Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Auteur: A. Dust

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 7 chapitres

Publiée: 07-01-22

Mise à jour: 25-02-22

 

Commentaires: 24 reviews

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HumourRomance

 

Résumé: Une boutique de lingerie dévalisée, des coupables introuvables, une policière en colère ...

 

Disclaimer: Les personnages de "Braquage à la Mokkorienner" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Braquage à la Mokkorienne

 

Chapitre 1 :: Chapitre 1 : Un simple cambriolage de boutique

Publiée: 07-01-22 - Mise à jour: 08-01-22

Commentaires: Bonjour à toutes et tous !

Alors ... Cette histoire est une spéciale dédicace à une très fidèle qui a partagé, un jour, un article sur un fait divers français : une boutique de lingerie fine avait été dévalisée par deux types ! Bien sûr, il n'en fallait pas plus pour nous lancer sur des divagations mokkoriennes qui ont planté une petite graine ... qui a germé ... qui a grandi ... et qui éclot aujourd'hui !
Donc, cette fois-ci, cette histoire, c'est la faute à la cocotte coco ! Et comme coco préfère les histoires avec de l'humour et de l'amour ... Et bah voilàààààààà !!!!!

Bonne lecture et au plaisir ! Et Bonne Nanée (comme écrit fiston !)

Et comme toujours : MERCI Cris ! Pour Tout-tout-tout ;-)

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7


 

 

Préfecture de Police de Tokyo - Bureau de Saeko Nogami - 8h04  

 

- "Il va me le payer cette fois !" S'exclama Saeko quand Kaori ouvrit la porte du petit bureau de l'inspectrice.  

 

Kaori se figea et répliqua calmement, intriguée de ne pas être saluée :  

- "Bonjour Saeko."  

 

La policière se tourna vers elle et lança un incompréhensible :  

- "Non mais j'y crois pas !"  

 

Kaori répliqua d'un ton narquois, piquée du manque de politesse inhabituel de la policière :  

- "Heuuu ... De rien, je t'en prie, c'est normal pour moi de venir aussi vite quand tu m'appelles à sept heures du mat' ..."  

 

Saeko lui répondit en lui signifiant de la main de refermer la porte derrière elle. Tout en s'exécutant, Kaori poursuivit sur le même ton ouvertement contrarié :  

- "Merci, moi ça va bien et toi ?"  

- "Pas bien. Je dirais même que ça ne va pas du tout !" Lui répondit l'inspectrice tout en tournant en rond dans son bureau.  

 

Elle avait obtenu le petit privilège d’avoir une pièce à elle quelques mois auparavant, récompense s'accompagnant d'une belle promotion pour avoir démantelé l'Union Teope, dangereuse organisation criminelle internationale.  

 

Depuis, cette pièce n'avait pas changé : un petit bureau blanc occupait presque toute la place, bien placé au milieu et parfaitement rangé. Il n'y avait là que son ordinateur trônant à côté du téléphone et un dossier, certainement l'affaire en cours responsable de l'état de rage de Saeko. Sur le mur derrière le fauteuil en cuir blanc de l'inspectrice, se trouvaient trois cadres bien alignés : son diplôme de l'Ecole de Police, son brevet de tir et sa médaille reçue en même temps que son bureau.  

 

Voilà pour ce qui était de l'ordre ... Pour le reste ....  

 

Saeko avait toujours refusé de prendre le temps de commander des étagères pour ranger ses dossiers, de ce fait, il y avait toujours des feuilles et des cartons qui s'amoncelaient en piles plus ou moins stables le long des murs.  

- "Il ne l'emportera pas au Paradis, ça crois-moi !" S'écria l'inspectrice en désignant de son ongle vernis de rouge le dossier posé bien en évidence sur son bureau. "Le magasin entièrement dévalisé ! Entièrement !!! Il y en a pour des centaines de milliers de yens de pertes !"  

