Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Author: MelleKaori

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 5 chapters

Published: 25-09-19

Last update: 25-10-19

 

Comments: 8 reviews

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HumourRomance

 

Summary: Une homme, une femme, des aveux...et ensuite?

 

Disclaimer: Les personnages de "Singulier ou pluriel?" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

What is NC-17 fanfiction?

 

A NC-17 fanfiction is strictly forbidden to minors (17 years old or less). It can contain violence and graphically explicite sexual scenes. We try to set limits to the content of R fanfictions, but we don't have time to read evrything and trust the authors on knowing the boundaries. So if you read something that doesn't seem correctly rated, please contact me.

 

 

   Fanfiction :: Singulier ou pluriel?

 

Chapter 2 :: Chapitre 2

Published: 02-10-19 - Last update: 02-10-19

Comments: Merci pour vos commentaires :) Aurez-vous LA réponse à votre supposition, peut-être… j'espère que l'humour sera au rendez-vous. Sur ce, bonne lecture et à vos claviers.

 


Chapter: 1 2 3 4 5


 

Le matin commença dans la normalité cette fois, il fut donc assommé avant d'avoir avalé son premier café, s'empiffra au petit déjeuner, traîna sous une douche glacée, ensuite ils filèrent au sous-sol où eut lieu sa deuxième écrasante punition. Il ne cherchait pourtant qu'à corriger la position de la jeune femme pour optimiser son tir, éminemment concentré sur le maintien de ses hanches dans l'axe il n'avait pas entendu qu'elle armait le chien. C'était le recul de l'arme qui les avait collés l'un à l'autre, enfin peut-être pas uniquement après mûre réflexion.  

 

Il aurait dû se décaler avant de rectifier l'alignement de ses épaules, ainsi ses paumes auraient pu éviter les obstacles. Ou pas… Il la préférait combattive. Elle écourta considérablement son entraînement, trop furieuse pour atteindre la cible. Il consacra une partie de ce temps au nettoyage puis au graissage de leurs armes, l'autre à la vérification des niveaux de la Honda. La mélodie gargouillante de son estomac proclama l'abandon de l'étage inférieur, parfaitement synchronisée avec les effluves qu'il discernait.  

 

Elle avait réussi à décrocher un rendez-vous, quid du reste de sa journée ? Il la questionna pendant le déjeuner et ne fut pas étonné de sa fatigue de la veille. Il jeta donc un œil dans le tiroir apercevant le logo de la créatrice de mode sur l'enveloppe qu'elle avait déposée hier soir, il n'ignorait pas les réticences de la jeune femme à s'exhiber et pourtant elle avait signé un contrat. Bulles de mousse et mains dans l'eau, elle était occupée. Il en profita pour partir seul au Cat's, arguant qu'ils ne pouvaient refuser ce travail si celui-ci respectait leurs critères. « Je vais préparer la chambre »  

 

Elle était à la fois contrariée et rassurée par la lente progression du doublon de pas dans les escaliers. « Monsieur Saeba, vous êtes sûr que cela est nécessaire que je m'installe ici ? » Elle écarquilla les yeux de surprise, une pointe d'inquiétude à venir s'installer ici quelques jours, un timbre détonnant, et Ryô qui ne déroulait pas la liste de tous les avantages stratégiques à résider ici. Il se contenta d'une synthèse monosyllabique. La nettoyeuse se tourna vers l'entrée pour confirmer visuellement que la voix mal assurée appartenait bel et bien à un jeune homme osant à peine s'avancer dans leur appartement. Les courtoisies de rigueur effectuées, ce dernier s'excusa des désagréments occasionnés par sa présence au sein de leur foyer puis demanda poliment à se rafraîchir. Elle était perturbée et ne put s'empêcher de suivre du regard les deux hommes se dirigeant vers la salle de bains.  

 

-Tu ne l'as pas quitté des yeux, je dois m'inquiéter pour cette nuit ?  

-...Quoi ?...Pfff...Tu... Non mais, n'importe quoi !, gronda la jeune femme.  

-Je suppose que ça veut dire non.  

