Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Sand

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 7 chapitres

Publiée: 17-05-07

Mise à jour: 03-07-07

 

Commentaires: 111 reviews

» Ecrire une review

 

ActionDrame

 

Résumé: Une jeune journaliste sillonne le Pays à la recherche de témoignages qui pourraient lui valoir une récompense "littéraire" mais aussi être l'ultime révélation de son passé. Le destin d'un homme semble s'entrecroiser au sien, celui de... Ryo Saeba. Attention fic alternative.

 

Disclaimer: Les personnages de "Une seule femme dans mon coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Je n'ai pas reçu d'email d'activation.

 

Si vous n'avez pas reçu d'email d'activation, c'est sans doute parce que votre email n'est pas valide ou que vous avez une boîte Caramail (qui refuse les emails automatiques). Veuillez alo ...

Pour en lire plus ...

 

 

   Fanfiction :: Une seule femme dans mon coeur

 

Chapitre 2 :: Personne ne sera épargné.

Publiée: 24-05-07 - Mise à jour: 24-05-07

Commentaires: Salut tout le monde et merci, merci, merci, pour toutes vos reviews qui me dévoilent ainsi votre engouement. Donc je remercie, par ordre de reviews, Stella31, Kit, Zaza, Somomo, Shan in XYZ, Kao des îles, Saintoise, Shamane, Amelds, Siouf, Phinéas, Mélinda, Leïlou, My Melody, Jimbo, Nanou, Fauve, Hurot et Ouititi. La suite riqsue d'être plus violente alors je préfère vous prévenir. La guerre n'est pas jolie, joile, après tout. Gros bisous à tous et merci d'avance pour votre intérêt. Bonne lecture.

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7


 

Le temps s’était suspendu, quelques instants, après les dernières paroles du Japonais ; comme s’il avait besoin de ce court instant pour surmonter le colossal obstacle qui se présentait à nouveau dans ses souvenirs.  

C’est la mine rembrunie qu’il poursuivit son témoignage en plongeant sa sombre rétine dans celle de son interlocutrice,  

 

- Donc comme je vous le disais, nous devions libérer, la nuit suivante, nos compagnons d’infortunes…  

 

***  

 

Après cet intermède au bar de leur ami, Ryo et Mick devaient retourner à leur planque où les autres « révolutionnaires » les attendaient impatiemment.  

 

Débouchant dans l’une des ruelles les plus sombres du quartier, dû aux sévères dommages que l’unique éclairage de l’allée avait subi, ils soulevèrent, tout de même précautionneusement, la plaque d’égout pour se laisser tomber à l’intérieur d’un sinueux dédalle de couloirs.  

Malgré la quasi-certitude d’être les seuls noctambules dans ce lieu puant, ils devaient rester, à chaque instant, sur le qui-vive car l’ennemi, ayant eu vent de la circulation souterraine créée par les résistants pour leur « trafic » d’armement ou leur retraite en cas de méfaits vis-à-vis de l’occupant, pouvait surgir à tout moment.  

Le camouflage de ce passage n’était pas sans risque car le moindre bruit se répercutait sur les robustes parois, trahissant ainsi leur position mais ils pouvaient, aussi, se jouer de cet écho pour tromper le poursuivant.  

 

Quelques minutes plus tard, après maintes bifurcations, les deux hommes atteignirent enfin leur but ; s’extirpant à nouveau du labyrinthe, ils entrèrent maintenant dans l’arrière-salle de la cathédrale où leurs commanditaires les attendaient.  

Shin et Kenny, les « hauts » responsables de la Résistance, des quartiers Nord et Sud de la ville, les attendaient, tout en scrutant avec minutie, une carte de la Capitale. Quelques croix tracées au marqueur rouge révélaient leurs points stratégiques qui allaient leur être confirmés par les informations recueillies par les deux sentinelles,  

 

- Alors quelles nouvelles, vous nous apportez ? demanda Shin, en décollant son nez de leur plan d’attaque.  

