Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: TOKRA

Beta-reader(s): Nodino

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 6 chapitres

Publiée: 31-10-09

Mise à jour: 02-01-10

 

Commentaires: 67 reviews

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RomanceHumour

 

Résumé: Quand Halloween rime avec confiserie, jalousie et fantaisie.....

 

Disclaimer: Les personnages de "Lovely Halloween" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Quelques conseils pour écrire une bonne fanfiction

 

Quelques conseils de base à suivre pour les fanfictions: - Vérifier l'orthographe avant de poster vos histoires. C'est essentiel. Plus il y a de fautes d'orthographe, plus les lecteurs auront dû mal à apprécier pleinement la fanfic. Donc, relisez-vous. Cela vous donnera aussi l'occasion de rectifier les passages mal tournés par la même occasion. - En ce qui concerne la longueur de vos chapitr ...

Pour en lire plus ...

 

 

   Fanfiction :: Lovely Halloween

 

Chapitre 6 :: Une délicieuse sucrerie

Publiée: 02-01-10 - Mise à jour: 02-01-10

Commentaires: Coucou !! Merci à tous pour vos reviews ! Et surtout un grand merci à ma béta qui m'a permis de boucler ce chapitre ! Bonne année à tous ! Et à très bientôt !

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6


 

Ayant reconnu la voix de son partenaire Kaori se précipita dans la salle de bain. Sans même frapper, elle pénétra dans la pièce et s'arrêta net devant un Ryo en train de s’époumoner face à la glace.  

 

- Qu'est-ce que tu as à hurler comme ça ? s'exclama la nettoyeuse.  

 

C'est alors qu'elle se rendit compte de la tenue de Ryo ; entièrement nu à l'exception d'une minuscule serviette qui ne cachait pas grand chose de son corps d'athlète, il se tourna vers elle, de fines gouttelettes d'eau coulant sur ses épaules et son torse musclé avant de venir mourir dans l’étoffe molletonnée.  

 

Troublée par le splendide corps de son partenaire, elle détourna le regard et s'apprêtait à quitter la pièce quand il l'attrapa par le bras et la força à relever la tête. C'est alors qu'elle remarqua, sur sa peau rougie, la présence de la moustache si amoureusement dessinée par Ayumi. Elle comprit alors que Ryo n'avait pas réussi à l'effacer et que c'était là la cause de ses hurlements.  

 

- Mais comment je vais pouvoir draguer maintenant !?! s'exclama-t-il d'un air atterré, je suis défiguré à vie, comment réussir à plaire avec ça sur la figure !?!  

 

Kaori réprima un fou rire. Les enfants n'avaient pas fait attention à ce qu'ils utilisaient pour dessiner la moustache de Ryo et Ayumi s'était servie d'un feutre indélébile ; Ryo risquait de passer les prochains jours avec une moustache à la Capitaine Crochet ! Bien que l'envie de la lui laisser pour lui ôter toute envie de draguer ne l'ait effleurée une seconde, elle lui répondit alors :  

 

- Mais non ! Rassure-toi ! J'ai un produit pour faire partir tout ça ! Ne bouge pas, je reviens !  

 

Kaori quitta la salle de bain pour se rendre dans sa chambre et, lorsqu'elle revint quelques instants plus tard avec un flacon à la main, son partenaire s'était rhabillé ; elle se demanda si elle devait en être désolée ou soulagée, même si vêtu d'un tee-shirt rouge et d'un pantalon noir il n'en restait pas moins terriblement séduisant.  

 

Elle imbiba un coton de liquide et s'approcha de Ryo qui eut un mouvement de recul :  

 

- C'est quoi ce truc ?  

 

- Rassure-toi ! Je m'en sers personnellement ! C'est une lotion que le directeur de l'orphelinat m'a conseillée et qui est très efficace ! Tu n'as pas idée du nombre de fois où j’ai eu droit à ce genre de traitement moi aussi, le rassura-t-elle en riant.  

 

- Bon, vas-y ! De toute façon, ça ne peut être pire que maintenant ! répondit Ryo, fataliste.  

