Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Author: Ally Ashes

Beta-reader(s): Tamia62

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 40 chapters

Published: 25-06-03

Last update: 09-09-05

 

Comments: 210 reviews

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ActionRomance

 

Summary: Ryô doit aider deux soeurs à affronter un lourd secret de famille ... Leurs noms: Sayuri Tachiki et Kaori Makimura...

 

Disclaimer: Les personnages de "Corps à Coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo (petit veinard). Béta lectrice: Félisoph (je te dois tout...) et Tamia62

 

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   Fanfiction :: Corps à Coeur

 

Chapter 8 :: Amants passés, amant présent

Published: 07-11-04 - Last update: 16-05-05

 


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Elle sentait son regard glisser sur elle, s’attarder sur une certaine zone. Elle ne se retourna pas : elle y était habituée, et puis à une certaine époque ça lui avait plu, de le mettre dans tous ses états.  

Elle continua son chemin en dressant mentalement son planning pour les prochaines heures : déléguer l’enquête sur laquelle elle était à un des officiers (ce qui l’arrangeait plutôt, elle détestait les commissions rogatoires dans les affaires de chèques falsifiés : des heures à photocopier les chèques et comparer les signatures, rien de plus ennuyeux !), puis se plonger dans les archives.  

 

Et oublier Makimura…  

 

Saeko inspira profondément, compta jusqu’à 10, puis expira le plus doucement possible en visualisant les pensées qui s’échappaient de son corps en même temps que l’air. Les années passaient, et il était toujours présent, surgissant sans prévenir, au moment où elle s’en doutait le moins. C’était à se demander si son fantôme ne faisait pas exprès, pour l’empêcher de l’oublier !  

« Mais je ne t’oublie pas, Hideyuki. Je ne le pourrais pas, même si je voulais ».  

Inspirer une nouvelle fois, compter jusqu’à 10, expirer. Le yoga ne faisait pas son effet.  

« Et merde ! »  

 

Elle regarda autour d’elle, gênée de s’être ainsi laissée aller en pleine rue. Aucun collègue, seuls deux ou trois passants qui la regardaient, inquiets… l’honneur était presque sauf.  

Elle était en rogne, mais sans savoir contre qui : contre Ryô pour lui avoir rappelé Makimura, contre elle-même pour être incapable de rester neutre et froide à l’évocation de son nom, ou bien peut-être contre Makimura pour être mort en les laissant avec leurs souvenirs et leurs questions.  

 

Hideyuki et Ryô. Elle ne s’en sortirait jamais, à moins de couper définitivement les ponts avec Saeba, ce dont elle se sentait incapable. De toute façon, tout était susceptible de lui rappeler le passé, que ce soit une chanson, un parfum, un geste.  

 

Elle se dirigea vers son bureau, ignorant délibérément son assistante qui lui tendait une petite liasse de papier correspondant aux appels téléphoniques reçus en son absence et dont la première feuille titrait « rappeler papa ».  

Une fois la porte close, elle s’autorisa à tomber le masque et une chape de mélancolie lui enserra le cœur. Dans sa tête se rejouait cette soirée où Hideyuki s’était mis à lui parler de son enfance, de son père, de sa sœur. Ce qu’elle n’avait pas précisé à Ryô, c’est que ces confidences avaient eu lieu sur l’oreiller, après qu’ils eurent fait l’amour pour la première fois. C’était chez elle, forcément : il n’aurait pas voulu ramener une femme chez lui, de crainte que Kaori ne s’y trouve. Ils avaient tous les deux bu plus que de raison après avoir passé l’après-midi à confronter une jeune fille de 13 ans à son père, qui avait abusé d’elle pendant des années, et proposait régulièrement ses faveurs aux amis de passage. Ils avaient subi sans broncher les regards de la victime et du prévenu, ils avaient pris note de chaque mot, consigné le récit des viols, des tortures, des souffrances.  

En quittant le bureau, ils avaient marché un moment côte à côte, en silence, plongés dans leurs pensées. Habituellement, Makimura accompagnait Saeko jusqu’au bout de sa rue, puis continuait seul jusqu’à chez lui, mais ce soir-là il ne se sentait pas capable de retrouver Kaori et de faire comme si de rien n’était.  

Il ne lui avait rien demandé. Il l’avait juste regardée, et s’était dandiné d’un pied sur l’autre, la tête rentrée dans le col de son imperméable, avec sur le visage cette irrésistible expression de gamin qui n’ose pas.  

Alors elle s’était laissée avoir, volontairement : elle non plus ne se voyait pas passer la soirée seule en face d’un plateau repas.  

Saeko revit le début de la soirée, la première bouteille de whisky qu’ils avaient ouverte, Makimura assis sur le bord du canapé, comme prêt à partir, elle face à lui, lovée dans un fauteuil, et puis peu à peu la chaleur qui gagne le corps, les premiers mots, les premières confidences, les premières larmes qui affleurent derrière une paire de lunette et qu’on ne sait pas comment gérer.  

