Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Author: MelleKaori

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 5 chapters

Published: 25-09-19

Last update: 25-10-19

 

Comments: 8 reviews

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HumourRomance

 

Summary: Une homme, une femme, des aveux...et ensuite?

 

Disclaimer: Les personnages de "Singulier ou pluriel?" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Singulier ou pluriel?

 

Chapter 5 :: Chapitre 5

Published: 25-10-19 - Last update: 25-10-19

Comments: Tout d'abord, merci pour vos commentaires, je suis ravie de vous faire réfléchir…et de vous emmener sur des fausses pistes ;) Didinebis, j'espère que cet ultime chapitre livrera les réponses au(x) dernier(s) mystère(s) à moins qu'il n'en soulève d'autre(s)… Sur ce, bonne lecture.

 


Chapter: 1 2 3 4 5


 

Même au travers des volutes de son café brûlant, Ryô reconnut immédiatement sous le chemisier de sa partenaire les arabesques colorées qui avaient obstrué accidentellement sa vue quelques jours auparavant. Un bug neuronal figea le brun, la tasse à la main à mi-chemin entre ses lèvres et la table. La bouche derrière l'écran de fumée s'activait, pourtant rien à faire, la jeune femme parlait à un nettoyeur physiquement statufié et mentalement hyperactif. Et puis le courant d'air rendit la fine brume perméable aux éclats de voix, pour un « Ryô… » excédé.  

 

-Tu t'entraînes pas ce matin ?, baragouina ce dernier trop accaparé par la fantastique combinaison de l'ajour coloré avec les stilettos pour réussir à articuler correctement.  

-Ça confirme ce que je pensais, tu ne m'as absolument pas écoutée !  

-Bah, tu sais bien qu'avant le troisième café, faut pas trop m'en demander...geignit-il. Aaah mais c'est pas possible ! Appeler avant 12h00, y'en a qui ont décidé de mourir aujourd'hui !, se fâcha le nettoyeur après le téléphone.  

-Je te rappelais, non j'essayais de te rappeler que j'aidais Kazue aujourd'hui., reprit la jeune femme en décrochant. Tiens, c'est pour toi.  

-Dis à Madame-je-ne-paye-pas-mes-dettes que je dors.  

-C'est pas Saeko, c'est Mick., répondit-elle.  

-Angel ? A cette heure-ci ? Ouhlà ! s'écria-t-il en se décidant à prendre le combiné.  

-Houston on a un problème., murmura l'Américain.  

-Hein ? Quoi ? ...Assieds-toi, appelle ton infirmière préférée mon vieux.  

-Surtout pas !, continua le chuchoteur. La mission de retour est compromise. Tu savais que Kaori donnait un coup de main à Kazue aujourd'hui ?  

-Je vois pas trop bien ce que cela à voir avec Appolo XIII., bâilla-t-il bruyamment.  

-Des cartons, ma cave...  

-Oh MERDE ! C'est la destruction assurée !, éructa le Japonais en blêmissant. Kaori, je dois d'abord vérifier ta voiture, elle faisait un drôle de bruit hier, annonça-t-il ensuite d'un air moyennement convaincant , heureusement elle ne s'en formalisa pas.  

-Tu peux t'en occuper cette après-midi, c'est pas celle-là que je prends. Comment ça hier ? T'es rentré après moi pourtant., bien que pertinente sa remarque n'eut aucun éclaircissement.  

 

Ni une ni deux, il subtilisa les clés du 4x4 , descendit les escaliers comme si le diable était à ses trousses et siphonna en partie le réservoir de la Honda. Une halte à la station essence serait indispensable et leur ferait gagner de précieuses minutes, par contre elle risquait d'être d'humeur massacrante mais il n''y avait pas d'autre solution. Elle l'incendia copieusement lorsqu'elle constata la disparition des trousseaux de clés, qualifia son attitude d'enfantine alors que, pour une fois, il n'avait rien dit concernant les rayures. Il fallait juste gagner du temps et remplir le coffre de la voiture de Kaori ne serait ni plus ni moins qu'une partie de Tetris à échelle humaine.  

