Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Sand

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 7 chapitres

Publiée: 17-05-07

Mise à jour: 03-07-07

 

Commentaires: 111 reviews

» Ecrire une review

 

ActionDrame

 

Résumé: Une jeune journaliste sillonne le Pays à la recherche de témoignages qui pourraient lui valoir une récompense "littéraire" mais aussi être l'ultime révélation de son passé. Le destin d'un homme semble s'entrecroiser au sien, celui de... Ryo Saeba. Attention fic alternative.

 

Disclaimer: Les personnages de "Une seule femme dans mon coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

J'ai activé mon compte, mais je n'ai toujours pas accès à la section NC-17

 

L'activation de son compte et l'accès aux NC-17 ne sont pas liés. On peut avoir un compte actif, mais pour avoir accès à la section NC-17, il faut en faire la demande.

 

 

   Fanfiction :: Une seule femme dans mon coeur

 

Chapitre 4 :: Trahison

Publiée: 11-06-07 - Mise à jour: 18-06-07

Commentaires: Salut à tous, je voulais vous remercier pour vos nombreuses reviews qui me comblent. J'apprécie de lire vos commentaires qui sont flatteur et me boostent pour la suite de mon histoire. Je tiens donc à remercier par ordre de reviews, Mel, Sayaka, Joe le dalton, Phinéas, Léïlou, Lady Gaby, Stella, Amelds, Saintoise, Somomo, Kaô des îles, Grifter, RKever, Shamane, Ouititi, Nanou, My Melody, Fauve et notre cher Jimbo. J'espère que ce nouveau chapitre vous "plaira" toujours autant, malgré le noir contexte. Encore merci à tous et bonne lecture.

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7


 

Les traits faciaux du Nettoyeur étaient crispés par la contrariété, un des plus douloureux épisodes de la guerre se profilait au fil de ses paroles et c’est le cœur lourd, qu’il poursuivit tout de même, sa narration,  

 

- Il nous aura fallu quarante-huit heures pour retrouver la trace de Kaori…  

 

***  

 

Alors que la tentative d’évasion allait se dérouler dans la soirée, Ryo n’arrivait à contenir son anxiété et surtout son impatience de la revoir. Il avait été des plus odieux envers Kaori avant que son arrestation ne soit perpétrée et pour cela, il s’en voulait terriblement. Il se culpabilisait davantage car sans ce comportement si détestable, il aurait pu lui épargner ces deux jours de détention ; il aurait tout fait pour la protéger.  

 

- Dieu seul sait ce qu’elle avait dû subir. Pensa-t-il  

 

Voilà les sombres souvenirs qu’elle devait ruminer dans cet endroit glauque ; elle n’avait aucune pensée favorable à laquelle se rattacher… la mort de son frère, son comportement abject ; voilà les seules choses auxquelles elle devait se cantonner. Il se sentait vraiment mal à l’aise depuis ce jour, pas du fait d’un quelconque remord mais parce qu’il éprouvait un sentiment qui lui était encore totalement inconnu et il avait eu peur pour elle et de cet amour. Une envie irrépressible de la sentir auprès de lui, de la serrer dans ses bras, s’empara de lui ; il fallait absolument qu’il s’explique. « Grâce » à cette absence inopinée, il eut largement le temps de réfléchir à sa situation et c’est avec rage qu’il revint à la même conclusion, il l’aimait.  

 

Tournant en rond, dans la petite chambre qui avait abrité leur amour éphémère, il répétait ce même monologue pour tenter de trouver les mots justes et ainsi se faire pardonner ; il priait intérieurement qu’elle accepte ses excuses et surtout qu’elle oublie l’attitude froide et méprisable qu’il avait eue envers elle. Mais qui pourrait faire ça ?  

 

S’asseyant lourdement sur le canapé, il se prit la tête entre les mains en soupirant ; il fallait qu’il fasse le vide momentanément pour être efficace. Après, il aurait tout le loisir de lui avouer ses sentiments.  

 

 

Dans une cellule, la faible lueur du jour filtrait au travers de barreaux et dessinait sur les parois impersonnelles, les ombres des rares objets meublant la pièce. Dans un confort totalement inexistant, une jeune femme, les genoux ramenés sur sa poitrine, se dissimulait dans un coin de la pièce, entre un lit métallique dépourvu de matelas et le mur froid et crasseux, attenant.  