 

Kaori fulminait, agitant son arme antipoussière dans tous les sens. « Oui ! Bien sûr que ça veut dire non ! Tu n'es qu'un crétin !!! » L'imbécile se félicita d'avoir conservé sa forme humaine avant d'opposer un sourire charmeur à sa volcanique partenaire, de nombreuses protestations de la tuyauterie sonnèrent le glas de la provocation. La parade de plumes s'affaissa, indiquant le désamorçage total de l'ire féminine et permit un rapprochement significatif des deux nettoyeurs.  

 

-Arrête de t'inquiéter.  

-C'est facile à dire pour toi., répliqua la jeune femme.  

-Facile, facile...UN client, facile c'est vraiment pas le premier mot qui me vienne à l'esprit !  

-Ryô...gémit-elle  

-Ton contrat et cette mission, ça devrait suffire.  

-Et après ?, fit-elle les lèvres tremblantes.  

-Il faudra juste qu'on, que je..., affirma posément le nettoyeur en plongeant dans les noisettes.  

 

Il s'apprêtait à promulguer le ralentissement des dépenses auxquelles il s'adonnait dans le Kabukicho, c'était sans compter sur l'intervention de Misaki venu leur signaler un problème. En fait, il s'agissait d'une catastrophe, les chambres des cinquième et sixième étage étaient inondées, impliquant une sérieuse restriction des espaces de couchage. Il attribua sur-le-champ l'unique chambre épargnée par l'explosion des canalisations d'eau à la jeune femme, reléguant ainsi les hommes au salon. Il se lança ensuite à la recherche de la caisse à outils.  

 

Le rire moqueur de l'américain résonna lorsqu'il aperçut le ténébreux nettoyeur allongé sur le sol, bien absorbé par ses réparations, rire qui stoppa net quand une toute petite voix déclara timidement ne plus avoir aucun vêtement sec. La déclaration fut aussitôt suivie d'un grommellement de douleur, la clé anglaise avait manqué son objectif pour se refermer autour des doigts qui maintenaient le tuyau. « La ferme ANGEL !! » ponctua l'apparition de leur client embarrassé, la gêne se propagea à la nettoyeuse puisque le blond n'obtempéra pas. « J'ai une chambre d'amis...Kazue peut te prêter une chemise de nuit, je ferai attention de ne pas déchirer l'emballage de mon cadeau... Le doc a donné son feu vert aux jeunes mariés, ça fait cinq semaines qu'ils attendent leur nuit de noces ! » Un regard incrédule, des pommettes écarlates, et un lexique fleuri répondirent aux différents propos de l'envahisseur.  

 

« File-moi la serpillère que tu as sur le dos ! » convainquit l'inopportun de déguerpir le plus promptement possible. Kaori était mortifiée par les conditions d'accueil de leur client, ce dernier la tranquillisa et lui proposa son aide pour le nettoyage. Elle refusa, évidemment. Fourbue, elle s'éclipsa dès que le repas fut terminé et la vaisselle rangée pour tomber rapidement dans les bras de Morphée. Elle avait déjà tout disposé pour le sommeil des deux hommes, mais le nettoyeur dût renoncer à son pyjama préféré face à la pudeur de Misaki. Et en plus il ronflait comme un sonneur de cloches ce gringalet !  

 

Il gronda quand elle entreprit d'ouvrir les stores du salon, mais il ne loupa rien du spectacle des rayons solaires baignant la silhouette devant la fenêtre. Elle lui seyait plutôt bien cette chemise blanche qu'elle lui avait emprunté, fort heureusement leur client peinait à émerger, sinon il aurait été foudroyé par l'œillade meurtrière de son protecteur. Celui-ci profita discrètement de la délicieuse transparence en maugréant pour la forme, et fournit d'incommensurables efforts pour ne pas déclencher de punition suprême.  