 

La jeune femme s'approcha et, malgré lui, il frissonna au contact du coton frais sur sa joue. Il ne savait si c'était dû au produit ou au fait que Kaori soit si proche de lui, surtout que s'appliquant à bien nettoyer la peau de Ryo, elle approchait un maximum sa tête de la sienne et, attentive à bien ôter les traces de feutre, mordillait sa lèvre inférieure, ce qui obligea le nettoyeur à regarder ailleurs afin de résister à l'envie de l'embrasser sur le champ.  

 

Une fois sa tâche accomplie, Kaori effleura l'endroit où se trouvait la moustache auparavant et toucha la lèvre supérieure de son partenaire, qui dut encore faire preuve de self-control pour ne pas attraper ce doigt tentateur et le mordiller. De son côté, Kaori, prise dans la douceur de ce rapprochement, perdit un instant le contrôle de ses émotions et se laissa aller à faire glisser ses doigts en une douce caresse de ses lèvres à sa joue, faisant subir à Ryo un supplice innommable.  

Se rendant compte de ce qu'elle venait de faire, elle recula, rougissante, et lui tourna le dos.  

 

- C'est bon, ne t'inquiète pas ! Tu n'es pas défiguré, tu vas pouvoir sortir ! Je vais te préparer quelque chose à manger avant que tu ne partes !  

 

Ryo n'eut pas le temps de lui répondre qu'elle avait déjà quitté la pièce. Il frôla ses lèvres et sa joue, comme s'il pouvait encore y sentir la légère caresse de Kaori, avant de reprendre pied avec la réalité. Il n’avait nullement l’intention de se rendre où que ce soit et, malgré ses tentatives avortées, il savait que le moment était idéal pour lui parler car rien ni personne n'allait l'interrompre cette fois, vu qu’ils étaient seuls dans l’appartement. C’est donc d’un pas décidé qu’il prit la direction de la cuisine, après un passage dans le salon où il décrocha le combiné du téléphone pour plus de sécurité.  

 

Pendant ce temps, dans la cuisine, Kaori réalisait l'audace dont elle avait fait preuve en caressant les lèvres de Ryo et elle en rougit avant de réaliser que ce geste aussi intime n'avait pas déclenché de réaction moqueuse chez Ryo. Elle ne savait pas pourquoi mais il lui avait même semblé que son partenaire avait apprécié son geste. Elle secoua la tête, se rabrouant pour oser encore divaguer sur ce sujet. Comment Ryo pourrait-il apprécier un geste tendre de sa part !?! C’était impensable comme idée, il fallait qu'elle s'y fasse !  

 

Loin des considérations de sa belle, Ryo, debout dans l’entrée de la cuisine, cherchait le meilleur moyen d'aborder le sujet qui lui tenait à coeur quand la jeune femme lui en fournit innocemment l'occasion. En effet, elle venait de ramasser un caramel qui était certainement tombé d'un sac et était resté sur la table. Elle le regarda un instant, hésitant sur ce qu'elle allait bien pouvoir en faire puis, avec un petit sourire, elle le déballa et le glissa dans sa bouche. Elle ferma les yeux, savourant les saveurs sucrées qui se diffusaient sur sa langue. Toute à sa dégustation, elle n’entendit pas son partenaire approcher et elle sursauta quand il posa la main sur son épaule.  

 

La jeune femme se retourna pour découvrir Ryo qui, avec une lueur malicieuse dans le regard, s’exclama d’une voix enfantine :  

 

- Trick or Treat ?  

 

Kaori le regarda d'abord avec de grands yeux puis lui demanda :  

 

- Qu'est-ce que tu veux Ryo ?  

 

- Je veux un bonbon ! C’est pourtant simple, tu n'as pas entendu ? Un bonbon ou un sort !  

 

Complètement déboussolée par cette tirade, elle lui répondit néanmoins :  

 

- Je suis désolée, mais c’était le dernier caramel ! Tu sais bien que j’ai porté tous les bonbons à l’orphelinat ! Celui-ci avait dû tomber d'un sac !  

 

Un large sourire se dessina sur le visage du nettoyeur et ses yeux se mirent alors à pétiller, ce qui ne rassura pas du tout Kaori, qui se demandait à quoi son partenaire pouvait bien penser. Elle ne resta pas bien longtemps dans l'expectative car Ryo lui annonça :  

 

- Eh bien... Tu n’as qu’à le partager avec moi !  