De temps à autre, elle écrasait, du bout des doigts, les larmes qui naissaient aux coins de ses yeux. Aucun sanglot ne franchissait ses lèvres mais les perles salées ne pouvaient être contenues ; maintenant toujours la même position, elle finit par se bouger les oreilles en secouant la tête de droite et de gauche, pour faire taire ces voix fantomatiques. Fermant les yeux, elle voulait oublier aussi ces images que sa mémoire ne cessait de lui faire passer en boucle. Comme si elle pouvait faire abstraction ce qui s’était passé.  

Elle entendait encore son rire quant il était entré dans la pièce alors que la lumière du bureau, braquée dans ses yeux, l’aveuglait totalement et ses ordres destinés à ses amis dans cette langue étrangère mais dont l’accent était similaire au sien. D’un geste lent, il fit cesser l’éblouissement et il s’était approché d’elle pour murmurer à son oreille,  

 

- Bonjour Kaori !  

 

Quelle n’avait pas été sa surprise de percevoir cette familiarité dans sa voix alors qu’elle était restée muette depuis son arrivée. D’un ton enjoué, il se mit à lui compter les détails de sa vie intime durant ses dernières vingt-quatre heures ; ses retrouvailles avec le Japonais, la mort de son frère qu’il prit un malin plaisir à détailler et cette nuit qui avait été si particulière pour elle mais qui avait fini si durement. Il semblait si bien les connaître.  

 

Et puis … et puis… Elle voulait oublier…  

 

Dans un grincement strident la faisant revenir au temps présent, la porte métallique s’ouvrit à nouveau et protégeant ses prunelles noisette, elle se redressa lentement pour se plaquer davantage contre le mur, comme si elle voulait fusionner avec le matériau pour disparaître.  

 

- Tu peux sortir ! Se contenta de dire la sentinelle.  

 

Affichant une mine d’étonnement, sans esquisser le moindre mouvement, le garde maugréa,  

 

- Si tu ne te grouilles pas, je vais refermer cette porte et te faire le plaisir incommensurable de te garder parmi nous.  

 

Se détachant de son appui, elle avança, d’une allure trébuchante, en direction de la clarté et ses pas se firent plus rapides pour franchir enfin le seuil de la cellule.  

Sans le moindre regard pour le soldat, Kaori se retrouva dans un long couloir. Tandis qu’elle restait interdite à détailler les alentours pour apercevoir la sortie, son ouie fut attiré par cette voix, ce timbre encré dans sa mémoire à jamais. Elle ne voulait pas le voir, mais une irrépressible curiosité lui fit tourner et faire face à cet homme.  

Il était bien plus âgé qu’elle et il n’y avait pas de doute, il était japonais mais lorsqu’elle croisa son regard sombre, la noirceur de ses pupilles reflétait un intérêt malsain pour elle créant ainsi une douleur insupportable en elle, comme un acide dévorant sa peau.  

Réprimant un frisson, c’est aux pas de course que Kaori prit la direction de la sortie que le garde venait lui donner mais IL s’adressa à elle, en ricanant alors qu’elle le fuyait.  

 

- J’espère que l’on se reverra dans un futur très proche…  

 

***  

 

Nozomi l’interrompit.  

 

- Mais pourquoi Kaori a-t-elle été relâchée si soudainement ?  

 

- Par l’absence de faits tangibles la condamnant mais aussi et surtout grâce à l’appui de sa meilleure amie, Eriko Kitahara. A cette époque, déjà, elle était une styliste de renom et a profité de sa réputation pour faire sortir Kaori, sans monnayer quelques tenues élégantes pour la femme d’un général. Tout pouvait se marchander à l’époque.  

 

S’interrompant quelques instants, Ryo soupira et son expression se fit triste.  

 

- Kaori est restée silencieuse sur sa captivité mais je ne suis pas stupide, j’ai très bien compris ce qui s’y était produit. Avoua-t-il la mâchoire crispée.  

