Capitolo 7 :: Le paradis est loin, aujourd'hui.

Pubblicato: 18-12-05 - Ultimo aggiornamento: 18-12-05

Commenti: Aha, me revoilà, après, oh, euh... deux mois, trois mois de silence? Si peu, si peu... bref, je suis vraiment désolée, je m'y remet, et bonne lecture (même si c'est toujours aussi court, gomen)

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-Tu sais, j’ai réfléchi, avant.  

Il sursauta presque en entendant la voix de la jeune femme briser brusquement le silence.  

Il s’était peu à peu conforté dans cette situation au départ si déstabilisante, il s’était même pris à son propre rôle d’ami protecteur, à l’enlacer sans arrière pensée, à la réconforter sans rien calculer derrière.  

Et Mick Angel agissait rarement sans calcul.  

Il s’était peu à peu perdu lui-même dans des réflexions amères, dans lesquelles se mêlaient souvenirs, défaites et Kaori Makimura.  

Oui, la voix de la jeune femme l’avait bel et bien tiré de ses songes.  

Etrange comme le désespoir peut se révéler contagieux.  

Les paroles de Kaori sonnaient comme une excuse.  

Une excuse pour une faute qu’elle n’avait pas encore commise.  

Une excuse qui semblaient s’adresser à quelqu’un d’autre, mais qu’il avait des difficultés à ne pas prendre pour lui.  

Il répondit tout de même, de cette voix faussement assurée qu’il savait pourtant avoir un effet rassurant sur la jeune femme.  

- Je te crois.  

Il la sentit hocher la tête contre son torse qu’elle n’avait pas quitté.  

Il continua, comme pour combler le silence qui une fois brisé ne pouvais lui apporter qu’inconfort et doutes.  

- Je vais t’expliquer l’affaire, alors.  

Elle ne répondit pas, mais il prit ça comme un consentement tacite.  

Après tout, elle était allée jusqu’à lui donner rendez-vous, jusqu’à aller le chercher.  

Jusqu’à pleurer dans ses bras.  

Elle était allée trop loin pour faire marche arrière.  

Inconsciemment, il la serra plus fort.  

- Il s’agit d’un ami à moi, Jack Eden.  

Elle rit nerveusement.  

Il s’interrompit.  

Elle murmura avec une ironie presque mordante.  

- Mick Angel, Jack Eden… Tous des envoyés du seigneur à ce que je vois.  

- Oui, enfin bon. C’est vrai que Jack est un peu comme moi, il dispense la félicité à tous ceux qui l’approchent, c’est assez étonnant.  

Bien sûr, rien n’était plus faux.  

Mais pourquoi ne pas jouer le jeu ?  

Non, la seule chose qu’ils avaient apportée, c’était la mort, la douleur.  

Bien loin du paradis.  

- Le paradis est loin, aujourd’hui. Vous devriez réviser vos techniques.  

Mick choisit d’ignorer les dernières paroles de Kaori.  

Après tout, elles étaient plus proches du souffle que des mots, il pouvait bien faire semblant de ne rien entendre ;  

Il reprit donc son explication.  

- Jack, donc, est un vieux pote. On a longtemps traîné ensemble, dans le temps. Un bon gars.  

Je crois qu’on peut dire qu’avec Ryo, c’est mon meilleur ami.  

Il marqua une pause.  

- Enfin, depuis qu’il s’est marié, on ne le voit plus trop. Un foyer, c’est pas facile à gérer en ex du métier.  

Kaori ne pu que soupirer devant cette vérité ô combien indéniable.  

- Mais ça nous rattrape toujours. Par nos faiblesses.  

Il avait dit cette dernière phrase avec une amertume manifeste.  

Légèrement étonnée, la jeune femme leva la tête vers son visage, se détachant un peu de son étreinte.  

Elle prit alors conscience de leur proximité.  

Une proximité qui d’habitude l’aurait presque effrayée, mais qu’elle savourait inconsciemment à l’instant même.  