 

Ouvrant des yeux ronds comme des soucoupes, la jeune femme réalisa cependant que Ryo se voulait joueur. Cela l’étonna fortement mais il avait été tellement bizarre durant toute cette soirée qu’elle ne s’en formalisa pas et lui répondit sur le même ton mutin :  

 

- C’est hors de question ! Il est à moi et je le garde !  

 

- Ah ! Tu crois ça ?  

 

Ryo s’approcha de Kaori mais cette dernière réussit à lui échapper d'une pirouette avant de tenter de sortir de la cuisine en riant. Mais il était bien trop rapide pour elle et, avant qu’elle n’ait atteint la porte, il l'avait stoppée dans sa fuite en la rattrapant par la taille. Elle se retrouva collée à lui sans aucune chance de lui échapper et il lui offrit un sourire de vainqueur.  

 

- Donne-moi ce caramel !  

 

- Jamais !  

 

- Bien, je vais donc venir le chercher moi-même !  

 

Kaori n’eut pas le temps d'analyser les aboutissants de cette affirmation que les lèvres de Ryo se posèrent sur sa bouche. Pantoise, elle en resta immobile, les yeux écarquillés de surprise. Ryo était-il en train de l'embrasser ?!? Ils étaient en train de se chamailler et de rire à peine deux secondes plus tôt et voilà qu'il l'embrassait ?!? Elle n'y comprenait plus rien mais il ne lui laissa pas le loisir de tenter de comprendre ou de savourer cet échange que déjà il s’éloignait d’elle, un large sourire sur les lèvres.  

 

La jeune femme le regarda, stupéfaite, mais, avant qu’elle ne puisse dire un mot, Ryo lui montra, en découvrant ses dents, le caramel tant convoité. Elle sentit alors un voile d'amertume se poser sur ce qui venait de se passer : il ne l’avait embrassée que dans le but annoncé de récupérer la friandise ! Dire que cela faisait des années qu’elle attendait une telle attention de sa part et que le jour où cela se produisait, ce n'était que pour récupérer un caramel... Le destin était bien cruel et elle bien idiote !  

 

 

Arborant toujours son petit sourire moqueur, Ryo se rapprocha d'elle et elle fut surprise de la chaleur qui émana de sa voix lorsqu'il s'adressa à elle :  

 

- Mais ne fais pas cette tête Kaori ! Je veux bien le partager avec toi, moi !  

 

La jeune femme n’eut pas plus le temps que la première fois de réagir que déjà Ryo replongeait sur ses lèvres. Le baiser, cette fois, se fit long et intense ; il n’avait plus rien à voir avec cet échange de friandise, dont Kaori constata d'ailleurs très vite la disparition ; ne subsistait plus dans leurs bouches que la saveur douce et sucrée du caramel. Ryo happait avec envie ses lèvres, légèrement collantes et délicatement parfumées à la vanille, et sa bouche se faisait gourmande et avide, dévorant littéralement celle de sa partenaire comme s'il ne parvenait pas à s’en rassasier.  

 

Ses mains n’étaient pas en reste et elles caressèrent le dos de la jeune femme, glissant rapidement sous son léger pull pour déposer sur la peau de Kaori de petites arabesques plus ou moins prononcées. La peau qu’il sentait sous ses doigts était si délicate et veloutée qu’il dut se retenir d'aller y poser sa bouche pour en goûter le grain. Il se concentra sur le baiser, qu'il approfondit jusqu'à le rendre brûlant. Il était heureux que sa partenaire réponde avec autant de fougue à son étreinte. Il pouvait d’ailleurs sentir ses mains fines caresser avec délicatesse les muscles de son dos et il pria pour qu'elle ne choisisse pas de les glisser sous son tee-shirt car il ne répondrait alors plus de rien.  

 

Ce baiser dura et perdura, se perdant dans leurs battements de coeur jusqu'à ce qu'ils se séparent, à bout de souffle. Face à face, ils reprirent chacun leur respiration, réalisant mal ce qui venait de se passer. Ryo n'avait d'abord envisagé qu’un léger baiser mais il s’était laissé surprendre par ses propres envies et ce petit baiser s'était alors transformé en une véritable explosion des sens. Il l’avait embrassée avec une passion qu’il ne se connaissait pas ; jamais il n’avait embrassé une femme avec autant de fougue et de désir, jamais il n’avait éprouvé pareille sensation dans les bras d’une autre et pourtant cela n'avait été qu'un simple baiser ! Encore retourné, il avait du mal à reprendre pied avec la réalité.  