 

Alors que Ryo allait poursuivre son récit, il ressentit un trouble étrange et reporta son attention sur la journaliste ; une surprenante pâleur « colorait » son visage.  

 

- Quelque chose ne va pas ? S’inquiéta-t-il.  

 

- Non, non… Pardonnez moi. C’est certainement un peu de fatigue accumulée par le décalage horaire ou une petite hypoglycémie.  

 

- Il est vrai que l’heure du déjeuner est passée depuis deux heures déjà. Miki, apporte un plat du jour pour Mademoiselle ! Moi, je n’ai pas vraiment faim. Avoua-t-il à demi mot.  

 

Quelques minutes plus tard, la barmaid apporta une assiette garnie d’une salade composée et petites grillades en tout genre. La remerciant aimablement, Nozomi picora, du bout des lèvres, les quelques aliments, sous le regard interrogateur du Nettoyeur. Repoussant son plat, après deux bouchées grignoter dans une brochette de poulet, la Reporter avoua son intérêt à la poursuite de son récit.  

 

- Qu’a fait Kaori ensuite ? Demanda-t-elle en se mettant en position pour « capturer », par écrit, les paroles du Nettoyeur.  

 

- Elle est tout bonnement revenue chez Falcon prendre des nouvelles de sa protégée.  

 

***  

 

La petite clochette retentit faiblement mais personne n’apparut de la remise ou de la salle de restauration ; le café semblait désert. D’une scrutation aérienne, Kaori aperçut enfin quelque chose enfin… quelqu’un.  

Une petite main dépassant à peine du plateau de la table, astiquait les remords avec difficulté ; soupirant son mécontentement, la fillette finit par se hisser sur une des chaises avec adversité et reprit son occupation.  

 

- Il t’a gardé auprès de lui. Murmura la jeune femme, en souriant.  

 

Percevant enfin la présence d’un client, la gamine leva son minois, tout en souriant,  

 

- Bonj…  

 

Son sourire se transforma subitement en un rayonnement quant elle reconnut la visiteuse.  

 

- Kaori ! Cria-t-elle.  

 

Délaissant son chiffon et bondissant de son perchoir, la fillette se réceptionna maladroitement mais sa course n’en fut que peu perturbée.  

Un genou à terre, Kaori, arborant toujours ce même sourire protecteur et maternelle, accueillit sa protégée à bras ouverts. Sans ménagement, Miki s’y réfugia ; laissant ses larmes s’écouler, Miki bredouilla son inquiétude de ne jamais revoir son amie.  

 

- Ne pleure plus ma chérie, je suis là ! Murmura Kaori à l’oreille de l’enfant.  

 

Le Géant, la mine sévère apparut enfin de la remise.  

 

- Kaori ?  

 

- C’est bien moi ! Acquiesça-t-elle d’une mine qu’elle voulait enjouée.  

 

Malgré cette attitude bonne enfant, Falcon percevait le trouble de la visiteuse.  

 

- Je vais encore abuser quelque peu de votre bonté mais je voudrais que vous gardiez encore Miki quelques jours. Le temps d’être sûre qu’elle ne risque plus rien si elle était en relation avec moi.  

 

Acceptant d’un « grognement », le Géant se retira dans une autre pièce en direction du téléphone. Après quelques secondes d’attente, l’interlocuteur répondit.  

 

- Saeba !  

 

- Kaori a été relâchée, elle est chez moi !  

 

Sans ajouter le moindre mot de plus, le Cafetier raccrocha.  

A l’autre bout du fil, le combiné toujours collé à l’oreille, Ryo resta statique face à cette nouvelle. Comme si l’information venait enfin d’être enregistrée par son cerveau, il raccrocha hâtivement et tout en s’emparant de sa veste au passage, il claqua la porte derrière lui. Dégringolant les escaliers, le Japonais était gagné par l’impatience et c’est d’une allure précipitée qu’il se dirigea vers le café de son ami.  

 

Alors que le barman revenait de l’arrière-boutique, une autre personne ne semblait pas d’accord avec la décision prise.  

 

- Je veux pas… Je veux pas que tu me laisses et que tu ne reviennes plus. Sanglota la fillette, en frottant ses yeux larmoyants.  