 

Cela suffit à éviter l'anéantissement des précieux trésors. Ces derniers et les crétins échappèrent au pire, enfin presque. La solidarité féminine s'abattit sur les fainéants qui tentèrent de l'amadouer en vain, le brun et le blond se plièrent aux sanctions, sans omettre de râler pour tout et n'importe quoi, et sans cesser de s'asticoter l'un l'autre. Pour commencer ils écopèrent d'une quarantaine au garage afin d'identifier et de réparer la panne fantôme, ensuite jouèrent aux dociles déménageurs. Les traces de cambouis et les biceps inutilement gonflés défendirent leur masculinité, précautions utiles avant l'ultime phase de leur punition.  

 

Non, pas très virils ce rangement de films romantiques, ce décachetage des fragiles bibelots, ces tâtonnements pour accrocher quelques cadres floraux. Cependant, ils devinrent de parfaits assistants décorateurs, entendre les éclats de rires des jeunes femmes était un argument de poids et la menace d'être « privés de dessert » l'était tout autant. L'avertissement convainquit la gourmandise des esprits frivoles, fit redoubler d'ardeur les travailleurs forcés. Elles voulurent immortaliser la journée mais, par le plus grand des hasards il fut impossible de retrouver l'appareil photo de l'infirmière et Mick n'avait plus de pellicules pour le sien. « C'est pas de notre faute » babillèrent-ils de concert.  

 

Enfin ils se posèrent. Un verre à la main, affalés plus qu'assis dans leurs fauteuils respectifs, ils profitèrent du charmant spectacle des jeunes femmes improvisant un dîner. « On s'en sort bien finalement ! » Cette conviction s'effondra avec une parfaite synchronisation des décrochés de mâchoires, des écarquillements oculaires et des interrogations étranglées. « » Parfaitement synchronisées les voix féminines énonçant l'évidence alors qu'elles déposaient les mets sucrés devant deux crétins éberlués. « Le dessert »  

 

Avec toute cette agitation, le plan de kidnapping des odieux volatiles n'avait pas avancé d'un pouce et une attaque frontale n'était pas la meilleure tactique. La nuit porte conseil. Waouh ! Sur cette constatation d'une perspicacité incroyable, il décida de prendre la salle de bains d'assaut, s'opposa aux ébauches de protestations par un « Tu préfères que je tâche le canapé ? » frondeur, il reconnut intérieurement qu'elle n'était pas très cohérente cette excuse au souvenir de son corps d'athlète moulé dans les sièges confortables de l'autre côté de la rue.  

 

Cependant, elle ne releva pas l'incohérence, elle haussa simplement les épaules et entreprit de consulter le répondeur pendant qu'il filait dans le couloir. Il gratifia l'ensemble accroché à la patère d'un regard assassin sachant qu'il ne pourrait aucunement justifier une malencontreuse chute dans la cascade de fraîcheur sous laquelle il s'attarda de longues minutes. Le bruit diffus de la télévision se mêla aux clapotis de l'eau pour sa plus grande satisfaction, ainsi elle n'envisageait pas de se mettre au lit dans l'immédiat. Tout de propre vêtu, il la rejoignit dans le salon.  

 

Il profita des premiers accords instillant l'angoisse au sein du Nostromo pour émettre un bâillement digne d'un adulescent, prêt à accueillir dans ses bras une Kaori frissonnante dès la première giclée d'hémoglobine. Le stratagème fonctionna d'ailleurs, le film touchait à sa fin et elle était toujours blottie contre lui, sursautant au moindre bruit. Les rôles s'inversèrent, à présent le nettoyeur avait besoin de protection, il enfouit donc son visage dans le cou de la jeune femme pour se détourner de l'horrifique scène de la survivante se déshabillant avant de rejoindre sa couchette de biostase.  

 

-C'est insoutenable, c'est vraiment un film d'horreur ça !, gémit-il plaintivement.  

-Parce que tu t'attendais à autre chose ?  

-Carrément., proclama-t-il en se redressant.  

-Mais à quoi tu...Non, oublie ! , se reprit-elle aussitôt.  

-Non mais sérieusement ! Dans l'espace, personne ne vous entendra crier. C'est de la publicité mensongère ça !, l'index désignait le tube cathodique comme immonde menteur.  

-J'aurais dû m'en douter, tu es incapable de regarder autre chose que tes horreurs.  

-Rhaaa, tu es de mauvaise foi, j'suis toujours là et en plus je t'ai protégé de la bestiole ! tonna-t-il offusqué. La prochaine fois JE choisis le film.  

-Certainement pas., objecta-t-elle.  