Ensuite les souvenirs se faisaient plus nébuleux : elle à côté de lui, leurs épaules qui se touchent en signe de soutien et de proximité, puis elle dans ses bras, se laissant aller à quelques pleurs… puis elle contre lui, se raccrochant désespérément à la vie.  

Ils avaient fait l’amour sur le canapé, sans un mot, de peur que le moment ne passe. Puis elle avait pris sa main, attrapé une bouteille de champagne, et l’avait entraîné dans sa chambre.  

C’est là qu’ils s’étaient parlé de tout et de rien, allongés côte à côte. Là qu’il lui avait fait le plus magnifique cadeau : la confiance. Il avait vidé son cœur, lui avait parlé des absences trop fréquentes d’un père absorbé par son métier, de la maladie et de la mort de sa mère, survenue alors qu’il était seul avec elle, des mois de rancœur qui avaient suivi, et puis de l’arrivée de Kaori… Lorsqu’il en parlait, tout en lui s’éclairait. Saeko en était venu à douter de la nature de ses sentiments profonds envers sa « petite sœur » et en avait nourri une pointe de jalousie.  

 

Cette jalousie était toujours présente, malgré tout. Kaori avait le don d’innocence, quelque chose que la « femme-flic » avait été forcée d’oublier très tôt. Elle aimait avec une telle simplicité, sans méfiance, sans restriction, sans infidélité.  

Et puis surtout elle avait un certain talent pour se faire aimer des hommes que Saeko admirait, sans même les mettre dans son lit.  

« Et le pire dans tout ça, c’est que je n’arrive même pas à lui en vouloir », soupira-t-elle en allumant son ordinateur.  

 

Elle était encore plongée dans ses pensées lorsque l’alerte de sa boîte mail la fit sursauter en annonçant fort et clair « vous avez trente-quatre nouveaux messages ». Elle cliqua machinalement, en lançant parallèlement le logiciel interne qui référençait les dossiers en cours et archivés.  

Elle lança la recherche sur le mot « Gunda Corporation » puis retourna vers sa boîte e-mail. L’essentiel des messages venaient de son père : liens vers des articles de presse, photos floues de prétendants potentiels prises à la sauvette, et rappels à l’ordre quant à la nécessité, à son âge, de se marier et de faire des enfants avant la date de péremption ! Elle les envoya consciencieusement vers la corbeille au fil de sa lecture, de même que les publicités habituelles. Il ne resta plus qu’un mail, expédié par intranet, qu’elle gardait pour la fin.  

« Ma Saeko,  

Je ne peux qu’acquiescer à tes remarques : cet homme est tout simplement un génie. Et puisque nous sommes (encore une fois !) du même avis, que dirais-tu d’aller voir son tout premier film ? Il se joue à deux pas de chez toi, et la perspective de finir la soirée devant un dernier verre me paraît très attirante.  

Je passe te prendre vers 20h, ma douce ?  

Makoto »  

 

« Ma douce »… Pourquoi tous ses amants avaient-ils la fâcheuse manie de l’affubler de petits noms sirupeux ? Au moins, Makoto n’avait pas le mauvais goût de l’appeler « mon lapin » ou « ma rose en sucre », ce qu’elle avait déjà connu. On en aurait quitté pour moins que ça. Elle relut son mail pour le garder en mémoire, puis l’effaça, souhaitant éviter que des yeux indiscrets tombent sur ce genre de courrier.  

En ouvrant un nouveau message, elle hésita sur le ton à employer, comme toujours : elle l’appréciait vraiment, mais elle avait du mal à laisser de côté l’armure qui la protégeait, même s’ils en étaient à savoir combien de sucre chacun mettait dans son café matinal.  

Elle se contenta d’un simple « OK, avec plaisir » neutre et passe partout, mais hésita avant de l’envoyer. Elle repensa à Kaori, et ajouta nerveusement « J’ai hâte d’y être » avant de cliquer.  

 

« J’ai hâte d’y être. Mais ça veut dire quoi, ça ? C’est digne d’une gamine de 15 ans lobotomisée ! Quelle andouille je fais ! »  

Fulminante et inquiète de l’image qu’elle allait donner, Saeko se remit au travail. La recherche avait été fructueuse, un peu trop même : elle lança l’impression de la liste et son désespoir se fit proportionnel au nombre de pages qui défilaient sous ses yeux. Lorsqu’enfin la machine s’interrompit, elle hésita à envoyer un contre ordre à Makoto.  

 

« Allez hop, plus vite ce sera fait, plus vite je serai dehors ».  

 

~ ~ oOo ~ ~  

 

 


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