 

- Ma chérie… Miki regarde moi, s’il te plait ! Supplia Kaori, d’une douce voix en s’agenouillant auprès de l’enfant, tout en effleurant sa pommette rosie par sa peine.  

 

Relevant sa bouille chagrine vers sa protectrice, Miki tentait de contenir ses larmes en reniflant.  

 

- Tu n’es pas bien ici ? Monsieur Falcon n’est pas gentil avec toi ?  

 

- Si. Hoqueta-t-elle.  

 

- Alors je ne veux plus que tu pleures, je veux que tu sois une grande fille. Je veux que lors de mon retour, tu m’accueilles avec ce même sourire que tu as eu pour moi, tout à l’heure. Il faut que je me repose un peu et que je me change. Je ne pourrais pas m’occuper de toi pendant ce temps. Avoua-t-elle d’un ton las.  

 

Comprenant soudainement le poids qui pesait sur les épaules de la jeune femme, la gamine la fixa quelques instants et percevant cette tristesse jusque là bien cachée, elle sécha ses larmes du revers de sa main.  

 

- Je t’attendrais ici ! Clama la fillette, en affichant un sourire qu’elle voulait franc.  

 

- Merci ma chérie ! Sourit-elle en l’embrassant affectueusement sur le front.  

 

La voyant se diriger vers la sortie, le cafetier tenta de la retenir car Ryo n’allait plus tarder.  

 

- Vous ne voudriez pas un café, je vous l’offre !  

 

- C’est gentil mais une autre fois ! Je vais aller me reposer car j’en ai grandement besoin.  

 

Sans plus attendre, Kaori franchit la porte et prit la direction de son appartement qu’elle n’avait quitté que depuis quarante-huit heures bien qu’elle avait l’impression que cela fasse une éternité.  

 

 

La clochette valdingua sous le geste brusque du Japonais qui venait de franchir le seuil du café.  

 

- Kaori ? Appela-t-il en scrutant les environs.  

 

- Elle vient juste de repartir, elle avait besoin de se reposer ; elle avait une petite mine. Se contenta de dire le Géant.  

 

D’une allure tout aussi précipitée, Ryo prit la direction de l’appartement de Kaori.  

Son attitude hâtive pouvait paraître suspect aux quelques soldats qui sillonnaient les rues mais étrangement, aucun d’eux n’esquissa le moindre geste envers lui.  

Stoppant sa course aux pieds du bâtiment, Ryo tenta de reprendre son souffle et c’est en tentant de reprendre une attitude détachée, qu’il pénétra dans le hall de l’immeuble.  

 

 

Dans la pénombre de son appartement, agenouillée à côté du canapé, la joue reposant sur son bras posé sur les coussins d’assise, Kaori caressait du regard la photographie de son frère qu’elle avait de nouveau retrouvé parmi les gravas. Silencieusement, sans faire le moindre geste, elle détaillait, de sa prunelle attristée, cette image sur papier glacé qui figeait à jamais le souvenir de son frère. Une larme roula au coin de ses yeux pour courir ensuite sur la tranche de son nez et mourir sur la commissure de ses lèvres.  

 

- J’aimerais tant que tu sois là. Murmura-t-elle d’une voix tremblotante.  

 

Laissant libre cours à sa peine, les sanglots prirent possession de tout son être et enfouillant son visage entre les coussins, ses doigts se crispèrent sur le cadre photo.  

Tellement troublée par tous les faits des dernières vingt-quatre heures, elle n’entendit pas les coups martelant sa porte ; surpris du silence qui se faisait, Ryo pénétra précautionneusement dans l’appartement.  

 

- Kaori ? Appela-t-il doucement.  

 

Enfin sa prunelle sombre rencontra la silhouette féminine affaissée sur le sol ; prudemment, il avança dans sa direction. Ecrasant les bris de verre sous ses pas, l’attention de la jeune femme fut enfin captée.  

Lentement, elle releva la tête et détailla l’ombre qui se dessinait devant elle ; prise soudain d’une crise de panique, c’est les yeux horrifiés, qu’elle lâcha le cadre photo pour tenter de fuir. Son esprit tourmenté lui projetait les images du « monstre » qu’elle avait croisé durant sa détention… cette carrure imposante, ce visage dur mais conciliant.  