 

Kaori s'avança vers le bureau et prit le dossier pour l'examiner mais l'inspectrice lui le retira immédiatement, feuilletant nerveusement les pages, tout en faisant les cents pas dans la petite pièce, frôlant de près les piles de dossiers, menaçant leur équilibre précaire sous le regard inquiet de Kaori qui demanda d’un ton professionnel :  

- "T'as trouvé quoi sur place ?"  

- "Que daaaaaalle !" S'exclama Saeko en revenant vers son bureau pour y lancer bruyamment le dossier avant de faire demi-tour en croisant les bras sur sa poitrine. "Et je ne trouverai rien puisque j'ai été démise de l'enquête ... "  

 

Kaori haussa un sourcil en regardant le dossier sur le bureau, préférant le laisser où il était pour le moment. Elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais se ravisa, laissant Saeko tempêter alors qu'elle avait recommencé à tourner en rond :  

- "Et, par-dessus le marché, Môsieur le Préfet me refourgue une enquête soi-disant pointue sur un trafic international de drogue tout à fait basique et insipide ... Tout ça parce qu'il me trouve trop impliquée émotionnellement ..." Elle se retourna vers son amie en pointant du doigt le dossier posé sur son bureau immaculé : "Mais bien sûr que je suis "émotionnellement impliquée" !!! Et pas qu'un peu ! Je veux à tout prix coincer celui qui a commis ce sacrilège !!! Car, c'est un sacrilèèèèèège !"  

 

Kaori glissa d'une voix :  

- "Calme-toi. Pourquoi tu te mets dans des états pareils pour un simple cambriolage de boutique ?"  

 

Saeko se figea sur place et se retourna lentement vers Kaori pour la dévisager, effarée :  

- "Un simple cambriolage de boutique ?"  

- "Bah oui ... tu l'as dit toi-même qu'il s'agit d'un magasin entièrement dév..."  

 

Elle fut interrompue par Saeko qui répéta :  

- "Un simple cambriolage de boutique ?"  

 

Kaori resta silencieuse, interloquée par la réaction de son amie qui répéta à nouveau :  

- "Un simple cambriolage de boutique ?"  

 

Saeko fit une nouvelle fois le tour de son bureau puis s'arrêta brutalement en face de Kaori pour répéter, les bras croisés sur la poitrine :  

- "Un simple cambriolage de boutique ?"  

 

Kaori s'éloigna un peu de son amie pour aller précautionneusement s'asseoir dans le fauteuil de l'autre côté du bureau, ne lâchant pas son amie du regard, méfiante. Apparemment, elle avait loupé quelque chose et craignait la colère qui allait vraisemblablement éclater car, quand Saeko répéta une nouvelle fois :  

- "Un simple cambriolage de boutique ?", sa voix était montée d'un octave.  

 

L'inspectrice revint se planter derrière son bureau et frappa des deux mains sur le bois laqué de blanc, elle s'appuya ensuite sur ses avant-bras pour se pencher vers Kaori, les yeux emplis de colère :  

- "Ce n'est PAS un simple cambriolage de boutique ..." gronda-t-elle.  

- "Ah ..." Répondit Kaori, ne comprenant toujours pas ce qui pouvait mettre l'inspectrice Nogami, habituellement toujours maîtresse d'elle-même, dans un tel état de rage et de nervosité.  

 

La jeune femme continua cependant d'une voix douce, espérant ramener ainsi la policière au calme :  

- "Si ce n'est pas un simple cambriolage de boutique, alors, dis-moi ce que c'est : meurtre, trafic, espionnage industriel, racket, contrebande ?"  

 

Saeko la dévisagea avec des yeux exorbités :  

- "De la contrebande ? Non mais ça va pas la tête !!! Non, non, non, ce n'est rien de tout ça ..."  

 

Brusquement, Saeko sembla abattue et elle se laissa tomber sans élégance aucune sur son fauteuil :  

- "C'est pas un simple cambriolage de boutique ... C'est LE cambriolage de LA boutique la plus ... la plus ... C'est ma boutique préférééééééée !!!" miaula-t-elle finalement en enfouissant son visage entre ses mains.  