 

Elle ne s'éternisa ni sous la douche ni dans la cuisine. Juste un thé avant de mesurer l'ampleur du ménage et récupérer des vêtements afin de les faire sécher. Elle traversa la pièce avec le séchoir, une corde fine et un sac mal fermé, seul un œil aguerri pouvait en distinguer le contenu, à savoir des bribes de dentelles inconnues. Le nettoyeur fut soulagé qu'elle n'envisage pas d'exposer tout ceci sur le toit, toutefois il recracha son café quand il comprit que l'accrochage aurait lieu dans sa chambre et surtout que celui-ci risquait fort de lui être préjudiciable si elle vidait complètement les tiroirs de sa commode.  

 

Décamper. Avec un peu de chance, elle mettrait un certain temps à s'en apercevoir, non avec beaucoup de chance plutôt, Mick était passé hier...Pas le temps de s'appesantir dans la salle de bains. Malgré son incompréhension, Misaki suivit l'injonction quant à l'urgence de leur départ, bien entendu Ryô ne comptait pas le laisser seul avec sa partenaire. Direction le café de leurs amis. Le client s'installa à la place que son garde du corps lui désignait, Ryô le confia aux bons soins du géant, le temps de mettre en branle son réseau d'informateurs.  

 

Derrière le comptoir, la brune noua le tablier autour de sa taille puis afficha un sourire avenant, le caractère extraordinaire de cette mission suscitait sa curiosité, restait à définir si cet homme avait vu ou entendu quelque chose de particulier. Sous le feu des questions de la jeune femme, Misaki relata les quelques heures passées en compagnie du binôme puis conclut son récit par l'absolue nécessité de quitter l'appartement en quatrième vitesse, toujours perplexe devant ce soudain départ. Néanmoins, il n'obtint aucun éclaircissement.  

 

L'officialisation et les comportements démonstratifs ne faisaient pas partie des possibles de leur orientation professionnelle, Miki était bien placée pour le savoir, elle laissa momentanément en suspens le sujet pour se concentrer sur son autre clientèle. Elle n'hésita pas à exposer à tout va la dorure symbolisant son engagement, de cette façon elle compensait les interdits officieux et la réserve de son époux qui portait son anneau au bout d'une chaîne sous son tee-shirt. Le règne de la dissimulation. Son amie vivait les mêmes contraintes, le serment officiel en moins, cela la peina un temps jusqu'à ce qu'elle liste leurs derniers achats. Le savant mélange d'arabesques et de rubans, provocation ou révélation d'une avancée demeurée sous silence ?  

 

-...Y aurait-il quelque chose dont tu ne m'aies pas parlé ?, lança-t-elle à son mari.  

-Non, répondit ce dernier.  

 

Non, se répéta-t-il intérieurement. Juste une fenêtre d'opportunités et quelques mots échangés.  

Il s'était discrètement éclipsé, leur laissant un peu d'intimité pour les marques d'affection qui étayaient généralement ce genre de déclaration. En son for intérieur, il pensait qu'ils avaient étoffé leurs paroles avec un tendre échange, mais ils ne s'étaient pas épanché et il ne les aurait jamais questionné sur ce sujet. Les histoires de baisers étaient l'affaire des femmes, c'était donc à Kaori de livrer ce genre de détails. L'obsédé notoire avait-il besoin d'une notice ? La pensée lui traversa l'esprit en apportant une subtile coloration à son crâne chauve, lui-même n'était pas le mieux placé pour lui donner des conseils.  

 

Ryô bousculait ses habitudes, ne dissimulait même pas sa jalousie. Si ce n'était pas un signe ça, qu'est-ce que c'était ? Les gérants du café pivotèrent en soupirant d'exaspération, oui ils entendaient bien les mêmes cris d'indignation qui annonçaient l'arrivée imminente du pervers, la jeune femme affermit alors la prise en main de son plateau.  

 

-Pfff...Il est vraiment irrécupérable…, pesta-t-elle.  

-Qui ça ?, demanda Misaki.  

-Ryô…, grogna-t-elle.  

-Comment vous... ?  

-C'est pas très compliqué., marmonna le géant.  

 

Le nettoyeur trouva les deux hommes exactement comme il les avait laissés, et tenta sa coutumière manœuvre d'approche toute en délicatesse de la jeune femme et salua de très près le plateau. L'accueil fut tout aussi chaleureux à leur retour à l'appartement, Misaki observa éberlué son garde du corps s'aplatir sous la lourde massue. « Mais comment vous faites ça ? » Kaori battit des paupières puis jeta un œil furieux à son partenaire avant de déclarer qu'il était temps de passer à table.  