-Je te préviens, hors de question que je me coltine encore une fois Bébé et ses pastèques !  

-Mais personne ne t'oblige à regarder !, déclara la jeune femme.  

 

Décidément, il ne comprendrait jamais pourquoi elle regardait ce film, du haut de ses 16 printemps l'adolescente gagnait ses galons de danseuse et surtout le cœur du séducteur. Une fraction de seconde, il chavira une dizaine d'années en arrière. Sur l'écran l'agressif xénomorphe n'était plus, Jones et Ellen se préparaient à un profond sommeil, et sur le canapé, deux prunelles mordorées brillaient d'un savant mélange d'émotions le raccrochant au présent.  

 

Le présent, loin de Sugar Boy et du nettoyeur. Le présent s'imposait, bien que soulagée Kaori n'était pas sereine pour autant. Le présent s'imposait dans un battement de cils et dans la publicité bancaire distillant les incertitudes quant à leur avenir si Ryô ne tempérait pas ses dispendieux travers. L'avenir, leur avenir. Iceberg droit devant !  

 

-Tu sais bien comment je suis., bafouilla-t-il en s'emparant de sa nuque avec douceur.  

-Oui, tu n'es qu'un crétin, un obsédé, un idiot, un..., la voix se brouilla avec l'afflux de larmes.  

 

Il coula la jeune femme contre lui pour cueillir l'énumération et la bouche tremblante. Dans un mélange de souffles City Hunter sombra au fond du canapé, mais la télécommande emportée dans le naufrage, brisa l'élan passionné. Il se devait de contenir les féminins tortillements sous peine de devenir éminemment poli avec le parquet, au plus vite. Soulever ses hanches puis les faire glisser sur le côté, se saisir de l'objet pour le lâcher sur le parquet, contrôler le picotement au creux de ses reins et replonger au tréfonds du canapé pour se presser contre elle.  

 

-On ne peut pas continuer comme ça, Ryô il faut que tu...  

-Je sais...la coupa-t-il en se penchant pour l'embrasser.  

 

La nettoyeuse posa les doigts sur les lèvres conquérantes pour mieux s'en dérober et rassembla ses esprits avant de reprendre le fil de ses propos. Tout d'abord, elle proposa le sacrifice de ses trésors de littérature et perles cinématographiques, bien qu'elle employât un autre vocabulaire ; il s'y opposa fermement en se félicitant d'avoir dors et déjà pris les mesures de protection. Freiner les sorties, la résolution était déjà arrêtée mais ils savaient tous deux que cela ne saurait suffire compte tenu des rétributions de certains de ses contacts.  

 

Finalement, elle énonça l'impensable et désormais unique option ce qui suscita de criantes objections. « Non c'est pas possible ! Je ne veux pas ! Je ne PEUX pas ! ... Accepter de travailler pour des hommes, non non non ! Ça va détruire ma réputation ! Là, c'est moi qui dois faire toutes les concessions !» Elle profita de ses gesticulations désordonnées pour s'extirper du canapé et se planta face à lui, les mains sur les hanches.  

 

-Plains-toi ! 8 mois ! Il ne reste que 8 mois !, s'énerva-t-elle.  

-Mais...  

-Moi ça fait 7 ans que j'en fais des concessions ! Tu veux qu'on réajuste la durée ?  

-AAAAH NON ! Surtout pas !, proclama-t-il en se levant à son tour.  

 

Elle fit un pas en arrière et lui, deux en avant, ce ne fut pas suffisant pour l'empêcher de tourner les talons.  

 

-...Qu'est-ce que tu...Kao...?  

-Je vais me coucher, c'est impossible de discuter avec toi !, ajouta-t-elle en s'éloignant prestement de lui.  

 

Ce n'était pas censé se dérouler ainsi, elle ne devait pas quitter la table des négociations, enfin ses bras, pas sans qu'ils aient trouvé un accord. Il la suivit, ne renonçant pas à obtenir d'elle un sensuel dédommagement contre l'indicible compromis. D'ailleurs, à bien y réfléchir, il avait déjà cédé et il méritait bien une récompense pour ce ronfleur de comptable.  

 

-Et Misaki ?, souffla le nettoyeur.  

-Quoi Misaki ?, demanda-t-elle en lui faisant face.  

-C'était pas un homme ?  

-...  

-AH !, s'écria-t-il théâtralement.  

