Chapter 5 :: Partie 5

Published: 16-03-07 - Last update: 16-03-07

Comments: A la recherche d'indices

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Partie 5: Indices  

L'homme entra dans le sous-sol du bâtiment aux premières lueurs du jour. Il avait pris un risque important en se rendant au cabaret cette nuit-là. Nombreux étaient ceux qui voulaient sa mort. La soirée s’était passée sans incident, son plan s’était mis en place tranquillement jusqu’à ce que deux éléments perturbent le cours normal des choses. Il y avait eu cette femme, aux cheveux et au caractère de braises et ensuite cet homme, ce Saeba.  

Il avait vu entrer l’importun au milieu de la nuit, draguer dangereusement une des serveuses avant de mettre le vacarme parmi les disciples et les siens. Malgré le peu d’intérêt qu’il lui avait porté, il avait voulu lui éviter une mort cruelle et inévitable dans ce lieu de débauche macabre. Malheureusement cet idiot, car il ne pouvait s’agir que d’un idiot pour vouloir lui tenir tête et y retourner, avait donné l’alerte à tout le clan d’Aygon, lui rendant impossible toute action.  

Il ouvrit la porte de sa chambre. Une très légère pénombre envahissait le lieu. Une pièce sobre. Un fauteuil, une petite table sur laquelle reposaient un verre et une carafe d’un liquide épais. Dans un coin différents objets, dont quelques armes. Enfin au centre de cet espace confiné sans fenêtre, sa couche l’attendait. L’homme retira sa veste et prit le téléphone qu’il avait dans sa poche.  

« C’est moi… non, il est parti avant… j’ai besoin de renseignements… Saeba… Ryô Saeba… japonais… J’attends. » Il s’assit dans le fauteuil et se servit un verre du nectar. « Allo… oui… City Hunter ?.... non… je vois… où ?… très bien… je n’en occupe ce soir… terminé. » Il éteignit son portable et le déposa près de la carafe. Ensuite, il retira ses bottes et but une gorgée du liquide écarlate. « A ce soir Ryô Saeba » trinqua-t-il.  

........................  

Dans l'effervescence habituelle du quartier de Shinjuku, Ryô avait passé sa journée à arpenter les rues et ses indics. Personne ne semblait au courant de la disparition de son équipière. Aucun contrat ne planait en ce moment sur City Hunter, à part les classiques malfrats de pacotille qui tournaient dans les ruelles comme des mouches. Il finit sa tournée auprès d'un bonhomme d'une cinquantaine d'année, les cheveux grisonnant et un bonnet beige enfoncé jusqu'aux oreilles.  

« Bonjour Sam  

- Ryô ?  

- Il me faut des infos. »  

Le vieil indic regarda avec insistance cet homme craint de tous. S'il connaissait le danger que le nettoyeur représentait, il savait également l'honneur qui était le sien. Les informations qu'il demandait étaient souvent difficiles à obtenir, voire risquées mais la paye était conséquente.  

« J'ai entendu dire par certains qu'on avait enlevé la fille.  

- Oui. Sais-tu quelque chose ?  

- Rien ces jours-ci.  

- Et sur un certain Hell ? Un occidental ?  

- Non... Attends ! Un occidental tu dis ?  

- Oui... en fait il est aussi question d'un homme appelé Aygon, mais je ne sais pas s'il trempe également dans l'affaire.  

- Un cargo est arrivé il y a une semaine d'Europe. Le plus étrange est qu'ils ont tout débarqué de nuit.  

- De nuit ?  

- Oui. C'est pas courant, en principe seuls les bateaux qui transportent des containers passent sur les quais aux heures tardives. Là, on dit qu'il y avait une trentaine ou une quarantaine de passagers.  

- Je vois.  

- Je vais me renseigner sur les deux types que tu cherches.  

- Fait attention. Ils sont dangereux. »  

Ryô déposa une liasse de billets aux pieds du vieux Sam et poursuivit sa route. Il lui restait une personne à voir en attendant de rejoindre Umibozu. Après quelques minutes de marche, il poussa la porte d'un petit commerce presque avalé entre deux grandes bâtisses aux néons accrocheurs. Quand il entra, un type, la joue gauche salement balafrée, l'accueillit.  

« Saeba ? Il est rare de te voir ici.  

- C'est important. »  

Aussitôt l'homme rangea le pistolet qu'il était en train de nettoyer et accorda toute son attention au tueur.  

« Je t'écoute.  

- Que peux-tu me dire sur cette arme? » Ryô avait retiré le tissu qui protégeait l'épée et l'avait posée sur le plan de travail de l'armurier qui la saisit doucement et commença à l'examiner.  

« Une épée en argent. Peu commun. En principe sur ce genre d'arme, la lame est en acier dur feuilleté.  

- Tu as déjà vu ce type d'armes ?  

- Oui mais pas de cette qualité. C'est un shirasaya. Lame à gorge d'environ soixante dix centimètres. Attends ! »  

L'homme posa le sabre et tira doucement sur le haut du fourreau. « Incroyable! » Il sortit un second sabre, un peu plus petit. « Je n'avais jamais vu de shirasaya à double lame avant aujourd'hui ! Où as-tu eu cette arme ? Dans un musée ? »  

« Pourquoi ?  

- Elle doit avoir quatre cents ou cinq cents ans à en juger par la finition du travail. A notre époque je ne connais pas d'artisan capable de faire un travail d'une telle qualité. Cette arme est unique, elle n'a pas de prix. Ce serait une pièce de choix pour un collectionneur.  

- Qui pourrait posséder un tel sabre et l'utiliser ?  

- Quelqu'un d'important. J'ignore qui mais seules les personnes telle que les samouraïs avaient le droit de posséder de telle pièce. Comprends-moi bien, ces sabres faisaient partie des l'armement quotidien de ces guerriers mais une arme à double lame en argent comme celle-ci ne pouvait être accordée qu'à un combattant hors du commun!  

- C'est ce que je voulais savoir. » Ryô glissa les deux lames dans leur fourreau respectif. « Une dernière chose. Si tu entends parler de quelqu'un qui cherche cette arme, préviens-moi et indique-lui où la trouver.  

- Bien, comme tu voudras. »  

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