Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Author: MelleKaori

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 5 chapters

Published: 25-09-19

Last update: 25-10-19

 

Comments: 8 reviews

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HumourRomance

 

Summary: Une homme, une femme, des aveux...et ensuite?

 

Disclaimer: Les personnages de "Singulier ou pluriel?" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Singulier ou pluriel?

 

Chapter 3 :: Chapitre 3

Published: 09-10-19 - Last update: 09-10-19

Comments: La suite… Bonne lecture.

 


Chapter: 1 2 3 4 5


 

Jamais deux sans trois, Mmmh… La situation se corsa sérieusement lorsqu'elle invita le vent à entrer dans leur appartement, imprévisible et mutin, celui-ci s'employa à mettre en exergue la silhouette tant convoitée mais un éclat lumineux révéla un spectateur indésirable. Je vais te faire avaler tes jumelles ! Evidemment, elle se méprit sur le plaintif « Kaori décale-toi de la fenêtre… » et s'éloigna bougonnante de cette dernière, plongeant par la même occasion son délicieux profil dans une salutaire opacité.  

 

Avec la grâce d'un félin il gagna la fenêtre et d'un bond se substitua à la jeune femme. Paré de son costume d'Adam et d'un rire démoniaque, il se dandina face aux verres grossissants. « AAAAAHHH ! » De part et d'autre de la rue, s'élevèrent de furieux hurlements d'indignation tandis qu'il prit l'air le plus innocent du monde en rétorquant nonchalamment « Ben quoi ? J'ai seulement dit bonjour à Mick » . Il fit ensuite une esquive sur le côté. « Kaori, ce n'est pas le moment de jouer voyons ! Tu vas nous mettre en retard ! Saeko m'attend impatiemment ! » Finalement, ce n'était que reculer pour mieux se faire écraser, cette fois-ci elle ne le manqua pas.  

 

Les préparatifs du départ s'enchaînèrent rapidement, la Mini se faufila aisément dans la circulation dense. La nettoyeuse veilla sur leur client au sein de l'entreprise jusqu'à ce que les forces de police l'investissent, elle ignorait qu'au même moment son partenaire luttait férocement dans la ruelle adjacente. Il ne dominait pas ce combat. Il avait beau menacer, vitupérer, geindre, rien n'y faisait, l'intransigeant adversaire ne lâchait rien. Le prix à payer était démesuré en échange d'une minuscule faveur et d'une enveloppe . « Très bien, j'en discuterai avec Kaori alors». Il n'avait d'autre choix que celui d'accepter l'arrangement, Saeko réussit donc à lui extorquer cinq coups. « C'est toujours un plaisir de négocier avec toi… » Le sourire aux lèvres, la manipulatrice s'en retourna à ses fonctions officielles en abandonnant le nettoyeur à ses sonores lamentations.  

 

Kaori en avait pour un petit moment avant de pouvoir le rejoindre au café, il se laissa alors guider par le souffle d'air qui le mena auprès de son ami disparu. Ses pensées conversèrent longuement avec le bruissement végétal, les fossettes se creusèrent lorsque le moment de la rejoindre s'annonça dans un enveloppant tourbillon de pétales blancs. Il enfonça les mains dans les poches de son pantalon et se dirigea lentement vers le café. Il y fit une entrée surprenante tant elle était discrète avant de prendre place sagement sur son tabouret attitré.  

 

-Kaori n'est pas avec toi ?, demanda l'ex-mercenaire.  

-Elle s'occupe de notre client.  

-Toute seule ? relança-t-elle.  

-Pas vraiment, elle est entourée d'une dizaine de policiers.  

-UN client Ryô ? l'interrogea-t-elle d'un ton inquisiteur.  

 

Le nettoyeur demeura impassible, au grand désespoir de Miki qui multiplia les questions en tentant, sans succès, de capter son sombre regard. Le colosse participa à sa manière à la conversation en ponctuant l'interrogatoire de sa femme de soupirs de désapprobation. L'arrivée de l'Américain chiffonné détourna un temps son attention de Ryô.  

 

-Ça va Mick ?, hasarda-t-elle.  

-Si on veut…,marmonna ce dernier.  

-Oh. Première grosse dispute avec Kazue?, questionna la jeune femme presque compatissante.  

-Si seulement...J'ai eu un réveil difficile., souffla-t-il.  

 

La brune se recentra aussitôt sur le ténébreux cherchant à dissimuler un sourire satisfait.  

 

-..Mais qu'est-ce-que t'as encore fait ?  