-...Eh bien tu vois que tu en es capable !  

-Ah oui mais non ! Je recommence pas si j'ai rien en contrepartie !, protesta le nettoyeur.  

-Comment ça rien ? Tu as eu des réveils sans massue.  

-Ouais, ben c'est pas suffisant. Et puis, en plus, Tu m'as pas aidé sur ce coup-là.  

-Quoi ? De quoi tu parles ?, l'incompréhension dissipait la colère inondant le visage de la jeune femme.  

-De toi et de la parfaite orientation de l'appartement.  

-Pfff, je...Je vois pas le rapport.  

-Toi devant la fenêtre, c'était déloyal., précisa-t-il.  

-...  

-Et diaboliquement transparent., conclut-il suavement.  

 

Les pommettes se teintèrent sous le cheminement du sombre regard, « Euh...mais...je...hum... tu...Ryô… », et à chaque syllabe de son bafouillis correspondait un accroissement de cette plaisante nuance. Il estima qu'il était temps de délaisser les longs discours pour une reprendre les négociations, il profita donc du trouble semé par ses derniers mots pour annihiler l'espace entre eux afin de capturer les bégaiements et ses lèvres.  

 

Argumenter, patienter, explorer, sceller. Il pouvait être fin diplomate lorsque les circonstances l'exigeaient, et là c'était le cas, alors il se montra très assidu dans son sensuel argumentaire distillant la tendresse et la passion. La cloison mobile s'invita dans la virevoltante démonstration lorsqu'elle chancela sous la ferveur de leur étreinte. Il tempéra la danse fiévreuse qui raccourcissait leurs souffles jusqu'à ce qu'elle ne soit plus qu'un effleurement, une infime pression, un frôlement, une caresse timide. Telle un premier baiser.  

 

Il reprit ses harcèlements grisants. Se chercher, se trouver, se fuir, se retrouver, se mêler... chastement, tendrement, passionnément. Elle envahit la masse soyeuse en offrant la cambrure de ses reins à un bras conquérant, creux qu'il investit aussitôt. Ses doigts glissèrent ensuite sur la taille fine, dérapèrent dans l'interstice de tissu pour échouer sur ses hanches.  

 

Un court instant il vacilla, ivre de ses baisers, ivre de ce corps pressé contre le sien, ivre de son désir d'elle qui se diffusait dans chacune de ses cellules, désir qu'elle ne pouvait plus ignorer à présent. Pas plus qu'il ne pouvait ignorer l'émoi de la jeune femme. Il l'attira contre lui, s'interrogea sur la disparition d'une main auparavant rivée sur son épaule, en redouta d'autant plus l'absence que sa jumelle dégringolait de son cou à son torse. Une seconde.  

 

Une seconde d'éternité. Il maudit ce trouble fugace, cet infime relâchement de son emprise sur elle dans lequel les incertitudes féminines ne pouvaient que s'être engouffrées, et cette légère pression sur ses pectoraux annonçait probablement une fuite imminente, cependant elle ne le repoussa pas. En revanche elle s'opposa dans un soupir aux dix émissaires en partance pour la conquête de sa peau, l'absente réapparut pour freiner leur progression trop véloce sans pour autant ordonner le retrait immédiat des envahisseurs. Lorsqu'un cliquetis métallique s'invita dans la caressante fusion, elle se lova dans l'étau puissant qui se refermait autour d'elle et franchit le seuil de sa chambre cramponnée à du coton rouge.  

 

Les ensorcelantes enroulées se poursuivirent dans la pénombre, s'accompagnèrent d'une nuée de baisers papillonnant sur une gorge pâle, s'étoffèrent d'attaques contre la nacre et d'un prompt jeté de tee-shirt, reprirent à l'horizontale. Il se défit des rivets de métal avec une extrême lenteur fragilisant tant et si bien les remparts de tissu qu'ils tombèrent sur le sol. La délicate dentelle chuta à son tour.  

 

Elle. Il n'y avait qu'elle. Les tressaillements de sa peau sous les sensuelles câlineries de ses doigts gourmands et de sa bouche insatiable, ses rondeurs parfaites tendrement cajolées, le creusement de ses reins et son ventre palpitant sous ses baisers, les légères oscillations de ses hanches, la chaude moiteur du brasier qui la dévorait de l'intérieur, le raccourcissement de sa respiration fiévreuse. Elle. Il n'y avait plus qu'elle.  