 

Rien, pas un mot ne filtra sur la raison de cet accès de colère féminine, sans nul doute en rapport avec leur brusque fuite matinale...Une chape de plomb s'était abattue sur les trois occupants de l'appartement, toutefois la situation ne semblait pas exceptionnelle, chaque membre de City Hunter vaquant à ses occupations comme si de rien n'était, l'un affalé dans le canapé à zapper en attendant des coups de téléphone, l'autre s'affairant toujours au nettoyage de l'inondation de la veille.  

 

L'atmosphère se détendit petit à petit, avec l'arrivée des premières informations, et pérennisa grâce aux vérifications et étayages des soudures sur les canalisations. Le dîner commença donc dans le calme, pourtant la jeune femme demeurait soucieuse et pas uniquement en raison de ses doutes quant à l'efficience du plombier, elle pâlit à l'annonce de la résolution du problème d'ici la fin de semaine. Elle passa le reste du repas à chipoter dans son assiette et soupira bruyamment en se levant de table.  

 

Misaki avança la nécessité de consulter ses SMS pour s'éloigner de la cuisine et offrir à ses protecteurs l'opportunité de discuter de ce qui préoccupait la jeune femme mais l'échange balbutiant s'acheva dans une stridulation analogique. Elle se renfrogna lorsque le grand brun remercia son interlocutrice en négociant âprement les dettes de cette dernière. En vain. Saeko avait besoin de davantage de preuves pour justifier l'intervention de la police dans l'entreprise de leur client, ils se lanceraient dans la collecte de données et de documents sur les lieux dès le lendemain.  

 

« AAAhhh ! Mais c'est ce soir l'élection de Miss Japon ! » Il fallait bien un peu de réconfort avant d'entamer l'examen de l'ordinateur professionnel que Misaki avait emporté avec lui pour effectuer les premiers recoupements avec les noms lâchés par la policière. Rassurée par l'idiotie télévisuelle accaparant l'attention de son partenaire, la jeune femme gagna le septième étage pour la nuit. Il fallut attendre la fin du défilé de demoiselles en maillot de bains pour que la télévision soit enfin libérée de son assaillant, ensuite les deux hommes s'abîmèrent dans les dossiers informatiques durant plusieurs heures.  

 

Il se délecta de la seconde cérémonie de réveil tout en transparence, le nettoyeur appréciait grandement le nouveau protocole visant à l'extirper du sommeil, bien plus doux et plus persuasif que les massues. « Ryô ? » l'arracha soudainement de ses pensées, le cérémoniel était si convaincant qu'il s'était dirigé vers elle et que son deuxième cerveau commençait à s'animer à la vision matinale du corps sous la blanche cotonnade. OUPS ! Il dévia de sa trajectoire en déclarant « Ne traîne pas pour le petit déjeuner, on a tellement à faire aujourd'hui ! Je prends la salle de bains en premier. »  

 

Monumentale erreur, comment avait-il pu ne pas anticiper, comment ? Il s'emmêla dans le tissage de cordes tendues pour le séchage des dentelles diverses et variées, s'affala de tout son long en s'affublant d'une étrange paire de lunettes. Un délicat moucharabié qu'il ne connaissait pas. Il se rappela qu'elle avait écumé les boutiques avec Miki la semaine précédente. La cavalcade dans les escaliers n'augurait rien de bon, il écopa d'un hurlement suraigu en essayant d'argumenter qu'après tout, c'était SA chambre et qu' il venait juste chercher de quoi s'habiller.  