-Moi ? Rien ! , s'offusqua le brun.  

-Ah ouais ?! Tu m'as agressé ce matin ! J'ai bien failli avoir une crise cardiaque !  

-Ben de quoi tu te plains, t'as seulement failli…  

-Sérieusement faut te faire soigner ! , gronda le blond.  

-Mon cœur va très bien, le reste aussi comme tu as pu le voir...  

 

Une grimace de profond dégoût ravagea les traits de l'Américain à l'évocation du déhanché matinal tandis que son ancien acolyte jubilait. « Si tu sors encore tes jumelles, c'est mon autre gros calibre qui te saluera » La métamorphose des visages installa un silence électrique, brun et blond se regardèrent en chiens de faïence prêts à en venir aux mains. Un poing s'abattit lourdement sur le comptoir pour annihiler tout élan belliqueux, les pervers sursautèrent puis se plièrent à l'injonction du géant sans cesser de se toiser.  

 

La caféine apaisa peu à peu les esprits échauffés plongeant le commerce dans un calme inhabituel. Temporairement. « T'avise pas de recommencer ! » L'argument massue – corde – signature d'un CDI avec le canapé convainquit l'indésirable observateur de suspendre ses investigations visuelles. Ensuite, après s'être affrontés, le voyeur et le danseur s'allièrent pour d'inconvenantes interrogations suivies d'offres tout aussi indécentes, étrangement, la jeune mariée ne fut pas réceptive à la proposition d'un "inoubliable cadeau de mariage", son époux non plus d'ailleurs. L'escarmouche langagière plaqua au sol les limaces baveuses, masquant ainsi leurs œillades adressées à l'horloge murale et empêcha la brune de reprendre le fil de ses questions.  

 

« Ichiro te passe le bonjour » Ainsi, Ryô avait fait appel à l'homme capable de dénicher le plan de n'importe quel bâtiment de Tokyo et, en l'absence de développement, Miki conclut que la requête ne se rapportait pas à des considérations professionnelles mais au cinquième membre de leur petit groupe toujours incomplet, au demeurant. « Dans les temps » précéda le passage de poche en poche du document, nul n'osa ajouter que la rouquine ne l'était pas.  

 

Les mines sérieuses des trois professionnels ravivèrent la curiosité de l'ex-mercenaire, d'autant plus contrariée de ne pas être dans la confidence que l'Américain l'était. La conspiration du silence assortie de la solidarité masculine ne serait pas aisée à déjouer mais cela concernait son amie et il était inenvisageable qu'elle baisse les bras, une attaque frontale ne mènerait à rien, mieux valait provoquer un faux pas. « Mick… »commença-t-elle.  

 

La balbutiante conversation s'interrompit dans le tintement accompagnant l'ouverture de la porte d'entrée. La nettoyeuse apparaissait enfin. Ryô discerna l'infime odeur boisée révélatrice de la raison de son retard, elle aussi était passée dans le lieu dédié au repos éternel. Elle s'efforçait de dominer ses émotions et personne, pas même Miki n'osa rompre le silence assourdissant. Livide et percluse d'angoisse, elle s'installa sur le siège à côté de son partenaire et demanda un thé d'une toute petite voix chevrotante en ajustant le col de sa veste.  

 

-Kaori... ?  

-Ça va...C'est réglé pour Misaki., murmura-t-elle.  

-Alors... pourquoi tu...euh..., bafouilla-t-il.  

-...J'ai eu un appel pour demain...  

-Ah.  

-Hum...Pour s'assurer qu'on y serait tous les deux. , souffla-t-elle.  

-...C'est quand ?  

-Demain...matin.,  

-Matin ?!, s'insurgea-t-il.  

-Tu penses que j'ai eu le choix ?  

-...Ma-tin..., répéta-t-il.  

 

Miki le fusilla du regard, Umi gronda, et Mick se leva pour étreindre Kaori qui inspirait douloureusement en ravalant sa déception face à son attitude. De sa large main, il enveloppa la sienne pour en arrêter les tremblements. « Je ne reviens jamais sur mes promesses» Sa paume chaude et la caresse de ses fines phalanges apaisèrent peu à peu la respiration hésitante, doucement leurs doigts s'entrelacèrent.  

 

Une fois la tasse vide, il y imprima une légère pression pour lui proposer de rentrer, elle acquiesça en s'arrimant à son regard. Lentement, sûrement, silencieusement, leurs pas les conduisirent chez eux après un détour à la gare, heureusement le tableau était exempt de toute inscription. L'estomac noué, elle s'attela à la préparation du repas puis parut hypnotisée par le contenu de son assiette. Il musela ses allusions à la reine du crime en ne l'interrogeant pas sur l'ingrédient mystère utilisé pour assaisonner ce plat qu'elle touchait à peine.  

