Chapter 2 :: La chasse est ouverte

Published: 08-03-04 - Last update: 08-03-04

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10h00 sonna dans un bâtiment vétuste. Le loyer y était acceptable avec l’état des chambres. Les murs étaient décrépis. Des tâches de moisissures se voyaient au plafond et ça sentait le renfermé. Mais le jeune homme de 25 ans n’en avait que faire. Sur le lit sans matelas où les draps troués pendaient lamentablement des coupures de journaux étaient alignées soigneusement et triées par date. Il y avait là plusieurs faits divers aussi bien récent, de quelques jours, que plus vieux, quelques années.  

Sur la table qui servait de bureau plusieurs photos étaient déposées de telle sorte que la nappe n’était plus visible. Le jeune homme assez grand, un mètre quatre vingt dix, musclé, brun aux yeux bleus, regarda les photos une à une tout en s’allumant une cigarette. La flamme du briquet scintilla un bref instant devant lui. Son regard avait de quoi envoûter n’importe qui mais un œil avertit savait y déceler la note de folie qui y habitait. Ce jeune homme avait un charme certain et s’en était fait une arme… Mortelle. Il fit deux tas des photographies. L’une avec les hommes, le second avec les femmes… Méticuleusement. Il fit trois autres paquets avec les photos de femmes. Les jeunes, les adultes et les plus âgées. Puis il écarta les deux derniers tas et se pencha de nouveau scrupuleusement sur le tas des plus jeunes femmes. Il devait y avoir une vingtaine de photos… Sur la table, la nappe grise cendrée se voyait maintenant. Les vingt photos furent étalées. Après un choix assez vague, il retira 5 photos sur lesquelles les jeunes femmes portaient des lunettes ( de vue et de soleil). Puis il retira les photos des jeunes femmes non typées asiatiques. Il n’en restait plus qu’une dizaine. Il écrasa sa cigarette sur la table et contempla ces créatures. Il y avait aussi bien des étudiantes que des jeunes filles bien habillées. L’une d’elle se détachait néanmoins du groupe. Elle était vêtu d’un jean et d’un pull blanc. Ses cheveux étaient courts… Le jeune homme esquissa un sourire de satisfaction et pris la photo en main. Si on la regardait vite fait il était possible de se tromper et de se méprendre à son sujet mais, de plus près… Elle était assez grande et svelte et devait s’approcher de la vingtaine… IL retourna la photo et lu les notes qu’il avait écrites. « M.K. Née un 31 mars. A un frère partenaire de C.H.»  

« Ma foi pourquoi pas ? Défier City Hunter en même temps. Après tout il ne la connaît que depuis peu d’après mon meilleur informateur. Il ne l’a rencontré qu’hier….Mmmm. Ce sera la première et la dernière fois du moins de leur vivant. Cette fille sera la déesse de la mort de City Hunter. » Le jeune homme partit alors dans un fou rire diabolique. Puis il se leva, rangeant la photo dans sa poche et sortit. Il avait une course à faire et un gibier à attraper.  

Dans les rues bruyantes de Tokyo marchaient trois individus que le destin allait réunir.  

Kaori regarda l’heure. Il allait être 10h30. Elle avait trouvé de quoi égayer l’ambiance. Elle sourit alors continuant son bonhomme de chemin. Perdu dans ses pensées elle ne fit pas très attention à ce qu’il se passait devant elle et se retrouva soudainement à terre après avoir été heurté de plein fouet par un homme qui sortait d’un magasin. Celui-ci avait perdu l’équilibre en marchant sur son lacet. Se relevant et se dépoussiérant, elle s’excusa de sa maladresse aussitôt.  

« Mais non… c’est à moi de m’excuser. » Fit le jeune homme poliment. « Je n’ai pas voulu écouter le conseil du vendeur et refaire mon lacet. Voilà où m’a conduit ma bêtise. »  

« J’aurais dû faire plus attention. » Répondit Kaori. « Après tout c’est de ma faute aussi. »  

Le jeune homme sourit et tenta de poursuivre.  