 

Kaori préféra rester silencieuse et son amie poursuivit :  

- "C'est THE boutique de lingerie, Kaori ! Tu ne connais pas le magasin "Rêves de soie" ?"  

 

Kaori secoua la tête. Saeko la regarda, abasourdie et poursuivit, portée par son enthousiasme :  

- "C'est la boutique de tous tes rêves, ma chérie ! Non seulement, ils sont les seuls à faire des tailles supérieures à un bonnet D, mais en plus, ils ont une collection "à la commande" ... tu vois le genre ?"  

- "Pas trop mais c'est pas grave." Souffla Kaori en posant sagement ses mains sur les genoux. "Bon alors, qu'a-t-elle de spécial, cette boutique ?"  

 

Saeko continua avec empressement, les yeux pétillants d'allégresse :  

- "En fait, tu arrives, tu t'assois dans un fauteuil, ils te servent le champagne pendant que tu choisis sur catalogue le ou les modèles qui te plaisent. Ensuite, tu passes en cabine pour qu'ils prennent tes mesures et hop, trois à cinq semaines plus tard, tu as les sous-vêtements de tes rêves ! Couleurs, matières, tu choisis tout ... et en plus, ça te va tellement bien que tu as l'impression d'avoir une seconde peau ... de ne rien porter ... Pas de bretelle qui tombe, de bonnet qui baille ou d'armature qui serre, de culotte qui te rentre ... hum, hum, hum, tu vois ce que je veux dire ? Ahhhh, et, ils sont les seuls ici à travailler la soie sauvage ... tu as déjà porté de la soie sauvage ?"  

 

Kaori secoua la tête et Saeko s'adossa confortablement dans son fauteuil, tout en croisant les jambes. Elle rejeta la tête en arrière pour continuer, extatique :  

- "Haaaaannn ! C'est à mourir ! Je t'assure ! Il faut absolument que tu essaies ça une fois dans ta vie ! J'ai une nuisette en soie sauvage de chez eux ... L'enfiler, c'est déjà comme une caresse. La porter, ça frôle ton corps, c'est doux, c'est léger et c'est ... d'une sensualité incroyable ! Rien que d'en parler, j'en ai de frissons de ..."  

 

Devant le regard effaré de Kaori, Saeko se reprit brusquement, s'assit le dos bien droit dans son fauteuil, remit sa mèche de cheveux en place, joignit les mains devant elle et parla plus posément en regardant son amie légèrement par en-dessous, prenant un ton chargé de sous-entendus :  

- "Hier soir, c'est cette boutique qui a été entièrement dévalisée. Avec dans le lot, un ensemble en soie sauvage et dentelle de Calais, d'un noir si parfait qu'il en a des reflets bleutés, comme les plumes d'un corbeau …”  

- "Oh ..." Souffla Kaori alors que ses yeux commençaient à s'agrandir.  

- "Oui ... Commande personnelle que j'ai passée il y a de ça six semaines ..."  

- "Oh ..."  

- "... Et que j'attendais avec impatience ..."  

- "Oh ..."  

 

Saeko saisit à nouveau le dossier pour le faire claquer sur son bureau, cette fois juste devant le nez de Kaori qui avait maintenant les mains crispées sur les accoudoirs de son fauteuil. L'inspectrice ouvrit la première page et pointa des lignes sur le rapport officiel :  

- "Et d'après les premiers résultats de l'enquête, la serrure a été crochetée proprement, les alarmes neutralisées, aucune empreinte. Du vrai travail de pro ..." Souffla Saeko hargneuse, insistant sur le dernier mot tout en la regardant droit dans les yeux.  

 

Kaori serra un peu plus les accoudoirs, comprenant parfaitement où l'inspectrice voulait en venir ...  

- "Qu'est-ce qui te fait croire que ce n'est pas un vol lambda ?"  

- "Ce n'est pas un vol lambda ... Je ne comprends pas quel est l'intérêt de cambrioler une boutique de ce genre. Le recel de lingerie fine, excuse-moi, ne fait pas encore partie des moyens les plus faciles pour faire fortune. Les bijoux, les banques, les boutiques d'informatique, ça je comprends ... mais la lingerie ?"  