 

- Hé bien, nous avons la confirmation que Himmler, a ordonné à ses sous-fifres de la Gestapo de déplacer nos hommes… hum, là. Avoua Ryo, en pointant du doigt, un lieu bien précis sur la carte.  

 

- Nous allons mettre tout en œuvre pour les contrer mais nous avons aussi appris, pendant votre absence, qu’un important convoi d’armement devrait franchir les murs de la ville, demain soir. Et vu ce que vous nous donnez comme informations, cela se passera à l’autre bout de la ville. Révéla Shin.  

 

- Ayant pris du retard pour on ne sait quelle raison, cette importante livraison n’a pas subit les dégâts que nous avons provoqué, il y a deux jours de cela. Alors il va falloir gérer, ce problème en parallèle avec notre mission de sauvetage.  

 

Les quatre hommes, penchés au dessus de la carte géographique, faisaient de grands gestes pour accompagnés les possibles tactiques « militaires » pour coordonner les deux assauts de front, tout tentant d’éviter au maximum la perte de leurs hommes.  

Deux équipes furent alors établies, Shin et Kenny allaient prendre le commandement d’un groupe puissamment armé pour stopper le convoi d’artilleries et Mick et Ryo, accompagnés de plusieurs de leurs frères d’armes, allaient se charger du sauvetage.  

 

Un mauvais pressentiment planait pourtant dans tous les esprits mais ils ne pouvaient pas flancher, pas maintenant. Bien que sachant qu’ils jouaient tous gros dans cette affaire et que les Allemands n’allaient certainement pas leur faciliter la vie ; ils devaient mener ce combat pour la liberté du Pays, pour leur liberté.  

 

Les quelques heures de sommeil qu’ils purent emmagasiner, semblaient leur avoir suffit pour retaper ces vaillants gaillards mais aussi pour consolider leur mental. Ils allaient pouvoir faire front contre l’ennemi ; rassemblant leur troupe, ils exposèrent le stratégie à appliquer, le soir même.  

 

 

 

Un opaque brouillard s’était levé durant la matinée et ne daignait quitter cette journée transpirant la mort ; cet épais manteau de fumée semblait paré à envelopper les cadavres, amis ou ennemis, pour les guider dans l’au-delà.  

Bien que le paysage soit d’humeur maussade, la nuit finissait, petit à petit, d’assombrir le ciel tout en étouffant le timide soleil qui s’était acharné vainement, tout la journée, à briller.  

 

La progression des « rebelles » fut d’autant plus périlleuse car ils pouvaient tomber, à tout moment, nez à nez avec l’opposant ; à tâtons, le plus discrètement possible, ils se faufilèrent tant bien que mal entre les divers obstacles matériels ou humains qu’ils pouvaient croiser. Atteignant enfin leur destination, les résistants se dissimulèrent non loin d’un croisement qui servirait d’embuscade pour l’ennemi.  

Ce point de ralliement serait leur ultime tentative pour sauver leurs comparses et aucune erreur ne serait permise ; ils le savaient bien.  

 

A l’autre bout de la ville, Shin et Kenny, appuyés par leurs hommes, encerclèrent l’un des ponts principaux menant à la ville ; si leur source était confirmée, les camions lourdement chargés, n’allaient pas tarder à se pointer.  

Trois imposants véhicules composeraient ce convoi ; bien que la plupart de la cargaison allait être détruite, ils penseraient, avant tout, à regonfler leurs stocks d’armes pour faire exploser ensuite le surplus. Personne d’autre qu’eux, ne devait disposer de ce « ravitaillement » et pour cela, ils avaient disposés, aux quatre coins du pont, de lourds explosifs ainsi que d’impressionnants pains de C4 sur les piliers centraux.  

Tout le mécanisme serait ensuite déclenché par une commande à distance.  

 

Le ronflement des moteurs de poids lourds se fit entendre, quelques secondes plus tard et d’un mouvement commun, les attaquants bondirent dans les arbustes et autres végétations entourant la cible.  