« Accepteriez-vous un café pour réparer mon erreur ? »  

Kaori refusa poliment et continua sa route après avoir remercié le jeune homme qui n’avait pas insisté. De toute façon il savait où la retrouver. Peut-être qu’une deuxième rencontre au « hasard » la ferait-elle changer d’avis et en cas contraire… Il y avait un autre moyen… Moins délicat mais plus…Lui ! Il se sentit toutefois blessé dans son orgueil. C’était bien la première fois qu’une femme refusait son invitation. Bon poliment certes mais… Il la regarda partir. Sa volonté de l’avoir fut renforcé. Elle avait du caractère. Cela lui plaisait. Un sourire fourbe fit son apparition. Il s’agenouilla alors et fit son lacet avant de reprendre sa chasse.  

« Ha la la les hommes. Ils ne pensent qu’à draguer et faire la fête. » Pensa Kaori en continuant son chemin. Elle s’arrêta devant une vitrine d’un chocolatier somptueusement décorée. Il y avait bien là de quoi tenter n’importe qui.  

« Non pas d’excès de gourmandise aujourd’hui ! » Pensa-t-elle en se relevant. « J’en aurai bien assez tôt. Bon allons voir si je me trouve un ou deux vêtements ! »  

Kaori continua ainsi son chemin, s’arrêtant à chaque magasin de vêtement… Sans succès. Douze heures sonnèrent et Kaori sentait sa faim grandir. Finalement elle chercha un petit restaurant sympa et s’installa en plein soleil.  

De son côté Ryô avait obtenu l’ancienne adresse d’Aoki… Il savait que les policiers avaient scellé l’endroit et le surveillait aussi, mais cela ne l’arrêterai pas. Draguant à droite à gauche sur son chemin, il arriva devant l’immeuble qui avait abrité ce tueur. Il entra dans l’immeuble comme si de rien n’était et monta au quatrième étage pour redescendre jusqu’au deuxième par les escaliers de secours. Il pénétra silencieusement dans l’appartement et le fouilla de fond en comble méticuleusement à la recherche d’indices. Perdu dans une espèce de doublure de matelas, Ryô trouva un petit tas de photos diverses ainsi qu’un vieil agenda. Il le feuilleta aussitôt. Il y avait là des rendez-vous avec des médecins traitants, le nom de trois femmes et un certain monsieur Z. Un des noms revenait assez souvent. Puis il regarda rapidement les photos Elles étaient assez diverses. Des hommes et des femmes dans la foule. Derrière certaines il y avait une date ainsi que des initiales. Une fois sa fouille fini, il ressortit de là, gardant néanmoins les photos datées, n’ayant vu alors que le verso de celles-ci ainsi que l’agenda.  

A ce moment là, appartement d'Hideyuki.  

Toc toc toc.  

« J’arrive. » Lança Hideyuki depuis la cuisine.  

S’essuyant les mains et un tablier de cuisine sur lui il alla ouvrir la porte d’un air dégagé. Derrière se trouvait Saeko tout sourire avec les dossiers demandées.  

« Bonjour Saeko je t’attendais. » Dit Hideyuki en l’embrassant sur les joues.  

« Bonjour Hideyuki. Il y avait longtemps.  

« Oui ! « Répondit-il la mine sombre.  

« Je t’ai apporté les dossiers que tu m’as demandés. » Dit Saeko en tenant de focaliser Hideyuki sur un autre sujet.  

« .. Heu merci… Tu ne resterais pas manger un bout non ? »Demande Hideyuki e faisant entrer Saeko et en refermant la porte d’entrée.  

« Avec plaisir… J’espère seulement que ta cuisine est toujours aussi bonne. »  

« Evidemment. Tiens installe toi à table. J’arrive. J’ai préparé ma spécialité. »  

« Vraiment ? »Fit Saeko en prenant place à table. Laquelle était dressée pour ceux.  