- "Et le contenu de la caisse ?"  

- "Le coffre-fort est intact. Il contenait toute la recette du mois. Des milliers de yens."  

- "Peut-être qu'ils n'ont pas réussi à le forcer et qu'ils se sont rabattus sur la marchandise."  

 

Saeko secoua la tête :  

- "Mon instinct me dit que ce n'est pas ça ..."  

- "Tu as d'autres indices ?" Murmura Kaori, visiblement sous le choc.  

- "Plus de cinq cents pièces de lingerie de luxe volatilisées ! Ça te va comme indice ?" S'écria Saeko.  

 

Kaori sursauta quand Saeko répéta en criant :  

- "Cinq -cents !!!"  

 

Un profond silence s'installa entre les deux femmes qui ne se quittaient plus du regard. Puis Kaori souffla :  

- "Oh ! Le ..."  

 

Blanche de rage, elle ne parvenait pas à exprimer toute la profondeur de sa pensée mais Saeko opina du chef. Elles se comprenaient :  

- "Ouais, Mademoiselle Makimura ... Je crois qu'il en est arrivé là ... Lui tout seul ou avec son double, là ... Je ne vois personne d'autre capable de faire quelque chose d'aussi débile ..."  

 

Saeko leva son poing serré et ajouta d'un ton déterminé, les yeux brillants de férocité :  

- "Et je te jure qu'il va me le payer ! Et pour ça, je vais avoir besoin de toi."  

 

Kaori renvoya un regard entendu à son amie quand celle-ci ajouta:  

- "J'ai les mains liées ici. J'ai donc besoin que tu mènes l'enquête."  

 

 

****  

Port autonome de Tokyo - Entrepôt numéro 4D -17h46  

 

Quelques heures plus tard, Kaori serrait le volant de la Mini à s'en faire mal aux doigts en soufflant :  

- "Je vous tiens, les deux pervers dégénérés ..."  

 

La traque avait été facile, finalement. Il lui avait suffi de quelques minutes pour réaliser qu'elle ne trouverait aucune trace du larcin de Ryo à l'appartement.  

 

Elle avait écarté immédiatement l'idée de l'interroger. Il était évident qu'il n'avouerait jamais rien, encore moins à elle qui l'assommait sans vergogne à chaque écart de conduite.  

 

Peut-être en parlerait-il à Mick ? Elle pouvait toujours mettre le téléphone sur écoute ...  

 

Non, il n'en parlerait pas au téléphone. Elle le connaissait par cœur ... Alors ? Comment faire ? Il fallait bien qu'elle avance.  

 

Elle avait donc décidé de le prendre en filature pour commencer son enquête. Pour se faire, elle avait réussi à installer un traceur sur le col de la veste de Ryo. Comme elle avait besoin de l'ordinateur de bord de la Mini pour le suivre, elle avait trafiqué l'aiguille de la jauge d'essence de la précieuse voiture de son partenaire afin qu'elle indique un niveau proche de zéro.  

 

Quand Ryo avait finalement annoncé en fin d'après-midi qu'il sortait faire une course, elle en avait profité de son absence momentanée pour achever d'installer un deuxième traceur sur les clefs de sa Fiat.  

 

Comme elle l'avait prévu, elle l'avait entendu râler depuis le garage, avant de remonter pour lui lancer :  

- "Je prends ta voiture, tu as oublié de faire le plein de la mienne."  

 

Elle avait dissimulé sa satisfaction en répliquant, à son habitude, d'aller plutôt se faire voir là où elle pensait et que, chacun sa voiture, chacun son plein. Craignant de recevoir la punition qui suivait habituellement ce genre de propos, Ryo s'était enfui sans demander son reste. Elle s'était pincée les lèvres tout en lui tournant le dos, serrant les poings, simulant ainsi une colère légitime alors qu'elle se félicitait plutôt de la réussite de son plan.  