 

De son côté, Kaori était, elle aussi, totalement perdue. Ce baiser avait tout simplement été divin, un rêve magnifique dont elle espérait ne jamais se réveiller ; rien à voir avec un simple effleurement ou un jeu ! Non, cela avait été un long et langoureux baiser, comme ceux qui la faisaient pleurer d'émotion dans les films, un baiser sans fin, merveilleux et magique ! Pourquoi avait-il fait cela ? Elle n’en savait rien ; elle avait beau chercher, elle ne comprenait toujours pas pourquoi il était aussi gentil, prévenant et, plus que tout, pourquoi il était aussi... aimant ! Elle ne comprenait pas et elle s'en moquait éperdument, elle venait de vivre le moment le plus intense de toute sa vie !  

 

Enlacés dans la cuisine, ils écoutaient leurs cœurs battre, rapidement mais à l’unisson, comme si le fait d'être dans les bras l'un de l'autre était une position qui leur était naturelle.  

 

Ryo releva délicatement la tête de la jeune femme et, d’un ton décidé, souffla :  

 

- Kaori, je…  

 

Une série de coups frappés sur la porte d'entrée déclencha l'envol d'une nuée de libellules. Ryo pesta : était-il donc damné pour qu’il soit interrompu à chaque fois ? L’individu s’acharnant sur la porte, Kaori se défit alors à regret de l’étreinte de son partenaire pour aller ouvrir. Elle se demanda si elle avait eu raison d'ouvrir lorsqu'elle découvrit celui qui venait de les déranger. Un sourire jusqu'aux oreilles, un magnifique bouquet de fleurs dans les mains, Yûgo se tenait dans l'encadrure de la porte.  

 

- Je suis heureux de te trouver ici ! Tiens, c'est pour toi ! dit-il en lui tendant les fleurs.  

 

Ne comprenant pas ce qu'il venait faire chez eux, elle prit machinalement le bouquet et Yûgo entra dans l'appartement sans y être invité. Il continua de parler, comme pour meubler le silence que lui opposait une Kaori toujours bouche-bée :  

 

- Je suis désolé de t'avoir faussé compagnie tout à l'heure mais, vois-tu, ce spectre m'a rappelé de mauvais souvenirs. Un traumatisme d'enfance, encore très douloureux, suite à une mauvaise blague... Heuuu des voyous qui m'avaient enfermé dans un cercueil. Tu comprends... Me retrouver dans cette maison sentant la Mort, avec tous ...  

 

L'homme partit dans des explications douteuses, auxquelles Kaori ne croyait pas vraiment, sans s'apercevoir qu'ils n'étaient pas seuls dans la pièce. Ryo, non loin d'eux, écoutait les boniments de Yûgo et sentait renaître sa colère contre celui-ci. Ce fut lorsqu'il aborda le sujet de sa voiture qu'ils comprirent enfin la véritable raison de sa visite.  

 

- Tu comprends, je pense que ce serait mieux si c'était toi qui allais la chercher là-bas ! conclut l'homme en lui tendant les clefs de son véhicule.  

 

Il sursauta quand une main trop musclée et trop grande pour être celle de Kaori s'en saisit et les lui remit de force dans sa paume. C'est alors qu'il se rendit compte de la présence de Ryo, qui lui dit de façon posée mais d'un ton qui laissait entrevoir qu'il avait du mal à garder son calme :  

 

- Allez la récupérer vous-même votre voiture ! Je ne vois pas pourquoi ce serait à Kaori de justifier votre manque de savoir-vivre et le fait que vous ayez abandonné les enfants dont vous aviez la responsabilité !  

 

Même si au fond de lui Yûgo n’en menait pas large, il ne le montra pas et lui répondit d’un ton pédant :  

 

- Ryo... Mais que faites-vous donc ici ? Vous êtes pire que de la glue à coller Kaori comme cela !j’aimerais rester seul pour discuter avec elle, alors rentrez donc chez vous et laissez-nous !  