L’un d’eux, déguisé en soldat ennemi, stoppa la progression des engins ; tout en leur faisant de grands gestes et en s’adressant à eux, dans un « parlé » impeccable, les véhicules s’immobilisèrent donc au milieu du pont.  

Alors que la sentinelle s’avançait vers la cabine pour déjouer la méfiance du chauffeur et permettre à ses comparses de s’extirper de leur cachette, le conducteur sortit, du revers de sa veste, lentement et calmement, un pistolet qu’il pointa, sans sourciller, vers lui,  

 

- La race allemande est supérieure ! Clama-t-il, en souriant exagérément.  

 

Tout en finissant de prononcer ces mots, il fit, tout simplement, feu et la balle se logea en plein milieu du front de son interlocuteur ; une auréole rougeâtre et fumante se dessina au point d’impact alors que son corps sans vie tombait lourdement sur le pont.  

Le coup de feu fut le signal d’assaut pour les autres soldats allemands, dissimulés dans les camions de tête et de queue pour s’engager dans la bataille ; ainsi, seul le camion « central » était copieusement chargé de minutions.  

A peine avaient-ils le pied posé à terre, que les Nazis nettoyaient les buissons et les alentours, à l’aide de leurs fusils-mitrailleurs alors que les alliés, roulant sur le côté pour tenter d’esquiver l’attaque, tiraient bravement sur les ennemis qui leur étaient supérieurs numériquement.  

 

Ils pensaient à faire un « simple » détournement d’armes mais les résistants étaient plongés en plein cœur d’un guet-apens.  

 

Les balles sifflaient dans tout les sens, égratignant les branches des buissons pour toucher mortellement un combattant et laisser une flaque sanguinolente entourée la silhouette avachie. Les râles de souffrance de ses vaillants guerriers retentissaient dans la bruyante campagne alors que l’ennemi semblait se faufiler au travers de la pluie de balles.  

Kenny, l’arme au poing, se lança lui aussi dans la bataille et tira sur l’un des Allemands, en le blessant grièvement à l’épaule, alors qu’il tentait de sauver l’un de ses hommes affalés. Tandis que ce dernier se trouvait en position de faiblesse, Kenny le mit en joug mais une balle « traite » en pleine main, lui fit lâcher son arme et le mit ainsi à la merci de l’ennemi.  

Alors qu’il dévisageait son agresseur, avec de grands yeux écarquillés plus par la douleur mentale que physique, il eut le temps, tout de même de dire,  

 

- Pourquoi ?  

 

Alors qu’une seconde balle, en plein cœur lui ôtait la vie.  

 

 

La mission de sauvetage se jouait tout aussi violemment ; Ryo et Mick abattaient à tour de bras la vingtaine de soldats qui ne semblaient vouloir lâcher leur prise. Leurs frères d’armes tombaient comme des mouches autour d’eux mais ces deux acolytes ne tiendraient bon jusqu’au bout.  

Dissimulés maintenant, l’un et l’autre derrière un arbre ou bien l’un des rares poteaux électriques bordant la route, un pesant silence envahit, tout à coup, le champ de bataille.  

Lentement, ils s’extirpèrent de leur cachette respective pour se diriger vers la fourgonnette mais qu’elle ne fut pas l’horreur de leur découverte, les cadavres de leurs compagnons gisant dans le fond du véhicule. Palpant soigneusement le pouls de ses braves, la rigidité et la froideur de leurs membres ne leur révélèrent qu’une mort bien antérieure, à ce jour.  

Fou de rage, Ryo bondit du véhicule et s’avança à grandes foulées vers l’un des soldats, respirant encore faiblement, armant le chien de son arme, il le mit en joug. Mais l’Américain, posant sa main sur le canon, tenta de stopper son geste.  

 

- Ne t’abaisse pas à devenir comme eux. Lui murmura-t-il.  

 

La mâchoire crispée, les yeux humidifiés par sa rage, Ryo fixa quelques secondes son « frère » et se laissa dessaisir de son arme.  