- "Pour un type qui se prétend le Numéro Un du Japon, franchement, tu te laisses berner facilement ... C'est du joli, Monsieur City Hunter !" Avait-elle pensé.  

 

En le regardant partir au volant de sa petite voiture verte, elle avait réalisé qu'il y avait un passager de plus à son bord : Mick Angel.  

- "Bah tiens ... Comme c'est étonnant ! V'là l'autre Numéro Un Des Dégénérés du Slip!"  

 

Et puis elle s'était élancée à leur poursuite, suivant sur le tableau de bord le petit point rouge qui se dirigeait, sans grande originalité, vers un entrepôt désaffecté sur les docks ...  

 

Et voilà qu’elle attendait depuis une quinzaine de minutes depuis qu’elle les avait vus entrer dans le bâtiment en tôle. Enfin, elle sortit de la voiture, prenant soin de refermer la portière le plus silencieusement possible et s'avança à pas mesurés vers l'entrée de l'entrepôt. Comme la porte n'était pas verrouillée, elle la fit tourner lentement sur ses gonds,veillant à ne pas la faire grincer. Ses cibles avaient peut-être été faciles à suivre, elles n'en demeuraient pas moins des Professionnels avec un grand P et deux hommes redoutables.  

 

Deux hommes qui savaient reconnaître le danger de loin et percevoir le magnétisme des auras meurtrières.  

Deux hommes qui mesuraient les risques et les assumaient sans aucune peur, mettant leur vie en jeu si nécessaire.  

Deux hommes qui n'hésitaient à tuer sans remords pour une cause qui leur paraissait juste, pour honorer un contrat ou simplement préserver leur parole donnée et leur honneur ...  

 

Deux hommes qui ... riaient ...  

Deux hommes qui … se roulaient par terre ... en hurlant de joie ...  

Deux hommes qui ... se vautraient sur des matelas multicolores ... ou bien était-ce des couvertures ?  

 

Kaori n'en croyait pas ses yeux en songeant qu'il n'y avait pas si longtemps, ces deux-là avaient fait trembler les pires malfrats des Etats-Unis ... LA BLAGUE !  

 

Elle s'approcha un peu, prenant soin de rester dissimulée derrière un amoncellement de vieilles caisses en bois complètement disloquées, canalisant ses émotions pour qu'ils ne la repèrent pas. Elle observa un peu mieux et se figea brusquement : non, ce n'était pas des couvertures. C'était beaucoup, beaucoup plus petit, coloré, miroitant, chatoyant et ça faisait apparemment leur bonheur absolu, à tel point qu'ils ne l'avaient même pas remarquée.  

 

Les cinq-cents pièces de lingerie étaient là. Des soutiens-gorge de toutes les tailles et de toutes les couleurs passaient entre leurs doigts agiles et rapides, des culottes en dentelles volaient, des nuisettes étaient frottées avidement sur leurs joues. Incroyable mais vrai.  

 

- "Roooo ... Franchement, je ne sais pas ce que je préfère ... Dentelle ou soie ?"  

- "Soie, sans hésitation." Répondit Ryo.  

- "Oh la dentelle, ça a tellement de charme ... tu entrevois sans voir. Tu vois, tu vois pas, tu vois, tu vois pas ... C'est exciting je trouve !"  

- "Non, non, non, mon cher. La soie, je te dis ... t'imagines palper une poitrine moelleuse et charnue à travers un tissu aussi lisse et doux, fluide et délicat que ça ?"  

 

Une nuisette rouge bordeaux vola entre les deux hommes :  

- "Ohhh ... intéressant ... Je crois que je vais prendre celle-ci finalement. Et ce rouge-là est la couleur qui s'accorde parfaitement avec son grain de peau !"  

- "Stop, stop, stop, stop, Mec. On avait dit une pièce chacun." Dit Ryo en se redressant soudain. "Et là, avec ta nuisette, ça fait quatre maintenant ! Faudra que tu choisisses !"  