 

A la grande surprise de tous, Ryo se mit à rire.  

 

- Ah ! Elle est bien bonne celle-là ! Mais je suis chez moi ! affirma le nettoyeur en posant sur lui un sourire carnassier.  

 

Yûgo se tourna vers Kaori qui, d’un hochement de tête, lui confirma les propos de Ryo. Pour la première fois de sa vie, l’homme ne sut quoi dire et il blêmit quand Ryo enfonça le clou en enlaçant Kaori. Il avait bien compris que le bénévole avait mal interprété ses propos mais peu lui importait ; il se prendrait peut-être une massue par la suite mais il comptait bien se débarrasser de ce prétentieux une bonne fois pour toute !  

 

- Vous pensez que je vais vous croire ! siffla celui-ci d'un air mauvais, Kaori m'a dit qu'il n'y avait rien entre vous ! Non... Je n'en crois pas un seul mot ! Avant ce soir, je ne vous avais jamais vu à l'orphelinat et croyez-moi, si j'étais le compagnon de Kaori, jamais je ne la laisserais y aller seule !  

 

Sentant sa douce se crisper dans ses bras, Ryo défit son étreinte autour de sa taille et s'approcha de Yûgo pour pointer un index menaçant sur sa poitrine.  

 

- Je vais te dire... Moi, j'ai confiance en Kaori et elle est assez grande pour repousser les avances d'un minable comme toi ! Kaori est la femme que j'aime et je ne laisserai jamais un hurluberlu de ton espèce se mettre entre nous deux ! Jamais personne n'a réussi à nous séparer et je sais que ce n'est pas un lâche qui y arrivera ! Alors, maintenant, tu prends tes cliques et tes claques et tu débarrasses le plancher !  

 

Sans laisser à l'homme le temps de répliquer, Ryo l'attrapa par le col de sa veste, lui fit effectuer une rotation à 180° qui le ramena face à la porte et le jeta hors de l'appartement avant de claquer la dite porte derrière lui. Quand il se retourna face à Kaori, un sourire satisfait sur les lèvres, ce fut pour s'apercevoir que les larmes coulaient en abondance sur ses joues et il se précipita pour la prendre dans ses bras. La jeune femme posa sa tête sur son torse et les laissa couler pendant que Ryo se demandait ce qui avait bien pu la mettre dans cet état. Entre deux sanglots, elle lui demanda, la tête toujours nichée dans son tee-shirt :  

 

- Tu penses vraiment ce que tu viens de dire ?  

 

Ryo réalisa à cet instant la portée de ses mots et il en fut heureux : la colère l'avait aidé à passer ce premier cap difficile. Les mots ne faisant plus barrage, il ne lui restait désormais plus qu'à confirmer à sa douce à quel point il pouvait l'aimer. Alors, d'un doigt passé sous le menton, il l'obligea à le regarder et, le regard plongé dans le sien, lui répondit :  

 

- J'en pense chaque mot !  

 

Il se pencha sur sa partenaire et, lorsqu'il sentit le souffle chaud de Kaori sur ses lèvres, s'arrêta pour murmurer :  

 

- Kaori, je...  

 

 

Mais sa phrase mourut dans un croassement lorsque le cri d'un corbeau vint se superposer aux nouveaux coups portés sur la porte d'entrée. Il maudit alors ce Yûgo jusqu'à la cinquième génération et se dirigea vers l'entrée de l'appartement, bien décidé à lui signifier que s'il n'en n'avait pas eu assez, il se proposait cette fois de lui faire comprendre qu'il n'était pas le bienvenu en le passant directement par la fenêtre !  

 

- Je vais le tuer ! s'écria t-il avant d'ouvrir la porte.  

 

Il tomba des nues lorsqu'il découvrit en face de lui Mick, qui affichait un sourire jusqu'aux oreilles.  

 

- Vieux frère, pourquoi as-tu décroché ton téléphone ? Je voulais te proposer une tournée des cabarets ! Kazue n'est pas là et je compte bien en profiter ! Alors t'en penses quoi ?  