Mais subitement, un déclic bien significatif se fit entendre ; Mick fit face alertement au « bruit » mais l’assaillant, plus rapide, l’atteignit sournoisement à la main droite.  

Dans un cri d’une insoutenable souffrance, le Blondinet s’agenouilla brutalement en maintenant fermement sa main ensanglantée alors que l’agresseur s’extirpait de sa cachette pour achever sa besogne et se charger ensuite du second.  

Mais son pas se fit plus lourd, plus lent, pour finir à genoux et dans un dernier râle, rendre l’âme. Ryo, les traits tendus par la fureur, maintenait l’imprudent encore dans sa ligne de mire, priant mentalement qu’il esquisse encore, ne serait-ce qu’un tout petit geste, pour le trouer d’une dernière balle.  

Il revint bien vite à la réalité en entendant la plainte rugissante de l’Américain ; tout en lui faisant prendre appui sur son épaule, le Japonais souleva son acolyte considérablement affaiblit par la blessure infligée. La insupportable douleur le faisait chanceler, tel l’ivrogne après une cuite monumentale.  

 

- Tiens bon vieux frère, je vais t’emmener chez le Doc.  

 

Affichant un pâle souriant, Mick prit place aux côtés de son compagnon de route ; alors que Ryo mettait le contact, dans le lointain, une importante déflagration secoua la ville endormie.  

 

Laissant, quelques minutes plus tard, son partenaire entre les mains du Doc, Ryo vit soudainement apparaître une belle infirmière, Kazue, assistante du Praticien ; cette jeune femme, d’une grande beauté, semblait tout aussi impliquée que les combattants, à cette guerre sans foi, ni loi, par le biais de ses bons soins.  

Lorsqu’il entendit la lamentable tentative de drague de l’Américain, alors qu’il le croyait au bord de l’agonie, Ryo se rassura instantanément sur son état de santé et tout en souriant, malgré lui, il plia bagage et retourna à la cathédrale…  

 

***  

 

- J’espérais, à ce moment-là, que l’une des deux missions avait au moins réussi. Sourit-il ironiquement. Mais lorsque j’ai laissé Mick chez le vieux Doc, je suis retourné à notre Q.G. mais personne n’était revenu. Avoua-t-il d’un ton amer. Et notre planque était sans dessus dessous ; pour moi, ils étaient tous morts, cette nuit-là.  

 

Attristée par ce récit, Nozomi se contenta de fixer son narrateur encore éprouvé par cette tragique mésaventure ; alors que le Japonais était encore plongé dans les méandres de son passé, la porte du petit café s’ouvrit sur un couple d’amoureux.  

Elle ne pouvait se tromper sur la véracité de sa déduction, vu la manière affective qui les unissait physiquement l’un et l’autre ; cette main posée sur la taille de la jeune femme et cette lueur brillant dans leurs yeux.  

Lorsque la jeune Reporter prit le temps de détailler les deux personnages, elle ne pût que se rendre compte que la jeune femme, affublée d’un long manteau beige, dissimulait en dessous une blouse blanche et que l’homme, à ses côtés, aux cheveux blonds, dégageait la même aura que son « témoin ».  

Son esprit ne fit qu’un tour et elle dévisagea instantanément son interlocuteur,  

 

- Ce sont bien Mick et Kazue. Avoua-t-il.  

 

Percevant maintenant l’intérêt de la jeune femme pour la marque laissée sur la main droite de son acolyte, malgré le fil des années, il dit tout simplement,  

 

- Ne vous fiez pas aux apparences, Mick a perdu, cette nuit là, trente pour cent de sa motricité manuelle mais il ne reste pas moins l’un des plus efficaces hommes de terrain. Je vais vous montrer.  

 

S’emparant de son briquet, le Nettoyeur héla son comparse pour le faire réagir instantanément à « l’attaque » mais au lieu de cela, l’Américain se mouvant le plus mollement du monde, reçut l’objet métallique de plein fouet dans le visage ce qui provoqua un abondant saignement de son nez, tout en laissant une vive marque à son point d’impact.  