 

Il tenta de la dissuader de regagner sa chambre, peine perdue, elle s'y activa la première moitié de l'après-midi ne réclamant son aide que pour réinstaller les différents matelas, la seconde moitié s'articula autour de ses vêtements. Très peu de dommages collatéraux furent à déplorer, une rafale de vent ayant emporté trois de ses pyjamas, elle ronchonna un temps puis lança une dernière tournée de lessive. « S'il y a du vent, ça sèchera plus vite » Il ronchonna à son tour, l'offensive féminine visait exclusivement les draps, mais il n'ignorait pas qu'elle avait besoin d'un exutoire pour occuper son esprit tourmenté.  

 

Il opta pour le choix le plus raisonnable, appliquer la politique du laisser-faire, et s'installa confortablement sur le sofa pour vaquer à ses propres occupations. Afin de ne pas accroître davantage le malaise de la jeune femme, il commença par se distraire avec de la grande littérature jusqu'à ce qu'elle gagne le toit. Il déplia le fruit des recherches minutieuses d'Ichiro sur la table du salon, puis étudia chaque détail du système de sécurité du bâtiment dans lequel ils se rendraient le lendemain matin. Déjouer la vidéosurveillance ne posait aucun problème avec la précision du plan, mettre hors service l'unité de stockage des enregistrements n'était pas plus compliqué.  

 

Sitôt déployé, sitôt replié. Les diverses préparations, culinaires et explosives, accompagnèrent la lente fuite du jour. La nuit tombée, il partit implanter le dispositif ensuite s'octroya la cigarette du condamné, celle qu'on hésite à allumer, celle dont on savoure chaque bouffée, celle qu'on redoute de voir s'éteindre, celle qui est investie de l'amère saveur du renoncement. Il se remémora les cendriers débordants de mégots, la forte odeur de tabac froid quand il se réveillait le matin ou plutôt quand il émergeait, sans oublier les cadavres de verre, les migraines que seule la potion magique du Doc pouvait dissiper. Tout ça, c'était avant.  

 

Avant la fin du règne des cartons et de la poussière, celui-ci avait succombé aux virulences de l'aspirateur épaulé dans son âpre combat par la serpillère. Avant le big-bang, le mobilier clairsemé s'était étoffé petit à petit pour créer un véritable lieu de vie. Avant les multiples règles de la tornade rousse, la première de toutes étant l'interdiction formelle de fumer dans l'appartement. Avant...  

 

Il s'attendait à la trouver endormie à cette heure tardive, pas devant une émission culinaire. Il s'approcha, contourna la table basse en s'intercalant entre elle et l'écran, pourtant elle ne le remarqua même pas. Elle mit une poignée de secondes à s'apercevoir de sa présence et ne leva les yeux vers lui que lorsqu'il éteignit la télévision. Le brouillard dans son esprit voilait son regard d'une brume humide. En douceur, il chassa les perles menaçantes pour dissiper la crainte à renfort de ténèbres rassurantes, le simple effleurement de ses joues fit naître le désir d'être plus proche d'elle, beaucoup plus proche.  

 

Il ne rencontra aucune résistance en l'attirant dans ses bras, ni en la basculant au creux du canapé. Son front contre son cou, ses cheveux chatouillant son menton, sa nuque sous ses doigts, sa main légère sur son torse, sa respiration rapide, la fragrance délicate de sa peau... Paradoxalement, c'était plus facile d'aborder une horde de truands armés jusqu'aux dents que les incertitudes féminines quant à leur avenir. Il referma lentement le cocon autour de la jeune femme en se concentrant sur la cavalcade cardiaque qui se calmait peu à peu.  

 

-Ça va aller.  

-...Tout est de ma faute., murmura-t-elle.  

-Non, tu sais bien que non. Je ne fais jamais dans la demi-mesure.  

-J'aurais dû...  

-Me ficeler et me suspendre ?, proposa-t-il.  

-Idiot.  

-Oui...Je sais., concéda-t-il.  

 

Elle savait qu'il ne se lancerait pas dans une longue tirade, cependant il reconnaissait son rôle prépondérant dans ce naufrage, elle se contenta donc de ce laconique aveu. Elle se blottit davantage contre lui et commença à triturer son tee-shirt du bout des doigts. Elle ne s'apaisait pas, elle était toujours aussi tendue, il hésita longuement avant de capturer tendrement les tortionnaires redoutant des velléités d'évasion. Ce ne fut pas le cas, elle souffla en guise de protestation sans chercher à s'échapper de ses bras.  