 

Elle, il n'y avait plus qu'elle et ses mains qui traçaient des sillons brûlants au gré de leurs aériennes errances sur les ciselures de son corps, et son souffle chaud le heurtant avant les chastes caresses de sa bouche, et l'asticotage de sa nuque inondant son échine de décharges électriques, et ce torrent de lave qui se déversait dans ses veines, et la capture de son soupir expressif lorsqu'il cueillit sa pureté.  

 

Ils ne formaient plus qu'un. En douceur, les corps s'arrimèrent l'un à l'autre dans un même tressaillement, s'animèrent de lents mouvements de bassin commuant la perte de l'innocence en germes de plaisir. Ils évoluèrent en une chorégraphie envoûtante faite d'ondulations lascives et de confusions de souffles exaltés. La cadence des oscillations s'intensifia, dilata les pupilles, secoua de vibrations extatiques le tréfonds de leur être dans une exultation synchronisée.  

 

L'apaisement des respirations fébriles enchaîna les onyx aux prunelles dorées imprégnées de l'émoi de la première osmose, la première d'une longue, très longue série proclamèrent les iris incandescents aux noisettes troublées et il se fit un devoir, ou plutôt un plaisir, de le prouver avant de s'abandonner enfin au sommeil.  

 

Elle fut tirée des songes par les rayons du soleil qui réchauffait sa peau, et jeta un coup d'œil au réveil pour constater l'avancée de la matinée. Le pensant endormi, elle fit courir ses doigts sur les infimes variations tissulaires qu'elles n'avaient pas soignées puis, réalisant sa nudité, elle remonta le drap sur son corps. C'est alors qu'elle sentit un chatouillis au bas de son dos, comme elle le supposait et avant qu'elle n'ait eu le temps de réagir, il fit glisser la blanche cotonnade pour instaurer un nouveau rituel bien plus voluptueux que l'ancien. Il ne se prolongea pourtant pas autant que l'homme l'aurait souhaité, elle cherchait déjà à s'évader.  

 

-Ryô...gronda-t-elle alors que ses pommettes se coloraient. Il faut que je me lève.  

-Pourquoi faire ? C'est trop tôt., bougonna-t-il.  

-J'ai plein de choses à faire aujourd'hui.  

-Moi aussi, moi aussi..., pipa-t-il en la retenant contre lui.  

-Tu n'as pas faim ?, demanda-t-elle par automatisme.  

-Oh si !, susurra-t-il avec un sourire béat.  

 

Pivoine, elle se leva d'un bond, enturbanna tant bien que mal sa nudité afin de rejoindre la salle de bains en toute décence. Au moins je me suis pas pris de massue. Il s'amusa de son élan de pudeur compte tenu des victimes jonchant le parquet et de leur activité nocturne, en revanche il se gaussa beaucoup moins à l'implacable ondée glacée qui lui tendait les bras. Et si… Il se sermonna, repoussa à plus tard les douches brûlantes, reporta aussi l'équivalence liant détestable protectorat et corps à corps orgasmiques. Le peaufinage de ces subtilités nécessiterait de nouvelles discussions, perspective éminente réjouissante. Les premiers pas de la version 2.0 de City Hunter occupaient toutes ses pensées, il s'en arracha difficilement pour se concentrer sur la recherche de son caleçon.  

 

Les réglages des lumières justifièrent l'agitation de la tornade rousse, elle mentionna aussi la fille du banquier. Il traînassa devant son café avant d'engloutir son petit-déjeuner comme d'habitude, prit une douche glacée là encore comme d'habitude et s'affala avec une revue sur le canapé, encore et toujours comme d'habitude. Une routine immuable, parfaitement rodée, si on faisait abstraction de la massue matinale. Il consacra les deux jours suivants au rangement de ses trésors, les derniers préparatifs de l'évènement monopolisant la jeune femme à l'extérieur.  

 

Elle tint compte de la solidarité masculine lorsqu'elle prit les mesures préventives pour le bon déroulement du défilé d'Eriko puis quitta l'immeuble sous les protestations indignées et les promesses larmoyantes de deux crétins étroitement saucissonnés. A son retour, elle fut soulagée de retrouver les pendules toujours arrimés au garde-corps du toit et les libéra en un tour de main. Ses premières obligations extra-professsionnelles ayant été honorées, Kaori disposa d'un peu de repos qui se transforma en quelques jours exclusivement dédiés à la diplomatie, ces tractations débouchèrent sur un arrangement qui excluait le coton, le pilou-pilou, et surtout l'informe étoffe bleue décorée d'horripilants canards.  

