Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Author: MelleKaori

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 5 chapters

Published: 25-09-19

Last update: 25-10-19

 

Comments: 8 reviews

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HumourRomance

 

Summary: Une homme, une femme, des aveux...et ensuite?

 

Disclaimer: Les personnages de "Singulier ou pluriel?" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Singulier ou pluriel?

 

Chapter 4 :: Chapitre 4

Published: 17-10-19 - Last update: 17-10-19

Comments: Voici la suite, et avant-dernier chapitre, j'espère que cela vous plaira… Bonne lecture.

 


Chapter: 1 2 3 4 5


 

Il la devança dans l'énonciation de la raison de leur venue, ils avaient rendez-vous, néanmoins il leur fallait patienter avant d'être reçus. Nerveuse, elle plaçait et replaçait sans cesse une mèche fantôme derrière son oreille suivant du coin de l'œil les tailleurs cintrés qui arpentaient le couloir. Le moindre bruit la faisait tressaillir, claquement de tiroir, application brutale d'un tampon encreur, stridulation analogique, pivotement des sièges, cliquetis de stylos, chocs des talons sur le sol...tout n'était qu'agression.  

 

Il n'arriva pas à définir ce regard implorant qu'elle jetait à la pendule, cherchait-elle à figer le temps ou à l'accélérer ? Il musela sa désapprobation, d'une part l'attente faisait partie du protocole, de l'autre ils n'étaient absolument pas en position de faire une esclandre. Et elle se serait liquéfiée s'il avait ébauché ne serait-ce que l'ombre d'une protestation. Seulement quatre minutes s'étaient écoulées lorsqu'une jeune femme filiforme se dirigea vers eux, Kaori se crispa tellement à sa venue qu'il s'attendit à la voir se volatiliser dans un frétillement de nez. Après tout, elle faisait bien apparaître des massues dans un froncement de sourcils alors pourquoi ne serait-elle pas capable de disparaître dans un nuage de fumée ?  

 

« Veuillez me suivre…» Ils remontèrent le couloir à la suite de la secrétaire qui les fit ensuite pénétrer dans une petite pièce. Monsieur Tanaka réajusta ses lunettes pour consulter scrupuleusement les annotations de leur dossier instaurant un silence qui augmenta la détresse féminine. Intimider le nettoyeur numéro un du Japon, nombreux s'y étaient essayé et aucun n'avait réussi, une seule personne y parvenait parfois et elle se tenait précisément à ses côtés. Et puis, s'ils étaient là, cela signifiait que leur sort n'était pas définitivement scellé. Il était prêt à s'engager dans l'âpre combat, il le lui signifia en effleurant furtivement le dos de sa main.  

 

Lorsque le quinquagénaire se décida à enfin émerger de ses feuillets, ce fut pour toiser le couple avant de leur asséner « Vous êtes hors délais, de plus ce que je lis ne plaide pas en votre faveur. J'espère que vous ne me ferez pas perdre mon temps en justifications farfelues ». La jeune femme cessa alors de respirer. Droit au but, parfait. Tout comme ce reflet, dévoilant la faiblesse de son interlocuteur. Les carreaux de verre avait furtivement réfléchi la photographie du petit cadre posé près du porte-nom, le regard affuté du professionnel avait immédiatement identifié le bâtiment en arrière-plan. Le Bunka Fashion College. LA faille.  

 

Il conforta Monsieur Tanaka dans l'illusion du contrôle et lui tendit le résultat de son entrevue avec la policière. Les iris mordorés fixèrent brièvement l'éventail de billets. « Je crains que votre versement ne couvre pas l'intégralité de la somme » En revanche, le contrat de Kaori le ferait, il était temps de prendre l'avantage sur leur interlocuteur. «Kaori...Kaori ? » Elle sortit de sa torpeur en sentant un poids sur son poignet, la raccrochant à la vie et à ce qu'elle tenait entre ses doigts. Avec une appréhension non dissimulée, elle déposa sur le bureau l'unique garantie financière dont ils disposaient, son contrat signé avec son amie styliste.  