 

D'abord étonné par le silence de Ryo, il se rendit compte de la présence de Kaori dans la pièce et se dit qu'il venait de commettre un impair qui allait certainement lui valoir une massue. Il se prépara physiquement et mentalement à recevoir le choc mais les secondes passèrent sans qu'aucun instrument de torture ne vienne heurter son crâne. Il ouvrit alors un oeil intrigué et interrogea silencieusement son comparse.  

 

Celui-ci, qui n'avait nulle intention de passer la soirée ailleurs que dans les bras de Kaori, s'apprêtait à refuser la proposition lorsque celle-ci répondit à sa place :  

 

- Bonne soirée les garçons ! Ryo, ne fais pas trop de bruit quand tu rentreras, j'ai besoin de dormir, je suis crevée.  

 

Les deux hommes, pour des raisons cependant fort différentes, la regardèrent avec des yeux ronds. Pour Mick, voir Kaori accepter de bonne humeur qu'ils partent en virée était une grande première ! De son côté, Ryo se demandait pourquoi elle le mettait dehors après les derniers événements.  

Il croisa alors le regard de la jeune femme et ils se comprirent. Ils n'étaient pas encore près à dire à leurs amis ce qu'ils éprouvaient mutuellement et préféraient garder encore un peu le secret. Cependant, si Mick restait encore à l'appartement, sa perspicacité ferait son oeuvre et il se rendrait rapidement compte que quelque chose avait changé entre eux.  

 

A mille lieux des pensées de ses amis, Mick regarda Kaori et lui demanda :  

 

- Tu es sûre que tu vas bien, Kaori ?  

 

- Oui Mick ! Je vais très bien ! Pourquoi cette question ?  

 

 

- Eh bien... Pas de cris, pas de massue ! Je ne te reconnais pas... Tu es malade, tu as mangé trop de bonbons et tu fais une crise de foie... Tu as bu ! s'inquiéta-t-il soudain.  

 

La jeune femme eut un petit rire et lui répondit :  

 

- Ryo m'a ôté une épine du pied, ce soir ! Je peux bien le laisser faire la fête !  

 

Mick les regarda tous les deux avec insistance, essayant de comprendre en quoi Ryo pouvait bien avoir aidé la jeune femme. Devant le regard inquisiteur de l'américain et comprenant que ce dernier n'allait pas tarder à découvrir le pot aux roses, Ryo déclara :  

 

- Ne va pas t'imaginer des choses ! J'ai juste aidé Kaori pour une soirée à l'orphelinat ! Et je peux te dire que je ne l'ai pas regretté ! Tu aurais dû voir ces miss Mokkori qui font du bénévolat ! Je me sens l'âme d'un bénévole, moi, tout à coup !  

 

- Si elles sont aussi belles que Kaori, je te comprends Ryo ! s'exclama Mick avec un léger début de perversité dans le regard.  

 

- Mais qu'est-ce que tu racontes ? s'écria Ryo, horrifié. Comment peux-tu comparer de véritables déesses à Kaori ? Je t'ai parlé de femmes, Mick, pas de sorcières !  

 

Ryo eut à peine le temps de terminer sa phrase qu'il se retrouva sous un 100 tonnes. Kaori, passablement énervée par la réaction de son partenaire, se mit à crier :  

 

- Tu sais ce qu'elle te dit, la sorcière ?!?  

 

La tête de Ryo émergea du plancher et s'adressa à Mick :  

 

- Dépêchons-nous de partir avant qu'elle ne change d'avis !  

 

Les deux compères quittèrent rapidement l'appartement et Kaori respira un grand coup. Il s'en était fallu de peu que Mick ne se rende compte de quelque chose. Heureusement qu'elle avait vu le clin d'oeil que Ryo lui avait adressé car, sinon, elle aurait pu croire qu'il s'était joué d'elle une fois de plus.  

 

Elle eut un petit sourire lorsqu'elle vit le trousseau de clefs de Ryo posé sur la table basse du salon et ne fut pas étonnée quand, quelques instants plus tard, la porte de l'appartement s'ouvrit sur lui.  

 

- Désolé ! J'ai oublié quelque chose !  

 

Elle brandit alors les clefs qu'elle agita devant les yeux du nettoyeur, qui s'en saisit et avoua :  

 

- Dans ce cas, j'ai oublié deux choses !  