 

-Je ne veux pas partir d'ici., finit-elle par soupirer.  

-Ça n'arrivera pas.  

-Mais ça fait quatre, quatre semaines de retard., répliqua-t-elle.  

-Hé ! Ça va aller., répéta-t-il posément.  

-Mais si c'est pas le cas...Si...si...si c'est trop tard ?,bredouilla-t-elle faiblement.  

-On pourra braquer la banque., plaisanta-t-il.  

-Ryô.  

-Quoi ? Avec tes grenades et mon Magnum je suis sûr que..., continua-t-il sur le même ton.  

 

Décontenancée par la boutade, elle vint à la rencontre des onyx rivés sur son visage, « Comme si c'était pas déjà suffisamment compliqué ! », une pointe d'incompréhension, une pincée d'interrogations et un soupçon de colère, exactement ce qu'il cherchait à lire dans son regard, il resserra l'emprise autour de ses épaules provoquant ainsi la confusion de leurs souffles. Tentantes les framboises ne purent se soustraire à la caresse des sombres prunelles, tentées elles se soumirent au subtil jeu de frôlements qu'il initia et firent céder les tentatrices à la tentation.  

 

Lorsqu'ils se séparèrent, elle reprit place entre ses bras pour y attendre le sommeil, contrainte et forcée de se coller à lui à cause de l'exiguïté de leur couche. Il reconsidéra alors son jugement sévère envers les jaunes anatidés pour finalement les remercier mentalement de leur aide précieuse dans sa quête de sagesse et, quand elle fut assoupie, il chuchota qu'en dernier recours il contacterait le Doc. Ensuite, bercé par sa respiration lente et régulière, il s'endormit à son tour.  

 

Il s'éveilla quelques heures plus tard, le jour était déjà levé mais pas Kaori, elle dormait encore. Ce faisant, ils étaient toujours étroitement liés l'un à l'autre et il ne bougerait pas d'un pouce pour s'enivrer à loisir d'elle et de sa peau. Sa peau sous ses doigts. Il ne les avaient pas guidé, pas consciemment du moins, néanmoins ceux-ci avaient trouvé une faille dans la formation serrée des canards et s'étaient approprié la cambrure au bas de son dos. Sa peau douce sous ses doigts. L'exceptionnel angélisme masculin s'évapora au fur et à mesure du réveil de la jeune femme, ceci d'autant plus que les rayons du soleil ravivaient le souvenir des transparents réveils de ces derniers jours.  

 

D'abord rompre l'amarre au creux de ses reins ensuite, s'éloigner au plus vite de ce corps qui épousait le sien parce qu'il ne résisterait plus très longtemps à la torture. Non, vraiment plus très longtemps. Plus elle s'étirait, plus la combinaison de frottements et de pressions devenait insoutenable. Elle exprima son bien-être d'un soupir épouvantablement sexy qui compliqua un peu plus l'épreuve des cambrures. Mais qui comblait les centimètres qu'il parvenait à grapiller ? Il s'admonesta, réalisant l'incongruité de sa question et l'évidence de la réponse. S'il reculait encore, son séant embrasserait à coup sûr le plancher ; s'il demeurait sur ce canapé, il n'avait que peu de chances d'échapper au rituel matinal tout en écrasement. Bah, foutu pour foutu, autant en profiter un peu… Non seulement il n'ôta pas la main de sa hanche pour répondre à son bonjour murmuré, mais en plus il la fit dériver au-delà du vallon qu'elle avait occupé. Et se lança.  

 

-Ah ouais, tu parles que j'suis d'accord..., ronronna-t-il en affermissant sa prise.  

-Quoi ?, toussa-t-elle.  

-...J'avoue, j'ai une petite préférence pour les pages 17 et 28...  

-C'est pas possible ! , lança-t-elle en rosissant sous l'indécente référence.  

-C'était juste une suggestion pas une restriction ! Par contre tes canards ne m'aident pas vr...  

-Mais qu'est ce que je vais faire de toi ?, s'exclama-t-elle.  

-Tout ce que tu veux...page 21 ?, lâcha-t-il d'une voix rauque.  