 

- Non mais ça n’va pas ! Qu’est-ce qui t’a pris, espère d’idiot ! Rugit l’Américain.  

 

Tout en venant pleurnicher dans les bras de sa belle alors que son visage se calait instantanément dans ses généreuses formes féminines ; Ryo secoua la tête en signe d’exaspération, tout en se frappant le front,  

 

- Oubliez, tout ce que je viens de vous dire. Soupira-t-il.  

 

Malgré le fou rire qui s’empara de Nozomi, elle reprit son sérieux puis tout en affichant un sourire des plus angéliques, la jeune femme admira, sans retenue, les amants.  

 

Alors que l’Américain semblait vouloir venir à eux, avec un faciès qui en disait long sur ses intentions, il fut bien vite rattrapé par sa compagne qui le saisit par le col. Après de piquantes recommandations, il se rassit, la mine boudeuse, sur son tabouret.  

 

Tout en soupirant pour la Xième fois depuis le début, Ryo poursuivit,  

 

- Mais cette nuit regorgeait encore « d’intempéries »…  

 

***  

 

Alors que l’explosion monumentale secouait la population ensommeillée, une jeune femme aux cheveux courts, sous le commandement de son frère aîné, fit presser le pas des bambins groggy qui grimpaient hâtivement dans la camionnette alors que sa prunelle noisette fixait l’effervescence dans à l’horizon.  

Ce véhicule étaient le tremplin, la planche de salue de ces enfants que la guerre avait déjà rudement éprouvés. Alors que certains avaient du mal à quitter leurs bienfaiteurs, les autres, malgré leur jeune âge, soutenaient les plus petits et les plus fragiles du groupe.  

 

Lentement, après avoir fait le « plein », la camionnette s’éloignait en se dandinant sur les chemins cabossés tandis que les enfants, faisant de grands gestes d’adieu, remerciaient tout en souriant ces deux personnes qui marqueraient leur esprit à jamais. La gratitude illuminait leurs bouilles enfantines alors que de grosses perles salées inondaient leurs pommettes amaigries.  

Ils délaissaient cette jeune femme, cet ange surgit du chaos, qui avait toujours eu pour eux, un mot gentil, un geste tendre pour les consoler alors que l’horreur de la guerre les réveillait en pleine nuit. Cet être exceptionnel avait tenté de les épargner du reste du monde, pendant un court laps de temps, en leur enseignant les rudiments de l’école ou en leur contant de belles histoires ; elle aurait tout fait pour ne plus les voir anéantis par cette vague dévastatrice.  

 

D’après les renseignements, que Saeko, jeune femme policière, leur avait fournis ; le trajet, jusqu’à leur destination finale, serait sans embûches, dans le plus grand espoir des adultes. Cette femme, d’aspect frigide et autoritaire, se servait de sa position pour aiguiller la résistance ; soit pour aider à la fuite des Juifs, soit pour leur révéler les failles des plans de l’occupant.  

Sa position, au sein même des Nazis, était cruciale et elle n’avait aucunement peur de se faire appréhender, disait-elle, bien que parfois, il fallait bien le reconnaître, elle tremblait de la tête aux pieds, à cause les missions qu’elles avaient ébrutées. Mais elle restait fière et digne, dissimulant à merveille ses craintes.  

Un lien affectif s’était tissé entre ce duo téméraire et la femme d’Autorité mais plus spécialement entre la femme de cœur et le grand frère de Kaori.  

 

 

Reprenant le chemin de leur appartement, Hideyuki délaissa sa petite sœur au coin de la rue menant à son bar fétiche ; sans grande conviction, elle suivit, tout de même, les recommandations de son aîné,  

 

- Ca te changera les idées. Avait-il dit en souriant, avant de partir.  

 

Sans même lui laisser le temps de protester, il avait poursuivit son chemin ; d’un pas traînant, Kaori déambulait maintenant dans les rues désertées pour se rendre à son point de chute mais sa déception s’amplifia en voyant l’enseigne « Fermeture exceptionnelle, ce soir ».  

