la tête, les larmes coulant de ses yeux. Touché, il la prit dans ses bras et la berça pour l’apaiser. Quand il sentit son corps se faire plus lourd, il risqua un œil vers elle et vit qu’elle s’était endormie. Il la reposa sur le lit.  

 

- Elle peut rester ici cette nuit, Doc ?  

- Sans problème. Je reste avec elle jusqu’à ce que tu reviennes.  

 

Jack s’en alla et le Professeur s’approcha de Kaori. Il palpa son ventre et doucement, souleva la couverture et sa jupe pour voir si elle n’avait pas d’autres séquelles. Rassuré, il remit les tissus en place et la laissa dormir, s’asseyant à son bureau non loin. La nuit fut quelque peu agitée par les cauchemars de Kaori. Les deux hommes restèrent à ses côtés pour la rassurer.  

 

La journée qui suivit fut tendue au camp. L’altercation entre Shin et Jack avait laissé des séquelles et les deux hommes ne s’adressèrent quasiment pas la parole. Par mesure de sécurité, le Professeur avait décrété qu’elle resterait alitée toute la journée à l’infirmerie, prétextant que ce serait une bonne excuse pour la soustraire à la vue de Kaïbara. En fait, il voulait la garder en observation craignant une fausse couche suite au stress. Il n’avait pas prévu que sa patiente serait insupportable et dut lui trouver une activité. Il lui fit donc ranger les médicaments et tout le matériel médical. Elle lui posa des tonnes de questions sur les médicaments et leur usage. D’abord agacé, il finit par se prendre au jeu et lui répondit. La journée passa donc rapidement et sereinement à l’infirmerie. Cela faisait longtemps qu’il n’avait eu l’occasion de parler boutique avec quelqu’un d’intéressé.  

 

Le lendemain matin, Kaori retrouva Pia et l’aida à préparer le repas du midi. Elles discutaient calmement quand la jeune femme ressentit des picotements dans la nuque. Elle se sentait observée. Avec beaucoup d’appréhension, elle se retourna s’attendant à croiser le regard de Kaïbara ou Elena qui avait été libérée de sa détention… Elle fut happée par le regard gris foncé de Ryo. Sous le regard amusé de Pia, elle laissa tout tomber et courut dans les bras ouverts qui l’attendaient et se refermèrent sur elle. Ses lèvres fondirent sur les siennes dans un baiser passionné qui les laissa pantelant. Lorsqu’ils se séparèrent, Ryo regarda sa femme, heureux de la tenir dans ses bras.  

 

- Tu m’as manqué, Ryo., murmura-t-elle, les larmes aux yeux.  

- Toi aussi, mon ange. Je ne tenais plus loin de toi., lui dit-il en lui caressant la joue.  

- Qu’est-ce qui t’es arrivée ?, lui demanda-t-il, voyant l’hématome à sa lèvre.  

- R... Rien Ryo. Serre-moi., l’implora-t-elle.  

 

Il la serra contre lui, sentant sa chaleur contre lui, ce qui l’apaisa. Elle passa doucement les bras autour de son cou et le regarda droit dans les yeux.  

 

- Ryo, je… tu vas être papa., lui murmura-t-elle, le regard incertain.  

- C’est vrai ?, répondit-il, n’arrivant à y croire.  

 

Tout allait tellement vite depuis qu’ils s’étaient rencontrés. Elle lui avait déjà tellement donné depuis qu’ils étaient ensemble et là, c’était juste la cerise sur le gâteau.  

 

- Un bébé, Kaori ?  

- Oui. Dans huit mois, on aura un bébé.  

- Merci, mon ange. Merci., murmura-t-il, la soulevant dans ses bras pour l’embrasser.  

 

Ce faisant, il tira sur les points qu’elle avait à la hanche, ce qui lui arracha un gémissement de douleur. Il la reposa délicatement, interrogateur. Elle baissa les yeux : elle ne voulait pas briser ce moment entre eux.  

 

- Kaori, je t’ai fait mal ?  

- Non. J’ai été blessée. Mais ce n’est rien.  

- Ca fait beaucoup de rien., lui dit-il, n’aimant pas qu’elle lui cacha des choses.  

- Tu me dis la vérité ou je demande à Jack ?  

 

Elle inspira profondément. Leur relation n’était pas basée sur le mensonge. C’était à elle de lui dire même si ça lui faisait mal de se souvenir et de lui infliger cette douleur.  

 

- Elena a essayé de me tuer et j’ai été blessée aux bras et à la hanche. Ton père…, s’interrompit-elle, la gorge serrée par le regard furieux qu’il avait.  

- Mon père ?, l’incita-t-il à continuer en lui tenant les mains.  

- Il… il a essayé de me violer et m’a giflée.  

- Retourne auprès de Pia., lui ordonna-t-il, la voix dure.  

 

Elle baissa les yeux, pleurant, et se retourna. Il la rattrapa.  

 

- Ce n’est pas à toi d’avoir honte. Alors relève la tête et cesse de pleurer, mon ange., lui conseilla-t-il d’une voix tendre.  

 

Elle acquiesça et releva le menton avant de retourner auprès de Pia. Ryo chercha Elena et la vit au loin. Furieux, il la rejoignit. Lorsqu’elle le vit arriver le regard noir braqué sur elle, Elena tenta de fuir mais il la rattrapa rapidement. La prenant par le visage, il la força à le regarder dans les yeux.  

 

- Ne touche plus jamais à Kaori. La prochaine fois, je te tue., la prévint-il.  

 

Il la relâcha sauvagement et elle tomba lourdement par terre. Sans un regard, il se retourna et partit. Il pénétra dans la tente de son père.  

 

- Ryo, tu es de ret…, commença Shin mais il fut interrompu par le poing que son fils lui envoya en pleine figure.  

- Je t’avais prévenu de ne pas la toucher ! Comment as-tu pu faire une chose aussi ignoble ?!, hurla Ryo.  

- Je ne veux plus te parler. Je donnerai mes informations à Jack. Et tiens toi loin d’elle !  

 

Ryo ressortit de la tente, allant retrouver sa femme. Shin se releva, le regard lançant des éclairs.  

 

- Tu me le paieras, sale petite garce !  

 

Les deux tourtereaux se réfugièrent sous leur tente pour savourer leurs retrouvailles et la nouvelle vie qu’ils avaient créée. Le temps n’étant pas à la passion mais à la tendresse, Ryo posa la tête dans le cou de son ange, une main posée sur son ventre, et finit par s’endormir dans cette position sous le regard attendri de la jeune femme. Kaori se sentait apaisée et heureuse. Elle avait un moment craint qu’il ne voulut pas de ce bébé. Ils n’en étaient après tout qu’au début de leur relation. Peut-être n’était-il pas prêt… Mais non, il semblait heureux. Elle se sentait sur un petit nuage, à l’abri d’une bulle de bonheur malgré le monde sombre qui les entourait… 

 


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