 

Il perdit toute crédibilité en demandant pourquoi elle avait repeint sa chambre, ne réalisant que trop tard l'impact coloré de l'ajour juché sur son nez. Après un encastrement en règle dans le parquet, il tenta d'obtenir ce dont il avait besoin, mais elle refusa de prélever quoi que ce soit dans sa commode, avançant sa répulsion à découvrir les horreurs qu'il y cachait. Il ne pouvait pas avouer qu'il avait tout enlevé l'avant-veille...La recherche à l'aveugle de vêtements propres s'avéra très périlleuse bien que les obstacles étaient aisément évitables contrairement aux rondeurs pressées contre son dos. Pourquoi au juste avait-elle plaqué ses mains sur ses yeux ? Ah oui…Il s'en souvenait. « J'ai pas confiance… »  

 

Ils découvrirent un client étonné par leur rapide réapparition, celui-ci cessa de les dévisager pour reprendre son occupation, omettant néanmoins d'orienter le journal dans le bon sens. La jeune femme en devint écarlate. Sous la pluie fraîche, le nettoyeur esquissa un sourire puis reporta son attention sur les anodines paroles échangées dans la cuisine ainsi que sur les sons familiers des prémices du premier repas de la journée. Les estomacs gloutons vinrent à bout du copieux petit déjeuner, ne sachant pas quand ils pourraient de nouveau se sustenter. Ryô exposa en détail le déroulé des heures à venir lorsqu'elle se prépara elle aussi à sortir, elle se fit un devoir d'éviter les sombres prunelles en annonçant dans un murmure son rendez-vous avec Eriko.  

 

Elle ouvrit le tiroir de la console à la recherche des clés de la Honda, et se retrouva nez à nez avec le courrier dévastateur. La brève échéance. L'impératif financier. L'incertitude. L'anxiété revint en même temps que la pâleur sur son visage, elle s'accrocha au petit meuble le temps que son vertige se dissipe. « Tu n'as pas remis mes clefs à leur place…» Elles étaient sur la console, les enserrer l'aida à ravaler la boule d'angoisse raccourcissant son souffle, ensuite elle s'ancra dans les sombres prunelles. Une urgence après l'autre. Un toussotement rompit le dialogue silencieux et rappela aux professionnels qu'à cet instant précis, l'urgence se prénommait Misaki.  

 

Quand les deux hommes revinrent à l'appartement, la trousse de premiers secours trônait bien en évidence sur la petite table du salon. Rien. Il n'avait pas grand-chose, ce n'était qu'une éraflure et pourtant elle tenait à lui prodiguer les premiers soins, comme toujours. Et comme toujours, il comptait bien protester puis en profiter. Elle serait si absorbée par sa tâche qu'il pourrait la détailler à loisir. Il ne s'abstiendrait pas de parcourir son visage, de savourer la ciselure de ses lèvres, de glisser le long de son cou pour se perdre dans les méandres de dentelle, tout en s'efforçant de contenir le hérissement de sa peau sous la caresse éthérée de ses doigts.  

 

-Enlève ta chemise, lâcha-t-elle en les rejoignant.  

-Quoi ? Tu veux te rincer l'œil ?  

-Pfff... Je vais juste te soigner, arrête de faire l'enfant.  

-Mais j'ai rien., protesta le nettoyeur.  

-Oui...bien sûr...tout ça pour te précipiter vers Kazue quand ce sera infecté. Allez, enlève ta...  

-Non !  

-Ryô.  

-...Tu crois que j'ai pas d'autres briquets ?, la questionna-t-il.  

-Très bien, tu l'auras voulu.  

 

Le ton calme n'augurait rien de bon, elle ne s'emportait pas, elle se contentait d'allumer le Zippo. Indubitablement les signes annonciateurs d'une catastrophe majeure, en une fraction de seconde son regard enveloppa la jeune femme puis se focalisa sur les mains fines. Elle approchait de la flamme le numéro spécial 25ème anniversaire des Coquines sur canapé. AAAH ! Suprême infamie! Pourtant il l'avait soigneusement planqué celui-là, dans une cache de son matelas. Kaori ne pouvait décidément pas s'empêcher d'être aussi tatillonne dans ses investigations ménagères que dans ses vindictes à l'encontre de ses précieuses collections. Une succession de palindromes plaintifs médusa leur client tout autant que le rapide tombé de vêtement sur le sol.  

 

-Rhaaaa ! N'en profites pas pour tripoter mon corps d'athlète !, fit le supplicié.  