 

Mick regarda son acolyte d'une mine désespérée :  

- "Mais, merde Ryo, c'est trop dur. Je prends lequel, hein ? Le porte-jarretelle en dentelle ou la petite culotte transparente-là ? Ou la nuisette bordeaux ... Ohhhh, le décolleté dans le dos, j'avais même pas remarqué tout de suiiiiiite !!! T'as vu ça ??? Tout en dentelle, jusqu'aux fesses !!! Fantastique ! Amazing ! I love it !" Dit Mick en se laissant aller en arrière pour s'étaler sur le reste de petits dessous tout en frottant son visage dans la soie rouge.  

 

Ryo le regarda et sourit :  

- "Bon, alors deux pièces chacun ..."  

- "Wait, wait, wait, I have an idea, Bro. On va dire qu'on se fait un lot : un soutif avec un bas ... culotte, string, tanga, au choix, assortis ou pas, c'est comme tu veux, tu choiz' ..."  

- "Hummm. Non, ça n'a pas d'intérêt quand c'est dépareillé." Répliqua son ami en croisant les bras sur sa poitrine.  

- "Moi j'aime bien les bas tous seuls parfois ... avec le porte-jarretelles assorti et rien au-dessus, c'est pas mal, mais bon, tu fais comme tu veux." Répliqua Mick en plongeant littéralement dans le tas de tissus, la nuisette bordeaux bien calée dans sa ceinture.  

 

Ryo le regarda et s’allongea à son tour au milieu des tissus chatoyants :  

- "Ohhhhh ! Et puis merde, t'as raison ! Un haut, un bas, un porte-jarretelle OU une nuisette ..."  

- "Great deal ! Top-là mon frère !" S'exclama Mick et les deux brigands claquèrent leurs mains entre elles en éclatant de rire.  

 

Ryo maugréa de son côté, attrapant un soutien-gorge qu'il mit sur sa tête, les yeux brillants :  

- "Maintenant qu'on a changé d'objectif, il faut que je recommence tout depuis le début ..."  

 

Mick éclata de rire :  

- "Quel sacrifice !"  

 

Les deux hommes farfouillèrent encore un peu sous le regard médusé de Kaori, encore trop éberluée par le spectacle pour se mettre en colère contre ces deux dégénérés ... Mais ça n'allait pas tarder ...  

 

Mick s'exclama soudain en se redressant, un sourire jusque derrière les oreilles, les yeux pétillants de joie :  

- "Et ... regarde ça, Bro ! Pas besoin de choisir entre la dentelle et la soie avec celui-là ! Kazue aime pas trop le noir. Elle dit que ça fait trop sérieux ... Elle préfère le rouge ! Mais, pour toi, t'aurais les deux pour le prix d'un ... Dentelle et soie ! bah dis-donc, jolie poitrine, la demoiselle ..." Dit-il en plaçant le soutien-gorge contre son torse à lui.  

- "Envoie ..." répliqua Ryo et le petit ensemble noir comme les plumes d'un corbeau vola vers ses mains impatientes. "Ohhhh, joliiiii !" dit-il en inspectant la lingerie sous toutes les coutures avant de le remettre dans le tas.  

 

Mick le dévisagea, éberlué :  

- "Mais qu'est-ce que tu fais ? Tu ne le gardes pas ?"  

- "Non, non, ça le fait pas ... trop grands les bonnets ..."  

- "Hein ? Trop grands ? Comment ça, trop grands ? Ça n'existe pas des bonnets trop grands ! C'est une pure merveille ce truc !" Dit Mick en saisissant le petit ensemble pour le palper sous toutes les coutures avant de conclure, éberlué : "N'importe quoi !"  

- "Prends-le toi !"  

- "Mais qu'est ce que j'en ferais ? Je t'ai dit : Kazue n'aime pas le noir. Et puis, elle fait au moins deux voire trois tailles de bonnets en moins. J'ai intérêt à ne pas me planter dans mon choix sinon je vais passer le restant de mes nuits sur le canapé ... Suis plus célibataire, moi ! Je ne choisis plus la lingerie juste parce qu'elle est sexy mais parce qu'elle doit lui plaire à elle, c'est plus délicat comme exercice !" Ajouta Mick avec un clin d'œil.  