 

Le nom de la créatrice suscita bien plus d'intérêt que les liasses de billets. Le quinquagénaire considéra le logo sur l'enveloppe avant d'en prélever le contenu et ponctua sa lecture de discrets mais répétés coups d'œil à son petit cadre. Un pincement de lèvres annonça la résolution du dilemme de leur interlocuteur, celui-ci inséra le contrat dans leur dossier tout en exposant ostensiblement le courrier tant redouté par la jeune femme, pas celui qu'ils avaient déjà reçu, mais celui qui n'attendait qu'une signature avant d'être envoyé.  

 

Monsieur Tanaka polissait ses propos tandis qu' il rectifiait l'alignement des feuilles les unes par apport aux autres avec une extrême minutie. Ces secondes de réflexion parurent interminables à la nettoyeuse. Il se décida enfin à rencontrer les onyx dardés sur lui, aussitôt la saveur délicieuse de la victoire se répandit dans la bouche du nettoyeur impassible.  

 

-Eriko Kitahara, ma fille est une de ses plus ferventes admiratrices., annonça placidement l'hermétique quinquagénaire.  

-Tous les rêves ne sont pas inaccessibles., répondit le ténébreux à l'implicite demande.  

-48h. J'enfreins les directives en vous octroyant deux jours supplémentaires, passé ce délai votre situation sera irréversible., enchaîna l'homme derrière le bureau.  

 

Noisette, la victoire avait un goût de noisette. Le nettoyeur acquiesça d'un infime hochement de tête. Cela ne faisait aucun doute, Kaori décrocherait l'invitation pour une jeune fille fréquentant le Bunka Fashion College, d'éventuelles petites mains supplémentaires voire même la promesse de ne pas s'introduire dans les coulisses du défilé, Eriko n'objecterait pas. Soudain le dossier se referma dans un bruit sec qui fit sursauter sa partenaire. La secrétaire, le Monsieur Madame, le trajet inverse, le hall, les portes automatiques, tout s'enchaîna rapidement.  

 

-J'aime quand un plan se déroule sans accrocs., se vanta le grand brun en coinçant élégamment une cigarette au coin de sa bouche.  

-Je te signale que ce n'est pas encore réglé., lui opposa-t-elle.  

-Mais si voyons, je sais comment convaincre Eriko.  

-Vraiment ?, la nettoyeuse semblait dubitative.  

-J'ai un atout auquel elle ne pourra résister., le sourire conquérant aux lèvres inquiétait Kaori au plus haut point.  

-C'est à dire ?,demanda-t-elle ne cachant plus son scepticisme.  

-Moi !, claqua-t-il en bombant fièrement le torse.  

-Ah ouais, il vaut mieux que je m'en charge alors., marmonna la jeune femme en tournant les talons.  

 

Il pesta pour la forme et écouta distraitement la litanie de représailles dont elle le gratifierait s'il compromettait la présentation de la collection de son amie, il était évident qu'Eriko accepterait trop heureuse de sublimer son amie avec ses créations. Le plus compliqué serait de résister aux paradisiaques coulisses, quoique sa partenaire trouverait certainement un moyen de l'empêcher de venir. Brusquement, celle-ci s'immobilisa pour lui faire face. « Saeko ? » Il commençait à croire qu'elle avait oublié le détail de l'enveloppe.  

 

Il déglutit difficilement puis opina aux noisettes irradiant de colère et s'apitoya sur le raccourcissement de la liste de dettes contre la rétribution sonnante et trébuchante de leur dernière mission de protection. Les très protocolaires salutations du bitume furent alors respectées à la règle : « Tu ne changeras donc jamais ! », puis l'embrassade possessive pour finir les moult synonymes du mot obsédé, qu'il jugea parfaitement injustifiés puisqu'il n'avait pas soulevé de jupe.  