 

Tout en maugréant son mécontentement, la jeune femme buta dans une canette à l’abandon et s’apprêtant à rebrousser chemin, tête baissée, elle percuta sans ménagement, l’imposante stature d’une jeune homme. Tout en se confondant en excuses, elle s’inclina,  

 

- Pardonnez moi, je suis désolée.  

 

- Décidément, vous êtes une vraie brute. La taquina-t-il.  

 

Tout en fronçant les sourcils, Kaori dévisagea son interlocuteur,  

 

- Encore vous !  

 

- Quel accueil ! S’amusa-t-il en voyant la mine boudeuse de la jeune femme. Que faites-vous ici à une heure pareille ?  

 

- Je ne pense pas à avoir de compte à vous rendre ? Et vous, que faites-vous ici ?  

 

- Je suis venu boire un verre au bar de mon ami… mais je vois, à regret, qu’il est fermé.  

 

Bien que sachant pertinemment, que Faclon n’allait pas ouvrir son café, vu le grabuge qui se profilait durant la nuit et qu’il y prendrait certainement part, Ryo était, tout de même, venu roder dans le secteur.  

Totalement déboussolé par les derniers événements - la perte de ses amis, de son « père » et d’un homme qu’il estimait au plus haut point.- il avait espéré trouver un semblant de réconfort dans un lieu familier, épaulé par un homme qui le comprenait mieux que quiconque. Mais qu’elle ne fut pas sa consolation soudaine, en se trouvant en face de « son » adorable inconnue.  

 

- Voilà deux fois que je vous rencontre et je ne connais toujours pas votre nom. Avoua-t-il d’un ton charmeur.  

 

Quelque peu méfiante mais intriguée par le regard sombre de cet inconnu, Kaori déclina son identité,  

 

- Kaori Makimura. Dit-elle, en lui tendant une ferme poigne. Et vous ?  

 

- Ryo Saeba, pour vous servir. Avoua-t-il en s’inclinant.  

 

Prenant la délicate main de sa douce amie, il vint l’embrasser au lieu de la serrer vigoureusement comme elle s’y attendait, comme cela se fait entre amis. Kaori se mit à rougir violemment face à cette soudaine initiative, tout en se dégageant vivement, ce qui amusa fortement le Japonais.  

 

- Alors que faisons-nous maintenant ? Demanda-t-il, presque innocemment, en détaillant du regard l’enseigne éteinte, tout en surveillant du coin de l’oeil la jeune femme.  

 

- Quoi ?  

 

- Je disais… que faisons-nous maintenant ? Répéta-t-il, au creux de son oreille.  

 

- Euh… Pour ma part, je vais rentrer chez moi ! Coupa-t-elle en prenant déjà la direction voulue.  

 

- Laissez moi au moins vous raccompagner… Implora-t-il en trottinant derrière elle.  

 

- Mais n’espérez pas plus de ma part. Bougonna-t-elle, en se retournant, sans pour autant stopper sa progression.  

 

- Vous avez là, de bien drôles d’idées. Clama-t-il, faussement indigné par les pensées impures que lui prêtaient la jeune femme.  

 

La soupape de timidité de Kaori se déclencha alors que Ryo marchait maintenant à ses côtés, les mains fermant enfoncées dans ses poches, tout en affichant une mine des plus enjouées.  

 

Mais au fur et à mesure que la distance s’agrandissait, la gêne qu’il avait provoquée chez elle, s’envolait pour que le malaise se dissipe totalement.  

La conversation se fit naturellement et les quelques paroles échangées dévoilaient la passion et le dévouement de sa « compagne » ; c’est ainsi que sentant un étrange souffle de bien être l’envahir, Ryo se laissa bercer par les mots de cet être extraordinaire.  

 

Quelques minutes plus tard, alors qu’ils arrivèrent à destination ; des voix colériques, à l’accent reconnaissable entre mille, se firent entendre. Prenant Kaori par la main, Ryo l’emmena à sa suite puis la plaquant contre le mur d’une ruelle sombre, il la bâillonna de sa main. Lui intimant de se taire, tout en posant son index sur sa bouche, il se décala légèrement de sa planque pour voir ce qui se tramait.  