- "Tu n'as que ce que tu mérites, Mon Vieux. On a pas idée de se caser comme ça ..."  

 

Mick fronça les sourcils mais Ryo l'interrompit avant même qu'il n'ait pu ouvrir la bouche :  

- "Pas la peine de remettre de nouveau ce sujet sur le tapis, OK ?"  

 

Mick hésita deux secondes puis abdiqua :  

- "OK ... Mais bon, tiens, prends ce truc. C'est quand-même sacrément joli !" Et il lança l'ensemble noir en soie sauvage et dentelle de Calais entre les mains de Ryo.  

 

Ce dernier regarda à nouveau la pièce de tissu et la remit de côté dès que Mick eut le dos tourné mais, trop tard, l'Américain avait déjà fait volte-face et s'exclamait en le pointant du doigt :  

- "Je t'ai vu ! Tu l'as reposé !"  

- "Ouiiii ... Trop grand j'te dis ! Qu'est-ce que j'en ferai de ce truc ?" Répliqua Ryo, impassible.  

- "Quelle question ! Le regarder ! Le toucher et ... le garder au cas où tu trouverais une belle amazone à qui le refourguer ... Ou alors, c'est ce que je pensais, hein ? Tu as déjà une Amazone à qui le refourguer ? C’est ça, hein ? Et cette Amazone en question n'a pas la bonne ..."  

 

Ryo l'interrompit faisant mine de ne pas l'entendre et continuant à fouiller parmi les pièces de lingerie :  

- "Ouais ... Non ... Trop grand ce soutif noir. Mais c'est vrai qu'il est classe !"  

- "Trop grand pour qui ?" Demanda Mick en se rapprochant de Ryo, d'un air sournois.  

 

Ryo poursuivit ses investigations dans la multitude de pièces de lingerie sans même relever le nez vers son acolyte qui pourtant le serrait de près. Il lui expliqua :  

- "Trop grands pour ... moi, oui ! Avec le temps, je trouve les modèles plus modestes plus à mon goût."  

- "Sans déconneeeeer ..." souffla Mick en le regardant en biais, visiblement dubitatif.  

- "Tout à fait." Répondit Ryo sans se démonter. "Ça tombe moins, c'est plus réactif, ça remplit la main, c'est plus ferme ... Après tout, toi aussi, tu as opté pour une version plus petite !"  

 

Mick se raidit :  

- "Héééé, critique pas les seins de Kazue !"  

- "Je critique pas, je dis juste qu'ils sont plus petits que ça !" Dit Ryo en désignant l'ensemble noir du menton. "Je parie sur un 85C pour ta jolie Amazone, non ? Quoique ... Elle a un peu ... pris ... ses derniers temps, non ?"  

- "Ah ... Heuuu ... non, non, pas du tout, n'importe quoi !"  

- "Mais si, je l'ai vue l'autre jour ..." Ryo porta ses mains sur sa poitrine, mimant des rondeurs féminines. "Bon après, personne ne va s'en plaindre, hein, c'est toujours plus joli à regarder que la poitrine presque plate du travelo qui me sert de parten...."  

 

Il fut interrompu par une massue encore plus lourde qu'à l'accoutumée :  

- "La ferme ! Espèce de voyeur lubrique ! Mater le décolleté de la voisine, je t'en foutrais !" Hurla Kaori furieuse, en fusant hors de sa cachette.  

- "Qu'est-ce que ..." Mick n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'il se retrouva également enseveli.  

- "Et ça, c'est pour ... Je ne sais pas trop quoi ! Mais t'es le même obsédé !"  

 

La tête aplatie sur le béton, l'Américain parvint encore à maugréer à son acolyte :  

- "Tu vois ? J'te l'avais dit qu'il fallait s'la jouer fine ... Tu m'as pas écouté ..."  

 

 

 


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