Ses gestes désordonnés ne lui permettaient pas d’exécuter la moindre fuite, comme si elle pataugeait dans la gadoue alors que son tortionnaire, lui, progressait rapidement.  

Attrapant enfin son épaule, Ryo l’appela de nouveau et d’un mouvement circulaire de la main, elle se libéra hâtivement en hurlant de terreur alors que les larmes ravageaient son visage.  

 

- Lâchez moi !  

 

- Kaori ! Kaori… C’est moi… Ryo ! Clama-t-il en s’agenouillant près d’elle.  

 

A la chaleureuse intonation et à la familiarité de ce prénom, son esprit, peu à peu, fit la connexion avec la réalité.  

 

- Ryo ? Bredouilla-t-elle doucement.  

 

Fronçant les sourcils, la prunelle noisette découvrit enfin le visage inquiet de l’homme qui se tenait devant elle. Tentant de nouveau une approche, il caressa sa joue ruisselante de perles salées,  

 

- Oui c’est moi ! Lui sourit-il affectueusement.  

 

Poussée par un besoin de réconfort, elle se jeta dans ses bras et se mit à pleurer de tout son saoul. Caressant délicatement sa chevelure rebelle, il étreignit, davantage contre lui, ce corps agité de sanglots.  

 

- Chut… Je suis là maintenant et je ne te laisserai plus jamais. Murmura-t-il tendrement, tout en la berçant doucement.  

 

Au bout de quelques minutes, ses pleurs cessèrent mais il percevait le mal-être qui la rongeait mais comment faire pour l’aider de son mieux sans la brusquer ? La jeune femme finit par prendre elle-même la parole.  

 

- Je vais prendre une douche et me changer. Clama-t-elle soudainement.  

 

Se relevant en premier, le Japonais tendit une main accueillante à sa compagne qui se releva, tout en évitant son regard. Silencieuse, elle se dirigea vers la salle de bain où retentit le bruit de la douche quelques instants plus tard.  

Il ressentait tellement son malaise qu’il souffrait tout autant qu’elle, il voulait qu’elle se confie ; cela l’aiderait peut-être à la soulager de ce poids qui pesait sur sa conscience ? Mais il se résigna, bien vite, à ne pas la brusquer davantage et opta pour lui laisser le temps qu’il faudrait pour qu’elle se sente mieux. Il attendrait patiemment le moment où elle se sentirait prête à tout lui avouer.  

 

Voilà plusieurs minutes que Kaori s’étai enfermée dans la salle d’eau et Ryo, allant de la fenêtre au sofa, commençait à s’inquiéter de ne pas la voir réapparaître.  

Prenant, lui aussi, le chemin de la petite pièce carrelée, il frappa doucement contre la séparation de bois.  

 

- Tout va bien, Kaori ?  

 

Aucune réponse ne lui parvint alors ; lentement, il fit pivoter le bouton de la poignée et pénétra dans la salle de bain. L’eau de la douche coulait toujours abondamment et l’appelant à nouveau, Ryo se figea devant le rideau de douche,  

 

- Kaori ?  

 

De plus en plus inquiété de ce mutisme, il écarta avec précaution le rideau et vit l’eau chaude et fumante couler sur le corps recroquevillé de Kaori. Les jambes ramenées contre sa poitrine, les cheveux détrempés et le menton appuyé sur les genoux, ses pupilles dilatés fixaient l’horizon alors que dans un mouvement d’avant en arrière, elle se balançait silencieuse.  

Elle voulait laisser l’eau ruisseler sur elle, effacer les horreurs qu’elle avait subies.  

 

Prenant une grosse serviette éponge, Ryo coupa le débit d’eau et enroula la jeune femme dans la moelleuse étoffe. La soulevant sans peine dans ses bras, il l’amena dans sa chambre dont il ouvrit la porte du bout du pied. Délicatement, il la déposa sur sa couche et la recouvrit d’une couverture ; repositionnant ses mèches qui barraient son visage, Kaori se contenta de fermer les yeux et de se laisser apaiser par ce geste tendre.  