 

Un crochet par la gare, l'absence de message la réconforta un peu, elle pourrait s'absenter sans crainte cette après-midi. Ensuite une visite par le Cat's pour prendre une dose de caféine, tout du moins ce serait la version officielle qu'il proclamerait en cas de questionnement intempestif, quant à l'officieuse...elle marchait à dix-neuf centimètres de lui. Il s'effaça pour la laisser entrer en premier n'ignorant pas que leurs amis, sincèrement affectés par sa fébrilité la veille, l'attendaient impatiemment.  

 

-Vous...euh...votre rendez-vous...Kaori, ça s'est bien passé ?, demanda Miki dès qu'elle aperçut son amie.  

-Oui...Je crois. Si Eriko accepte.  

-Elle le fera, rappelle-toi que j'ai de quoi la convaincre., déclara-t-il sérieusement.  

 

En soufflant sa réponse, elle s'était délesté du poids qui l'oppressait depuis qu'elle avait ouvert cette fichue enveloppe. La brune se précipita sur elle pour l'étreindre longuement, et celui qui s'était très bien comporté jusqu'à présent brisa la chaleureuse marque d'affection en brisant le silence.  

 

-Et moi ?,s'enquit-il le regard pétillant.  

-Comment ça, et moi ?, grogna l'ex-mercenaire.  

-Ben, c'est mon tour de câlin! , piailla puérilement le ténébreux nettoyeur.  

-Ryô !, s'écrièrent les jeunes femmes simultanément.  

-Ben quoi ? Moi aussi je me suis levé aux aurores !, rétorqua-t-il d'une voix solennelle.  

-Y'a pas de quoi pavoiser ! , répliqua sèchement Miki.  

-Mais euh...Bon, ben, un café alors...bien serré., le pervers se renfrogna tout en s'installant.  

 

Une certaine quiétude nimba les lieux et ses occupants. La nettoyeuse se laissa tenter par une douceur sucrée, ce renouveau d'appétit creusa imperceptiblement les joues de son partenaire qui n'émit aucune remarque désobligeante. Malgré le soulagement sur le visage de son amie, la propriétaire du commerce sentait celle-ci préoccupée, elle envoya donc les deux hommes dans la réserve pour un aparté exclusivement féminin. De prime abord, l'énergumène s'entêta à mécomprendre la requête en la ponctuant de réflexions lubriques jusqu'à ce qu'une poigne d'acier se referme sur son épaule éclaircissant par là-même le message. Il obtempéra, arguant que cela lui donnerait l'occasion de découvrir les dernières acquisitions explosives du géant que sa binôme ne manquerait pas de maîtriser d'ici peu. Et qu'il se devait de maîtriser lui aussi.  

 

-Kaori ? Ça va ?s'enquit la brune sitôt la porte de la réserve refermée.  

-...Oui.  

-Tu me sembles soucieuse., reprit-elle avec compassion.  

-Je...C'est juste que...Ça n'aurait jamais dû arriver, si j'avais fait plus attention., avoua la nettoyeuse du bout des lèvres.  

-Tu as besoin de te changer les idées, My City n'attend plus que nous !, décréta une voix enjouée.  

-Oh non, ce n'est vraiment pas le moment ! En plus, je dois rejoindre Eriko à 14h, pour les retouches. Le premier défilé a lieu la semaine prochaine.  

-Tu as déjà défilé pour ton amie, tu n'as aucune raison de t'inquiéter...Mais, tu as dit premier ?  