 

Un sourire béat s'afficha sur son visage au moment où l'allusion projeta Kaori en impétueuse amazone, mais une incohérence perturba la plaisante hallucination en s'immiscant dans la bande-son, « J'le crois pas ! C'est pas possible d'être obsédé à ce point-là ! Ryôôô !!», le ton ne s'accordait absolument pas avec l'hypnotisant ballotement qui disparut aussi soudainement qu'il était apparu. Elle s'indignait encore de ses pensées licencieuses et de sa vigueur matinale au bout de toutes ces années, elle n'y était pourtant pas étrangère.  

 

A force de se tortiller, elle réussit à le désarçonner. La fureur du ciel n'était rien en comparaison de celle des noisettes qui le fixaient. Il se releva illico presto afin de ne pas finir aplati sous un lourd tonnage, mais ne put s'empêcher de surenchérir en invitant suavement la jeune femme à lui tenir compagnie sous la douche ce qui ne manqua pas de déclencher une slave de feulements furieux doublée de lancés d'objets divers et variés. L'entraînement portait ses fruits, ses tirs gagnaient en précision, pour preuve la trajectoire de la télécommande, parfaite si un autre que lui était visé. Toutefois, l'élève n'avait pas encore dépassé le maître, il para l'attaque, le projectile échoua sur l'étagère du salon qu'il quittait.  

 

Il porta l'estocade finale à la pudeur féminine. « C'est toujours toi qui me soignes» Elle se pétrifia instantanément, écarlate et coite. Il parcourut le couloir dans un silence absolu, plus que satisfait de son effet. Un léger vacarme troubla le clapotis de l'eau, maniaque comme elle était, elle s'efforçait déjà de remettre en ordre le salon. Le spectacle serait captivant avec cette petite chose en satin noir. Ses lèvres s'étirèrent davantage tandis qu'il tournait le mitigeur un peu plus vers la droite pour bénéficier des bienfaits de la fraîcheur, encore une fois. Il résolut de poursuivre les attaques contre la faune et la flore dont elle s'échinait à s'affubler la nuit jusqu'à leur complète extinction ainsi que de résilier son abonnement aux douches froides et solitaires.  

 

La digression charnelle ne dura que peu de temps, le temps que l'alarme du réveil ne brise le silence en interrompant le tapotement énergique des coussins, aussitôt les pulsations cardiaques s'emballèrent et il n'y eut aucune transition entre le rouge et le blanc. Il noua la serviette autour de sa taille, libéra la salle de bains dans laquelle un spectre s'engouffra pour s'abandonner à une ondée brûlante. Délaissant ses détestables habitudes, il s'attabla après avoir mis l'eau à chauffer.  

 

Elle finit par réapparaître, si pâle et si troublée qu'il craignit un effondrement, pourtant il n'intervint ni en gestes ni en paroles, il se contenta de l'observer dans sa lutte intérieure. Elle opta de nouveau pour un thé plus conciliant envers ses entrailles vrillées que l'amer breuvage, néanmoins elle n'échappa pas à un déplaisant soulèvement stomacal. Et rien, une fois de plus, elle ne mangea rien. Il abhorrait la voir dans cet état, à la limite du cataclysme émotionnel.  

 

Elle quitta la cuisine, vérifia une énième fois les documents rassemblés dans son sac à main puis, sans rompre le silence, enfila sa veste. « Il n'est pas trop tard pour dévaliser la banque» Elle était toujours réfractaire à sa proposition, pourtant il n'obtint qu'une minuscule étincelle dans les noisettes ternies par l'anxiété et un grommellement indistinct qu'il supposa synonyme de crétin. Elle jeta un dernier coup d'œil à l'horloge et entama sa descente, ni une ni deux, il se lança à sa suite dans les escaliers mais, plus elle s'approchait du seuil de leur habitation, plus ses pas se faisaient hésitants. Un écrin protecteur se referma autour d'elle, elle y rassembla ses forces puis déclara d'une voix étranglée qu'il ne fallait surtout pas être en retard.  

 

Il réitéra sa promesse de demeurer dans leur logement et adoucit le vacillement de ses lèvres en apposant un baiser tendre sur son front. Elle sortit la première de son propre chef, ensuite les coins de rue se succédèrent au rythme de l'agitation urbaine. Il déclencha le dispositif avant même d'avoir pénétré le champ de captation des caméras du bâtiment, il ne resterait aucune trace de la venue de City Hunter en ces lieux. Elle se figea une poignée de secondes, après l'inquiétude à sortir, celle à entrer. Un dernier pas et ils seraient détectés par le système d'ouverture automatique des portes, elle expira bruyamment et se décida à faire cet ultime pas.  

 

 


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