 

Pas totalement remise de ses courbatures, la nettoyeuse se concentra sur l'établissement d'un nouveau Plan Particulier de Mise en Sécurité pour contenir les limaces baveuses. Miki et Kazue l'épaulèrent dans cette tâche, la réserve blindée du Cat's abrita la maturation de plusieurs stratégies. La présentation d'Audace se fit dans une quiétude remarquable. Pourtant, le lendemain, L'énigme Kitahara faisait la une du journal, au lieu d'un commentaire élogieux sur les compétences de la créatrice Kaori découvrit une étrange affaire de tentative d'intrusion dans les coulisses. Elle darda aussitôt un regard suspicieux sur son partenaire outré par une telle accusation, partenaire qui se chargea aussitôt de lui rappeler le confinement injuste dont lui et Mick avaient fait l'objet.  

 

Elle laissa le sujet en suspens, de toute façon ils n'eurent pas le temps de s'appesantir là-dessus, des talons martelant les marches. Elle n'accueillit pas favorablement la requête de Saeko, deux ou trois jours tout au plus avait dit la policière, pourtant la semaine était presque écoulée et Ryô n'était toujours pas revenu. La nettoyeuse perdit son combat contre l'anxiété et la fatigue au creux du canapé et soupira d'aise en émergeant du sommeil entourée d'une présence rassurante.  

 

-Tu es blessé ?, murmura-t-elle.  

-Oh, je viens à peine de rentrer et tu veux déjà m'enlever mes vêtements ?, minauda-t-il.  

-Je suppose que ça veut dire non., conclut-elle avant de se rendormir rapidement.  

 

Le matin venu, la liste des invités indésirables s'étoffa des nuages, l'altercation entre l'homme et la nature récalcitrante se solda par une longue douche brûlante. S'en suivirent le copieux petit-déjeuner, la gare, le Cat's, les courses, le déjeuner, la visite de Mick, seule la livraison d'un colis Kitahara doublée de « Quelle couleur ? Quelle couleur ? Quelle couleur ? » troubla les habitudes de la journée ainsi que la sérénité de l'après-midi. Les armes de répression massives furent nécessaires pour imposer le retour au calme des esprits échauffés.  

 

Elle s'étira sitôt le diner terminé, s'empressa de tout débarrasser tandis qu'il savourait son whisky préféré et rejoignit sa chambre en escomptant rattraper ses nuits d'insomnie. Il se lança donc à sa suite dans le couloir. Elle effectua une halte dans la salle de bains, court arrêt puisque les cumulonimbus avaient succombé au déluge ardent, les pommettes colorées elle regagna sa chambre et sa réserve de pyjamas, le grand brun toujours sur ses talons.  

 

-Ryô !, ronchonna-t-elle en inspectant le deuxième tiroir de sa commode. Je peux savoir où sont passés mes ...  

-Il ne peut en rester qu'un., souffla une voix rauque.  

-Un ? Mais il n'y a plus rien du tout !, objecta-t-elle en pivotant.  

-Vraiment ?, susura-t-il en effleurant ses lèvres.  

-Mais Ryô..., le reste de sa protestation mourut dans un baiser.  

 

Elle hoqueta de surprise lorsqu'il la souleva, lentement il gravit la volée de marches qui les séparait du septième étage. Il décrocherait plus tard son prénom de la porte , elle retournerait dans son ancienne chambre pour entraver les visites nocturnes, ça ne faisait aucun doute et il soulèverait encore de nombreuses jupes, se prendrait encore et encore dans ses pièges, essuierait un certain nombre voire même un nombre certain de punitions divines...  

 

Il se recentra sur l'instant présent, sur les tremblements du précieux fardeau qui s'accrochait un peu plus à son cou à chacun de ses pas, ils franchirent le seuil du territoire masculin lèvres scellées et langues mêlées. Sa plaisanterie sur l'importance de la taille, de leur lit, fut accueillie par un « Idiot» et un voile humide qu'il dissipa tendrement. Le règne des horripilants pyjamas était révolu, le temps de l'exclusivité était venu.  

 


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