« Oui. Je sais que c’est aussi ton plat favori. » Fit Hideyuki en revenant avec le dit plat en main et en le posant à table en souriant.  

« Tu savais que j’accepterai ton invitation ? »  

« Non… juste une intuition. »  

« Et si elle avait été mauvaise ? »  

« Te concernant jamais… Pour le reste… Ce n’est pas pareil. »  

Saeko sourit alors à cette remarque et levant son verre fraîchement rempli d’un doux vin blanc elle porta un toast.  

« A notre repas. »  

« A notre repas. » Répéta Hideyuki en levant aussi son verre.  

Il était alors maintenant 12h30.  

Kaori commanda son repas. Tandis qu’elle patientait pour celui-ci, le serveur revint avec une coupe de champagne et la déposa face à elle. Perplexe elle dit aussitôt :  

« Je n’ai rein commandé à boire. »  

« C’est de la part du jeune homme là-bas. » Fit le serveur en souriant et en désignant le beau ténébreux que Kaori reconnut sans peine. Le dragueur de ce matin.  

Poliment Kaori refusa le verre mais à priori le serveur ne l’entendait pas de cette oreille. Il est vrai que son client n’était autre que son patron et celui-ci l’avait menacé de licenciement.  

« Mademoiselle. Excusez-moi d’insister autant mais… Je risque de perdre ma place si vous n’acceptez pas. »  

Intriguée, Kaori demande :  

« Pourquoi ça ? »  

« A vrai dire c’est aussi mon patron et le propriétaire de ce restaurant, Monsieur A. »  

« … » Kaori resta silencieusement pensif.  

« J’accepte de prendre ce verre mais je troue ce comportement anormal. »  

Je ne vous le fais pas dire. » Fit soudain une voix derrière elle.  

La voix était froide mais se voulait paradoxalement douce et rassurante. Kaori sentit un frisson glacial parcourir son dos, du bas de la colonne vertébrale jusqu’au bas de sa nuque. Ce type était mauvais. Son corps lui disait de se méfier. Le serveur s’éclipsa discrètement laissant le verre de champagne sur la table tandis que le jeune homme pris place face à Kaori.  

« Quel poseur ! »Pensa Kaori.  

« Comme le monde est petit mademoiselle. »Dit-il en souriant.  

« En effet. » Soupira Kaori agacé mais souriant pour cacher sa mauvaise humeur.  

« Vous ne buvez pas ? »Demanda le jeune homme.  

« Non ! » Répondit Kaori posément.  

« Vous voulez risquer la place de ce serveur ? »  

Kaori était indignée.  

« J’ai accepté ce verre … Je n’ai pas dit que j’acceptai aussi de le boire. Ce n’est pas pareil. »Fit-elle agacée.  

« Vous avez du caractère j’aime bien ça. »  

« Pardon ? » Fit-elle outrée et serrant les poings de rage.  

« Après tout vous savez ce n’est pas un défaut au contraire. Vous devriez boire ce champagne tant qu’il est frais. »  

Ecœurée par tant d’ « étalages », Kaori se leva brusquement et attrapa la coupe de champagne qu’elle vida sur le visage de ce piètre imbécile. Elle reposa la coupe bruyamment sur la table et, sans se retourner, quitta cet endroit, le ventre vide. Sur la terrasse du « café » les clients qui avaient été témoins de la scène comprenait clairement la réaction de la jeune femme. Le jeune homme l’avait bien cherchée. Celui-ci, d’ailleurs, sentait le champagne couler sur son visage lentement. Tout en prenant une serviette pour s’essuyer il commença à rire. C’était clairement cette jeune femme qu’il lui fallait. Pas une autre. Tout d’abord elle avait refusé une invitation pour boire un café. Ensuite elle l’avait publiquement humilié. Elle était caractérielle… Il se mit à rire nerveusement jusqu’à l’arrivée du serveur concerné.  

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