Se sentant enfin en sécurité, Kaori se laissa envelopper dans les bras de Morphée.  

S’attardant quelques instants à l’admirer, Ryo découvrit les cernes qui noircissaient ses yeux, le hâle pâle qui teintait son visage et quelques bleus qui couvraient son corps.  

 

La fureur s’emparait, de plus en plus, de lui à mesure qu’il apercevait les marques sur le corps féminin ; se redressant énergiquement, il couva du regard la jeune femme.  

 

- Ils font payer ce qu’ils t’ont fait subir…  

 

Ressortant silencieusement de la chambre et tirant la porte à sa suite, Ryo jeta un dernier coup d’œil sur Kaori puis tout en se dirigeant vers la sortie, Ryo vérifia son barillet de son arme et d’un coup adroit du poignet, il la réajusta.  

D’une allure cadencée et rageuse, il gagna enfin le rez-de-chaussée ; rabattant soigneusement le revers de sa veste, Ryo, la mine sévère et vengeresse, prit la direction du lieu où Kaori était prisonnière.  

Ce soir, ce ne serait plus une mission de sauvetage qu’il allait organiser mais un simple nettoyage effectué dans les « règles de l’art ». Il ne ferait pas de quartier à toutes ces ordures qui avaient osées s’en prendre à Kaori et à toutes les personnes qu’ils avaient croisées sur leur chemin… Kenny, Shin, Mick, Hideyuki et encore bien d’autres.  

 

Se tapissant dans l’ombre, à une intersection non loin de « LA » maison, le Japonais analysa la situation, en deux temps trois mouvements ; la petite résidence ne semblait que peu habitée. Cela allait lui faciliter quelque peu la tâche, une dizaine d’hommes, tout au plus, devait roder dans le secteur.  

 

D’une calme foulée, Ryo sortit de sa cachette et les yeux transpirant la rage, il gagna l’entrée. Alors que deux gardes apparurent au détour d’un couloir et lui ordonnèrent de s’arrêter en armant leurs automatiques, d’un geste empli d’une tranquillité étrange, Ryo dégaina son arme et les abattit froidement. Poursuivant son chemin, il passa à côté des deux corps sans vie sans une once de remords alors que son aura se faisait des plus coléreuses.  

A mesure que les cibles vivantes apparaissaient la Faucheuse se faisait un malin plaisir de d’apparaître dans le sillage du Nettoyeur. Les détonations n’étaient nullement étouffées car il comptait bien sur l’agitation provoquée dans le « nid » pour rameuter un maximum de victimes.  

 

 

Dans son bureau, un des hauts commandants sourit à la familiarité des sons produits par les déflagrations ; sans aucune crainte et d’un calme olympien, il se servit un verre de whisky et s’assit dans son confortable de cuir, tournant ainsi le dos à la porte.  

 

 

Les pas du visiteur retentissaient enfin dans le couloir alors que les râles et le bruit sourd des corps accompagnaient son avancée.  

D’un violent coup de pied, Ryo pénétra dans la pièce où les étagères remplies de livres couvraient les murs et où divers papiers jonchaient le pupitre.  

Fixant le dossier du fauteuil, Ryo, les prunelles habitées par la vengeance, sentit la rancœur emplir sa bouche, en un goût amer,  

 

- Montre toi, ordure ! Vociféra-t-il.  

 

A mesure que la silhouette apparaissait à la vue du Nettoyeur, son visage furibond se transformait en un étonnement grandissant,  

 

- Cela fait un petit moment que je t’attendais ! Sourit son interlocuteur, en buvant une gorgée du liquide brun.  

 

Les yeux écarquillés, Ryo baissa machinalement son arme, tout en murmurant d’une voix emplie d’incompréhension,  

 

- Shin ?  

 

Vêtu d’un long manteau noir et arborant le brassard rouge orné de la croix gammée au bras gauche, la silhouette masculine lui faisait face ; les échelons ornant ses épaulettes lui révélèrent son grade élevé. Ryo devait se rendre à l’évidence que son « père » les avait trahie et cela depuis fort long, vu les « dorures » de ses décorations.  

 

Shin faisait dorénavant parti de ses ennemis…  

 

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de