 

Il se pencha alors sur la jeune femme qu'il embrassa longuement et tendrement. Une fois leur baiser achevé, il garda Kaori dans ses bras.  

 

- Mick va t'attendre ! dit à regrets Kaori.  

 

Ryo déposa un léger baiser sur les lèvres de sa partenaire et s'éloigna. Arrivé non loin de la porte, il se tourna vers elle et lui affirma :  

 

- On reprendra cette petite discussion plus tard !  

 

Puis il quitta l'appartement tout en sifflotant.  

 

Kaori s'installa devant la télévision et regarda distraitement un film dont elle ne comprit pas un traître mot. Elle repensait à cette soirée merveilleuse qu'elle avait passée en compagnie de Ryo. Elle espérait que son partenaire n'allait pas faire marche arrière cette fois-ci. Il ne lui avait pas dit clairement qu'il l'aimait mais il l'avait dit à Yûgo et elle était sûre que c'était ce qu'il avait tenté de lui dire à plusieurs reprises. Il avait même parlé de reprendre leur discussion, c'était donc une raison de plus de croire qu'il n'allait pas se rétracter. Mais, en même temps, il était tellement maladroit et gauche dès qu'il s'agissait de sentiments qu'il fallait s'attendre au meilleur comme au pire !  

 

Légèrement inquiète de la tournure que prendrait la journée du lendemain, elle essaya de se concentrer sur le film mais, comprenant rapidement que cela ne servait à rien d'insister, elle éteignit la télévision et descendit se coucher.  

 

Quelques heures plus tard, une ombre se faufila discrètement dans l'appartement et se dirigea vers la chambre de Kaori. Ryo, car c'était bien lui, se dévêtit puis, simplement vêtu de son caleçon, se glissa dans le lit et se colla à la jeune femme, instinctivement attiré par la chaleur de son corps. Il apposa un léger baiser à la base de sa nuque puis ses lèvres suivirent le chemin qui menait à son épaule. La respiration de Kaori était calme et régulière et il eut un sourire lorsqu'un faible soupir s'échappa de ses lèvres au contact de ses mains chaudes sur sa taille. Mais il n'était pas là pour ça, il était malheureusement trop tard pour sa déclaration et bien trop tôt pour le reste. Il verrait demain... Cependant, il lui restait comme un goût d'inachevé, le sentiment qu'il n'avait pas accompli tout ce qu'il aurait dû. Certes, il l'avait embrassée mais tout qu'il avait espéré lui dire durant toute la journée lui pesait sur le coeur. Ecoutant le silence juste troublé par le souffle léger de sa douce, il se dit que cette fin de nuit lui offrait peut être l'obscurité propice à tous les aveux. Alors, resserrant la prise de son bras sur la taille de Kaori, il se hissa jusqu'à son oreille et lui murmura :  

 

- Ecoute-moi Sugar... Je te redirai tout ça demain matin, mais j'ai besoin que tu l'entendes maintenant... Ce baiser a été le plus beau moment, la plus douce sucrerie de toute ma vie et maintenant que j'y ai goûté je ne peux plus m'en passer. Pour être exact, je ne peux plus me passer de toi Kaori...  

 

Sa voix perdit encore en intensité et c'est dans un souffle qu'il termina par ces mots aussi doux, aussi sucrés que le caramel qu'ils avaient partagé : « Je t'aime Kaori ».  

 

Enfin libéré de cet aveu, Ryo déposa un dernier baiser sur l'épaule de Kaori avant de nicher sa tête dans son cou et de plonger dans la douceur qui émanait d'elle jusqu'à s'endormir paisiblement. Lorsqu'elle entendit la respiration de celui qui la tenait dans ses bras devenir régulière, Kaori ouvrit les yeux et un petit sourire se dessina sur ses lèvres. Elle posa sa main sur la sienne et se dit que la nuit d'Halloween était décidément empreinte de bien des magies. Confiante en ce que lui promettaient ses lendemains, elle ferma les yeux et le rejoignit dans le sommeil, tandis qu'une petite sphère luminescente et malicieuse faisait pleuvoir sur leur couche de petites touches de lumière, avant de disparaître en une dernière étincelle mutine.  

 


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