Chapter 6 :: Partie 6

Published: 08-07-07 - Last update: 08-07-07

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Partie 6  

Un déclic intuitif traversa la nuque de Ryô alors qu'il était en train de lubrifier les armes qu'il avait mises de côté.  

« Tu es en retard.  

- Je sais mais j'ai quelque chose qui devrait te plaire » répondit Umibozu en franchissant la porte blindée qui protégeait l'accès au sous-sol de l'immeuble du nettoyeur.  

« Vraiment?  

- J'ai ce que tu m'as demandé. » Le géant déposa une dizaine de chargeurs sur le plan de travail où reposaient les pièces détachées d'un magnum. « Balles en argent pur. Tu ne pourras pas trouver mieux.  

- C'est parfait » le remercia Ryô sans même jeter un regard aux munitions, c'était inutile, Umi était tout comme lui un professionnel et il savait qu'il pouvait lui faire confiance quant aux armes. Mais sans crier gare, Umi posa avec sa délicatesse légendaire un énorme sac kaki dont le contenu semblait aussi lourd que quelques altères faisant trembler la table qui manqua de s'effondrer. « Qu'est-ce que c'est?  

- Un petit cadeau surprise » sourit le géant qui ouvrit le sac pour montrer son précieux trésor.  

Ryô plongea sa main à l'intérieur et sortit une des grenades que son ami affectionnait par-dessus tout, enfin exception faite de son bazooka.  

« Grenades? Je ne pense pas que cela suffise...  

- Tu n'as pas tout vu... » Umi jubilait presque. Il semblait aussi amusé par ses joujoux mortels qu'un petit garçon découvrant pour la première fois le petit train de ses rêves au pied du sapin de Noël. « Attends que je te montre. » Avec un doigté aussi précis qu'un horloger, le géant désamorça la grenade que tenait Ryô, ôtant le déclencheur et versant le contenu du réceptacle sur la table. Une poignée de petites billes cloutées se répandirent alors sous ses yeux. Le nettoyeur en prit une et l'examina.  

« Elles sont aussi en argent?  

- Oui, massif comme les balles.  

- C'est bien joli tout ça mais tu sais que les grenades ce n'est pas mon genre, c'est plutôt le tien.  

- Justement, c'est pour ça que je suis en retard, si les armes traditionnelles ne nous servent à rien, il faut s'adapter à l'adversaire!  

- Je ne t'ai jamais dit que j'acceptais que tu m'accompagnes » se fâcha faussement Ryô pour accentuer leur éternelle relation de faux-amis.  

« Ni moi que je t'accompagnais! C'est juste que j'ai besoin d'un peu d'exercices! » bougonna à son tour le géant.  

Umibozu commença à organiser ses propres munitions quand une étrange sensation le saisit, malgré la cécité qui avait petit à petit enveloppé son regard, il gardait une ouie et un sixième sens aussi affûtés, peut-être même plus, que Ryô. Ryô, justement, perçut le changement d'attitude de son compagnon et, avec un léger retard, il sentit également une présence dans la pièce sans toutefois réussir à la positionner parfaitement. Il savait que c'était l'homme qu'il avait rencontré la veille dans le cabaret où Kaori avait disparu, même s'il ne le voyait pas, il était certain qu'il s'agissait du même homme.  

« C'est lui? » demanda muettement Umi.  

Ryô se contenta de hocher la tête. Avec des gestes rapides et précis, il vida son barillet de ses cartouches classiques pour les remplacer par celles en argent, tout en se mettant à couvert derrière un pilier de béton.  

« Prêt? » demanda-t-il.  

L'homme se déplaçait avec une vitesse effrayante. Ryô, malgré son expérience et sa dextérité, avait beaucoup de mal à le repérer. Ce fut Umi qui tira le premier, testant leur adversaire dans un premier temps avec des balles réelles pour l'obliger à dévoiler sa position et se mettre à leur merci. Enfin Ryô tira. Il manqua sa cible au dernier moment quand l'homme évita le projectile d'argent in extremis.  

« Saeba! » cria alors l'homme voyant la balle d'argent tomber au sol après avoir fracasser le mur contre lequel il était adossé. « Il semble moins bête qu'il n'y paraît » constata-t-il.  

Ryô et Umi s'immobilisèrent, armes au poing.  

« Je ne suis pas là pour vous blesser, vous ou votre ami.  

- Ah oui? Alors pourquoi ne vous montrez-vous pas en pleine lumière?» l'invita Ryô.  

« Qui me dit que vous n'essayerez pas de me tuer? ». Hell savait qu'il avait peu de chance d'être tué par un vampire, alors par un simple humain c'était complètement impossible. Mais à mesure qu'il attendait dans l'ombre, il sentit l'homme qui accompagnait Saeba s'approcher à pas feutré de lui. S'il savait cet idiot, les êtres tels que lui pouvaient repérer un corps de chair et de sang dans un rayon d'une centaine de mètres rien qu'à l'odeur et à la chaleur qu'ils dégageaient. Se cacher ne servait à rien face à des vampires aussi quand Umi surgit à quelques pas de lui, pointant son arme en plein coeur, Hell ne fit que se décaler légèrement pour lui faire manquer son objectif. « Dommage » se moqua-t-il prêt à frapper son adversaire. Mais une détonation suivit la première une fraction de seconde après; Ryô avait fait feu juste après dissimulé derrière son ami. La cible s'était dévoilée, l'attaque combinée était infaillible. Pris de cours, l'homme ne put cette fois-ci éviter la balle argentée qui heureusement pour lui ne fit que lui entailler profondément la joue droite.  

« La prochaine fois, ce sera entre les deux yeux! » le menaça Ryô.  

Passant sa main gantée sur le côté de son visage, Hell vit une traînée écarlate briller sur le cuir noir. « Il a réussi à me toucher » comprit-il. « Son premier tir avait sans doute était un tir d'ajustement, si je n'y prends pas garde... »  

« Vous recherchez votre amie, je sais où la trouver! » se résolut-il finalement à dire.  

« J'ai également ma petite idée. » répondit Ryô qui apparut devant l'homme, son arme braquée sur lui, tandis que Umibozu se plaçait sur le côté.  

« Que faites-vous ici?  

- Je suis venu chercher mon arme. » Hell tendit le bras et montra le sabre d'argent que le nettoyeur avait posé à côté des autres munitions.  

« Qui êtes-vous?  

- Je me nomme Hell, je fais partie de l'ordre des Templiers Pourpres. »  

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