Capitolo 6 :: Préférer une vie sans souffrance

Pubblicato: 25-07-05 - Ultimo aggiornamento: 25-07-05

Commenti: Ah, voilà le sixième chapitre!! Il est un peu différent des autres parce qu'on a pas accès directement aux pensées des persos, cette fois... pour le titre, je l'ai tiré d'une maxime que je trouve particulièrement juse (pour une fois que faire de la philo me sert à autre chose que faire des disserts que les profs lisent à peine) "Le sage ne recherche pas le bonheur, mais l'absence de souffrance" (aristote<=oui, on peut pas faire plus commun niveau philo, j'avoue c'est typique^^) Merci pour vos reviews!!!!

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Elle sortit de la l’appartement.  

Kaori se dit qu’elle n’avait jamais autant apprécié qu’à cet instant le simple fait d’inspirer l’air du dehors.  

Pas un air pur, pas un air printanier.  

Un air pollué, un air empli d’odeurs caractéristiques des mégapoles japonaises.  

Mais si différent de l’air vicié de la maison, que les sous-entendus et les non-dits perpétuels semblaient plomber jusqu’à ce que respirer même devienne un calvaire.  

Non, elle était contente d’être dehors.  

Elle se dirigea machinalement vers le parc, guidée sans doute par un réflexe usé de romantisme la poussant à rechercher dans cet ersatz de nature un réconfort, une porte de sortie.  

Mais elle était bien trop lucide pour se laisser prendre à son propre comportement, pour ne pas percevoir à travers ses tentatives désordonnées de se sauver l’ironie et la cruauté de la situation.  

Elle était trop lucide pour croire à une éventuelle solution.  

Elle avait depuis quelques mois renoncé à cette image idyllique d’un futur heureux, d’une réconciliation soudaine, d’une brusque compréhension mutuelle et d’autres chimères absurdes auxquelles pourtant elle s’était raccrochée des années durant.  

Cette image lui semblait aujourd’hui une photo, une vieille photo usée par les regards, par les espoirs stupides.  

Une photo où elle souriait aux cotés de Ryo, d’un sourire faux et inhumain, tout simplement car ce n’était qu’une image.  

Ce n’était pas elle, c’était une construction idéalisée de son propre personnage qu’elle s’était inventé, auquel elle avait prêté un avenir heureux avec un Ryo tout aussi faux.  

Mais la réalité, elle l’avait peu à peu appréhendée.  

Elle avait peu à peu appris à se connaître, et avait perçu Ryo tel qu’il était vraiment.  

Ni comme Ryo le nettoyeur, ni comme Ryo le pervers notoire.  

Comme Ryo Saeba, simplement.  

C’était sûrement là qu’elle s’était mise à l’aimer, vraiment.  

Mais c’était aussi là qu’elle s’était rendue compte que l’amour ne menait pas forcément à un avenir heureux.  

Kaori avait depuis quelques mois renoncé au bonheur.  

Ou plutôt, elle avait pris conscience que si le bonheur n’était que cette image défraîchie, alors mieux valait abandonner une lutte perdue d’avance.  

Elle s’assit sur un banc.  

Et ferma les yeux.  

Elle tenta de ne pas penser.  

De faire le vide.  

Elle pensait bien trop ces derniers temps.  

Mais ce serait trop facile, si on pouvait avoir ne serait-ce qu’un pouvoir infime sur le cours de nos pensées.  

Non, si elle avait une maîtrise relative de ses actes, elle n’était en aucun cas capable de s’empêcher de prendre conscience de la démarche qu’elle était en train d’entamer.  

Elle était en train de fuir, certes, mais ça elle se l’était déjà avoué.  

Après tout, qui lui demandait de ne pas être lâche ?  

Ce qu’elle faisait, ce n’était pas fuir Ryo, ce n’était pas fuir l’amour.  

C’était préférer une vie sans souffrance à une quête du bonheur qu’elle commençait à percevoir comme vaine dans son principe même.  

Mais c’est dur, de se dire que le bonheur n’existe pas.  