 

La rouquine hocha la tête sans mot dire, écartelée entre le désir d'en parler à son amie et l'absolue nécessité de maintenir Ryô dans l'ignorance le plus longtemps possible. Un détail cette deuxième collection. Il finirait par l'apprendre mais, avec un peu de chance, trop tard pour s'y incruster. Un détail qui détenait la clé de leur salut. Elle fit signe à son amie de garder le silence, traça sur le comptoir l'idéogramme responsable de son trouble puis baissa les yeux telle une petite fille surprise en train de commettre une bêtise. Un détail tout en dentelles qui se prénommant Audace. Miki ne masqua pas son étonnement, si son amie passait outre sa timidité, la situation devait s'apparenter à un désastre imminent.  

 

-Tu comprends...Ce serait catastrophique si..., souffla cette dernière..  

-Absolument ! Mieux vaut ne pas y penser, et tu peux compter sur moi si tu as besoin d'aide pour...enfin tu vois ?, ajouta la brune devant l'ampleur de la menace.  

-J'ai vraiment hâte que tout soit fini.  

-Concentre-toi sur le présent, c'est le plus important.  

-Tu as sûrement raison, , répondit la nettoyeuse peu convaincue. Mais c'est pas facile.  

-Dis-toi qu'il en bave aussi, il a accepté de protéger un homme et il est tombé du lit pour votre rendez-vous., répliqua Miki en saisissant le poignet de son amie.  

-Et il traînera au lit toute l'après-midi.  

-Mais non.  

-Mais si, tu verras...Kaori, c'est inhumain de se lever aussi tôt pour une histoire de retard ! J'ai besoin de faire la sieste !, pipa la rouquine en imitant la moue outragée de son partenaire.  

-Quoi ? Qu'est-ce...? Mais...Tu...Vous...Kaori...?, bégaya la brune.  

-Je...Mais...Qu'est-ce que tu... ?, bredouilla en retour la nettoyeuse, les yeux écarquillés.  

-Retard ? Mes analgésiques m'ont embrouillé le cerveau plus que je ne le supposais, j'avais remarqué un changement mais pas à ce point-là ! Pourquoi tu ne m'en as pas parlé ?  

-Pourquoi je ne t'ai pas parlé de quoi ? De notre rendez-vous à la banque ?  

-A la banque ?, répéta l'ex mercenaire.  

-Oui.  

-A la banque...Tu veux dire qu'il...  

-Il s'est surpassé depuis votre mariage, termina Kaori. Au point que la mensualité du mois dernier n'a pas pu être prélevée. J'arrive pas y croire, comment est-ce possible de dépenser autant d'argent ?  

 

Ils étaient régulièrement dans le rouge pourtant, en dépit du haut potentiel dilapidateur de son partenaire, le membre féminin de City Hunter réussissait toujours à honorer les échéances immobilières, cette fois la profondeur de leur compte devait rivaliser avec celle de la fosse des Mariannes pour nécessiter une entrevue.  

 

-La notification de saisie est déjà rédigée., lâcha douloureusement la nettoyeuse.  

-Mais quel crétin ! Et moi qui pensais que vous aviez clarifié votre relation. Alors vous en êtes toujours au même point ?, s'exclama la brune dépitée.  

-Ben euh...  

 

Une légère coloration des pommettes, un mordillage de lèvre inférieure, et des noisettes fuyantes répondirent à la question. Et la tentative de détourner l'attention conforta l'ex mercenaire dans ses conclusions.  

 

-J'espère vraiment que Misaki ne sera pas un cas isolé, c'est appréciable de ne pas avoir à le surveiller la nuit et je n'ai pas l'intention de participer régulièrement aux défilés d'Eriko.  

-C'est sûr que c'est pas gagné ça. Tu vas devoir être forte et négocier !  

-Négocier ? Avec Ryô ? Comme si c'était possible., contesta la nettoyeuse.  

-Hum...Si, si c'est possible, la brune réfléchissait tout en se tapotant les lèvres. Voyons, voyons. L'adversaire est coriace, il faut exploiter sa faiblesse pour le pousser dans ses derniers retranchements et faire preuve d'une certaine au-da-ce., conclut-elle tout sourire.  

-Miki..., gémit la rouquine dont les joues se coloraient face au rôle primordial des dentelles.  