-Si tu tiens à récupérer ta page centrale, je te conseille de te tenir correctement.  

 

Le nettoyeur se décomposa un peu plus. Avait-elle réellement manipulé sa revue ? Avait-elle prélevé ce sublime encart ? La lumière, la perspective, l'intention, la moiteur, la profondeur de l'attachement...Parfaitement parfait! Il fallait être un photographe émérite pour réussir à capturer le lien existant entre ces deux souples créatures de rêve. Aspirer – inspirer – soupirer. Ses pensées digressaient sur une magnifique courbure de reins lorsque sa partenaire se rappela à lui en grommelant.  

 

Elle annonçait la couleur en hésitant sur le flacon de désinfectant, plus il protesterait plus il souffrirait. Être soigné par l'infirmière, c'était pour rendre la pareille au blondinet qui s'échinait à traîner trop près Kaori, or ce dernier n'était pas présent, il opta donc pour la reddition en boudant. Misaki constata alors la gémissante mauvaise foi masculine qui contredisait la douceur des soins prodigués. Après la pose tout en effleurements des trois strips, le grand brun récupéra ses sulfureuses amies et s'empressa de vérifier immédiatement l'abominable menace. Intacte. Il ne manquait aucune page à son trésor. Elle avait bluffé, elle n'avait pas subtilisé le cliché. Avait-il réellement envisagé qu'elle puisse poser et les yeux et les mains sur l'outrageuse revue ?  

 

Elle déposa sans ménagement le Zippo sur la table et se hâta de ranger le nécessaire infirmier pendant que le nettoyeur contactait l'aînée des Nogami, celle-ci avait programmé la perquisition au lendemain matin. Ensuite, la nettoyeuse fila dans la cuisine pour agrémenter le dîner, préparé un peu plus tôt dans la journée, de légumes frais. « Le plombier est passé, il a tout vérifié. L'installation est vétuste, il faudrait s'en occuper avant que ça lâche de nouveau » Il acquiesça, en songeant que la reconduction d'une telle mésaventure la priverait de ses pyjamas et la mènerait directement entre ses draps. La perspective était plus que tentante et, sans perturbateurs, il se ferait un plaisir de la délester du tout tissu pour la couvrir du plus ardent des apparats…  

 

Encore un peu décontenancée par les infimes réactions épidermiques perçues quelques minutes plus tôt, elle trébucha contre un pied de table. Malgré son apparente indifférence, le nettoyeur réagit prestement, il stabilisa le plat sur la table d'une main et enserra la taille de la jeune femme de l'autre pour empêcher sa chute. Le temps se figea dans une conversation de prunelles. Elle reprit une bouffée d'oxygène, se détacha de lui avant de se détourner du regard qui la couvait. Tout revenait à la normale, enfin presque. Une éclatante proclamation de possessivité, « Ah non ! C'est la mienne, je ne partage pas ! ».  

 

Le comptable, cramoisi jusqu'aux oreilles, parut soudain très absorbé par le contenu de son assiette. La mienne, ma revue ou ma partenaire ? Personne ne le croirait s'il relatait la moindre anecdote, lui-même ne l'aurait cru s'il n'avait pas partagé leur quotidien. Inénarrable. Ces dernières 48 heures avaient été émaillées de provocations, de cris, d'écrasantes repressions, de lubriques attentions, d'anticipations, de timidité, de silences, de tressaillements, d'intenses regards... Un binôme atypique, un mélange détonant, un couple ?  

 

Le ténébreux se pencha ensuite pour ramasser la revue projetant une licencieuse dégustation de fruit d'Eve fendu pour éviter qu'elle ne prenne la même teinte que Misaki et surtout pour qu'elle ne l'annihile pas lui et ses indécentes coquines. C'est un collector quand même ! L'infâme feuillet disparu, le repas put débuter et la soirée se déroula tranquillement. Elle consista en une eau portée à ébullition, un combat pour le contrôle de la télécommande, une massue, une télévision débranchée, une quête de nicotine et quelques remontrances. La notion de tranquillité était somme toute très subjective.  

 

 


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