C’est dur, de prendre conscience que ce que l’on prenait pour le but ultime de la vie humaine n’est en réalité qu’une absurdité et ne mène qu’à la souffrance.  

C’est dur, quand on s’appelle Kaori Makimura, de se dire que Ryo Saeba ne nous apportera au final que douleur et larmes.  

Elle essuya ses yeux qui menaçaient de submerger ses joues d’un flot mal maîtrisé.  

Elle ne voulait pas pleurer.  

Pas encore une fois.  

Plus pour aujourd’hui.  

Elle ne voulait pas avoir les yeux rouges et les joues collantes en se présentant devant Mick.  

Elle ne voulait pas paraître regretter un choix qui pourtant lui coûtait son innocence.  

Qu’au moins, au milieu de toutes les pertes qu’elle devait subir ce jour là, on lui laisse au moins sa fierté.  

Ses mains se crispèrent sur son jean.  

Elle ne fit pas attention aux enfants qui la regardaient étrangement, amusés de cette jeune femme qui semblait perdue dans ses pensées folles.  

Folles et douloureuses.  

Elle soupira.  

Elle savait bien qu’elle aurait mieux fait de ne pas réfléchir.  

Elle se leva et se dirigea vers le Cat’s Eyes.  

Elle devait avoir une demi heure d’avance.  

Mais qu’importait, après tout ?  

Elle ne fut même pas surprise en apercevant Mick adossé à la vitrine devant le café.  

Il releva la tête vers elle et la salua silencieusement.  

- Mick, je suis désolée de t’avoir réquisitionné cette après midi mais…  

- Laisse tomber, Kaori d’amour, tes sentiments profonds et charnels pour mon humble personne sont si flagrants que des paroles ne peuvent qu’être superflues pour les cacher… N’essaie pas, assume et agis, mon corps palpitant de désir n’attend que…  

Il ne put finir, goûtant à une massue spécialement commandée par la jeune fille en vue de cette entrevue.  

Après tout, elle savait à quoi s’en tenir.  

La face explosée, Mick bredouilla.  

- Hmm oui, hm, je disais donc…  

Il semble réfléchir, un peu perdu, puis s’ébroua pour reprendre ses esprits.  

-Allez, viens, on va se balader, on va pas rester dans cet infâme troquet pour notre premier rendez-vous non ?  

Kaori choisi de ne pas relever l’histoire du rendez vous.  

- Infâme troquet ?  

- Oui, le gérant est réellement antipathique, sais-tu, il est gros et chauve, et extrêmement violent, pas fréquentable du tout !  

Kaori émis un léger rire.  

Ils commencèrent à marcher dans la rue. Kaori se rendit progressivement compte qu’ils se dirigeaient vers le parc qu’elle venait de quitter.  

Mick continuait de faire la conversation tout seul, Kaori se permettant de temps à autre un sourire, voire même un rire.  

Ils s’assirent machinalement sur un banc, comme si c’était la suite logique d’une balade anodine de deux amis proches qui plaisantaient en se promenant dans un parc pour enfants.  

Kaori remarqua que c’était le même banc qu’elle avait quitté précipitamment l’instant d’avant.  

Le même banc, le même parc.  

Les mêmes pensées.  

Elle arrêta alors de sourire.  

Mick dut s’en rendre compte, puisqu’il se tut.  

Elle leva les yeux vers lui, presque suppliante.  

Il hocha la tête.  

Que pouvait-il faire d’autre ?  

Elle se pencha alors et posa sa tête contre son torse.  

Ferma les yeux une nouvelle fois.  

Il ne l’enlaça pas, se contentant simplement de poser une main sur son épaule secouée de sanglots.  

(à suivre)  

Alors, qu'en pensez vous? Je dois avouer qu'il n'y aps beaucoup d'action, mais bon, c'est un parti pris, si on résume lol: Elle sort de l'appartement, va s'assoir sur un banc puis rejoins mick puis retourne sur son banc!  

Si ça c'est pas de l'aventure!  

J'attends vos reviews, c'est hyper motivant!!! ^^  

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