 

Ce qu’il vit ne lui fit pas plaisir du tout ; un grand nombre de soldats SS étaient entrain d’arrêter un groupe d’hommes, certainement des résistants. Mais son attention se reporta bien vite sur l’un d’eux ; il l’avait déjà vu quelque part et son interrogation fut comblée lorsqu’il entendit Kaori murmurer,  

 

- Hideyuki !  

 

Cette dernière, très curieuse de nature, s’était, elle aussi, déportée pour connaître les raisons de ce remue-ménage. Alors qu’elle esquissait quelques pas dans sa direction pour lui venir en aide ; Ryo la retint par le poignet et ramena à l’abri,  

 

- Qu’est-ce que vous faites !? Ronchonna-t-il.  

 

- C’est mon frère, je dois lui venir en aide !  

 

- Mais vous êtes folle ! Vous n’arriverez jamais à bout de tous ces hommes, toute seule !  

 

- Hé bien, j’aurais au moins essayé ! Tenta-t-elle de se justifier vivement.  

 

Leur mésentente fut soudainement interrompue par la voix plus agressive d’un des soldats ; l’un des prisonniers, plus téméraires, tentait de s’échapper mais le malheureux fut bien vite maîtrisé et roué de coups.  

Voulant profiter de l’agitation, Hideyuki s’enfuit précipitamment ; tandis qu’une sentinelle lui hurlait « Halte » tout en armant son fusil-mitrailleur, le jeune homme ne comptait pas se rendre pour autant et poursuivit sa route en zigzagant, espérant ainsi échapper aux balles.  

 

 

Le film qui suivit, se déroula dans une lenteur infinie ; tout en abaissant son arme pour le mettre en joug, tout en vociférant rageusement, une rafale de balles siffla pour dessiner une trajectoire bien définie dans le dos du fugitif. Sur son imperméable clair se dessinèrent des tâches ensanglantées alors qu’il tombait brusquement à genoux, pour s’étendre ensuite de tout son long sur le bitume.  

 

D’un geste tout aussi prompt, Ryo avait rattrapé Kaori par la taille puis de sa large paume, il étouffait ses cris de terreur. Se débattant avec fureur, elle hurlait le prénom de son frère qui venait d’être abattu sous ses yeux ; sa voix rageuse devint moins rude pour s’étrangler en un sanglot.  

 

Ryo ne sut ce qui lui fit le plus mal, à cet instant, sentir ses ongles dans sa paume alors qu’elle s’agitait sauvagement dans ses bras pour rejoindre son frère ou bien les déchirants appels et les larmes qui roulaient, à présent, sur sa main.  

 

Bien que ce petit bout de femme soit d’une stature bien « maigre » par rapport à lui, il n’arriverait pas longtemps à la maîtriser et n’eut d’autre choix que de l’assommer. Alors que sa silhouette féminine s’affaissait, dans un dernier souffle, elle appela son frère.  

 

Tout en la déposant soigneusement contre le mur, à l’écart, Ryo jeta un dernier coup d’œil sur l’horreur qui venait de se produire. A cet instant, il fut « content » que Kaori n’assiste pas à ce qui suivit ; deux soldats soulevèrent, sans ménagement, le corps d’Hideyuki et le jetèrent, comme un vulgaire sac à ordures, au fond du camion sous les yeux ahuris des autres détenus.  

 

- Regardez bien ce qu’il vous arrivera si vous tentez de vous enfuir. Avait ajouté mesquinement l’un des officiers de la Gestapo.  

 

Sans plus attendre, ils grimpèrent dans la fourgonnette et prirent une direction bien trop connue par les ennemis de l’Allemagne.  

Malheureusement, très peu, même aucun d’entre eux ne serait capable de décrire les abominations qui les attendaient car ils n’existaient pas, à ce jour, de survivants de ces maisons de tortures…  

 

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de