-Et tu auras bientôt tout un arsenal de persuasion !, ajouta la stratège satisfaite de son plan. Non je t'assure, c'est infaillible. Ça va devenir plus que clair !, accrût l'incontrôlable rougissement.  

 

Le visage de Kaori atteignit la nuance d'une écrevisse cuite quand les hommes revinrent de la réserve. Ce retour donna officiellement raison à la moitié féminine de City Hunter, le sombre crétin proclama l'absolue nécessité d'une sieste réparatrice tant il était exténué par l'épreuve traumatisante de son lever "au milieu de la nuit" mais, en lieu et place de ce rituel enfantin, ce dernier programmait le rapatriement de quelques uns de ses coffres aux merveilles avec la participation de l'Américain. Point de précipitation dans ces émouvantes retrouvailles, une intense réflexion était de rigueur puisque certaines caches avaient été identifiées par sa partenaire.  

 

La problématique de l'intégralité de la somme se régla dans l'après-midi lorsque Kaori se rendit auprès de la styliste qui la retint pour une nouvelle séance d'essayages et d'ajustements. A l'issue de cette dernière, elle obtint le précieux sésame destiné à la fille de Monsieur Tanaka ainsi qu'une paire d'échasses. Elle eut beau protester, Eriko ne transigea pas argumentant que si elle ne se perchait pas sur ces accessoires d'équilibriste, elle dénoterait par sa petitesse. Pour une fois ! Moi ça ne me dérange absolument pas. Néanmoins la nettoyeuse plia pour la cohérence de la collection, puis regagna son domicile contrainte et forcée de s'entraîner au périlleux exercice.  

 

Le grincement métallique du garage avertit les deux comploteurs de l'arrivée imminente d'une éventuelle furie, ils se fondirent dans les encoignures de l'armurerie, retinrent leurs respirations en priant qu'elle n'aperçoive pas un carton impromptu. Ils l'écoutèrent gravir les escaliers avec une profonde concentration avant de sortir de leurs cachettes. Emu aux larmes, Ryô étreignit longuement les sarcophages inviolés en promettant qu'ils seraient très prochainement réunis, les deux comparses s'observèrent, prêts à concurrencer Tony Manero mais un bruit, régulier et insolite, stoppa leur célébration endiablée. Son particulièrement inattendu provenant du sixième étage, qui suscitait l'étonnement de l'un et de l'autre, enfin peut-être pas uniquement de la surprise...  

 

Ignorant tout de la présence des deux pervers au sous-sol, la jeune femme avait chaussé ses échasses pour effectuer une séance d'entraînement sans témoin donc sans réflexion acerbe. « Stilettos ! » Deux exclamations coordonnées pour une seule et même découverte. Elle acquérait une certaine aisance plus rapidement qu'elle ne le présumait. Tout n'était pas négatif, avec douze centimètres de plus, l'accès à la dernière étagère des placards de la cuisine était grandement facilité. Absorbée par ses élans tâtillons, elle ne réalisa que trop tardivement l'apparition de la toute première mouture de City Hunter dans le couloir et n'eut pas le temps de revenir à plat. Le plus discrètement possible, elle fit trois petits pas de côté afin de se décaler derrière la table de la cuisine en espérant que le blond et le brun n'aient rien remarqué.  

 

Le profond silence et le chatouillis sur sa cuisse la détrompèrent aussitôt. Et l'exclamation égrillarde. Et les mains cherchant à empaumer ses rondeurs couronnèrent le tout. Si les hauts escarpins s'avéraient être un avantage pour les rangements en hauteur, ils constituaient un inconvénient majeur quant au volte-face précédant le maniement de massues. Ses cils papillonnèrent tandis qu'elle se demandait comment elle avait pu atteindre sa cible tout en conservant son équilibre. Le torse puissant collé contre son dos y était assurément pour quelque chose, il avait rectifié l'alignement de ses épaules et de ses hanches. Une erreur de débutante.  