Il lui sourit.  

Un sourire triste, désabusé.  

- On ne peut pas fuir notre passé, Kaori. On peut vivre en spectateur. En marge. Mais toujours sur nos gardes. Jack a essayé de mener ce qu’il appelait une vie normale. Lorsqu’il a rencontré San, il été comme n’importe lequel d’entre nous, comme moi…  

Il hésita.  

- Comme Ryo… Mais il a voulu tenter, il a voulu croire.  

Il secoua légèrement la tête.  

- Ca a marché six ans. Pas de nouvelles, bonne nouvelle, comme on dit. Mais il y a trois jours, il m’a appelé. Il sent… une menace. Et je lui fais confiance sur ces choses là.  

Sauf que… c’est ce que je te disais, les faiblesses. C’est sur sa femme. Des bruits, des filatures, des impressions diffuses. Elle fait comme si ça la touchait pas, mais elle est morte de trouille. Seulement, elle veut pas de garde du corps. Ni son mari, ni moi, ni personne d’autre. Alors Jack m’a demandé si je connaissais une femme dans le métier…  

Il marqua une pause, la regardant comme si la suite s’imposait d’elle-même.  

Elle acquiesça en silence.  

Il continua malgré tout.  

- Ce qu’il faudrait faire, c’est camoufler l’opération sous une visite amicale, pour que San n’y voie que du feu. Ainsi, je serais sur le terrain pour une protection d’ensemble, et Jack et moi on s’occuperait des recherches sur les détraqués en question. Toi, pendant ce temps là, tu assurerais la protection rapprochée, elle ne se douterait de rien… On te ferait passer pour ma femme, ou un truc du genre.  

Kaori flaira un instant un danger diffus, elle eu comme un vague pressentiment.  

Mais elle chassa vite cette idée.  

- Ce serait pas très dangereux, je pense pas qu’ils soient assez organisés au moment où on parle pour tenter une attaque directe. A mon avis, il y a eu des fuites, mais ils envisageaient plutôt de passer à l’action dans les prochains mois. Le truc, c’est que si on arrive à les faire plonger avant, ça permettrait d’éviter les risques… Je dois te prévenir que ton rôle sera presque superflu, sur ce coup là…  

Elle se retint de dire qu’elle avait l’habitude.  

- Mais en même temps, c’est nécessaire… C’est comme de mettre sa ceinture de sécurité, tu vois : la plupart du temps elle sert à rien, mais s’il arrive…  

Il chercha ses mots.  

- S’il arrive un accident, on est bien contente qu’elle soit là.  

Bien que décontenancée de la comparaison, Kaori prit ça pour un compliment et sourit.  

Il la regarda, et hésita avant de lui poser la question finale.  

-Alors… Ca te dit ?  

-Oui, je le fais.  

Elle avait répondu très vite, trop vite, comme pour faire passer sa décision comme une résolution ferme, un choix sans appel.  

Mais Mick choisit de fermer les yeux cette fois encore.  

Après tout elle était grande, et il n’avait pas à se mêler de ses affaire, non ?  

Surtout lorsqu’il ne pouvait s’empêcher de trouver que ses affaires l’arrangeaient bien.  

Que ce soit pour Jack, ou pour lui même.  

Kaori restait Kaori, et lui restait celui qui était un peu amoureux de Kaori.  

Il prononça tout de même du bout des lèvres.  

-On rentre ?  

La petite voie craintive mais ferme qui lui répondit l’emplit de joie, malgré lui.  

-Non… je suis bien ici.  

Il la berça alors jusqu’à ce qu’elle s’endorme doucement dans ses bras.  

Et il resta ainsi, dans le parc, jusqu’à ce que la nuit tombe.  

Jusqu’à ce que son portable se mette à vibrer.  

Il décrocha discrètement, prenant bien soin de ne pas réveiller la jeune femme. Et murmura dans l’appareil.  

-Mick Angel…  

-C’est Ryo.  

(A suivre)  

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