 

Le murmure juste contre son oreille s'avéra aussi chaud que l'emprise sur son bassin. « Parfait de la couleur jusqu'à la hauteur, il ne risque pas de s'envoler ce pyjama-là... » Elle comprit qu'aucune rafale de vent n'avait emporté ses vêtements nocturnes et que le responsable se détachait d'elle, puis ses pommettes se teintèrent à la pleine compréhension du sous-entendu. Elle ne répéta pas son erreur, l'écrasante manœuvre fut donc couronnée de succès. Et de deux ! Deux crêpes gisaient sur le sol de la cuisine qu'une tornade aussi courroucée qu'écarlate quittait promptement. Le claquement de la porte permit aux galettes de reprendre forme humaine.  

 

-Elle est en forme ma déesse, sublime et f..., le contact de l'acier froid sur son front effaça la face libidineuse du blond. Shit ! J'ai pas sorti de jumelles, range-moi ça !  

-Autant pour moi., répondit sans ciller le détenteur de l'arme.  

-Tu comprends toujours tout de travers.  

-Je suis pas le seul apparemment., tonna le Japonais en rangeant le revolver dans son holster. T'as besoin de précisions ?  

-Non, c'est bon. C'est comme ça que tu me remercies ?, demanda Mick en se recoiffant.  

-Me tente pas Angel !  

-Damned ! Tu m'exploites et tu m'offres même pas un whiskey., pleurnicha -t-il.  

-N'importe quoi ! Qu'est-ce que tu peux raconter comme conneries ! , s'esclaffa le brun en entraînant son ami dans le salon.  

 

Ils virent réapparaître les noisettes étincelantes de colère et décidèrent d'un commun accord de se faire oublier pour le moment. Le tintement mélodieux du hachoir résonna jusqu'à eux, les confortant dans leur choix, puis régula une conversation sur la difficulté à trouver du Wild Turkey à Tokyo, tout du moins dans les petites supérettes de Shinjuku. La symphonie culinaire s'ouvrit donc par un quatuor de légumes, laissa place à un solo de viande, se poursuivit avec un duo de portes et de tiroirs rapidement remplacé par le duo wok – bouilloire pour s'achever dans une tintinnabulante sérénade de vaisselle. Le fumet prometteur sonna l'heure pour Mick de regagner ses pénates ainsi que sa tendre moitié.  

 

Cinq nuits qu'il n'avait pas faire le tour de ses informateurs, elle savait pertinemment qu'il sortait cette nuit. Il ne se justifia pas plus qu'elle ne le demanda, elle n'exigea pas plus qu'il ne promit. Un « Je sais » résigné percuta un « Je sais » qui se voulait rassurant.  

 

La tournée des contacts s'acheva dans le bar préféré d'Ichirô où le nettoyeur prit le temps de siroter le single malt Yoichi commandé pour lui-même et le petit prodige. Après les courtoisies élémentaires échangées, le redouté professionnel demeura étrangement calme et pondéré, autrement dit il ne virevolta pas autour des hôtesses et s'installa sans mot dire sur la banquette de velours. Ichirô se risqua à interrompre la profonde réflexion de son interlocuteur muet depuis plusieurs minutes et récolta une réponse étonnante à sa question « C'est quoi ta cible cette fois ? ». Il ne fut d'ailleurs pas le seul à marquer un temps d'arrêt et à dévisager l'homme qui venait de bougonner «Des fichus canards et des putains de nuages. Rhaaa, ça va pas être facile ! ». Rien d'autre ne filtra de la bouche du nettoyeur numéro un du Japon qui ne posa pas après cette mystérieuse déclaration. D'aucunes tentèrent d'obtenir la clé de l'énigme auprès du dénicheur de plans, perplexe celui-ci confirma aux jeunes femmes à ses côtés la nébulosité du code.  

 


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